Test Bluetti Elite 200 V2 : une batterie nomade petite, puissante et presque parfaite

- Puissance restituée impressionnante
- Recharge très rapide
- Compacité
- Connectique complète et bien placée
- Écran très lisible
- Des cellules ultra robustes
- Tarif très intéressant
- Encore un peu lourde
- Application un peu fouillie et manquant d’options pour les plus geeks
- Pas de recharge sur allume-cigare
- Pas de résistance aux projections d’eau
La marque Bluetti a fait beaucoup parler d’elle au CES 2025 en annonçant de nouveaux produits, mais surtout une nouvelle organisation de sa gamme pour répondre à tous les besoins des consommateurs, mais aussi des professionnels. Nous avons pu tester sur le terrain la nouvelle Elite 200 V2.
Test réalisé par Emmanuel Armanet
Chez Bluetti, la gamme Elite s’adresse aux passionnés d’activités outdoor, mais aussi aux personnes découvrant le monde des batteries nomades. Après l’AC70 testé par nos soins ici, la marque nous a confié quelques semaines sa nouvelle Elite 200 V2, un modèle plus puissant qui succède aux AC200 et AC200P, des bestsellers chez Bluetti. Autant dire que cette nouvelle batterie est particulièrement importante pour la marque.
Cette batterie nomade affiche une capacité de 2 kW ou, pour être plus précis de 2073,6 Wh. Du côté de la concurrence, on placera volontiers face à elle l’Ecoflow Delta 2 Max et ses 2000 Wh.
Prix et disponibilité
La Bluetti Elite 200 V2 débarque sur le marché au prix de lancement de 1099 € sur le site de la marque (au lieu de 1499 €). Un tarif plutôt intéressant puisqu’au moment où nous rédigeons ces lignes l’AC200P, la précédente génération, donc, se retrouve encore facilement à 300 € de plus pour des performances inférieures. L’Ecoflow Delta 2 Max est affiché au prix de 1799 €. Oui, la Bluetti Elite 200 V2 est définitivement très intéressante financièrement parlant.
Notez enfin qu'il est possible de profiter d'une réduction supplémentaire de 5% en utilisant le code bluettiphon sur le site officiel de Bluetti ou BLUETTIMAR sur le site Amazon.
Objectif fiabilité
La fiabilité d’une batterie nomade est une question complexe qui dépend de plusieurs éléments. La technologie et la qualité des cellules pour commencer, mais aussi l’efficacité du système de refroidissement et du BMS, l’électronique qui gère tout ce petit monde. La nouvelle Bluetti Elite 200 V2 s’appuie sur des cellules de très haute qualité.
Basées sur la technologie LiFePO4, elles sont les premières à bénéficier de la certification CNAS Auto. Elles ont donc été testées par le China National Accreditation Service for Conformity Assessment qui confirme qu’elles répondent aux normes du secteur automobile. Cela signifie que ces cellules offrent une sécurité accrue, notamment une plus grande résistance aux chocs, aux vibrations, à la chaleur… Leurs performances seraient plus constantes dans le temps. Cela permet à Bluetti d’annoncer des chiffres de durabilité pour le moins impressionnants. Leur durée de vie serait ainsi de 17 ans ! Les cellules de l’Elite 200 V2 conserveraient 80 % de capacité de charge après 6000 cycles contre 3500 pour la précédente génération ou pour l’Ecoflow Delta 2 Max.
Mais ce n’est pas tout, les ingénieurs de la marque ont totalement repensé le BMS de sa batterie. Il s’appuie sur plusieurs puces et inaugure une nouvelle technologie de protection contre les fuites de courant. La Bluetti Elite 200 V2 est monitorée en temps réel pour une détection anticipée d’un comportement anormal, comme une montée en température soudaine. L’intelligence artificielle est alors mise à contribution pour analyser les données issues des différents capteurs intégrés dans la batterie.
Cette construction soignée permet à la batterie nomade de pouvoir vous accompagner dans toutes vos aventures ou presque. Elle peut être rechargée entre 0 et 40° et être utilisée entre -20° et 40°. Pour son stockage, la marque recommande de le faire avec une charge comprise entre 40 et 60 % et d’effectuer une pleine charge tous les 6 mois. On se met cependant à rêver d’une résistance à la pluie pour une utilisation outdoor totale.
Une solution plutôt compacte
Le design de la Bluetti Elite 200 V2 s’inscrit dans la continuité avec un format plus cubique que les Ecoflow. La coque en plastique gris de qualité bénéficie d’un assemblage rigoureux et nous retrouvons le même principe de fonctionnement que l’AC70 : il n’y a pas de prise à l’arrière de la batterie. Un détail à prendre en compte si vous pensez, par exemple l’installer dans un véhicule aménagé.
