Témoignage : pourquoi je n’achèterai plus jamais un Samsung
Chaque année, Samsung fait les gros titres avec ses nouveaux modèles, comme les Galaxy S7 et S7 Edge de nos jours, et nous abreuve de ses dérivés tout au long de l'année. Pourtant, je vous le dis : je n'achèterai plus jamais leurs smartphones. Et voici pourquoi.
La qualité des téléphones Samsung et leur succès sont tout simplement indéniables, et c'est pourquoi ils ont tendance à apparaître majoritairement sur les sites high-tech puisqu'ils sont les plus visibles et les plus recherchés par les consommateurs.
En tant que journaliste, je me dois de les traiter d'un oeil objectif et vous relate chaque jour l'actualité de tous les appareils Android en mettant en avant l'information avant tout. Mais aujourd'hui, permettez-moi de poser cette casquette sur le côté de mon bureau pour vous parler en tant que simple consommateur.
Car bien que les téléphones Samsung soient baignés de louanges par la presse comme les consommateurs, et ont ainsi bien souvent mérités leurs places comme meilleurs appareils Android… Je ne les supporte tout bonnement pas.
Porte d'entrée vers l'univers Android
Ma relation avec les téléphones Samsung aura démarré au même moment qu'avec Android : auparavant possesseur d'un iPhone 3GS puis d'un iPhone 4, j'ai fini par m'intéresser de plus près au système d'exploitation de Google et ai poussé l'un de mes proches à acquérir le Nexus S pour entrer dans l'univers smartphone à bas prix.
Souvenez-vous qu'il s'agissait là du temps où les téléphones intelligents n'avaient pas encore conquis la planète, aussi il fallait bien souvent convaincre les non technophiles de l'utilité des appareils. Le Nexus S représentait ainsi une très bonne porte d'entrée de mon point de vue.
Smartphone construit par Samsung sous l'égide de Google, il aura fini par me rendre jaloux. Aimant bidouiller par nature et aspirant à être entièrement libre sur mes systèmes, ce qu'un iPhone 4 disposant pourtant de Cydia ne me permettait pas d'accomplir, la philosophie d'Android m'a très vite plu.
J'ai donc entrepris d'échanger mon iPhone 4, sur un coup de tête en pleine vacance, contre le smartphone Android le plus à la mode de l'époque : le Galaxy S2. Excité comme je l'étais en allumant pour la première fois le téléphone, j'ai très vite déchanté à mesure que mon home screen apparaissait.
La bidouille comme seul point positif
Pas de bouton d'accueil central, pas les mêmes icônes auxquelles je m'étais habitué sur le Nexus S, et pas ce petit effet CRT à la fermeture qui m'avait convaincu de la personnalité que pouvait avoir le système Android face à un iOS guindé et stérile.
Au contraire, je retrouvais là une copie terriblement laide de ce qu'avait fait Apple sur les années précédentes, à tel point que je l'ai de suite appelé “ma copie chinoise” de ce que je cherchais pourtant à fuir en dépensant mes deniers durement gagnés.
Des icônes flashy et incohérentes, avec un effet 3D déjà ringard depuis des années, une bibliothèque d'application dans un bordel monstre, pour un téléphone à la construction banale et au dos plastique risible… Je donnerais toutefois à ce téléphone le crédit de m'avoir fait découvrir la scène de développement d'Android.
Cela m'a fait fuir tellement loin que j'ai appris sur le tas la possibilité de flasher une ROM AOSP sur mon téléphone, et me suis amusé à tout tester sur ce téléphone qui était très facilement modifiable. C'est la seule expérience positive que j'ai retenue de mon Galaxy S2.
Touchwiz ou la mort d'Android
La leçon était retenue, et je me suis tenu à l'écart des constructions Samsung jusqu'alors. Ce qui ne m'a pas empêché d'y être intimement lié au court des années. Le succès des smartphones grandissant, l'entourage s'est bien vite équipé et avec cela… La profusion du “toi qui est un geek, tu peux me faire ceci cela”.
