Test Asus ZenFone 9 : mais à qui s’adresse vraiment ce smartphone ?
- Le tout petit format qui entre dans toutes les poches
- Le matériau de la coque très agréable au toucher et sans trace de doigts
- Les performances folles
- Une très bonne autonomie en mode dynamique (et sans jeu)
- Le capteur photo principal, plutôt à l'aise tout le temps
- L'expérience audio, toujours très bonne avec Asus
- Le bouton ZenTouch très pratique
- La chauffe importante sur les tranches en jeu, en photo et en captation vidéo
- La charge rapide qui pourrait l'être un peu plus
- Les résultats très moyens du zoom numérique
- Le flou en photo de nuit trop récurrent, malgré le gimbal
- La suppression du micro dédié à la captation vidéo
Digne successeur du ZenFone 8, le ZenFone 9 reprend le concept de petit smartphone puissant. Mais Asus ne se contente pas d’une simple mise à jour. La marque taïwanaise, connue pour son jusqu’au-boutisme dans la gamme ROG Phone, repousse les limites du form factor en améliorant plusieurs aspects techniques, dont les performances et l’autonomie. Mais cette prouesse technologique est-elle en phase avec l’usage ? Réponse dans ce test.
Aujourd’hui, Asus a présenté son nouveau ZenFone. Il s’appelle ZenFone 9, digne héritier du ZenFone 8 que nous avons longuement testé l’année dernière. Il s’agit donc d’un petit smartphone haut de gamme qui vient concurrencer l’iPhone 13 Mini, le Xperia 5 III (en attendant un éventuel refresh en fin d’année), le Xiaomi 12 ou encore le Galaxy S22. Bref, tous les téléphones dont la taille d’écran tourne autour des 6 pouces (de 5,4 pouces chez Apple jusqu’à 6,2 pouces chez Samsung).
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Le ZenFone 9 suit donc le chemin du ZenFone 8, mais pas du ZenFone 7 Pro qui a été remplacé par le ZenFone 8 Flip. 2021 a été une année de transition pour Asus, qui souhaitait alors combler deux besoins distincts avec deux modèles de ZenFone très différents. Mais ce n’est pas le cas cette année, puisqu’il n’y a qu’un seul modèle de ZenFone 9 (mais toujours décliné en plusieurs configurations). Une simplification de l’offre également vue dans la gamme ROG Phone avec cette année la suppression du modèle « Ultimate ».
Après de nombreux tests de ROG Phone, de ZenFone, mais aussi d’ordinateurs Asus, nous savons que la marque taïwanaise fait très rarement les choses à moitié. Si son objectif est de créer le plus puissant des petits smartphones, nous pouvons être sûrs que ce sera le cas. Mais est-ce que cela en fait un meilleur smartphone face à la concurrence ? La recette est-elle adaptée à l’usage ? Les défauts du ZenFone 8 ont-ils été gommés ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test complet de la meilleure des versions du ZenFone 9, ici en un coloris blanc qui ne sera malheureusement pas disponible en France avec cette configuration.
Notre test vidéo
Fiche technique
Asus ZenFone 9 | |
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Dimensions et poids | 146,5 x 68,1 x 9,1 mm 169 grammes |
Ecran | 5,9" Super AMOLED FHD+ (2400 x 1080 pixels) 446 pixels par pouce Rafraichissement 120Hz Echantillonnage : 240 Hz Corning Gorilla Victus HDR10+ |
Chipset | Qualcomm Snapdragon 8+ Gen 1 (4nm) |
OS | Android 12 + Zen UI |
RAM | 8/16 Go |
Stockage | 128/256 Go |
microSD | Non |
Capteur principal | 50 MP, f/1.9, 1 µm, 2x PDAF, OIS gimbal 6 axes 12 MP, f/2.2, 2x PDAF, 1,4 µm, 113° Vidéo 8K @ 24 ips ou 4K @ 60 ips Slow Motion 720p @ 480 ips |
Capteur selfie | 12 MP, f/2.45, 1,22 µm, 2x PDAF |
Batterie | 4300 mAh Charge rapide filaire 30 watts (chargeur fourni) |
5G | Oui |
Connexions sans fil | Bluetooth 5.2 WiFi 6E |
Biométrie | Scanner d’empreinte digitale sur la tranche |
Audio | Double haut-parleur optimisé Dirac Port jack 3,5 mm, DAC hi-fi Deux microphones Compatible AptX-HD et LDAC |
Résistance à l'eau | IP68 |
Prix et disponibilité
Le prix du ZenFone 9 démarre à 799 euros. Le ticket d’entrée est donc beaucoup plus cher que celui du ZenFone 8 qui démarrait à 699 euros. C’est presque aussi cher que la version du ZenFone 8 la mieux équipée (avec 16 Go de RAM et 256 Go de stockage). Pour en avoir autant cette année, il vous faudra débourser 899 euros. Asus explique cela par l’augmentation des coûts des composants et des matériaux. Voici tous les prix d’un seul coup d’œil :
- ZenFone 9 avec 8 Go de RAM et 128 Go de stockage : 799 euros
- ZenFone 9 avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage : 849 euros
- ZenFone 9 avec 16 Go de RAM et 256 Go de stockage : 899 euros
À ce prix, le ZenFone 9 se pose comme le smartphone premium petit format le moins cher du marché, même si son prix a largement augmenté. Le Galaxy S22 a été lancé à 859 euros. Le Xiaomi 12 a été lancé à 899 euros (même prix que le meilleur ZenFone 9, mais avec 4 Go de RAM en moins). L’iPhone 13 Mini est proposé à partir de 809 euros avec autant de stockage que la version la plus légère du ZenFone 9. Et l’iPhone 13 est vendu à partir de 909 euros. Asus se veut donc ici plus agressif que les concurrents, mais la différence est moins marquée cette année. Le seul téléphone qui pourrait finalement lui faire de l’ombre est l’iPhone SE 5G, proposé à 579 euros en version 128 Go (et 529 euros en version 64 Go).
