Test Apple MacBook Air 2022 (M2) : l’ultrabook qui veut garder la tête froide mais ne réussit pas toujours
- Le nouveau design vraiment sympa et le poids allégé
- Le nouveau processeur plus puissant
- L'autonomie améliorée
- La nouvelle webcam Facetime
- Le nouveau port Magsafe pour libérer un port USB
- Les quatre haut-parleur compatible Spatial Audio
- macOS Monterey
- L'amélioration de la compatibilité avec les apps MacIntel
- L'avarice en port USB
- La chauffe prononcée en jeu
- La charge moins rapide avec le chargeur 30 watts de base
- L'encoche de l'écran pas toujours bien gérée
- L'absence de Bluetooth 5.2
Pour accompagner le lancement du nouveau processeur M2, Apple a officialisé deux plates-formes : un MacBook Pro 13 pouces, qui reprend l’architecture du MacBook Pro sous M1, et un MacBook Air, modifié sous bien des aspects. Avec son nouveau processeur, ce dernier conserve de nombreux atouts de son prédécesseur tout en corrigeant certains défauts. Sommes-nous arrivés à la formule parfaite de l’ultrabook Apple ? Réponse dans ce test.
Il y a eu un avant et après M1. C’est une évidence. Le processeur ARM d’Apple, basé sur plus de 10 ans d’expérience dans la conception de composants pour smartphones et objets connectés, offre tous les avantages des SoC pour iPhone : grande puissance, processeur graphique intégré, mémoire unifiée, rapport puissance par watts largement à son avantage face à la concurrence d’Intel et d’AMD. Ce fut une vraie révolution, même si elle est aujourd’hui réservée aux produits Apple.
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Nous avons testé ce processeur fin 2020, avec le MacBook Air. Et nous avons été largement conquis par le concept, même si nous avons regretté quelques faux pas (comme le manque de ports). Depuis, M1 a connu quelques évolutions, avec le M1 Pro, le M1 Max et le gargantuesque M1 Ultra, offrant plus de puissance encore à ceux qui souhaitent profiter de cette même expérience avec des outils créatifs lourds. Mais nous attendions impatiemment une nouvelle version « standard ». Un M2.
Pourquoi attendions-nous le M2 ? Parce que nous souhaitions savoir comment Apple allait faire grandir sa petite révolution, comment la puissance allait augmenter et comment la consommation allait baisser. D’autant plus sur un format ultraportable comme le MacBook Air qui n'a plus de système de refroidissement actif. En juin, Apple a présenté le M2 à l'occasion de la WWDC, et en a profité pour l’intégrer dans un nouveau MacBook Air. L’occasion idéale pour répondre à toutes nos questions et à bien d’autres par la même occasion.
Fiche technique
MacBook Air M2 (2022) | |
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Type | Ordinateur portable |
Ecran | 13,3" Liquid Retina (LCD IPS) avec affichage True Tone Définition 2560 x 1664 pixels (résolution 224 pixels par pouce) Luminosité 500 nits Compatible HDR10 et DCI-P3 |
Refroidissement | Passif (sans ventilateur) |
Dimensions et poids | 30,41 x 21,24 x 1,13 cm 1,24 kg |
Puce (CPU, GPU et Neural Engine) | Apple M2 - CPU 8 cœurs - GPU 8 ou 10 cœurs - Neural Engine 16 cœurs |
RAM | 8/16/24 Go de mémoire unifiée |
Stockage | 256 Go / 512 Go / 1 To / 2 To |
OS | macOS (Monterey préinstallé) |
Touch ID (lecteur d'empreintes) | Oui |
Batterie | Capacité : 52,6 Wh Jusqu’à 15 heures de navigation web et 18 heures de lecture vidéo Chargeur 30 watts inclus Chargeur 35 watts double entrée ou 67 watts simple entrée en option |
Camera | Capteur Facetime HD 1080p |
Audio | Quatre haut-parleurs Prise casque 3,5 mm Compatible Spatial Audio et Dolby Atmos Triple microphone |
Connectique | Deux ports Thunderbolt/USB Un port Magsafe pour la recharge |
Connectivité sans fil | Wi‑Fi 6Bluetooth 5.0 |
Prix et date de disponibilité
Le MacBook Air M2 est d’ores et déjà disponible. Il est commercialisé depuis le 8 juillet 2022 en France, soit près de 3 semaines après l’arrivée sur les étals du MacBook Pro 13 pouces avec puce M2. Vous pouvez l’acquérir aussi bien chez Apple que chez toutes les enseignes d’électroniques, en ligne ou en boutique physique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, toutes les versions ne sont pas disponibles en magasin.
