Test Asus Zenfone 11 Ultra : un ROG Phone déguisé en smartphone pour tous ?
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Avec le ZenFone 11 Ultra, Asus renoue avec les smartphones de grande taille destinés à un large public. Profitant des enseignements de la marque avec le ZenFone 10 et le ROG Phone 8, le ZenFone 11 Ultra veut prouver qu’il n’a rien à envier aux modèles de Samsung, Apple, Honor et consorts. Est-ce bien le cas ? Réponse dans ce test complet.
Aujourd’hui, presque tous les smartphones se ressemblent. Il y a quelques petites différences, bien évidemment. Les matériaux sur les tranches et dans le dos. La forme des bordures. La position des boutons matériels. La forme de l’écran. Le positionnement du poinçon pour le capteur selfie. La forme du bloc photo, le nombre d’objectifs et l’emplacement de chaque module. Le ratio de l’écran, entre 18/9e et 21/9e. Et voilà.
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Sur ce marché assez homogène où les innovations sont davantage techniques qu’ergonomiques, se démarquer visuellement est devenu extrêmement complexe. Pourtant, Asus y arrivait bien. Que ce soit sur le segment des smartphones gaming avec les ROG Phone. Ou sur le segment des petits smartphones avec les dernières générations de ZenFone. Mais se démarquer ne semble plus être une priorité chez Asus. Résultat, la marque efface ces différences pour se fondre dans la masse.
Pour ce faire, Asus fait des concessions, quitte à travestir ce qui faisait de ces produits des exceptions. Nous l’avons vu avec le ROG Phone 8, un smartphone gaming qui ne ressemble plus vraiment à un smartphone gaming. Et nous le voyons maintenant avec le ZenFone 11 Ultra, son nouveau modèle haut de gamme. Quelle est donc cette « nouvelle » proposition d’Asus ? Est-elle comparable à celle de la concurrence ? Est-elle différente ? Et surtout, est-elle à la hauteur ? Réponse dans ce test complet.
Prix et date de disponibilité
Le ZenFone 11 Ultra est commercialisé à partir de 999 euros. Asus assure que le ZenFone 11 Ultra n’est pas un remplaçant pour le ZenFone 10, lequel continuera à être commercialisé dans un premier temps. Cependant, nous notons l’augmentation de 200 euros sur le prix entre le ZenFone 10 et le ZenFone 11 Ultra. Heureusement, à l’occasion des précommandes, Asus offre 100 euros de réduction. Il existe plusieurs configurations du smartphone. Voici les prix pour chacune d’entre elles :
- 12 Go de RAM et 256 Go de stockage : 999 euros
- 16 Go de RAM et 512 Go de stockage : 1099 euros
Comme ses prédécesseurs, le ZenFone 11 Ultra se positionne sur la tranche basse du marché. À date, il est l’un des smartphones les moins chers parmi ceux qui sont équipés d’un Snapdragon 8 Gen 3. Parmi ceux que nous avons testés, il y a le Red Magic 9 Pro qui se positionne en dessous. Le Xiaomi 14 est proposé au même prix. Le ROG Phone 8 est proposé à partir de 1099 euros. Le Magic6 Pro de Honor est proposé à 1299 euros. Le Galaxy S24 Ultra est vendu à partir de 1469 euros.
La boîte du ZenFone 11 Ultra est plus fine que celle du ZenFone 10. La raison est simple : Asus ne fournit pas de chargeur avec ce téléphone. C’est bien dommage. En revanche, vous retrouvez toujours une coque pour protéger le mobile dès sa mise en route, et un câble USB-C pour la recharge et le branchement à un ordinateur. Un chargeur 65 watts coûte 60 euros sur la boutique officielle d’Asus.
