Test Huawei P40 Pro+ 5G : le nouveau champion de la photo, c’est lui
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Voici venir le P40 Pro+, la quatrième itération de la série des P40 de Huawei et le modèle le plus premium de la gamme. Premium tant par son prix, que par ses performances, son espace de stockage, son dos en céramique et son zoom optique x10. Bref, premium à plus d'un titre. Nous avons testé le nouveau mètre étalon de l'entreprise chinoise et vous livrons ici toutes nos conclusions.
- Fiche technique du P40 Pro +
- Petite précision concernant les GMS
- Design : il s’embellit, mais prend un peu de poids à chaque itération
- Une puissance de feu au rendez-vous
- EMUI est toujours au top, Celia fait toujours un flop
- Toujours pas de services Google, mais la situation s’améliore
- Audio : on cherche toujours le second haut-parleur
- Photo : un nouveau champion toutes catégories
- Prix, disponibilité et… faut-il vraiment craquer pour lui ?
- Commentaires
Trois mois seulement après avoir commercialisé ses P40 Lite, P40 et P40 Pro, Huawei récidive avec… le P40 Pro+ ! Ce modèle « plus » n’est pas vraiment une surprise en soi, puisqu’il avait été annoncé par le constructeur chinois en mars dernier, lors de l’officialisation des autres modèles. Mais l’appareil sort en décalé, histoire de se démarquer de la concurrence, notamment du S20 Ultra, et de ne pas piétiner non plus sur le propre territoire du constructeur. Car, si le smartphone est une version améliorée du P40 Pro, il lui ressemble trait pour trait et lui emprunte 95% de ses composants et fonctionnalités. Il aurait donc été difficile pour Huawei de ne pas se faire concurrence à lui-même concurrence s’il avait sorti deux appareils aussi similaires en même temps. Alors que vaut le P40 Pro+ ? Nous l'avons testé une semaine durant et vous proposons ici un test complet de celui qui pourrait bien devenir la référence ultime en matière de photophone.
Fiche technique du P40 Pro +
Huawei P40 Pro+ | |
---|---|
Dimensions | 158,2 x 72,6 x 9 (mm) |
Poids | 228g |
Ecran | 6,58" OLED FHD+ | 2640 x 1200p | 441ppi 90 Hz |
Chipset | Kirin 990 5G |
OS | Android 10 + EMUI 10.1 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 512 Go |
microSD | Non (NM Card) |
Capteur principal | 50 MP, f/1.9 40 MP, f/4.4 8 MP, f/2.4 8 MP, f/1.8 TOF |
Capteur secondaire | 32MP, f/2.2 IR TOF |
Batterie | 4200 mAh (SuperCharge 40W) |
5G | Oui |
Biométrie | Scanner d’empreinte sous l'écran et reconnaissance faciale |
Résistance à l'eau | IP68 |
Petite précision concernant les GMS
Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons que le smartphone est dépourvu des GMS (Google Mobile Services), ces services Android qui permettent de profiter de tout l’écosystème Google. En clair, le P40 Pro+ (tout comme les P40 Lite, P40 Pro ou le Mate 30 Pro avant lui) ne profite pas des applications Google, contrairement à n’importe quel smartphone Android à l’heure actuelle. Qu’est-ce que ça change ? Sur le P40 Pro+ par exemple, il n’y a pas de Google Play Store, pas de Google Maps, pas de YouTube, pas d’application Gmail, etc.
La raison, vous la connaissez probablement : Donald Trump a imposé l’an passé un embargo interdisant à Google de commercer avec Huawei. En conséquence de quoi, tous les « vrais » nouveaux modèles de la marque, ainsi que ceux de Honor, sont privés des services Google. Nous y reviendrons ultérieurement dans ce test, mais il convient de préciser que cette « carence » fait l’objet d’une partie unique de cet article et n’entre que très peu en ligne de compte dans les autres sections, notamment en ce qui concerne le design, les performances matérielles ou la partie photo. Car on ne peut pas juger des autres défauts et qualités d'un smartphone en se focalisant uniquement sur l'absence des GMS. Cette petite précision apportée, notre test peut démarrer.
