Test des Freebuds 3i : Huawei s’attaque aux AirPods Pro d’Apple
Un an après les Freebuds 3, Huawei lance les Freebuds 3i. Exit le format classique, le constructeur mise sur des écouteurs true wireless intra-auriculaires. Son ambition semble alors évidente : s’attaquer aux AirPods Pro d’Apple.
Apple a beau dominer le marché des écouteurs true wireless de la tête et des épaules, les concurrents poursuivent leurs efforts pour rafler quelques parts de marché. Pour tirer leur épingle du jeu, les rivaux de la Pomme disposent de deux leviers : le prix et la qualité (ou les deux).
Après s’être attaqué aux AirPods avec ses Freebuds 3, Huawei part à l’assaut des AirPods Pro avec les Freebuds 3i, des écouteurs true wireless intra-auriculaires. Si leur design les renvoie au statut d’écouteurs-qui-copient-les-airpods, ils se distinguent par leur prix attractif. Commercialisés à 99,99 euros, ils coûtent près de trois fois moins cher que les AirPods Pro.
Les sacrifices faits par Huawei pour contenir les coûts sont-ils trop importants pour pouvoir rivaliser avec les écouteurs d’Apple ? Les Freebuds 3i peuvent-ils s’imposer comme une alternative sérieuse aux AirPods Pro ? Réponse dans notre test complet.
Prix et disponibilité
Les Freebuds 3i sont d’ores et déjà disponibles sur le site officiel de la marque au prix de 99,99 euros, soit presque trois fois moins chers que les AirPods Pro (279 euros). Par ailleurs, Huawei propose une facilité de paiement en 3 ou 4 fois sans frais. Comme les écouteurs d’Apple, ils ne sont proposés qu’en un seul coloris : blanc. Dommage, d'autant que Huawei déclinait les précédents modèles (Freebuds 3) en noir.
Design et ergonomie
Les écouteurs intra-auriculaires font partie de cette catégorie de produits dits clivants. Leur caractère intrusif (l’embout rentre dans le conduit auditif) ne plaît pas à tout le monde, aussi certains se tournent davantage vers des écouteurs classiques que l’on pose à l’entrée de l’oreille. C’est ce que proposait l’année dernière Huawei avec les Freebuds 3 dont le design semblait tout droit sorti des bureaux d’Apple.
Avec les Freebuds 3i, Huawei reprend les codes des AirPods Pro, mais apporte tout de même quelques modifications de son cru. Les nouveaux écouteurs n’échappent pas au format coton-tige, mais, contrairement Apple, Huawei conserve des tiges assez longues (2,7 cm contre 1,7 pour les AirPods Pro) et opte pour des têtes légèrement coniques. Malgré ces petites retouches, la ressemblance avec les AirPods est évidente. N’est-ce pas finalement le but recherché ?
Tout de blanc vêtus, les Freebud 3i peuvent accueillir quatre tailles d’embouts (fournis dans la boîte) pour s’adapter aux différents conduits auditifs. La pointe de la tige est chromée, comme… les AirPods. Quelle surprise ! Le boîtier, lui, est plutôt classique et mesure environ 8 centimètres de longueur pour 4 centimètres de largeur et près de 3 centimètres de hauteur. Vous n’aurez donc aucune difficulté à le glisser dans votre poche même s’il reste plus imposant que celui des AirPods Pro. Ce choix esthétique nous chagrine quelque peu, Huawei ayant réussi à se distinguer l’année dernière avec un boîtier en forme de galet particulièrement séduisant. Aussi, le constructeur déclinait ses Freebuds 3 en noir, ce qui n’est pas le cas des 3i. Dommage.
Enfin, on retrouve le même système d’appairage qu’avec les Freebuds 3. Une pression prolongée sur le petit bouton au dos du boîtier permet d’activer la reconnaissance du Bluetooth. Avec les smartphones Huawei sous EMUI 10.0.1, une fenêtre pop-up apparaît automatiquement à l’écran. Rien de nouveau sous les tropiques.