L’ensemble mesure 350 x 250 x 320 mm pour un poids de 24,2 kg. C’est nettement moins que l’AC200 de même capacité (420 x 280 x 386 mm), Bluetti évoque un gain de 40 % avec en prime 3,3 kg de gagner ! On note cependant que l’Elite 200 V2 demeure un peu plus lourde que la concurrence, puisque l’Ecoflow Delta 2 Max pèse 23 kg. Pour matérialiser ce gain de taille, la nouvelle venue aurait quasiment l’encombrement d’une batterie nomade de 1000 Wh.
Un appareil prisé
L’organisation de la connectique est proche de celle de l’AC70. La partie avant accueille l’écran de contrôle. Il surmonte une ligne de 4 prises USB : 2 USB-A et 2 USB-C. Elles sont activables par un bouton, tout comme les deux prises secteurs présentes à droite de la façade. Il s’agit de prises au format Schuko né en Allemagne et qui s’impose peu à peu comme le nouveau standard européen. Il se distingue par le connecteur de terre qui prend la forme d’un contact métallique en bas et non d’une tige centrale, comme sur les prises françaises traditionnelles. L’immense majorité des appareils sur le marché en Europe est compatible, mais si ce n’est pas des adaptateurs existent, bien entendu.
À gauche de l’écran, deux connecteurs se dissimulent derrière des caches en caoutchouc. Celui du haut est un MC4, notons qu’un câble est fourni, destiné à accueillir en entrée un panneau solaire. En bas, il s’agit d’une prise allume-cigare qui présente des capacités supérieures au standard. En effet, cette prise est capable de proposer une capacité de surcharge au-dessus du lot 1,8 fois la charge durant 0,5 seconde et 1,5 fois la charge durant 4,5 secondes.
Sur le côté droit, nous trouvons l’entrée pour brancher la batterie sur le secteur avec là aussi un câble fourni. Il s’agit d’un connecteur à trois broches classiques, par exemple pour alimenter les PC de bureau. Pratique pour adapter la batterie à votre aménagement, puisque l’on trouve des câbles plus longs que celui fourni très facilement. Le fusible de protection général est placé à côté, il est donc facilement accessible. Est également présente une vis, permettant de fixer une tresse pour une mise à la terre plus robuste en cas d’utilisation très intensive.
Parlons puissance
Commençons par la recharge. Elle peut se faire en branchant la batterie sur le secteur et/ou par l’intermédiaire de panneaux solaires. Sur le secteur, la puissance maximale admissible est de 2300 W. La Bluetti Elite 200 V2 peut alors passer de 0 à 80 % de charge en 1 heure et de 0 à 100 % à 1,4 heure. En passant par le solaire, la batterie accepte 1000 W pour une pleine charge en 2,4 heures. Les deux sources peuvent être cumulées dans la limite de 2400 W grâce à la technologie TurboBoost qui permettrait, selon la marque, le 0 à 80 % en 45 minutes.
Passons maintenant aux puissances de sortie. Pour l’USB-C, on parle de 100 W maximum par prise. L’USB-A serait capable de délivrer de son côté 15 W. La puissance de sortie par les deux prises de courant en façade s’établit à 2600 W. On note que 200 W supplémentaires via les prises USB-C et allume-cigare peuvent venir se rajouter à ces 2600 W. La Bluetti Elite 200 V2 dispose d’un mode turbo lui permettant de dépasser sa puissance de sortie durant quelques secondes pour faire face à un appareil réclamant beaucoup de puissance à son démarrage, comme un compresseur d’air ou un frigo. Cette puissance est de 3900 W ! Pour rappel, l’Ecoflow Delta 2 Max affiche elle une puissance de sortie de 2400 W et de 3400 W en pic.
Mise en œuvre
La batterie Bluetti Elite 200 V2 peut certes être utilisée directement, mais elle prend toute sa dimension une fois connectée à l’application pour smartphone qui permet de la paramétrer dans le détail et de mettre à jour son firmware, son logiciel interne. L’opération est des plus simples.
L’installation se termine par la création d’un compte utilisateur et il suffit ensuite de cliquer sur le bouton « Ajouter un appareil » apparaissant sur l’écran d’accueil. On déplore, comme souvent sur les apps liées à des appareils d’origine asiatique, la présence de publicités. La Bluetti Elite 200 V2 est trouvée en quelques secondes par le biais du Bluetooth. Nous lançons ensuite la recharge de la batterie qui nous est parvenue avec 55 % de charge par l’intermédiaire d’une prise secteur de la maison. Si la plupart des Ecoflow permettent de choisir au watt près la puissance de la charge, Bluetti a choisi de proposer trois réglages : Standard qui est actif par défaut, Turbo et Silencieux, car en fonction de la puissance de charge, les ventilateurs de l’Elite 200 V2 tourneront plus ou moins vite. Dans les faits, l’écran affiche une puissance de charge de 1200 W environ en mode Standard, 800 W en mode Silencieux et enfin 2300 W en mode Turbo.
