Test Honor Magic V2 : le summer body à tout prix ?
- Le design avec cette finesse extrême...
- ... et ce poids tout léger dans la poche
- Les deux écrans très qualitatifs
- La maitrise de la chaleur
- La recharge assez rapide
- Les fonctions liées à l'écran pliant
- Les bons résultats en photo
- La coque avec pied fournie dans la boîte
- La faible stabilité des performances
- L'autofocus du capteur ultra grand-angle
- La plage dynamique assez réduite en photo
- L'impossibilité de désactiver le mode nuit en mode automatique
- Les trois ans de mise à jour d'Android
- L'absence de chargeur dans la boîte
- L'absence de micro pour la captation vidéo
Après le Magic Vs, Honor revient avec le Magic V2. Officialisé en septembre 2023, cet adversaire du Galaxy Z Fold 5 et du OnePlus Open aura attendu cinq mois avant de débarquer en Europe. Est-il toujours pertinent de le lancer après un tel délai ? Son atout design, inspiré du Mate X3 de Huawei, est-il suffisant pour contrebalancer l’écart technique avec les flagships de 2024 ? Réponse dans ce test.
En mai 2023, nous avons publié dans nos colonnes le test du Magic Vs, deuxième smartphone pliant de Honor (après le Magic V, un modèle exclusif à la Chine). Le Magic Vs est un smartphone qualitatif avec de nombreuses qualités. Mais nous lui avons trouvé quelques défauts, le principal étant le délai pris par Honor pour lancer la commercialisation du téléphone en occident.
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À son lancement en Chine, en novembre 2022, le Magic Vs prenait naturellement son rôle de challenger face au Galaxy Z Fold 4. Mais en mai 2023, il précédait de trois mois seulement le Galaxy Z Fold 5, équipé d’une plate-forme plus puissante et de toutes les améliorations attendues. Un combat bien difficile, presque perdu d’avance. Et nous nous attendions à ce que Honor apprenne de cette erreur commerciale.
Eh bien, que nenni ! Le Magic V2 arrive en Europe ce 25 janvier 2024, cinq mois après son officialisation à l’IFA 2023 de Berlin. Cinq mois, c’est long en téléphonie mobile. C’est assez long pour laisser le temps à Honor de lancer un autre pliant en Chine, le Magic Vs 2. Malgré cela, le Magic V2 peut-il créer la surprise ? Armé de ces très beaux atours physiques, est-il un très bon smartphone pliant ? Voilà à quoi nous allons répondre dans ce test complet.
Fiche technique
Honor Magic V2 | |
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Ecrans | Interne 7,9" OLED pliable FHD+ 120 Hz Externe 6,4" OLED FHD+ 120 Hz |
Epaisseur | 4,7 mm déplié 9,9 mm replié |
Chipset | Snapdragon 8 Gen 2 |
OS | Android 13 |
RAM | 12 Go |
microSD | Non |
Capteurs photo | Grand-angle : 50 mégapixels (f/1.9) Ultra grand-angle : 50 mégapixels (f/2.0) Téléobjectif : 20 mégapixels (f/2.4) |
Batterie | 5000 mAh |
5G | Oui |
Biométrie | Lecteur d'empreintes sur la tranche |
Résistance à l'eau | Non |
Prix et disponibilité
Le Magic V2 de Honor est commercialisé au prix de 1999 euros. C’est le smartphone le plus cher du catalogue de la marque à ce jour. Le Magic Vs, sorti en 2022, a été lancé à 1599 euros. Cela représente donc une augmentation de 400 euros entre les deux téléphones, alors qu’ils bénéficient de la même configuration. Il n’existe d’ailleurs qu’une seule version, avec 16 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage. Il existe deux couleurs : noir et violet.
Le Magic V2 est un smartphone assez onéreux, mais la concurrence est plus prohibitive encore. À titre de comparaison, le Galaxy Z Fold 5 est proposé à 1899 euros avec 256 Go de stockage et 2039 euros avec 512 Go de stockage. Le Mate X3 de Huawei est quant à lui beaucoup plus cher : 2199 euros. Et pourtant, il n’intègre pas plus de stockage que les autres. Le Magic V2 est donc moins cher que ses principaux concurrents. Seul le OnePlus Open est moins cher : il est vendu 1849 euros avec la même configuration.
