Test GeForce RTX 3050 : le ray-tracing et le DLSS à moins de 300 euros, c’est possible ?

Notre avis

Nous sommes en 2022, et NVIDIA couvre désormais tous les segments du marché des cartes graphiques de bureau avec son portefeuille de produits allant de la GeForce RTX 3090 (Ti) à la GeForce RTX 3060. Tous ? Non ! L'entrée de gamme est encore peuplée d’irréductibles GeForce GTX 10/16 Series qui résistent encore et toujours, et la vie n'est pas facile tous les jours pour ces garnisons de joueurs obligés de réduire drastiquement les paramètres graphiques de leur jeu préféré pour espérer atteindre la barre des 60 FPS constants en Full HD. C'est ici que la GeForce RTX 3050 prend tout son sens : cette carte vient remplacer les GTX 1060 et 1660 vieillissantes et qui ne sont plus aptes à faire tourner les jeux AAA récents de manière décente en 1080p, avec en bonus la prise en charge du ray-tracing et du DLSS.

NVIDIA GeForce RTX 3050 – Crédit : Igor's Lab

En plus de compléter par le bas son catalogue, cette nouvelle carte graphique permet à NVIDIA de concurrencer (sans grande difficulté) la Radeon RX 6500 XT qui vient de faire son apparition chez AMD. Ses caractéristiques techniques ont été soigneusement définies pour qu'elle se montre assez puissante pour jouer de manière convenable en Full HD avec n'importe quel jeu, tout en conservant un prix public conseillé alléchant en ces temps de pénuries de GPU (entre autres).

En pratique, le constructeur a donc choisi d'utiliser un GPU GA106, le même que celui de la RTX 3060, mais avec une grosse partie des transistors désactivés. La RTX 3050 embarque par ailleurs 8 Go de mémoire GDDR6 : NVIDIA ne fait pas ici la même erreur qu'AMD avec sa RX 6500 XT dotée de seulement 4 Go de VRAM. On peut même espérer gouter au jeu en QHD (1440p) avec cette carte, mais il faudra forcément faire de grosses concessions côté réglages graphiques.

NVIDIA GeForce RTX 3050 – Crédit : Igor's Lab

NVIDIA a choisi, comme c'est souvent le cas avec ses produits d'entrée de gamme, de ne pas proposer de versions Founders Edition de sa RTX 3050, se limitant à fournir à ses différents partenaires un design de référence. Nous devions recevoir un modèle de chez Gigabyte pour réaliser le test de cette GeForce RTX, mais un contretemps a retardé son arrivée dans notre labo. Il nous a donc fallu nous tourner vers notre confrère Igor Wallossek de chez Igor's Labs pour réaliser les tests qui vont suivre, à partir d'un modèle de chez Palit, une RTX 3050 Dual OC 8Go. Modèle overclocké d'usine, cette RTX 3050 est affichée à un prix public conseillé supérieur aux 279 euros annoncés par NVIDIA, mais il est inutile de vous rappeler que ces tarifs sont tout à fait théoriques et qu'il est de toute façon actuellement impossible de trouver n'importe quelle carte graphique affichée à son prix public conseillé…

Fiche technique de la GeForce RTX 3050 de NVIDIA

Le constructeur utilise un chipset Ampere GA106 identique à celui de la RTX 3060, toujours gravé en 8 nm par Samsung, mais avec quelques parties désactivées. Le nombre de Streaming Multiprocessors passe ainsi de 28 à 20, soit une réduction de 3584 à 2560 coeurs. Le nombre de Tensor Cores et de RT Cores diminue également, passante de respectivement 112 et 28 unités sur la RTX 3060 à “seulement” 80 et 20 unités. En résumé, c'est un Graphics Processing Clusters complet que NVIDIA a désactivé sur le GPU de sa GeForce RTX 3050. En contrepartie, la fréquence de base grimpe un peu, atteignant 1552 MHz.

Le GPU de la GeForce RTX 3050 – Crédit : Igor's Lab

La RTX 3050 possède quatre contrôleurs VRAM (contre six sur un GA106 complet) et embarque 8 Go de mémoire GDDR6 (14 Gbps), ce qui donne une bande passante totale atteignant 224 Go/s avec un bus 128-bit. On est ici aussi en dessous d'une RTX 3060 et ses 360 Go/s, mais largement au-dessus de la RX 6500XT dont les 4 Go de GDDR6 n'offrent une bande passante que de 144 Go/s ; les deux cartes graphiques ne jouent visiblement pas dans la même catégorie…

Le TDP de cette carte graphique est logiquement moins élevé que celui de la RTX 3060 : avec 130W annoncés, l'unique connecteur d'alimentation PCI-Express 8-pins sera largement suffisant pour faire fonctionner la RTX 3050. Celle-ci bénéficie bien entendu de toutes les technologies propres aux GPU de la gamme Ampere, Resizeable BAR compris. Les RT Cores de deuxième génération et les Tensor Cores de troisième génération offrent le support du ray-tracing et du DLSS, et les fonctionnalités NVIDIA Reflex, NVIDIA Image Scaling et NVIDIA Broadcast sont de la partie. Compatible DirectX 12 Ultimate, la RTX 3050 supporte par ailleurs le Variable Rate Shading. Elle sera en revanche limitée en matière de minage de cryptomonnaie, modèle Lite Hash Rate oblige, même si certains programmes permettent désormais de passer partiellement outre cette limitation. La carte de Palit possède une sortie HDMI 2.1 et trois sorties DisplayPort, ce qui devrait être le cas de quasiment tous les autres modèles de RTX 3050. Enfin, le GPU est capable de décoder matériellement un flux AV1.