Le prix du MacBook Air M2 démarre à 1499 euros. Cela représente une augmentation de 370 euros par rapport au premier prix du MacBook Air M1. Cette augmentation s’explique en partie par la dévaluation de l’euro par rapport au dollar, ainsi que par la hausse des prix des matériaux, des composants et des coûts logistiques. Le package est également meilleur, puisque le GPU du M2 est au moins octo-core, alors qu'il était hepta-core précédemment. Avec un tel prix, le MacBook Air redevient un produit moins accessible, plus cher qu’un iPhone 13 Pro Max. Il est également plus cher que le dernier MacBook Air équipé d’un processeur Intel, sorti en 2020.
Il existe deux versions du Soc M2 installé dans les MacBook Air M2. Un premier Soc avec 8 CPU, 8 GPU. Et un second avec 8 CPU et 10 GPU. Pour passer de l’un à l’autre, il faut ajouter 120 euros. Passons à la RAM. La version de base en dispose de 8 Go. Passer à 16 Go coûte 230 euros et passer à 32 Go coûte 460 euros. Côté stockage, le MacBook Air est livré avec un SSD de 256 Go. Passer à 512 Go coûte 230 euros, 460 euros pour passer à 1 To et 920 euros pour passer à 2 To.
L’adaptateur MagSafe livré avec le Mac est un modèle USB type-C de 30 watts. Si vous souhaitez avoir un modèle 35 watts avec deux ports ou un modèle 67 watts avec un port, il faut payer 20 euros supplémentaires. L’option est offerte si vous optez pour le M2 avec un GPU 10 cœurs et un SSD de 512 Go ou plus (soit 350 euros d’option tout de même). « Allez, le chargeur premium, c’est cadeau de la maison » !
Au global, le prix du MacBook Air M2 varie donc entre 1499 euros, pour la version de base, et 2999 euros pour la meilleure. Soit 680 euros de plus que la version la plus onéreuse du MacBook Air M1. Notez que si la note est plus chère, le package est mieux fourni puisque ce M2 intègre 10 cœurs dans le GPU, 8 Go de RAM supplémentaire et le chargeur premium.
Pour les besoins de ce test, Apple a prêté à la rédaction de PhonAndroid un MacBook Air M2 « Minuit » avec GPU deca-core, 8 Go de mémoire unifiée et 512 Go de RAM, ainsi qu’un chargeur 35 watts double port, accompagné de son câble MagSafe. Un câble en nylon renforcé beaucoup plus qualitatif que le câble USB type-C fourni précédemment avec les ordinateurs portables de la marque. Ce petit geste fait vraiment plaisir.
Design
Démarrons ce test en faisant le tour du produit. Et première remarque générale : ce MacBook Air est esthétiquement très différent de ses prédécesseurs. C’est un design plus carré, plus droit, plus anguleux. Ce nouveau châssis est à l’évidence inspiré des iPad (notamment de la gamme Pro qui a été la première à en bénéficier) qui ont progressivement abandonné leurs bordures fines et leurs coques incurvées pour des lignes plus franches.
Prenons un exemple emblématique. Historiquement, le MacBook Air est plus fin à l’avant, avec la petite encoche qui sert à ouvrir l’écran, qu’à l’arrière où il y a la charnière. Le MacBook Air M2 est le premier à être aussi épais à l’avant qu’à l’arrière, lui donnant cet aspect monolithique. Autre exemple, la coque en aluminium est droite ici, que ce soit au-dessus ou en dessous de l’ordinateur. Elle a toujours été incurvée pour amplifier l’impression de finesse du produit.
Désormais le produit est également fin, de l’arrière à l’avant. Il mesure 1,13 cm d’épaisseur une fois fermé. Il mesure toujours 30,41 cm de largeur. Mais, en hauteur, il mesure maintenant 21,5 cm. Soit 2,6 mm de plus. Ce n’est rien, direz-vous. Mais c’est le signe d’un « petit » changement du côté de l’écran. Le poids est encore un peu plus réduit : 1,24 kg, contre 1,29 kg. 50 grammes de moins, c’est déjà ça.
