Test Huawei P50 Pro : le roi de la photo n’a pas dit son dernier mot
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Lancé il y a déjà plusieurs mois en Chine, le Huawei P50 Pro débarque finalement en France. L’optique Leica ayant été encore améliorée, le smartphone pourrait bien être le nouveau mètre-étalon de la photo. Mais qu’en est-il du reste ? Les performances suivent-elles et, surtout en 2022, peut-on réellement s’accommoder de l’AppGallery et se défaire totalement des services Google ? Pour répondre à toutes ces questions, et à bien d’autres, nous avons testé le P50 Pro sous toutes les coutures et vous livrons notre avis complet sur le nouveau flagship Huawei.
- Prix et disponibilité du Huawei P50 Pro
- Un design qui se peaufine au fil des ans
- Des performances confiées à Qualcomm, ça donne quoi ?
- Une très bonne autonomie, même si l'on regrette un peu le Kirin
- Un écran propre et bien configuré
- Audio : enfin deux haut-parleurs sur la gamme P de Huawei
- Environnement : le sujet qui fâche ?
- Photos
- Conclusion
- Commentaires
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Bien que Huawei n’ait toujours pas le droit d’intégrer les services Google et le Play Store à ses appareils depuis plus de 2 ans, le constructeur continue à proposer régulièrement de nouveaux smartphones. Certes, il est plus prolifique en Asie, où le marché n’a que faire des Google Play Services et du Play Store. En revanche, Huawei tente aussi de séduire le public européen avec certains modèles, comme le récent Huawei Nova 9, sorti partout dans le monde en même temps.
Quelques mois après la sortie du Nova 9, voilà qu’arrive le Huawei P50 Pro. Mais cette fois, Huawei a pris un sérieux retard sur sa commercialisation hors de Chine. Bien que le porte-étendard ait été annoncé et vendu en juillet 2021 dans le pays natal de l’entreprise, il aura fallu patienter 6 mois supplémentaires pour le voir arriver en Europe. Entre temps, le constructeur a opéré quelques modifications sur son smartphone, et ce n’est pas donc pas la même édition dont nous profitons en France par rapport à celle commercialisée en Chine. Processeur et système d'exploitation ont changé. Pour le reste, il s'agit du même modèle, tant sur le plan du design, de l'écran, de l'audio, et bien entendu de la photo.
Mais alors, que vaut ce P50 Pro face à la concurrence ? Qu'attendre de sa part en termes de performances, d'autonomie et de prise de vue ? Et surtout, toutes ses qualités peuvent-elles compenser l'absence de services Google ? Nous avons testé le nouveau flaghsip de Huawei et vous proposons un compte rendu de toutes nos impressions, toutes nos conclusions.
Prix et disponibilité du Huawei P50 Pro
Le P50 Pro est vendu en France au prix de 1199 euros. Le smartphone est disponible depuis le 26 janvier 2022. L’appareil existe en deux coloris : noir ou or. Côté capacité de stockage, une seule édition est commercialisée en France, celle nantie de 8 Go de RAM et 256 Go d’espace.
Notez enfin qu’en passant par le site officiel Huawei, des écouteurs FreeBuds Pro sont offerts (livrés en blanc, argent ou noir). Au lancement, leur prix était de 199,99 €, mais on les trouve actuellement à 129,99 €. Un plan très correct, mais auquel nous ont désormais habitués la plupart des constructeurs à l'occasion de la sortie de leur flagship.
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Un design qui se peaufine au fil des ans
Unboxing rapide : comme à l’accoutumée, le P50 Pro est logé dans une boîte blanche sur laquelle figure une photo de l’appareil et son nom écrit en lettres dorées. A l’intérieur, on trouve bien évidemment le smartphone, une petite épingle permettant d’ouvrir le tiroir à carte SIM/NM Card, ainsi qu’un chargeur 66W. Ce dernier ayant tendance à disparaître des boîtes de smartphones, il est bon de signaler sa présence, d’autant qu’il permet d’assurer une charge rapide de l’appareil.
