Test Honor 90 : un rapport qualité-prix nettement amélioré
- Le design plus affuté
- L'écran largement amélioré
- La puissance suffisante pour tous les usages
- L'excellente stabilité des performances
- La bonne autonomie en jeu
- La générosité de la configuration (RAM et stockage)
- Les très bonnes photos du capteur principal
- Les selfies très naturels
- La protubérance des modules photo
- L'absence de chargeur dans la boîte
- L'absence de technologie LTPO pour l'écran
- L'inutilité du mode nuit
- Le zoom numérique très brouillon au-delà du rapport 5x
- La partie audio minimaliste
- Le nombre trop faible de mises à jour d'Android promis
Moins d’un après le Honor 70, la marque chinoise Honor revient avec un nouveau modèle destiné au segment premium : le Honor 90. Doté d’une fiche technique mettant en avant un équilibre entre performance et endurance, le téléphone veut aller chercher le Pixel 7 dont il reprend le positionnement photo. Mais en frôlant les 600 euros, est-ce vraiment suffisant ? Réponse.
À la rentrée 2022, nous vous présentions le test complet du Honor 70, successeur du Honor 50. Modèle « milieu de gamme premium » positionné à 549 euros dans sa version la plus abordable, ce smartphone dispose d’une fiche technique équilibrée et d’un design efficace. Bien sûr, le bilan n’était pas parfait, avec quelques soucis sur l’audio, l’écran et la photo. Mais le rapport qualité-prix était très bon, notamment en comparaison de la concurrence directe, que ce soit Oppo, Vivo, OnePlus et même Nothing. Un an plus tard, Honor revient à la charge.
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Même segment. Même positionnement. Une proposition qui gagne en agressivité. L’accessibilité du produit est certes un peu moindre, puisqu’il n’existe plus qu’une seule configuration vendue en France. Mais elle est aussi plus complète, que ce soit au niveau de la RAM ou du stockage. En outre, la fiche technique a été mise à jour avec la promesse d’être plus endurant, plus puissant, plus lumineux et surtout plus musclé en photo afin de concurrencer le Pixel 7, l’un des meilleurs rapports qualité-prix de 2022. La promesse est-elle tenue ? Réponse dans ce test complet.
Prix et disponibilité
Le Honor 90 est vendu au prix public conseillé de 599 euros. Il n’existe qu’une seule version. Elle est pourvue de 12 Go de mémoire vive et de 512 Go de stockage. Le Honor 90 est positionné 50 euros au-dessus de son prédécesseur qui se déclinait en deux versions. Elles étaient proposées à 549 euros et 599 euros. Cependant, contrairement aux apparences, le Honor 90 est une meilleure affaire que le Honor 70, car ce dernier n’est pas aussi généreux en RAM et en stockage : la version à 599 euros n’inclut que 8 Go de RAM et 256 Go de stockage.
La concurrence du Honor 90 est cette année moins agressive. Oppo se retire de France. OnePlus l’accompagne logiquement. Realme a réduit la voilure. Vivo également. Toutes ces marques sont fortes sur les segments milieu de gamme compris entre 300 et 700 euros. Il n’y a donc pas de successeur aux Reno 8, Vivo V23, OnePlus Nord 2T et autre Realme GT Neo 3 cette année. Mais cela ne veut pas dire que le Honor 90 profite d’un boulevard pour autant.
Il y a quelques alternatives au Honor 90. Vous avez notamment le Pixel 7, lancé en France à partir de 649 euros, le Nothing Phone (1), vendu à 549 euros en version 12 Go de RAM, le Poco F5 Pro, vendu à 579 euros, le Galaxy A54 5G, proposé à 549 euros en version 512 Go (hors promo), ou encore l’iPhone SE 5G, commercialisé à partir de 559 euros. Le Nothing (2) aurait pu faire partie de cette sélection, mais il est positionné sur une tranche tarifaire vraiment différente.