Le MacBook Air M2 est entièrement habillé d’aluminium brossé, ici dans le coloris Minuit. Il existe d’autres robes : gris sidéral, argent et doré. Mais Minuit est certainement la plus sympa pour un ordinateur. Dommage qu’elle garde autant les traces de doigt. Tournons le MacBook Air M2 et regardons en dessous. Nous y voyons quatre pieds plats (et non plus arrondis) et quatre vis en étoile, contre une dizaine pour le MacBook Air précédent.
Comme le MacBook Air M1, son successeur ne dispose d’aucune ouverture pour une éventuelle prise d’air. Cela veut dire aussi qu’il n’y a pas de système actif de dissipation de chaleur (contrairement aux MacBook Pro qui l’ont conservé). Apple préfère ici intégrer une dissipation passive, basée sur la conduction thermique. Celle-ci va utiliser la coque en aluminium pour évacuer la chaleur. Nous verrons dans la partie « performance » de ce test si ce choix est judicieux.
Connectiques
En 2020, nous avons été très critiques à propos des connectiques proposées par le MacBook Air M1. Il n’y avait que deux ports USB type-C / Thunderbolt, lesquels étaient très proches. Ils étaient accompagnés d’un port jack 3,5 mm (ici enrichi d’un DAC compatible avec les casques à haute impédance). Trois ports donc pour écouter de la musique, recharger le Mac, brancher un disque dur, ajouter un écran, connecter le Mac à un réseau filaire… Attendez, il y a un problème ! Nous n’avons que deux ports USB et beaucoup trop d’usages courants qui viendront se superposer les uns aux autres. Et les MacBook Pro en ont quatre. L’écart était trop énorme.
Comme une réponse à nos remarques, Apple revient donc avec une solution. Et cette solution s’appelle… Magsafe ! Comment faire du neuf avec du vieux ? Apple ressort donc ici son vieux port de charge propriétaire, ici positionné sur la tranche de gauche, aux côtés des deux ports USB type-C 3.1 Gen 2 / Thunderbolt 3 (toujours un peu trop rapprochés, toujours pas assez nombreux). Cette solution a deux avantages : la charge ne monopolise plus un port et le port MagSafe peut se dégager sans abimer le MacBook si le câble est tiré.
Nous aurions pu râler sur le fait qu’Apple fait un grand pas en arrière en imposant à nouveau un port propriétaire pour charger le nouveau MacBook Air. Ce qui irait à l’encontre des recommandations européennes en termes d’accessoires pour les appareils électroniques. Mais ce n’est pas le cas : si vous branchez un chargeur sur l’un des ports USB type-C, ça fonctionne. Une solution de secours si vous oubliez votre câble à la maison ou que vous n’en avez pas acheté un deuxième pour plus de commodité. En revanche, nous râlons sur l’absence d’adaptateur USB type-A, DisplayPort ou HDMI…
Passons aux connexions sans fil. Vous retrouvez ici les mêmes technologies que le MacBook Air M1, à savoir le Bluetooth 5.0 et le WiFi 6. Pas de WiFi 6E, ce n’est pas très grave. Et pas de Bluetooth 5.2. Ça, en revanche, ça nous agace. Parce que le Bluetooth 5.2 permet de brancher des écouteurs TWS qui ne sont pas des AirPods. Et cela améliore l’autonomie des appareils compatibles sans grever les performances. Il est clair que le refus d’opter pour le Bluetooth 5.2 sert à avantager les équipements audio d’Apple. Et cela dessert l’utilisateur. Enfin, nous retrouvons AirPlay et Airdrop, bien évidemment.
Clavier
En ouvrant l’ordinateur, nous retrouvons sans surprise le Magic Keyboard d’Apple. Ou plutôt une variation de celui-ci, puisqu’il n’est pas tout à fait identique à celui des MacBook Air précédents. En effet, le clavier est légèrement plus large, grâce à un gain sur les bordures latérales. Et il est également plus profond. Les touches Fonction ne sont plus ramassées, mais sont parfaitement carrées. La touche Escape est beaucoup plus imposante. Cela apporte un peu plus de confort et d’espace.
Comme toujours, nous retrouvons 79 touches dans cette version ISO du Magic Keyboard (il n’y en a que 78 dans la version américaine). Il y a 12 touches Fonction (qui reprennent toujours les mêmes raccourcis pour ne dérouter personne) et une croix directionnelle en T inversé. Chaque touche est bien séparée de ses voisines. Le format de ce clavier est très bien adapté aux longues séances d’écriture. Et il n’y manque pas grand-chose.