Et à chaque fois, que ce soit pour le Galaxy S3, S5, Note 1, 3, A3, Core Prime et j'en passe, je retrouvais les mêmes défauts de Touchwiz : ce design terriblement ringard, couplé à des tonnes d'applications préinstallées trop souvent liées au système.
Car c'est là un autre reproche que je fais à Samsung, et qui se retrouve encore aujourd'hui : sa propension à vouloir prendre le contrôle d'absolument tout. Magasin d'application alternatif avec Galaxy Apps, application de discussion instantanée avec ChatON et j'en passe une proverbiale chiée, le coréen se sent toujours obligé d'avoir ses propres solutions.
Sauf qu'il ne fait que créer des applications poubelles se vautrant les unes après les autres et faisant doublon avec des utilisations déjà bien ancrées dans l'esprit des consommateurs. Quand il ne force tout simplement pas un tas d'utilitaires inutiles, le faisant ressembler à un couteau suisse faisant tout mais très mal.
Une inondation du marché tout simplement stupide
La surcouche Touchwizz s'améliore d'année en année sur ces points, mais malgré tout j'ai toujours retrouvé ces problèmes. Lorsque j'ai travaillé en tant que formateur mobile et tablette, principalement pour le troisième âge, le problème récurrent était cette surabondance d'applications inutiles qui provoquait leur incompréhension.
Ayant aussi eu l'occasion de travailler en tant que vendeur mobile, Samsung a encore une fois provoqué ma colère : essayez une seule fois d'expliquer à un acheteur lambda la différence entre un Galaxy Ace 4 et un Core Prime, et revenez me voir pour me dire que le constructeur coréen n'abuse pas sur son offre.
C'est bien simple : je n'ai jamais vu une telle inondation du marché, me faisant détester la marque. Aucune cohérence, aucune pertinence : Samsung se contente de jeter un paquet de pâtes cuites au mur pour voir ce qui peut bien coller. Comment vanter les forces d'un produit quand il se fait concurrence sur une dizaine d'offres similaires du même fabricant ?
Et que dire des premiers démarrages ? Entre les partenariats Dropbox, Flipboard et les services Samsung, démarrer son téléphone fraîchement acheté est la croix et la bannière pour n'importe qui, et ressemble à une version gratuite d'un logiciel Windows où esquiver les adwares est la première étape avant toute installation.
Le haut de gamme reste séduisant
Malgré tout, je ne suis pas non plus totalement réfractaire à la marque : le Galaxy S7 Edge me ferait même de l'oeil, du moins si c'était la version Snapdragon 820 qui était vendue en France, et propose un format que j'aime (le 5,5 pouces) couplé à un design qui change vraiment de la concurrence avec son écran incurvé.
Mais savoir que tous ces problèmes seront encore là me fait abandonner la moindre idée de me le prendre. Je sais d'emblée ce que vous me direz en commentaires : Android est ainsi fait désormais que l'on peut aisément changer le launcher, le faisant ressembler à l'AOSP, tandis que les applis Samsung ne sont pas compliquées à masquer ou ignorer.
Problème étant que lorsqu'il s'agit de mon matériel, j'ai besoin de ressentir l'envie d'innover, le meilleur de ce qu'il peut offrir, et un futur radieux. En vieillissant, j'ai fini par aimer modifier le moins possible et plutôt chercher la vision qu'a le constructeur de son matériel et son utilisation. Mais j'ai surtout besoin d'avoir confiance en l'entreprise à laquelle je donne mes sous.
Et Samsung me fait l'effet d'un chien courant après d'innombrables voitures sur l'autoroute. Il ne crée que rarement la différence, et se contente d'utiliser sa domination pour pousser un contrôle absolu de services et innovations qu'il ne fait que copier d'autres concurrents. Efficace, mais sans courage, et sans plus d'ambition que celle naturelle du profit.
Devrais-je vraiment donner mon argent à une telle philosophie ? Ma réponse sera toujours définitive face à cela : un énorme non. Car pour moi, tant que Samsung restera dans ce cycle, et malgré la qualité de ses appareils, il restera toujours “la copie chinoise” d'un Apple que j'ai sciemment abandonné depuis belle lurette.