Test Huawei P50 Pocket : si élégant, si puissant…Et si frustrant !
-
518€
-
650€
-
698€
-
810€
-
855€
-
1299.98€
-
1699.98€
-
1967.01€
- Fiche technique du Huawei P50 Pocket
- Notre comparatif en vidéo : Huawei P50 Pocket vs Samsung Galaxy Z Flip 3
- Prix et disponibilité du Huawei P50 Pocket
- Un design "magnifaillque", une prise en main irréprochable
- Des performances sans concession, point de 5G à l’horizon
- Un double affichage non exploité, mais un écran pliable quasi parfait
- Audio : à nos actes manqués
- Autonomie : Huawei est meilleur élève que Samsung
- Environnement
- Photo
- Conclusion
- Commentaires
Nous avons testé le Huawei P50 Pocket, le premier smartphone pliable à clapet de la marque. Un design exceptionnel, une proposition photo alléchante, un processeur qui a fait ses preuves, voici ce que promet Huawei avec son nouveau smartphone premium. Alors, on craque ou pas ?
Les smartphones pliables sont incontestablement l’une des grosses tendances de ces deux dernières années. Par tendance, entendez par-là qu’ils intriguent, que tout le monde se questionne sur leur longévité, mais aussi et surtout qu’ils suscitent beaucoup d’intérêt sur leurs usages. Malheureusement, à cause de leur prix trop élevé, ils restent pour le moment un produit de luxe, inaccessibles à la plupart des utilisateurs. Et même si les tarifs commencent à baisser, seuls quelques constructeurs se sont réellement lancés dans l’aventure : Samsung, Motorola, Oppo et Huawei.
Dans la course aux pliables, Huawei n’en est pas à son coup d’essai. En 2019 déjà, le constructeur dévoilait son Mate X, puis l’année suivante le Mate Xs, des téléphones pliants qui s’ouvrent « comme un livre », à l’instar de la gamme des Samsung Galaxy Z Fold ou du très récent Oppo Find N. Mais en plein embargo américain, Huawei n’a que très peu communiqué sur ses deux appareils en Europe. C'est à peine si l'on se rappelle qu'ils sont sortis chez nous…
Avec le P50 Pocket, le constructeur compte bien changer la donne. Cette fois nous avons à faire un smartphone à clapet, qui vient piétiner les plates-bandes du Galaxy Z Flip 3, véritable porte-étendard des smartphones “compacts pliables”. Huawei semble bien décidé à contrecarrer les plans de Samsung et met le paquet sur la communication. Difficile de passer à côté du lancement du téléphone en France et en Europe. Huawei aurait bien tort de s’en priver, car sur le papier, son appareil semble très prometteur. D’autant que le smartphone s’affiche à un prix relativement intéressant pour un pliable.
En revanche côté logiciel et à l'instar des autres smartphones Huawei, le P50 Pocket est dépourvu des Google Mobile Services. Une absence qui dure depuis 2 ans et demi maintenant et dont souffrent également les récents Nova 9 et P50 Pro. Si Huawei tente de combler ce manque à l’aide du duo AppGallery/Petal Search, le P50 Pocket a-t-il de quoi séduire les utilisateurs et utilisatrices aguerris à l’environnement Google ? Et si ce n’est pas le cas, peut-il conquérir celles et ceux qui ne sont pas encore habitués à cet écosystème ? Nous avons testé le P50 Pocket sous tous les angles durant près de deux semaines, et vous proposons un compte-rendu détaillé de tout le bien (et tout le mal) que nous en pensons.