Le ZenFone 9 sera disponible dans le courant du mois d’août en France (mi-août pour certaines versions et fin août pour d’autres). Il sera proposé chez les enseignes d’électronique habituelles, ainsi que sur la boutique en ligne officielle d’Asus. Il est proposé en quatre coloris : bleu, blanc, rouge et noir. Attention, toutes les robes ne seront pas commercialisées avec toutes les configurations. En France, la version 8+128 Go sera proposée avec les quatre coloris, tandis que la version intermédiaire sera disponible en blanc et noir et la meilleure version en noir seulement.
Quelques accessoires seront également en vente pour le ZenFone 9. Il y a plusieurs coques (en provenance de Rhinoshield et Devil Case), un support sac à dos et un kit appelé Connex Set. Retrouvez en fin de test une partie où certains de ces produits sont présentés. Tous les accessoires sortiront en même temps que le téléphone sauf le kit Connex qui arrivera en septembre. En voici les prix (arrondis à l’euro supérieur) :
- Coque Devil Case : 40 euros
- Coque Rhinoshield : 30 euros
- Protection d’écran : 25 euros
- Kit Connex : 50 euros
- Support sac à dos : 100 euros
Dans la boîte, réalisée intégralement en carton recyclé sans film plastique, vous retrouvez une coque, un outil pour ouvrir le tiroir de la SIM, un chargeur 30 watts et un câble USB type-C vers USB type-C. C’est un ensemble assez complet.
Design
Le ZenFone 9 est assez différent du ZenFone 8. Oui, les deux produits sont de petites tailles. Mais il y a tout de même une grande évolution entre les deux. Certains matériaux ont changé. Certaines lignes du châssis ont été modifiées. Le but est non seulement de conserver un encombrement réduit, mais aussi de gagner un peu de place pour améliorer certains aspects de la plate-forme. Le ZenFone 9 est 1,5 mm moins haut que le ZenFone 8 et 0,4 mm moins large. Oui, le ZenFone 9 est plus petit. En revanche, l’épaisseur augmente très légèrement de 0,2 mm. Le poids reste identique.
Alors, comment Asus a-t-il réussi à gagner de la place dans le ZenFone 9 ? En changeant le design des tranches et de la coque : toutes les courbures ont été effacées et le téléphone est devenu beaucoup plus parallélépipédique. C’est comme dans une pièce de votre habitation : si la surface au sol est ronde, vous perdrez de la place en y rangeant des éléments rectangulaires. En revanche, si elle est rectangulaire, plus de souci ! C’est le même principe dans le ZenFone 9 : Asus optimise à fond. Et nous verrons, notamment dans la partie Batterie de ce test, que ce n’est pas négligeable.
Le ZenFone 9 est donc plus droit, que ce soit au niveau des tranches ou du dos. Certains pourraient qualifier ce changement d’imitation d’iPhone. Et c’est vrai que ce nouveau look le rapproche visuellement des dernières générations de smartphones d’Apple. Un peu comme le Reno6 d’Oppo, le Nothing Phone 1 ou encore le Vivo V23 (sans oublier le Galaxy S22 dans une certaine mesure). Mais, en observant dans le détail, ce n’est pas aussi évident.
Certes l’iPhone et le ZenFone partagent le fait d’intégrer un châssis en aluminium brossé. Mais Asus a retravaillé certains éléments esthétiques, autour du port jack 3,5 mm et du bouton ZenTouch pour casser la monotonie, alors que l’iPhone préfère rester dans une uniformité austère. La coque à l’arrière est légèrement bombée (façon 2,5D), expliquant le gain en épaisseur et offrant encore un peu plus de place pour les composants.
Le matériau utilisé ici par Asus est un polymère texturé mat qui ne retient pas les traces de doigt et il ne glisse pas dans la main. Le matériau est doux et offre un effet entre la peau de pêche et le carton recyclé. C’est différent et ça fait du bien, car il n’est pas toujours très évident de trouver autre chose que des coques en aluminium, en verre et en plastique en téléphonie. Nous avons le cuir végétal que vous retrouviez dans le Xiaomi 12s Pro (officialisé en début de mois), le Find X2 Pro ou le Realme GT 5G. Vous avez ce verre velouté proposé par le Vivo X80 Pro, le Xiaomi 12 et le Find X2 Pro. Vous avez aussi le polymère biologique texturé du Realme GT 2 Pro. Les exemples ne sont pas rares, mais pas si courants en réalité.
Vous remarquerez aussi à l’arrière qu’Asus a abandonné son module photo rectangulaire très classique pour une solution où chaque objectif est indépendant, à l’image du Galaxy S22 Ultra ou du OnePlus Nord N20, par exemple. Les deux optiques, protubérantes, sont vraiment très grandes, beaucoup plus larges que celles du ZenFone 8. Celle du dessus ressort plus encore que celle du dessous. Les protubérances sont protégées par du métal et du verre minéral. Nous verrons dans la partie photo pourquoi le module supérieur est plus épais.
À côté de ces deux modules, il y a un flash LED. Mais nous notons la disparition du micro secondaire pour la captation vidéo. C’est bien dommage. Toujours à l’arrière vous retrouvez beaucoup de marquage. Il y a le nom du téléphone et de la marque, ainsi que quelques décorations supplémentaires. Le numéro du téléphone « 09 ». La nature du capteur photo principal. De petites flèches ici et là, que vous retrouvez aussi sur la tranche de droite, au niveau du contrôle du volume et du bouton ZenTouch.
