Test Huawei Mate 40 Pro 5G : un peu, beaucoup, à la folie… ou pas du tout ?
- Le design, encore et toujours
- Les clichés en faible luminosité
- La qualité de l'écran
- La présence d'un second haut-parleur en haut de l'écran
- La puissance du SoC !
- L'amélioration de la captation vidéo
- Le prix trop élevé
- Prend du poids à chaque nouvelle version
- L'absence des GMS continue à se faire ressentir
- Prix et disponibilité du Mate 40 Pro en France
- Fiche technique du Huawei Mate 40 Pro
- Design : toujours aussi bon malgré une petite prise de poids
- Ecran : c’est beau, c’est fluide, il n'y a rien à redire
- Performances : le Kirin 9000 dévoile sa puissance
- Audio : enfin une vraie stéréo, mais un peu mal équilibrée
- Autonomie : Huawei maîtrise son sujet
- EMUI 11 prend ses quartiers
- Environnement : peut-on se passer des services Google ?
- Photo et vidéo
- Commentaires
Le Mate 40 Pro, qui vient tout juste d'être dévoilé par Huawei, est entre nos mains depuis une petite semaine. De quoi nous laisser le temps de le tester sous tous les angles et vous livrer toutes nos impressions sur le nouveau fer de lance de Huawei, qui est toujours privé des services Google, mais qui fait preuve de nombreux autres atouts.
Le Huawei Mate 40 Pro est arrivé ! Le voilà enfin, le successeur du Mate 30 Pro qui avait tant fait parler de lui l’an passé. Car le smartphone était à l’époque le premier appareil commercialisé par Huawei en Europe dépourvu des services Google (GMS). Malgré ses multiples qualités, notamment en termes de design, de photo ou de performances, l’absence d’applications Google rendait le Mate 30 Pro difficile à utiliser au quotidien.
Le Mate 40 Pro débarque, toujours privé des GMS, mais offrant un tout nouveau SoC gravé en 5 nm et faisant encore une fois la part belle à la photo et la vidéo. Huawei a également appris de ses erreurs et a réintroduit un bouton de volume, ça c'est plutôt une bonne nouvelle. Et l'appareil s'offre au passage un écran plus grand, encore plus impressionnant que ceux des P40 Pro et P40 Pro+ sortis plus tôt dans l'année. Mais surtout, en un an, le store de Huawei s'est enrichi d'un nombre beaucoup plus conséquent d'applications, et d'un petit outil nommé Petal Search qui permet d'installer des fichiers APK avec une facilité déconcertante.
Nous avons donc testé le Huawei Mate 40 Pro durant une bonne semaine et vous livrons toutes nos conclusions. Alors, l'appareil a-t-il réellement toutes les chances pour devenir votre smartphone de tous les jours, ou lui manque-t-il toujours ce petite “plus” (les GMS, en l'occurrence) pour en faire réellement le meilleur téléphone premium de l'année ?
Prix et disponibilité du Mate 40 Pro en France
Le Mate 40 Pro est officiellement vendu au prix de 1199 euros et sera disponible dès le 12 novembre 2020. En Europe, deux coloris sont disponibles : noir ou mystic silver. Il est possible de précommander l'appareil dès à présent, et de bénéficier gratuitement des FreeBuds Pro.
Huawei propose également d’autres déclinaisons de sa gamme Mate 40. Aucune commercialisation n’est cependant prévue en France. On trouve notamment le Mate 40 Pro+, un modèle premium, ainsi que le Mate 40 Pro RS Porsche Edition, un smartphone ultra premium. À titre indicatif, le premier vaut 1399 euros (12 Go de RAM / 256 Go de stockage), tandis que le second s’affiche à 2295 euros (12 Go de RAM / 512 Go de stockage).
