Tesla Cybertruck : on est monté à bord du pickup de l’espace, voici toutes nos impressions
En avril 2024, Tesla avait annoncé que le Cybertruck allait être exposé en Europe dans le cadre de sa tournée Cyber Odyssey. Nous avons pu le découvrir lors du salon Vivatech de Paris.
Depuis 2016, Vivatech s'est imposé comme le salon incontournable de la tech. L'édition 2024, qui a fermé ses portes samedi, a encore battu tous les records avec plus de 165 000 visiteurs et 13 500 start-ups en présentiel ou à distance sur les quatre jours de salon. Un salon qui comme d'autres (on pense notamment au CES de Las Vegas), est prisé par les constructeurs automobiles qui ont eux aussi fait le déplacement.
Ainsi, on pouvait ainsi croiser Porsche et sa nouvelle Macan électrique à l'entrée du stand de Meta, XPeng qui vient tout juste d'annoncer la commercialisation de ses SUV électriques G6 et G9, BYD ou encore la défunte Lightyear 0 et des curiosités comme la Namx, un SUV à hydrogène aux lignes sportives, et la Peugeot Inception Concept, un show car électrique équipé de l'Hypersquare, un volant… carré.
Surprise également avec la présence de Tesla qui a fait le déplacement pour présenter l'intégralité de sa gamme de voitures électriques avec les Tesla Model 3 de dernière génération, Tesla Model Y et Tesla Model X. Et si la Tesla Model S était absente, c'était pour faire de la place à un invité de taille. Et c'est le moins que l'on puisse dire une fois qu'on se retrouve devant le Tesla Cybertruck qui a donc fait sa première apparition publique à Paris.
Tesla Cybertruck, un pick-up électrique qui impressionne
Et il a fait sensation ce Tesla Cybertruck, le stand de la marque ne désemplissant pas durant les quatre jours de l'édition 2024 de Vivatech. Il faut dire que l'engin est impressionnant par sa taille d'une part, mais aussi par son design vraiment atypique d'autre part. D'ailleurs ses arêtes angulaires et son énorme face avant verticale laissent planer le doute sur son homologation sur le vieux continent. Quoiqu'il en soit, le Tesla Cybertruck ne passe pas inaperçu avec son style anguleux inspiré du cyberpunk dont il tire son nom.
Long de 5,7 mètres pour 2,4 mètres de large (rétroviseurs extérieurs compris, 2,2 mètres une fois rabattus) et 1,8 mètre de haut, il faudra avoir le compas dans l'œil pour faire un créneau, ou s'aider des aides à la conduite. Campé sur d'énormes roues de 20 pouces, le Tesla Cybertruck se veut capable d'aller n'importe où (le site web de la marque annonce d'ailleurs carrément “Construit pour n'importe quelle planète”, en référence aux projets de conquête de Mars de son patron Elon Musk avec Space X). Pour ce faire, la voiture électrique est équipée d'une transmission intégrale sur laquelle on reviendra plus loin, et bénéficie d'une suspension pneumatique adaptative avec une course de 305 mm et une garde au sol de 406 mm.
En lieu et place d'une traditionnelle carrosserie peinte, le Tesla Cybertruck arbore une robe en acier inoxydable laminée à froid plusieurs dizaines de fois. Un traitement censé le protéger contre les chocs et les rayures, mais aussi de la corrosion à long terme. Autre avantage, c'est un matériau facilement lavable pour ceux qui aiment garder leur voiture propre. Lors de la conférence de presse de lancement, Tesla avait aussi fait le buzz avec une caractéristique bien éloignée des attentes des clients européens. En effet, le Cybertruck est annoncé comme résistant aux balles de calibre 45 et 9 mm, ainsi qu'aux fusils de chasse calibre 12. À moins d'habiter les quartiers chauds de Marseille, près d'un terrain de chasse ou à Dubai, ce blindage tient surtout du gimmick marketing.
La calandre verticale est surmontée par une barre lumineuse à LED, qui parcourt toute la largeur du Tesla Cybertruck. Le constructeur annonce une portée de 480 m pour ce système d'éclairage lui aussi atypique.