Heureusement, les offres de précommandes permettent de réduire significativement le prix. Vous pouvez économiser jusqu’à 600 euros si vous craquez pour le Magic V2 avant le 14 février 2023. Cela ramène le Magic V2 à 1399 euros, soit un prix comparable à celui d’un téléphone haut de gamme comme le Galaxy S24 Ultra, ou un iPhone 15 Pro Max. En outre, Honor offre une belle enceinte Marshall vendue 400 euros dans le commerce.
Dans la boîte vous retrouvez un câble USB-C et une coque de protection. Cette dernière est plutôt intéressante, puisqu’elle intègre un pied pour poser le téléphone sur une table. Le Magic V2 tient aussi bien ouvert que fermé. Idéal pour regarder un contenu vidéo. Le Magic V2 est disponible en précommande dès aujourd’hui aussi bien chez certains opérateurs, dans les boutiques high-tech et sur le site HiHonor. Il sera disponible le 15 février.
Design
Commençons ce test avec le design. Un design qui nous rappelle quand même un autre produit de chez Huawei. Il s’agit évidemment du Mate X3 que nous avons testé en 2023. Les deux smartphones partagent un gout prononcé pour la finesse. Nous notions à l’occasion de l’officialisation du V Purse une certaine proximité avec le Mate Xs et le Mate Xs 2. Honor va cependant un peu plus loin que Huawei, puisque le smartphone mesure 4,7 mm d’épaisseur, contre 5,3 mm pour le Mate X3. Une vraie prouesse qui a évidemment quelques conséquences. Nous les verrons.
Cette finesse a deux conséquences. D’abord, le téléphone peut entrer dans pratiquement toutes les poches quand il est plié. Il reste sous la barre des 1 cm dans cette position. Soit une épaisseur comparable à celle d’un téléphone classique. Ensuite, le Magic V2 est plus léger. Il pèse 231 grammes. Soit 8 grammes de moins que le Mate X3. Et 30 grammes de moins que le Magic Vs. Bien sûr, cette perte de poids n’est pas uniquement due à la finesse du téléphone. Honor utilise aussi des matériaux légers : magnésium pour le châssis et titane pour la charnière.
Cette charnière fonctionne de façon similaire à celle du Magic Vs et du Mate X3. Elle n’est pas crantée, contrairement à celle du Z Fold 5. Mais elle peut tenir certaines positions intermédiaires, entre 30° et 120°, approximativement. Au-delà, le téléphone va choisir de se fermer ou de s’ouvrir complètement. La charnière est plutôt qualitative. Mais elle est assez ferme : il est impossible d’ouvrir le téléphone avec une seule main. Sur un format Fold, ce n’est pas gênant, puisque vous utilisez généralement les deux mains pour tenir le produit.
Sur les tranches, nous retrouvons tous les éléments habituels, sans surprise. Deux haut-parleurs. Un port USB. Deux micros. Un port infrarouge pour transformer le mobile en télécommande. Un tiroir de carte SIM. Les contrôles du volume et la mise en marche. Ce dernier intègre le lecteur d’empreinte digitale, comme dans le Magic Vs et le Mate X3. Une position assez classique.
Nous retrouvons aussi deux poinçons pour le capteur selfie, un pour chaque écran. Les bordures autour des deux dalles restent plus épaisses que dans un téléphone standard, sans grande surprise. Mais celles de l’écran externe sont plus larges dans le Magic V2 que dans le Magic Vs… et inversement pour l’écran interne. Notez aussi la présence d’une protection d’écran sur les deux dalles. Même si elle se remarque à l’œil et au doigt, la pliure au centre de la dalle flexible sait se faire oublier dès que le téléphone est allumé.
