Test Bowers & Wilkins Pi8 : une signature sonore unique mais une expérience parfois frustrante

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- Le design rétro-moderne
- La signature audio unique (et excellente)
- La compatibilité Swift Pair, Fast Pair et multi-points
- La connexion directe par port jack 3,5 mm
- La variété d'embouts fournis dans la boîte
- La compatibilité charge sans fil du boitier
- Le prix face à la concurrence
- Le système de fixation des embouts
- Le capteur de portage imprécis
- La mise en veille trop rapide
- Les faibles possibilités de personnalisation des contrôles
En 2024, Bowers & Wilkins remplace les Pi5 et les Pi7 avec deux nouvelles paires d’écouteurs TWS : les accessibles Pi6 et les exubérants Pi8. Positionnés face aux cadors du secteur et vendus 400 euros, les Pi8 apportent une expérience sonore unique. Mais est-elle accompagnée d’atours à la hauteur ? Réponse.
Marque emblématique sur le marché des enceintes haut de gamme, Bowers & Wilkins (B&W) produit également des casques Bluetooth, ainsi que des écouteurs TWS. La première incursion de la marque britannique dans ce dernier segment date de 2021 avec les Pi5 et les Pi7. Le crédo de B&W est alors simple : proposer la signature sonore unique que l’entreprise insuffle dans ses enceintes… dans un format beaucoup plus petit.
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Deux ans plus tard, B&W lance les versions « S2 » de ces deux paires. Une mise à jour qui a reçu des appréciations positives, autant pour les qualités sonores des écouteurs, mais quelques soucis au niveau de l’interactivité. Rentrée 2024, la marque revoit entièrement sa copie avec deux nouvelles paires d’écouteurs : les Pi6 et les Pi8. Si la promesse sonore est toujours d’actualité, B&W veut surtout rattraper son retard face à la concurrence, notamment avec les Pi8. Y est-elle arrivée ? Réponse dans ce test.
Prix et date de disponibilité
Le prix public conseillé des Pi8 est de 399 euros, soit au même prix que les Pi7 S2. Aucune inflation n’a donc été appliquée sur les écouteurs premium de B&W. À titre de comparaison, les Pi6 sont proposés à 249 euros, un montant où la concurrence est déjà plus forte.
Rares sont les écouteurs annoncés à plus de 300 euros. Face aux Pi8, nous retrouvons les WF-1000XM5 de Sony lancés à 320 euros, les QC Ultra de Bose à 350 euros, les Gemini II de Devialet à 399 euros ou encore les EAH-AZ100 de Technics à 299 euros. B&W se positionne tout en haut du marché des écouteurs.
À l’heure où nous publions cet article, les Pi8, comme les Pi6, sont disponibles en France depuis plusieurs mois. Vous les retrouvez chez plusieurs enseignes, dont Amazon, Boulanger ou encore Darty. Ils se déclinent en quatre coloris : noir, blanc, bleu (notre préférée à la rédaction) et vert / doré.
Dans la boîte, vous retrouvez les écouteurs, déjà positionnés dans leur boitier de charge. Vous avez également un câble USB-C vers USB-C pour recharger le boitier, un autre câble USB-C vers jack 3,5 mm dont nous reparlerons et trois paires d’embouts supplémentaires à changer selon la taille de votre conduit auditif.
Design et contrôle
Commençons ce test avec le design. Les écouteurs adoptent un design moderne que nous pourrions qualifier de néo-industriel, mais qui est moins marqué que celui des Pi7 S2. La partie externe de l’écouteur est rectangulaire, mais tire vers l’oval tant les coins sont arrondis. Elle intègre la batterie, le processeur Snapdragon Sound, deux micros pour les appels audio et la réduction de bruit active, ainsi que les connecteurs pour la recharge. Au milieu de ces connecteurs, vous retrouvez un capteur de proximité.