Design : il s’embellit, mais prend un peu de poids à chaque itération
Si nous avions été particulièrement conquis par le design du P30 Pro, et plus récemment par celui du P40 Pro, nous le sommes toujours avec le P40 Pro+. Que l’on soit fan de la marque ou pas, ce genre d’appareil est la preuve que Huawei apporte un soin vraiment particulier à la conception de ses smartphones haut de gamme. A un petit défaut près (son poids !), l'appareil est de toute beauté, et se révèle à l'usage d'un confort et d'une maniabilité rarement atteint.
À l’avant, rien ne permet de différencier un P40 Pro d’un P40 Pro+. On y retrouve les mêmes bords incurvés, que ce soit en haut, en bas ou sur les côtés gauche et droit. Et tout comme pour le P40 pro, Huawei n’a pas commis l’erreur d’en faire trop avec ses bords incurvés (on se souvient du Mate 30 Pro et de l’absence de bouton physique permettant de régler le volume). La dalle tactile de l’écran s’utilise sans que l’on touche accidentellement l’un des bords de l’appareil.
Côté face, mettez un P40 pro et un P40 Pro+ côte à côte, et vous ne remarquerez pas la moindre différence entre les deux appareils. Tout comme sur le P40 Pro, on profite ici de la même dalle OLED de 6,58″ capable d’afficher une image en 1200 x 2640 pixels avec une densité de 441 ppp. L’écran de 90 Hz est toujours pourvu d’un double capteur, l’un pour la photo, l’autre pour le temps de vol (ToF). On y profite toujours d’un capteur d’empreinte placé sous l’écran et qui permet de déverrouiller l’appareil avec un gain de temps de 30% par rapport au P30 Pro sorti l’an passé, selon Huawei. Nous avons fait le test et avons effectivement constaté un gain de temps significatif.
Alors, il n’y a aucune différence entre le P40 Pro+ et le P40 Pro, vraiment ? En réalité, c’est à l’arrière que tout se joue. En premier lieu, la coque dorsale est constituée de céramique, contrairement au P40 qui se voit pourvu de couches d’aluminium et de verre. Selon Huawei, une telle technique de fabrication nécessite 5 jours de cuisson. Cela donne à l’ensemble un côté encore plus robuste que sur le P40 Pro, une prise en main encore meilleure et une résistance sur la durée probablement plus importante. Un point que nous n’avons pas encore eu l'occasion d’éprouver sur la durée, mais dont nous n’hésiterons pas à vous reparler dans les prochaines semaines.
En second lieu, le module permettant d'accueillir l'ensemble des capteurs photo est un peu plus volumineux. La raison en est simple : le P40 Pro+ dispose d'un cinquième capteur (en incluant le capteur TOF 3D). Là où le P40 Pro bénéficie d'un unique zoom optique en 5x, le P40 Pro+ en compte deux : on y trouve un capteur de 8 MP en 3x, et un capteur périscope de 8 MP en 10x. La disposition du flash et des capteurs arrière s'en trouve changée et l'ensemble prend un peu plus de place à l'arrière de l'appareil, sans le rendre disgracieux pour autant.
En revanche, un point plutôt négatif est à souligner : le poids de l’appareil. À sa sortie en 2019, le P30 Pro affichait 191 g sur la balance. Un an après, le P40 Pro franchissait la barre des 200 g, avec 208 g exactement. Le P40 Pro+ passe un nouveau cap, puisqu’il pèse pas moins de… 228 grammes ! Un poids qui n’est pas sans rappeler celui du S20 Ultra, mais aussi de téléphones avec caméra escamotable, un dispositif qui pèse lourd dans la balance, et dont le P40 Pro+ est pourtant dépourvu. Alors, pourquoi un tel poids ? À cause des matériaux sélectionnés (la céramique, ça pèse !), mais aussi à cause du cinquième capteur photo, le P40 n'en comptant que quatre.
Une puissance de feu au rendez-vous
Comme sur le P40 et le P40 Pro, c’est un processeur maison, un Kirin 990 5G, que l’on retrouve sur le P40 Pro+. Côté mémoire, on profite de 8 Go de RAM (comme sur le P40 Pro) et de 512 Go d’espace de stockage. S'il existe une version équipée de 256 Go d’espace, celle-ci ne sera pas distribuée en France. Les performances de ce P40 Pro+ sont donc identiques à celles que nous avions relevées sur le P40 Pro : sans atteindre celles d’un smartphone équipé d’un Snapdragon 865 comme le OnePlus 8 Pro ou l’Oppo Find X2 Pro, elles sont vraiment très bonnes. Et puis, avouons-le : la différence n'est pas flagrante au quotidien.