Écrans
Étudions plus en profondeur ces deux écrans. Le Magic V2 ne reprend pas les dalles du Magic Vs. L’écran interne est ici très légèrement plus grand, tandis que l’écran externe est très légèrement plus petit. Cependant les améliorations les plus importantes ne concernent pas les tailles, mais l’intégration du LTPO, à l’intérieur comme à l’extérieur. En outre, les deux écrans deviennent compatibles avec les stylets tactiles, une vraie bonne nouvelle. Entrons dans le détail.
Écran interne
L’écran interne mesure désormais 7,92 pouces, se rapprochant encore un peu plus des 8 pouces. Le format est quasiment carré. C’est parfait pour afficher deux applications en même temps. C’est aussi très bien pour jouer à un jeu qui prend en charge les différents ratios. En revanche, pour regarder un film, le format est un peu bancal. Nous préférons largement utiliser la coque fournie et poser le téléphone plié sur une table.
La définition de l’écran augmente légèrement : 2156 pixels en largeur pour 2344 pixels en hauteur. La résolution augmente donc aussi, passant de 382 pixels par pouce dans le Magic Vs à 402 pixels par pouce. C’est bien suffisant pour tous les usages quotidiens, même si ceux qui veulent profiter de cet écran pour lire ou travailler sur un tableur Excel pourraient désirer un peu plus de finesse pour éviter de zoomer continuellement.
La nature de la dalle est AMOLED. Les taux de contraste sont donc « infinis ». La colorimétrie de l’écran est bien maitrisée avec un Delta E à 1,8 en mode normal. En revanche, la température est un peu faible, à 6146°. À l’inverse le mode fil propose un blanc quasi parfait à 6601°, mais le Delta E monte à 2,5. L’écran est également compatible HDR10+.
La luminosité de l’écran a été revue à la hausse. Honor annonce des pointes locales à 1600 nits, contre 800 nits précédemment. Au quotidien, l’écran offre une luminosité comprise entre 530 nits et 550 nits, ce qui est bon. Et les reflets ne sont pas trop présents. Le taux de rafraichissement maximal est de 120 Hz. Mais le smartphone profite de la technologie LTPO qui fait varier ce taux de 1 à 120 Hz selon les contenus et les usages. C’est parfait pour le mode Réveil dont nous reparlerons.
Écran externe
Passons à l’autre écran, lequel est plus classique, mais pas moins qualitatif. Il mesure 6,43 pouces, contre 6,45 pouces précédemment. Ce qui ne change rien au quotidien. Son ratio est très légèrement différent que celui du Magic Vs. D’où une définition étrange de 1060 pixels en largeur pour 2376 pixels en hauteur, pour une résolution de 402 pixels par pouce… comme pour l’écran interne.
L’écran externe est également AMOLED, avec des taux de contraste infinis. Il est compatible HDR10+. Et il tout aussi respectueux des couleurs que l’écran interne. Le Delta E atteint 1,8 en mode naturel et 2,6 en mode vif. La température moyenne des couleurs est respectivement de 6296° et 6751°. Ici, le mode naturel est légèrement plus pertinent que le mode vif si vous aimez des couleurs qui ne saturent pas trop.
La luminosité locale et en pointe annoncée de cet écran est de 2500 nits, soit beaucoup plus que l’écran interne. Et c’est logique, puisque cette dalle s’utilise beaucoup plus en extérieur. À l’usage, la luminosité de l’écran externe est légèrement plus élevée que celle de l’écran interne : entre 560 et 570 nits, selon le mode colorimétrique. Enfin, l’écran externe bénéficie aussi de la technologie LTPO. Le taux de rafraichissement varie ici aussi de 1 Hz à 120 Hz, avec un gain significatif en autonomie, notamment si vous activez l’Always-On.
Notez aussi que l’interface propose une roue chromatique pour ajuster la température des dalles, ainsi qu’un mode eBook pour ceux qui aiment lire leur livre sur leur tablette, sans oublier l’affichage nocturne circadien et la gradation dynamique, deux fonctionnalités désormais habituelles chez Honor. Il est dommage que les contrôles soient communs aux deux dalles, sans possibilité de paramétrer chaque écran indépendamment.