Il n’y a évidemment pas de Touch Bar dans le MacBook Air. Certains détestent cet écran secondaire tactile. D’autres l’adorent parce qu’il déporte des raccourcis et s’adapte au logiciel en cours d’utilisation. C’est un équipement qui reste réservé aux MacBook Pro. Mais ces jours seraient comptés, puisque les MacBook Pro M1 Pro et M1 Max (14 et 16 pouces) en sont dépourvus. Les amoureux de la Touch Bar devront se rabattre sur les MacBook Pro M2 13 pouces pour continuer d’en profiter.
Dans le coin supérieur gauche, vous retrouvez le bouton de mise en marche, toujours combiné au lecteur d’empreinte digitale Touch ID. Cette touche est, elle aussi, plus large pour apporter un peu plus de confort. Et la lecture de l’empreinte reste très rapide : c’est une solution efficace et pratique pour conserver vos données en toute sécurité et utiliser Apple Pay. Le clavier est rétroéclairé bien sûr. Le délai d’extinction du clavier reste la même : entre 5 secondes et 5 minutes, avec plusieurs paliers intermédiaires.
Sous le clavier, vous retrouvez un trackpad rectangulaire de belle dimension (mais, une fois encore, un peu moins grand que celui des MacBook Pro). Comme toujours, il s’agit d’une surface tactile de type Force Touch (avec des capteurs de pression). Le clic n’est donc pas mécanique. Ce trackpad est compatible avec les gestes multi-touch. Et il détecte plusieurs niveaux de pression pour un éventail d’interactions étendu. Contrairement à l’écosystème Windows, Apple n’utilise pas les coins du trackpad pour y intégrer des raccourcis. C’est un peu dommage.
Finissons l’étude de la partie inférieure du MacBook Air M2 en évoquant l’équipement audio. C’est l’un des grands changements apportés par ce nouvel ultraportable : les haut-parleurs ont été déportés. Auparavant, il flanquait le clavier. Ici, ils ne sont plus présents, expliquant comment Apple a pu élargir son clavier sans changer la largeur du châssis. Où se trouvent donc les haut-parleurs ici ? Ils ont été placés dans la charnière centrale. En outre, ils ne sont plus 2, mais 4. Le signal audio sort donc de la charnière vers l’écran qui renvoie le son vers l’utilisateur.
Le MacBook Air M2 s’offre ainsi un système audio stéréo 4.0 qualitatif, offrant un son toujours aussi riche, voire plus dans les basses. Outre la compatibilité Dolby Atmos, le MacBook Air M2 est le premier modèle de la gamme Air compatible Audio Spatial, aussi bien en lecture musicale que vidéo. Et ce grâce à cette nouvelle configuration à quatre haut-parleurs.
L’effet est cependant moins impressionnant qu’avec des écouteurs. D’ailleurs, ce MacBook Air M2 prend aussi en charge le suivi des mouvements de la tête de l’utilisateur quand il porte un casque compatible (AirPods Max, AirPods Pro et AirPods 3e génération). Notez que cette fonction était jusqu'à présent une exclusivité de la gamme Pro, avec trois ordinateurs compatibles : MacBook Pro M1 Pro, M1 Max et M2.
Le MacBook Air M2 reprend également le système à trois microphones de son prédécesseur (des micros moins qualitatifs que ceux des MacBook Pro). Ici, ils ont également été déportés, puisqu’ils étaient auparavant cachés dans les haut-parleurs. Ils les ont suivis dans la charnière, bien évidemment. Ce positionnement semble à priori moins optimal. Et pourtant, cela fonctionne très bien pour la dictée vocale et les appels (audio ou visio).
Écran
Passons à la partie supérieure du châssis. Et donc à l’écran. Un écran qui a techniquement et ergonomiquement changé. Tout d’abord, la taille de l’écran a augmenté. Il passe de 13,3 pouces à 13,6 pouces. Un chiffre qui lui permet de rester dans la catégorie « 13 pouces », même s’il se rapproche ostensiblement des 14 pouces. Et cela sans trop changer le châssis puisque, pour rappel, seule la hauteur du MacBook Air M2 change. Et de 2,6 mm seulement. Ce qui n’est pas suffisant pour compenser le changement de taille.
Apple a donc procédé à un autre changement. Et ce changement, c’est l’encoche. La firme a rogné sur la bordure supérieure et a créé une encoche pour héberger tous les capteurs frontaux importants, notamment le capteur Facetime et le capteur de luminosité. Cela permet de gagner un peu de place d’affichage, puisque l’espace à gauche et à droite de l’encoche continuera d’être consacré aux menus et aux réglages rapides.
