Test Halo Infinite : retour flamboyant ou décevant pour le Master Chief ?
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- Un scénario convenu, mais efficace
- Le feeling "Halo" est là, et ça fait du bien
- Le grappin, le meilleur ajout de cet opus
- Un soupçon de RPG
- Le monde ouvert, la fausse bonne idée
- Des missions principales parfaitement rythmées
- Le multijoueur, la réussite absolue d'Halo Infinite
- Un gameplay aux petits oignons
- Cachez-moi ces microtransactions
- Commentaires
Après six années d’absence, le Major revient enfin dans un nouvel opus intitulé Halo Infinite. Et justement, après un report de sortie d’un an, jugé nécessaire tant par les fans que par le studio, qu’en est-il de cet épisode tant attendu ? Réponse dans notre test.
Voilà plus de six ans que les fans de Halo attendaient impatiemment le retour du Spartan 117, plus connu sous le nom de Master Chief. Six longues années de développement pour les équipes de 343 Industries, parasitées et complexifiées notamment par la pandémie actuelle de Covid-19. Mais en juillet 2021, le studio dévoile enfin les premiers extraits de gameplay d’un tout nouvel opus : Halo Infinite. Seulement, l’enthousiasme cède rapidement à l'inquiétude devant le rendu graphique du titre, atrocement daté et raté. Pour les joueurs, c’est la douche froide, surtout après les somptueux trailers diffusés par 343 Industries lors de l’E3.
Face à la grogne, Microsoft décide de reporter la sortie du titre d’un an. L’éditeur ne peut pas se permettre de rater le retour de sa mascotte. D’autant que le jeu sera accessible dès le jour du lancement sur le Xbox Game Pass. De quoi motiver un grand nombre de joueurs à s’abonner au service, à condition que le titre en vaille la peine. Grâce à Microsoft, nous avons pu poser nos mains sur une version review quasi définitive de la campagne solo du titre, qui pour rappel sort ce 8 décembre 2021 sur PC et consoles Xbox. Alors retour gagnant ou pas pour le Major ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que nous avons procédé à ce test sur un PC portable gaming équipé d'un Intel Core i7, d'une Nvidia RTX 2060 et de 16 Go de RAM avec une dalle Full HD en 240 Hz. Le jeu est certes gourmand, mais se veut plutôt bien optimisé. De fait, nous avons atteint sans peine les 90 FPS, à condition d'opter pour des réglages graphiques en faible et pour du 1080p. Quoi qu'il en soit, le jeu reste plaisant à l’œil, même dans cette configuration.
Un scénario convenu, mais efficace
Abordons tout d'abord et sans spoiler le scénario de ce Halo Infinite. Sans égaler la trame scénaristique de Halo 3, cette histoire centrée autour de la rédemption, de la vengeance et de l'héritage se laisse suivre avec plaisir, notamment grâce au nouveau trio formé par le Major, l'Arme (une nouvelle IA) et Echo 216, un pilote de l'USNC.
Le jeu s'impose comme la suite directe de Halo 5 : Guardians, l'action prenant place quelques instants seulement après la fin du précédent opus. L'USNC découvre un nouvel anneau non-répertorié : l'Halo Zeta. Cet anneau inconnu attire la convoitise des Parias, une faction composée de transfuges qui ont trahi l'empire Covenant.
Sans en dire davantage, disons que cet opus fera la joie des vétérans de la franchise, notamment grâce à de nombreuses références à des personnages et événements clés des épisodes précédents. À ce sujet, on regrettera justement l'absence de remise en contexte pour les nouveaux venus dans la saga, un bref récapitulatif des anciens opus, ou en tout cas d'Halo 5 : Guardians, n'aurait pas été du luxe.
Le feeling “Halo” est là, et ça fait du bien
Évoquons maintenant la force principale de ce Halo Infinite : son gameplay. Dès les premières minutes passées dans les bottes du Major, on retrouve nos automatismes. La Sainte Trinité de Halo, à savoir armes à feu, coup de crosse et grenades, fait toujours mouche et le fun est rapidement au rendez-vous. On sprinte, on tire pour détruire le bouclier de l'adversaire, on lui fonce dessus pour asséner un coup de mêlée fatal et on envoie quelques grenades le temps de récupérer un peu de protection.