Fiche technique du Huawei P50 Pocket
Huawei P50 Pocket | Huawei P50 Pocket Premium Edition | |
---|---|---|
Dimensions smartphone ouvert | 17 x 7,55x 0,72 cm | 17 x 7,55x 0,72 cm |
Dimensions smartphone fermé | 8,73 x 7,55 x 1,52 cm | 8,73 x 7,55 x 1,52 cm |
Poids | 190 grammes | 190 grammes |
Ecran principal | - 6,9" (21:9) - 120 Hz adaptatif | - 6,9" (21:9) - 120 Hz adaptatif |
Ecran secondaire | 1,04" (circulaire) | 1,04" (circulaire) |
Chipset | Snapdragon 888 4G | Snapdragon 888 4G |
OS | Android 11 / EMUI 12 | Android 11 / EMUI 12 |
RAM | 8 GO | 12 Go |
Stockage | 256 Go | 512 Go |
extension | NM Card (jusqu'à 256 Go) | NM Card (jusqu'à 256 Go) |
Capteur principal | . capteur principal 40 MP true chroma (f/1.8) . capteur ultra-grand-angle 13 MP (f/2.2) . capteur ultra-spectre 32 MP (f/1.8) | . capteur principal 40 MP true chroma (f/1.8) . capteur ultra-grand-angle 13 MP (f/2.2) . capteur ultra-spectre 32 MP (f/1.8) |
Capteur secondaire | . capteur ultra-grand-angle 10,7 MP (f/2.2) | . capteur ultra-grand-angle 10,7 MP (f/2.2) |
Batterie | 4000 mAh | 4000 mAh |
Chargeur rapide | SuperCharge 40W (chargeur inclus) | SuperCharge 40W (chargeur inclus) |
Chargeur sans fil | non | non |
5G | non | non |
Biométrie | capteur d'empreinte sur le bouton d'allumage | capteur d'empreinte sur le bouton d'allumage |
IP | pas de certification | pas de certification |
Notre comparatif en vidéo : Huawei P50 Pocket vs Samsung Galaxy Z Flip 3
Prix et disponibilité du Huawei P50 Pocket
Il existe deux éditions du P50 Pocket, qui ne disposent pas de la même fiche technique et ne sont pas commercialisées en même temps :
- Le P50 Pocket Edition Premium Or est équipé de 12 Go de RAM et de 512 Go d’espace de stockage. Son prix est de 1599 euros. L’appareil est disponible depuis le 26 janvier 2022. Pour tout achat du P50 Pocket Edition Premium Or, Huawei offre des écouteurs sans fil Freebuds Lipstick Rouge d’une valeur de 299,99 euros.
- Le P50 Pocket, dans son édition plus classique et de couleur blanche, dispose quant à lui de 8 Go de RAM et de 526 Go de stockage. Il est vendu au prix de 1299 euros et sera disponible à compter du 1er mars 2022.
Un design “magnifaillque”, une prise en main irréprochable
Difficile de ne pas tarir d’éloges en sortant le P50 Pocket de son écrin. La boîte a d’ailleurs fait l’objet d’un soin tout particulier de la part de Huawei, histoire de bien souligner le côté ultra premium de l’appareil. Elle reprend ainsi les codes graphiques du smartphone, sur lesquels nous allons bien évidemment revenir en long, en large et en travers. De couleur crème et parcourue de vaguelettes dorées, elle est nettement plus large que les boîtes habituelles des appareils Huawei. À l’intérieur, on trouve les éléments suivants : le smartphone, une lettre de la designeuse Iris Van Herpren, l’épingle permettant d’ouvrir le tiroir à carte SIM et un chargeur 40W. Notez que pour les besoins de ce test, nous avons bénéficié de l’édition Premium du smartphone.
Une fois le smartphone sorti de sa boîte, impossible de ne par remarquer le côté hyper classieux du smartphone. Le brossage doré du P50 Pocket et les vaguelettes en surimpression qui recouvrent son dos (les mêmes que l’on trouvait sur la boîte du smartphone) lui confèrent indubitablement un aspect très haut de gamme, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, pas même sur le Z Flip 3. D’aucuns trouveront ça un peu trop « bling-bling », mais pour notre part, nous avons beaucoup apprécié.