À l'arrière, l'énorme benne de 1,83 x 1,22 m est associée à un frunk sous le capot avant. Ainsi équipé, le Tesla Cybertruck annonce une charge utile de 1 134 kg et pratiquement 1 897 litres d'espace de stockage. Et si cela ne vous suffit pas, il est également possible de relever les sièges de la deuxième rangée dans l'habitacle pour gagner encore jusqu'à 1 530 litres d'espace supplémentaire. Notez aussi que la benne arrière est équipée d'une couverture à commande électrique pour protéger les effets qui y sont rangés. Contrôlable via les interrupteurs extérieurs ou depuis l'application mobile de Tesla, celle-ci peut supporter jusqu'à 136 kg. Et en bon pick-up qui se respecte, le Cybertruck affiche une capacité de remorquage conséquente de 4 990 kg !
Une fois fermée, la benne peut être éclairée grâce aux deux barres lumineuses à LED sur chaque côté, qui rappellent la signature lumineuse à l'avant du véhicule. Comme les autres modèles de la marque, un mode camping est prévu pour ceux qui veulent dormir dans leur voiture ou à proximité. Une fois celui-ci activé, ces feux de cargaison aident à transformer la benne en terrain de camping surélevé avec la tente dédiée Cybertruck Basecamp. Là encore, l'éclairage LED de la benne peut être contrôlé depuis l'écran tactile du Tesla Cybertruck, ou l'application Tesla.
De la même façon, la benne est équipée sur le côté gauche de deux prises de courant de 120 V et d'une prise de 240 V pour alimenter n'importe quel appareil électrique. Une fonctionnalité qui fait encore grandement défaut aux autres modèles de la gamme du constructeur.
Par ailleurs, le vitrage est lui aussi blindé avec du verre ultrarésistant Tesla Armor conçu sur mesure pour le Cybertruck. Robuste, son composite à base de polymères peut absorber et rediriger la force d'impact pour une plus grande tolérance aux dommages. Peu de chance de croiser un Cybertruck chez Carglass dans ces conditions.
Un habitacle épuré, mais confortable pour le Tesla Cybertruck
En revanche, si Tesla annonce une isolation sonore inégalée grâce au verre acoustique à 360 degrés, nous avons grandement apprécié de pouvoir nous réfugier dans l'habitacle du véhicule pour échapper au brouhaha permanent dans les halls géants de Vivatech à la Porte de Versailles à Paris.
Première curiosité avant même de monter à bord, bien malin qui trouvera la poignée de porte du premier coup. C'est bien simple, il n'y en a pas. Rien ne vient rompre les lignes tendues et lisses du Cybertruck qui leur préfère un bouton. Celui-ci est intégré dans le montant B des places avant, et au niveau du montant C pour l'arrière. Une pression suffit pour entrebâiller la portière qu'on ouvre ensuite à la main. Point d'ouverture automatique comme dans la BMW i7 xDrive 60, par exemple.
Pour qui est déjà monté dans une Tesla, le côté extrêmement épuré du Tesla Cybertruck n'a plus rien d'étonnant. Quoique, on aurait pu croire à l'intégration d'un écran dédié à l'instrumentation derrière le volant à double méplat. Il n'en est rien. En revanche, le Cybertruck embarque le plus grand écran d'infodivertissement à date avec l'Infinity Touchscreen de 18,5 pouces.
Celui-ci profite d'une interface qui est sur le même modèle que les autres voitures électriques de Tesla, mais avec quelques fonctionnalités supplémentaires, pick-up oblige. La partie Drive Mode (les modes de conduite) propose ainsi un mode Off-Road dédié, et une rubrique Towing et Hauling fait son apparition pour les réglages liés au remorquage et à la charge de la benne. De la même façon, il est possible de contrôler les différentes prises électriques du véhicule depuis la rubrique Outlets & Mods, par exemple pour les activer automatiquement en montant à bord du Tesla Cybertruck. Pour le reste, quiconque est monté dans une Tesla retrouvera ses petits.
De plus, et à l'instar de la Tesla Model 3 de dernière génération, un deuxième écran tactile de 9,4 pouces est intégré à l'arrière de la console centrale pour les trois passagers du second rang.