Néanmoins, ce trio classique de la saga est très vite complété par un ajout de poids : le grappin. S'imposant d'emblée comme la meilleure trouvaille de cet opus, cet accessoire se révèle diablement efficace et jouissif à l'usage. Il offre de nombreuses possibilités, défensives comme offensives. On l'utilisera bien entendu pour prendre de la hauteur et obtenir l'ascendant sur ses ennemis, comme d'un excellent outil de fuite lorsque la situation commence à tourner à vinaigre.
Le grappin, le meilleur ajout de cet opus
Mais le plaisir s'en voit véritablement décuplé quand on commence à expérimenter avec le grappin. L'accessoire vous permettra notamment d'attraper à distance des armes ou des bonbonnes explosives. Une fois amélioré, il se transforme en tazer, capable de paralyser les ennemis touchés par le câble. Ne vous reste plus qu'à vous projeter sur votre cible immobile pour lui coller une bonne mandale dans les gencives comme seul le Major en a le secret.
D'autant que les développeurs de 343 Industries ont eu la bonne idée d'adapter le level design en conséquence. Ainsi, les différentes arènes offrent une verticalité bienvenue dans la saga. Une fois les mécaniques du grappin correctement appréhendées, on se surprend à virevolter dans tous les sens pour échapper aux balles et se repositionner pour obtenir un meilleur angle de tir. Vous l'aurez compris, le grappin participe grandement au dynamisme des combats de ce Halo Infinite.
Un soupçon de RPG
Au gré de votre avancée dans la campagne, le Spartan obtiendra d'autres capacités, comme le capteur de signaux, utile pour détecter les adversaires à travers les murs, ou encore le mur portatif, qui comme son nom l'indique, offrira une couverture de fortune au Major. Comme dit plus haut, le joueur pourra améliorer ses différents outils, notamment grâce à l'obtention de modules Spartan, les points de compétences du jeu si vous préférez.
À l'image de ce que proposait Ubisoft sur Assassin's Creed Origins, Odyssey et Valhalla, le studio a choisi d'injecter une petite dose de RPG dans Halo Infinite. En effet, le joueur pourra obtenir des modules Spartan, des points de compétences qu'il pourra attribuer pour améliorer les capacités du Major. Réduction du temps de récupération du grappin, augmentation de la capacité du bouclier énergétique ou de la résistance du mur portatif, nombre de charges de capteur de signaux à disposition, à vous de développer votre Spartan comme vous l'entendez. Si ce système n'est en rien révolutionnaire, il a le mérite d'offrir plus de liberté aux joueurs dans leur approche du titre.
Le monde ouvert, la fausse bonne idée
Il faudra rajouter à cela une toute nouvelle composante, révolutionnaire pour la saga : le passage en monde ouvert. Jusqu'alors, Halo s'était bien gardé de céder à cette mode, devenue depuis un incontournable de l'industrie vidéoludique. Halo était toujours synonyme de campagnes linéaires certes, mais parfaitement rythmées, sachant jongler habilement entre séquences d'actions intenses et moments plus posés pour dérouler l'intrigue.
Mais cette fois-ci, le studio a décidé de changer de cap et d'opter pour l'open world. Les joueurs pourront donc arpenter une vaste zone, en l'occurrence la surface du Halo Zeta. L'occasion pour les artistes de 343 Industries de se faire plaisir en nous livrant des panoramas de toute beauté, comme vous pouvez le constater sur les captures présentes dans ce test. Et, monde ouvert oblige, ce Halo Infinite fait la part belle à l'exploration et aux missions annexes. Depuis la carte, le joueur pourra donc prendre part à une multitude d'activités secondaires.
On y trouvera par exemple :
- Des avant-postes de l'USNC à libérer pour obtenir de nouveaux points de réapprovisionnement et de voyage rapide
- Des cibles prioritaires Parias à éliminer pour acquérir des versions d'armes alternatives
- Des donjons ennemis à visiter et à réduire en poussière
- Des caches de modules Spartan dissimulées un peu partout pour obtenir des points de compétences supplémentaires
- Des escouades de l'USNC en difficulté à sauver
- Des casiers Mjolnir à ouvrir pour débloquer des cosmétiques (armures, teintes, etc.) pour le mode multijoueur
- Des tours de propagande Parias à détruire
- Des artefacts Forunner à scanner pour débloquer des fichiers audio et en apprendre plus sur le lore du jeu
- Des crânes, qui permettent d'appliquer des modificateurs de gameplay
Toutes ces activités vous permettent de gagner des points de bravoure, utilisés pour augmenter le nombre d'armes et de véhicules accessibles depuis les avant-postes libérés. Mais, puisqu'il y a un mais, la répétitivité pointe très vite le bout de son nez. Ces missions annexes ne sont pas scénarisées et s'imposent davantage comme un prétexte pour aller dessouder du Parias par paquets de dix.