Ce dernier est un bouton multifonction qui combine la mise en marche du téléphone, lecteur d’empreinte digitale et surface tactile pour le scrolling (très pratique pour la navigation web). Il offre également des raccourcis avec un double appui ou un appui long. Ici, Asus ne commet pas l’erreur de Sony et de son bouton Google Assistant (qui a depuis été abandonné) : les raccourcis sont personnalisables à volonté. Le ZenFone 8 proposait déjà un raccourci avec son bouton de mise en marche. Cela s’appelait Smart Key.
Attardons-nous sur les autres tranches où nous retrouvons tous les éléments croisés dans le ZenFone 8 : haut-parleur principal, port USB type-C, écouteur principal et tiroir de SIM en bas ; port jack 3,5 mm et écouteur secondaire en haut ; et rien à gauche. La position du port jack 3,5 mm est, comme pour le Xperia 1 IV, pas si heureuse, parce que le câble du casque se balade souvent sur l’écran en mode portrait. Bien sûr, nous nous doutons qu’il est difficile de lui trouver une place avec un encombrement aussi faible. Nous notons également la disparition de la LED de notification sur la tranche inférieure, sans remplacement.
Et justement, en façade, vous avez une belle dalle de verre minéral Gorilla Victus qui protège un écran dont nous parlons dans la prochaine partie de ce test. Les bordures autour de l’écran sont plutôt fines. Un poinçon est visible dans la partie supérieure gauche pour le capteur selfie. Et un écouteur téléphonique très discret est placé entre le verre minéral et le contour en aluminium. Il se dédouble d’un haut-parleur secondaire. Nous en reparlerons dans la partie audio. Enfin, le téléphone est certifié IP68, le rendant résistant à un bon bain.
Dans l’ensemble, ce téléphone est très agréable à utiliser. Et il est surtout très pratique avec une seule main, même s’il est plus massif parce que son design est vraiment rectangulaire. La touche ZenTouch est un bel ajout qui a beaucoup de sens ici. Y intégrer un lecteur d’empreinte est une bonne idée, même si les habitués du déverrouillage avec l’écran peuvent être déstabilisés au départ. Et utiliser la surface tactile pour ajouter des mouvements, c’est vraiment canon. On irait presque jusqu’à se demander pourquoi cela n’a jamais été fait avant !
Écran
Parlons maintenant de l’écran. Asus a simplement repris la dalle du ZenFone 8. Il n’y a aucune différence technique, outre une optimisation du calibrage. Dit ainsi, nous donnons l’impression que la marque taïwanaise s’est un peu reposée sur ses lauriers. Mais il y a cependant une vraie prouesse d’ingénierie : Asus a repris l’écran du ZenFone 8, mais en a profité pour réduire les dimensions du téléphone en hauteur et en largeur. Asus aurait pu se contenter d’utiliser une dalle plus petite de 5,8 ou 5,7 pouces. Mais non.
Nous retrouvons donc une belle dalle AMOLED (fabriquée par Samsung bien sûr). Elle mesure 5,9 pouces. Elle n’est pas très grande en comparaison d’autres smartphones haut de gamme actuels. Et même vis-à-vis des concurrents les plus proches, le ZenFone 9 reste l’un des plus petits : 6,28 pouces chez Xiaomi, 6,1 pouces chez Apple, Samsung et Sony. Seuls l’iPhone 13 Mini et l’iPhone SE 5G sont plus petits, 5,4 et 4,7 pouces respectivement.
Cette taille offre une excellente maniabilité à une main. Mais elle n’est pas très confortable pour jouer à certains jeux ou pour lire un eBook en comparaison d’autres modèles beaucoup plus grands. Oui, vous pouvez lancer Genshin Impact et activer les meilleurs graphismes. Mais les commandes tactiles seront plus rapprochées, ce qui peut amener à des actions non désirées. Oui, vous pouvez lire un livre sur ce téléphone, mais vous devrez opérer quelques adaptations pour ne pas vous abimer les yeux. En revanche, pour tout le reste (messagerie, réseaux sociaux, streaming audio, mail, appel, séries, films), c’est amplement suffisant.
La définition de la dalle n’a pas à rougir de la concurrence. Nous retrouvons ici une belle dalle Full HD+ au format 20/9e. Proposer une définition moindre aurait été difficile à justifier. Et proposer plus aurait réduit l’autonomie. Ce choix est donc logique. La résolution atteint 445 pixels par pouce, un chiffre dans la moyenne haute du marché. Certains téléphones montent au-dessus des 500 pixels par pouce (voire 600 chez Sony). Mais est-ce utile ? Ici, non. Et, dans l’absolu, le gain visuel ne contrebalance pas suffisamment la hausse de la consommation d’énergie.
Le taux de rafraichissement peut monter jusqu’à 120 Hz, avec la possibilité de descendre à 90 Hz ou 60 Hz, selon vos goûts. Par défaut, le téléphone profite d’un mode dynamique qui va choisir le taux en fonction du contenu. Et en mode haute performance, il se fixe sur 120 Hz en permanence. Attention, ce n’est pas une dalle LTPO : cela ne descend pas sous la barre des 30 Hz. Il y aurait, selon nous, un gain non négligeable à passer à cette technologie pour optimiser plus encore la consommation d’énergie et l’autonomie. La fréquence d’échantillonnage est fixée à 240 Hz, soit deux fois le rafraichissement. C’est un chiffre standard, pas très élevé.