Le Honor 90 est disponible à partir d’aujourd’hui (20 juillet 2023). Il se décline en trois coloris en France : noir, vert et blanc. Vous pouvez les découvrir ci-contre. Notre version test est la verte, qui peut apparaitre bleue selon les angles et la lumière. La coque de la version blanche est texturée. Et celle de la version noire est lisse et brillante. Petite déception à l’ouverture de la boîte : vous n’avez ni coque ni chargeur pour accompagner le smartphone. Le Honor 70 était livré avec ces deux accessoires. Il ne reste donc plus qu’un câble USB pour accompagner le mobile cette année.
Design
Le Honor 90 profite d’un design qui ne nous est pas inconnu. Il reprend en effet l’ergonomie du Honor 70 et du Honor 50, avec un double module photo circulaire qui forme un « 8 » stylisé. C’est un design qui répond dans les grandes lignes à la mode de ces deux dernières années. Huawei l’utilise sur la gamme Nova, Oppo la gamme A et les Reno, Realme dans la gamme C, Asus avec les derniers Zenfone, OnePlus dans les Nord, Vivo avec les Y. Même Nothing y adhère plus ou moins, même si la transparence de la coque rend ce détail moins… flagrant.
Ce sont donc dans les détails que nous devons chercher les différences physiques entre le Honor 90 et ses deux prédécesseurs (sans oublier les nombreux concurrents). Regardons d’abord à l’arrière du téléphone. Vous remarquez que les deux modules circulaires sont toujours ronds, mais la partie protégée par du verre minéral est ovale. Il y a un cerclage en métal brillant. Mais le verre est plus proéminent encore. C’est sur ce dernier que repose le téléphone, laissant craindre des microrayures qui vont avoir un impact sur la qualité des photos. En outre, le téléphone devient bancal : difficile d’écrire un SMS quand il est posé sur le dos.
Le flash LED est également différent. Sa forme circulaire ne change pas. Mais la partie centrale ne s’allume plus. Cela nous rappelle les smartphones de Meizu, comme le Meizu 16 ou le Meizu 17 par exemple (cela évoquera certainement des souvenirs à certains d’entre vous). Cependant, cette auréole lumineuse n’intègre pas uniquement un flash, mais aussi un capteur de luminosité pour faire la balance des blancs. Nous verrons dans la partie photo si cela améliore la colorimétrie des clichés.
Autre petite différence, les coins du Honor 90 sont légèrement plus arrondis. Le Honor 70 est plus « rectangulaire ». Les matériaux, en revanche, sont identiques. Nous retrouvons du polycarbonate sur les tranches et au dos, ainsi que du verre minéral pour protéger l’écran incurvé. Les éléments techniques sont également classiques : tiroir de SIM, micro principal, port USB-C et haut-parleur sur la tranche inférieure ; contrôle du volume et bouton de mise en marche sur la tranche de droite ; et micro secondaire pour la réduction de bruit active sur la tranche supérieure. Remarquez comment les tranches semblent fines. C’est grâce aux faces du téléphone qui sont incurvées.
Sur la façade avant, pas de surprise non plus. Le poinçon pour le capteur selfie est placé au centre de la bordure supérieure. Il souligne l’écouteur téléphonique, placé dans une fine et large ouverture que vous pouvez apercevoir entre le verre de l’écran et le plastique de la tranche. Un lecteur d’empreinte digitale situé sous l’écran (et plutôt efficace) vient parfaire cette configuration assez classique, mais efficace.
Écran
Restons en façade et étudions l’écran de plus près. Un écran qui a reçu des prix pour ses qualités. DxO Mark, par exemple, a donné une très bonne note à cet écran : 140 points, le positionnant en 1re position sur le segment des téléphones vendus entre 500 et 800 euros, à égalité avec le Pixel 7a, le Pixel 7 ou encore l’iPhone 14 Plus. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il est positionné à la 13e place et il n’est dépassé que par des téléphones plus onéreux : Magic5Pro, iPhone 14 Pro / Pro Max, Galaxy S23, Pixel 7 Pro ou encore P60 Pro.
