Test Asus ZenFone 7 Pro : l’un des meilleurs rapports qualité-prix de l’année
- Une puissance de haute volée
- Un design toujours différent qui a été affiné
- Les réglages personnalisables de l'angle du bloc photo
- Un bel écran très lumineux
- Un rapport qualité-prix bien meilleur que la concurrence
- Une belle autonomie malgré la plate-forme énergivore
- De belles photos et surtout de très beaux selfies
- Un prix 200 euros plus élevé que le ZenFone 6
- Le Snapdragon 865+ n'était pas nécessaire
- Il chauffe assez vite quand il est sous pression
- Pas de dongle jack 3,5 mm
- Plus grand et plus lourd que son prédécesseur
Quelques semaines après le ROG Phone 3, Asus remet le couvert avec le ZenFone 7 et le ZenFone 7 Pro, deux smartphones haut de gamme dotés d’un design innovant et d’une plate-forme technique performante. Positionnés peu ou prou au même prix que les récents OnePlus 8 et 8 Pro, ils anticipent même l’arrivée de leurs versions « T ». Mais le font-ils suffisamment ? Et surtout, le font-ils bien ? Réponse dans ce test de la version Pro.
Au mois de juillet, nous avons eu le plaisir de tester le ROG Phone 3, la référence ultime du gaming mobile, animé par le tout nouveau Snapdragon 865+. Même si ce smartphone s’adresse aux utilisateurs d’Android qui ont besoin d’avoir une certaine puissance sous le capot et un grand affichage fluide et dynamique, le ROG Phone 3 est aussi un smartphone haut de gamme, offrant de beaux services sur l’ensemble des autres usages habituels : messagerie, bureautique, photo, vidéo, etc.
Nous savions à l’époque que le ROG Phone 3 ne serait pas le seul à animer le catalogue de la marque taïwanaise. Nous attendions aussi impatiemment le successeur du ZenFone 6, lequel est, de l’avis de nombreux journalistes (dont votre serviteur), l’un des meilleurs rapports qualité-prix de 2019, taquinant même OnePlus là où ça fait mal. Parmi nos questions les plus récurrentes à propos du ZenFone 7, il y en avait deux plus brulantes que les autres : quel serait son prix et quelle serait sa plate-forme ?
Il y a une semaine, Asus répondait à ses questions et présentait le ZenFone 7, mais aussi le ZenFone 7 Pro, adoptant la stratégie de OnePlus qui a tant fait grincer des dents il y a un an et demi. Et aujourd’hui, jour du démarrage des précommandes des deux modèles, nous vous proposons de découvrir avec nous le ZenFone 7 Pro et de répondre à une autre question : la stratégie de OnePlus est-elle vraiment la bonne ?
Notre test complet du Zenfone 7 Pro en vidéo
Prix et disponibilité
Le ZenFone 7 Pro est donc la version améliorée du ZenFone 7, mais aussi la plus onéreuse. Comptez donc 799 euros pour son achat, soit 100 euros de plus que le ZenFone 7 classique. Parmi les grandes différences entre les deux mobiles, vous retrouvez le chipset (865+ d’un côté, 865 de l’autre), le stockage (256 Go en interne, contre 128 Go) et la stabilisation optique en photo. Contrairement au ZenFone 6, une seule version du ZenFone 7 Pro est vendue avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage. En France, il en sera de même pour le ZenFone 7 (8+128 Go).
Le OnePlus 8 Pro est son principal rival. Ce dernier est vendu 100 euros de plus avec deux fois moins de stockage (et toujours sans extension possible chez OnePlus). C’est donc un très grand avantage pour Asus. Nous pensons que la marque chinoise présentera cet automne des versions « T » de son flagship de début d’année, avec le Snapdragon 865+. Mais ce n’est qu’une spéculation. Et, si cela se concrétise, elle sera certainement plus chère que le ZenFone 7 Pro.