Test vidéo complet de l'Asus ZenFone 11 Ultra
Design
Démarrons ce test avec le design. Le ZenFone 11 Ultra reprend certaines lignes de ses prédécesseurs, mais aussi du ROG Phone 8 Pro que nous avons récemment testé. Comme ce dernier, le ZenFone 11 Ultra joue la carte de l’esthétique sobre et élégante, sans marquage trop présent et sans fioriture. Comme pour le dernier ROG Phone et les récents ZenFone, le but est ici de s’adapter aux goûts des consommateurs. Quitte à se dénaturer un peu…
Un coup d’œil à l’arrière du ZenFone 11 Ultra confirme cette vision. Le dos est plat, avec des arrondis sur les bordures. Le matériau est du verre minéral avec quelques éléments visuels brillants. Ces derniers forment le monogramme stylisé qu’Asus a inauguré à l’occasion de son anniversaire et qui reprend son logo. Vous retrouvez ce même monogramme sur les PC de la firme taïwanaise. Vous retrouvez quatre coloris : gris, bleu, noir et un rose légèrement pastel. Vous pouvez retrouver ci-contre les coloris proposés en France. Et la coque est étanche (certification IP68).
Le ZenFone 11 Ultra reprend en partie l’ergonomie du bloc photo du ROG Phone 8. Il est ici parfaitement rectangulaire et protubérant. Et il ne déséquilibre pas le téléphone quand il est posé sur une table. Ce bloc comprend trois modules photo (que nous détaillerons dans la partie dédiée) et un flash. L’emplacement de ces quatre éléments dans le bloc est identique à celui du ROG Phone 8. Nous verrons que cette ressemblance n’est pas fortuite.
Les tranches sont en aluminium brossé avec une finition mate très agréable au toucher. Elles sont droites et elles sont plus épaisses en haut et en bas. Elles dépassent un peu plus de l’écran que du dos du téléphone. Elles comptent tous les éléments habituels des Zenfone, même le port jack 3,5 mm. Ce connecteur audio ne disparait pas malgré la volonté d’Asus de moins se démarquer de la concurrence. Nous vous dirons pourquoi c’est une bonne nouvelle dans la partie audio de ce test. Remarquez aussi la position excentrée du port USB-C. Il empêche la compatibilité du téléphone avec les manettes de type Backbone One. C’est dommage.
À l’avant, nous retrouvons une grande dalle tactile. Elle ressemble beaucoup à celle du ROG Phone 8 Pro. Elle mesure 6,78 pouces. Elle est plate pour optimiser l’espace d’affichage pour les films et les jeux. Les bordures autour de l’écran ont également été réduites. En haut, elle intègre un poinçon centré sous l’écouteur téléphonique. L’ouverture de ce dernier, cachée entre le verre minéral et cadre en aluminium, est assez large. Le verre minéral qui protège l’écran est du Gorilla Victus 2. Sa réflectance est plutôt bien maitrisée, même si Samsung, avec les S24, a réussi à supprimer tous les reflets.
Écran
Restons en façade et étudions les spécifications techniques de l’écran du Zenfone 11 Ultra. Une dalle qui mérite largement d’être étudiée de près puisqu’elle apporte de nombreux changements en comparaison du Zenfone 10. Et cela ne concerne pas uniquement la taille, qui passe de 5,98 pouces à 6,78 pouces. Cela concerne aussi la nature de la dalle, la résolution de l’écran, la colorimétrie et la luminosité.
En revanche, si vous comparez l’écran du Zenfone 11 Ultra à celui du ROG Phone 8, vous remarquerez que les différences sont déjà moins nombreuses. En effet, de nombreuses caractéristiques sont communes, ce que nous avions déjà remarqué dans la partie précédente de ce test grâce à l’emplacement du poinçon du capteur selfie. Et cela démarre avec la nature de l’écran : une dalle flexible AMOLED E6 LTPO signée Samsung, compatible HDR10+, mais ni DTS ni Dolby Vision.
Cet écran bénéficie d’un taux de rafraichissement variable qui peut descendre jusqu’à 1 Hz, rendant enfin pertinente la fonction Always-On. L’interface propose également de fixer le taux à 120 Hz ou à 60 Hz en permanence. Il n’y a aucune raison de les activer, puisque même le mode automatique est plus économe en énergie que le mode 60 Hz permanent, tout en offrant un confort plus élevé. Nous vous conseillons de ne pas toucher à ce réglage.