Observons à notre tour les propriétés de cet écran. Tout d’abord, il s’agit d’une dalle AMOLED et non OLED comme avec le Honor 70. La technologie est proche théoriquement, mais il y a des différences. D’un côté, l’AMOLED consomme moins d’énergie et permet d’atteindre des taux de rafraichissement plus élevés. De l’autre, les taux de contraste seraient plus profonds avec l’OLED. Notre sonde n’est pas assez puissante pour observer une différence : nos mesures indiquent que l’écran AMOLED du Honor 90 offre aussi des taux de contraste infinis.
L’écran du Honor 90 est très légèrement plus grand. Il mesure 6,7 pouces contre 6,67 pouces pour le Honor 70. La différence n’est pas énorme à l’usage. De même pour le ratio : il reste 20/9e. En revanche, Honor a changé la définition de l’écran, passant d’un classique Full HD+ à une définition à mi-chemin entre le Full HD et Quad HD : 1200 pixels en largeur et 2665 pixels en hauteur. Conséquence directe : la résolution est améliorée. Elle passe de 395 pixels par pouce à 435 pixels par pouce. Même si cela n’est pas perceptible à l’œil nu, les images semblent plus nettes et les polices de caractère plus précises. Notez que, par défaut, la définition est légèrement inférieure à du Full HD+. Et que vous pouvez même baisser encore ce réglage pour augmenter l’autonomie.
L’augmentation de la résolution n’est cependant pas l’intérêt majeur de ce nouvel écran. Elle est éclipsée par deux autres améliorations qui ont un impact direct sur l’usage au quotidien. Première amélioration : les couleurs sont plus précises, notamment en mode naturel. Ce dernier est plus respectueux encore des couleurs avec un Delta E qui atteint 1,6 seulement (contre 1,9 précédemment) et une température moyenne à 6377°. Nous sommes proches du blanc parfait. Le mode vif reste quant à lui trop saturé, notamment au niveau des verts et des bleus.
Deuxième amélioration : la luminosité de la dalle. En théorie, elle serait capable de monter jusqu’à 1600 nits en local quand le téléphone est utilisé en plein jour, sous le soleil estival. Nous n’avons pas réussi à atteindre ce chiffre. En revanche, nous avons constaté qu’en mode automatique, la luminosité dépasse les 1000 nits. Et en mode manuel, elle dépasse les 500 nits quel que soit le mode de couleur. Nous avons atteint les 540 nits en mode naturel et 590 nits en mode vif. Le Honor 70 ne dépassait pas les 500 nits quel que soit le mode. Conséquence : le Honor 90 s’utilise plus facilement en extérieur.
Finissons l’étude de cet écran avec le taux de rafraichissement. Il ne bouge pas : 120 Hz au maximum. Par défaut, le Honor 90 est réglé sur le mode dynamique. Mais vous pouvez le fixer à 60 Hz ou à 120 Hz selon vos goûts et vos habitudes. Le mode dynamique n’offre pas toute la granularité d’un écran plus haut de gamme (notamment les écrans LTPO). Il va donc passer de 60 Hz à 120 Hz, en passant par 90 Hz. Nothing a adopté le LTPO cette année, avec le Phone (2). Cela aurait été bien que Honor l’adopte aussi.
Interface
Le Honor 90 fonctionne sur Magic OS 7.1, version de la ROM basée sur Android 13. Il s’agit de la même version que celle testée au premier semestre 2023 avec le Magic5 Pro et le Magic Vs. Il y a bien évidemment quelques modifications, notamment entre celle du Magic Vs et celle du Honor 90, compte tenu de la différence de form factor. Cependant, les applications présentes sont les mêmes. Et la très grande majorité des fonctionnalités et paramètres sont communs.
