Test Google Pixel 9a : un bon smartphone pour ceux qui cherchent l’essentiel

- Le design moins clivant
- Les performances très stables
- Le prix maitrisé
- L'écran bien calibré et très lumineux
- La très bonne autonomie
- La netteté des photos
- Les 7 années de mise à jour promises
- La légère surchauffe de la plate-forme quand elle est sollicitée
- Le bruit du zoom numérique en vidéo et en photo
- L'expérience audio sans relief ni innovation
- La recharge rapide vraiment lente
- La gomme magique audio limitée aux vidéos de moins de 1 minute
- L'obligation d'être abonné Google One pour certaines fonctions IA
- Les photos en soirée
10 mois après le Pixel 8a, Google revient sur le segment milieu de gamme avec le Pixel 9a. Proposé au même prix de son prédécesseur, ce nouveau Pixel en modernise la proposition, mais continue de faire quelques concessions pour justifier une différence de prix qui se creuse avec le Pixel 9. Ont-elles un impact fort ? Le rapport qualité-prix est-il bon ? Réponse dans ce test complet.
À l’image d’Apple, Google adopte une double stratégie sur le marché des smartphones. D’un côté des smartphones premium : les Pixel 9, Pixel 9 Pro, Pixel 9 Pro XL et Pixel 9 Pro Fold, par exemple. Et de l’autre côté une offre plus accessible, symbolisée ici par la gamme A. Le dernier-né de ces smartphones s’appelle le Pixel 9a. Il a été officialisé en mars 2025. Il succède au Pixel 8a, sorti en mai 2024. Soit moins d’un an avant.
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À l’image de l’iPhone 16e d’Apple, le Pixel 9a est peu ou prou une déclinaison allégée d’un modèle haut de gamme. Ici, la source d’inspiration est le Pixel 9. Bien sûr, qui dit « allégée » dit aussi quelques changements au niveau de la fiche technique. Photo, connectivité, recharge, RAM… les concessions concernent de nombreux domaines. Sont-elles importantes ? Qu’en est-il du rapport qualité-prix ? Nous répondons à ces questions (et bien d’autres) dans ce test complet.
Prix, disponibilité et concurrence
Le prix public conseillé du Pixel 9a démarre à 549 euros. Il n’y a donc aucune inflation vis-à-vis du Pixel 8a. Le smartphone se décline en deux configurations, avec 128 Go ou 256 Go de stockage. Comptez 60 euros pour passer d’une version à l’autre. Voici le prix des deux versions :
- 128 Go : 549 euros
- 256 Go : 609 euros
Notez que l’arrivée du Pixel 9a a conduit Google à baisser le prix du Pixel 8a de 100 euros. Ainsi, ce dernier est désormais vendu 449 euros et 509 euros. Parmi les concurrents directs du Pixel 9a, vous retrouvez le Galaxy A56 de chez Samsung, l’iPhone 16e d’Apple, le Xiaomi 14T, le Poco F7 Pro et le Redmi 14 Pro+ chez Xiaomi, le Reno13 chez Oppo, le OnePlus 13R, le Nothing Phone (2), le Honor 200 ou encore le Edge 50 de Motorola, sachant que certains de ces modèles seront logiquement bientôt remplacés.
Le Pixel 9a est officiel depuis le 19 mars 2025. Il sera disponible en France à partir du 14 avril 2025. Il est en vente aussi bien dans la boutique en ligne de Google que chez les revendeurs tiers : Darty, Boulanger, Fnac, etc. Il se décline en quatre coloris : noir, blanc « porcelaine », violet « iris » et rose « pivoine » que vous pouvez découvrir ici. Dans la boite, vous retrouvez le smartphone, un outil pour ouvrir le tiroir de la carte SIM et un câble USB-C vers USB-C.
Design et interface
Le Pixel 9a reprend la majorité des codes esthétiques de la gamme Pixel, notamment les Pixel 9. Mais, Google va ici plus loin dans la disparition du module photo. Déjà moins visible dans le Pixel 9 que dans le Pixel 8, ce bloc se fond désormais quasiment entièrement dans la coque du Pixel 9a. Il reste protubérant, mais de moins d’un millimètre. Pourtant, le Pixel 9a mesure la même épaisseur que le Pixel 8a : 8,9 mm.