Le ZenFone 7 ne profite pas du même avantage, puisqu’il est vendu, hors promotion, au même prix que le OnePlus 8, à configuration identique. Une preuve s’il en est qu’Asus aime bien la stratégie de OnePlus.
Le ZenFone 7 Pro, tout comme le ZenFone 7, sera disponible à partir du 10 septembre en France, que ce soit sur le site officiel d’Asus ou dans les enseignes spécialisées, comme Fnac, Darty, Boulanger ou LDLC. Une période de précommande commence aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au lancement.
Fiche technique
Le ZenFone 7 Pro dispose d’une fiche technique qui n’est pas si différente de celle du ROG Phone 3 : ils partagent le même chipset et le même capteur photo principal. Le ZenFone 7 Pro se veut meilleur en photo, grâce à un trio de capteurs où l’objectif macro est remplacé par un téléobjectif avec zoom optique. Il perd légèrement en batterie. Il gagne un peu en taille d’écran. Et il n’a qu’un seul vrai haut-parleur. Ils sont tous deux compatibles 5G. Et les matériaux qui les habillent sont les mêmes. Voici tous les détails de la fiche technique du ZenFone 7 Pro.
ZenFone 7 Pro | |
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Ecran | 6,67'' définition Full HD+ résolution 391 pixels par pouce rétro-éclairage AMOLED taux de rafraichissement 90 Hz HDR10+ |
Chipset | Snapdragon 865+ (7nm) |
OS | Android 10 Zen UI 7 |
RAM | 8 Go LPDDR5 |
Stockage | 256 Go UFS 3.1 |
microSD | Non |
Capteur principal | Capteur rotatif 64 MP IMX686 de Sony f/1.8, autofocus PDAF avec stabilisateur optique 12 MP f/2.2 grand-angle PDAF 8 MP f/2.4 téléphoto (zoom 3x optique, 12x hybride) avec stabilisateur optique |
Capteur selfie | Capteur rotatif |
Batterie | 5000 mAh Recharge rapide 30W |
5G | Oui |
Connectivité | Bluetooth 5.0, WiFi ac, NFC |
Biométrie | Lecteur d'empreintes sur la tranche |
Audio | Haut-parleur simple Pas de jack 3,5 mm (adaptateur USB type-C vers jack 3,5 mm non inclus) Trois microphones |
Résistance à l'eau | Non |
Design et prise en main
Le design du ZenFone 7 Pro reprend celui du ZenFone 6. Vous retrouvez donc à l’avant une grande dalle tactile sans encoche, sans trou et sans bordure. À l’arrière, vous retrouvez le bloc photo rotatif qui devient capteur selfie quand les besoins se font sentir. Asus a donc choisi de refaire confiance à ce design étonnant, qui saura attirer l’oeil de ceux qui aiment les téléphones différents (mais pas trop quand même).
Nous retrouvons aussi les mêmes matériaux que dans le ZenFone 6. Du verre minéral pour habiller les deux faces. Comme en 2019, l’écran est protégé par du Gorilla 6 de Corning, tandis que le dos est recouvert de Gorilla 3. Le métal liquide habille toujours le bloc photo rotatif. Nous verrons dans la partie dédiée à la photo les changements dont il profite. L’aluminium est toujours présent sur les deux tranches, avec ces belles séparations apparentes pour isoler les antennes. Les lignes du smartphone sont rarement rectilignes et les angles s’arrondissent pour une prise en main plus naturelle et plus agréable.
Le ZenFone 7 Pro n’est pas une reprise exacte du ZenFone 6, malgré ces nombreux points communs. Il est plus grand : 6 mm de plus en hauteur, 2 mm de plus en largeur. Il est plus épais : 0,4 mm de plus. Et surtout il est plus lourd : 40 grammes de plus sur la balance. Soit un poids total de 230 grammes. Il rattrape donc quasiment le ROG Phone 3 qui culmine à 240 grammes !
