Test de l’Atom d’Unihertz : Petit, mais costaud
Unihertz s’est spécialisé dans la mise au point de smartphones miniatures. Après un Jelly Pro qui nous avait laissé sur notre faim, le constructeur chinois récidive avec l’Atom. Si l’appareil tient toujours au creux de la main, il s'améliore sur bien des points tout en offrant une résistance à l’immersion et aux poussières.
Fiche technique
Ecran | 2,45'' 240x432 pixels |
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Protection de l'écran | Corning Gorilla Glass |
Indice de protection | IP68 |
Processeur | Mediatek Helio P23 2 Ghz / octa-core |
GPU | Mali à Mali-G71 |
Mémoire vive | 4 Go |
Stockage | 64 Go non extensible |
OS | Android 8.1 Oreo |
Caméra frontale / dorsale | 8 Mpxls / 16 Mpxls |
SIM | 2 nano SIM |
4G | Oui, catégorie 6 sur les deux SIM |
Batterie | 2000 mAh non amovible |
Capteurs | lecteur d'empreintes, gyroscope, accéléromètre, proximité, compas, luminosité ambiante |
Wifi | 802.11 a/b/g/n |
Bluetooth | 4.2 |
GPS | A-GPS, GLONASS |
Connecteurs | USB-C, sortie casque |
Dimensions | 96 x 45 x 18 mm |
Poids | 108 g |
Design
Avec son design compact et son écran miniature, l’Atom rappelle irrésistiblement les téléphones à slider du début des années 2000. Petite différence, toutefois : il ne dispose pas de clavier coulissant. Mais à part cela, tout y est : petit écran, grosses bordures et design basique qui en fait un produit relativement discret. Ce design en marge des canons actuels est en partie dû à la conformité IP68 annoncée par Unihertz. A la fois compact et très résistant, l’Atom pourra vous suivre partout, y compris à la plage ou au ski sans craindre grand-chose.
Outre l’écran de 2,45’’, la face avant héberge une caméra 8 Mpxls, deux touches tactiles ainsi qu’un bouton d'accueil doté d’un lecteur d’empreintes digitales. On trouve sur ses flancs les traditionnelles touches de mise sous tension et de contrôle du volume, accompagnées d’un bouton programmable. Celui-ci est par défaut affecté au Push-to-talk, fonction très appréciée en Chine. Le flanc droit héberge un connecteur USB-C ainsi qu’un tiroir pour recevant les deux cartes nano SIM. Finissons ce rapide tour du propriétaire par la face arrière où l’on trouve un module photo (16 Mpxls) ainsi qu’une LED faisant office de flash.
Écran et interface
Peut-on réellement faire tenir l’interface Android sur un écran de 2,45’’ affichant 240 x 432 pixels ? Aussi étonnant que cela puisse paraitre, la réponse est positive. Bien sûr, les icônes affichées sur seulement trois colonnes sont plus petites et le clavier demande une patience d’ange pour être utilisé, notamment si l’on a des grosses mains. Heureusement, l’utiliser de Google Assistant évite le plus souvent l’utilisation du clavier virtuel et seul le paramétrage initial reste un poil éprouvant.
Unihertz a eu l’excellente idée de fournir une version « quasi-pure » d’Android 8.1, seuls des réglages spécifiques à l’appareil et quelques applications ayant été rajoutées (une boite à outils, un outil de tracking GPS, une fonction SOS ainsi qu’une messagerie audio Push to talk). L’ensemble fonctionne correctement et l’interface reste étonnamment fluide. Nous avons par exemple pu nous adonner aux joies simples du visionnage de vidéos sur Netflix sans autre problème que la taille de l’écran (presbytes s’abstenir). Bien sûr, le son n’est pas extraordinaire, le petit haut-parleur mono faisant ce qu’il peut. On le remplacera par des écouteurs Bluetooth ou filaire, Unihertz ayant réussi à préserver le jack audio.
Performances
L’Atom est construit autour d’un processeur Mediatek Helio P23 à 8 coeurs et d’un GPU Mali-G71. Il embarque 4 Go de RAM et 64 Go de mémoire Flash (50 Go disponibles our l’utilisateur), non extensible. Avec un score mesuré de 84208 au Bench Antutu, il est très loin derrière les smartphones les plus performants du moment. Ce n’est finalement pas si grave puisque l’OS fonctionne avec une fluidité acceptable et qu’il est hors de question de l’utiliser pour exécuter des jeux 3D, son écran rendant fou en quelques minutes les gamers les plus acharnés. On l’utilisera plutôt comme un téléphone classique capable de se synchroniser avec les services Google, à l’instar de ce que proposent les features phones de Nokia, la compacité et la conformité IP en plus.