Sous les connecteurs, chaque écouteur s’étire pour aboutir à la partie profilée intégrant un transducteur. Ce dernier est formé d’un cône en fibre de carbone de 12 mm de diamètre. Il est animé par un amplificateur digital haute définition. Tout près de la sortie, vous retrouvez un troisième micro pour la réduction de bruit active.
Sur le côté de chaque écouteur, vous retrouvez une surface tactile plutôt réactive et précise. La configuration par défaut sert à contrôler la musique, répondre à des appels, activer la réduction de bruit et accéder à l’assistant vocal. Une seule interaction est personnalisable et le nombre d’options est extrêmement limité. Dommage.
Les Pi8 sont formés d’une coque en polycarbonate. Ils sont certifiés IP54 contre la poussière, la pluie et la transpiration. Il pèse 7 grammes chacun. C’est légèrement plus lourd que la concurrence, qui tourne autour des 6 grammes. Mais cela ne se ressent pas du tout.
Moins volumineux que les QC Ultra, les Pi8 ont tout de même un corps assez gros quand ils sont comparés à des AirPods. Ils se positionnent cependant assez facilement dans l’oreille. Le maintien, assuré par un renfort en silicone, est correct si vous restez statique ou si vous marchez, mais ils ne restent pas en place si vous faites du sport. Les Pi8 auraient gagné en maintien avec un renfort plus grand qui se calerait fermement sur le pavillon de l’oreille, comme chez Bose…
Au bout du conduit des transducteurs, vous retrouvez les embouts qui vont assurer l’isolation passive. Il y a deux problèmes avec ces embouts. Le premier est le matériau : il manque de souplesse. C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles l’écouteur ne tient pas en place si vous faites du sport. Le second problème est le système d’accroche qui n’est pas suffisamment sûr : les embouts s’échappent souvent de l’écouteur, parfois même en enlevant l’écouteur de l’oreille. Et ce n’est pas vraiment facile d’aller chercher l’écouteur quand il est coincé dans le conduit auditif.
Les Pi8 sont accompagnés d’un boitier de charge qui joue aussi sur la rondeur de ses lignes. Très fonctionnel, il intègre un couvercle dont la puissance de l’aimant est équilibrée. Vous retrouvez sur le contour de ce boitier un port USB-C et deux LED de notifications. En ouvrant le boitier, vous découvrez les deux emplacements pour les écouteurs avec fixation magnétique. C’est propre et efficace.
Expérience audio
Mettons les écouteurs dans les oreilles pour aborder l’expérience audio. C’était LE point fort des Pi7 S2. Et c’est clairement LE point fort des Pi8. S’il y a un argument qui doit vous convaincre d’acheter ces écouteurs, c’est leur signature audio unique. Cette signature n’est pas démonstrative, comme vous pouvez le trouver chez certaines marques en audio ou en téléphonie. Au lieu d’insister lourdement sur les basses, B&W préfère un équilibre plus naturel, plus subtil.
Cela ne veut pas dire que les Pi8 sont incapables de vous envelopper. Bien au contraire. Mais ce ne sera jamais au détriment des détails sur les autres fréquences, notamment sur les aigus, même si ces derniers grésillent très légèrement. Les voix sont bien reproduites. Si la signature audio des Pi8 ne répond pas parfaitement à vos gouts, l’application compagnon intègre un égaliseur à cinq bandes.
Le volume sonore des écouteurs est bon. Inutile de monter trop haut pour bien entendre. Et, surtout, le volume par défaut n’est pas excessif. Heureusement, car le volume sonore se positionne à 50 % à chaque connexion des Pi8 à un smartphone. Et cela arrive relativement souvent. Nous y reviendrons.
Les Pi8 sont évidemment compatibles avec la réduction de bruit active, avec un mode adaptatif. Le positionnement de B&W est différent de la concurrence directe : il n’est pas question ici d’isoler entièrement les utilisateurs. De fait, les bruits ambiants sont réduits, mais pas annulés, contrairement à des QuietComfort. L’avantage est de pouvoir utiliser confortablement les Pi8 dans la rue sans risque d’accident. En outre, ceux qui n’aiment pas l’isolation totale trouvent ici une solution à leur claustrophobie. L’inconvénient est l’incapacité des Pi8 à annuler certains bruits gênants. C'est un choix que nous comprenons, mais qui rend les écouteurs moins adaptés à des environnements très bruyants.