Autre différence, le ZenFone 7 Pro abandonne le lecteur d’empreinte digitale placée à l’arrière du téléphone. Il est désormais caché à l’intérieur du bouton de mise en marche, lequel devient une touche multifonction. En effet, Smart Key, un bouton matériel personnalisable apparu avec le ZenFone 6 et auparavant placé sur la tranche de droite au-dessus du contrôle du volume, disparaît. Il est fusionné avec le bouton d’alimentation : cela fait beaucoup de fonction pour un seul et même composant (avec les risques d’usure que cela engendre). En revanche, c’est désormais beaucoup plus simple de déverrouiller le téléphone. C’est donc une très bonne nouvelle.
Deux autres différences à noter côté design. D’abord la LED de notification. Celle-ci disparaît du coin supérieur gauche du téléphone (il était intégré dans la bordure au-dessus de l’écran). Elle est relocalisée sur la tranche inférieure, à côté du port USB type-C. C’est un emplacement peu courant. Et il faut un peu de temps pour s’y habituer. Et une fois le mobile posé sur une table, que ce soit à l’endroit ou à l’envers, si la tranche n’est pas tournée vers vous, la LED n’est plus visible. Deuxième différence notable : le port jack 3,5 mm disparaît. Nous reparlerons des conséquences de ce changement dans la partie audio de ce test.
Qualité de l’écran
L’écran aussi est différent entre le ZenFone 7 et le ZenFone 6. Il est désormais plus grand (6,67 pouces, soit 0,27 pouce de mieux). Et ce tout en conservant la même définition (Full HD+). Ce qui veut dire que la résolution baisse très légèrement, passant de 402 à 395 pixels par pouce. Cette résolution reste cependant suffisante pour tous les usages proposés par ce téléphone et il aurait finalement été dommage de grever l’autonomie pour cela.
Autre point important, la nouvelle dalle est Super AMOLED et non plus IPS. Ce qui veut dire qu’il offre plus de contraste et que la gamme de couleurs affichées semble être plus fournie. À l’usage, la dalle AMOLED offre effectivement des couleurs plus vibrantes et un excellent taux de contraste. Comme pour le ROG Phone 3, le ZenFone 7 Pro affiche des couleurs assez justes. Notez qu’Asus, comme toujours, propose des réglages pour modifier le profil colorimétrique selon vos préférences.
Asus annonce une luminosité maximale de 1000 nits, ce qui est très élevé. Toutefois, cette luminosité n’est pas accessible manuellement et ne s’active qu’en plein soleil. La luminosité maximale manuelle est de 750 nits. À l’usage, le ZenFone 7 Pro est plus lumineux que le ROG Phone 3, notamment en extérieur. Attention cependant à l’autonomie. Notez enfin que le ZenFone 7 est compatible HDR10+ et 90 Hz, ce qui n’était pas le cas du ZenFone 6. Le réglage du taux de rafraichissement est soit automatique, soit manuel (60 Hz ou 90 Hz). Si vous regardez souvent des films et des séries, 60 Hz peut suffire. Si vous jouez (ce qui est largement possible avec le ZenFone 7), vous préférerez peut-être opter pour le 90 Hz.
Interface utilisateur
Le ZenFone 7 fonctionne avec l’interface ZenUI, ici en version 7. Elle est basée sur Android 10. Cette interface change très légèrement par rapport à celle de ZenUI 6 (du ZenFone 6) en intégrant notamment les nouveautés d’Android 10. Comme la version 6, ZenUI 7 se veut très proche des caractéristiques ergonomiques d’Android, une tendance générale qui se confirme ici aussi. Peu de changements donc par rapport à la navigation et la prise en main imaginées par Google.
