Test du Mavic Air de DJI : il sait s’envoyer en l’air!
- Qualité des images produites
- Modes vidéo QuickShot
- Simplicité de prise en main
- Automatismes de pilotage
- Compacité permettant de l'emmener partout
- Application Android non traduite en français (alors que la version iOS l'est)
- Autonomie un peu juste
L’été est là et la rédaction se croit déjà un peu en vacances. Certains d’entre nous rêvent d’évasion, d’autres s’évadent en pilotant des drones, en écoutant de la musique ou en se livrant à de saines activités. Et tant que nous y étions, pourquoi ne pas partager nos expériences estivales, forcément un peu différentes que le traditionnel test de smartphone ? Nous avons donc décidé de vous présenter durant l’été quelques produits hi-tech ludiques comme le Mavic Air de DJI, drone de loisir, aimablement prêté pendant quelques semaines par notre partenaire GearBest.
Après le Mavic Pro et le Mavic Pro Platinum, le Mavic Air est le troisième membre de la famille. Tous ont en commun d’être facilement transportables et pilotables sans (trop) de connaissances techniques. Présenté en début d’année et disponible depuis un trimestre, est-il utilisable par n'importe quel pilote, y compris un débutant ? Quelle est la qualité” des photos et vidéos produites ? A-t-il un intérêt pour agrémenter un voyage touristique ? Quel est le sens de la vie ? Réponse à (presque) toutes ces questions dans ce test.
Fiche technique
AERONEF | |
Poids au décollage | 430 g |
Dimensions | Plié : 168x83x49 mm (L×l×H) ; Déplié : 168x184x64 mm (L×l×H) |
Vitesse ascensionnelle max | 4 m/s (mode S) 3 m/s (mode P) |
Vitesse de descente max | 3 m/s (mode S) 2 m/s (mode P) |
Vitesse max. (proche du niveau de la mer, sans vent) | 68,4 km/h (mode S) 28,8 km/h (mode P) |
Plafond pratique max. au-dessus du niveau de la mer | 5000 m |
Temps de vol max. (sans vent) | 21 minutes (à une vitesse constante de 25 km/h) |
Temps de vol stationnaire max. (sans vent) | 20 minutes |
Distance de vol max. (sans vent) | 10 km |
Résistance au vent max. | 29 - 38 km/h |
NACELLE | |
Amplitude mécanique | Inclinaison : de -100° à 22° |
Roulis | de -30° à 30° |
Pano | de -12° à 12° |
Plage réglable d’inclinaison verticale | de -90° à 0° (par défaut) ; de -90° à 17° (étendu) |
Stabilisation | 3-axes (inclinaison, roulis, pano) |
Vitesse de contrôle max. (inclinaison) | 120°/s |
CAMERA | |
Capteur | CMOS 1.2/3" 12 Mpxls |
Objectifs | 24 mm f/2,8 (Champ visuel 85°) |
Portée | de 0,5 m à l'infini |
Sensibilité | Vidéo : 100 - 3200 ISO ; Photo : 100 - 3200 ISO |
Taille d’image | 4:3 : 4056 x 3040 pxls ;16:9 : 4056 x 2280 pxls |
Modes photo | prise de vue unique ; HDR ; rafale (3/5/7 images) ; panoramique ; sphère |
Résolution vidéo | 4K Ultra HD : 3840 x 2160 24/25/30 p ; 2,7 K : 2720 x 1530 24/25/30/48/50/60 p ; Full HD : 1920 x 1080 24/25/30/48/50/60/120 p ; HD : 1280 x 720 24/25/30/48/50/60/120p |
Débit binaire maxi | 100 Mbps |
Formats de photo | JPEG/DNG (RAW) |
Formats de vidéo | MP4/MOV (MPEG-4 AVC/H.264) |
Stockage | 8 Go (interne) + carte Micro SD |
Construction et design
Esthétiquement, le Mavic Air a un air de famille avec le Mavic Pro, son frère ainé. Bien plus compact que celui-ci – qui battait déjà des records en la matière – il est livré dans un étui rigide facilitant son transport. Celui-ci ne prend guère plus de place qu’un appareil photo hybride et pourra facilement être transporté dans un sac à dos.