Compatible HDR 10+ et DCI-P3, cet écran offre des taux de contraste infini. L’écran dispose de quatre modes d’affichage des couleurs : optimal, naturel, cinématique et standard. Les deux derniers offrent le blanc le plus proche du blanc idéal, tandis que les deux premiers ont un filtre légèrement bleu qui va rehausser les contrastes. Un quatrième mode permet d’accentuer les couleurs ou de les réduire (jusqu’à atteindre des teintes monochromes). Un curseur permet de contrebalancer les écarts de couleurs.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas effectué les mesures de l’écran. Nous les réaliserons dès que possible et mettrons à jour ce test en espérant qu’Asus a amélioré le calibrage de l’écran, celui du ZenFone 8 étant correct, mais sans plus. De même, nous n’avons pas mesuré la luminosité de l’écran et nous mettrons à jour cet article. La luminosité automatique maximale annoncée par Asus est de 1100 nits localement et sous certaines conditions. Elle est de 800 nits au global quand le téléphone est placé en extérieur, sous le soleil. Soit les mêmes chiffres que ceux du ZenFone 8. En mode manuel, la luminosité maximale ne devrait donc pas dépasser les 500 nits. Nous préférons quand c’est le cas.
Interface
Une fois le smartphone allumé, nous arrivons sur ZenUI 9, une version basée sur Android 12. Contrairement à d’autres interfaces asiatiques (et chinoises plus particulièrement), ZenUI intègre certains des changements apportés par Android 12, notamment au niveau de la personnalisation. Vous retrouvez donc Material You qui vous permet d’adapter certaines couleurs de l’interface selon vos goûts. Vous retrouvez également les touches virtuelles élargies du volet de paramétrage rapide, le nouveau clavier avec les touches arrondies, etc.
Asus a repris de nombreuses fonctions déjà présentes dans la version précédente de Zen UI. Vous retrouvez notamment le mode « Une main » qui permet de déplacer vers le bas la partie haute de l’écran. Pour cela, il suffit de glisser vers le bas dans la zone des icônes permanentes (où vous retrouvez Téléphone, Messages, le Play Store, Chrome et Appareil Photo). La même fonction existe aussi chez les ROG Phone. Une autre fonction a été ajoutée cette année : Backtap (ou « Double tape arrière » en VF). En tapotant le dos du téléphone quand l’écran est allumé, vous activez un raccourci paramétrable. Cela vient en complément des traditionnels gestes sur écran éteint.
Toujours dans les paramètres, nous retrouvons Gestionnaire Mobile (un ensemble d’outils d’optimisation), OptiFlex (pour placer dans la RAM les applis que vous utilisez souvent), Outil Edge (ou Outil de bord, qui place sur une bordure un volet de raccourcis pour ouvrir des applications dans des fenêtres flottantes), Twin Apps (pour utiliser certaines apps avec deux comptes différents), Génie du Jeu (qui propose une version allégée du volet in-game des ROG Phone) et Smart Key.
Smart Key est l’ancien nom du bouton ZenTouch. Il était encore utilisé avec le ZenFone 8, où il était déjà en mesure de proposer deux raccourcis paramétrables : double appui et appui long. Pour le ZenFone 9, le nom « Smart Key » est toujours le nom utilisé dans le menu Paramètres. Et il permet de personnaliser le comportement de ZenTouch, qu’il s’agisse des anciennes fonctions, mais aussi les nouvelles : le glissement vers le haut et le bas. Le plus pratique est ici la navigation dans les pages web. Mais d’autres fonctions sont également à votre disposition.
Finissons par un petit tour dans les applications préinstallées. Vous avez d’abord une belle panoplie signée Google et une autre, très courte, signée Asus (Data Transfer, Gestionnaire de fichiers, Asus Weather). Vous avez également une petite poignée d’applications commerciales préinstallées : Facebook, Instagram, Facebook Messenger et Netflix. Ça pourrait être pire.
Puissance
Sous le capot du ZenFone 9, vous retrouvez bien évidemment un SoC haut de gamme. Mais pas n’importe lequel : le Snapdragon 8+ Gen 1. Oui, le même que dans le ROG Phone 6. Le SoC est 10 % plus gros que le Snapdragon 888 du ZenFone 8. Notez que notre version de test est pourvue de 16 Go de RAM. Soit autant qu’un ROG Phone milieu de gamme. Sachez aussi que le téléphone est pourvu d’un mode « haute performance » pour booster encore un peu plus la puissance. Mais le mode dynamique par défaut suffit dans la plupart des cas.
Et pour mieux dissiper la chaleur, Asus a supprimé les caloducs pour les remplacer par une chambre à vapeur qui couvre une plus grande surface et dissipe la chaleur dans toutes les directions (utilisant donc tout le châssis en aluminium) et non plus une seule. Elle est associée à une pâte thermique ainsi que des feuilles de graphite et de cuivre. Résultat : Asus annonce une augmentation de 230 % de la surface interne dédiée à la gestion de la chaleur du SoC. Et il faut bien cela pour tempérer le Snapdragon 8+ Gen 1 quand il n’y a pas de ventilateur.
Comme d’habitude avec Asus, nous n’avons pas été en mesure de réaliser nos tests techniques sur le smartphone avant l’annonce officielle de lancement. Mais nous effectuerons ces tests dès que possible et mettrons à jour ce test avec nos résultats et nos analyses. Sachez en attendant que le téléphone offre de très belles performances, notamment en jeu. Genshin Impact tourne très bien, même dans sa configuration la plus musclée.
Le mode dynamique gère bien l’équilibre (précaire) entre puissance, chaleur et stabilité. Et le mode haute performance offre, même avec une dissipation passive, de bons résultats. AIDA64 nous indique la température du SoC monte parfois au-dessus des 60°. Au global, la console interne de Zen UI confirme que le téléphone monte jusqu’à 45° en mode dynamique et 49° en mode haute performance. C’est quand même beaucoup.