Fiche technique du Huawei Mate 40 Pro
Huawei Mate 40 | |
---|---|
Ecran | 6,76" 2772x1344 pixels 456 PPI 90 Hz |
Chipset | Kirin 9000 (5nm) |
OS | EMUI 11 (Android 10) |
RAM | 12 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | Non (NM Card) |
Capteur principal | 50MP, f/1.9 + 20MP, f/1.8 + 12MP, f/3.4 |
Capteur selfie | 13MP, f/2.4 + capteur de profondeur 3D |
Batterie | 4400 mAh Recharge filaire 65W Supercharge Charge sans fil Charge sans fil inversée |
5G | Oui |
Biométrie | Capteur d'empreinte digitale sous l'écran Reconnaissance faciale 3D |
Résistance à l'eau | IP68 |
Design : toujours aussi bon malgré une petite prise de poids
Comme sur tous ses modèles haut de gamme, Huawei met les petits plats dans les grands quand il s’agit de travailler le design de ses appareils. À l’avant du Mate 40 Pro, on retrouve les fameux bords incurvés qui ont fait le succès des précédents modèles de la gamme Mate, ainsi que des P30 Pro et P40 Pro… Et bien évidemment qui ont aussi fait le succès des modèles concurrents, chez Samsung notamment. Certes, si vous n’aimez pas ce genre d’affichage, inutile de tenter de vous convaincre : la courbure de ses bords (de 88°, très exactement) est vraiment prononcée. Si vous avez du mal à prendre en main ce genre de téléphone, celui-ci devrait définitivement vous convaincre de conserver un modèle à écran plat.
En revanche, celles et ceux qui préfèrent les formes arrondies et allongées des smartphones à bords incurvés seront ravis. La préhension de l’appareil est excellente, manipuler l’appareil est un réel plaisir. Signalons néanmoins qu’à l’instar des P40 Pro et P40 Pro+ 5G, ce type de smartphone reste difficile à utiliser dans les transports d’une seule main sans faire appel au mode adéquat. Mode à une main qui est bien évidemment intégré au Mate 40 Pro (Huawei n’a jamais récidivé l’erreur commise à la sortie du P Smart Z et c’est tant mieux).
Toujours en face avant, on remarque que le fabricant a logé son double capteur à selfie tout en haut à gauche de l’appareil, dans une encoche horizontale qui aurait pu être encore plus discrète si les deux avaient été isolés l’un de l’autre. Mais quoi qu’il en soit, les bords incurvés et les bandes noires en haut et en bas de l’appareil peu prononcées font du Mate 40 l’un des smartphones les plus réussis esthétiquement parlant.
On trouve sur la bordure haute de l’appareil un petit haut-parleur, ainsi qu’un second placé sur la bordure basse. En bas de l’appareil justement, le Mate 40 Pro bénéficie également d’un classique port USB-C, ainsi que d’un petit emplacement destiné à accueillir la carte SIM ainsi que la carte de stockage. Comme à l’accoutumée, il s’agit d’un format propre à Huawei et baptisé NM Card (NM pour Nano Memory), dont la taille est plus petite que celle d’une carte microSD standard et dont les dimensions sont identiques à celles de la carte SIM.
Un bon point est à mentionner quant au pourtour de l’appareil : le Mate 40 Pro voit le grand retour du bouton de réglage de volume. Celui-ci avait totalement disparu sur le précédent modèle, au profit d’une petite fenêtre affichée simplement à l’écran. On y gagnait peut-être en esthétisme général, puisque seul le bouton d’alimentation subsistait sur le côté droit de l’appareil. Mais ce changement n’était vraiment pas des plus pratiques et de l’aveu de Huawei, bon nombre d’utilisateurs se sont plaints de cette radicale modification de design. Le constructeur les a écoutés et a donc réintroduit le bouton physique permettant de régler le niveau sonore.
L’arrière de l’appareil n’est pas en reste. On retrouve le design hyper soigné de la génération précédente, avec ses bordures bien arrondies qui offrent une très bonne préhension de l’appareil. Le dos est constitué de Gorilla Glass, mais Huawei a fait abstraction cette fois du côté « brillant » du précédent modèle. Tout du moins sur le modèle que nous avons reçu, le Mystic Silver. Il en résulte une carapace dorsale qui change légèrement de couleur en fonction de la lumière. En outre, grâce à son revêtement moins brillant que la plupart des smartphones concurrents, le dos du Mate 40 Pro s’affranchit partiellement des traces de doigts, même si celles-ci apparaissent quand même de temps en temps.
Le logo Huawei, qui se trouvait sur la partie gauche de l’appareil, est désormais situé en son centre, toujours sur la partie basse du smartphone. Mais le changement le plus notable concerne l’ilot des capteurs photo. S’il adopte toujours une forme circulaire, il a gagné en taille. Alors que le module photo du Mate 30 Pro était situé dans un cercle de 2,9 cm de diamètre, celui du Mate 40 Pro mesure 4,2 cm. En fait, Huawei a décidé cette fois d’y intégré le flash, lui qui était logé dans la partie gauche de l’appareil sur la précédente version. Le constructeur a également souhaité mettre en avant son partenariat avec Leica, dont le logo est désormais situé au centre du module photo.