Nous retrouvons aussi la définition Full HD+, ici sur un ratio 20/9. Soit 1080 pixels en largeur et 2400 pixels en hauteur. La résolution atteint donc les 388 pixels par pouces, en recul par rapport aux 435 pixels par pouce du Zenfone 10. La différence n’est pas perceptible à l’œil nu, sauf si vous lisez sur votre smartphone : les caractères sont légèrement moins lisibles. C’est plus perceptible encore avec des caractères asiatiques, comme les kanjis par exemple.
La luminosité théorique est également l’un des points communs entre le ROG Phone 8 et le Zenfone 11 Ultra. Asus annonce une luminosité locale de 2500 nits avec des contenus HDR et de 1600 nits sur l’ensemble de la dalle en mode automatique. Avec notre sonde, nous avons mesuré une luminosité manuelle maximale supérieure à 900 nits. C’est un excellent chiffre qui assure une excellente lisibilité de l’écran en extérieur, sous le soleil. En outre, la réflectance du verre est plutôt correcte.
Il y a cependant une différence notable entre les écrans des Zenfone 11 Ultra et ROG Phone 8 : le taux de rafraichissement maximal. Le Zenfone 11 Ultra peut monter jusqu’à 144 Hz, comme le Zenfone 10, alors que le ROG Phone 8 peut monter jusqu’à 165 Hz. Cependant, cette différence est négligeable, notamment si vous ne jouez pas. En effet, au quotidien, Asus bride ses écrans à 120 Hz sur tous ses téléphones. Pour dépasser cette limite, il faut passer par le mode jeu (que nous verrons dans la partie interface de ce test) et activer manuellement l’option. Ce que 99 % des utilisateurs ne feront pas.
Finissons l’étude de l’écran avec la colorimétrie. Le Zenfone 11 Ultra reprend les quatre profils usuels de l’interface ZenUI : « optimal », « naturel », « cinématique » et « standard ». Le meilleur des quatre profils est le mode « standard », suivi par le mode « cinématique ». Le Delta E moyen atteint 1,9 et la température moyenne des couleurs est de 6411°. Le blanc est donc presque parfait et les couleurs sont fidèles à la réalité. En mode naturel et optimal, le Delta E passe à 3,7 et la température moyenne des couleurs monte au-dessus de 7200°. Le blanc est donc un peu bleu. Un curseur permet de réchauffer la dalle si cela vous gêne.
Interface
Une fois le smartphone allumé, vous arrivez sur Android, ici en version 14. Vous avez, comme toujours chez Asus, le choix entre plusieurs options pour l’esthétique de l’interface : Android stock, sans changement par rapport aux prérequis de Google, ou ZenUI. Et même si vous choisissez ZenUI, vous avez plusieurs options de présentation pour les volets de notifications et de réglages rapide. Une option permet de séparer les deux, comme sur iPhone. Par défaut, le volet est commun.
Le tiroir d’application est installé par défaut, libérant les deux écrans d’accueil. Dans ce tiroir, vous retrouvez de nombreuses applications de Google, bien évidemment, ainsi que des logiciels signés Asus : la Galerie pour les photos, le Gestionnaire de fichier, la Météo, Phone Clone quand vous changez de mobile, ou encore GlideX.
Ce dernier est un logiciel comparable à Liens avec Windows, par exemple. Il permet de connecter son smartphone à un ordinateur, que ce soit un PC sous Windows ou un Mac, afin de transférer des fichiers, afficher des applications mobile sur l’ordinateur, de passer des appels depuis le PC ou encore d’utiliser le Zenfone comme d’une webcam. Comme Honor ou Samsung, Asus s’inspire d’Apple pour améliorer l’expérience globale.
Le smartphone intègre aussi le Game Genie des ROG Phone (ce menu flottant qui apparait dans les jeux), mais pas ArmouryCrate. Ce dernier est remplacé par un menu plus restreint, accessible via Paramètres. Dans ce menu, vous pouvez autoriser le système à passer l’écran en 144 Hz si le jeu est compatible. Asus ajoute aussi ici un menu contextuel « Video Genie » qui apparait avec les applications de lecture vidéo (YouTube, par exemple) et dont les fonctions sont plutôt pratiques (mais pas essentielle non plus).