Il faudra toutefois l’accompagner de sa radiocommande, elle aussi facilement transportable. DJI a d’ailleurs eu la bonne idée de rendre les tiges des deux joysticks démontables afin de faciliter encore son transport, deux emplacements étant même prévu afin de les y loger.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, restons un peu sur la télécommande. Faite d’un plastique de qualité, elle bénéficie d’une construction irréprochable et nous l’avons trimballée sans ménagement pendant plusieurs semaines sans qu’elle ne soit le moins du monde endommagée. Pour fonctionner pleinement, elle doit être reliée à un smartphone grâce à un petit bout de câble. DJI en fournit trois exemplaires, chacun étant doté d’une prise différente (USB-C, Micro USB et Lightning)+.
Nous avons testé l’appareil avec de nombreux smartphones sans jamais rencontrer le moindre problème de compatibilité. Celui-ci fait office de console de pilotage et nécessite la présence de l’application gratuite DJI Go 4. Si officiellement les tablettes ne sont pas prises en charge, elles sont d’après nos tests compatibles avec la télécommande à condition d’acquérir un système de fixation supplémentaire, celui de base n’étant pas prévu pour cela. La batterie 2970 mAh de la télécommande peut au besoin recharger celle du smartphone tout en autorisant quelques heures de pilotage.
Des règles à respecter
On l’a vu plus haut, le drone est d’une grande compacité. Il bénéficie également d’une excellente construction et d’un poids très raisonnable, bien en-dessous de la barre des 800 grammes à partir de laquelle des normes et règles très strictes s’appliquent.
Cela ne veut pas dire que vous pouvez voler avec le Mavic Air comme bon vous semble et n’importe où, l’utilisation de drones de loisirs étant très sévèrement réglementée. Il est ainsi interdit de voler en agglomération, près d’un aéroport ou d’un aérodrome, d’un site sensible (centrale électrique, zones industrielles, etc) ou de survoler des propriétés privées sans autorisation. Interdiction totale de survoler des personnes (sauf pour un utilisateur professionnel qui peut avoir obtenu une dérogation auprès de l'administration de l'aviation civile). Cela reste valable lors d'un évènement privé comme un mariage ou une fête entre amis. Les zones interdites de survol sont clairement identifiées sur le site Géoportail édité par la Direction Nationale de l'Aviation Civile: nous ne saurions trop vous conseiller son étude avant de planifier un vol.
Dans les zones autorisées, une hauteur maximale est imposée : elle est par défaut de 150 mètres afin de ne pas mettre en danger les avions et ULM, mais peut être abaissée. Là aussi, Géoportail est votre amis et vous fournira tous les détails nécessaires. De toute façon, le Mavic Air refusera purement et simplement de décoller si vous tentez de le faire depuis une zone d’interdiction. Enfin… en théorie. En pratique, les zones d'interdictions implémentées par DJI sont conformes aux règles américaines, plus souples que les nôtres. Vous ne pourrez jamais décoller à proximité d'un aéroport / aérodrome ou d'une centrale nucléaire mais cela restera techniquement possible en agglomération. Nous vous déconseillons fortement de jouer à ce petit jeu, les forces de l'ordre ayant une tolérance zéro pour tout ce qui vole en ville et qui n'est pas explicitement autorisé.
Pour s’adonner aux joies simples du pilotage en vol, vous devrez donc vous rendre dans un hangar, un lieu désert (prairie, certaines plages du littoral), dans un club d’aéromodélisme ou dans un lieu clos (hangar, salle de sport) en ayant bien entendu obtenu l'autorisation du propriétaire des lieux.
Premier vol
La mise en service du Mavic Air n’est guère complexe et assez rapide : il suffit de retirer la cale de sécurité de la caméra et de la nacelle stabilisée puis de déplier ses bras. Une double pression sur l’interrupteur met l’appareil sous tension. Même procédure pour la télécommande, avec en plus la connexion du smartphone et le démarrage de l’application. L’opération est bouclée en moins de deux minutes. Mais avant de décollera nous ne saurions trop vous conseiller de lire attentivement le court guide de mise en route rapide et de ne pas hésiter à visualiser les tutoriels en ligne afin de bien assimiler le fonctionnement des joysticks de pilotage.