Au sortir de la boîte, le P50 Pro dévoile ses atours. On se retrouve face à un superbe smartphone doté d’un écran de 6,6″ aux bords incurvés à gauche comme à droite, et pourvu de deux ilots circulaires à l’arrière, qui permettent d’accueillir les capteurs photo et le flash. Difficile de rester indifférent à ce design, même si les deux “plaques de cuisson” arrière comme certains les appellent ne passeront pas inaperçues.
En façade, les bordures noires qui encadrent l’écran sont toujours aussi fines, que ce soit en haut, en bas ou sur les côtés. Celles et ceux qui préfèrent les bords d’écran arrondis seront servis : l’incurvation est assez prononcée, comme c’était déjà le cas sur les précédents modèles de la gamme.
Toujours concerne l’avant de l’appareil, alors que le P40 Pro disposait de deux modules pour la photo/vidéo, le P50 Pro n’en a plus qu’un. Il ne s’agit pas d’une énorme perte, puisque c’est le capteur de caméra temps de vol qui disparaît. On y gagne surtout en esthétisme : le capteur à selfies se situe désormais dans un petit poinçon situé en haut et au centre de l’appareil, plutôt que sur le côté gauche.
La bordure droite de l’appareil accueille les boutons de réglage de volume et celui d’allumage/extinction, tandis qu’aucun n’est présent sur le bord gauche du smartphone. Sur la bordure supérieure, on trouve un haut-parleur (il s’agit de l’une des nouveautés du P50 Pro, nous allons y revenir). Et sur la partie inférieure, on note la présence d’un second haut-parleur, du tiroir à carte SIM/NM Card et du port USB-C. Les bords droit et inférieur n’ont guère changé depuis les P30 Pro et P40 Pro, en somme.
Le changement le plus visible se situe surtout à l’arrière du smartphone. Pour les besoins de ce test, nous avons bénéficié du modèle avec un dos couleur « or ». Si l’on associe spontanément davantage ce coloris à un teint jaunâtre, on est ici en présence d’une teinte plus argentée. Dis comme ça, le résultat pourrait paraître tape-à-l’œil, mais il est saisissant d’esthétisme. Le P50 Pro est un beau smartphone, agréable au toucher et qui tient bien en main.
Certes, difficile de ne pas remarquer la protubérance des deux disques noirs à l’arrière, lesquels permettent de loger les différents capteurs photo. Ce qui fait que l’appareil est bancal une fois posé sur une table. Un souci dont nous avons désormais l’habitude sur la quasi-totalité des smartphones sortis ces dernières années, et qui se règle par l’ajout d’une coque de protection.
En parlant de protection justement, bien que le dos paraisse fragile par son côté lisse et brillant, nous n’avons pas remarqué la moindre rayure durant la dizaine de jours qu’a nécessité ce test. En revanche, les traces de doigts sont inévitables. Même si elles ne sont pas visibles selon l’inclinaison du smartphone, elles sont bien présentes et les plus méticuleux se prendront à nettoyer leur smartphone 10 ou 15 fois par jour.
Côté prise en main, le P50 Pro se manie avec aisance, malgré sa grande taille et son côté un peu glissant à l’arrière. Si son utilisation à une main reste possible en mode d’affichage « classique » pour certaines manipulations basiques, mieux vaut quand même recourir à l’interface de navigation prévue à cet effet (via un simple glisser de droite à gauche sur la partie basse de l’écran).
Enfin, en ce qui concerne l'encombrement, l’appareil tient dans une “grande” poche. Il pèse 195 grammes sur la balance, ce qui le place dans une moyenne très correcte face à la concurrence. À titre de comparaison, un Find X3 Pro fait 193 grammes, tandis qu’un Mi 11 Pro pèse 208 grammes. Notez enfin que le P50 Pro est certifié IP68, ce qui lui assure une étanchéité totale à la poussière et à une immersion pendant 30 minutes jusqu’à 1,5 mètre de profondeur.
Des performances confiées à Qualcomm, ça donne quoi ?