Interface
Passons à l’interface. Le Magic V2 fonctionne sans surprise sur Magic OS 7.2, la dernière version de la ROM de Honor. Elle est toujours basée sur Android 13. Vous y retrouvez les us et coutumes de Magic OS (et EMUI pour les connaisseurs de Huawei). L’absence de tiroir d’applications, les icônes interactives (par un simple glissement vers le haut), le centre de contrôle fourni, la liste complète d’applications installées par défaut, etc.
Cette version est très légèrement différente de celle du Magic6 Lite que nous avons récemment testé. En effet, l’interface prend en compte les particularités physiques du Magic V2 : il a deux écrans et l’un d’eux, très large, se plie. La différence la plus visible est le fond d’écran de verrouillage qui change en fonction de l’ouverture. Il y a également la possibilité de séparer l’espace d’affichage pour deux ou trois applications en même temps. Comme avec le Magic Vs.
Mais cela ne se limite pas là, évidemment. Le Magic V2 peut également être utilisé en mode semi-ouvert. C’est le cas de l’appareil photo et de l’application YouTube, qui place les contrôles sur la partie basse et la prévisualisation sur la partie haute. C’est le cas de Google Maps qui propose d’utiliser la partie inférieure comme un trackpad et la partie supérieure comme un affichage classique. C’est aussi le cas du mode Réveil. Posez le téléphone entrouvert sur une table. Verrouillez-le. Et la partie supérieure de l’écran affiche un mode réveil très similaire au StandBy d’iOS 17. Les usages sont encore un peu limités, mais cela s’étoffe.
Autre différence entre cette version et celle du Magic6 Lite, nous ne retrouvons pas toutes les applications de Honor, notamment l’App Market. Il n’y a pas non plus les tous les partenaires commerciaux croisés précédemment. Facebook est présent, mais pas Netflix, Booking ou encore TikTok. Cela ne nous manque pas. Enfin, le Magic V2 supporte 3 ans de mise à jour d’Android et 5 ans de patch de sécurité, comme son prédécesseur.
Performances
Étudions maintenant les performances du Magic V2. Rappelons que le smartphone intègre un Snapdragon 8 Gen 2, le processeur haut de gamme des porte-étendards de 2023. Nous pouvons nous attendre à obtenir de belles performances, d’autant plus que le SoC est ici accompagné de 16 Go de mémoire vive et de 7 Go de RAM virtuelle. Cette dernière est activée par défaut. Bien sûr, vous ne bénéficiez pas ici de la plate-forme la plus récente, ce que vous pourriez trouver gênant dans un téléphone à 1999 euros. Mais elle reste tout de même très qualitative, pour le multitâche, les jeux ou la vidéo.
Les chiffres des benchmarks confirment cette impression. Le Snapdragon 8 Gen 2 se situe un peu en dessous de l’Exynos 2400 que vous retrouvez dans les tout récents Galaxy S24 et S24+ de Samsung. Nous avons testé dans nos colonnes des plates-formes plus puissantes que celle-ci. Xperia 5 V, Galaxy Tab 9 et autre ROG Phone 7 surpassent le Magic V2. Mais ils n’ont pas les mêmes contraintes physiques et une taille de guêpe. Honor a certainement appliqué des protections supplémentaires pour éviter la surchauffe.
Et cela se confirme avec les stress tests de 20 minutes, très exigeants. La température interne du téléphone dépasse très légèrement les 40°C. Certains cœurs du processeur vont monter autour des 50°C. Cela reste contenu. Et l’utilisateur ne ressent jamais la chaleur au niveau des doigts. Les protections contre la chaleur sont tellement restrictives que cela se ressent au niveau de la stabilité des performances qui tournent autour de 55 % seulement. Certains tests montent légèrement au-dessus de 60 %. Mais d’autres passent sous la barre des 50 %.
Côté connectivité, le Magic V2 est compatible 5G, bien évidemment, mais également WiFi 7 et Bluetooth 5.3. Le Magic V2 est l’un des rares smartphones commercialisés en ce début 2024 avec cette norme, laquelle est plus rapide et plus stable que le WiFi 6. En outre, il est compatible avec les cartes eSIM. C’est un ajout qui est appréciable.