Le Pixel 9a adopte une longueur et une largeur différente de celles du Pixel 9 et du Pixel 8a. Il est en effet un peu plus grand et un peu plus large que ces derniers. Ce qui va expliquer comment Google a réussi à améliorer la batterie (nous y reviendrons). Le Pixel 9a est donc plus grand… tout en étant plus léger ! En effet, il pèse 186 grammes contre 188 grammes pour le Pixel 8a et 198 grammes pour le Pixel 9.
La différence s’explique notamment par les matériaux utilisés : aluminium pour le cadre, verre minéral pour la protection d’écran (Gorilla Glass 3 précisément) et plastique pour le dos. Un dos mate agréable au toucher et qui ne retient pas les traces de doigt. Le Pixel 9a est certifié IP68 contre l’eau et la poussière, comme le Pixel 9. Le Pixel 8a n’était certifié « que » IP67.
À l’avant, nous retrouvons un écran de 6,3 pouces, soit 0,2 pouce de plus que le Pixel 8a. C’est la même diagonale que le Pixel 9. Les bordures de cet écran sont plus importantes que celles du Pixel 9 et des concurrents. Ce qui explique pourquoi le Pixel 9a est plus grand que le Pixel 9 avec un écran de taille identique. Le poinçon centré pour le capteur selfie et le lecteur d’empreinte digitale optique (et non ultrasonique) est toujours là. Les éléments techniques sur les tranches sont à la même place.
Côté logiciel, le Pixel 9a embarque naturellement Android en version 15. Sans surcouche supplémentaire. Et sans logiciel supplémentaire, hormis ceux développés en interne. Fitbit. Drive. Photos. Chrome. Gmail. Maps. Wallet. Play Store. Youtube. Etc. La liste est plutôt fournie et ressemble beaucoup à celle que vous retrouvez sur un iPhone. L’interface est assez simple à prendre en main, puisque Google n’ajoute pas à Android des logiciels supplémentaires.
Pour l’IA, Gemini est là pour vous servir, ainsi que les outils de retouche intégrés à Google Photos : la Gomme magique, Retouche magique, anti-flou automatique, etc. Certaines de ses fonctionnalités sont réservées aux abonnés Google One. Heureusement, la marque offre un an d’abonnement à ce service. Ensuite… il faut payer.
Google promet 7 mises à jour majeures d’Android sur le Pixel 9a, comme pour les Pixel précédents, sans compter les correctifs et les patchs de sécurité. Petite remarque amusante : le Pixel 9a profitera d’une version d’Android supplémentaire par rapport aux autres Pixel 9, ces derniers ayant été lancés sous Android 14.
Écran, performances et batterie
Entrons maintenant dans les tests techniques, en démarrant avec l’écran. La surface d’affichage n’est pas le seul changement apporté à la dalle du Pixel 9a. La luminosité est également en hausse. Google annonce que cet écran peut atteindre les 1800 nits sur l’ensemble de la dalle avec du contenu HDR et jusqu’à 2700 nits en pointe locale (contre 2000 nits auparavant). Nous ne sommes pas arrivés à atteindre ces chiffres, évidemment.
Mais, nous avons relevé une luminosité folle en mode manuel : presque 1200 nits avec du contenu SDR avec le profil colorimétrique naturel. En mode automatique et sous le soleil, cela peut monter plus haut. Côté couleur, justement, le calibrage est très bien maitrisé. Toujours en mode naturel, le Delta E moyen n’est que de 1,6, chaque couleur étant très proche de l’échantillon de référence. La température moyenne est de 6552°. Là encore, Google est proche de la perfection.
Pour le reste, pas de changement. La dalle est pOLED, offrant des taux de contraste infinis et une bonne maitrise de la consommation d’énergie. La définition est Full HD+ pour une résolution qui passe à 422 pixels par pouce. Le taux de rafraichissement maximal est de 120 Hz, avec deux positions uniquement (60 Hz ou 120 Hz). Classique. Notez que le 120 Hz n’est pas activé par défaut.
Sous le capot, nous retrouvons le Tensor G4 que nous avons testé avec le Pixel 9, accompagné ici aussi de 8 Go de mémoire vive. Ce composant, développé par Google, est optimisé pour l’intelligence artificielle et suffit largement pour les usages standard. Il est cependant loin d’égaler un processeur Qualcomm haut de gamme. Mais cela n’a jamais été le but de Google, même si cela coupe la marque d’un public d’utilisateurs experts et de joueurs.