Contrairement aux précédents smartphones de la gamme P, Huawei s’est tourné du côté de Qualcomm pour assurer le SoC du P50 Pro. Pas de Kirin 9000 comme sur la version chinoise du smartphone, mais un classique Snapdragon 888, lequel équipait quasiment tous les flagships comme le Mi 11 de Xiaomi, le OnePlus 9 en 2021… Ou le Galaxy S21 FE sorti très récemment.
Les fans de performances déploreront que Huawei n’ait pas opté pour un Snapdragon 8 Gen 1 comme sur le Xiaomi 12. Mais on peut l’expliquer par le fait que le P50 Pro ne soit pas compatible non plus avec le réseau 5G. Et un Snapdragon 8 Gen 1 en 4G, cela n’existe pas pour le moment. En conséquence de quoi, Huawei a dû se rabattre sur ce qui lui était possible d'avoir, à savoir le Snapdragon 888. Celui qui équipe le smartphone est donc un modèle 4G uniquement. Mais c’est le prix à payer pour Huawei, qui n’a plus le droit d’intégrer la technologie 5G à ses smartphones, toujours à cause de l’embargo américain.
Nous avons testé l’appareil à l’aide de nos outils de mesure que sont Geekbench, 3DMark, PCMark et Antutu. Comme on pouvait s’y attendre, le SoC de Qualcomm s’en tire très bien. Sous Geekbench, on obtient des résultats légèrement en deçà de ceux d’un Galaxy S21 FE, qui dispose lui aussi d’un Snapdragon 888. En revanche, sous 3D Mark, le P50 Pro s’en tire légèrement mieux sur le S21 FE. En somme, il n'y a pas de différences réellement notables entre les deux appareils en termes de performances.
À l’usage, le smartphone n’a jamais montré de signes de faiblesse tout au long de notre période de test. Basculer d'une application à l'autre se révèle extrêmement fluide, tandis que les jeux, même les plus gourmands comme Genshin Impact, ne posent aucune difficulté à l'appareil.
Certes, on pourra toujours reprocher au P50 Pro l'absence de puce 5G, mais faut-il réellement s'en plaindre à l'heure actuelle ? Si l'on se réfère à la couverture 5G telle qu'elle est établie par le site Ariase, on se rend compte que la technologie est encore loin d'être pleinement déployée en France. Lyon, Paris, Marseille, Toulouse, Lille, Rennes, Nantes, Monaco… Les opérateurs se sont concentrés sur les grandes villes, délaissant pour la plupart les zones rurales. Il faudra patienter encore deux ou trois ans (au bas mot) avant que la 5G soit réellement implantée partout dans l'Hexagone. À l'heure actuelle, il ne s'agit pas d'un argument commercial probant quant à l'achat d'un smartphone.
Bon point pour le stockage : le modèle commercialisé en France est équipé de 256 Go. De quoi probablement vous laisser la possibilité d’enregistrer toutes vos photos et vidéos de ces 10 dernières années. En outre, cet espace de stockage peut être accru à l’aide d’une NM Card. Pour rappel, il s’agit d’un format de carte initié par Huawei avec le Mate 20 en 2018 et qui se présente sous la forme d'une carte d'une carte nano SIM.
Une très bonne autonomie, même si l'on regrette un peu le Kirin
Au sein même du P50 Pro, on profite d’une batterie de 4360 mAh. Rien de transcendant par rapport aux générations précédentes, puisque les P30 Pro et P40 étaient tous deux équipés d’un module de 4200 mAh. On ne gagne quasiment rien, mais on peut faire confiance à Huawei en matière de gestion de la consommation d’énergie. En revanche, si le constructeur s’est toujours placé en haut du panier, c’est grâce à ses SoC Kirin, moins gourmands que ceux de Qualcomm et pleinement gérés par EMUI.
