Après une année 2023 marquée par des résultats financiers records, Tesla connaît une sérieuse baisse de régime en 2024. En Europe comme aux Etats-Unis, les ventes du constructeur ont diminué significativement. Bientôt la fin du règne ?

En 2023, Tesla régnait en seigneur et maître incontesté sur le marché mondiale de l'électrique. La marque américaine a affiché cette année des résultats financiers insolents, avec une augmentation des ventes de l'ordre de 38 % par rapport à 2022. L'an passé, la firme menée par Elon Musk a écoulé pas moins de 1 808 581 voitures. Une performance impressionnante aux yeux de la concurrence, mais décevant pour le milliardaire qui espérait dépasser le cap des 2 millions.

Il faut ajouter à cela le carton planétaire de la Tesla Model Y, qui a décroché la même année le titre de voiture la plus vendue au monde, toutes motorisations confondues. Avec une telle dynamique, on pensait donc que les affaires de Tesla allaient continuer à fleurir en 2024. C'est tout le contraire.

Après les premiers chiffres inquiétants partagés en mai 2024 par l'analyste réputé Troy Treslike, JATO Dynamics (ndrl : cabinet d'études réputé pour son expertise sur les marchés automobiles) vient de publier à son tour son étude sur les performances de la marque. L'occasion pour nous de constater la perte de vitesse flagrante de Tesla sur le premier semestre 2024.

Gros coup de mou pour les ventes de Tesla

Pour cause, les ventes de la compagnie ont chuté significativement sur deux marchés pourtant acquis à Tesla : l'Europe et les Etats-Unis. Sur le Vieux Continent, les ventes ont baissé de 8 %. Quant au pays de l'Oncle-Sam, elles ont diminué de 13 %. Pourtant, la demande en voitures électriques reste forte sur ces deux territoires. En mai 2024, la part de marché des modèles branchés en Europe était de 12,5 % (en légère baisse par rapport aux 13,8 % enregistrés en mai 2023).

Cerise sur le gâteau, les ventes ne sont pas les seules à flancher en 2024. En effet, Tesla a également perdu des parts de marché. En Europe, le volume de la marque est passé de 185 200 unités au 1er semestre 2023 à 161 300 sur la même période en 2024. Par extension, la PDM de Tesla est passée à 17,2 % cette année contre 19,8 %. Résultat, Tesla enregistre le deuxième plus fort recul de PDM sur le marché européen de l'électrique pour l'instant, juste derrière Volkswagen (de 22 % à 18,7 %).

La concurrence se fait enfin sentir

Comme il fallait s'y attendre, Tesla commence enfin à ressentir la concurrence féroce qui règne sur le marché de l'électrique. En Europe, le constructeur doit composer avec des nouveaux venus déterminés, à l'image du groupe Geely avec la Volvo EX30. BMW grignote également des parts de marché avec ses modèles haut de gamme wattés comme l'i5 eDrive40 ou l'iX2 par exemple. Il faut ajouter cela l'arrivée en force des marques chinoises comme BYD ou Zeekr.

En France, les constructeurs nationaux ont également investi la place, que ce soit Citroën avec l'ë-C3 et son ticket d'entrée séduisant à 23 000 €, Renault avec son Scenic E-Tech (sans compter la R5 qui doit débarquer bientôt) ou encore Peugeot avec le nouveau e-5008. Des modèles tous éligibles au bonus écologique de 4 000 €, contrairement à la quasi-totalité de la gamme de Tesla (seul le Model Y en bénéficie encore). L'ère de la croissance est-elle finie chez la marque ? L'avenir nous le dira.