Vous retrouvez dans Magic OS 7.1 toute la brochette de réglage pour adapter l’interface à votre goût, notamment le fond d’écran, les icônes, le thème « magazine », ou encore le widget Allways-On. Vous pouvez même retrouver le tiroir des applications qui est désactivé par défaut (l’un des nombreux héritages d’EMUI). Vous retrouvez aussi l’assistant virtuel Yoyo, les gestes-raccourcis sur l’écran, le mode multifenêtre, ou encore Honor Connect, le système qui facilite la connexion du téléphone avec un MagicBook.
Côté application, Honor installe toujours par défaut beaucoup d’applications. Entre celles de Google, celles de Honor, celles nécessaires au système d’exploitation et les partenaires commerciaux (Swiftkey, WPS Office, Trip.com, TrainPal, Booking.com, Facebook, Netflix, TikTok ainsi que deux jeux freemium), il est vite difficile de s’y retrouver. C’est d’ailleurs l’un des gros défauts d’EMUI que Magic OS a conservé après la séparation entre Honor et Huawei. Et c’est dommage. Car l’interface gagnerait à être moins ostentatoire dans ce domaine.
Il y a, parmi toutes les applications installées par défaut, beaucoup de « boutiques ». Outre le Play Store, vous avez également My Honor (pour acheter des produits de la marque), l’App Market (alternative au Play Store), Thèmes (qui propose des habillages pour l’interface dont certaines sont payantes), sans parler de quelques-unes des applications tierces citées précédemment. Il y a comme une impression de vouloir faire payer l’utilisateur… Même si nous nous y attendons, c’est parfois moins flagrant chez les concurrents.
Parmi les nouveautés apportées à Magic OS 7.1, nous avons choisi d’évoquer dans ce test les montages vidéo instantanés. C’est un outil de montage extrêmement pratique qui s’appuie sur l’intelligence artificielle embarquée pour créer automatiquement des diaporamas. Cela ressemble beaucoup à ce que propose Apple dans iOS, c’est vrai. Et le fonctionnement est presque identique : vous choisissez vos photos et vos vidéos et vous appuyez sur un bouton. C’est hyper simple. Derrière, le logiciel va choisir les transitions, les effets et la musique d’ambiance.
Bien sûr, vous pouvez prendre entièrement la main sur l’outil pour confectionner vous-même la vidéo. Il vous faudra alors choisir les effets, la musique et les transitions. L’intérêt de le faire soi-même est de choisir le temps d’affichage de chaque photo : certaines sont plus intéressantes que d’autres. Mais vous y passez plus de temps… Autant le faire faire par un spécialiste, même si cela manque un peu de finesse, non ?
Finissons cette partie sur l’interface en évoquant la maintenance du système d’exploitation. Ici, Honor promet deux mises à jour majeures d’Android (soit Android 14 et Android 15) et trois ans de patch de sécurité. C’est un an de moins que le Magic5 Pro. Nous aurions préféré un support du Honor 90 plus long, que ce soit pour les patchs que les versions de l’OS.
Performances
Pour donner vie à cette interface, Honor a choisi une plate-forme très intéressante : le Snapdragon 7 Gen 1. Et plus précisément à une mouture spéciale appelée « Accelerated Edition ». Comprenez qu’elle est overclockée par Qualcomm. En comparaison de la version que vous retrouvez aujourd’hui dans le Xiaomi 13 Lite et le Razr 40 (dont nous publierons bientôt le test), le cœur principal passe d’une cadence de 2,4 GHz à 2,5 GHz. Cela suffit à apporter un petit « boost » de performance supplémentaire. Il est ici accompagné de 12 Go de RAM, extensibles grâce à la fonction RAM virtuelle.
Quelles sont les performances de cette plate-forme ? Elles sont plutôt bonnes. Nous sommes en effet face à un processeur milieu de gamme de très bonne facture, dont la puissance est, sans surprise, supérieure à celle d’un Snapdragon 778G+ par exemple. Elle est également la plupart du temps au-dessus de celle d’un Snapdragon 870, ce qui est de très bon augure. Et, dans certains tests, comme Geekbench par exemple, le Snapdragon 7 Gen 1 va chatouiller le Snapdragon 8 Gen 1. Cela est certainement dû à l’overclocking du CPU.