Le dos de l’appareil accueille deux volumineux cercles noirs : l’un est destiné aux capteurs photo, tandis que l’autre sert d’écran arrière. Contrairement à Samsung, qui a opté pour un écran tout en longueur sur son Z Flip3, Huawei a fait le choix d’un affichage circulaire et nettement plus petit. De même taille que l’ilot pour les capteurs photo, il offre une meilleure harmonie à l’ensemble. Mais sa petite taille empêche parfois de prendre connaissance des informations les plus pertinentes et de réellement interagir avec lui. On se prend donc plus souvent à devoir ouvrir l’appareil qu’il ne le faudrait. Avoir privilégié le côté esthétique au détriment de l’aspect fonctionnel est peut-être le seul reproche que l’on peut faire à l’égard du P50 Pocket, pour le moment tout du moins.
Lorsque le téléphone est replié, il n’y a aucun espace entre les deux parties de l’écran. C'était l’un des principaux défauts du smartphone concurrent de Samsung : le Z Flip 3 souffre d’un petit interstice est présent entre les deux parties de l’écran du côté de la pliure. En conséquence de quoi, le téléphone est un peu plus épais d’un côté que de l’autre. Sans compter que des saletés et de petits objets peuvent facilement s’y glisser (un trombone, un jeton, etc.) et endommager ainsi l’écran. Exit ce genre de tracas avec le P50 Pocket, puisque rien ne viendra se glisser entre les deux parties de l’écran une fois l’appareil replié.
Une fois l’appareil déplié, on se retrouve face à un smartphone disposant d’un écran de 6,9″ en 21:9. À titre de comparaison, les écrans des Xiaomi 11 Ultra et S21 Ultra sont 0,1″ inférieurs à celui du P50 Pocket. Et dans la catégorie des pliables, les dimensions du P50 Pocket sont 0,2″ supérieures à celles d’un Z Flip3. Bref, il s’agit bien là d’un smartphone de très grande taille une fois déplié. Impossible de l’utiliser à une main sans faire appel au mode d’affichage prévu à cet effet (lequel est activé par défaut et se déclenche par un simple petit balayage dans la zone basse de l’écran).
Sur l’écran avant, on remarque la présence d’un poinçon correspondant au capteur photo. La petite taille de celui-ci le pousse à se faire rapidement oublier. Toujours en façade, les bordures noires qui encadrent l’écran font-elles aussi preuve d’une excellente discrétion due à leur faible épaisseur.
Sur le côté gauche de l’appareil se situent les boutons de réglage du volume, ainsi que celui de mise sous tension du smartphone. Ce même bouton fait d’ailleurs office de capteur d’empreinte digitale. On pourra peut-être regretter que, tout comme sur le Galaxy Z Flip 3, l’appareil ne dispose d’aucun capteur d’empreinte digitale sous l’écran. De prime abord, c’est assez étonnant pour un flagship. Il y a pourtant une raison toute simple : de par la présence de l’écran arrière, on est amené à déverrouiller l’appareil sans qu’il soit ouvert. Huawei, tout comme Samsung, a donc fait le choix de loger le capteur d’empreinte sur le côté droit de l’appareil, de sorte à ne pas avoir à déplier le smartphone pour déverrouiller son écran arrière.
Fait inhabituel pour un flagship Huawei, le tiroir à carte SIM est logé sur le flanc droit de l’appareil. Enfin, la bordure basse accueille le port USB-C et un haut-parleur. Bref, l’appareil est très agréable à prendre en main une fois déplié. Son format compact une fois plié séduira celles et ceux qui pestent contre les smartphones trop grands pour tenir dans une poche de pantalon ou de chemise, oui qui encombrent inutilement leur petit sac à main. D’autant qu’il ne pèse que 190 grammes.
En revanche, on pourra déplorer que contrairement au Z Flip 3, le P50 Pocket ne profite d’aucune certification d’étanchéité (rappelons que le téléphone de Samsung est IP X8). Il conviendra donc de le mettre à l’abri de l’humidité.