Dans l’ensemble, les Freebuds 3i se révèlent confortables au quotidien. Légers, ils se distinguent aussi par leur bonne tenue à l’oreille. Huawei facilite l’utilisation en intégrant des capteurs tactiles au niveau de la tête de chaque écouteur. Un appui long active/désactive la réduction de bruit active, un double appui permet de répondre à un appel ou de raccrocher et de lancer la musique ou la mettre en pause. Comme la plupart des écouteurs true wireless, les Freebuds 3i mettent la musique en pause dès lors qu’on les retire de l’oreille et la réactivent lorsqu’on les remet. Classique, mais efficace.
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Huawei AI Life : l’application compagnon trop basique
Inaugurée avec les Freebuds 3, l’application AI Life (disponible uniquement sur Android) promet d’accéder à des paramètres optimisant l'utilisation des écouteurs. Déjà relativement basique à son lancement, elle perd une fonctionnalité pourtant très utile avec les Freebuds 3. La jauge permettant d’ajuster la réduction de bruit active disparaît.
Pour le reste, c’est du pareil au même. L’application indique le niveau de batterie de chaque écouteur et du boîtier. Elle autorise aussi la personnalisation des raccourcis lorsque l’on tapote les écouteurs deux fois, une seule touche mettant en pause l’écoute et un appui prolongé activant/désactivant la réduction de bruit et le mode perception.
Comme nous le suggérions dans notre test des Freebuds 3, un égaliseur complet et des profils d’écoute n’auraient pas été de refus. Vous devrez donc vous tourner vers les paramètres de son de l’appareil associé aux Freebuds 3i.
Qualité audio
L’année dernière, Huawei se targuait de proposer les premiers écouteurs non-intra avec réduction de bruit active. Hélas, le rendu global était loin de se montrer satisfaisant. Avec les Freebuds 3i, le constructeur prend moins de risques et mise donc sur des intra-auriculaires. Ce format présente l’avantage de fournir une réduction de bruit passive vous isolant en partie des bruits extérieurs.
Mais pour rivaliser avec les AirPods Pro, les Freebuds 3i se devaient d’intégrer une réduction de bruit active. En l’absence de puce Kirin A1, Huawei mise donc sur un jeu de micros : le premier (à action directe) est placé à la base de la tête, le second (de rétroaction) est positionné en bout de tête. Il promet une réduction « de bruit extérieur jusqu’à 32 dB ». Comme Apple, le constructeur propose trois modes d’écoute : avec ou sans la réduction de bruit active et Perception qui reproduit les bruits extérieurs.
Pour compresser les coûts, Huawei troque le transducteur dynamique de 14 mm des Freebuds 3 (accompagné d’un module dédié aux basses) pour un haut-parleur dynamique de 10 mm. Il sacrifie également le Bluetooth 5.1 contre du 5.0, mais ce choix n’a pas vraiment d’impact sur la latence (très faible, aussi vous pourrez visionner vos films et séries sans observer de décalage.
Quant au BT-UHD (protocole de transmission Bluetooth propriétaire) promettant une qualité audio incomparable, il passe aussi à la trappe. Par ailleurs, les Freebuds 3i ne prennent en charge que les contenus SBC (Android) et AAC (iPhone), soit une qualité standard.
À la lecture de ces éléments, vous ne serez pas surpris d’apprendre que la qualité du son délivré par les Freebuds 3i est correcte, sans plus. Bien loin d’égaler les AirPods Pro (très bons, mais pas extraordinaires) ou les Sony WF-1000-XM3 (excellents), ils se fondent donc dans la masse d’écouteurs true wireless lancés ces derniers mois. La réduction de bruit active se montre elle aussi efficace, mais ne vous isolera pas complètement du monde extérieur. En revanche, vous n’aurez pas cette sensation de bouchon après plusieurs heures d’écoute, un bon point.
Les possesseurs de smartphones Huawei pourront compter sur Huawei Histen, une fonction permettant d’optimiser les paramètres audio. Au menu, quatre modes de lecture (Automatique, Audio 3D, Naturel, Standard), un égaliser complet (10 bandes) et cinq profils préenregistrés (Pop, Classique, Rock, Jazz, Dance). Enfin, le booster de basses viendra combler un manque flagrant.
Celles et ceux ne disposant pas de smartphone Huawei pourront ajuster la qualité de son depuis les paramètres de leur mobile, avec les limites que cela implique : pas de compatibilité Dolby Atmos ou DTS X, pas de codecs haute définition.