Bien évidemment, l’espace à gauche de l’encoche devra être optimisé par les développeurs pour éviter d’empiéter sur l’encoche. Prenons l’exemple de Word : avec neuf onglets (Fichier, Edition, Affichage, Insérer, Mise en forme, Outils, Tableau, Fenêtre et Aide), les derniers seront chassés à droite par l’encoche. Même chose avec Chrome (ci-dessus et ci-dessous). Ce n’est pas très élégant. Mais, au moins, ils ne sont pas masqués par l’encoche (un problème d’affichage qui était récurrent au début des encoches). Évidemment, toutes les applications d’Apple tiennent compte de cela…
La définition d’écran a naturellement été adaptée à cette nouvelle taille. La dalle affiche donc 2560 pixels en largeur, comme avant, et 1664 pixels en hauteur. Soit 64 pixels de plus. La résolution atteint ainsi 224 pixels par pouce, sans changement avec le MacBook Air M1. D’ailleurs, vous pouvez voir sur la fiche technique officielle que la résolution des écrans des MacBook Air M1 et M2 est « retina ».
Le ratio de l’écran est légèrement différent, passant de 16/10e au 20/13e. C’est un format peu banal, certes. Mais à l’usage ça ne change rien. Avec les modèles de MacBook précédents, si vous lancez une application en plein écran, la barre de notification et de menu s’efface pour profiter de toute la hauteur de l’écran. Ici, la barre de notification et de menu devient noire, comme l’encoche, mais l’espace d’affichage des applications reste identique ! Une technique pour occulter l’encoche déjà utilisée par les iPhone.
La nature de la dalle est LCD avec un rétroéclairage LED classique. Les dalles Mini-LED sont réservées aux MacBook Pro de 14 pouces et plus. Même le MacBook Pro M2 n’en a pas. Alors, vous pensez bien, un MacBook Air… L’atout du LCD est de proposer des angles de vue assez larges. Et cela se confirme ici, l’écran restant très lumineux même en le regardant de côté. L’inconvénient est double : une rémanence élevée et un taux de contraste plus faible, avec des noirs qui manquent parfois de profondeur. Nous avons mesuré un taux de contraste de 3093:1 à 200 nits. À l’heure où les dalles OLED deviennent de plus en plus nombreuses dans les ultraportables, cela se remarque.
Apple annonce que cet écran est compatible DCI-P3 et affiche un milliard de couleurs. Vous pouvez voir ci-contre l’organisation des sous-pixels. Nous avons l’habitude qu’Apple calibre parfaitement les écrans de ses appareils. Et cela se confirme ici aussi, avec un Delta E moyen de 1,9 (avec deux couleurs seulement qui dépassent un delta E de 4) et un gamma moyen de 2,2. Nous remarquons une température des couleurs un peu élevé à 5417°. Cette dalle est moins précise que celle du MacBook Air M1. Celle-ci affichait un excellent Delta E de 1,2. La luminosité annoncée est de 500 nits, comme sur les MacBook Pro M1 et M2, soit 25 % de plus que le MacBook Air M1. Dans la réalité, la luminosité manuelle maximale est de 470 nits. C’est très proche de la valeur théorique. Et c’est parfaitement suffisant pour un usage en extérieur.
Profitons d’étudier l’avant de l’ordinateur pour évoquer le capteur Facetime intégré à l’encoche. Il s’agit d’un capteur 1080p et non plus 720p. C’est un équipement assez rare encore dans les MacBook, puisque même le modèle Pro M2 n’en profite pas. Il est disponible dans les MacBook Pro avec M1 Pro ou M1 Max uniquement. Ce capteur Facetime 1080p offre bien sûr un meilleur rendu, quelles que soient les conditions de luminosité. C’est d’ailleurs en faible lumière qu’il fait vraiment la différence, en rehaussant la netteté de l’image. Son arrivée est donc une bonne nouvelle.
Interface
Parlons maintenant logiciel. À l’allumage du MacBook Air M2, vous arrivez sur macOS, ici dans sa version 12.4 Monterey. Elle sera remplacée au mois de septembre par une autre mise à jour appelée Ventura. Nous vous conseillons la lecture de notre article dédié aux nouveautés de cet OS, notamment Stage Manager qui inaugure une nouvelle façon pour Apple d’aborder le multitâche.