Signalons en revanche que le Mate 40 Pro a pris un peu de poids par rapporte à la précédente version. Il fait très exactement 213 grammes sur la balance, contre 197 grammes pour l’édition précédente. En termes de design et de prise en main, c’est peut-être le seul point sur lequel on aurait aimé davantage de travail de la part de Huawei.
Quand on sort l'appareil de la boîte, force est de constater que le Mate 40 Pro fait partie de ces appareils imposants, au même titre que le P40 Pro ou le S20+ de Samsung, sans pour autant être un “mastodonte” de la téléphonie. À ce petit jeu, la de l'année revient sans doute au S20 Ultra, qui profite certes de nombreuses qualités, mais ne brille pas par sa facilité de prise en main.
Au passage, en évoquant la boîte du smartphone, ouvrons une petite parenthèse écologique afin de signaler que Huawei continue à faire des efforts pour rendre ses produits les plus écoresponsables possible. Ainsi, le nombre de pages du guide de démarrage est passé de 340 à 44 pages, tandis que le constructeur a réduit de 28 % l'emballage en plastique de la boîte. Une goutte d'eau certes, mais Huawei rappelle que ce n'est pas la première initiative écologique du genre : il y a quelques années, l'entreprise a mis en place un programme de recyclage des déchets électroniques. Rien que sur l'année 2020, plus de 3000 tonnes devraient être ainsi recyclées. Fin de la parenthèse écologique.
Ecran : c’est beau, c’est fluide, il n'y a rien à redire
L’écran Amoled du Mate 40 Pro s’agrandit très légèrement par rapport à la version précédente, passant ainsi de 6,53″ à 6,76″. En comparaison, l’appareil possède une taille identique à celle du P40 Pro sorti plus tôt dans l’année. Tout comme ce dernier, il dispose d’une vitesse de rafraîchissement de 90 Hz, ce qui lui confère un certain confort d’utilisation au quotidien dans les jeux, le défilement de page, etc. Petit bonus : la vitesse de rafraîchissement est adaptative, c’est-à-dire que celle varie de 60 à 90 Hz selon l’application en cours d’exécution. Une technologie que l’on a déjà pu observer sur le Galaxy Note 20 Ultra de Samsung, ou sur le Mi 10T Pro de Xiaomi. Certes, Huawei se cantonne toujours à du 90 Hz là où la concurrence a franchi le cap du 120, voire du 144 Hz. Mais ce n’est pas déjà pas si mal, d’autant que l’écran de ce smartphone est de très bonne facture.
Nous avons soumis l’appareil au jugement de notre sonde X-Rite i1display Pro Plus, et les résultats que nous avons obtenus sont des plus favorables. En mode d’affichage par défaut, réglé sur « vives », le niveau de température est un chouia élevé, ce qui a pour effet que l’écran tire légèrement vers le bleu. Son niveau de contraste est quant à lui parfait, même si on n’en attendait pas moins de la part d’un écran Amoled. Son niveau de delta E est lui aussi très bon, sauf peut-être sur les couleurs primaires, qui sont là aussi un peu élevées. Quant au niveau gamma de cet écran, il n’y a rien à dire : il fait un sans-faute sur toute la ligne. Les petits aléas qu’il peut rencontrer sont quasiment tous balayés en réglant l’appareil en mode « normal » et en utilisant l’option de température froide.
Performances : le Kirin 9000 dévoile sa puissance
Alors que les Mate 30 et P40 étaient tous deux équipés d’un Kirin 990 gravé en 7 nm, c’est un tout nouveau SoC qui fait battre le cœur du Mate 40 Pro : un Kirin 9000. Et il s’agit d’une grande première pour un smartphone 5G, puisque le processeur de ce smartphone est gravé en 5 nm. Voilà plus de deux ans que les fondeurs sont dans la course à celui qui sortira un SoC en 5 nm et parviendra à le commercialiser à grande échelle, et c’est donc TSMC qui donne le coup d’envoi. Cette finesse de gravure permet de gagner en rendement énergétique et en puissance de calcul (pour faire court, car c’est un peu plus compliqué que ça en réalité). Et cela se vérifie partiellement sur le Mate 40 Pro.