Sans surprise, vous retrouvez donc deux écrans d’accueil : Google Search, Play Store, Chrome et le dossier Google sur l’écran principal ; quelques applications maison sur l’écran secondaire avec les partenaires commerciaux (Netflix, Instagram et Facebook). Tiroir d’application. Zone de notifications et de paramétrage rapide (avec accès direct aux modes batterie, au thème sombre, au mode multifenêtre, au réglage du taux de rafraichissement et à un réglage propre à la caméra rotative). Écran Google Assistant (accessible aussi avec un appui long sur Home ou un double clic sur la Smart Key).
Les plus gros changements sont à retrouver du côté du menu Paramètres où vous retrouvez quelques options supplémentaires, joyeux mélange entre les ajouts déjà offerts avec le ZenFone 6 et les innovations du ROG Phone 3. Vous retrouvez notamment tous les modes de chargement plus respectueux de la batterie (nous en reparlerons dans la partie autonomie), ainsi que les réglages de l’écran (comme nous avons précédemment).
Dans la partie « Avancés », vous retrouvez aussi le gestionnaire du mobile, avec le dossier sécurisé et l’outil de nettoyage, les réglages de Smart Key (appelée ici Touche Latérale), OptiFlex (pour mettre en cache les applications les plus utilisées), Twin Apps (pour utiliser deux comptes avec une seule application) et Génie du Jeu, une version allégée de l’application éponyme présente sur le ROG Phone 3.
Comme toujours, Asus personnalise quelques applications maison pour apporter un peu plus de fonctionnalité : Gestionnaire de fichiers (avec accès FTP intégré pour des transferts sans fil), Météo (avec Accuweather), Data Transfert (pour transférer ses données d’un mobile à un autre) ou encore Appareil Photo. Nous verrons d’ici quelques lignes les changements apportés à cette interface vis-à-vis de celle du ZenFone 6. Dommage qu'Asus n'en profite pas pour intégrer un lecteur vidéo digne de ce nom. Heureusement, le Play Store est là pour pallier ce problème.
Performance et autonomie
Passons à la partie performance. Une partie très intéressante, car le ZenFone 7 Pro est équipé du fameux Snapdragon 865+, octo-core surpuissant de Qualcomm, d’un écran Full HD et de 8 Go de RAM. Nous pouvons donc faire quelques comparaisons avec le ROG Phone 3 qui est pourvu du double de mémoire vive et d’une configuration similaire sur le SoC et l’écran. Et autant, le dire tout de suite : les performances du ZenFone 7 Pro sont à la hauteur de la promesse.
Comme vous pouvez le constater sur les captures ci-dessus et ci-dessous, le ZenFone 7 Pro obtient d’excellents résultats, bien au-dessus des autres smartphones du marché actuellement. Nous sommes sûrs que d’autres les rejoindront dans les prochains mois, notamment chez Apple, Xiaomi ou OnePlus. En attendant, le ZenFone 7 Pro est clairement à la hauteur. Notez que le smartphone détecte quand une application est gourmande en ressource, comme un jeu ou un benchmark, et vous propose de passer en mode performance. Ce mode optimise la cadence du chipset et fixe le taux de rafraichissement à 90 Hz.
Les résultats du ZenFone 7 Pro ne sont pas éloignés du ROG Phone 3. Sur certains tests, comme AnTuTu ou GFXBench, il le suit. Sur d’autres, comme Geekbench ou 3D Mark, il le dépasse. Nous pensons que la différence se situe sur l’optimisation de l’interface et l’intégration d’Android. Sans oublier les nombreuses briques logicielles qui encombrent la plate-forme. Un exemple : sur le ROG Phone 3, Génie du Jeu est activé par défaut. Ce n’est pas le cas sur le ROG Phone 3. Nous sommes donc très (agréablement) surpris par les performances du téléphone.
