Test du Black Shark 2 : le smartphone gaming presque irréprochable
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Le Black Shark 2 fait partie du cercle très fermé des smartphones gaming. Le constructeur, soutenu par Xiaomi, mise sur un excellent rapport qualité-prix pour tirer son épingle du jeu, notamment face au ROG Phone d’Asus. Pari tenu ? Réponse dans notre test complet.
Dans le petit monde des smartphones gaming, le ROG Phone d’Asus fait figure de référence malgré les efforts de Razer pour convaincre. Après une première tentative convaincante, Black Shark hausse le ton face aux deux marques références de l’univers gaming.
Le Black Shark 2 embarque une flopée de technologies dernier cri afin de répondre aux exigences des joueurs. Surtout, la marque a complètement repensé son smartphone pour en faire une console portable redoutable en un tour de main. Nous avons pu tester le Black Shark 2 pendant quelques jours. Voici ce que l’on en pense.
Prix et date de sortie
Le Black Shark 2 est disponible à partir de 549 euros (8GB/128Go). La version 12GB/256Go coûte 649 euros. Le 1er août 2019, de 10h à minuit, Black Shark propose une vente flash avec 50 euros de remise sur les deux modèles (499 et 599 euros).
Le kit de manettes utilisé dans ce test n’est pas fourni. Comptez 89,90 euros pour améliorer sensiblement l’expérience de jeu. Au total, la facture peut donc s’élever à 739 euros avec les accessoires.
Design
L’élégance n’est pas le premier mot qui nous vient à l’esprit lorsque l’on parle de smartphone gaming. Le Black Shark 2 ne déroge pas à la règle et adopte les codes de l’univers du jeu. Le design reste donc futuriste, mais gagne en raffinement par rapport à la première mouture. Les lignes sont plus fines et les artifices moins clinquants. La coque métallique bi-ton (brillant et mat) confère au Black Shark 2 un aspect solide.
Au dos, le constructeur a intégré le double capteur photo dans le coin supérieur gauche et son logo, gravé dans la coque, s’illumine grâce à l’intégration d’une LED. À l’avant Black Shark mise sur un écran sans encoche, préférant laisser de la place en façade pour deux haut-parleurs et le capteur frontal. La dalle est entourée d’un liseré métallique vert du plus bel effet. Le lecteur d’empreintes, lui, se loge sous l’écran et se révèle particulièrement efficace.
À gauche le constructeur a placé les boutons de volume. Ce choix s’explique par l’intégration d’un bouton physique sur la bordure opposée dédié au lancement de l’interface de jeu. En dessous de ce slider on trouve le bouton on/off. Les deux bordures renferment deux bandes LED qui s’illuminent lors de sessions de jeu ou quand on écoute de la musique. Enfin, un USB-C se loge dans la tranche inférieure. Pas de jack 3,5 mm ni de port microSD dans ce Black Shark 2.
Bien que plus arrondies que sur le premier modèle, les lignes du Black Shark 2 restent agressives. Le smartphone semble tout droit sorti d’un film de science-fiction ou des poches d’un militaire. Néanmoins, les petits changements esthétiques améliorent la prise en main. Mention spéciale à la (très) légère cure de minceur (205 grammes contre 212,9 grammes) qui contribue à de meilleures sensations.
Reste que le Black Shark 2 est un smartphone imposant, lourd et peu séduisant pour les masses. Cela tombe bien, il est destiné aux joueurs et il ne fait aucun doute que son look futuriste touchera la cible de la marque.
Le kit de manettes
Une fois encore Black Shark accompagne son joujou d’une nouvelle manette. Cette année, le constructeur s’est “inspiré” de la Nintendo Switch en proposant un kit composé d’une coque de fixation et de deux manettes noires. Chacune d’elle s’appaire et se recharge de manière totalement indépendante.
Si la manette de gauche ressemble comme deux gouttes d’eau au joycon gauche de la Switch, celle de droite intègre une zone tactile permettant de simuler les mouvements d’une souris. Leur prise en main se révèle agréable et transforment l’expérience de jeu, mais pas assez pour justifier les 90 euros demandés.
Écran
Avec son écran OLED TrueView de 6,39 pouces (format 19,5:9 certifié sans encoche), Black Shark n’a pas fait les choses à moitié. La marque propose une définition Full HD+ HDR et promet une couverture de l’espace de couleurs DCI-P3 de 108,9%. En plus, Black Shark a développé sa propre technologie de traitement d’image promettant des images “plus naturelles et précises”. La technologie MEMC, elle, corrige les pertes de trames et les tremblements.
Grâce à l’ensemble de ces technologies, l’écran du Black Shark 2 figure parmi les plus réussis du marché. Très lumineux, il brille surtout par ses excellents contrastes et ses couleurs réalistes. S’il participe à une meilleure immersion en jeu, il améliore plus généralement l’expérience multimédia. Black Shark propose d’ailleurs plusieurs modes d’affichage, dont un mode cinéma qui ravira les amateurs de vidéos. En prime, l’absence d’encoche permet de profiter des contenus sans que l’image soit rognée.