Nous avons soumis le smartphone à différents outils de benchmarks comme Geekbench, 3D Mark ou encore PC Mark. Dans certains cas de figure, le nouveau SoC de Huawei dépasse un Snapdragon 865, et joue même au coude-à-coude avec le Snapdragon 865+, mais ce n’est pas systématique. Sous Geekbench, on observe par exemple un score en multi-core de 3311, contre 3155 pour le OnePlus 8T équipé d’un Snapdragon 865. En revanche, le SoC de Huawei se fait battre sous 3DMark, en obtenant un score de 6261, contre 7212 pour le processeur du OnePlus 8T.
En bref, si les Kirin ont toujours été un petit peu à la traîne face aux plus puissants des Snapdragon, l’écart diminue donc aujourd’hui considérablement. Au quotidien, le processeur fait des réelles prouesses : aucun ralentissement n’est à signaler, que ce soit pour le traitement instantané des prises de vue ou dans les jeux 3D les plus gourmands.
Dernier point : sans grosse surprise, le Mate 40 Pro est compatible 5G. A condition de disposer du réseau adéquat, Huawei annonce un gain de rapidité de l’ordre de 100% par rapport au Mate 30 Pro. Reste à savoir si cette évolution nécessite un équipement Huawei de bout en bout, ou si de telles performances pourront aussi être constatées sur les réseaux concurrents.
Audio : enfin une vraie stéréo, mais un peu mal équilibrée
En termes d’audio, le Mate 40 Pro dispose d’une petite nouveauté : un « vrai » haut-parleur situé tout en haut de l’écran. Celui-ci n’est pas logé sous l’écran, mais se présente sous la forme classique d’une petite grille située sur la bordure haute du smartphone, ainsi que d’un petit interstice placé entre l’écran et le bord de l’appareil. On trouve bien évidemment un second haut-parleur placé tout en bas du Mate 40, ce qui permet à l’appareil de profiter d’une… stéréo ! Enfin un smartphone Huawei haut de gamme pourvu d’un vrai système stéréo, il était temps.
La qualité audio de l’ensemble est assez correcte, même si on le sait, cela reste le point faible de l’ensemble des smartphones, toutes marques confondues. Les basses sont ici peu présentes, la faute à l’absence d’une caisse de résonance. Gageons que le système trouvé par Samsung avec un écran « amovible » qui laisse apparaître une caisse de résonance fasse un jour ses preuves.
Formulons également une autre remarque concernant le Mate 40 Pro : sur la partie basse de l’appareil, si le son est bien à pleine puissance, celui-ci est moins élevé sur la partie haute du smartphone. En conséquence de quoi, la stéréo est un peu inégale d’un côté lorsque l’on tient le smartphone à l’horizontale, que ce soit pour jouer, écouter de la musique ou regarder une série TV.
Autonomie : Huawei maîtrise son sujet
En matière d’autonomie, l’appareil bénéficie d’une batterie de 4400 mAh et d’une charge rapide de 65 W. On trouve d’ailleurs dans la boîte du smartphone le chargeur adéquat (il fait 66 W, plus précisément), ce qui constitue une très bonne nouvelle pour qui souhaite profiter de la charge maximale aussitôt le téléphone acquis. On remarque cependant que la batterie a perdu 100 mAh par rapport au Mate 30 Pro de l’an passé. Y a-t-il de quoi changer la donne en matière d’autonomie ? Bonne nouvelle, mais vous vous y attendez probablement : cela ne modifie en rien le comportement de ce smartphone. Nous avons utilisé le Mate 40 Pro dans les mêmes conditions que celles du Mate 30 Pro et n’avons noté aucune différence.
L’autonomie constitue donc toujours l’un des points forts de la gamme Mate de Huawei, comme c’est aussi le cas de la série P. En utilisant le smartphone de manière plutôt intense, sans non plus le pousser dans ses derniers retranchements, l’appareil est capable de tenir près de deux jours sans broncher. A titre d’exemple, après 24 heures d’utilisation, et après avoir pris soin de recharger l’appareil à 100%, il nous est resté 48% de batterie. Nos usages ont été divers et variés, allant de l’écoute de musique streamée pendant une heure, au visionnage d’une série sur Netflix pendant une heure également. Sans oublier l’utilisation du GPS sur la même durée, de la consultation du Web sans retenue, du chat sur WhatsApp et Facebook à maintes reprises, une bonne heure d’appels téléphoniques, etc. Bref, l’appareil n’a pas chômé et les résultats sont là : il s’agit de l’un des smartphones les plus autonomes que nous ayons testés récemment, jouant à armes égales avec le Mi 10T Pro et sa batterie de 5000 mAh.