À l’usage, celui-ci ne ralentit donc quasiment jamais, hormis quand le chipset graphique est pris à défaut. C’est le cas notamment des émulateurs très gourmands, comme Dolphin et surtout Citra. Aucune autre application Android n’a réussi à faire fléchir ce smartphone surpuissant. Dead Trigger 2 s’est positionné de lui-même sur la meilleure qualité graphique possible, avec un taux de rafraichissement à 90 Hz. C’est un signe.
Évidemment, tant de puissance (sans compter la 5G qui sera elle aussi très gourmande quand elle arrivera) a deux conséquences. La première : le smartphone chauffe relativement vite si vous jouez longtemps ou si vous filmez longtemps. La chaleur se dissipe vers l’extérieur grâce à une couche de graphite placée entre l’écran et la carte mère et des caloducs qui mènent l’air chaud vers les tranches en aluminium. Pas d’aération ici ou d’accessoire avec ventilateur.
La deuxième conséquence est l’autonomie. Cela consomme un Snapdragon 865+. Heureusement, Asus a intégré une batterie de 5000 mAh, comme sur le ZenFone 6. La batterie tient un peu plus d’une journée avec un usage mixte et peut même tenir une journée et demie si vous vous contentez de surfer sur le Web, écouter quelques playlists sur Deezer ou Spotify, prendre des photos et envoyer des messages sur les réseaux sociaux.
Le ZenFone 7 Pro est compatible charge rapide 30 watts et est livré avec un chargeur compatible avec cette puissance. Il vous faut un peu moins d’une demi-heure pour recharger la batterie à moitié et une bonne heure et demie (même un peu plus) pour recharger complètement le smartphone. Comme pour le ROG Phone 3, le ZenFone 7 est pourvu d’outils pour améliorer la longévité de la batterie. Vous pouvez par exemple utiliser la charge lente ou la charge programmée, ou encore brider la charge à 80 % ou 90 %. Bien sûr, cela aura des conséquences sur l’autonomie. À vous de choisir les réglages qui vous vont le mieux. Notez que le mobile n'est pas compatible charge sans fil : c'est le prix à payer pour disposer d'une grande batterie.
Qualités audio
Côté audio, le smartphone est équipé d’un haut-parleur situé sur la tranche inférieure. L’écouteur téléphonique l’accompagne pour former un système stéréo pour jouer, regarder un film ou passer un appel sans avoir besoin d’un casque. Le son produit par le smartphone est plutôt clair et assez puissant. Ce qui convient très bien pour une vidéo.
Le haut-parleur principal est le seul à offrir de bonnes basses, ce qui déséquilibre l’expérience audio. Nous vous conseillons, dès que vous voulez vraiment profiter de la musique de brancher un casque. D’ailleurs, le ZenFone 7 Pro n’est pas certifié DTS ou Dolby. Il ne profite pas non plus du son spatial Dirac. Abandon du DTS. Pas de Dolby. Ce qui tend à prouver que le haut-parleur n’est pas une priorité dans ce produit.
C’est d’autant plus vrai pour les jeux vidéo. Si vous n’avez pas de manette et que les seuls contrôles à votre disposition sont l’écran tactile, le haut-parleur principal sera obturé par votre doigt si vous tenez le téléphone verticalement. Voilà, pour nous, une preuve que le ZenFone 7 Pro n’a pas été pensé pour jouer, même s’il en offre la puissance suffisante.
Durant un appel, l’écouteur téléphonique offre un son clair de la voix. Et le microphone principal, situé sur la tranche inférieure, entre le haut-parleur et le port USB type-C, vous permettra d’être bien entendu de l’autre côté de la ligne. En mode mains libres, nous vous conseillons tout de même de passer par un casque, filaire ou non, pour passer vos appels.
Quelques remarques sur l’audio. D’abord, même s’il n’apparait pas sur les photos, le ZenFone 7 Pro est livré en France avec un kit piéton. Ce kit, identique à celui du ROG Phone 3, est équipé d’une télécommande avec micro pour déporter les commandes usuelles. Deuxième remarque, le ZenFone 7 Pro n’est pas équipé d’un port jack 3,5 mm pour brancher un casque. Et il n’y a pas non plus d’adaptateur fourni avec, contrairement au ROG Phone 3.