Bien sûr, il ne rivalise pas avec le Snapdragon 8 Gen 2, voire même le Snapdragon 8+ Gen 1 dans les tests graphiques, comme 3D Mark. Mais le Snapdragon 7 Gen 1 offre tout de même une fluidité largement suffisante pour les usages du quotidien. Vous pouvez même jouer avec ce smartphone. Ne vous attendez pas à une expérience gaming ultime, bien évidemment. Mais le Snapdragon 7 Gen 1 est largement suffisant pour faire tourner convenablement Genshin Impact, Diablo Immortal (avec quelques petits ralentissements quand même) et Honkai Star Rail.
En outre, la plate-forme hérite des atouts maîtres du Snapdragon 778G : une stabilité à toute épreuve et une bonne maîtrise de la température. Les stress tests montrent que le Honor 90 ne perd quasiment pas sa puissance quand il est fortement sollicité. Nous atteignons des scores supérieurs à 99 % à chaque itération. Côté température, la plate-forme ne surchauffe pas. Mais nous constatons que sa température globale est bloquée à 45°C. Certains cœurs vont monter légèrement au-dessus des 50°C. Nous avons vu bien pire, même récemment.
Autonomie & recharge
Parlons maintenant batterie. Parce qu’il faut bien de l’énergie pour donner vie à cette étonnante plate-forme. Le Honor 90 bénéficie ici aussi d’une amélioration : la capacité de la batterie passe de 4800 mAh à 5000 mAh. Soit une augmentation de 4 %. Cela peut paraitre peu. Mais nous n’allons pas nous plaindre, bien au contraire. D’autant qu’en atteignant les 5000 mAh, Honor devient l’un des meilleurs élèves sur cette gamme de prix, avec Samsung (et son A54) et Xiaomi (avec le Poco F5 Pro).
Étonnamment, cette augmentation de la capacité n’est pas synonyme d’une augmentation de l’autonomie. En effet, le Honor 70 parvenait à tenir 2 jours en usage standard, tandis que le Honor 90 tient un peu plus d’une journée et demie, selon nos tests avec les paramètres par défaut. L’augmentation de la puissance disponible et de la luminosité de l’écran y sont certainement pour quelque chose. Cette autonomie reste cependant confortable. Et le système offre suffisamment de réglages pour réduire encore la consommation d’énergie.
En jeu, le smartphone offre 6 heures d’autonomie continue pour les jeux gourmands (mais adaptés à un usage mobile), type Genshin Impact. Mais seulement avec les graphismes par défaut. Si vous optez pour les graphismes les plus fins (avec les ralentissements qui vont avec), l’autonomie tombe à 4 heures. Ce qui n’est pas si mal.
Une fois la batterie totalement déchargée, nous arrivons au moment fatidique où vous devez recharger le téléphone (ici uniquement en charge filaire, puisque le Honor 90 est incompatible avec la charge sans fil). Et là, l’ambiance n’est pas la même. Rappelons en effet que Honor a supprimé le chargeur de la boîte de son smartphone. Donc, vous ne disposez pas de la meilleure expérience possible avec les accessoires fournis. Comme avec Apple, Samsung ou encore Sony, vous devez vous équiper d’un autre chargeur.
À la rédaction, nous n’en manquons pas. Mais tous ne sont pas compatibles avec la charge rapide de Honor (qui monte ici jusqu’à 66 watts). Un chargeur Apple, par exemple, ne débloque pas la charge rapide. Avec ce dernier, vous rechargez entièrement le téléphone en deux grosses heures environ. C’est bien si vous êtes adepte de la charge nocturne. Mais si vous êtes pressé, il vaut mieux se tourner vers une autre solution.