Comme évoqué un peu plus haut, l’appareil dispose d’une charge rapide de 65 W, ce qui permet de le recharger totalement en 51 minutes, montre en main. C’est rapide, très rapide, même si on commence à voir encore plus véloce du côté de la concurrence (notamment chez Oppo, Vivo et Xiaomi). Enfin, comme il se doit pour un flagship, le Mate 40 Pro est également compatible avec la charge sans fil.
EMUI 11 prend ses quartiers
Contrairement à ce que laissait supposer certaines rumeurs récentes, le Mate 40 Pro ne tourne pas sous Android 11, mais bien sous Android 10. En revanche, le smartphone est le premier à bénéficier officiellement d’EMUI 11 dans sa version finalisée. Cette nouvelle édition propose quelques nouveautés intéressantes, comme un affichage Always on Display personnalisable. L’écran de veille peut désormais accueillir des petites animations préinstallées, voire vos propres petites vidéos. En outre, les infos et l’animation de l’écran de veille s’affichent uniquement lorsque vous regardez l’appareil. De quoi économiser la batterie, en plus du rafraîchissement dynamique évoqué précédemment.
Autre petite nouveauté de cette édition : une meilleure gestion du mode multifenêtrage. Il est par exemple envisageable d’afficher des petites « bulles » en guise de fenêtre, de sorte que les fenêtres ne se chevauchent pas les unes sur les autres. Une parfaite solution pour qui souhaite consulter et répondre à ses SMS, sans pour autant quitter l’application en cours. Dans cette 11e édition, EMUI se montre toujours aussi riche, rapide et personnalisable.
Environnement : peut-on se passer des services Google ?
Si Huawei est toujours dans la tourmente à cause des restrictions états-uniennes et ne peut toujours pas commercer avec Google, le géant chinois continue coûte que coûte à sortir des smartphones démunis des GMS (Google Mobile Services) et à les proposer en Europe. Il y a un an, il lançait le Mate 30 Pro, le premier smartphone Huawei commercialisé en France sans les fameuses applications Google. En lieu et place de ces services, on trouvait les propres outils Huawei appelés HMS (Huawei Mobile Services). Si le smartphone faisait preuve à l’époque de qualités indéniables, force est de reconnaître qu’il était difficile à utiliser au quotidien… À moins de hacker le smartphone afin de forcer l’installation des GMS et du Play Store, ce que nous nous étions empressés de faire bien entendu. Car à l’époque, le store de Huawei était vraiment pauvre et il était compliqué de s’en remettre à des applications alternatives et à l’efficacité pas toujours très probante.
Une année a passé : depuis, Huawei a tenté par tous les moyens de pallier l’absence des services et des applications Google. L’AppGallery, le store alternatif qui se substitue au Play Store de Google, compte désormais plus de 90 000 applications en Europe. Non seulement Huawei a réussi à convaincre bon nombre de développeurs et d’éditeurs de se joindre à sa cause, mais il a également trouvé un moyen de proposer à ses utilisateurs deux alternatives lorsqu’une application n’est pas disponible au sein même de son AppGallery. D’une part il est possible d’installer un raccourci vers le site web de l’éditeur, mais aussi de soumettre une demande de portage auprès de Huawei, afin qu'il la transmette aux développeurs. Et si l'AppGallery ne suffit pas, il y a toujours moyen de faire appel à Petal Search.
Le Mate 40 Pro est donc plus simple aujourd'hui à utiliser que le Mate 30 Pro à sa sortie. Parvient-il à faire en sorte que l'on puisse se passer des services Google ? La réponse est : c'est compliqué… Certes, on peut aisément retrouver une bonne partie que l'on utilise au quotidien, et même une application comme Google Maps fonctionne convenablement. En revanche, le fait de ne pas pouvoir se connecter aux services Google pose problème : on ne peut accéder à son historique de déplacements dans Google Maps, tandis que certaines applications sont purement et simplement inaccessibles. C'est le cas notamment de Google Drive, de Gmail, etc. S'il est envisageable d'accéder à cette dernière via le navigateur web, il faudra faire fi des notifications indiquant l'arrivée de nouveaux messages. Et ce ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres. Pour lancer Netflix, il faut passer par l'interface Web, laquelle n'est disponible qu'en qualité SD. Bref, malgré les progrès accomplis par Huawei depuis l'an passé, il y a toujours une sorte frustration qui s'installe au quotidien face à ce smartphone, pourtant bardé de qualités.