La gestion de la chaleur est un sujet critique pour le ZenFone 9. Dans les deux sens du terme. Dans un petit téléphone doté d’un puissant processeur, gérer la chaleur de façon passive est un casse-tête. Et, compte tenu de notre expérience avec le ZenFone 8, nous craignions que dissiper cette chaleur uniquement avec les tranches en aluminium fasse peur à l’utilisateur. Voire même l’empêche d’utiliser le téléphone à son plein potentiel.
Au quotidien, il y a trois situations différentes. D’abord, celle où vous utilisez le ZenFone 9 comme un téléphone standard. Web, réseaux sociaux, streaming… Le SoC est à peine sollicité. Et la chaleur n’augmente pas. Ensuite, celle où vous utilisez le ZenFone 9 pour des tâches gourmandes, comme le jeu, la photo ou la captation vidéo. Dans certains cas, le SoC va chauffer jusqu’à 45°. Dans d’autres, le SoC restera à un état « normal », à 38°. L’aluminium sera alors un peu chaud, mais sans plus. Étonnamment, utiliser le mode dynamique n’assure pas toujours un comportement moins calorifique. Et inversement, le mode haute performance n’est pas forcément synonyme de surchauffe… C’est déroutant.
Quand le téléphone est très sollicité, nous avons constaté dans certains cas un fort transfert de chaleur vers les tranches en aluminium. Chaleur qui se ressent avec les mains. Parfois même trop. Bien sûr, ce sont là des conditions extrêmes à une époque de l’année où les températures sont élevées. Il est également probable que la gestion passive de la chaleur soit particulièrement efficace pour amener celle-ci vers l’endroit où elle se dissipera le plus. Soit les tranches en aluminium.
Batterie
Grosses performances et petit encombrement font rarement bon ménage. Car, il faut alimenter une plate-forme gourmande. Et un petit châssis n’a pas forcément la place pour une batterie capable d’assumer cette gourmandise. L’année dernière, Asus a placé dans le ZenFone 8 une batterie de 4000 mAh pour nourrir un Snapdragon 888. Cette année, pour alimenter le Snapdragon 8+ Gen 1, Asus a réussi à intégrer une batterie de 4300 mAh, soit une augmentation de 7,5 %. Avec un châssis plus petit, pour rappel. C’est toujours très impressionnant.
Asus annonce, grâce à ces changements, une nette augmentation de l’autonomie à 1,9 jour. Et cela comprendrait même une heure de jeu par jour (cela dépendra bien évidemment du jeu utilisé). Asus promet donc que le ZenFone 9 tiendra toute la journée, quel que soit votre usage. Lors de nos tests, nous avons effectivement ressenti une augmentation de l’autonomie en usage standard, même si la photo et la captation vidéo font chauffer le téléphone et draine l’énergie de la batterie plus que de raison. Le téléphone tient facilement une journée et demie.
Pour les joueurs, justement, nous avons bien sûr lancé Genshin Impact. Une partie de 15 minutes baisse la charge de la batterie de 5 %. Soit une autonomie théorique de 5 heures. Ce qui est très correct en général, et très bon pour un smartphone de cette taille. Avec les graphismes à leur maximum et les FPS réglés sur 60, le téléphone perd légèrement plus d’énergie : 6 %. Soit une autonomie de 4 heures environ. C’est également très bien.
Une fois le smartphone déchargé, il faut passer à la recharge. Pour cela, vous n’avez qu’une solution : la charge filaire. Asus a choisi de ne pas intégrer la charge sans fil pour la même raison évoquée à propos de la lecture d’empreinte sous l’écran : optimiser la place pour ce qui est important. Ici, il s’agissait d’augmenter la taille de la batterie, comme nous venons de le voir. Le ZenFone 9 est compatible HyperCharge 30 watts. La puissance n’a pas été augmentée cette année, alors que la concurrence chinoise rivalise d’ingéniosité pour offrir des puissances toujours plus folles. Et, dit comme cela, Asus donne l’impression d’un certain immobilisme.
Heureusement ce n’est pas entièrement le cas, car Asus a choisi de n’intégrer qu’une seule cellule de batterie (et non deux comme dans le ROG Phone) afin d’optimiser (encore une fois) l’espace interne. Qui dit une seule cellule dit charge moins rapide. D’où des résultats assez mitigés. Le téléphone se recharge entièrement, de 0 % à 100 % en une heure et demie, pile, écran éteint. Pendant tout le processus, il n’a pas démarré. Certains téléphones activent leur charge rapide en étant allumés. Nous avons donc également rechargé le téléphone à partir de 1 % jusqu’à 100 %. Et les résultats sont identiques (à quelques minutes près).
Voici quelques points de passage intermédiaires : nous avons atteint 20 % en 10 minutes, 40 % en 30 minutes, 63 % en 45 minutes, 82 % en une heure et 90 % en 70 minutes. C’est une expérience plutôt moyenne sur le milieu de gamme et en dessous des us et coutumes sur les segments premium. Elle est correcte jusqu’à 80 % et se dégrade dès que vous dépassez les 80 %. D’ailleurs, Asus conseille de recharger le ZenFone 9 jusqu’à 80 % pour améliorer la longévité de la batterie, l’usure atteignant 7 % seulement au bout de 500 cycles en bloquant la charge à 80 % et 15 % en allant jusqu’à 100 % systématiquement.