Le PCB de la GeForce RTX 3050 – Crédit : Igor's Lab

Au format dual-slot, la carte de Palit est plutôt compacte avec des dimensions de 24,4 x 11,5 cm, pour un poids très raisonnable de 555 grammes sur la balance. Le PCB est réellement petit puisqu'il dépasse à peine de l'extrémité du port PCI-Express 16x ! On notera au passage que tous les emplacements pour les composants montés en surface ne sont pas utilisés : Palit semble avoir réutilisé le PCB de sa RTX 3060 Dual OC en allégeant légèrement l'étage d'alimentation. Ce modèle overclocké d'usine bénéficie d'une fréquence Boost légèrement plus élevée que sur le modèle de référence (1822 MHz), le reste des caractéristiques respectant en revanche les recommandations de NVIDIA.

Les performances en Full HD

Les mesures de performances ont été réalisées en laboratoire sur une plateforme standardisée, regroupant des composants haut de gamme : un processeur AMD Ryzen 9 5900X overclocké (PBO + 500 MHz), une carte mère MSI MEG X570 Godlike, deux barrettes de 16 Go de mémoire DDR4-4000 Corsair Vengeance RGB Pro (CL18-22-22-42), un SSD Gigabyte Aorus NVMe Gen4de 2 To, un deuxième SSD Corsair MP400 de 2 To, une alimentation Be Quiet Dark Power Pro 12 1200W ainsi qu'un boîtier Raijintek Paean et un écran BenQ PD3220U. Le refroidissement est confié à un système de watercoling composé d’un Alphacool Eiswolf (modifié) et d’un Eisblock XPX Pro, avec de la pâte thermique Thermal Grizzly Kryonaut.

La RTX 3050 de Palit a été opposée à quelques modèles actuels et de la gamme précédente de chez AMD et NVIDIA. Le panel de test se compose de dix jeux récents, sept utilisant l'API DirectX 12 (Borderlands 3, Horizon Zero Dawn, Marvel's Avenger, Metro Exodus Enhanced Edition, Necromunda, Shadow of the Tomb Raider, Watch Dogs Legion) et trois l'API Vulkan (Ghost Recon Breakpoint, Wolfenstein Youngblood, World War Z). Les tests ont été réalisés en Full HD, avec les réglages graphiques poussés au maximum.

GeForce RTX 3050 performances moyennes

La différence de performances moyennes entre la RTX 3060 et la RTX 3050 atteint 27%, ce qui est quasiment proportionnel à la différence en termes d'unités de calcul entre ces deux cartes graphiques. Les FPS minimum baissent également de 25% environ entre la RTX 3060 et la RTX 3050, mais la carte se montre suffisamment puissante pour rester au-dessus de la barre des 60 FPS (sur la moyenne des dix jeux de notre panel).

Autrement dit, les performances réelles sont en accord avec les prétentions de la carte graphique et les annonces de NVIDIA, à savoir la possibilité de jouer en Full HD aux jeux récents avec les paramètres graphiques au maximum, le tout avec un framerate correct. Du côté de la concurrence, la RX 6600 est sans surprise plus rapide (mais aussi largement plus chère), et la RX 6500XT est totalement dépassée. Et il reste même une petite place entre les RTX 3050 et RTX 3060 pour une hypothétique GeForce RTX 3050 Ti…

GeForce RTX 3050 – Borderlands 3

Dans Borderlands 3, les GeForce sont historiquement en difficulté face aux Radeon, et c'est donc aussi le cas de la RTX 3050. Elle échoue à atteindre la barre des 60 FPS de moyenne, et chute même sous les 45 FPS par moment. Le jeu reste jouable, mais l'écart avec la RX 6500XT est “relativement” faible compte tenu de l'écart entre ces deux cartes en termes de caractéristiques techniques. Pour conserver un minimum de 60 FPS dans ce jeu, il faudra plutôt vous orienter vers une RTX 3060, ou diminuer les paramètres graphiques.

GeForce RTX 3050 – Ghost Recon Breakpoint

Les GeForce, RTX 3050 comprise, sont déjà plus à l'aise dans Ghost Recon Breakpoint. La GeForce RTX 3050 parvient ici à maintenir un framerate supérieur à 60 FPS, contrairement à la RX 6500XT qui chute parfois en dessous. L'écart de performances avec la RTX 3060 est important, de l'ordre de 23%.