Des performances sans concession, point de 5G à l’horizon
En ce début d’année, si les constructeurs de smartphones commencent à intégrer un Snapdragon 8 Gen 1 de 2022 dans leurs appareils, Huawei a décidé de faire appel à un SoC datant de l’an passé. Le P50 Pocket palpite donc à l’aide d’un Snapdragon 888, un processeur qui n'a pas à rougir et qui reste malgré tout une référence en termes de performances. En revanche, tout comme le P50 Pro que nous avons récemment testé, l’appareil n’est pas compatible 5G. Il faudra donc se contenter d’une connexion en 4G, la faute en incombe aux restrictions américaines face à Huawei. Et c’est un peu dommage, surtout quand on prend en considération le prix de l'appareil, même si la 5G ne fait pas tout. Rappelons que son concurrent, le Z Flip 3, est quant à lui bien compatible avec la norme de télécommunication.
Côté mémoire, le P50 Pocket dans son édition Premium est plutôt bien loti : il bénéficie de 12 Go de RAM et de 512 Go d’espace. Il est également possible de lui adjoindre jusqu’à 256 Go de stockage par l’entremise d’une NM Card. Si vous n’êtes pas familier avec les appareils de la marque chinoise, retenez qu’il s’agit d’un petit composant de la taille d’une carte nano SIM et que plusieurs fabricants en commercialisent aujourd’hui (Huawei bien sûr, mais aussi HP, Lexar, Apacer, etc.). En revanche, le format n’est pas vraiment utilisé par d’autres constructeurs de smartphones que Huawei, ce qui empêche les possibilités d’échanges de données entre des smartphones de marques différentes.
Sans grosse surprise, le smartphone offre d’excellentes performances au quotidien. Nous n’avons pas réussi à le prendre en défaut avec toutes les applications que nous avons installées, et aucun des jeux testés n’a montré de signes de faiblesse. Les outils de benchmarks que nous lui avons imposés ont révélé de très jolis scores, que ce soit sous Geekbench, Antutu ou encore 3DMark.
Un mot cependant sur le dégagement de chaleur de l’appareil : nous l’avons remarqué à plusieurs reprises, le Snapdragon 888 a tendance à chauffer sur la quasi-totalité des appareils que nous avons testés. Sans pour autant transformer le smartphone en plaque de cuisson, le P50 Pocket en est la parfaite illustration : en lançant un jeu un peu trop gourmand ou une application de benchmark, l’arrière de l’appareil chauffe plus que de raison. Parfois c'est en prenant une série de photos, parfois c'est en transférant des données sans fil… D’ailleurs, même en utilisant Phone Clone (pour le transfert de données d’un appareil vers le P50 Pocket), Huawei préconise de déconnecter le câble d’alimentation du smartphone pour éviter les problèmes de chauffe. Pas de quoi se brûler les doigts quand même, mais c'est assez gênant, voire agaçant, pour un téléphone premium.
Un double affichage non exploité, mais un écran pliable quasi parfait
Côté performances, on a affaire ici à un écran profitant d’une fréquence maximale 120 Hz dynamique. Celle-ci peut être également limitée à 60 Hz afin de réduire la consommation énergétique, ou fixée à 120 Hz pour produire d’une fluidité dans l’ensemble des applications. Mais le mode dynamique réglé par défaut reste le compromis idéal, dès lors que le smartphone adapte sa fréquence d’affichage à l’application en cours d’exécution au premier plan. C'est ce qui nous a permis d'atteindre la journée et demie d'autonomie. En bloquant la fréquence à 120 Hz, on perd un peu plus de 3 heures d'autonomie, ce qui n'est pas négligeable.
Comme à l'accoutumée, nous avons soumis l'écran à notre sonde… Et les résultats obtenus sont bluffants. L'appareil dispose de deux modes d'affichage : couleurs vives ou couleurs normales. Commençons par le mode vif. Avec une température moyenne de 7285, l'image tire vers légèrement vers le bleu. L'appareil dispose dans ce mode d'une superbe luminosité de 536 et d'un DeltaE94 moyen de 3,5, ce qui est très correct. En mode “couleurs normales”, la température moyenne relevée de 6392 offre un respect des couleurs proche de la perfection. La luminosité est elle aussi excellente avec un score de 565. Bref, l'écran est exempt du P50 Pocket de tout défaut.