Comme ROG UI, ZenUI propose différents outils pour prendre soin de la batterie. La charge bloquée (à 80 % ou 90 %) en est un. La charge bridée (qui va opter pour une charge 18 ou 10 watts, ce qui va allonger plus encore le temps de charge, mais réduire le stress sur les cellules) et la charge programmée (qui va bloquer la charge à 80 % pendant la nuit et reprendre le cycle avant votre réveil) en sont d’autres. Asus est la seule marque à proposer un graphique qui indique si vos habitudes de charge sont bonnes ou mauvaises, avec des conseils pour adopter les bons réflexes.
Audio
Chez Asus, l’audio fait partie des priorités. Nous l’avons vu avec les ROG Phone 3, 5, 5S et 6. Et nous l’avons vu avec le ZenFone 8. Et bien évidemment, cela reste une priorité dans le ZenFone 9. Nous retrouvons donc les atouts qui nous ont séduits depuis 2021 : le port jack 3,5 mm, l’égaliseur complet, ainsi que le double haut-parleur optimisé par Dirac. Regardons tout cela de plus près.
Nous avons déjà évoqué précédemment le port jack 3,5 mm. Notamment sa position qui pourrait être plus heureuse. Mais nous louons sa présence ici. D’autant que le port est accompagné d’un DAC hi-fi, le WCD9385 de Qualcomm. Les solutions audio de Qualcomm sont d’ailleurs omniprésentes. D’abord, le smartphone est compatible AptX HD et AptX Adaptative au niveau du Bluetooth (en plus du LDAC et du AAC). En outre, les deux amplificateurs utilisés avec les haut-parleurs sont également signés Qualcomm.
Parlons justement des haut-parleurs. Vous retrouvez ici une solution asymétrique avec un haut-parleur mesurant 10 x 12 mm en haut et 12 x 16 mm en bas. Puisque le haut-parleur principal est 50 % plus large, avec quatre aimants supplémentaires, Asus a travaillé une fois encore avec Dirac pour optimiser le rendu audio entre les deux haut-parleurs. Optimisation sur l’équilibre entre les deux sorties. Et optimisation sur les basses pour en rajouter de façon artificielle. L’effet est plutôt bon, même pour écouter de la musique. En outre, comme sur les ROG Phone, un système d’annulation de bruit active permet à chaque oreille de ne pas entendre ce que produit le haut-parleur opposé.
Autre point positif dans le ZenFone 9, la présence d’un égaliseur complet. Comme dans le ROG Phone 6, vous pouvez accéder à un égaliseur développé avec Dirac qui comprend des profils préinstallés qui adapte la puissance des fréquences en fonction du contenu. Un meilleur équilibre pour la musique. Plus de basses et de haut médiums pour le cinéma. Plus de hautes fréquences pour le jeu. Vous avez également un profil dynamique, activé par défaut, qui va passer d’un profil à un autre en fonction du contenu. Les mélomanes pourront bien sûr personnaliser ces profils selon leur goût. En outre, si vous avez un casque Asus, vous pouvez lui assigner des profils dédiés.
Dernier point positif sur cette partie audio du ZenFone 9 : les deux microphones profitent de la technologie OZO Audio de Nokia. Il y a plusieurs avantages à cette technologie de captation. Mais avec cette configuration à double entrée, une seule est vraiment disponible : la réduction de bruit active. Le ZenFone 8 comptait un micro supplémentaire spécialisé dans la captation audio. Avec un tel équipement et la technologie OZO Audio, le ZenFone 9 aurait bénéficié d’un éventail plus riche : le son spatial, le zoom audio ou encore le tracking audio. Son absence est vraiment dommage. Et un peu inexplicable.
Autre absence remarquée, mais moins pénalisante : celle du Bluetooth Low Latency. Cette technologie, associée au Bluetooth 5.2, permet de réduire la latence quand des écouteurs TWS sont appairés. Si elle est inutile pour les applications de streaming (qui compensent automatiquement le décalage), elle est fort appréciable avec des lecteurs vidéo comme VLC et surtout les jeux. Le ROG Phone 6 est compatible Bluetooth Low Latency. Cela aurait été sympa de retrouver la même chose ici.
Photo
Parlons maintenant photo. Chez les ROG Phone, la partie photo n’a jamais été très soignée. Même avec le ROG Phone 6, alors qu’Asus a fait quelques efforts en implémentant un IMX766 de Sony en tant que capteur principal. Chez les ZenFone, la photo a toujours été mieux considérée. Mais le ZenFone 8 a tout de même été une petite déception dans ce domaine : l’absence d’un téléobjectif (présent dans le ZenFone 8 Flip) réduisait la qualité des zooms et baissait l’éventail fonctionnel du téléphone.
Pourquoi le zoom optique disparaissait-il dans le ZenFone 8 ? Pour une question de place, évidemment. Et pourquoi ne revient-il pas dans le ZenFone 9 ? Pour la même raison, bien sûr. Asus a préféré faire ce compromis plutôt que d’autres (comme la batterie ou la dissipation de chaleur, et donc les performances). Résultat, nous nous retrouvons ici avec deux capteurs à l’arrière :
- Principal : 50 MP IMX766, objectif ouvrant à f/1.9, stabilisateur optique gimbal six axes, double autofocus à détection de phase, pixel à 1 micron
- Panorama : 12 MP IMX363, objectif ouvrant à f/2.2, double autofocus à détection de phase, angle de vue 113°, pixel à 1,4 micron
- Selfie : 12 MP IMX663, objectif ouvrant à f/2.5, double autofocus à détection de phase, pixel à 1,2 micron.
Comme d’autres éléments dans le ZenFone 9, cette configuration est paradoxale. Elle offre certains avantages rarement vus dans un smartphone même haut de gamme. Le gimbal, par exemple, ou encore la présence d’autofocus (double qui plus est) dans chacun des capteurs, même le module selfie. Et parallèlement, l’ouverture du module principal est petite et l’angle de vue du module panoramique est réduit. Sans oublier l’absence d’un téléobjectif qui commence à se faire remarquer dans un smartphone à 800 euros. Nous avons eu la même réflexion à propos des iPhone 13 et 13 Mini dont la proposition est assez proche. Ou comme un Pixel 6… proposé 150 euros moins cher, tout de même.