Le Zenfone 11 Pro dispose aussi d’une brochette très restreinte d’applications commerciales : Facebook (accompagné d’Instagram et Messenger) et Liens avec Windows. C’est la même que celle du ROG Phone 8. Ni plus ni moins. Et cela nous va plutôt bien. D’autres marques imposent davantage d’applications partenaires dans leurs téléphones vendus plus cher. Asus est un bon exemple à suivre dans ce domaine.
Comme Honor et Samsung, Asus profite de 2024 pour intégrer dans son interface des outils basés sur l’intelligence artificielle et les modèles génératifs. Nous avons pu en tester plusieurs : les fonds d’écran générés par l’IA, la retranscription et le résumé de réunion, ou encore la réduction de bruit active intelligente. Tout est géré par le smartphone, sauf l’outil pour générer un résumé.
Les fonctions liées à l’IA sont encore très restrictives, notamment la génération de fonds d’écran. Certaines fonctionnent bien sous certaines conditions seulement. Tout est encore à améliorer. Et ce n’est pas uniquement lié à ce Zenfone 11 Ultra, mais à tous les modèles génératifs capables de fonctionner sur un smartphone. Il est plus intéressant aujourd’hui d’utiliser des modèles sur le cloud ou mixtes (une partie locale et une partie sur le cloud).
Si l’interface ZenUI offre une expérience qualitative, similaire à celle que nous connaissions, Asus ne promet que deux ans de mise à jour d’Android et quatre de patch de sécurité. Nous aurions préféré, comme pour le ROG Phone 8, que la firme taïwanaise prenne un engagement plus fort sur la durabilité de ses produits.
Performances
À l’intérieur du Zenfone 11 Ultra, vous retrouvez bien évidemment le Snapdragon 8 Gen 3, le SoC phare de Qualcomm. Ce n’est évidemment pas une surprise : c’est grâce à lui que l’interface se voit enrichie de fonctions liées à l’IA générative. Vous retrouvez ce SoC dans le ROG Phone 8, le Galaxy S24 Ultra, le Xiaomi 14, le Red Magic 9 ou encore le Magic6 Pro. Le puissant processeur est accompagné ici de 12 Go ou 16 Go de RAM, selon la version que vous avez choisie.
Notre version de test est équipée de 16 Go de RAM. Si vous optez pour l’autre, les performances sont légèrement moins élevées. Mais la différence n’est pas si importante que cela, même si vous êtes joueur. Car le smartphone est extrêmement puissant : il peut assumer toutes vos envies, qu’elles soient vidéoludiques ou artistiques (photo et vidéo). Notez que tous nos benchmarks ont été réalisés avec le profil « haute performance ».
Les résultats des tests parlent d’eux-mêmes : le Zenfone 11 Ultra est presque aussi puissant que le ROG Phone 8, que ce soit avec les benchmarks dédiés au CPU ou au GPU. Il entre directement dans notre Top 3 en termes de puissance, avec le ROG Phone 8 Pro et le Red Magic 9 Pro. Le mode « haute performance » ne s’impose que très peu de limites. La différence entre le Zenfone 11 Ultra et le Xiaomi 14, par exemple, est loin d’être négligeable.
Cette propension à ne s’imposer aucune limite fonctionne bien avec le ROG Phone 8 Pro. D’abord parce que le système passif de dissipation de chaleur (avec chambre à vapeur et couche de graphite) est optimisé. Ensuite parce qu’Asus a développé un ventilateur pour une dissipation active au niveau du processeur et de la batterie. Ainsi, le téléphone conserve une température modérée quand il est sollicité. Ici, ce n’est pas le cas : le Zenfone n’a pas été imaginé pour être un smartphone gaming. La chaleur se dissipe donc moins bien.