Le Mavic Air étant avant tout destiné aux amateurs, il est équipé d’un contrôleur de vol automatique qui vous évitera certains tracas. Le décollage s’effectue en effleurant une touche à l’écran, le drone étant capable de mémoriser avec exactitude son lieu de décollage afin d’y revenir automatiquement dès que l’on presse la touche « Return to Home ». Cette fonction est d’ailleurs impressionnante par sa précision, l’appareil revenant tout seul et se posant à quelques centimètre de son lieu de décollage initial, même s’il se trouve à quelques centaines de mètres !
Avant d’aborder l’aspect photo / vidéo, un mot sur l’autonomie. DJI annonce un temps de vol effectif de 21 minutes avec une batterie chargée à bloc en l’absence de vent. Dans les faits, nous avons pu faire voler le drone entre 15 et 20 minutes en vent modéré et lorsque la température ambiante est comprise entre 15 et 25°. Si le vent est plus fort ou la température plus basse (notamment à la montagne), l’autonomie chute de façon non négligeable. Le mode « sport » autorise un pilotage bien plus nerveux, mais réduit lui aussi l’autonomie.
Dans tous les cas, un mécanisme d’alarme est prévu lorsque la batterie passe sous les 30% de capacité, tout comme un retour automatique au lieu de décollage ou un atterrissage d’urgence sécurisé en cas de défaillance.
Prise de vues
Comme la plupart des drones de loisirs, la raison d’être du Mavic Air est de réaliser des photos et vidéos. Il dispose pour cela d’une nacelle stabilisée sur trois axes hébergeant une caméra construite autour d’un capteur 12 Mpxls mesurant 1/2,3’’ et d’un objectif 24 mm f/2,8. Cela ne vous parle pas trop ? Alors retenez simplement que le capteur est celui d’un smartphone et que l’objectif est conçu pour la photo de grand-angle. Cela tombe plutôt bien ,vu l’utilisation faite de l’appareil…
Lors des tests photos réalisés avec un smartphone, nous pestons souvent par la présence de bruit numérique lorsque la sensibilité ISO augment (généralement en cas de faible luminosité). Ici, ayons l’audace de dire que l’on s’en cogne un peu puisque les drones de loisirs sont interdits de vol dès que le soleil se couche, solutionnant de facto cette douloureuse question.
Le Mavic Air est capable de filmer en 4K 30 im/s. On aurait bien entendu préféré monter à 60 im/s afin de profiter de mouvements plus fluides lors des déplacements rapides, mais à l’usage les séquences produites sont convaincantes, notamment grâce à un débit binaire élevé (100 Mbps, pour les connaisseurs). On pourra toutefois réaliser des ralentis à 120 im/s à condition de se contenter de Full HD (ce qui n’est déjà pas si mal).
Précisons au passage qu’il est possible de streamer en direct le flux vidéo du drone sur YouTube ou Facebook en paramétrant l’application. Le stockage des fichiers s’effectue soit dans la mémoire interne de 8 Go, sur une carte micro SD. Dans ce cas, on optera au minimum pour une carte de type UHS-I classe 10.
Vidéo…
Le Mavic Air est doté de six automatismes de prises de vue (Fusée, Dronie, Cercle, Spirale, Astéroïde et Boomerang) regroupés sous l’appellation QuickShots. On ne les détaillera pas ici, le site web de DJI le faisant très bien. On s’attardera toutefois sur Astéroïde qui génère une vidéo démarrant sur un objet pour s’en éloigner à toute vitesse afin de créer une vue de type « petite planète ». Autre mode qui nous a tapé dans l’oeil, Boomerang capte une courte vidéo centrée sur un sujet en tournant autour de lui comme le ferait un boomerang.