Côté écran, Black Shark réalise donc un sans-faute. Notons toutefois que si la dalle du Black Shark 2 est d’excellente qualité, l’écran du OnePlus 7 Pro (AMOLED 90Hz) ainsi que celui du ROG Phone 2 (AMOLED 120 Hz) le surclassent. Mais ce sont deux modèles plus récents et plus chers.
Performances
Avec son processeur Snapdragon 855, ses 8 ou 12 GB de RAM et 128 Go de stockage, le Black Shark 2 figurait à sa sortie parmi les smartphones les plus puissants du marché. Depuis, Qualcomm a lancé le Snapdragon 855 Plus, et Asus l’a intégré à son ROG Phone 2. Cela n’empêche pas le Black Shark 2 d’afficher d’excellentes performances. Les animations et transitions sont fluides et le smartphone n’éprouve aucune difficulté à basculer d’une application à l’autre, aussi lourdes soient-elles.
Afin de pallier les problèmes de surchauffe liés aux sessions de jeu prolongées, Black Shark a développé Direct Touch, un système de refroidissement liquide avancé. “Un plateau de refroidissement surdimensionné, couvrant tous les composants majeurs, réduit la température jusqu'à 14°C en moins” peut-on lire sur la fiche produit. Le travail des ingénieurs se révèle payant puisque la chaleur se diffuse sur toute la surface arrière du smartphone, si bien que l’on ne ressent une hausse de la température qu’après plusieurs longues minutes de jeu.
Le Black Shark 2 permet de s’amuser avec les licences les plus populaires avec la meilleure qualité graphique possible. Fortnite tourne en qualité épique avec résolution 3D à 100% en 30 FPS (le jeu ne propose pas le rafraîchissement à 60 FPS). PUBG Mobile est parfaitement fluide avec le mode HDR, la fréquence d’image Ultra et l’anti-aliasing. Même constant pour Shadowgun Legends et Asphalt 9.
Le mode Ludicrous améliore les performances générales du smartphone. Le temps de latence de 43,5 ms et le taux de réponse de 240 Hz figurent d’ailleurs parmi les meilleurs du marché. Enfin, Master Touch améliore la sensibilité de l’écran et améliore encore l’expérience de jeu.
Interface
Le logiciel Joy UI du Black Shark 2, basé sur Android 9 Pie, reprend les codes des Pixel de Google. On retrouve donc les mêmes gestes de navigation, le même lanceur d’applications et les mêmes menus. L’interface se rapproche donc d’une version pure d’Android avec quelques fonctionnalités maison.
Le Black Shark 2 tient son originalité de son Mode Shark. Derrière ce nom se cache une application de gaming que l’on active grâce au bouton physique positionné sur la bordure droite du smartphone. S’ouvre alors une interface transformant le Black Shark 2 en console portable. Pensée pour une utilisation en mode paysage, elle regroupe les jeux installés sur le smartphone dans un carrousel. Asus a fait des choix identiques pour son ROG Phone 2 avec le mode Armoury Crate.
Dès son lancement, le mode Shark optimise les performances du smartphone afin de jouer dans les meilleures conditions possible. L’utilisateur peut également configurer d’autres paramètres pour ne pas être dérangé (désactiver les notifications, les appels, passer en mode silencieux, etc.). Un glissement de doigt depuis le coin supérieur droit vers le centre de l’écran ouvre une petite fenêtre de paramètres rapides. On y trouve quelques informations sur les performances du smartphone et donne la possibilité de modifier à la volée quelques fonctionnalités (vider la mémoire, paramétrer les manettes, etc.).
Le mode Shark permet surtout de configurer les manettes (non fournies) transformant le Black Shark 2 en Nintendo Switch. Le kit proposé par la marque intègre une coque sur laquelle on fixe deux joycons. Depuis les menus du mode Shark, on peut configurer chaque manette indépendamment (en quelques secondes), s’informer sur leur niveau de batterie ou encore les calibrer.
Ce dispositif transforme complètement l’expérience de jeu, pour le meilleur et pour le pire. En effet, malgré l’optimisation de certains jeux pour ces manettes, une configuration manuelle reste nécessaire pour allouer chaque bouton à une touche bien précise. Avec des jeux de voiture comme Asphalt par exemple, cette manipulation est rapide. Mais avec des licences comme Fortnite (pourtant optimisé) ou Shadowgun Legends, elle se révèle plus fastidieuse.
Avec PUBG, on finit par abandonner les manettes pour la simple raison que l’interface de ce jeu change selon l’environnement. Si l’on configure des touches d’action à pied, l’expérience de jeu est optimale. Dès lors que l’on utilise un véhicule, toute l’interface change, si bien que les boutons de la manette ne correspondent plus aux bonnes touches. L’utilisateur doit donc tenir son smartphone dans une position inconfortable pour piloter le véhicule en question. Dommage.
Ce cas particulier n’enlève en rien les qualités du Black Shark 2. L’expérience de jeu reste excellente. Les problèmes relèvent davantage de l’optimisation des jeux que du travail de Black Shark. Tous les smartphones gaming sont concernés par ces limites qui, on l’espère, seront dépassées d’ici peu.