Dernier point, le ZenFone 7 est muni de trois microphones, contre deux pour son prédécesseur. Le premier est le micro principal, sur la tranche inférieure. Le deuxième est le micro pour la réduction de bruit active, sur la tranche supérieure. Et le dernier, le nouveau, est situé dans le dos, sous le bloc photo rotatif. Il est là pour capturer le son durant une prise de vue vidéo. C’est une bonne idée qui sera bien exploité avec le nouveau mode Pro Vidéo
Expérience photo
Transition idéale pour aborder la dernière partie de notre test : la photo. Et ce n’est pas une mince affaire, car la photographie est l’un des principaux arguments face à la concurrence. Le ZenFone 7 Pro est équipé d’un triple capteur photo dans un bloc rotatif. Ce bloc sert donc aussi bien à faire des photos traditionnelles que les autoportraits. Cela en fait l’un des meilleurs « selfie-phone » du marché, tout simplement.
Voici les spécifications des trois capteurs : capteur principal 64 mégapixels (définition des photos 16 mégapixels par défaut en mode Quad Bayer), objectif ouvrant à f/1.8, autofocus à détection de phase et stabilisateur optique ; capteur 12 mégapixels avec objectif grand-angle ouvrant à f/2.2 et autofocus Dual Pixel ; capteur 8 mégapixels avec téléobjectif ouvrant à f/2.4, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique et zoom optique 3x (jusqu’à 12x en hybride).
Le tout est associé à une application photo similaire à celle du ROG Phone 3, modes pro pour la photo et la vidéo compris, avec deux différences. D’abord, le ROG Phone 3 intègre un mode macro, dédié. Le ZenFone 7 Pro prend des captures de proximité avec son capteur grand-angle. Ensuite, le ZenFone 7 Pro inclut un outil pour régler et contrôler l’angle d’ouverture du bloc optique. Car, grâce à cela, vous pouvez prendre des photos dans des angles improbables et créer des panoramas automatiquement, comme ceux que vous pouvez voir ci-dessous.
Passons au résultat. Le ZenFone 7 Pro produit des photos très équilibrées, avec beaucoup de détails, grâce à son capteur principal. Le capteur parvient à jongler entre les zones d’ombre et de lumière sans fausse note. Les couleurs sont justes. Contrairement à certaines marques chinoises, le contraste n’est pas exagéré, même quand le mode HDR est actif.
Le mode portrait est bon, mais nous aurions aimé avoir un bokeh automatique plus prononcé. Mention spéciale aux outils de mise au point qui permettent de régler les flous d’arrière-plan après la prise de vue. Attention aux filtres dont les Asiatiques raffolent et qui adoucissent le grain de peau ou éclaircissent le teint. Des fois, c’est trop !
Nous retrouvons, comme avec le ROG Phone 3 quelques problèmes avec l’objectif grand-angle : des aberrations apparaissent sur les côtés quand l’algorithme redresse la prise de vue. Ce capteur est légèrement moins lumineux que le capteur principal. Mais les photos conservent les autres qualités vues précédemment : de belles couleurs, des détails et un bon équilibre.
Le capteur avec zoom optique offre de jour un résultat équilibré. Mais il y a moins de lumière, moins de contraste et moins de détails. Ce n’est pas une surprise : ce sont les défauts des téléobjectifs. Le zoom 3x est bon. Jusqu’au zoom 6x, le bruit reste maitrisé, même si l’algorithme lisse à outrance. Avec le zoom 12x, ces défauts sont simplement accentués. De jour, vous aurez des résultats passables. De nuit, vous aurez des difficultés à distinguer votre sujet.