Pire encore, la progression sur l'Halo Zeta s'avère pénible par moment. Faute de pouvoir appeler un véhicule à n'importe quel endroit de la carte, on se retrouve régulièrement à devoir faire de longs trajets à pied entre chaque objectif. Bien entendu, le grappin rend la tâche moins fastidieuse, mais il est toujours embêtant de voir à quel point le monde ouvert peut nuire au rythme du jeu.
Et si la direction artistique reste sublime au demeurant, on ne peut que constater le manque criant de vie sur cet anneau. À l'inverse de ce que laissait présager le premier trailer de l'E3 2018 (visible ci-dessous), aucune forme de vie extraterrestre (hormis les Parias) ne vient apporter cette touche organique, qui permet justement de se démarquer des mondes ouverts lambdas. N'est pas Rockstar qui veut malheureusement.
En résumé, le monde ouvert n'apporte que très peu à la saga, d'autant qu'il est tout à fait possible de terminer la quête principale sans avoir complété ces quêtes annexes, en difficulté Normal en tout cas. En Héroïque ou Légendaire, vous n'aurez pas d'autres choix que de passer du temps dans cet open-world, ne serait-ce que pour récupérer les modules Spartan pour améliorer les capacités du Major et augmenter vos chances de survie face aux boss et aux combats acharnés de la campagne. On espère toutefois que l'ajout du mode coopération, prévu après mai 2022, rendra l'exploration de l'Halo Zeta bien plus fun, à défaut d'être originale.
Des missions principales parfaitement rythmées
De fait, les moins patients et les moins complétistes d'entre vous délaisseront rapidement ces quêtes secondaires pour se concentrer sur les missions principales, bien plus rythmées, épiques et variées. Sur ce point, Halo Infinite offre de grands moments de bravoure, soutenus par des cinématiques de toute beauté et parfaitement animées.
Fait plutôt paradoxal, la majorité des missions principales se déroule en intérieur dans des structures Forerunner. Ainsi, la campagne ne nous invite que très peu à explorer la surface de l'anneau (excepté une mission interminable où le Major doit activer quatre tours situées aux quatre coins de la map).
Et c'est justement dans ce domaine, à savoir ces niveaux linéaires et scriptés, qu'Halo Infinite s'en sort le mieux. Le level design de chaque niveau est bien pensé, les affrontements toujours aussi nerveux et exigeants, tandis que les combats de boss offrent un sérieux challenge, surtout dans les niveaux de difficulté les plus élevés. Et que dire de la direction artistique, qui rend un vibrant hommage au travail de Bungie effectué sur les premiers épisodes.
On en prend plein les yeux et aussi les oreilles, grâce à un mixage audio de qualité. Que ce soit le fusil d'assaut emblématique de la série, le Needler, le Déchiqueteur, l'Empaleur ou le mythique Sniper SRS99, la vingtaine d'armes à disposition fait son petit effet et offre d'excellentes sensations. Mention spéciale à la version française du titre, d'excellente facture et interprétée avec brio par les comédiens et comédiennes, David Krüger en tête, la voix française du Master Chief depuis plus de quinze ans maintenant.
Halo Infinite devait s'imposer comme l'épisode du renouveau, matérialisé par cette adoption de l'open-world. Finalement, c'est bien sur cet aspect qu'il déçoit le plus, le titre ne brillant plus jamais dans ce qu'il sait faire de mieux : une campagne linéaire menée tambour battant. Mais heureusement pour lui, le volet multijoueur rattrape sans peine les erreurs de jeunesse de cette nouvelle formule.
Le multijoueur, la réussite absolue d'Halo Infinite
Comme vous le savez peut-être, Microsoft avait une surprise de taille pour les fans à l'occasion du 20e anniversaire de la franchise et de la Xbox. En effet, le constructeur a annoncé ce 15 novembre 2021 le lancement immédiat de la bêta multijoueur d'Halo Infinite. Une excellente nouvelle pour des millions de joueurs, d'autant que le jeu sera free-to-play et donc accessible à tous à condition d'avoir un PC ou une Xbox One, une Xbox Series X ou Series S.