Monterey apportait aussi son lot de nouveauté. Universal Control est la plus surprenante. Elle permet d’utiliser un autre Mac ou un iPad comme écran secondaire. Et cela permet également de prendre le contrôle de l’autre appareil, sans rien paramétrer. Pour cela, placez les deux appareils côte à côte, faites glisser votre souris dans la direction de l’autre appareil… et le pointeur change d’écran ! Ça marche avec tous les appareils sous iPadOS 15 et macOS Monterey. Et c’est incroyablement magique ! Sachez que ça marche aussi en glissant la souris vers l’autre côté de l’écran, mais c’est moins pratique.
Vous retrouvez dans macOS Monterey une navigation devenue classique, avec une zone de paramétrage rapide appelée Centre de Contrôle et inspirée des iPad, le moteur de recherche global Spotlight, les notifications inspirées d’iOS en glissant de la droite vers la gauche à partir du bord droit du trackpad, ou encore la barre des tâches héritée de macOS, mais améliorée grâce à celle des iPad. Les gestes tactiles à quatre doigts pour organiser les fenêtres ouvertes sont de retour. Monterey adapte aussi deux autres fonctionnalités des iPhone et iPad : Concentration et Raccourcis. Et, évidemment, leurs réglages sont synchronisés avec vos autres appareils Apple.
Vous retrouvez dans macOS toutes les applications système habituelles. La suite bureautique Apple, les outils de messageries, les logiciels de création, ainsi que les portails pour accéder aux contenus : Apple Music, Apple TV, iTunes ou encore l’App Store. Monterey améliore certaines d’entre elles. Nouvelle gestion des onglets dans Safari et protection de l’adresse IP des abonnés iCloud.
Facetime permet désormais d’appeler plusieurs personnes en visio en même temps. Une fonction héritée de l’épidémie de coronavirus. Et Monterey est également la première version de macOS à proposer un mode portrait en visioconférence. C’est compatible avec Facetime, Webex ou encore Zoom. Autre fonction inspirée des conditions sanitaires : Share Play. Cela permet de partager un contenu avec des amis à distance. Cela fonctionne avec Apple TV et Apple Music.
Comme pour son prédécesseur, le MacBook Air M2 est compatible avec trois types d’applications : les apps iPhone et iPad, les apps Intel et les apps Universelles. Attention, la compatibilité avec les logiciels pour smartphone et tablette est encore à parfaire. La proportion présente dans la section iPhone / iPad du Mac App Store est encore assez réduite, même parmi les jeux d’Apple Arcade où nous constatons quelques absents.
Bien sûr, la prise en main de certaines de ces applications n’est pas toujours adaptée à un clavier et un trackpad. Mais cela offre aux Mac compatibles une richesse logicielle jamais vue auparavant sur les ordinateurs Apple. Notez également que la prise en charge des applications (et les jeux) Mac Intel a été améliorée. Maintenant, les jeux Steam compatibles Mac fonctionnent, comme Divinity Original Sin et Tomb Raider.
Performances
Parlons maintenant « performances ». Nous avions été fortement choqués par les performances du MacBook Air M1. Ce dernier était capable de concurrencer, dans bien des domaines, les Core i d’Intel, même les versions les plus puissantes proposées dans les MacBook Pro. Une situation terriblement cocasse : ce petit MacBook Air avec un refroidissement passif était plus costaud qu’un MacBook Pro et ses ventilateurs intégrés !
Un an et demi plus tard, la surprise est passée. Nous savons de quoi les processeurs M1, M1 Pro, M1 Max et M1 Ultra sont capables. Mais nous sommes curieux de savoir si la firme de Cupertino a affiné encore la recette avec le M2. Aussi bien en termes de performances, que d’efficacité (rapport puissance / énergie) et de maitrise de la chaleur. Bien évidemment, nous savons que le M2 apporte des améliorations dans ce domaine. Reste à savoir à quel point.
Pour rappel, nous sommes équipés pour ce test d’un MacBook Air avec Soc Apple M2 doté d’un GPU deca-core (la meilleure des deux versions) et 8 Go de mémoire unifiée. Et lançons quelques benchmarks : Geekbench, bien sûr, et la version Metal de GFXBench. Geekbench nous informe très rapidement que le nouveau MacBook Air est effectivement plus puissant. Le nouveau processeur gagne 200 points en single-core et 1220 points en multi-core.