Mais alors, qu’en est-il du P50 Pro, lui qui palpite dans sa version européenne à l’aide d’un Snapdragon 888 ? Comme pour tous nos tests, nous avons éprouvé la consommation du P50 Pro durant plusieurs jours et à l’aide des critères suivants :
- 1 h/j d’utilisation du GPS
- 1h/j de streaming vidéo
- 1h/j de streaming audio
- 1h/j de jeu vidéo
- 1h/j d’appel téléphonique
- Consultation Web très fréquente tout au long de la journée également
- Utilisation de la messagerie, de WhatsApp et de Skype à outrance tout au long de la journée également
Bref, nous tentons systématiquement d’utiliser le smartphone en conditions réelles et réitérer l’expérience sur plusieurs jours, afin d’établir une moyenne. Si le P50 Pro s’en sort très bien, puisqu’il nous a permis de tenir 2 jours complets avant de crier famine, il est un peu en deçà de ce que proposait Huawei sur ses P30 Pro et P40 Pro. Ces deux modèles dépassaient tranquillement les 2 jours, le Kirin étant moins gourmand, mais aussi un peu moins puissant qu’un SoC Qualcomm à génération équivalente. Reste que l’autonomie du P50 Pro est quand même bien meilleure que celle d’un Galaxy S21 et qu’elle joue à armes égales avec un Mi 11 ou un Find X3 Pro.
Concernant le temps de charge, le chargeur de 66W livré avec l’appareil permet de récupérer 29% en 10 minutes, 72% en 30 minutes et 100% en 50 minutes. En mode sans fil et à l’aide d’un chargeur 40W Huawei, nous avons patienté 15 minutes pour retrouver 25% d’autonomie, et 1h02 pour 100%.
Certes, on est loin de la recharge filaire d’un Xiaomi 11T Pro. Rappelons que, selon nos mesures, ce smartphone est capable de retrouver 100% de sa batterie (en partant de 0%) en 20 minutes et 40 secondes grâce à son volumineux chargeur de 120W. Mais le P50 Pro ne joue pas dans la même cour et il ne s’en sort vraiment pas si mal, que ce soit en charge filaire ou non filaire.
Un écran propre et bien configuré
L’écran de 6,6″ est de très bonne facture et offre un affichage maximal de 1228 x 2700 pixels. Par défaut, l'affichage s'adapte à l'énergie restant dans la batterie et peut “descendre” à 921 x 2025 pixels dès lors que l'autonomie du smartphone est en berne.
Côté fréquence de rafraîchissement, on profite d’un écran en 120 Hz adaptatif, là où celui du P40 Pro était cantonné à du 90 Hz. Huawei s’aligne donc sur la concurrence, le 120 Hz étant devenu la norme sur les smartphones haut de gamme depuis près de deux ans (l’un des premiers modèles à en bénéficier était le Galaxy S20).
Audio : enfin deux haut-parleurs sur la gamme P de Huawei
Voilà une bonne nouvelle : alors que le P40 Pro en était resté à un seul haut-parleur situé tout en bas de l’appareil, Huawei a décidé de revoir sa copie. Le P50 Pro dispose cette fois de deux haut-parleurs localisés en haut et en bas de l’appareil. En fait, il faut même en compter un 3e : sur la partie haute, non seulement le son s’échappe depuis une petite grille située sur le bord du smartphone (comme sur la partie basse), mais il sort également via la séparation entre la dalle et la bordure de l’appareil.
Par conséquent, on profite enfin de la stéréo sur un smartphone de la gamme P chez Huawei. Il était temps. La qualité audio est-elle au rendez-vous pour autant ? La réponse est positive. Sans offrir une qualité parfaite, notamment dans les basses, le P50 Pro se démarque de ses prédécesseurs par une meilleure restitution des aiguës et un son plus cristallin. La balance entre les deux haut-parleurs est vraiment bonne et permet enfin de s’immerger dans un film ou une série TV. Prenez garde néanmoins à ne pas pousser trop haut le volume, faute de quoi le smartphone sature. Un son réglé aux deux tiers du volume maximal reste très correct. Au-delà, il vire vite à la cacophonie.
Environnement : le sujet qui fâche ?
Si le P50 Pro tourne sous HarmonyOS 2.0 en Chine, ce n’est pas le cas de la version diffusée à l’international. En France notamment, Huawei a préféré faire l’impasse sur son système d’exploitation maison pour offrir Android 11 sur son système d’exploitation. On se demande pourquoi le constructeur refuse toujours d’intégrer HarmonyOS sur ses smartphones, alors que tous ses autres appareils en disposent (tablettes, montres, écrans…).