L’écran pliable étant l’un des principaux atouts de ce smartphone, nous nous sommes attardés sur son cas plus que de coutume. Intéressons-nous donc à la pliure, puisque c’est la question qui revient le plus souvent lorsque l’on évoque ce genre de téléphone auprès de personnes ne l’ayant jamais eu entre les mains. Se voit-elle de jour comme de nuit ? Se sent-elle lorsqu’on passe le doigt dessus ?
Inutile de vous le cacher plus longtemps : la pliure n’est pas invisible. Elle se voit lorsque l’écran est éteint, ou lorsqu’il y a des reflets sur l’écran. En revanche, elle disparaît complètement dès qu’une image est affichée à l’écran et qu’il n’y a pas de reflets. La pliure a tendance à se faire davantage oublier que celle du Z Flip 3. Huawei a réussi à mieux la dissimuler que son homologue Samsung, ce qui est un bon point.
En revanche, qu’il s’agisse du P50 Pro ou du Z Flip 3, la pliure se sent au toucher. Si elle n’a rien de gênant en soi au quotidien (le doigt glisse parfaitement dessus), il faudra quand même prendre en considération cette donnée. Celles et ceux qui affectionnent les écrans parfaitement lisses, que ce soit pour jouer ou pour scroller sur une page Web ou une application comme TikTok, devront s'y accoutumer.
Néanmoins, la pliure se sent légèrement moins sur le P50 Pocket que sur le Z Flip 3. Pour en avoir le coeur net, nous avons soumis les deux appareils à 3 personnes en leur faisant uniquement toucher l'écran, tout en prenant soin de les dissimuler sous un voile. Dans 100% des cas, elles nous ont bien confirmé que la pliure du P50 Pocket était moins prononcée que celle du Z Flip 3.
Le principal souci, c’est que Huawei ne sait pas encore exploiter l’affichage « double écran ». Sur le Z Flip3, lorsque l’on ouvre le smartphone à 45° et qu’on lance une application comme Deezer, on dispose d’un affichage qui s’adapte automatiquement à l’ouverture. La page d’accueil de l’application se présente sur la première moitié de l’écran, tandis que les contrôles de lecture s’affichent sur la seconde moitié. L’application Galerie permet quant à elle d’afficher une photo sur la partie haute et, sur la partie basse, des vignettes permettant de basculer d’un cliché à l’autre. Nous avons eu beau cherché l’équivalent sur le smartphone de Huawei, cette fonction n’existe pas… Et c'est bien dommage !
Audio : à nos actes manqués
Le smartphone dispose d’une pseudo restitution stéréo : on note ainsi la présence d’un premier haut-parleur placé sur la partie supérieure du P50 Pocket, entre l’écran et la bordure de l’appareil. Un second parleur est situé dans une grille sur la bordure basse du téléphone. Un positionnement assez classique des deux haut-parleurs, en somme. Notez qu’il existe une autre grille sur la partie basse du P50 Pocket qui fait penser à un autre haut-parleur, mais que celle-ci est purement décorative.
La stéréo n’est pas réellement le point fort de l’appareil. Contrairement au Z Flip 3, qui s’en sort mieux dans ce domaine, la balance entre les deux haut-parleurs est assez mal équilibrée : celui du haut n’est pas trop audible, quand celui du bas donne l’impression de cracher ses poumons.
La qualité audio n’est pourtant pas trop mauvaise. Si les basses manquent de caractère et d’amplitude, les médiums et les aigües sont bien présentes. Néanmoins, et c’est souvent le cas sur les smartphones Huawei : mieux vaut éviter de mettre l’appareil à plein volume. Ne dépassez pas les deux tiers des possibilités de réglage, au risque de devoir affronter une vraie cacophonie.