À l'heure des Battle Royale comme Apex Legends, Fortnite ou encore Call of Duty : Warzone, Halo Infinite débarque sur le marché avec une proposition bien différente : des affrontements nerveux, tactiques et compétitifs en 4 vs 4 et 12 vs 12. Un pari risqué en soi. D'autant qu'en optant pour ce modèle, la saga s'ouvre à un plus grand nombre. Et fort heureusement, le titre n'oublie pas d'accueillir les nouveaux venus comme il se doit avec l'Académie Spartan. Ici, les novices pourront appréhender les commandes, tester les armes et les déplacements et découvrir la dizaine de cartes disponibles actuellement face à des bots. Une excellente façon de découvrir en douceur les rouages du jeu, avant de se frotter à des joueurs humains.
Un gameplay aux petits oignons
Côté gameplay, on retrouve l'identité Halo : des déplacements plus lents qu'à l'accoutumée, une pesanteur exacerbée et ses affrontements en deux étapes : destruction du bouclier de l'adversaire et mise à mort (en visant la tête pour plus d'efficacité). Pour ce faire, les joueurs pourront compter sur le triangle d'or d'Halo, à savoir les armes, la mêlée et les grenades. Toutefois, les modules récupérables sur le terrain viennent apporter une tout autre dimension aux combats.
Du lance-grappin en passant par l'invisibilité, le capteur de signaux, le mur portatif ou encore l'armure, ces bonus se veulent surpuissants et peuvent retourner l'issue d'une rixe. Le Répulseur, par exemple, permettra de repousser violemment tout ce qui se dresse devant le joueur, que ce soit des grenades, un Warthog rempli d'ennemis, ou même l'obus énergétique d'une Apparition (il faudra avoir de bons réflexes).
Bien entendu, on retrouve également sur la map des points d'apparition d'armes lourdes, de grenades spéciales et d'équipements, histoire de varier les plaisirs et créer des zones de rencontre. Malgré tout, les joueurs les moins alertes pourront compter sur l'équipement standard fusil d'assaut/magnum, particulièrement efficace.
Et évidemment, la dizaine de cartes disponibles et les différents modes jeux, comme le Capture du Drapeau, Crâne, Domination ou Assassin, rendent parfaitement honneur à ce gameplay rodé. Le level design général est parfaitement équilibré, offrant à la fois des couloirs étriqués, parfaits pour faire le ménage à coup de grenades, et de grandes lignes pour les armes à longue portée. Ceux qui aiment analyser leurs plus belles actions pourront se jeter sur le mode Cinéma, qui permet de revoir toutes ses parties tout en variant les angles de vues à l'envie.
Cachez-moi ces microtransactions
Impossible toutefois de conclure cette revue du mode multijoueur sans évoquer davantage le free-to-play. À l'image des ténors du genre, Halo Infinite cède aussi aux microtransactions, que ce soit via une boutique ou l'acquisition d'un pass saisonnier. Pas d'inquiétude toutefois, tous les contenus à débloquer sont uniquement d'ordre cosmétique (armures, skins d'armes, emotes, etc.).
De fait, rien ne vous empêche de vous en passer si frimer avec la plus belle armure n'est pas votre priorité. En revanche si c'est votre dada, il faudra composer avec un système de défis plutôt mal fichu, qui impose aux joueurs de jouer selon des critères bien précis (garder le drapeau en main plus tant de secondes, faire X tués au lance-roquette, etc.). Enfin, sachez que les tricheurs sont déjà présents sur le titre, même si le studio a récemment assuré faire son possible pour corriger la situation.
Halo Infinite devait marquer le renouveau de la franchise et le grand retour du Master Chief sur la scène vidéoludique. Sous certains aspects, il réussi son pari, en offrant une campagne solo de qualité, sublimée par des cinématiques de haute volée, un gameplay particulièrement efficace et un doublage soigné. Cependant, le jeu ne transforme pas l'essai avec sa dimension monde ouvert, qui se contente de proposer des missions annexes sans grand intérêt. En revanche, son mode multijoueur viendra réconcilier tout le monde, néophytes comme vétérans de la saga, et s'impose déjà comme le FPS compétitif à surveiller ces prochaines années.
- Une direction artistique de haute volée
- La BO emblématique de la série
- Des affrontements toujours aussi nerveux et intenses
- Une VF de grande qualité
- Un excellent sound-design
- Un mode multi prometteur
- Des quêtes annexes sans intérêt et répétitives
- Une certaine redondance dans les décors intérieurs, malgré leur beauté
- La triche déjà présente sur le mode multijoueur
- Les prix pratiqués de la boutique
- Une durée de vie plutôt courte (10h30) si l'on oublie les missions secondaires