Passons aux résultats de nos tests, avec une première remarque générale : nous constatons quelques aberrations optiques, notamment en soirée. Certaines de ces aberrations apporteront un petit cachet à certains clichés, notamment si vous jouez avec la lumière du soleil entre les feuilles d'un arbre. Sinon, cela va les gâcher en appliquant un halo lumineux qui va dégrader les contrastes et l'équilibre.
Le jour, l’IMX766 offre une fois encore de belles couleurs naturelles, avec un bon équilibre et un bon piqué. Les textures sont généreuses et les détails sont nombreux. Le HDR est légèrement prononcé, mais pas trop. En contre-jour, il offre aussi de bons résultats : les détails restent nombreux et les sujets ne sont pas sous-exposés. L’autofocus n’est pas extrêmement rapide, mais les sujets en mouvement sont tout de même dans le cadre et sont nets. Jusqu’ici, l’expérience est donc très positive.
La nuit, ça se complique légèrement. En effet, l’objectif ouvrant assez petit (f/1.9, c’est tout de même assez peu), les photos sont souvent très sombres quand il n’y a que peu de sources de lumière. Et quand celles-ci sont importantes, le capteur ne sait plus sur quel pied danser : doit-il activer le mode nuit, ne doit-il pas le faire ? Résultat, la gestion de la lumière en soirée est moyenne, de nombreux détails sont perdus et, pire, les photos ne sont pas toujours nettes.
Le mode nuit justement s’active automatiquement. Vous pouvez l’activer manuellement avec un mode dédié. Mais c’est inutile : l’icône du mode nuit apparait en mode automatique. Avec cette icône, vous pouvez même désactiver le mode nuit, ce que nous vous déconseillons grandement. Le mode nuit va raviver les prises de vue en augmentant artificiellement la luminosité. Cela offre un bon équilibre. Le mode nuit aura aussi un effet positif sur la balance des blancs : les couleurs seront ainsi plus naturelles.
Le capteur principal est responsable des zooms numériques. Le rapport maximal est 8x. Avec d’autres smartphones, nous aurions trouvé cela un peu chiche. Ici, c’est non seulement suffisant, mais c’est peut-être même un peu trop. En effet, le bruit est considérable dès que vous atteignez le rapport 5x. Nous aurions trouvé cela normal en soirée sans mode nuit. Mais cela arrive aussi avec mode nuit. Et même en journée, quand les conditions de lumière sont idéales. Une fois encore, nous attribuons cela à l’ouverture assez faible de l’objectif. En revanche, avec le rapport 2x, en journée ou en soirée (avec mode nuit), les résultats sont très convaincants.
Parlons également des portraits dont l’IMX766 est en charge. Ils sont bons en journée, avec des teintes très naturelles et un grain assez fin. Le détourage du mode portrait est assez précis, mais pas parfait (mon oreille gauche est floue, par exemple). Notez que les outils d’embellissement sont activés par défaut, mais ils sont assez légers. Ce n’est donc pas si grave de laisser le réglage ainsi. En soirée, les problèmes de nettetés sont de retour, mais pas ceux de luminosité : en effet, le mode portrait, comme le mode automatique, est capable d’activer le mode nuit. Résultat, vous combinez les deux modes en un. C’est unique et c’est une bonne idée.
Passons au module grand-angle. De jour, il offre de très bons résultats. Le double autofocus remplit ici son office en proposant un piqué très élevé, une bonne netteté de l’image, le tout servi par des couleurs naturelles et un bon équilibre de la lumière. Ici aussi, le traitement HDR est prononcé, mais pas trop. La nuit, ça se gâte terriblement, parce que l’objectif n’est pas très lumineux. Vous perdez en netteté, en piqué, en détail et en luminosité. Le mode nuit rattrape cela, mais en partie seulement. Il n’y a pas de miracle.
Le capteur ultra grand-angle est en charge des macros. Notez que le mode macro n’existe pas ici. En revanche, l’autofocus effectuera automatiquement la mise au point. Les résultats sont bons, surtout le jour, avec de belles couleurs et de belles textures, mais pas toujours à la hauteur des attentes, notamment sur la mise au point. La distance minimale pour une focale nette nous parait plus grande qu’habituellement.
Côté selfie, le ZenFone 9 offre une belle qualité d’image. En journée, les détails sont nombreux, les textures sont généreuses et la mise au point est précise. Le mode portrait détoure plutôt bien le sujet, même si des imperfections persistent sur le contour. Le bokeh par défaut est élégant. La nuit, le capteur selfie offre des clichés plutôt naturels, avec de bonnes couleurs et un bon équilibre. Le piqué est correct, mais attention à ne pas trop zoomer, au risque de perdre franchement en détail. Ce petit souci de finesse est finalement assez généralisé.
Vous retrouvez quelques modes photo intéressants dans l’interface. Bien, il y a un mode « Pro » pour débrayer le téléphone et prendre le contrôle sur l’ensemble des éléments (balance des blancs, ISO, ouverture, etc.). Et vous avez un mode « Sillon lumineux » qui intègre plusieurs exercices photographiques où le temps d’exposition est fortement allongé pour immortaliser des effets de lumière, comme l’eau qui coule, les feux d’artifice ou les phares sur une autoroute. La photo ci-dessous a été réalisée avec ce mode.