Quelques mots justement sur le mode nuit : celui est accessible soit par le mode dédié, soit en mode automatique. Comme avec le ROG Phone 3, deux durées d’exposition sont proposées : 4 ou 7 secondes. Autre remarque : le mode nuit est désactivé avec le téléobjectif. Si vous avez une théorie sur les raisons de ce choix, nous sommes preneurs… Les clichés réalisés avec le mode nuit sont lumineux, sans pour autant l’être aussi intensément que chez Oppo (Find X2 Pro, par exemple). Avec ce mode, vous obtenez du détail, des couleurs et même du contraste.
Attention de ne pas bouger pendant la prise de vue. Malgré la présence du stabilisateur optique du capteur 64 mégapixels, de nombreux clichés étaient flous après notre séance photo. Il est parfois plus intéressant de capturer une image en mode automatique sans mode nuit pour avoir un cliché net.
Côté selfie, nous n’avons pas grand-chose à ajouter, puisque vous retrouvez la même qualité photo pour vos autoportraits et vos selfies de groupe que ce que vous expérimentez sur les portraits classiques. Notez qu’il est possible de déverrouiller le ZenFone 7 Pro avec la reconnaissance faciale. Ce n’est clairement pas aussi simple et rapide qu’avec un code numérique, un schéma ou le lecteur d’empreinte biométrique.
Conclusion
Dans l’absolu, le ZenFone 7 Pro est un très bon choix parmi les smartphones de la rentrée. Il offre une grande puissance pour tous les usages, même les plus exigeants. Il est doté de bons équipements, que ce soit l’écran, les capteurs photo, ou la batterie. Et Asus peaufine d’année en année son interface ZenUI avec de nouveaux services pour optimiser et customiser l’usage. La hausse du prix par rapport au ZenFone 6 bride un peu notre enthousiasme. Mais force est de constater que les 200 euros demandés en supplément se justifient en grande partie.
Par ailleurs, le ZenFone 7 Pro est bien positionné par rapport aux autres marques. Et c’est un excellent concurrent pour le OnePlus 8 Pro. Il a même été créé pour être meilleur : moins cher, plus performant, une batterie plus généreuse et un design différent, le ZenFone 7 Pro est paradoxalement plus équilibré avec son écran Full HD 90 Hz (contre une dalle Quad HD 120 Hz). Même le quatrième capteur Color Filter de son bloc photo n’apparait pas comme un avantage considérable qui justifie les 100 euros demandés par la marque chinoise.
Mais nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’Asus aurait pu jouer un coup encore meilleur, en conservant sa stratégie de 2019 et en conservant un seul ZenFone haut de gamme aux côtés du ROG Phone 3. Était-ce par exemple bien utile de reprendre le Snapdragon 865+, clairement sous-exploité quand il n’est pas utilisé pour du gaming, dans un produit destiné au technophile averti, à l’amateur de design tendance et d’autoportrait ? Nous ne pensons pas.
Le ZenFone 7 Pro offre une belle expérience et un très bon rapport qualité-prix, même face aux cadors de l'exercice, comme OnePlus, Oppo ou Xiaomi. Son design, que nous avons appris à apprécier en 2019, est amélioré. La qualité des photos a été améliorée. Et son bloc photo rotatif est plus utile encore. Bien sûr, le smartphone n'est pas parfait, avec quelques petites imperfections. Et certains choix sont sujets à débat.
- Une puissance de haute volée
- Un design toujours différent qui a été affiné
- Les réglages personnalisables de l'angle du bloc photo
- Un bel écran très lumineux
- Un rapport qualité-prix bien meilleur que la concurrence
- Une belle autonomie malgré la plate-forme énergivore
- De belles photos et surtout de très beaux selfies
- Un prix 200 euros plus élevé que le ZenFone 6
- Le Snapdragon 865+ n'était pas nécessaire
- Il chauffe assez vite quand il est sous pression
- Pas de dongle jack 3,5 mm
- Plus grand et plus lourd que son prédécesseur