Les appels audio sont bons pour celui qui porte les écouteurs et, généralement, aussi pour votre interlocuteur. Côté codec, les Pi8 profitent de l’intégration du processeur Snapdragon Sound. Vous retrouvez donc l’aptX de Qualcomm sous toutes ses formes : aptX HD, aptX Adaptive, aptx Lossless. À cela s’ajoutent les standards SBC et AAC. Et voilà tout. Pas de Dolby Atmos. Pas de LDAC. Pas de LHDC. C’est finalement assez limité. Surtout pour des écouteurs à plus de 300 euros.
Interactivité et application
Les Pi8 intègrent un processeur Snapdragon Sound qui leur offre une connectivité Bluetooth 5.4. Une connexion qui offre aux écouteurs des services modernes que vous n’aviez pas dans les Pi7 S2. Fast Pair, Swift Pair et connexion multipoint sont au programme. L’application sur le smartphone permet de gérer les appareils connectés et certains paramètres de la reconnexion automatique.
Parlons justement de la connexion. Une fois que l’association Bluetooth est établie, la connexion aux écouteurs est simple et efficace. En revanche, la mise en veille des Pi8 est très rapide. Elle s'active si vous enlevez les écouteurs plus de deux minutes (maximum). Ce qui veut dire qu’il faut fréquemment reconnecter les écouteurs au smartphone en tapotant une fois sur chaque surface tactile. L’avantage : l’autonomie est meilleure. L’inconvénient : c’est passablement énervant.
Et ce n’est pas le seul défaut de cette connexion sans fil erratique. Imaginez la scène : les écouteurs sont simplement posés sur une table quand vous recevez un appel. Vous décrochez sans porter les écouteurs et, surprise, les Pi8 prennent le contrôle et activent spontanément la connexion. Vous passez alors manuellement l’audio de votre appel sur l’écouteur du téléphone. Et, deux secondes plus tard, les Pi8 reprennent la main. Et ainsi de suite. Heureusement, quand ils sont portés, leur comportement est normal.
Notre remarque suivante est certainement liée à la précédente : la pause automatique de la musique lors du retrait des écouteurs n’est pas systématique. Si vous retirez les Pi8, la musique va parfois continuer d’être diffusée par les écouteurs. Ce qui a pour effet de vider leur batterie, bien évidemment. Il n’est donc pas si rare de chausser les Pi8 et de constater qu’ils n’ont plus d’énergie. La parade ? Remettre systématiquement les écouteurs dans leur boitier, même si ce n’est que pour quelques minutes…
Les Pi8 vont plus loin que simplement offrir les services modernes attendus : ils ont aussi quelques atouts peu communs. Parmi eux, citons la connexion directe à un appareil via un port audio standard. Nous évoquions précédemment la présence d’un câble USB-C vers jack 3,5 mm. Ce câble permet d’utiliser les Pi8 avec n’importe quel appareil pourvu d’une connexion audio, le boitier servant alors de relais pour les écouteurs. Une excellente idée, notamment pour les joueurs qui profitent ainsi d’une latence moins élevée.
En plus, cette connexion filaire n’enlève que peu de fonctions interactives. Vous conservez la réduction de bruit active. Vous conservez la détection du port (pour mettre en pause un contenu). Vous conservez également la double connexion entre l’appareil branché en filaire et les appareils appairés en Bluetooth. Mais vous perdez le contrôle audio déporté, notamment du volume sonore. Swift Pair a parfois quelques ratés, mais rien de bien gênant.
Pour contrôler finement le comportement des écouteurs, vous avez une application pour smartphone appelée « Music Bowers & Wilkins ». Celle-ci est disponible sur iOS et Android. Il n’y a aucune différence entre les deux systèmes d’exploitation. Elle est obligatoire pour finaliser la prise en charge complète des Pi8 par le smartphone, notamment la mise à jour des écouteurs.