Batterie
Passons à la batterie. Un élément important compte tenu de la taille de guêpe du smartphone. Car, qui dit taille de guêpe dit aussi espace interne limité. Pour ce faire, Honor utilise deux batteries pour une capacité totale de 5000 mAh. Chaque batterie est placée dans une des deux moitiés du produit. En outre, ce sont des batteries étonnantes parce qu’elles ne reposent pas sur du lithium ou du graphite comme bien d’autres, mais sur l’association de carbone et de silicone. Cela permet d’augmenter la densité énergétique de la batterie. Vous retrouvez la même batterie dans le… Mate X3, évidemment.
Cette batterie offre une autonomie correcte au smartphone. Le test PC Mark nous indique que le Magic V2 tient 15 heures en usage standard continu, ce que nous traduisons par un peu moins de deux heures. Vous pouvez optimiser ce temps avec quelques réglages et en limitant les usages les plus gourmands. Nous pensons notamment à la photographie ou au gaming. Pour les joueurs justement, vous pouvez espérer cinq heures d’autonomie continue en jouant sur l’écran externe et un peu moins avec l’écran interne.
Une fois la batterie déchargée, vous passez par la case recharge. Pour cela, le smartphone propose uniquement la charge filaire. La puissance maximale acceptée par le Magic V2 atteint 66 watts. Cela offre une expérience de recharge qualitative, puisque le Magic V2 peut se recharger en moins d’une heure si vous utilisez un accessoire adapté. Comme nous l’avons vu, Honor n’en fournit pas avec ce téléphone. Nous avons donc effectué nos cycles avec un chargeur Huawei (celui du P60 Pro très précisément) avec qui le Magic V2 fonctionne très bien. Voici nos résultats :
- 5 min : 9 %
- 15 min : 28 %
- 30 min : 59 %
- 58 min : 100 %
Le Magic V2 propose deux fonctions pour éviter les surcharges et augmenter la durée de vie des batteries. D’abord, la charge programmée qui s’adapte à vos habitudes. Et la charge « intelligente » qui s’apparente plutôt à une charge limitée qui va réduire le niveau de charge (et l’autonomie), mais éviter l’usure.
Audio
Parlons maintenant de l’expérience audio du Magic V2. Une expérience plutôt qualitative, mais qui aurait pu être plus complète. Cela démarre avec le double haut-parleur. L’un d’eux est placé à côté du port USB-C. Et l’autre profite de deux sorties : une sur la tranche supérieure et une au niveau de l’écouteur téléphonique. Cette configuration stéréo presque symétrique est très correcte, même si nous avons perçu un peu de souffle et de légers grésillements dès les 50 % du volume sonore. Les basses manquent un peu de présence, mais les aigus sont nombreux et les médiums sont détaillés.
Le volume sonore, justement n’est pas trop élevé, certainement parce que les haut-parleurs semblent petits, concession faite à la taille de guêpe du produit. Il vous faudra certainement monter au-dessus des 25 % pour commencer à percevoir le son que le Magic V2 émet. Et la puissance reste assez faible jusqu’à 40 %. Et si vous poussez le son jusqu’à 100 %, le Magic V2 est moins bruyant que certains concurrents. Si le volume n’est pas élevé, cela permet aussi de conserver un bon niveau de détail quand le volume est élevé, sans bruit parasite. Pour de la musique, c’est correct. Pour des séries et des films, c’est beaucoup mieux. Nous continuons de préférer l’expérience de Sony dans ce domaine, voire celle d’Asus sur les ROG Phone 7 et précédents.
Le Magic V2 est naturellement compatible aptX HD, grâce au processeur Qualcomm qui l’anime. Honor ajoute à cela le support du DTS-X Ultra qui reste toujours exclusif aux accessoires externes : les deux haut-parleurs ne sont pas compatibles avec ce codec. Dans ce codec, vous retrouvez un égaliseur complet avec des profils selon le type de contenu. La version Ultra du codec intègre le support de l’audio spatial, si vous avez des contenus qui le prennent en charge.