Nous avons opté pour un chargeur Huawei (celui qui est livré avec notre fidèle P60 Pro). Et là, la charge rapide fonctionne (comme quoi, certains liens sont difficiles à couper). Avec ce dernier, vous rechargez entièrement le smartphone en une heure. Ce n’est pas le plus rapide, même à ce prix. Mais c’est loin d’être le plus long, c’est certain. Voici quelques étapes intermédiaires pour les plus pressés :
- 20 minutes : 43 %
- 30 minutes : 60 %
- 45 minutes : 80 %
- 50 minutes : 90 %
Bien sûr, Magic OS intègre quelques outils pour soigner la batterie et augmenter sa durée de vie. La charge intelligente, qui va caler le cycle de charge selon vos habitudes (parfait pour les charges nocturnes) et la charge limitée (appelée ici gestionnaire de batterie intelligent) qui ne va jamais charger complètement la batterie pour éviter de stresser les cellules. Il n’est en revanche pas possible de choisir entre charge rapide et charge lente. Mais la solution à ceci est simple : utiliser un adaptateur incompatible avec la charge rapide du téléphone…
Audio
Passons à la partie audio de ce test. Le Honor 90 ne présente aucune évolution par rapport au Honor 70. Il n’apporte donc aucune amélioration. Et c’est bien dommage. Et cela commence par l’expérience avec le haut-parleur situé sur la tranche inférieure. Le pauvre, il se sent bien seul, car il n’est pas accompagné d’une sortie secondaire. La concurrence est passée, depuis plusieurs années, sur une configuration stéréo (asymétrique, c’est vrai), alors que le Honor 90 doit se contenter d’un son mono. Pour une conversation en mains libres, ça suffit.
D’autant que les médiums sont plutôt bien gérés et les grésillements sont peu nombreux quand vous poussez le son au maximum. Mais pour d’autres usages, un deuxième haut-parleur n’aurait pas été superflu. Cette sortie mono offre peu de basses et les aigus sont faibles. Pour écouter de la musique, jouer à un jeu ou regarder un film, le mieux est évidemment de passer par un accessoire externe, filaire ou wireless. Ici, nous avons utilisé des Earbuds 2 Lite de la marque Honor. Ils sont pris en charge automatiquement par l’interface.
L’expérience audio du Honor 90 est minimaliste. Nous en voulons pour autre preuve deux petits manques. D’abord, il n’y a pas de micro dédié à la captation vidéo, alors que le Magic5 Pro en intègre un. Bien sûr, le prix n’est pas le même entre les deux téléphones. Mais un micro supplémentaire dans un téléphone qui se positionne justement sur le partage de vidéo viral, cela aurait du sens. Ensuite, il n’y a pas d’égaliseur complet ni de support du DTS-X comme sur d’autres modèles de la marque. Nous aurions bien aimé avoir la possibilité de donner un peu plus de tonus par exemple au profil audio par défaut, lequel est un peu plat, même avec de bons écouteurs.
Photo & Vidéo
Finissons ce test avec la photo, un exercice où le Honor 70 se révélait plutôt bon, même s'il exagérait la saturation de certaines couleurs. Comme son prédécesseur, le Honor 90 est pourvu de 4 capteurs dont voici les détails techniques :
- Principal : capteur 200 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.9, autofocus à détection de phase, taille du pixel à 0,56 micron
- Panorama : capteur 12 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, autofocus à mesure de contraste, angle de vue 112°
- Calcul des profondeurs : capteur 2 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4
- Selfie : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4, angle de vue 100°
Quelques remarques avant de commencer à parler de nos tests. D’abord, vous voyez apparaitre un nouveau capteur principal dont la définition passe à 200 mégapixels. Ce capteur est plus grand que le 54 mégapixels du Honor 70. Cela veut dire que l’agglomérat de seize pixels en un de ce nouveau composant est plus gros que la combinaison de quatre pixels en un du capteur principal du Honor 70, pour une définition identique.