Autonomie : Huawei est meilleur élève que Samsung
Le P50 Pocket bénéficie d’une batterie de 4000 mAh et supporte la charge rapide 40W. Néanmoins, et contrairement au Z Flip 3 de Samsung, il n’y a aucune charge rapide à l’horizon. Dommage que Huawei n’ait pas réussi (ou pas voulu ?) à intégrer une la recharge à induction sur ses smartphones, comme c’est pourtant le cas sur tous les autres flagships de la marque.
Le chargeur de 40W intégré à la boîte du smartphone permet de récupérer la charge suivante :
- 23% en 10 minutes
- 45% en 20 minutes
- 63% en 30 minutes
- 80% en 40 minutes
- 93% en 50 minutes
- 100% en 61 minutes.
Et côté autonomie, ça donne quoi sinon ? Comme pour chacun de nos tests de smartphones, nous avons utilisé l’appareil une dizaine de jours durant, en reproduisant quotidiennement le même scénario : une heure d’utilisation du GPS, une heure de vidéo en Wi-Fi, une heure d’écoute musicale en Wi-Fi également, une heure de jeu vidéo, une heure d’appel téléphonique, et bien entendu du Web et de la messagerie instantanée à outrance. Le smartphone n’a donc pas chômé pendant notre période de test.
Dans de telles conditions, l’autonomie du P50 Pocket est d’une journée et demie environ. Le smartphone tient un peu moins bien sur la longueur que son grand frère le P50 Pro, récemment testé dans nos colonnes.
L’autonomie du P50 Pocket est pourtant bien meilleure que celle du Z Flip 3. Rappelons que celui-ci est incapable d’atteindre la journée complète sans crier famine, un comble pour un smartphone aujourd’hui. La faute en incombe à la batterie de 300 mAh, mais aussi à la mauvaise gestion de l’autonomie dont a toujours su faire preuve Samsung. D’autant que la charge « rapide » de l’appareil est limitée à 15W, ce qui signifie qu’il faut plus de 1h30 pour recharger totalement la batterie. En définitive, sans être un monstre d’autonomie, le P50 Pocket s’en tire largement mieux que le Z Flip 3.
Environnement
Il fallait s'y attendre, le P50 Pocket ne dispose pas des services Google. Rien de surprenant à ça, puisque les États-Unis interdisent tout commerce entre Huawei et certaines entreprises américaines depuis bientôt 3 ans. En conséquence de quoi, Google ne peut plus fournir au constructeur chinois ses fameux Google Mobile Services (GMS). En revanche, rien n'interdit à Huawei d'installer Android sur ses smartphones, qui lui est en open source. Et c'est d'ailleurs ce qu'il fait sur le P50 Pocket, puisque l'appareil fonctionne bel et bien sous Android 11 et profite de l'interface maison EMUI 12. Mais il n'est pas possible d'y installer le Play Store, ni de recourir aux services Google qui nécessitent de se connecter à son compte comme Google Maps, Gmail, Google Analytics ou encore YouTube.
Huawei a pensé également à celles et ceux qui viennent d'un univers Android classique et leur propose de transférer toutes leurs données, applications comprises, à l'aide de Phone Clone. Cela permet de récupérer les SMS, la liste de contacts, la disposition des icônes sur l'écran d'accueil, mais également les applications installées, ou encore l'historique des conversations WhatsApp.
Si vous avez pour habitude d'utiliser les services Google (en gros, si vous avez n'importe quel autre smartphone Android), un certain temps d'adaptation est nécessaire. La bonne nouvelle, c'est que bon nombre d'applications que vous utilisez habituellement se trouvent dans l'AppGallery. Le store de Huawei regorge désormais d'applications hyper populaires, et notamment françaises. Et à défaut, si vous n'y trouvez pas votre bonheur, il est possible de faire appel à Petal Search, un moteur de recherche développé par Huawei. L'application se charge de rechercher vos applications préférées disponibles au format APK. Elle prend en compte pour cela des magasins d'applications comme APKPure ou Aptoide.