GeForce RTX 3050 – Horizon Zero Dawn

Même si la RTX 3050 affiche un framerate moyen de 72 FPS dans Horizon Zero Dawn, cette carte ne parvient pas à maintenir celui-ci au dessus des 60 FPS lors des scènes les plus lourdes. C'est bien entendu aussi le cas le RX 6500XT. L'écart avec la RTX 3060, qui elle arrive à dépasser cette barre des 60 images par seconde minimum, atteint 24%. Il sera donc peut-être judicieux de baisser d'un cran les réglages graphiques pour obtenir une expérience de jeu suffisante avec la nouvelle carte de NVIDIA.

GeForce RTX 3050 – Marvel's Avengers

L'écart entre la RTX 3050 et sa grande soeur atteint 26% dans Marvel's Avengers, et la petite dernière de chez NVIDIA atteint ici un framerate intéressant rendant le jeu parfaitement fluide. La RX 6500XT est assez loin derrière, avec des performances en retrait de 20% environ.

Consommation

La consommation au repos de la GeForce RTX 3050 est raisonnable, d'autant qu'une partie est à mettre au crédit de l'éclairage RGB du modèle de Palit. En jeu, on est autour des 130 watts quelle que soit la définition, avec toutefois une consommation légèrement supérieure en QHD qu'en FHD, la carte tournant alors au maximum de ses possibilités. On note tout de même que la consommation dépasse le TBP (la consommation totale de la carte) annoncé par NVIDIA dans certains cas tels que les calculs GPGPU ou le test de “torture”. L'explication est à chercher du côté des réglages choisis par Palit : le constructeur a en effet poussé la limite de consommation à 140 watts sur son modèle, le vBIOS autorisant par ailleurs le réglage manuel du TBP entre 100 watts et 150 watts. En pratique, le gain de performances est toutefois négligeable…

GeForce RTX 3050 – Consommation

Dans le détail, en jeu la RTX 3050 de Palit tire jusqu'à 2,4 ampères du port PCI-Express 16x (bien en dessous de la limite de 5,5A) pour alimenter une des phases de l'étage d'alimentation, les trois autres phases étant alimentées par le connecteur PCIe 8-pin. L'ensemble apparait donc très bien équilibré et largement en dessous des limites imposées par la norme PCI-Express. La fréquence Boost atteint 1980 MHz en jeu, mais se stabilise rapidement autour de 1850 MHz. Notons au passage que tout comme la RTX 3060, la GeForce RTX 3050 ne semble pas vraiment faite pour l'overclocking : il sera quasiment impossible d'augmenter la fréquence GPU de plus de 100 MHz, ce qui se traduit par une hausse de 60 MHz après la période de chauffe. Bien entendu, ces valeurs sont génériques et dépendront fortement du hasard, suivant la qualité du GPU installé.

Système de refroidissement

NVIDIA ne proposant pas de modèle Founders Edition de sa GeForce RTX 3050, le système de refroidissement et donc les nuisances sonores varient suivant le modèle testé. Dans le cas de la RTX 3050 Dual OC de Palit, on trouve un ventirad composé de deux ventilateurs de 90 mm avec 9 pales chacun, de six caloducs en cuivre nickelé et de plusieurs radiateurs. Le GPU et les puces de mémoire GDDR6 sont surmontés d'un dissipateur auquel sont reliés les caloducs, tandis que les composants de l'étage d'alimentation sont directement en contact avec trois des caloducs.

Le ventirad de la Palit GeForce RTX 3050 – Crédit : Igor's Lab

À l'arrière, la backplate en plastique ABS ne participe pas au refroidissement et ne sert qu'à renforcer l'assemblage du système de refroidissement avec le PCB, en plus de contribuer à l'esthétique générale de la carte.

NVIDIA GeForce RTX 3050 backplate – Crédit : Igor's Lab

Le système de refroidissement se montre plutôt efficace, mais son travail est facilité par le TBP raisonnable de la carte. Les nuisances sonores atteignent 34,1 dB(A) en jeu, ce qui est relativement silencieux. Les relevés de températures en jeu montrent un maximum de 49,6°C à l'arrière du PCB au niveau du GPU, mais les VRM grimpent tout de même jusqu'à 81,7°C. Même si cela parait élevé dans l'absolu, on reste sensiblement en dessous de ce que peuvent supporter ces composants : ici aussi, l'étage d'alimentation semble bien dimensionné au regard de la consommation du GPU et de la mémoire GDDR6.

Notre Verdict

La nouvelle GeForce RTX 3050 de NVIDIA se positionne sur le marché exactement à l'endroit annoncé par le constructeur : plus performante et plus efficace que les GeForce GTX 16 Series qu'elle remplace, avec la prise en charge du ray-tracing et du DLSS en bonus, tout en maintenant un prix public conseillé équivalent. Elle est parfaitement capable de faire tourner tous les jeux récents, AAA compris, en Full HD avec un framerate décent, voire quelques jeux en QHD (avec le DLSS activé) moyennant des concessions du côté des paramètres graphiques. Même les titres faisant appel au ray-tracing sont quasi-jouables, à la condition d'utiliser le DLSS. Il ne reste plus qu'à espérer que le prix public conseillé sera respecté et que les volumes disponibles à la vente seront conséquents.

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