Notre seul vrai regret dans l’expérience audio du Magic V2 est l’absence de microphone pour la captation vidéo. C’est un équipement que vous retrouvez dans le Magic4 Pro et le Magic5 Pro, deux smartphones que nous avons beaucoup appréciés à la rédaction. Deux smartphones vendus quelques centaines d’euros de moins que le Magic V2. Nous avons pu observer que le son de certaines de nos vidéos réalisées avec le Magic V2 est souvent étouffé par un doigt qui se pose sur la tranche. Cela n’aurait pas été le cas avec un micro placé dans le module photo.
Photo
Terminons ce test avec la photographie. Le Magic V2 est équipé d’un triptyque qui pourrait rappeler celui du Magic Vs. Mais il y a quelques différences, notamment sur le module téléobjectif. Son capteur passe à 20 mégapixels et le rapport de zoom optique passe de 3 à 2,5. Outre ce changement, l’objectif du capteur selfie ouvre plus grand, mais ne gagne toujours pas d’autofocus. Voici tous les détails de la configuration :
- Principal : capteur 50 mégapixels, objectif 23 mm ouvrant à f/1.9, stabilisateur optique, autofocus laser et à détection de phase
- Panorama : capteur 50 mégapixels, objectif 13 mm ouvrant à f/2.0, autofocus à mesure de contraste
- Téléobjectif : capteur 20 mégapixels, objectif 62 mm ouvrant à f/2.4, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique, zoom optique 2,5x
- Selfie interne : capteur 16 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2
- Selfie externe : capteur 16 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2
Cette configuration offre un large spectre fonctionnel, soutenu par de nombreuses options pour parfaire les clichés. De nombreux modes en photo et en vidéo. Des filtres pour accentuer la colorimétrie ou adopter un style créatif. Etc. En outre, le double écran permet de bénéficier de quelques agréments exclusifs au design de type « Fold ». Tout cela fait-il du Magic V2 un bon photophone ?
La réponse est oui, mais pas entièrement oui. Nous avons réalisé d’excellents clichés avec le Magic V2, que ce soit en journée ou en soirée. Le capteur principal est très qualitatif quand la lumière est abondante, avec un piqué élevé, une très bonne netteté et une colorimétrie appuyée (parfois un peu trop, avouons-le). L’autofocus laser fait des merveilles, figeant dans le temps les sujets en mouvement. En soirée, ce même capteur va réaliser de beaux clichés, avec de nombreux détails et de belles couleurs, mais un effet « flare » sur les sources de lumière assez prononcé.
Le téléobjectif est très qualitatif en journée. Il est non seulement précis dans sa mise au point, mais il propose aussi une colorimétrie identique à celle du capteur principal. Cela permet d’avoir une certaine uniformité appréciable entre les capteurs. Vous pouvez monter jusqu’au rapport 40x en journée,10x en mode vidéo et jusqu’au rapport 10x en soirée, avec le mode nuit. Nous vous conseillons cependant de ne pas dépasser les 20x en journée et 5x en soirée. Attention également au zoom continu qui n’est plus qualitatif entre le rapport 2x et 2,5x, notamment en vidéo.
L’ultra grand angle est quant à lui plus classique. Les photos qu’il propose sont qualitatives, avec une colorimétrie maitrisée et de nombreux détails. Les distorsions dues à la lentille sont bien gérées, même si quelques imperfections selon les situations. Notez que le capteur est beaucoup moins pertinent si le sujet est proche. Et il est moins pertinent en soirée, malgré le mode nuit.
L’un des points forts de ce smartphone est le mode macro. Ce dernier est compatible avec l’ensemble des capteurs du téléphone. Il offre de bons résultats avec le capteur ultra grand-angle. Mais c’est avec le capteur principal qu’il est le plus pertinent, notamment avec le zoom lossless 2x. Le niveau de détail qu’il offre est assez impressionnant… à partir du moment où vous avez de la lumière. Car, en soirée, l’effet est moins probant, avouons-le.
L’autre point fort, c’est les portraits, avec un détourage précis, les couleurs sont naturelles et un bokeh élégant. Les outils d’embellissement sont désactivés par défaut, permettant de préserver les textures et le grain de la peau . Vous avez le choix de prendre les portraits avec le capteur principal, le téléobjectif et avec un zoom Lossless 2x. Ce dernier perd toutefois légèrement en détail.
