Taxe GAFAM : Leclerc critique un “bal des hypocrites” au gouvernement
La taxe GAFAM s'est trouvée un nouveau détracteur en la personne de Michel-Edouard Leclerc, le patron de l'enseigne de distribution éponyme. Il dénonce une mesure inefficace et un “bal des hypocrites” au gouvernement comme chez les députés.
La taxe GAFAM a été adoptée en France après des mois de discussions, mais les polémiques autour d'elle ne s'arrêtent pas. Après que Donald Trump a menacé de représailles sur le vin français, estimant que la taxe visait injustement les grandes groupes technologiques américains, c'est au tour de Michel-Edouard Leclerc, PDG de l'enseigne de distribution française, d'émettre de sérieux doutes quant à la légitimité et à son efficacité, rapporte Capital.
Taxe GAFAM : une mesure inefficace selon Michel-Edouard Leclerc
Et ce qu'on peut dire, c'est qu'il n'y va pas de main morte. Il évoque un “bal des hypocrites” au gouvernement en prenant l'exemple d'Amazon qui va répercuter la taxe sur les vendeurs tiers, qui vont eux-mêmes compenser en augmentant leurs prix. Au final, ce sont donc les consommateurs qui vont trinquer. “C’était pourtant prévisible, non ? Après tout, quand l'Etat augmente la taxe sur les alcools, on finit par la retrouver in fine sur l'étiquette en rayon…”, explique-t-il.
L'exécutif n'est pas seul à en prendre pour son grade : le législatif n'est pas épargné non plus. “Et les députés qui depuis quelques heures protestent contre la réaction d’Amazon, se rendent-ils compte qu'en même temps, ils reconnaissent l'inefficacité de la loi qu'ils viennent tout juste de voter ?”, écrit-il dans sa note de blog.
Lire aussi : Taxe GAFAM : le G7 trouve un accord pour imposer les géants du numérique
Selon lui, le fond est bon, il faut “s’attaquer aux discriminations fiscales” et “rechercher les ressources de demain dans les nouvelles transactions digitales”. Mais en plus de remettre en cause l'inefficacité de la réforme, la forme pêche. La France a créé un incident diplomatique pas forcément nécessaire avec les États-Unis en nommant explicitement les GAFAM. Au final, Michel-Edouard Leclerc y voit plus un moyen “de gagner des soutiens dans l'opinion française” que de rétablir une justice fiscale. Alors, la taxe GAFAM, simple opération de communication ?
Source : Capital