Comme toujours avec une batterie, nous vous conseillons d’opter pour une puissance faible si vous n’êtes pas pressés, histoire de préserver la batterie. Avec le réglage standard, une pleine charge a réclamé un peu plus de deux heures. Nous aurions apprécié qu’il soit possible de programmer la charge directement depuis l’application pour, par exemple, profiter des heures creuses. Une opération facile à mener cependant en utilisant une prise connectée, mais bon… Voilà notre batterie chargée, il est temps de voir ce qu’elle a dans le ventre.
Pour la maison…
Nos premiers tests se déroulent au bureau. Nous commençons par brancher un smartphone Honor Magic7 Pro en USB-C qui peut accepter 100 W de puissance, mais avec son bloc secteur. Sur la Bluetti Elite 200 V2 cela donne quoi ? En utilisant le câble fourni avec le smartphone, la puissance délivrée oscille entre 44 et 48 W. De quoi recharger assez rapidement tout de même, mais effectivement certains smartphones n’atteignent les vitesses de charge maximales uniquement avec un bloc secteur de la maison en raison de technologies propriétaires, mais il est toujours possible de l’utiliser sur une des deux prises secteurs de l’appareil. Sur l’USB-A, nous n’avons pu atteindre les 15 W annoncés avec au mieux 11 W.
Nous faisons ensuite de même avec cette fois un ordinateur portable et, cette fois, nous atteignons 65 W, soit la puissance optimale de la machine en question. Ce PC peut en l’occurrence être entièrement rechargé plus de 20 fois ! De quoi ravir les fameux « digital nomads » en goguette. Place aux choses sérieuses. Nous branchons notre poste de travail fixe sur les prises Schuko en façade, soit un iMac de 27 pouces et un moniteur secondaire de 32 pouces. L’ensemble consomme entre 180 et 250 W en fonction de l’intensité de l’utilisation. Là aussi, aucun problème pour la Bluetti Elite 200 V2. Nous avons pu travailler ainsi « off-grid » c’est-à-dire hors du réseau électrique du bureau quasiment toute une journée, un peu plus de 8 heures avec une pause d’une heure synonyme de passage en veille de l’équipement. Nous sommes toujours dans l’enveloppe énergétique de la batterie et il est donc possible de recharger son PC portable, son smartphone et de travailler sur son ordinateur de bureau en même temps.
Nous allons plus loin en branchant des appareils plus puissants : la nouvelle imprimante 3D Creality K2 Maxi Plus qui fait des pics à 600 W durant les phases de chauffe tout d’abord, puis un pistolet thermique qui poussait à fond dépasse les 1330 W. Nous descendons en cuisine et, discrètement, nous branchons le gros air-frayer de madame et lançons la cuisson de 900 g de frites répartis dans les deux bacs. L’appareil dépasse alors les 2000 W, ce qui ne pose pas de souci à la Bluetti Elite 200 V2. Le air-frayer pourrait fonctionner ainsi quasiment une heure. Simulant une situation d’urgence… urgence relative pour un geek que nous sommes, nous avons pu alimenter notre TV OLED de 65 pouces, la PS5 et la box internet de la maison sans aucune difficulté durant deux heures.
…et pour le voyage
Dans le cadre d’une utilisation nomade, dans un van aménagé, d’autres qualités nous sont apparues. Tout d’abord la compacité de l’engin prend alors toute son importance. Dans un espace forcément restreint où le moindre centimètre carré compte, la Bluetti Elite 200 V2 a trouvé facilement sa place. Son design nous semble pratique que les modèles Ecoflow, car l’absence de prises à l’arrière permet de la plaquer contre une paroi. Plaquer entre guillemets, car nous pensons qu’il vaut mieux laisser un espace de quelques centimètres pour que l’air circule autour de la batterie. Stationnés une nuit en station avec des températures largement négatives, nous avons fait fonctionner un mini radiateur soufflant de 1000 W 90 minutes pour faciliter le séchage des combinaisons de ski.
Autre point très positif de la Bluetti Elite 200 V2 se montre plutôt silencieuse, un détail qui n’en est plus un lorsqu’elle est utilisée dans un espace où l’on est amené à dormir. La marque annonce un niveau de bruit de 16 dB avec un appareil de 500 W est branché sur la nouvelle batterie contre 45 dB dans les mêmes conditions pour la précédente génération. Un énorme gain donc.