Et le châssis chauffe vite. Très vite. Et très fort. Selon nos mesures, les tranches ont dépassé les 50°C durant certains benchmarks. Cela brule les doigts. Le benchmark 3DMark indique que la température interne peut frôler les 60°C pendant certains tests. Et AIDA64 confirme que le processeur monte à 80°C. Nous pensons que la structure interne du téléphone y est pour quelque chose, mais pas uniquement : la certification IP68 l’est certainement aussi. À titre de comparaison, le ROG Phone 8 Pro ne dépassait jamais les 50°C sur les mêmes benchmarks. Mais ce dernier bénéficie d’un ventilateur et d’une chambre à vapeur plus grande. Nous voyons ici ce que cela donne sans ces protections.
Contrebalançons cela avec trois remarques. D’abord, nos tests ne reflètent pas un usage standard : nous poussons les smartphones au-delà de certaines limites. Au quotidien, la chauffe est inexistante, même en captation vidéo 8K ou en jeu avec Honkai Star Rail, positionné sur les graphismes les plus élevés à 60 images par seconde. Ensuite, Asus mettra certainement à jour le Zenfone 11 Ultra en rééquilibrant les performances pour éviter ces cas de surchauffe.
Dernière remarque à propos de la chaleur du Zenfone 11 Ultra, les limitations permissives du Zenfone 11 Ultra lui permettent d’obtenir des scores de stabilité supérieurs à la moyenne des téléphones sous Snapdragon 8 Gen 3 : entre 78 % et 93 % selon les benchmarks. Les joueurs e-sport peuvent donc se tourner vers ce téléphone sans crainte d’une baisse drastique des performances pendant leurs parties. Et ce même s’il n’a pas été créé pour cet usage, contrairement aux ROG Phone.
Côté connectivité, le Zenfone 11 Ultra est également très complet. Vous retrouvez le WiFi 7 (pas disponible au lancement, mais via une mise à jour), naturellement. Le smartphone peut activer les deux bandes de fréquence en même temps pour augmenter la vitesse de téléchargement (hyper pratique pour télécharger Honkai Star Rail). Il est également compatible Hyperfusion, qui va combiner le WiFi 7 et la 4G/5G (selon votre forfait) pour augmenter encore la bande passante. Le Zenfone 11 Ultra est compatible Bluetooth 5.4. Nous en reparlerons dans la partie audio.
Batterie
Pour alimenter cette belle plate-forme, il faut une belle batterie. Asus opte ici pour la même batterie que le ROG Phone 8 : un accumulateur de 5500 mAh. Cela fait une belle différence par rapport au Zenfone 10 qui ne proposait que 4300 mAh. Cependant, l’usage est légèrement différent sur le Zenfone 11 Ultra. Impliquant une consommation d’énergie plus élevée. Et l’écran est plus grand, donc plus gourmand.
Dans le ROG Phone 8, nous avons été légèrement déçus par l’autonomie de cette batterie, laquelle y est associée au même écran et à la même plate-forme. Entre-temps, Asus semble avoir publié des mises à jour correctives pour réduire la consommation du smartphone. Et le Zenfone 11 Ultra en profite : il a tenu environ 22 heures en usage standard continu (web, réseaux sociaux, messagerie, streaming, bureautique). Ce que nous traduisons par une autonomie légèrement inférieure à trois jours. Ce qui est mieux que les deux jours du ROG Phone 8.
Si vous êtes joueur, le Zenfone 11 Ultra propose aussi une bonne autonomie. Avec Honkai Star Rail, réglé sur les graphismes les plus élevés et un taux de rafraichissement à 60 images par seconde, le smartphone peut tenir environ 5 heures. C’est un bon score, identique à celui du ROG Phone 8. Attention, certaines applications ludiques moins optimisées (des émulateurs par exemple), l’autonomie est moins élevée. Et si vous baissez la qualité du jeu, l’autonomie augmente encore un peu.