Au quotidien justement, l'appareil se révèle vraiment fluide, tant pour le surf, les applications “sérieuses”, ou les jeux vidéo les plus gourmands. Durant la période de test, nous n'avons jamais pris l'appareil au dépourvu, qui n'a pas montré le moindre signe de ralentissement.
Et que dire de l’autonomie, si ce n’est qu'elle est toujours excellente et que nous retrouvons ici une batterie de 4200m supportant la charge rapide 40W en filaire 27W en sans-fil ? Au passage, notez que Huawei commercialise un tout nouveau chargeur sans fil “SuperCharge” 40W, vendu séparément au prix de 69 €. Celui sera disponible à compter de juillet sur le site officiel de Huawei.
Comme nous le faisons systématiquement pour chaque smartphone que nous testons, nous avons éprouvé la longévité de la batterie dans les diverses conditions suivantes : une heure de streaming vidéo en Wi-Fi (via Netflix), une heure de streaming musical en 4G (via Deezer), une heure d'utilisation de GPS, une heure de jeu, une heure de téléphonie et bien évidemment de la consultation Web à outrance, de l'envoi de SMS, du chat sur les applications de messagerie (Facebook Messenger et Skype), etc. L'ensemble de ces opérations a été répété chaque jour, en laissant le smartphone sans activité (mais pas éteint pour autant) entre minuit et 7 heures du matin.
Dans de telles conditions, combien de temps peut donc l'appareil sans avoir à être rechargé ? Réponse : un peu plus de deux jours. Lors de nos différentes séances de tests, il restait entre 10 et 13% de batterie. Ce qui place l'appareil parmi les smartphones les plus autonomes, mais on n'en attendait pas moins de la part de Huawei, qui maîtrise décidément bien son sujet depuis l'apparition de la gamme P30.
EMUI est toujours au top, Celia fait toujours un flop
En guise de surcouche, comme à l'accoutumée, nous avons droit à EMUI, ici présent dans sa version 10.1. Il est possible de profiter de nombreuses options comme la navigation par gestes, de personnaliser l'environnement sous toutes les coutures, etc. Les nouveautés ne sont pas en reste : on bénéficie notamment d'un mode multifenêtrage amélioré, qui permet par exemple d'afficher deux applications sur l'écran en même temps et les remplacer par d'autres applications par un simple glisser-déposer. Notez au passage que le multifenêtrage permet de profiter de fenêtres flottantes, d'une partition d’écran, voire d’une combinaison des deux.
L'assistant vocal Célia fait également son apparition officielle dans cette édition d'EMUI 10.1, même s'il était déjà possible de l'activer sur les P40 et P40 Pro qui étaient équipés de EMUI 10 à leur sortie. Si nous avions préféré de ne pas émettre de jugement sur ces modèles, puisque l'application n'était pas finalisée, nous pouvons désormais le faire. De manière générale, l'outil ne comprend que les requêtes les plus basiques de l'utilisateur. Interrogez-le sur la météo, il vous répondra correctement. Célia réussit également à lancer les applications stockées sur le téléphone sans trop de problèmes ou à composer un numéro de téléphone. En revanche, demandez-lui qui le président français actuel, et il vous rétorquera qu'il ne peut pas vous aider. Quel est le programme TV ce soir ? L'assistant tente d'ajouter un événement à votre agenda, sans parvenir à fournir la moindre information. Vous l'aurez compris, l'assistant de Huawei est loin d'être au niveau de l'Assistant Google, d'Alexa, de Siri ou même de Cortana (c'est dire)… Du moins dans notre langue.
Toujours pas de services Google, mais la situation s’améliore
Nous en parlions en tout début d’article, et il fallait s’y attendre, le P40 Pro+ est totalement dépourvu des GMS (Google Mobile Services). En conséquence de quoi, il n’est pas possible de retrouver les applications Google classiques que sont le Play Store, YouTube, Drive, Maps, Photos, Google Discover, etc. Du moins, pas sans un peu d’huile de coude pour certaines d'entre elles.