La mise en oeuvre d’un effet QuickShot est d’une déconcertante simplicité puisqu’il suffit d’effleurer à l’écran le sujet central de la séquence puis de toucher le bouton « GO ». Le drone filmant dans certains modes à reculons (c’est par exemple le cas pour Boomerang), ses capteurs de proximité sont largement sollicités, afin de ne pas percuter un obstacle lors de la prise de vue. Le résultat est très convaincant et peut même justifier à lui seul l’achat d’un tel produit.
Citons aussi la présence de modes plus classiques comme le suivi d’un sujet en mouvement ou encore TapFly qui automatise le vol afin de se concentrer sur la prise de vue. Nettement plus originales, les commandes visuelles SmartCapture, déjà présentes sur le Mavic Pro, autorise le pilotage et l'exécution d'actions à l'aide de mouvement des mains ou des bras . On pourra par exemple réaliser une vidéo ou un selfie sans avoir à toucher la radiocommande, ce qui a nettement plus de swag…
…et photo au top !
Côté photo, le Mavic Air se défend plutôt très bien et produit des images de bonne qualité. On pourra opter pour le mode rafale, la création de panoramiques ou la prudes de vue HDR. Les amateurs de belles images pourront même débrayer quelques automatismes (sensibilité, correction d’exposition, etc) afin de laisser libre cours à leur créativité. A noter que l’enregistrement en Raw (équivalent numérique du négatif) est possible, ce qui autorisera de peaufiner ses photos en post- production.
Utiliser le Mavic Air est un véritable plaisir. L’aéronef est stable, résiste bien au vent et produit des images d’une remarquable stabilité. La portée théorique maximale est de 2 km, ce que nous n'avons pas vérifié puisque la législation stipule que le pilote doit toujours garder le drone à portée de vue. En revanche, la vitesse maxi théorique de 68,4 km/h est une réalité que nous avons pu vérifier.
Prix et disponibilité
Le Mavic Air est disponible depuis avril et il est décliné en deux packs se différenciant uniquement par les accessoires fournis. Le premier (849 €) comprend le drone, quatre protections d’hélice, une radio-commande (et ses câbles), un étui semi-rigide ainsi qu’un chargeur. Financièrement nettement plus intéressante, la déclinaison Fly More reprend le pack de base en lui ajoutant deux batteries, un chargeur multi-batteries (quatre en même temps), un sac de transport, un câble allume-cigare, quatre paires d’hélices de rechange et un adaptateur pour batterie externe. Il faut débourser 1049 € pour l’acquérir en France, nettement moins en passant par GearBest . Mais il faudra alors être patient (de une à trois semaines de livraison) et de prendre le risque de payer les frais de douane.
Compact, assez simple à piloter et plein de ressources, le Mavic Air est une incontestable réussite. Il bénéficie d'une excellente qualité de fabrication et d'une construction solide. Il est de plus assez compact pour vous suivre en déplacement sans encombrer outre-mesure un sac à dos.
On aime ses modes de prise de vue automatiques (mention spéciale pour Astéroïde), la qualité des photos qu'il produit ainsi que son étonnante résistance face aux rafales de vent malgré sa petite taille.
Les automatismes de prise de vue peuvent être débrayés et on accède à une palette de réglages avancés qui devraient satisfaire les amateurs de belles images. Ceux-ci pourront générer des vues panoramiques automatiquement. L'autonomie en vol tourne autour d'une vingtaine de minutes : c'est un poil juste, mais il est malheureusement difficile de faire mieux sur un produit de cette taille compte-tenu des . On n'hésitera pas à s'armer d'une ou de deux batteries supplémentaires afin de prolonger le plaisir.
Seul véritable regret, l'application Android n'est pas traduite en français et il faudra donc maitriser l'anglais (ou le mandarin) pour l'utiliser. A moins d'investir dans un iPhone pour bénéficier de la VF...
- Qualité des images produites
- Modes vidéo QuickShot
- Simplicité de prise en main
- Automatismes de pilotage
- Compacité permettant de l'emmener partout
- Application Android non traduite en français (alors que la version iOS l'est)
- Autonomie un peu juste