Une fois le smartphone déchargé, vous devez passer par la case recharge. Le Zenfone 11 Ultra est compatible avec la charge rapide filaire 65 watts et avec la charge sans fil 15 watts. Comme nous l’avons signalé précédemment, le Zenfone 11 Ultra n’est pas accompagné d’un chargeur. C’est la première fois qu’Asus retire cet accessoire des emballages de ces produits. Il vous faut donc trouver un chargeur compatible, ce qui n’est pas aisé.
Si vous en trouvez un, vous pouvez recharger le téléphone en moins de 45 minutes de 0 à 100 %. Attention à allumer le téléphone, sinon il ne profite pas de la puissance maximale acceptée. Si vous n’en avez pas, le processus sera beaucoup plus long. Comptez une heure et demie pour passer de 0 % à 100 %, toujours avec le téléphone allumé (et une demi-heure pour dépasser les 50 %).
Comme toujours chez Asus, vous retrouvez dans l’interface l’ensemble des éléments pour soigner la batterie. Un indicateur visuel qui vous indique si vos habitudes de recharge sont bonnes. Des modes de charge adaptés à vos usages : charge limitée, charge planifiée et charge constante. Sans oublier le contournement de charge (strict ou intelligent), un bel héritage des ROG Phone. Ce dernier s’active par le menu « paramètres » et non par le menu Game Génie.
Audio
Passons à la partie audio de ce test. Le Zenfone 11 Ultra s’appuie, une fois encore, en grande partie sur l’expérience offerte par le ROG Phone 8 et, dans une moindre mesure, sur celle du Zenfone 10. Que ce soit la connectique, les technologies embarquées et les haut-parleurs.
Commençons justement par ces derniers : le Zenfone 11 Ultra s’appuie sur une configuration stéréo asymétrique, comme sur le Zenfone 10. Le premier haut-parleur est situé sur la tranche du bas et le second est caché dans l’écouteur téléphonique. Le résultat proposé ici est bon. Il suffit pour regarder à plusieurs une série ou une vidéo sur YouTube. En revanche, c’est un peu juste pour un film. Et c’est insuffisant pour de la musique : les basses sont peu présentes et les aigus sont étouffés par des médiums omniprésents.
Même s’ils sont 25 % plus grands, les deux haut-parleurs offrent une puissance très raisonnable. Même à 50 %, les décibels sont mesurés, notamment en comparaison d’ancien ROG Phone (nous pensons notamment aux générations 5, 6 et 7) qui offrait une puissance très élevée, mais la qualité sonore pour aller avec. Et à 100 %, le grésillement des haut-parleurs du Zenfone 11 Ultra est quasi absent.
Pour profiter pleinement de votre musique, le Zenfone 11 Ultra offre d’autres options beaucoup plus intéressantes. À commencer par son port jack 3,5 mm positionné sur la tranche inférieure, à droite du haut-parleur. Ce port permet de profiter de tous les contenus, même ludiques, sans avoir à supporter la latence inhérente aux écouteurs TWS. Et il est compatible avec tous les réglages audio proposés par Zen UI.
Si vous n’avez pas de casque filaire, vous avez toujours la possibilité d’utiliser des écouteurs sans fil. Le Zenfone 11 Ultra est compatible Bluetooth 5.4, la dernière évolution de la norme. Grâce à l’utilisation du Snapdragon 8 Gen 3, le smartphone est compatible aptX Adaptive, aptX Lossless et aptX HD, en plus des codecs standard (AAC et SBC). Si vous avez une paire d’écouteurs compatible Snapdragon Sound (comme les Bose QC Ultra Earbuds), vous bénéficiez de tous les avantages de ces codecs haute définition.
Si votre équipement ne tire pas parti des codecs de Qualcomm, vous avez tout de même la possibilité d’améliorer votre expérience grâce à Dirac. En effet, Asus renouvelle son partenariat avec ces experts suédois de l’audio. Cela se concrétise par l’intégration d’un égaliseur complet de profils audio thématiques (musique, film et jeu). Notez que l’égaliseur de Dirac fonctionne avec des casques et écouteurs, mais pas les haut-parleurs…
Dernier détail sur l’expérience audio du Zenfone 11 Ultra : la captation. Le smartphone n’intègre pas de capteur audio à l’arrière pour améliorer la qualité sonore des vidéos qu’il produit. C’est un équipement de plus en plus courant dans les smartphones haut de gamme. D’anciens Zenfone de grande taille (Zenfone 7 / 7 Pro et Zenfone 8 Flip) en proposaient. Puis, Asus a supprimé cet équipement avec ces petits Zenfone (8, 9 et 10), évoquant des raisons d’encombrement. Ici, cela n’a plus lieu d’être. Pourquoi ne pas en proposer ici ?