L’application est graphiquement très élégante, mais elle est moins pratique et utile que d’autres applications du même genre. Elle est constituée de deux onglets : accueil et réglages. Le premier permet de changer le mode de réduction de bruit et de relier votre service de streaming. La liste des services compatibles n’est pas complète : Amazon Music, Spotify et Apple Music, par exemple, sont absents. Vous pouvez aussi mettre à jour les écouteurs et les réinitialiser. Mais guère plus. Nous aurions aimé un indicateur de charge différencié pour chaque écouteur, par exemple.
Autonomie et recharge
Les deux écouteurs et le boitier de charge sont naturellement équipés d’une batterie. Mais la capacité pourvue n’est pas officielle. Nous pensons cependant qu’elle tourne autour de 60 mAh pour les écouteurs et 150 mAh. L’autonomie annoncée avec réduction de bruit active par B&W est de 6,5 heures en continu pour les écouteurs seuls et jusqu’à 20 heures si vous rajoutez l’énergie disponible dans le boitier de chargement.
Lors de nos tests, nous avons constaté une autonomie légèrement en dessous : un peu plus de 6 heures avec la réduction de bruit active et pratiquement 8 heures sans la réduction de bruit. C’est dans la moyenne du marché, à égalité avec les QC Ultra de Bose, par exemple. Bien sûr, ces chiffres varient en fonction de la réduction de bruit, mais aussi du volume sonore, du type de contenu et de la proportion d’appels téléphoniques. Ici, il s’agit uniquement de flux musical.
Pour recharger les écouteurs, vous avez le boitier, bien sûr. 15 minutes suffisent pour gagner 2 heures d’écoute. C’est une bonne expérience. Il faut moins d’une heure pour les recharger entièrement. Le boitier permet de recharger pleinement les écouteurs deux fois, environ. Et le boitier se recharge en deux heures environ, si vous le branchez en USB-C. Le boitier est compatible avec la charge sans fil, mais la charge est bien plus longue.
Alors, on achète ?
Si nous ne parlons que de l’expérience audio, les Pi8 sont de très bons écouteurs, avec une signature sonore unique qui change radicalement de celle de Sony, JBL ou Bose. Moins démonstratifs que la concurrence sur les basses, ces écouteurs conservent un bel équilibre sur l’ensemble des fréquences. En outre, de vrais efforts ont été fournis pour rattraper la concurrence sur l’interactivité : Fast Pair, multipoint, connexion directe par le boitier, etc.
Restent encore quelques points de frustration. Le principal est à l’évidence sur le système d’embouts. Mais ce n’est pas le seul : la détection du port et la connexion erratique avec le smartphone sont d’autres points d’achoppement. Si les soucis logiciels peuvent certainement être atténués par mise à jour, celui des embouts ne peut être corrigé qu'en en achetant une autre paire, plus qualitative. Et c’est dommage pour un produit vendu à ce prix.
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Amazon399€
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Fnac399.99€
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Darty399.99€
Quand tout va bien, les Pi8 sont d'excellents écouteurs, à la signature audio unique. Un atout critique qui permet à Bowers & Wilkins de se distinguer sur un marché abondant, face à une concurrence souvent plus aguerrie et très aggressive. Agréable à porter et à écouter, offrant des fonctions rares, ils pâtissent cependant de quelques défauts qu'il est difficile d'oublier au regard du prix de vente : 400 euros.
- Le design rétro-moderne
- La signature audio unique (et excellente)
- La compatibilité Swift Pair, Fast Pair et multi-points
- La connexion directe par port jack 3,5 mm
- La variété d'embouts fournis dans la boîte
- La compatibilité charge sans fil du boitier
- Le prix face à la concurrence
- Le système de fixation des embouts
- Le capteur de portage imprécis
- La mise en veille trop rapide
- Les faibles possibilités de personnalisation des contrôles