La connexion réseau est assurée par un double modem 4G de catégorie 6 (300 Mbps en descente, 50 Mbps en montée), assurant ainsi une connexion 4G+ sur les deux cartes SIM. Si votre opérateur les propose, les technologies VoLTE et Voix sur IP sont nativement prises en charge. Le son en conversation est bon et la sensibilité très correcte.
Appareil photo
Si l’appareil photo du Jelly nous avait déçus, celui de l’Atom fait nettement mieux sans toutefois atteindre la perfection (loin de là). Le capteur du module dorsal embarque 16 Mpxls ainsi qu’une LED faisant office de flash. Les images produites sont très correctes en lumière du jour, nettement moins en intérieur. L’appareil photo offre quelques possibilités intéressantes comme la création de timelapse, un mode Pro afin d’effectuer manuellement quelques réglages ainsi qu’une fonction panoramique. Cette dernière déçoit un peu, l’image finale étant d’une définition trop faible pour être véritablement exploitable. La captation vidéo est disponible en full HD 30 i/s maxi. Ce n’est pas énorme mais cela devrait suffire pour capturer de temps en temps quelques souvenirs animés.
Autonomie
L’Atom est équipé d’une batterie non amovible de 2000 mAh, soit le double de celle qui équipait le Jelly. Elle offre une grosse journée et demie d’autonomie, ce qui est plutôt intéressant. Ce score très honorable est dû à la petite taille de l’écran (qui consomme donc bien moins d’énergie) et notre peu d’entrain à nous esquinter les yeux et les doigts dans une utilisation trop fréquente de l’interface. Sans vouloir paraitre trop cynique – ce n’est pas le genre de la maison – l’Atom est le smartphone rêvé pour se désintoxiquer du Net : le moindre tweet, l’envoi de messages ou l’utilisation des réseaux sociaux sont rendus pénibles par la taille du clavier. Comme mentionné plus haut, on peut aussi passer par l’assistant Google mais ce n’est pas toujours pratique en public.
Prix et disponibilité
L’Atom est disponible au prix de 249 € hors abonnement. Vous trouvez cela cher ? ça l’est si l’on considère qu’à ce prix on trouve des produits offrant de meilleures performances et disposant d’un écran plus grand. Mais ce serait faire abstraction de la spécificité de l’Atom : sa miniaturisation et sa grande résistance, capable de vous suivre partout. On peut envisager son achat comme smartphone secondaire, dans les situations où la compacité et l’étanchéité sont primordiaux.
Lorsque nous montrons l’Atom autour de nous, deux types de réactions surviennent : « C’est inutilisable ce truc » et « C’est intéressant. Combien ça coûte ? » On récolte la première essentiellement chez les inconditionnels des réseaux sociaux ou du jeu sur smartphone (ce qui n’a rien d’étonnant). La seconde provient plutôt d’utilisateurs ayant déjà pété leur smartphone hors de prix lors de pratiques sportives, à la plage ou lors de trails. S’ils sont un peu refroidis par le prix – que nous jugeons nous aussi un poil trop élevé – ils concèdent qu’un tel produit convient parfaitement à leurs besoins. Espérons qu’Unihertz aura la bonne idée de revoir son tarif !
L'Atom fait partie de ces produits atypiques conçus pour des besoins très spécifiques. Il est toutefois très abouti en terme d'équipement, Unihertz ayant manifestement tenu compte des remontées des utilisateurs pour sa seconde génération de smartphones miniatures. Bien sûr, la taille de son écran et surtout l'étroitesse de son clavier virtuel ne permettent pas de l'utiliser en tant que smartphone principal. Mais sa conformité IP68, son autonomie très correcte et la présence d'un GPS performant devraient séduire les amoureux de randonnées et les baroudeurs ne souhaitant s'encombre d'un smartphone volumineux et fragile.
En définitive, son véritable défaut (qui lui coûte 0,5 point sur la note finale) est son prix, qu nous jugeons trop élevé.
- Construction
- Autonomie très correcte
- Equipement complet (NFC, lecteur d'empreintes, GPS)
- Compacité
- Clavier forcément trop petit
- Qualité photo améliorable
- Prix trop élevé