Photo
Finissons ce test avec la photographie. Comme pour l’écran, l’affichage, la puissance ou encore l’audio, le Zenfone 11 Ultra s’appuie en grande partie sur la proposition du ROG Phone 8 Pro avec trois capteurs à l’arrière, tous très utiles, et un capteur selfie à l’avant. Asus rajoute donc un module par rapport au Zenfone 11 Ultra. Et il s’agit d’un téléobjectif. Ça fait plaisir. Voici la configuration complète disponible ici :
- Principal : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.9, autofocus à détection de phase, stabilisateur gimbal sur 6 axes
- Panorama : capteur 13 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, angle de vue 120°
- Téléobjectif : capteur 32 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4, stabilisateur optique, zoom optique 3x, autofocus à détection de phase
- Selfie : capteur RGBW 32 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.5
Trois remarques avant de passer aux résultats. D’abord, nous apprécions largement l’arrivée du nouveau module avec zoom optique, comme pour le ROG Phone 8. Il apporte quelques options de prise de vue complémentaires appréciables. Ensuite, le stabilisateur gimbal a été mis à jour. Il couvre désormais 6 axes. Et il compense encore mieux les mouvements parasites. Remarquez que le module téléobjectif est lui aussi équipé d’un stabilisateur. Mais il est plus conventionnel. Enfin, Asus est revenu un peu en arrière sur l’autofocus du module principal, passant d’un autofocus omnidirectionnel à une mise au point par détection de phase plus classique.
Quels sont les résultats offerts par ce triptyque ? Ils sont globalement assez proches de ceux du ROG Phone 8. Et c’est bien naturel : l’équipement et le coprocesseur d’image sont les mêmes. Nous retrouvons donc de belles photos réalisées par le capteur principal, lequel profite d’une bonne luminosité, d’une colorimétrie naturelle et d’un bon piqué. L’autofocus est rapide, les sujets en mouvement sont nets. Les contre-jour sont bien gérés avec une plage dynamique assez large. Et le zoom Lossless 2x ne souffre d’aucun bruit ou artefact. Par défaut, le téléphone capture en 12,5 mégapixels et en HDR.
Le module avec téléobjectif apporte enfin les zooms que vous méritez dans un Zenfone. Même si l’objectif est plus sombre, les photos sont de bonne qualité. Le zoom optique 3x est plutôt pratique, mais pour des photos de détails, la distance focale minimum pour faire la mise au point est assez élevée. C’est dommage.
Le zoom numérique peut monter jusqu’à 30x (avec une limitation à 20x avec le mode nuit). Mais nous vous conseillons de ne pas monter au-dessus de 10x, sauf en journée avec un beau soleil où vous pouvez monter à 20x. En effet, le stabilisateur est relativement efficace quand le temps de pause est très court. S’il s’éternise, vous risquez de gâcher vos photos avec un flou disgracieux, voire un lissage trop fort.
Le module ultra grand-angle est le moins bon des trois. Il mériterait clairement d’être mis à jour. Ce module, que nous retrouvions déjà dans le Zenfone 10, s’appuie sur un objectif peu lumineux et n’est pas équipé d’un autofocus. Sans mise au point, les sujets en premier plan sont souvent flous. En outre, le HDR est très prononcé, dénaturant certaines couleurs. Même s’il profite d’une lentille « Freeform » qui réduit les déformations dans les coins, ce module n’est vraiment utile qu’en journée, avec une belle luminosité. En outre, sans autofocus, le module est incompatible avec un quelconque mode « macro ». D’ailleurs, le téléphone n’en propose pas. Voilà qui résout le problème.