Si l'opération qui consiste à récupérer un APK depuis Petal Search est quasi aussi rapide qu'un téléchargement depuis le Play Store, elle présente néanmoins deux inconvénients :
- d'une part, il vous faudra effectuer “à la main” les mises à jour de ces APK. Certes, l'AppGallery et Petal Search sont capables de détecter les updates des applications téléchargées au format APK, mais il faudra ensuite les télécharger une à une et à la main, ce qui se révèle contraignant à la longue.
- d'autre part, rien ne garantit la pleine sécurité des applications téléchargées au format APK. On vous le concède, ce n'est pas non plus le cas du Play Store de Google, qui est fréquemment la cible de malwares en tout genre. Mais Google communique très régulièrement sur les attaques subies par son store et son application et fait le maximum pour le garder le plus propre possible. Il ne s'agit pas ici de jeter l'opprobre sur les stores alternatifs, qui font un excellent travail, mais qui ne peuvent rivaliser en termes de moyens humains et financiers avec Google niveau sécurité.
Enfin, si vous souhaitez à tout prix profiter des services et applications Google, retenez qu'il existe des applications comme Gspace qui permettent de “simuler” un smartphone prenant en charge les GMS. Nous vous en avions déjà parlé lorsque nous avions testé le P40 Pro l'an passé Ce type d'application fonctionne un peu comme une sandbox. Là encore, rien ne garantit la sécurité des informations qui transitent au sein de l'application. Mieux vaut être pleinement conscient de cette donnée avant de se lancer.
Mais revenons-en aux applications téléchargeables via l'AppGallery et Petal Search. Le choix est plutôt conséquent : Huawei revendique par ce biais un total d'un million d'applications. À titre de comparaison, le Play Store de Google en compte 3,5 millions, mais en a-t-on vraiment besoin ?
On y trouve donc absolument de tout, et même des applications comme Google Maps. Celle-ci fonctionne à merveille, mais empêche toute connexion au compte de l'utilisateur. Ce qui signifie que l'on peut demander à l'application un itinéraire, mais pas récupérer sa liste d'endroits favoris. À défaut, on pourra toujours faire appel à Petal Maps, l'application d'itinéraire et de géolocalisation de Huawei, qui commence à faire ses preuves. D'autres aléas sont aussi à envisager. Par exemple, si l’installation de Netflix est pleinement envisageable, il faudra se contenter d’un affichage en SD. Quant à eBay, l'application répond irrémédiablement aux abonnés absents, qu'il s'agisse de passer par l'AppGallery ou Petal Search. Huawei propose de faire plutôt appel au site Web, ce qui n'est guère pratique. Car le site ne permet pas d'être alerté lors de la fin d'une enchère, par exemple.
Photo
À l'arrière de l'appareil, on trouve la configuration photo suivante :
- un capteur grand-angle de 40 MP “True-Chroma” (f/1.8)
- un capteur ultra-grand-angle de 13 MP (f/2.2 – 120°)
- un capteur grand-angle de 32 MP “Ultra-spectre” (f/1.8 – 1/3.14″, 0.7µm)
Tandis qu'à l'avant, il n'y a qu'un module photo :
- un capteur de 10.7 MP (f/2.2)
Première constatation : l'optique n'est pas signée Leica, comme c'est pourtant le cas sur les autres smartphones premium de Huawei. Ce qui n'empêche pas le smartphone d'offrir des clichés nets et précis en pleine luminosité (en mode grand-angle). Les couleurs ne “bavent pas”, l'appareil respecte les couleurs ambiantes et les sature pas.
En faible luminosité, et toujours en mode grand-angle, le P50 Pocket s'en tire également convenablement. Les zones sombres sont pleinement visibles et ne se résument pas à une bouillie de pixels. En clair, les deux capteurs “True-Chroma” et “Ultra-spectre” font parfaitement leur job, même s'ils n'égalent pas la technologie Leica que l'on trouve sur le P50 Pro ou le Mate 40 Pro 5G (ni même ce cher et ô combien regretté P30 Pro).