Autonomie
Jouer c’est bien, longtemps c’est mieux. Pour assurer de longues sessions de jeu, Black Shark équipe son nouveau smartphone d’une batterie de 4000 mAh. Cela lui permet de tenir une journée complète pour une utilisation poussée avec beaucoup de jeu, ou une journée et demie pour un usage plus standard. Si à sa sortie ces résultats figuraient dans le haut du panier, le Black Shark 2 ne rivalise pas avec l’endurance du ROG Phone 2 et sa batterie de 6000 mAh.
Bien que son joujou soit compatible Quick Charge 4.0, Black Shark ne fournit qu’un chargeur Quick Charge 3.0. La marque promet une recharge de 0 à 60% en 30 minutes. En moyenne, nous avons obtenu ces scores à condition de garder le smartphone éteint. Notons enfin que le Black Shark 2 a tendance à chauffer pendant la recharge. Nous conseillons donc d’éviter les sessions de jeu lorsqu’il est branché.
Son
Une bonne immersion dans le jeu passe par une qualité de son irréprochable. Pour atteindre cet objectif, Black Shark intègre deux haut-parleurs “jusqu'à 25 % plus large que les haut-parleurs de smartphone standard” (site officiel) délivrant un son stéréo. À l’usage, le résultat se révèle convaincant avec un son puissant qui saura aussi séduire les amateurs de vidéos et de musique. Notons néanmoins que le rendu est plutôt plat notamment à cause de basses discrètes et d’aigus saturés à partir de 80% du volume maximal.
En l’absence de jack 3,5 mm, Black Shark fournit des écouteurs USB-C ainsi qu’un adaptateur jack/USB-C. Compatible Bluetooth 5.0, aptX et aptX HD, le Black Shark 2 autorise l’utilisation d’un casque sans fil en haute définition. Le résultat se révèle plus probant à pleine puissance et l’immersion n’en est que meilleure. Nous conseillons donc d’enfiler un casque ou des écouteurs pour réellement exploiter tout le potentiel du Black Shark 2.
Appareil photo
Le Black Shark 2 embarque deux capteurs de 12 mégapixels. Le premier intègre un objectif ouvrant à f/1,75, le second un téléobjectif avec zoom x2 ouvrant à f/2,2. À l’avant le constructeur opte pour un capteur de 20 mégapixels avec objectif ouvrant à f/2,0.
Dans de bonnes conditions, le smartphone s’en tire avec les honneurs. Les photos sont détaillées et les couleurs équilibrées. Le traitement logiciel a tendance à surcontraster l’ensemble, mais cela reste raisonnable. Néanmoins, le Black Shark 2 montre ses limites lorsque la lumière est trop ou peu présente.
Dans le premier cas, un halo apparaît sur les clichés. En plein été, cela pose régulièrement problème. Dans le second cas, la qualité se détériore rapidement. Le bruit s’invite sur les photos en intérieur, même en plein jour. De nuit, les clichés ne peuvent être exploités : le lissage est bien trop grossier pour se satisfaire du résultat. Enfin, le zoom x2 reste anecdotique : assez logiquement, les défauts cités plus haut sont encore plus prononcés lorsque l’on zoome.
Le mode portrait exploite le téléobjectif : il exige de se positionner à une distance de deux mètres pour photographier son sujet. Les résultats se révèlent satisfaisants et suffisent pour un partage sur les réseaux sociaux. Dans ce domaine, le capteur frontal s’en tire lui aussi très bien même si le bokeh est purement logiciel. D’ailleurs, ce capteur frontal se montre séduisant même s’il se laisse lui aussi piéger par les halos de lumière.
Notons enfin que le Black Shark 2 peut filmer en 4K ou en 1080p à 30 fps. La stabilisation EIS est réservée au 1080p. Le capteur avant, lui, doit se passer de 4K. Bien que son intérêt soit discutable le constructeur propose un mode ralenti à 120 fps en 1080p ou 240 fps en 720p.
De manière générale les vidéos sont assez qualitatives pour immortaliser des instants de vie ou réaliser des stories sur les réseaux sociaux, pas plus.
Le Black Shark 2 est un excellent smartphone gaming. L’entreprise soutenue par Xiaomi a réussi à créer dans les moindres détails un smartphone pensé pour le jeu. Ses excellentes performances associées à un très bel écran et une bonne bonne qualité audio parviennent à nous immerger. Le smartphone aurait pu être irréprochable si l’appareil photo moyen et l’autonomie trop juste ne venaient pas tacher ce tableau idyllique. Le Black Shark 2 Pro annoncé début août 2019 corrigera peut-être ces petits défauts. En attendant, le Black Shark 2 reste la proposition la plus abordable sur le marché des smartphones gaming, et donc la plus intéressante.
- Excellentes performances
- Très bon écran
- Recharge rapide
- Interface optimisée pour le jeu
- Bonne qualité de son
- Prix intéressant
- Lourd et encombrant
- Appareil photo moyen
- Autonomie un peu juste
- Pas de jack 3,5mm
- Quid du catalogue de jeu