Car depuis des mois, Huawei tente par tous les moyens de permettre à ses utilisateurs de s’affranchir totalement des services Google. À la sortie du Mate 30 Pro, le constructeur conseillait d’utiliser son outil de migration Phone Clone, couplé à son propre store, AppGallery. À l’époque, celui-ci n’était franchement pas bien garni, et il était impératif de faire appel à un store alternatif comme Aptoide… Mais peut-être valait-il mieux forcer l’installation des GMS à l’aide d’un hack à l’origine incertaine, au final ?
Avec les P40 et P40 Pro, Huawei en a rajouté une couche en améliorant les possibilités de migration de Phone Clone et en permettant notamment de conserver certains paramètres d’applications. L’AppGallery s’est également enrichi de plusieurs milliers d’applications, dont certaines françaises. Dans le même temps, Huawei a trouvé une autre parade : plutôt que d’installer des applications, pourquoi ne pas renvoyer directement vers les sites Web correspondants, toujours depuis l’AppGallery ? Mais là encore, l’installation d’un store alternatif comme Aptoide restait nécessaire si l’on voulait réellement retrouver ses jeux et ses applications, car l’AppGallery restait encore assez pauvre.
Toutes ces évolutions se retrouvent bien évidemment sur le P40 Pro+. Phone Clone fonctionne toujours aussi bien et permet de restaurer les applications dont on disposait sur son ancien smartphone Android (environ 70% d'entre elles dans notre cas). Certes, rien ne remplacera réellement les services Google et les applications du géant de Mountain View. Si l'on peut par exemple utiliser Google Maps, puisque l’application est transférable d’un smartphone à un autre via Phone Clone. En revanche, et c’est logique, on ne peut pas ajouter d’adresse favorite ni consulter l’historique de ses déplacements, puisqu’on ne peut pas associer le smartphone à un compte Google. L’utilisation de Google Maps s'en trouve ainsi limitée. Impossible également d’installer Google Discover et toutes ces applications qui nécessitent d’accéder au fameux compte Google.
Le constructeur chinois fait tout son possible pour offrir à l’utilisateur la possibilité de retrouver un smartphone Android pleinement exploitable. L'AppGallery, sans prétendre pouvoir remplacer le Play Store, offre un choix de plus en plus large d'applications très populaires. Et lorsque l'on cherche une application encore indisponible, un nouveau bouton permet d'être tenu au courant dès que celle-ci débarque sur le store de Huawei.
Par ailleurs, Huawei propose un nouveau module, qui permet de lancer une recherche d’application directement depuis l’écran d’accueil. Il s’agit du fameux Petal Search, annoncé en mai dernier. Ce petit outil se veut une sorte d’agrégateur d'applications, puisqu’il effectue une requête sur l’AppGallery, sur Aptoïde, différents sites, et même sur les sites officielles d'une application. Prenons un exemple concret : en entrant le terme YouTube, Petal Search affiche différents résultats, renvoyant tantôt sur le site mobile du site de streaming vidéo, tantôt vers les applications approchantes trouvées sur Aptoide, APKPure, APKCenter, ou sur l’AppGallery. Il est donc possible soit de consulter le site, soit d'installer l'application officielle et/ou les applications alternatives. De quoi faciliter la vie de celles et ceux qui seraient un peu perdus sans le Play Store, d’autant qu’il n’est pas nécessaire de mettre en place le store d’Aptoide pour installer les APK proposés par ce service. Le téléchargement d'un APK et son installation se font assez simplement, directement Petal Search et EMUI 10.1.
Néanmoins, un petit reproche est à signaler concernant Petal Search : le moteur de recherche ne renvoie pas systématiquement les résultats les plus pertinents provenant des stores alternatifs. Il se plante même parfois en affichant des résultats provenant du… Google Play Store, une application que l'on ne peut pas installer sur le téléphone sans le hacker.