Finissons ce test photo en évoquant la vidéo. Vous avez plusieurs modes dédiés dans le ZenFone 9 : normal, ralenti, intervalle de temps et même un mode « Pro ». Vous pouvez filmer avec stabilisation optique simple jusqu’en 8K à 24 images par seconde (sans HDR) et en 4K HRD à 60 images par seconde (bien sûr, vous pouvez descendre en qualité jusqu’au 720p et 30 images par seconde). Avec le mode « Super Steady » (stabilisation optique et électronique), vous pouvez filmer jusqu’en 1080p HDR @ 60 ips. La stabilisation est ici vraiment excellente, réussissant à supprimer de nombreux mouvements parasites. C’est une belle réussite.
Accessoires
Pour les besoins de ce test, Asus nous a prêté certains des accessoires qui seront commercialisés en même temps que le ZenFone 9. Voici quelques-unes de nos réflexions quant à leurs avantages et inconvénients. Commençons d’ailleurs avec une remarque générale : les trois coques présentes dans cette sélection protègent parfaitement le téléphone, mais elles isolent le téléphone de l’air ambiant, réduisant sa capacité de dissipation de chaleur par les tranches en aluminium. Résultat : si le téléphone commence à chauffer, vous ne ressentirez pas. Mais vous risquez aussi une surchauffe qui pourrait endommager l’appareil. Voilà qui est paradoxal.
La coque Rhinoshield est la moins chère des deux coques testées ici. Mais elle protège aussi bien le téléphone. Le contrôle du volume reste réactif. Et le dos de la coque est plutôt agréable au toucher. Les tranches sont bien rigides. Et elle intègre un emplacement pour placer un petit cordon de sécurité. Son seul vrai inconvénient est d’occulter entièrement le joli design du ZenFone 9.
La coque Devil Case est plus chère. Elle est en plastique transparente, même sur les tranches (lesquelles sont légèrement teintées). Un effort a été fait sur le design, notamment l’ouverture pour le module photo qui épouse davantage les objectifs et contourne le flash. Rhinoshield ne contente simplement d’élargir le rectangle. Autre différence : les boutons pour le contrôle du volume sont séparés. Enfin, la coque entoure le bouton ZenTouch (alors que Rhinoshield le contourne. Résultat, ce dernier est légèrement moins accessible avec la coque Devil Case.
Enfin, nous avons le kit d’accessoires Connex, créé par Asus. Il est composé d’une coque assez classique, avec un plastique très différent de celui des coques précédentes. Elle reprend quelques détails du design du téléphone et épouse mieux encore le module photo, tout en laissant plus de champ libre encore aux boutons mécaniques. Son intérêt : les trous qui constellent son dos. Vous pouvez y accrocher deux accessoires : un porte-carte ou un pied. Ça s’attaque assez facilement. Mais pour le détacher, ce n’est pas la même chanson ! Cette solution est moins qualitative que MagSafe d’Apple. Mais elle est aussi beaucoup moins onéreuse. Nous espérons que cet écosystème s’enrichira pour offrir d’autres expériences.
Conclusion
Le ZenFone 9 est à la fois une incroyable réalisation technique et un non-sens marketing. D’un côté, parvenir à intégrer autant d’éléments dans un si petit appareil qui n’a rien demandé à personne, c’est époustouflant. Et nous rendons un hommage vibrant à Asus qui propose ici l’un des petits smartphones les plus puissants, sinon le plus puissant du marché. Il est performant bien sûr, mais il arrive aussi à offrir une autonomie très bonne et à proposer une expérience complète. Et ceci toujours dans un tout petit châssis !
Mais de l’autre côté, nous ne comprenons pas vraiment à qui s’adresse ce produit. Les acheteurs de petits smartphones vont-ils vraiment utiliser le plein potentiel de ce bijou d’électronique ? Les joueurs, qui pourraient être attirés par ces performances folles, voudraient-ils d’un si petit écran ? Les photographes experts préfèreront-ils cette configuration avec double capteur ou s’orienteront-ils vers un modèle plus complet ? Des questions qui amènent à réfléchir sur la cohérence du ZenFone 9. Pour nous, le jusqu’au-boutisme d’Asus, très pertinent dans les ROG Phone ou les ROG Flow, n’est pas forcément le choix le plus judicieux ici. Il pourrait même être contre-productif.
Le ZenFone 9 est vraiment un smartphone plaisant au quotidien. Il vous accompagne partout grâce à son petit format. Il est capable de tout (ou presque). Et il offre une autonomie digne d'un smartphone beaucoup plus grand... à condition de ne pas solliciter de trop le SoC. Les photos produites par son capteur principal sont correctes et, de jour, les prises de vues sont vraiment bonnes. Et les photos sont extrêmement stables. Vraiment, la proposition du ZenFone 9 est agréable. Mais il y a ce (gros) souci de gestion de la chaleur qui fait que le téléphone chauffe assez vite en mode haute performance, avec les jeux et en photo. Si bien que nous le déconseillons aux gamers. Notamment ceux qui espèrent pouvoir jouer comme sur un ROG Phone parce qu'il y a un Snapdragon 8+ Gen 1 à l'intérieur.
- Le tout petit format qui entre dans toutes les poches
- Le matériau de la coque très agréable au toucher et sans trace de doigts
- Les performances folles
- Une très bonne autonomie en mode dynamique (et sans jeu)
- Le capteur photo principal, plutôt à l'aise tout le temps
- L'expérience audio, toujours très bonne avec Asus
- Le bouton ZenTouch très pratique
- La chauffe importante sur les tranches en jeu, en photo et en captation vidéo
- La charge rapide qui pourrait l'être un peu plus
- Les résultats très moyens du zoom numérique
- Le flou en photo de nuit trop récurrent, malgré le gimbal
- La suppression du micro dédié à la captation vidéo