Surveillance : toutes les antennes relais 3G et 4G bientôt sur écoute en France
Après que la loi Renseignement ait été promulguée le 24 juillet 2015, le gouvernement français s’apprête à simplifier son système de surveillance en installant des duplicateurs de communication à même les antennes relais 3G et 4G françaises.
Les antennes relais de nos opérateurs ont bien changé depuis l’avènement des téléphones intelligents : auparavant simple relais de communication radio, elles intègrent désormais des fonctions intelligentes pour le tri et la qualité du réseau.
C’est pourquoi le gouvernement français a envoyé un projet d’arrêté à Bruxelles le 26 février, faisant suite à la loi Renseignement, et prévoyant d’utiliser ces fonctions afin de permettre au Gouvernement français de disposer d’un dispositif d’écoute facilité.
Jusqu’alors, afin de mettre une personne sur écoute, les services de renseignement appliquaient le plus souvent un IMSI Catcher qui se plaçait sur le réseau entre l’appareil source et l’antenne et le forçait à diffuser sa communication avec peu ou proue de chiffrement afin d'en capter la communication.
Grâce à cette nouvelle méthode, toutes les antennes relais 3G et 4G seraient équipés d'un système de duplication des communications qui serait configurable et activable à distance non seulement par les services du Renseignement, mais également les forces judiciaires du pays. Cela ne concerne toutefois pas que le mobile puisque les DSLAM, gérant vos connexions ADSL et fibre, sont également concernés par ce projet.
La diffusion de ces appareils est toutefois extrêmement réglementées en France, aussi l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI), rattachée à l'autorité du Premier Ministre, aura pour tâche de contrôler ces équipements. L'arrêté prévoit d'ailleurs que son rôle s'étende, ne se limitant plus aux appareils conçus à ces fins mais à la notion plus large “de nature à permettre” lui offrant une plus grande autorité.
Cette nouvelle sera sans l'ombre d'un doute l'objet de controverse dans le paysage politique français, qui à l'égal du débat opposant Apple au FBI ne manquera pas de faire réagir autant les acteurs que les utilisateurs du net.