Autre nouveauté, l’ultra grand-angle qui passe de 50 à 12 mégapixels, tout en conservant son autofocus. C’est la promesse de beaucoup de lumière tout en gardant le piqué dans les macros. En revanche, l’angle de vue baisse un peu. Enfin, le capteur selfie fait le chemin inverse, passant de 32 à 50 mégapixels et en gagnant un objectif grand-angle. Il gagne également la captation vidéo en 4K.
Côté logiciel, plusieurs nouveautés à signaler par rapport au Honor 70. En vidéo, le Honor 90 propose un mode vidéo bokeh et un mode HDR dédié. Bien sûr, il y a quelques restrictions que nous verrons. En photo, vous retrouvez une fonction « photo dynamique » directement inspirée des Live Photos d’Apple. Des photos que vous pouvez transformer en GIF animés pour habiller vos conversations. L’option s’active à partir d’un bouton de l’interface dans le mode photo principal.
Avec une telle configuration, les résultats offerts par le Honor 90 sont-ils bons ? La réponse est oui dans la plupart des situations. Avec le capteur principal, vous réalisez des photos naturelles et détaillées. Les couleurs sont parfois un peu saturées, c’est vrai. Et les contrastes sont très marqués. Le piqué est excellent, grâce à un autofocus précis et plutôt rapide, même si nous remarquons un léger flou. Grâce à ce contraste très prononcé, les contrejours sont bien équilibrés, avec de nombreux détails dans les ombres, malgré la présence du soleil. Attentions aux aberrations optiques qui peuvent gâcher un cliché.
En soirée, le capteur principal offre de bons clichés. Le mode nuit est rarement nécessaire. Et il est souvent inutile : vous ne verrez que rarement une différence entre le mode automatique et le mode nuit. Les seules situations où nous avons constaté une différence sont celles où une lumière artificielle est abondante : le mode nuit permet alors de contre-balancer et de rééquilibrer. Mais ce n’est pas toujours probant, car cela va dénaturer certaines couleurs.
Le capteur principal est évidemment en charge des portraits. L’interface vous propose deux longueurs focales : 23 mm et 46 mm (zoom 1x et zoom 2x). La seconde est la préférée des experts du portrait. Mais les résultats sont bons dans les deux cas : détourage précis, effet de flou bien maîtrisé, textures de la peau naturelles et nombreux détails. Et ce en journée ou en soirée. Il n’y a pas de lissage, mais, par défaut, de légers outils d’embellissement sont activés.
Le capteur principal reste en charge des zooms numériques. Le Honor 90 est capable de monter jusqu’au rapport 10x, comme précédemment. Avec le rapport 2x, les clichés conservent toutes les qualités observées en mode automatique. De jour, les résultats sont détaillés, précis et colorés. Vous perdez légèrement en grain en passant sur le zoom 5x. Mais les résultats bons. Avec le zoom 10x, le lissage est très prononcé sur les détails. Cela devient difficile à exploiter. En soirée, nous vous conseillons de ne pas dépasser le rapport 2x, le bruit étant omniprésent dès le rapport 5x. Et ici aussi, le mode nuit n’est pas probant.
Avec l’ultra grand-angle, vous avez également des résultats intéressants en journée. Comme avec le capteur principal, les couleurs sont saturées, mais le piqué est bon, grâce à l’autofocus dont il est équipé. Attention à ne pas trop zoomer dans la photo, car les textures deviennent moins naturelles et le grain devient grossier. Les distorsions sont plutôt bien gérées quand le sujet n’est pas trop proche de vous. Et les contrejours sont également équilibrés. En soirée, l’ultra grand-angle montre ses faiblesses. Les couleurs sont plus ternes. Les détails moins nets. Et malheureusement, le mode nuit n’améliore pas le résultat.
Puisqu’il est doté d’un autofocus, le module ultra grand-angle est en charge des macros (avec le mode dédié à retrouver à côté des modes vidéo). Un exercice où il s’avère bien meilleur qu’un vulgaire module 2 mégapixels dédié avec des résultats de bonne qualité. Parfois, il reste préférable d’utiliser le capteur principal avec le zoom 2x, parce que l’autofocus est de meilleure qualité. Vous pouvez même utiliser le mode « ouverture » et vous rapprocher de votre sujet, pour un très bon résultat. C’est notamment le cas en soirée, quand la lumière est moins généreuse et les conditions plus difficiles pour le capteur ultra grand-angle.