Les performances du SoC sont donc bonnes, mais vous pouvez trouver mieux pour le même prix. Nous observons également une légère surchauffe quand le téléphone est très sollicité. Lors de tests très exigeants, certains points du châssis dépassent les 48°C, notamment la zone sous le module photo, où se trouve le SoC, et le cadre en aluminium. C’est un peu plus élevé que les concurrents. La stabilité des performances est bonne puisqu’elle se situe autour des 75%. Côté connectivité, nous retrouvons l’USB-C 3.2, le Bluetooth 5.3, le WiFi 6E tri-band et le NFC.
Pour alimenter cette plate-forme, Google a choisi une batterie lithium-ion de 5100 mAh. Cette capacité bénéficie d’une forte augmentation d’un peu plus de 600 mAh, obtenue grâce aux changements sur les dimensions observés précédemment. Le Pixel 9a se paie même le luxe de bénéficier d’une capacité de batterie supérieure à celle du Pixel 9. Voilà qui n’est pas banal.
Grâce à cette hausse de capacité et la bonne maitrise des performances, l’autonomie offerte par cette batterie est excellente. Le téléphone frôle les 24 heures d'utilisation standard continue. Soit 3 jours d'utilisation classique (réseaux sociaux, messagerie, localisation, streaming, etc.). Pour les gamers, l’autonomie du Pixel 9a varie entre 4 et 6 heures en fonction du jeu utilisé et des réglages des graphismes.
Une fois la batterie vidée, il faut passer à la case recharge. Dans ce domaine, le Pixel 9a n’est pas le meilleur de sa catégorie, loin de là. Il est compatible charge rapide 23 watts (certification Power Delivery 3.0) et charge sans 7,5 watts. Nous avons rechargé le Pixel 9a de 0 à 100 % en 1 heure et 45 minutes avec un chargeur USB-C de 45 watts. Voici nos mesures :
- 13 % en 10 min
- 34 % en 30 min
- 65 % en 60 min
- 92 % en 90 min
- 100 % en 115 min
Pour protéger la batterie, le Pixel 9a intègre deux fonctions : la charge limitée à 80 % (qui inclut le contournement de charge) et la charge programmée qui s’adapte aux habitudes de l’utilisateur. Android 15 intègre aussi un diagnostic pour tester sa batterie.
Photos, vidéo et audio
Côté photo, le Pixel 9a profite du même positionnement que le Pixel 8a : un fier module principal, avec de belles technologies embarquées, un module ultra grand-angle correct, mais sans plus, et un capteur selfie moins intéressant que celui des Pixel haut de gamme. Définition moins élevée. Objectif moins lumineux. Pixel moins large. Autofocus absent. Voici la configuration complète :
- Principal : capteur 48 MP, objectif ouvrant à f/1.7, autofocus Dual Pixel stabilisateur optique, taille du pixel à 0,8 micron.
- Ultra grand-angle : capteur 13 MP, objectif ouvrant à f/2.2, angle de vue 120°, taille du pixel à 1,12 micron, focale fixe
- Selfie : capteur 13 MP, objectif ouvrant à f/2.2, taille du pixel à 1,12 micron, focale fixe
Les photos produites par le Pixel 9a sont typiques d’un Pixel : des clichés fortement retravaillés après la prise de vue, notamment sur les portraits. La netteté, la luminosité, la balance des blancs, voire même la colorimétrie sont altérées par les algorithmes de Google. C’est à se demander où s’arrête la photographie et où commence la recomposition. Les effets bokeh par exemple sont presque trop précis pour sembler naturels : ce n’est pas l’ouverture de l’optique qui produit cet effet, mais un traitement en postproduction.
Les contre-jours sont bien gérés pour faire ressortir les détails malgré l’afflux direct de lumière. Mais les clichés restent plus sombres que certains concurrents. La colorimétrie des trois capteurs n’est pas identique. Le capteur principal opte pour une balance beaucoup plus neutre, tandis que le capteur ultra grand-angle va tirer vers le bleu et le capteur selfie vers le jaune. À titre de comparaison, ce n’est pas vraiment le cas chez Apple.
En journée, les photos sont impressionnantes de netteté, mais aussi de détail sur les textures. Nous le remarquons sur deux exercices. Premier exercice : le zoom lossless 2x, qui est de très bonne facture et qui apporte au Pixel 9a un mode macro artificiel. Le zoom numérique monte à 8x, mais il n’est pas vraiment conseillé de monter au-dessus de 5x, même en journée. Deuxième exercice : les portraits. Contrairement à certains smartphones asiatiques qui altèrent les visages, le Pixel 9a conserve le grain de la peau pour un résultat naturel… presque trop naturel. Une remarque qui s’applique au capteur principal, mais aussi au capteur selfie.