Des passagers qui seront bien accueillis avec un espace très généreux pour les jambes et une sellerie de qualité. La garde au toit est très correcte malgré la ligne plongeante depuis le milieu de la cabine. En revanche, les passagers de plus d'1,90 m devront s'enfoncer dans le fauteuil pour éviter de toucher le toit en verre.
Ce dernier devrait participer à la sensation d'espace en baignant l'habitacle de lumière. Chose que nous n'avons bien entendu pas pu vérifier dans un hall de la Porte de Versailles. Le constructeur précise néanmoins que le verre a été traité pour rejeter la chaleur et les UV quand le Tesla Cybertruck est stationné en plein soleil.
Retour aux places avant qui bénéficient elles aussi d'un espace très généreux. Une sensation d'espace renforcée par l'imposant pare-brise qui repousse le capot très loin vers l'avant, ou encore la planche de bord. L'habitacle bénéficie d'une finition soignée comme en témoignent les habillages en alcantara, qui tranchent dans un véhicule tel que le pick-up dont la vocation est généralement utilitaire avant tout.
Un imposant vide-poche prend place devant la console centrale, qui bénéficie elle aussi de nombreux rangements et de deux berceaux de recharge sans fil pour les smartphones. À cela s'ajoutent un port USB type C de 65 W et des prises de 120 V et 240 V.
Un mot enfin sur le système audio du Tesla Cybertruck, un domaine dans lequel la marque américaine s'est déjà illustrée avec ses précédents modèles. Ici, ce ne sont pas moins de 15 haut-parleurs et deux caissons de graves qui sont répartis dans l'habitacle, et notamment au-dessus de la tête des passagers arrière. De quoi profiter pleinement de sa musique d'autant qu'ils sont associés à l'excellente isolation phonique des surfaces vitrées.
Des performances de super car pour le Tesla Cybertruck
Forcément s'agissant d'une présentation strictement statique, nous n'avons pas (encore) pu prendre le volant du Tesla Cybertruck. Malgré ses trois tonnes sur la balance (2 995 kg pour la version Dual Motor à deux moteurs électriques, et 3 104 kg pour la version à trois moteurs), le pick-up électrique promet des performances décoiffantes : le 0 à 100 km/h en 4,3 secondes, une vitesse de pointe de 180 km/h et jusqu'à 547 km d'autonomie sur une seule charge avec une puissance admissible jusqu'à 250 kW.
Le bien nommé Tesla Cyberbeast va encore plus loin dans la démesure avec une accélération digne d'une super car. Pour preuve, il est capable d'abattre le 0 à 100 km/h en 2,7 secondes seulement quand la dernière Mclaren 750 S de 750 ch demande 2,8 secondes pour le même exercice. La vitesse de pointe progresse également avec 209 km/h. L'intégration d'un troisième moteur dans le Tesla Cyberbeast se traduit par une autonomie revue à la baisse avec 515 km.
Quelle que soit la version, Tesla propose aussi un prolongateur d'autonomie qui peut prendre place dans le plancher de la benne du Cybertruck. Ce dernier peut alors théoriquement parcourir plus de 755 km pour la version Dual Motor, et 705 km pour le Cyberbeast à trois moteurs.
Tesla Cybertruck, bientôt en France ?
Dévoilé par Elon Musk en novembre 2019, le Cybertruck est entré en production en 2023, avec les premières livraisons aux clients ayant eu lieu en décembre dernier. Nous avons d'ailleurs croisé plusieurs exemplaires dans les rues de San Francisco, mais quid de sa commercialisation en Europe et en France ? Sur le stand de Tesla à Vivatech, nous avons croisé un visiteur qui n'a pas hésité à interpeller les équipes de la marque en brandissant sa confirmation de réservation sur mobile. Pour autant, il devra encore faire preuve de patience, la marque indiquant ne pas encore avoir d'information sur l'arrivée du Tesla Cybertruck dans nos contrées.
En attendant d’en savoir plus, le Tesla Cybertruck continuera sa tournée Cybertruck Odyssey jusqu'au 7 juillet dans plus de 100 lieux à travers 20 pays européens. L’ensemble des étapes de la tournée Cyber Odyssey sont disponibles sur le site de Tesla.