Test de The Last of Us Part I sur PS5: un remake d’excellente facture pour le chef d’œuvre de Naughty Dog
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The Last of Us Part I est le remake du jeu éponyme de 2013. Le studio Naughty Dog a revu de fond en comble son chef d’œuvre pour exploiter les capacités techniques de la PS5. Ce titre culte remis au goût du jour mérite-t-il de dépenser 80 euros ? Nous allons le voir tout de suite.
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The Last of Us est un titre important dans l’histoire du jeu vidéo. Véritable jalon dans l’industrie, le chef d’œuvre de Naughty Dog sorti en 2013 a marqué les joueurs au fer rouge tout en redéfinissant le blockbuster d’aventure. Après un Remaster sorti en 2014 sur PS4, il revient sur PS5 dans un remake en bonne et due forme.
Sobrement nommé The Last of Us Part I, ce remake cherche à tirer parti de la puissance de la PS5 en proposant une expérience graphiquement au sommet. The Last of Us Part II avait déjà frappé fort en 2020 et ce nouveau volet veut aller encore plus loin. Il s’agit ici d’un remake, et non d’un remaster. La nuance est importante, puisqu’elle signifie que le jeu a été repris de zéro et qu’il est vendu au tarif « normal » des exclus Sony, soit 80 euros. Pour autant, Naughty Dog a souhaité préserver l’expérience originelle en ne touchant pas au gameplay.
Ce remake tient-il ses promesses ? Est-il pertinent alors que le volet d’origine est encore viable aujourd’hui ? Réponse tout de suite.
The Last of Us, un jeu toujours aussi fantastique en 2022
Pour ceux qui ont passé la dernière décennie dans une grotte, commençons par le commencement. The Last of Us est un jeu d’action/aventure à la troisième personne qui suit une progression linéaire. Le joueur y incarne Joel, un homme désabusé qui tente de survivre dans un monde ravagé par une apocalypse zombie. Sa vie bascule au moment où il est chargé de protéger la jeune Ellie lors d’un voyage à travers les Etats-Unis.
Le titre de Naughty Dog ne marque pas par son gameplay, très classique, mais bien par son ambiance prenante. Il nous traîne dans un road trip crépusculaire à travers un monde à l’agonie et nous fait rencontrer des personnages écorchés vifs qui cherchent une raison de continuer à vivre. Un bijou de narration, d’ambiance mais aussi de maîtrise vidéoludique, qui ne sera dépassé que par sa suite en 2020.
L’aventure est variée, mêlant subtilement phases d’explorations, énigmes, moments horrifiques, furtivité et combats acharnés. Le tout est entrecoupé de séquences magnifiques qui apportent un peu de lumière dans les ténèbres et qui nous permettent de souffler entre deux dangers. Un exemple à suivre en termes de rythme.
On saluera également des combats certes classiques, mais diablement efficaces. Ils misent sur le stress dû au manque constant de ressources, sur la furtivité et sur la prise d’initiative du joueur. Inutile de penser rentrer dans le tas en voulant traverser un camp de pillards cannibales ou un nid d’infectés. Il faudra ruser et économiser ses balles, quitte à faire preuve de lâcheté. Une aventure qui prend encore plus de sens lorsque la difficulté est élevée. Attention, le jeu est parsemé de séquences ultra-violentes et n’est pas fait pour tout le monde.
The Last of Us Part I nous offre donc une belle odyssée qui noue la gorge et retourne l’estomac. Le plus admirable reste le fait qu’il ne semble pas avoir pris une ride, même après une décennie à inspirer le reste de l’industrie. Nous retrouvons certes quelques idées de gameplay surannées, comme des limites « d’arènes de combat » évidentes, des QTE très présents ou encore des énigmes bateau à base de caisses, mais dans l’ensemble, TLOU fait encore la leçon aux gros blockbusters récents du même type.
Le remake ne change rien à tout cela, puisque seuls les graphismes ont été revisités. Tout ce que nous venons de dire est valable aussi bien pour le jeu de base que pour cette nouvelle version.
Un remake qui revoit la forme, pas le fond
Pour The Last of Us Part I, Naughty Dog a choisi de ne revoir que la partie technique. L’aventure n’a pas été touchée, elle reste la même, au pixel près (façon de parler). Chaque niveau, couloirs, monstres, cinématiques… sont exactement similaires au jeu de 2013. C’est juste plus beau. Même le gameplay n’a pas bougé. Part I ne bénéficie pas des nouveautés du deuxième épisode, comme la possibilité de ramper, par exemple.
Le studio californien n’a pas seulement fait un lissage graphique, comme ce fut le cas pour le Remaster PS4, mais a bien repris les bases techniques de son jeu. Se servant de son expertise apprise avec Part II en 2020, il nous offre une aventure visuellement très aboutie.
Tous les décors bénéficient d’un soin tout particulier, avec un souci du détail souvent obsessionnel. Chaque lieu visité, que ce soit une forêt revenue à l’état sauvage, un appartement saccagé, une boutique en ruines ou une rue déserte, regorge de petites choses à observer. Nous avons réellement l'impression d'évoluer dans un monde vivant.
La narration environnementale, ou l’art de raconter des choses avec un simple élément du décor, y gagne énormément. On se surprend à s’attarder dans une maison laissée à l’abandon, scrutant le moindre objet pour deviner ce qu’il s’y est passé avant notre arrivée. On peut aussi noter d’autres apports, comme plus de végétation sur les bâtiments ou encore l’apparition de petites animations (comme des rats ou des insectes) dans les lieux explorés. TLOU 2013 semble immensément vide et plat comparé à son Remake. Ce dernier est tout simplement l’un des plus beaux jeux du marché. Un nouveau mètre-étalon sur PS5.
