Tesla : pourquoi les essuie-glaces continuent d’être un gros problème

Autopilot, conduite entièrement autonome… Tesla propose depuis quelques années maintenant des technologies futuristes et prometteuses. Mais derrière cette volonté de développer des fonctionnalités inédites et hors-normes, le constructeur a tendance à oublier le principal… Comme des essuie-glaces fiables. Explications.

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Crédits : Tesla

Dans l'inconscient collectif, Tesla rime généralement avec conduite autonome et d'autres fonctionnalités futuristes. Rien d'étonnant à cela, tant l'identité du constructeur tourne depuis ces dernières années autour de cette volonté affichée d'être le fer de lance des nouvelles technologies de l'automobile.

Seulement, à force de vouloir innover à tout bout de champ et de ne rien vouloir faire comme les autres, Tesla a tendance à complexifier des fonctionnalités qui pourraient pourtant être très simples… C'est notamment le cas des essuie-glaces.

Les essuie-glaces, le point noir des Tesla

Honnêtement, c'est la pire chose de la voiture”, assène un utilisateur sur Reddit. Cet propriétaire agacé est loin d'être le seul, il suffit d'aller faire un tour sur les forums d'utilisateurs et les réseaux sociaux pour constater à quel point les essuie-glaces reviennent souvent sur le tapis… Dans des termes loin d'être élogieux.

Si vous n'êtes jamais monté dans une Model 3 ou un autre modèle de la gamme du constructeur, vous vous demandez sûrement en quoi les essuie-glaces sont-ils si catastrophiques. Tesla étant Tesla, soit une marque obnubilée par l'automatisation, les essuie-glaces de ses voitures sont automatiques.

Certes, il est possible d'opter manuellement pour différents profils (intermittent-lent, intermittent-rapide, etc.), mais le constructeur pousse clairement l'utilisateur à se reposer sur le mode Auto. “Votre Model 3 détecte la pluie. Lorsque de l'eau est détectée sur le pare-brise, votre Model 3 détecte la fréquence de balayage optimale des essuie-glaces. Si votre Model 3 ne détecte pas d'eau sur le pare-brise, les essuie-glaces ne sont pas actionnés”, écrit Tesla sur son site officiel.

Crédits : Tesla

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Le problème de l'automatisation

Alors ça, c'est sur le papier. La réalité est tout autre. Comme en témoignent de nombreux utilisateurs sur la toile, il n'est pas rare de voir les essuie-glaces n'en faire qu'à leur tête, en s'activant par grand soleil ou en restant immobile sous une pluie battante… “Aucun Tesla n'a d'essuie-glaces automatique. Non, nous avons un réglage automatique qui active le mode Super-aléatoire-roue-libre des essuie-glaces”, ironise un conducteur irrité sur X (Twitter).

Mais alors, comment expliquer cette situation alors que les essuie-glaces à détection fonctionnent parfaitement chez d'autres constructeurs (et ce depuis des années) ? La source du problème vient de la méthode employée par Tesla. En effet, alors que la concurrence utilise généralement sur ses voitures un capteur dédié pour détecter les gouttelettes sur le pare-brise, Tesla s'appuie plutôt sur une combinaison de caméras intégrées et d'intelligence artificielle : le fameux Tesla Vision.

Crédits : Tesla

Le système Tesla Vision pourrait bien être responsable

D'après Chris Fox, ingénieur principal de la société d'ingénierie Munro & Associates, les manquements des essuie-glaces des Tesla pourraient venir d'un problème d'étalonnage. Pour cause, les caméras du Tesla Vision ont surtout été pensées pour la conduite autonome, notamment pour l'Autopilot et le FSD. “Il est tout à fait possible de détecter la pluie. Mais aussi, selon ce qu'ils font avec cette caméra, son champ de vision, elle pourrait ne pas être en mesure de capter les gouttes de pluie”, suppose-t-il.

Vient ensuite l'utilisation de l'IA, qui pose là aussi un problème. En effet, former une intelligence artificielle à détecter efficacement la pluie est un défi en soi. Or, de l'aveu d'Andrey Karpathy, ancien responsable de l'IA chez le constructeur, le modèle d'IA a d'ores et déjà montré des ratés à ses débuts en confondant certains éléments inattendus avec de la pluie, comme des entrées de tunnel ou des saletés sur le pare-brise.

Crédits : Tesla

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Des erreurs qui persistent depuis des années

Et malheureusement, ces exemples de faux positifs sont toujours d'actualité et sont régulièrement mentionnés par les utilisateurs de Tesla. Preuve en est que la technologie n'est pas encore au point, Elon Musk a reconnu lui-même en mai 2023 que l'état des essuie-glaces automatiques n'était pas satisfaisant. Il avait déclaré au passage que le réseau neuronale dédié à cette fonctionnalité commencerait bientôt à exploiter plusieurs caméras au lieu d'une seule. Mais pour l'instant, cette modification se fait toujours attendre.

La réalité est que, même si Elon Musk aime s'en réjouir, les systèmes industriels de vision de  Tesla ne sont pas vraiment très bons. Ils percevront des choses sur la route qui n'existent pas. Dans ce cas, ce sont des gouttes de pluie, mais ils pourraient détecter qu'il y a quelque chose sur la route et freiner brusquement, même s'il n'y a rien”, conclut de son côté Sam Abuelsamid, expert en véhicules électriques et autonomes chez Guidehouse Insight.

Source : InsideEVs

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