Côté graphismes, Geekbench nous informe que le nouveau GPU avec dix cœurs (au lieu de huit dans la version testée en 2020) frôle les 28000 points avec le test OpenCL et dépasse allègrement les 30000 points avec le test Metal. En comparaison, le GPU du M1 n’était clairement pas en mesure de dépasser les 20000 points, même avec le test Metal. La progression en termes de puissance de M2 vis-à-vis de M1 est donc de 60 % environ. Cela s’explique par les deux cœurs supplémentaires, mais en partie seulement. À l’évidence, d’autres optimisations ont été effectuées.
GFXBench confirme bien évidemment la montée en puissance entre le M1 et le M2. Le test Aztec Ruins 1440p offscreen atteint 108 images par seconde, tandis que M1 ne parvenait qu’à 72 images par seconde. Sur certains tests, l’amélioration n’est pas aussi flagrante (comme Manhattan 3.1.1 offscreen en 1440p. Mais, sur d’autres tests, comme Aztec Ruins 1080p offscreen, la différence est folle, passant de 192 ips à 296 ips !
Avec GFXBench, nous avons également testé la stabilité de la plate-forme lors de longues sessions de jeu. Et il n’y a aucune perte de performances, puisque le MacBook Air M2 est resté à 60 images par seconde durant toute la durée du test. Le test intégré à Tomb Raider confirme cette tendance en indiquant que le jeu tourne à 60 images par seconde… en moyenne !
Attention cependant, nous avons ressenti une chauffe au niveau du châssis et du centre du clavier. Elle était légère avec les benchmarks et un bien plus prononcé avec les jeux en 3D, que vous pouvez voir à l'écran de la photo en tête de cette partie, ou encore Oceanhorn 2. Cela veut dire que vous pourriez jouer avec ce MacBook Air. Et l’expérience serait plutôt bonne. En plus, les jeux compatibles sont de plus en plus nombreux. Mais il y a cette chauffe à surveiller et l'autonomie qui fond rapidement avec ce type d'usage.
Dernier point sur la vitesse, le MacBook Air M2 démarre plus vite encore que son prédécesseur. Lors d’un démarrage complet après extinction, l’ordinateur prend 12 secondes pour afficher l’invitation de connexion. Et 3 secondes supplémentaires pour charger la session. Ce délai est plus ou moins long en fonction du nombre d’applications laissées ouvertes lors de l’extinction (puisque, par défaut, il les rouvre toutes). Un redémarrage prend 20 secondes (et 3 secondes pour la session).
Batterie
Dernier arrêt de ce test, la batterie. Un sujet épineux pour les ultrabooks qui doivent combiner une grande autonomie avec un châssis fin et léger. Il y a un an et demi, nous avions été relativement surpris par le MacBook Air M1. Grâce à l’architecture si spéciale du processeur, l’ordinateur ne chauffait pas, offrait une puissance convenable et une belle autonomie même si la batterie intégrée ne profitait pas d’une capacité supérieure à 50 Wh. Elle atteignait 49,9 Wh.
Qu’en est-il un an plus tard ? Force est de constater qu’Apple a préféré apporter plus de puissance à son MacBook Air M2 plutôt que de l’autonomie. En effet, ce modèle bénéficie d’une batterie légèrement plus importante de 52,6 Wh, amélioration atteinte grâce au châssis un peu plus épais au niveau du trackpad (la batterie étant positionné sous cet élément). Mais l’autonomie annoncée par Apple est identique à celle du MacBook M1. Soit 15 heures de navigation web et 18 heures de streaming vidéo. Cela sous-entend que M2 est plus gourmand que M1, même si le rapport puissance / consommation est encore largement en faveur d’Apple face aux solutions d’AMD, Intel et même de Qualcomm.
Dans la réalité, avec les mêmes logiciels et les mêmes habitudes d’usage, vous obtenez une autonomie améliorée entre la version M1 et la version M2 du MacBook Air. Cette amélioration varie d’une heure à trois heures selon vos usages. Pour la bureautique simple, ce sera plutôt trois heures. Pour du streaming vidéo (Netflix notamment), ce sera plutôt une heure et demie.
En usage standard, vous pouvez utiliser le MacBook Air M2 toute la journée sans avoir besoin de le recharger. Et vous pouvez même continuer une bonne partie du lendemain. Mais le deuxième jour, vous aurez besoin de passer par la case recharge. Si vous êtes joueur, le test d’autonomie de GFXBench nous informe que le MacBook Air M2 peut tenir 211 minutes avec un jeu 3D assez gourmand. Soit 3 heures et 31 minutes. Notez qu'un jeu comme Divinity Original Sin consomme 11 % de batterie en 15 minutes, pour une autonomie en jeu légèrement supérieure à 2 heures.