Pour prendre des photos en soirée, vous avez deux solutions. Soit le mode nuit dédié, caché dans les menus additionnels. Soit le mode automatique qui, grâce à la reconnaissance de scène, augmente le temps d’exposition pour augmenter la luminosité du cliché. L’option peut être désactivée, ce qui n’est pas systématique (tousse… Honor… tousse…). Avec le capteur principal, le mode nuit n’est que très rarement utile. Vous gagnerez en maitrise des lumières artificielles et en contraste sur les couleurs. Mais guère plus. En revanche, sur les deux autres modules, l’usage du mode nuit est plus que conseillé.
Les portraits du mode éponyme sont élégants, avec un détourage précis et un bokeh homogène, que ce soit avec le capteur principal (avec ou sans zoom Lossless) ou avec le capteur selfie. Vous pouvez intensifier son effet, même après la prise de vue. Attention aux outils d’embellissement qui sont activés par défaut, mais ils sont réglés à leur minimum. Attention avec le capteur selfie : il est beaucoup plus sombre que le capteur principal. Les photos peuvent donc manquer d'éclat, voire même perdre des détails dans les ombres.
En vidéo, le smartphone propose quelques modes intéressants, dont le mode Hyper Steady qui combine la stabilisation optique et un cropping de l’image pour compenser tous les mouvements parasites. L’avantage est d’obtenir une vidéo extrêmement stable. L’inconvénient est d’être contraint à quelques concessions : utilisation du capteur principal seulement, pas de zoom numérique et pas de définition supérieure au Full HD. En vidéo, vous avez également le mode portrait qui détoure le sujet en temps réel pour créer un effet cinématique, comme sur l’iPhone. Le Zenfone 11 Ultra peut filmer en 8K à 24 images par seconde et jusqu’en 60 images par seconde en 4K.
Conclusion
À l’image du ROG Phone 8, dont il reprend une grande partie de la fiche technique, le Zenfone 11 Ultra est un smartphone beaucoup plus convenu que ses prédécesseurs. Il répond davantage aux attentes de la majorité des utilisateurs et se rapproche des us et coutumes imposés par la concurrence : grand et bel écran, design sobre et étanche, autonomie confortable et spectre fonctionnel plus large en photo. Asus ne veut plus se démarquer avec des produits atypiques, hors normes et spécialisés.
Est-ce un mal ? Oui et non. Oui, parce que l’ancienne proposition d’Asus était différente sur un marché très homogène. Le Zenfone 10 répond à des besoins spécifiques que pratiquement aucun autre téléphone n’est capable d’assumer. Il est donc dommage de voir un autre acteur céder à la tentation de l’homogénéisation. Et non, parce que la nouvelle proposition d’Asus, même si elle n’est pas encore parfaite, est cohérente par rapport au marché. Et, dans l’absolu, c’est ce qui compte.
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Le Zenfone 11 Ultra est un smartphone plaisant, bien sous tout rapport, mais beaucoup plus lisse que ses prédécesseurs. A mesure que la marque veut faire comme la concurrence, elle perd un peu de son âme. Sans gros défaut et moins cher que ses concurrents directs, le Zenfone 11 Ultra peut plaire au plus grand nombre, malgré quelques faux pas.
- Son prix moins élevé que les concurrents
- Le joli design de sa coque
- Le bel écran bien maitrisé
- La forte puissance de sa plate-forme
- La belle autonomie en usage standard ou en gaming
- La coque toujours livrée avec le téléphone
- Le port jack 3,5 mm et les atours de Dirac
- L'arrivée du téléobjectif 3x
- L'excellent stabilisateur gimbal et le mode Hyper Steady
- Le retrait du chargeur malgré l'augmentation du prix
- Le manque d'intérêt face au ROG Phone 8
- Les deux ans de mise à jour d'Android seulement
- Le module ultra grand angle moins bon que les autres
- La surchauffe du téléphone quand il est poussé dans ses retranchements
- Le double haut-parleur moins qualitatif que la concurrence