L'ultra-grand-angle, quant à lui, remplit son office en pleine luminosité. Certes, les bords extrêmes de l'image sont légèrement déformés, mais il n'y a rien d'alarmant non plus. En revanche, en faible luminosité, ce même capteur est loin d'être irréprochable. Les photos sont émaillées de zones floues et les zones sombres se traduisent par un amas de pixels… Ce n'est vraiment pas son fort.
L'absence de zoom optique se traduit par des photos correctes en x2, mais peu convaincantes au-delà. En revanche, le P50 Pocket propose de meilleurs résultats que le Z Flip 3 : les clichés en x5 respectent davantage les couleurs et les inscriptions, comme le montre la photo ci-dessous, sont bien plus lisibles.
Le capteur arrière peut également être utilisé pour les selfies, l'écran circulaire au dos du smartphone servant alors d'écran de contrôle. Si l'idée est plutôt bonne, le résultat est très décevant. La plupart des clichés que nous avons pris dans cette configuration se sont révélés beaucoup trop flous pour être exploitables.
Conclusion
Inutile de vous le cacher, le P50 Pocket ne nous a pas laissés de marbre. Son design hors du commun, ses performances, sa qualité d'écran et son autonomie en font à l’heure actuelle un sérieux concurrent au Z Flip 3. Mais, car il y a un grand mais : le prix du smartphone Huawei n’a rien d’attractif si on le compare à celui de son rival signé Samsung. Aujourd’hui, le Z Flip 3 est officiellement vendu par Samsung à 999 € dans sa version 128 Go / 8 Go, tandis que l’édition 256 Go / 8 Go est commercialisée à 1049 euros. Soit entre 250 et 300 euros de moins que la version blanche du P50 Pro… Et entre 550 et 600 euros de moins que l’édition Premium, qui dispose de davantage de RAM et d’espace de stockage, il est vrai.
Mais en fouinant un peu sur le Web, on peut même trouver le Z Flip 3 aux alentours des 800 €. Ce qui change considérablement la donne pour le P50 Pocket. Le principal défaut du smartphone de Huawei, si l'on met de côté un instant l'absence des services Google, reste donc son prix. Un reproche que nous avions déjà formulé à l'égard du P50 Pro. Il est vraiment dommage que Huawei ne prenne pas en considération cette donnée pourtant essentielle au moment de l'achat. D'autant que le Z Flip 3 n'est pas exempt d'autres “petits” défauts, comme la taille réduite de son écran externe ou l'absence de 5G. Alors, faut-il craquer pour le P50 Pocket ? Si vous recherchez un pliable classieux et avez le budget pour, et que vous êtes prêt à vous affranchir des Services Google et de la 5G, il n'y a pas à hésiter. Mais cela fait beaucoup de conditions, au final. En conséquence de quoi, le concurrent et petit pliable de Samsung reste quant à lui le meilleur compromis.
Au premier regard, il y a de quoi être totalement séduit par le P50 Pocket. Un design et des finitions irréprochables, un écran qui se ferme complètement, une taille hyper réduite une fois l'appareil replié... Et une fois l'appareil mis sous tension et les premières applications lancées, on se rend compte que Huawei n'a pas lésiné sur la puissance, le stockage, la vitesse de charge ou l'affichage (surtout l'affichage !). En revanche, les choses se gâtent un peu au fil du temps : l'appareil chauffe sans raison, il n'est pas compatible 5G, et ni l'AppGallery ni Petal Search ne parviennent à faire totalement oublier l'absence des Services Google. Nous espérions tant trouver avec le P50 Pocket un nouveau challenger au Z Flip 3 que nous sommes finalement un peu déçus. Un crève-coeur !
- L'un des plus beaux smartphones que nous ayons testés à ce jour
- La compacité de l'appareil
- La dalle exemplaire
- La puissance du SoC et les capacités de stockage (internes et extensibles)
- La qualité de l'APN de manière générale
- La qualité audio
- Pas de 5G
- La taille réduite de l'écran dorsal
- L'absence des GMS (même si ce n'est pas la faute de Huawei)
- La dissipation thermique mal contrôlée