Ce nouvel opus soigne tout l’aspect technique, surpassant largement Part II qui a été synonyme de claque graphique à sa sortie. Les effets de lumière, les textures, l’eau, les salissures des vitres ou encore la végétation dense, tout a été peaufiné à l’extrême. Mention spéciale aux modèles de personnages, plus fouillés que jamais. Les peaux, les vêtements fatigués, les sacs à dos surchargés, les pustules sur les infectés ou encore les visages retravaillés des héros apportent un corps nouveau à l’aventure. La physique et les animations ont aussi été retravaillées.
The Last of Us y gagne clairement avec ce remake. Les effets de particules, de lumière ou de fumée rendent certains moments encore plus intenses que dans le jeu original. Ce sont surtout les passages horrifiques qui bénéficient de cette remise à niveau. S’ils étaient déjà effrayants en 2013, ils deviennent carrément terrifiants en 2022.
Graphiquement, le titre propose des options intéressantes. Il est par exemple possible de jongler entre deux modes (Fidélité avec ray-tracing à 30 FPS ou Performance à 60 FPS), ce qui est appréciable. L’un des gros ajouts de cette version est l’accessibilité renforcée. Naughty Dog continue son travail d’inclusion avec des tonnes d’options : des sous titres plus gros jusqu’aux filtres de couleurs en passant par des retours haptiques de la manette pour rendre les dialogues plus compréhensibles pour les malentendants. On salue l’effort.
En parlant de la Dual Sense, on note aussi des ajouts appréciables, comme le retour haptique qui fait son petit effet ou encore les résistances des gâchettes qui rendent certaines situations plus stressantes. Cela s’en ressent lorsqu’on tire avec un fusil, par exemple.
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Un remake d’excellente facture, donc, mais qui n’aurait peut-être pas dû se limiter à l’aspect technique. Nous n’aurions pas craché sur quelques apports au niveau du gameplay hérité du deuxième volet, sur une meilleure IA (toujours aux fraises), voire sur des passages en plus afin d’apporter un intérêt ludique supplémentaire. Même Left Behind, le DLC racontant l’histoire d’Ellie, aurait pu être intégré facilement dans la trame principale. Ici, c'est toujours une aventure séparée, comme avant.
Le DLC Left Behind est présent, mais pas intégré à l'aventure principale. Le studio n’a pas voulu toucher à son bébé, de peur de le dénaturer. Une décision que l’on peut comprendre, mais qui laisse un peu perplexe pour un titre vendu au prix fort et estampillé Remake.
Un remake pertinent ?
Naughty Dog a effectué un travail admirable sur cette nouvelle itération, rendant son aventure plus prenante que jamais. Le jeu a été repris de zéro et l’ouvrage final est techniquement très impressionnant. Il est toujours difficile d’aborder le cas des Remake graphiques dans le jeu vidéo, encore plus avec ce Part I.
The Last of Us Part I n’est pas une réinvention visuelle, comme le sont Demon’s Souls ou encore Diablo 2 Resurrected, mais bien une remise au goût du jour qui a la saveur d’un Remaster. Toutefois, c’est bien un réel remake technique, avec tout le travail des développeurs que ça implique.
Ses deux plus grandes faiblesses sont que le jeu de base est encore tout à fait viable et trouvable aujourd’hui, mais surtout son placement tarifaire. Vendu à 80 euros tel un blockbuster récent comme Horizon Forbidden West ou Gran Turismo 7, The Last of Us Part I n’en reste pas moins un jeu ancien remis au goût du jour. Il s’agit typiquement du genre de titre qui aurait eu toute légitimité à sortir directement sur l’abonnement PS Plus Extra afin d’attirer de nouveaux abonnés, mais Sony a choisi de le vendre au prix fort.
Pour ces raisons, juger The Last of Us Part I pour ce qu’il est se montre compliqué. Oui, c’est un immense jeu vidéo que vous devriez faire si vous n’y avez jamais touché. Ce Remake permet d’y entrer dans les meilleures conditions possibles. Pour les autres, attendre une baisse de tarif ou une arrivée dans le catalogue PS Plus Extra serait plus judicieux.
Ce qui est rageant, c’est que tous les doutes se dissipent manette en main. Même en connaissant le jeu par cœur, vous serez happé. TLOU Part I reste une aventure exceptionnelle qui mérite les éloges, un titre majeur qui a marqué l’histoire du média et qui le marque encore. Cependant, nous ne pouvons lui mettre la note maximale (pourtant méritée) à cause de son prix excessif.
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The Last of Us Part I est une réussite. Remake d’excellente facture d’un jeu sensationnel, il permet de (re)découvrir une aventure qui a marqué l’histoire du média. Pourtant, la pertinence d’un tel projet laisse dubitatif, surtout à ce prix. The Last of Us était-il réellement le titre qui méritait le plus cette refonte dans le catalogue du studio ? On pense aux premiers Uncharted ou à Jak and Daxter. Cela reste un beau travail technique de la part de Naughty Dog et une aventure exceptionnelle pour le joueur.
- The Last of Us, un jeu toujours incroyable dix ans après
- Des graphismes à tomber par terre
- Une aventure qui prend aux tripes
- Un gameplay classique mais efficace
- Les options d’accessibilité très complètes
- Beaucoup trop cher !
- Aucun ajout, même minime. C’est le même jeu qu’en 2013
- L’IA qui laisse toujours à désirer
- Quelques codes de game design surannés