Termes et conditions d’utilisation : pourquoi il faut absolument les lire !
“J'ai bien lu et je suis d'accord avec les termes et conditions d'utilisation”. Peut-être le mensonge le plus courant et régulier à l'heure d'Internet et des nouvelles technologies. Qui le fait vraiment ? Bien peu de personnes. Pourtant, accepter sans vérifier est une erreur.
Nos smartphones, notre boîte mail, nos applications nos comptes sur les réseaux sociaux… Chacun de ces services ou accessoires vient avec des termes et des conditions d'utilisation pouvant faire entre quelques unes et plusieurs centaines de pages. Si tout lire à chaque fois relève du véritable challenge, ne jamais le faire peut ressembler à une véritable faute. On vous explique pourquoi et quelles sont les bonnes pratiques.
Des textes conçus pour vous décourager de les lire
Il faut commencer par dire les choses comme elles sont. Les termes et conditions d'utilisation ne sont pas conçus pour que vous les lisiez. C'est même tout le contraire ! Il suffit de savoir que pour lire celle du Kindle d'Amazon, 9 heures sont nécessaires pour mesurer l'ampleur du problème.
En 2013, une étude menée par les chercheurs de l’Université de Carnegie Mellon à Pittsburg a révélé qu'il faudrait 76 jours par an, 8 heures par jour pour lire les termes et conditions d'utilisation des services qu'ils utilisent. Autant dire, que c'est complètement impossible. A l'époque, les CGU des 75 sites les plus visités du web faisaient 2500 mots en moyenne. On peut penser sans peine qu'elles ont encore augmenté depuis, ce qui n'incite pas à la lcture.
A plus forte raison parce que les entreprises font tout pour qu'elles soient illisibles. Cela passe par la mise en page et la police d'écriture qui vous obligent à requérir à une loupe mais aussi par le jargon utilisé. Écrits par des bataillons d'avocats, vous auriez besoin du même genre d'équipe pour en comprendre toutes les subtilités.
Un autre exemple, vous ouvrez une application, Instagram, Snapchat ou encore Whatsapp. Vous voulez y accéder pour l'utiliser quand une pop-up vous invite à valider les nouveaux termes et conditions d'utilisation. Pressé par le temps, vous le faites sans réfléchir. Et vous n'y reviendrez plus ensuite… Il est bien plus simple et plus rapide de confirmer son accord sans avoir pris le temps de lire que d'ouvrir une nouvelle page et se lancer dans une quête abrutissante.
Vos données sont un enjeu, protégez-les !
Si l'Union Européenne attaque aujourd'hui plusieurs géants du web pour qu'ils modifient leurs CGI afin de supprimer plus efficacement les contenus illégaux, c'est loin d'être la première fois. Il y a plusieurs années, l'UE avait déjà lutté pour que les termes et conditions générales d'utilisation soient rendus plus lisibles. C'est toutefois du côté des utilisateurs que doit venir le changement.
Même si on ne s'en rend pas compte, il s'agit à chaque fois d'un véritable contrat que l'on signe. Un contrat contraignant même d'un point de vue juridique. A quoi bon vérifier dix fois un contrat physique de gaz ou d'Internet si c'est pour signer sans vérifier un autre sur Internet ?
Vos données, vos contenus représentent une valeur marchande pour les entreprises. Mais vous n'avez pas forcément envie de les voir être exploités. Le problème, c'est que si vous n'y faites pas attention, vous n'aurez sans doute pas votre mot à dire.
Des expériences de sensibilisation
Illustration parfaite du problème, cette expérience menée par l'entreprise britannique de hotspots Wi-Fi Purple. Pendant deux semaines, elle a intégré quelques clauses étranges à ses termes et conditions d'utilisation. Parmi celles-ci : nettoyer des déjections d’animaux dans les parcs locaux, câliner les chiens et les chats errants, déboucher les égouts manuellement, nettoyer les toilettes portables des festivals…
Les 22.000 personnes qui en ont été victimes devraient sans aucun doute faire davantage attention à l'avenir. Mais, pour une opération de sensibilisation, combien de personnes qui ne vont même pas réfléchir la prochaine fois qu'ils devront cocher la case ?
Purple n'est pas la première à faire cette expérience. L'entreprise Pit Stop l'avait fait aussi en promettant 1000 dollars au premier qui se signalerait. Mais la multiplication de ces opérations à mi-chemin entre sensibilisation et opération publicitaire n'a qu'un impact limité. Il s'agit aujourd'hui encore davantage d'opérations qui font le buzz que de solutions impactantes.
Une extension pour éviter les mauvaises surprises
Alors comment faire au quotidien ? Vous pouvez tout d'abord tentez de vous familiariser avec le jargon employé. Cela vous permettra peut-être d'éviter des mauvaises surprises. Dans le doute n'acceptez pas, faites une recherche sur Internet rapide pour voir si d'autres utilisateurs parlent du service auquel vous souhaitez souscrire.
Les entreprises elles-même, tant qu'il ne s'agit pas des grands géants du web, peuvent aussi être une source d'informations. Un message sur les réseaux sociaux ou un mail rapide pour avoir plus d'informations peuvent être la réponse à vos questions.
Une option intéressante est celle de “Terms of Service; Didn't Read”, un projet mené par des hacktivistes depuis 2012. Son objectif est de dresser une nomenclature des différentes sites et de leur respect des utilisateurs dans les termes et conditions d'utilisation. Le site qui propose notamment des extensions Chrome et Firefox propose un classement de différents services. Seul problème, la base de données est un peu limitée numériquement. Mais pourquoi ne pas apporter votre pierre à l'édifice en y contribuant ?
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Et vous, vous lisez les conditions d'utilisation des différents services que vous utilisez ? Avez-vous déjà eu des mauvaises surprises ? Racontez nous tout dans les commentaires !