Une optimisation à tous les étages
Les ingénieurs de la marque ont beaucoup travaillé sur un aspect rarement abordé lorsque l’on évoque les batteries nomades, leur consommation énergétique propre. En clair, ce que la batterie consomme pour son propre fonctionnement. La consommation en veille est trop minime pour que notre appareil mesure la perçoive. Bluetti annonce 0,015 W avec l’écran éteint et système en veille durant une minute contre, par exemple 3,46 W pour l’Ecoflow Delta 2 Max. Une différence énorme donc. Avec les prises DC et AC actives, tout comme l’écran, toujours durant une minute, la consommation grimpe à 9,55 W contre 30,98 W. Autre mesure intéressante, après une nuit avec l’écran et les prises allumés, la capacité de la Bluetti Elite 200 V2 sera de 94 % contre 82 % pour l’Ecoflow. Une donnée très intéressante donc.
N’ayez plus peur des coupures de courant
Enfin, une autre utilisation possible dans laquelle la Bluetti Elite 200 V2 excelle est celle d’onduleur. Une fonction que nous avons bien entendu expérimentée, tout d’abord avec une lampe pour être prudent. Nous branchons celles-ci à la batterie et la batterie au secteur via une prise connectée. Nous allumons la lampe, puis coupons le courant. La Bluetti Elite 200 V2 réagit, un temps de réaction inférieur à 15 ms selon la marque, quasi immédiatement tant et si bien que nous n’avons rien perçu au niveau de l’éclairage produit par notre lampe. Prenant notre courage à deux mains, nous remplaçons la lampe par un iMac et un moniteur secondaire avant de renouveler la simulation d’une coupure de courant. Là aussi cela fonctionne parfaitement, notre poste de travail a continué de fonctionner comme si de rien n’était. Les véritables onduleurs annoncent entre 6 et 10 ms pour les produits grand public avec une autonomie bien plus courte si la coupure d’alimentation se poursuit longtemps. Ces derniers vous permettront de sauvegarder vos données avant l’extinction des feux, alors que la Bluetti Elite 200 V2 permet de continuer à travailler plusieurs heures. Un nouveau paradigme.
Une application qui fait le job
L’application qui est bien entendu gratuite et en français, se trouve sur les boutiques d’applications Android et iOS. Son utilisation passe par la création d’un compte et la suite se déroule de manière plutôt classique, puisque son interface affiche sur l’écran d’accueil un gros bouton pour « Ajouter un appareil ». Si la première connexion passe par le Bluetooth, il est possible de définir un point d’accès Wi-Fi à utiliser par la batterie. Il sera ainsi possible de piloter la Bluetti Elite 200 V2 restée à la maison via Internet depuis n’importe où.
D’une manière générale, l’application est stable et bénéficie d’une excellente qualité de traduction. Son interface peut cependant sembler un peu plus fouillée que celle d’Ecoflow. L’écran d’accueil affiche à notre sens des informations pas vraiment nécessaires, ce qui vient l’encombrer. En ouvrant l’écran consacré à la Bluetti Elite 200 V2, on trouve le principe assez classique : un visuel qui permet d’apprécier en temps réel le courant qui entre et qui sort de la batterie nomade. Tout aussi classique, il est possible d’activer ou de couper les prises secteur ou USB. Les paramètres plus avancés donnent accès à la puissance de recharge secteur qui détermine le bruit de la ventilation des cellules, mais aussi possiblement leur durée de vie. Si vous n’êtes pas pressé, autant laisser celles-ci se recharger plus lentement. Toujours depuis l’application, vous avez la possibilité de définir la durée après laquelle l’écran s’éteindra ou encore de mettre à jour le firmware de l’appareil. D’une manière générale, les possibilités sont un peu moins étendues que sur l’application Ecoflow, mais l’essentiel est bien là. Les fonctions offertes devraient à notre sens suffire à la majorité des utilisateurs.
La Bluetti Elite 200 V2 est une franche réussite. Techniquement, nous n’avons pu la prendre en défaut. Toutes les promesses sont tenues en matière de puissance restituée et sa recharge sur une prise secteur de la maison se montre particulièrement rapide. Son silence de fonctionnement est un grand plus, surtout lorsqu’elle est utilisée dans un van, à quelques mètres de l’espace nuit. Dans ces conditions, nous avons aussi apprécié sa compacité. A si seulement elle pouvait perdre quelques kilos ! Sa qualité de fabrication est indéniable avec en prime un écran bien lisible et une disposition des différents connecteurs très pratique. Cerise sur le gâteau, son tarif est très agressif avec un prix au kW vraiment attractif. Voici la nouvelle référence à notre sens dans le segment des batteries nomades de 2 kW.
- Puissance restituée impressionnante
- Recharge très rapide
- Compacité
- Connectique complète et bien placée
- Écran très lisible
- Des cellules ultra robustes
- Tarif très intéressant
- Encore un peu lourde
- Application un peu fouillie et manquant d’options pour les plus geeks
- Pas de recharge sur allume-cigare
- Pas de résistance aux projections d’eau