Le capteur selfie propose lui aussi de bonnes photos. Et la colorimétrie est plus sage qu’avec le capteur principal. Voilà une bonne nouvelle. Grâce à la nouvelle lentille, vous avez deux angles de vue : serré, pour un selfie, et large, pour un « groupfie » avec les amis. Cela manque peut-être un peu de lumière en soirée, mais c’est très détaillé. Attention, le bokeh, qui est désactivé par défaut, ne peut être activé avec le plan large. Attention, nous constatons une légère baisse de précision en soirée sur le capteur selfie.
En vidéo, le Honor 90 filme par défaut en 1080p à 30 images par seconde. Mais il est possible de monter soit en 4K (30 images par seconde maximum), soit à 60 images par seconde (en 1080p max). Le mode 4K est extrêmement restreint : il n’est ni possible d’activer les 60 images par seconde, ni les modes d’embellissement, ni le bokeh vidéo. Le zoom numérique monte jusqu’à 6x, mais nous vous conseillons de rester à 2x pour éviter le flou trop prononcé. Notez également que le mode vidéo ne propose pas de filmer avec l’ultra grand-angle, ce qui est pourtant possible en mode multividéo. Cependant, compte tenu de la différence de colorimétrie entre les deux capteurs, restreindre ce mode au seul capteur principal est une bonne idée…
Conclusion
Le Honor 90 joue autant la carte de la continuité que celle de la montée en gamme. D’un côté, le smartphone conserve le design et le positionnement de son prédécesseur, bien calé sur le segment de prix sous la barre des 600 euros. Et de l’autre, Honor étoffe son offre avec un meilleur écran, une meilleure proposition photographique et plus de stockage. Et tout cela pour un coût qui n’augmente pas vraiment (même si le prix de départ est plus élevé).
La marque fait ici des choix qui peuvent paraitre clivants. Certains sont justifiés pour des raisons de coût, d’autonomie et d’usage, comme les matériaux et le Snapdragon 7 Gen 1 (et non un Snapdragon 8+ Gen 1). D’autres le sont moins, comme l’absence de la technologie LTPO, la configuration audio mono ou encore le retrait du chargeur et de la coque de la boîte. Certains concurrents n’oublient pas ces détails qui améliorent pourtant l’expérience utilisateur.
Le Honor 90 est dans l’ensemble un meilleur smartphone que son prédécesseur. Et il est l’un des meilleurs smartphones à moins de 600 euros. Il n’est cependant pas notre coup de cœur de l’été 2023, alors qu’il aurait pu y prétendre. Cela ne nous empêche pas de vous le conseiller chaudement parce que son rapport qualité-prix est vraiment élevé, nous faisant oublier ses quelques défauts.
Le Honor 90 est un très bon smartphone. Il est généreux en RAM et en stockage. Il est polyvalent. Il fait de bonnes photos. Son écran est très bien calibré. Son design est sympa. Il a certes quelques points faibles, notamment sur la partie audio et sur les accessoires fournis. Mais il offre une expérience de meilleure qualité encore que son prédécesseur.
- Le design plus affuté
- L'écran largement amélioré
- La puissance suffisante pour tous les usages
- L'excellente stabilité des performances
- La bonne autonomie en jeu
- La générosité de la configuration (RAM et stockage)
- Les très bonnes photos du capteur principal
- Les selfies très naturels
- La protubérance des modules photo
- L'absence de chargeur dans la boîte
- L'absence de technologie LTPO pour l'écran
- L'inutilité du mode nuit
- Le zoom numérique très brouillon au-delà du rapport 5x
- La partie audio minimaliste
- Le nombre trop faible de mises à jour d'Android promis