En résumé, les Freebuds 3i délivrent un son correct avec une réduction de bruit acceptable. Malheureusement, l’absence de compatibilité avec les formats audio HD ne leur permet pas de tirer leur épingle du jeu. Reste que pour un usage quotidien basique (un peu de musique ou de vidéos dans les transports, écoute de podcasts), ils assureront l’essentiel. Pour ce tarif, c’est déjà pas mal.
Et pour les appels
Souvenez-vous. Lors de la présentation des Freebuds 3 Huawei ne tarissait pas d’éloges au sujet de son système de conduction osseuse. Pour faire simple, les vibrations de votre voix sur votre mâchoire étaient analysées par le processeur puis retranscrites avec plus de clarté. Le constructeur promettait même des conversations de qualité sur un vélo lancé à 20 km/h.
Hélas, en l’absence de puce Kirin A1 (et donc de la puissance de calcul nécessaire), les Freebuds 3i n’héritent pas de cette technologie. Ils doivent donc se contenter d’un assemblage de micros pour estomper les bruits alentour et clarifier la voix lors des conversations téléphoniques. Deux microphones positionnés à la pointe de la branche se chargent de capter le son de la voix et d’atténuer les bruits ambiants. Un troisième micro, positionné à l’intérieur « reçoit la voix conduite au sein de vos oreilles » explique Huawei sur son site officiel.
Dans les faits, cette combinaison de micros de fait pas de miracles, mais autorise de courtes conversations, même dans des environnements moyennement bruyants (transports en commun, voiture, bar). Néanmoins, les Freebuds 3i ne parviennent pas à filtrer les sons parasites plus puissants comme les klaxons, la circulation, les sirènes ou les annonces en gare. N’espérez donc pas tenir une conversation sereinement sur une terrasse de café en centre-ville.
Autonomie
Huawei promet une autonomie de 3h30 en écoute et jusqu’à 14h30 grâce à la recharge du boîtier (au nombre de quatre). Le constructeur a effectué ses tests en laboratoire avec la réduction de bruit désactivée et le volume à 50%. Sur son site officiel, il précise que « l’autonomie réelle dépend des réglages de volume, des sources, des interférences environnementales et des habitudes d’utilisation ».
D’après nos tests grandeur nature, les Freebuds 3i vous accompagneront durant 2h30 en moyenne avec la réduction de bruit active et un volume aux alentours de 75%, en alternant entre le bureau, la rue et les transports en commun, en écoutant de la musique en streaming avec un compte Spotify Premium et en répondant à quelques appels. Comptez donc une dizaine d’heures d’écoute dans ces conditions d’utilisation. Correct, sans plus.
Bonne nouvelle, les Freebuds 3i se rechargent rapidement en les connectant à un USB-C. En 10 minutes, le boîtier gagne 25% de batterie, les écouteurs 50%. En 30 minutes, ces derniers sont totalement rechargés et le boîtier atteint les 45%. Comptez environ 1 heure pour une charge complète.
Contrairement aux AirPods Pro et aux Freebuds 3, les Freebuds 3i ne sont pas compatibles avec la recharge sans fil. Un vrai point noir d’autant que les derniers smartphones du constructeur ainsi que la MatePad Pro intègrent la charge inversée. Dommage.
Proposés à 279 euros, les AirPods Pro restent un produit réservé à un public aux finances aisés. Avec les Freebuds 3i, Huawei propose donc une alternative plus abordable. Forcément, pour 99,99 euros, on ne retrouve pas la qualité audio des écouteurs marqués du sceau de la Pomme. Néanmoins, les Freebuds 3i restent des écouteurs élégants, agréables à porter et assez endurants pour une utilisation quotidienne. La qualité de son les disqualifiera d’office auprès des mélomanes mais reste plus que correcte pour le grand public. Les utilisateurs de smartphones Huawei pourront même améliorer l’ensemble grâce à quelques ajustements logiciels. Si nous poussions la comparaison jusqu'à l'absurde, nous pourrions qualifier ces Freebuds 3i de « AirPods Pro Lite pour Android ».
- Design élégant
- Confortables
- Autonomie correcte
- Réduction de bruit active efficace
- Bon rapport qualité-prix
- Pas de recharge sans fil
- Qualité de son perfectible
- Pas de compatibilité avec les formats audio HD