Question sécurité, nous avons contacté Huawei afin de connaître les mesures prises par l'entreprise pour éviter les APK bardés de malwares et autres joyeusetés succeptibles de compromettre les données du téléphone. L'entreprise nous a expliqué que Petal Search effectue un scan de chaque APK téléchargé, en se basant sur l'antivirus Avast. Par ailleurs, la base de données d'Avast est updaté au moins une fois par jour, à condition bien évidemment que le smartphone soit connecté à un réseau. De quoi assurer une relative sécurité au smartphone. On rappelle que, quoi qu'il arrive, même le Play Store n'est pas exempt de malwares et que Google est amené à faire régulièrement un gros ménage dans son propre store.
Audio : on cherche toujours le second haut-parleur
Nous l’avions noté sur le P40 Pro, et le constat est toujours le même avec le P40 Pro+ : un seul haut-parleur situé sur le bord bas vient diffuser le son de l’appareil. Si celui-ci fait convenablement son office et sature très peu, même lorsque le volume est poussé à son maximum, on aurait quand beaucoup apprécié un second haut-parleur. Un deuxième dispositif aurait permis une réelle spatialisation du son, d’autant qu’au prix de l’appareil, il aurait été appréciable aimé en prendre plein les oreilles et en avoir pour son argent.
À l’instar de tous les smartphones haut de gamme actuels, à quelques très rares exceptions près, le P40 Pro+ est dépourvu de prise jack. Il conviendra donc de s’en remettre à un adapteur USB-C > Jack (non fourni dans la boîte), à des écouteurs USB-C (ceux livrés dans la boîte délivrent une qualité audio plutôt correcte) ou à la liaison Bluetooth.
Photo : un nouveau champion toutes catégories
C'est “la” grosse nouveauté du P40 Pro+ face aux P40 Pro : l'appareil dispose d'un zoom périscope x10. Avant de l'aborder, faisons tout de même le point sur l'ensemble de ses capteurs. Au dos, on y trouve donc les éléments suivants :
- un capteur principal de 50 MP avec une ouverture de f/1,9
- un capteur périscope de 8 MP avec une ouverture de f/4,4, 240mm et un zoom optique 10x
- un capteur de 8 MP avec une ouverture de f/2,4 et un zoom optique 3x
- un capteur ultra-grand-angle de 40 MP avec une ouverture de f/1,8
- un capteur temps de vol (TOF 3D)
Et à l'avant, pour les selfies, on dispose des deux capteurs suivants :
- un capteur de 32 MP avec une ouverture de f/2,2
- un capteur temps de vol (TOF 3D) destiné à la reconnaissance biométrique
A l'instar du P40 Pro, ou même du P30 Pro sorti en 2019, le capteur principal à lui seul a réellement de quoi porter le smartphone au rang des meilleurs photophones (si ce n'est le meilleur ?). En pleine luminosité, les couleurs sont toujours aussi bien respectées, malgré une très légère tendance à “parfois” tirer sur le jaune. Le grain du cliché est quasi irréprochable, la balance entre zones sombres et zones lumineuses permet de discerner tous les éléments de la photo (individus et environnement). Sous Android, le P40 Pro+ peut aisément rivaliser avec un Pixel 4XL, qui reste lui aussi un mètre étalon en matière de prise de vue en pleine lumière.
En faible luminosité, là encore il y a de quoi être conquis : même en mode classique, et donc sans passer par le mode Cliché nocturne, le smartphone délivre des clichés pleinement exploitables. L'appareil fait automatiquement la mise au point sur l'élément central à prendre en photo, et même si on constate un léger flou sur ses contours, il y a de quoi rester bouche bée devant un tel résultat, qui ne nécessite aucun temps d'attente.
En mode nocturne, le smartphone fait là aussi preuve de qualités, mais attention : il est parfois nécessaire de patienter plus d'une vingtaine de secondes sans bouger (ou de faire appel à un trépied, c'est quand même plus confortable) avant de pouvoir effectuer la prise de vue. Les contours des objets et des personnes restent cependant un peu flous, plus flous en tous les cas qu'avec le Pixel 4XL qui nous a servi de modèle de comparaison. En revanche, les couleurs sont un peu mieux respectées et moins ternes qu'avec les smartphones de la concurrence.