L’autofocus est rapide et précis. Les objets en mouvement sont figés dans l’instant. Nous pensons même que le Pixel 9a prend des photos par anticipation. Pour preuve, le Pixel 9a, comme les autres Pixel 9, active automatiquement le mode « photos animées » (ersatz des Live Photos d’Apple). L’algorithme va ensuite sélectionner le meilleur moment pour le convertir en photo. Vous pouvez bien évidemment changer ce choix manuellement. La nuit, le Pixel 9a montre certaines limites. Sans “vision de nuit” et dans la pénombre, les photos sont moins bonnes, même avec le capteur principal.
En vidéo, le Pixel 9a propose l’essentiel : 4K sur le capteur principal et Full HD sur les deux capteurs dorsaux, en 30 ou 60 images par seconde dans les deux définitions. Et le résultat est très correct avec les deux capteurs. Contrairement à la photographie, la colorimétrie entre les deux capteurs est homogène. Les résultats sont naturels, les couleurs sont respectées et la luminosité est bonne. La stabilisation optique est disponible en 4K et en Full HD. Et l’ultrastabilisation est bloquée en Full HD et 30 images par seconde.
Le zoom numérique monte à 3x avec le capteur ultra grand-angle et à 5x avec le capteur principal, pour des résultats corrects, mais où nous constatons du bruit, en journée et en soirée. La nuit, les lumières extérieures provoquent des reflets pas toujours gracieux sur les lentilles. Il est possible de réduire les bruits ambiants pour isoler la voix, quel que soit le mode de prise de vue. Il est possible de réduire le bruit ambiant en postproduction, mais uniquement sur des vidéos de moins d'une minute. Dommage.
Enfin, l’expérience audio offerte par le Pixel 9a est, à nouveau minimaliste et elle n’est pas très équilibrée. En effet, le Pixel 9a dispose de deux haut-parleurs : un principal et un caché dans l’écouteur téléphonique. La puissance proposée par ce duo est assez bas, même à 50 %. Pour pallier ce manque, chaque haut-parleur joue en partie la piste de l’autre. Mais les deux haut-parleurs ne sont pas aussi puissant l’un que l’autre.
En outre, leur signature audio n’est pas identique : le haut-parleur principal est plus clair que le secondaire. Ce qui a une incidence sur le niveau de détail offert sur certaines fréquences : si les médiums et les hauts médiums sont bien représentés, les basses sont faibles et les aigus sont perdus. Nous préférons largement utiliser des écouteurs en multimédia.
Alors, on achète ?
Le Pixel 9a répond à des besoins « basiques », mais il y répond bien. Il offre une bonne connectivité. Son écran est confortable pour tout type de contenu. Il est très bon pour les réseaux sociaux et les apps usuelles. Il excelle dans la photographie quotidienne. Et il peut même vous embarquer pour quelques aventures ludiques si le cœur vous en dit. Et ce pour un budget qui n’augmente pas, ce qui en fait un très bon rapport qualité-prix. En revanche, il n’ira pas plus loin. Vous êtes un photographe expert, un joueur averti ou un vidéaste amateur ? Le Pixel 9a va vous frustrer. Autant viser au-dessus, voir aller fureter chez une autre marque.
Le Pixel 9a est un smartphone qui ne s'adresse pas à tout le monde. Sa proposition est étriquée autant en audio, en multimédia qu'en photo. Cependant, tout ce qu'il fait, il le fait très bien. Et face à un iPhone 16e bien plus onéreux, il se révèle être un très bon rapport qualité-prix... à condition de ne pas lui en demander trop !
- Le design moins clivant
- Les performances très stables
- Le prix maitrisé
- L'écran bien calibré et très lumineux
- La très bonne autonomie
- La netteté des photos
- Les 7 années de mise à jour promises
- La légère surchauffe de la plate-forme quand elle est sollicitée
- Le bruit du zoom numérique en vidéo et en photo
- L'expérience audio sans relief ni innovation
- La recharge rapide vraiment lente
- La gomme magique audio limitée aux vidéos de moins de 1 minute
- L'obligation d'être abonné Google One pour certaines fonctions IA
- Les photos en soirée