Photo et vidéo
On ne vous apprendra probablement rien en vous disant que le Mate 40 Pro est équipé de capteurs photo conçus avec l'aide la célèbre marque Leica. Un gage de qualité qui se vérifie depuis plusieurs années déjà et Huawei ne nous a jamais déçus sur ce point, que ce soit sur sa gamme P ou Mate. Et encore une fois, le duo Huawei/Leica a vraiment bien travaillé.
L'appareil se dote de 3 capteurs à l'arrière, lesquels sont répartis de la manière suivante : un capteur principal de 50MP (ouverture f/1.9), un ultra-grand-angle de 20MP, f/1.8, et un capteur téléphoto de 12MP (ouverture de f/3.4), lequel propose un zoom optique x5. Sa fiche technique de l'appareil étant très proche de celle du Mate 30 Pro, on retrouve donc des clichés sensiblement équivalents en pleine luminosité, comme dans la pénombre totale, ou presque. Notons quand même une petite originalité : on trouve à l’arrière un capteur de colorimétrie. À l’avant, on profite d’un double capteur : un module principal de 13 MP, et un module ToF (temps de vol). Ce dernier constitue l'une des autres nouveautés du Mate 40 Pro en matière de photo.
Alors que dire des prouesses photographiques du Mate 40 Pro, si ce n'est qu'elles sont très bonnes ? En pleine luminosité, le piqué est parfait, l'image est nette et le bruit, même dans les zones les plus sombres d'un cliché, vraiment très peu prononcé. Les couleurs sont parfois un peu vives, mais c'est vraiment occasionnel. Le capteur de 50 MP du Mate 40 Pro ne déçoit pas.
En faible luminosité, c'est là aussi un sans faute. Les clichés sont de très bonne facture, tant que l'on ne fait pas appel au zoom optique. Dans ce cas, et dès que l'on tente de zoomer sur un élément en x5, des artefacts apparaissent sur la photo. Mais une prise de vue dans ce genre de situation est finalement très ponctuelle. Dans toutes les autres conditions, le mode nocturne permet de réaliser de très bons clichés.
Bref, on s'y attendait un peu : la partie photo de ce Mate 40 Pro, est un quasi sans faute. Côté vidéo, Huawei a intégré à son smartphone une toute nouvelle fonction de tracking vidéo. Tapotez simplement sur l’écran pour isoler une personne, un animal ou un objet en mouvement, et l’appareil se chargera par la suite de le suivre à la place, pourvu qu’il ne s’écarte pas trop de son champ de vision. Cela marche à merveille, le capteur parvient à suivre la personne que vous lui indiquez sans aucun souci. En revanche, nous avons constaté un petit délai dans le suivi, le temps que le capteur parviennent à recentrer l'image sur l'élément qui doit être tracké.
Une mise à jour logicielle du Mate 40 Pro apportera de surcroît un mode Picture-in-Picture qui permettra d’intégrer l’image de la caméra avant à celle de la caméra arrière, et inversement. Cette update sortira en novembre 2020.
Le Mate 40 Pro, on l'aime, on l'adore... Ou on le déteste ! Le smartphone fait preuve de qualités indéniables, que ce soit du côté du design, de la puissance de calcul, de la prise de vue, de la captation vidéo : ce smartphone est parfait sur toute la ligne. Mais l'appareil est toujours dépourvu des services Google, et la faute n'en incombe pas à Huawei, le constructeur ne fait aucun effort pour conquérir des utilisateurs en termes de prix. Certes, Petal Search et AppGallery permettent de pallier partiellement cette absence, mais ils ne font pas tout et parvenir à se passer totalement des GMS reste compliqué. Un tarif situé sous la barre des 1000 euros aurait été bienvenu. Reste que si l'on écarte momentanément la partie logicielle de l'équation, il s'agit sans aucun doute de l'un des meilleurs smartphones de l'année côté matériel. Quand on vous dit qu'on peut l'adorer comme le détester !
- Le design, encore et toujours
- Les clichés en faible luminosité
- La qualité de l'écran
- La présence d'un second haut-parleur en haut de l'écran
- La puissance du SoC !
- L'amélioration de la captation vidéo
- Le prix trop élevé
- Prend du poids à chaque nouvelle version
- L'absence des GMS continue à se faire ressentir