Parlons maintenant du zoom optique x10, qui constitue donc l'une des grosses nouveautés de l'appareil face au P40 Pro+. Comme vous pouvez vous en douter, dans ce mode, l'appareil délivre des clichés sans faille. Nous nous sommes amusés à comparer divers clichés pris en à l'aide du P40 et d'autres réalisés avec son petit frère, le P40 Pro+. Même si ce dernier a tendance laisser les zones sombres telles quelles, alors que l'algorithme du P40 Pro a justement tendance à trop les éclaircir et à dénaturer les couleurs, le rendu est remarquable.
À noter cependant que l’appareil a tendance à chauffer un peu plus que le P30 Pro, un phénomène aujourd’hui de plus en plus courant et que nous avions déjà remarqué sur le Galaxy 20 Ultra, notamment.
Prix, disponibilité et… faut-il vraiment craquer pour lui ?
Le P40 Pro+ est disponible en précommande à compter du 15 juin 2020 jusqu’au 30 du même mois, sachant que l’appareil sera disponible dès le 1er juillet. Mais vient finalement la question qui taraude tout le monde : quel est le prix de ce smartphone ? Rappelons qu’il s’agit avant tout d’un smartphone ultra premium, tant par ses finitions, ses fonctionnalités… Et son tarif !
Durant la période de précommande, le P40 Pro+ s’affiche à 1299,99 €. Une jolie somme, contre laquelle Huawei offre tout de même aux acquéreurs de l’appareil les écouteurs Freebuds 3i que nous avons récemment testés, ainsi que la Watch GT 2e, une montre connectée principalement dédiée aux sportifs. Cumulées, ces offres permettent de réduire le prix de l’appareil à 880 € environ, même s’il faudra quand même débourser les 1299,99 € évoqués précédemment, cela va sans dire. Enfin, une fois l’offre de précommande passée, le smartphone passe à 1399,99 € et se voit retirer ses bonus (la montre et les écouteurs sans fil).
Le tarif de ce P40 Pro+ en fait l’un des smartphones les plus onéreux du moment. Vaut-il réellement une telle somme ? Malgré ses innombrables qualités, la réponse n’est pas si évidente. Tout dépend en réalité de ce que vous recherchez et du modèle dont vous disposez déjà. Car oui, le téléphone offre d'excellentes prises de vue et profite d'un zoom optique x10. Et oui, son design est au top avec ses 4 bords incurvés en façade. Oui aussi, ses performances sont au rendez-vous et l'on profite de 512 Go d'espace de stockage. En clair, ce smartphone a tous les arguments pour battre à plates coutures un OnePlus 8 Pro, un Mi 10 Pro ou un Pixel 4XL.
Mais d'un autre côté, il ne profite d'aucun service Google, malgré tous les efforts de Huawei pour nous les faire oublier. Il n'y a pas de second haut-parleur et il est un peu trop volumineux, même s'il n'a pas ce côté “brique” que peut avoir un S20 Ultra. Pour tout vous avouer, nous avons très longuement hésité quant à la note finale attribuée à ce smartphone. Devions-nous lui mettre 4 ou 4,5 étoiles ? C'est finalement la note que nous avions donnée au P40 Pro qui a fini de faire pencher la balance. Les deux modèles sont finalement vraiment très proches, tant en taille, que de design et de qualité photographique. Mais il y a tout de même près de 300 euros de différence entre les deux. Un espace de stockage plus conséquent, un dos en céramique plutôt qu'en verre et un zoom optique x10 ne justifient pas à eux seuls un tel écart.
Huawei livre ici un smartphone aux qualités indéniables, tant sur la prise de vue, les performances, le design... Il n'y a vraiment pas grand-chose à lui reprocher, si ce n'est l'absence de services Google (mais ça, Huawei n'y est pour rien) et son poids supérieur à la moyenne (là, Huawei aurait pu faire quelque chose). Le P40 Pro+ est-il le meilleur smartphone de l'année ? Non diront celles et ceux qui ne peuvent pas se passer des GMS. Sans aucun doute, rétorquerons les autres. Pour notre part, il s'agit sans nul doute possible d'un excellent smartphone, si tant est que l'on accepte de passer un peu de temps à le le bidouiller.
- La qualité de la photo, quelles que soient les conditions
- La puissance du Kirin 990
- Les 4 bords incurvés, le dos en céramique
- EMUI 10.1
- Le poids de l'appareil
- L'absence des services Google
- Toujours un seul haut-parleur