Ce n’est pas le cas avec les deux capteurs selfies, interne et externe. Ces derniers sont identiques et offrent le même résultat. Ils profitent d’une colorimétrie plus froide et un niveau de détail moins élevé. En revanche, le détourage est bon et le bokeh est prononcé. Mais nous préférons largement un autoportrait réalisé par le capteur principal, en utilisant l’écran externe pour la prévisualisation (laquelle est parfois un peu fantaisiste).
Nous constatons tout de même quelques imperfections dans cette proposition. La première concerne la plage dynamique : elle n’est pas si large que cela. Et de nombreux détails sont perdus dans les ombres. Les contre-jours notamment sont globalement bien gérés. Mais les zones sombres sont plus nombreuses qu’avec d’autres appareils. Et du grain peut même apparaitre. En outre, quelques reflets sur les lentilles produisent des artefacts. Parfois, c’est élégant. Parfois, non.
Le deuxième problème concerne l’ultra grand-angle. Malgré la présence d’un autofocus, les sujets au premier plan sont systématiquement flous. Le reste de la scène est détaillée et nette. Mais pas le sujet au premier plan. Et c’est dommage. Le dernier problème concerne le mode nuit. Il ne sert à rien, puisque les photos qu’il réalise sont strictement identiques à celles du mode automatique qui, grâce à l'intelligence artificielle, allonge systématiquement le temps de pause (sans que cela puisse être contrôlé manuellement). Et ce n'est pas désactivable.
Conclusion
Le Magic V2 est un bon concurrent pour le Galaxy Z Fold 5, ainsi que ses deux actuels adversaires, le Mate X3 de Huawei et l’Open de OnePlus. Sur un marché où la concurrence est moins importante, le Magic V2 a certainement une carte à jouer grâce à son design particulièrement fin et ses écrans aux nombreuses qualités. Si la puissance qu’il peut développer n’est pas aussi importante que celle d’autres modèles plus classiques, le Magic V2 ne démérite pas et peut devenir une petite console portable à l’occasion.
Évidemment, certains pourraient reprocher à Honor le positionnement tarifaire du Magic V2. Pas assez agressif pour concurrencer l’Open. Pas assez éloigné du Galaxy Z Fold 5, lequel reste une valeur refuge sur le marché des pliants. Et, dans l’absolu, ils n’auraient pas tort : 1999 euros est un prix trop élevé. En revanche, à 1399 euros, son prix lors des précommandes, nous retrouvons toute l’audace de Honor que nous lui connaissions avant. Profitez-en pendant que vous pouvez. Parce qu’à ce prix, c’est vraiment une chouette affaire.
Le Magic V2 est un bon smartphone qui se distingue de son prédécesseur par sa taille de guêpe. Plié, il est difficile de savoir que ce téléphone peut se déplier pour laisser un apparaitre un écran parfait pour travailler et afficher plusieurs applications simultanément. Associé à deux très bons écrans, un processeur bien maitrisé et une configuration photo plutôt solide, le Magic V2 est une bonne alternative au OnePlus Open et au Mate X3. Il pâtit de quelques défauts que nous pouvons facilement oublier quand son prix passe en dessous de celui du Galaxy S24 Ultra, mais qui nous font grincer des dents quand il est vendu à son prix maximum conseillé : 1999 euros !
- Le design avec cette finesse extrême...
- ... et ce poids tout léger dans la poche
- Les deux écrans très qualitatifs
- La maitrise de la chaleur
- La recharge assez rapide
- Les fonctions liées à l'écran pliant
- Les bons résultats en photo
- La coque avec pied fournie dans la boîte
- La faible stabilité des performances
- L'autofocus du capteur ultra grand-angle
- La plage dynamique assez réduite en photo
- L'impossibilité de désactiver le mode nuit en mode automatique
- Les trois ans de mise à jour d'Android
- L'absence de chargeur dans la boîte
- L'absence de micro pour la captation vidéo