Pour la recharge, votre expérience dépendra de votre chargeur. Si vous optez pour une configuration avec chargeur 35 watts, vous rechargez le MacBook Air M2, de 0 % à 100 % depuis le port MagSafe en 3 heures (attention à ne pas laisser un jeu tourner en arrière-plan, ce qui aurait pour effet de ralentir considérablement la charge). Le délai sera logiquement un peu plus long avec le chargeur 30 watts. Enfin, avec le chargeur optionnel 67 watts, la recharge devrait prendre deux fois moins de temps.
Rappelons que vous pouvez également recharger le MacBook Air M2 en utilisant l’un des ports USB type-C. Une solution très pratique si vous avez un chargeur d’iPad ou de MacBook. Nous avons essayé de charger le MacBook Air M2 avec un chargeur 60 watts de MacBook Pro (2019). Et cela fonctionne parfaitement, avec un temps de charge de 90 minutes environ, confirmant notre prévision avec le chargeur 67 watts. En 17 minutes, vous recharger 25 % de la batterie. Vous atteignez les 50 % en 33 minutes, les 75 % en 52 minutes et les 90 % en 70 minutes.
On retrouve la LED de notification sur le port MagSafe qui indique quand la batterie est rechargée, sans avoir à allumer l’ordinateur. C’était déjà le cas quand ce port était utilisé dans les MacBook Pro et MacBook Air avant qu’Apple n’éradique cette connectique. Cela fait plaisir de retrouver cette LED qui apporte une information pratique sans avoir besoin d’allumer l’ordinateur.
Conclusion
Contrairement au MacBook Pro M2 13 pouces, le MacBook Air M2 n’est pas qu’une simple mise à jour technique. Si nous retrouvons toutes les qualités du MacBook Air M1, certaines modifications font vraiment la différence. Le châssis a été repensé. Le port MagSafe libère un port USB type-C. Le système audio a été amélioré, tout en libérant de la place pour le clavier. La surface d’affichage de l’écran est plus haute grâce à l’encoche. Et le poids a même été abaissé, se rapprochant un peu plus des 1200 grammes.
À l’usage, le MacBook Air M2 est aussi intéressant qu’un MacBook Air M1. Voire un peu plus, grâce à une puissance significativement revue à la hausse (avec un problème de chauffe en jeu qui n'est pas négligeable) et une autonomie également améliorée. Grâce à cela, le MacBook Air M2 aura logiquement une meilleure durée de vie que son prédécesseur. Mais ces arguments sont-ils suffisants pour justifier l’écart de prix ? Nous n’en sommes pas persuadés, parce que la cible du MacBook Air M2 pourrait largement se satisfaire, encore aujourd’hui, des performances du MacBook Air M1. S’il avait été proposé au même prix, l’offre aurait été canon !
Le MacBook Air 2022 (M2) est un excellent ultrabook. Il reprend tout ce qui faisait la force de son prédécesseur et améliore quelques points critiques. Nous parlons notamment des ports : Apple reste ici assez chiche, mais l'ajout du MagSafe libère un port qui sera très utile pour bien des occasions, tout en restant disponible pour la charge en cas de besoin. L'amélioration de l'autonomie est un atout incontestable face à la concurrence. La nouvelle webcam, les quatre haut-parleurs, macOS Monterey et la compatibilité renforcée avec les apps MacIntel et iPadOS sont d'autres points positifs à ne pas négliger. Le gain de puissance est bienvenue, mais pas si utile pour les usages pour lesquels ce MacBook Air a été créé. D'autant que s'il est vraiment exploitée, l'autonomie fond et le processeur chauffe. Dommage pour cet ultraportable qui voudrait bien avoir l'esprit joueur.
- Le nouveau design vraiment sympa et le poids allégé
- Le nouveau processeur plus puissant
- L'autonomie améliorée
- La nouvelle webcam Facetime
- Le nouveau port Magsafe pour libérer un port USB
- Les quatre haut-parleur compatible Spatial Audio
- macOS Monterey
- L'amélioration de la compatibilité avec les apps MacIntel
- L'avarice en port USB
- La chauffe prononcée en jeu
- La charge moins rapide avec le chargeur 30 watts de base
- L'encoche de l'écran pas toujours bien gérée
- L'absence de Bluetooth 5.2