Inutile de se réjouir : le P50 Pro ne profite pas pour autant des fameux Google Mobile Services. En conséquence de quoi, il est impossible d’installer le Play Store ou toute autre application Google qui nécessite un compte Google. Gmail et Google Maps ne s’exécutent pas. S’il est possible d’installer Chrome, il n’est pas envisageable en revanche de se connecter à son compte Google. On ne peut pas donc récupérer ses favoris, récupérer son historique de navigation, les mots de passe déjà enregistrés sur un autre appareil, etc.
Si l’absence du Play Store peut se révéler très problématique, Huawei tente d’y apporter une double solution. La première consiste à faire appel au propre store de la marque chinoise : AppGallery. On y trouve plusieurs dizaines de milliers d’applications, que Huawei considère comme étant les populaires. Le constructeur préfère la qualité à la quantité. On y trouve effectivement des applications très répandues, que ce soit pour gérer son compte en banque (LCL, Crédit Mutuel…), faire des achats (Cdiscount, Amazon, Aliexpress, Leboncoin, Veepee, Fnac…), profiter de services de streaming audio (Deezer, Tidal…) consulter les horaires ou réserver un billet en ligne (Oui.sncf, RATP…). Toutes ces applications sont bien évidemment officielles et se mettront à jour automatiquement.
Et quand une application vient à manquer, qu'il s'agisse de celles du Crédit Agricole, de Netflix ou de Spotify, l'AppGallery offre deux possibilités : soit ouvrir le site Web officiel correspondant, soit faire appel aux applications recensées par Petal Search. Et c’est là l'alternative ultime trouvée par Huawei par palier l’absence du Play Store. Petal Search est un moteur de recherche maison, qui permet de lancer une requête classique sur le Web, mais également d’afficher une liste d’applications correspondantes à la recherche, de faire du shopping, de lancer une recherche sur des images, des actualités, etc. Bref, les possibilités du moteur de Huawei sont finalement très proches de celles proposées par Google, ce qui est plutôt une bonne chose. En termes de pertinence, même si Google a plusieurs longueurs d’avance, Petal Search ne s’en tire pas si mal et parvient toujours à offrir des résultats en adéquation avec la recherche.
Mais Petal Search permet surtout d’effectuer des recherches sur des applications non présentes sur l’AppGallery. Quand une application vient à manquer, Petal Search propose de la télécharger au format APK via un store alternatif, tel APKPure ou Aptoid. Le résultat est rapide et quasi transparent pour l'utilisateur. Reste que les APK en question sont moins sécurisés que ceux provenant du Play Store, même s'il n'est pas rare que la boutique officielle d'applications de Google fasse régulièrement les frais de malwares en tous genres.
Une petite chose agaçante est à signaler concernant l’AppGallery : à chaque fois qu’on lance l’application, une publicité vantant les mérites d’un produit ou d’une autre application s’affiche. Même si elle ne dure que 3 secondes, c’est assez pénible à la longue. Nous avons interrogé un porte-parole de la marque sur une éventuelle suppression de cet affichage. Il nous a expliqué qu’il ne s’agit pas d’une publicité, mais d’une mise en avant d’une application. Une explication pas vraiment satisfaisante, surtout quand l’affichage en question consiste aussi à faire la promo de l’un des derniers smartphones Huawei.
Côté interface, en plus d'Android 11, on profite d'EMUI 12. On note de prime abord quelques changements d'ordre esthétique par rapport à la précédente version (on peut changer l'épaisseur des polices, l'environnement a réduit son nombre de couleurs rendant l'ensemble plus visible, etc.). En outre, il est désormais possible de faire appel au panneau de contrôle depuis le bord supérieur droit de l'écran, tandis que celui de gauche est réservé aux notifications.
Enfin, mentionnons l'assistant vocal : le P50 Pro bénéficie de l’aide de Célia, que l’on retrouve désormais sur tous les modèles de la marque depuis plus de deux ans. L’application permet de passer un appel, écouter de la musique, envoyer un SMS, consulter les actualités ou la météo, etc. Les requêtes envoyées à Célia sont assez basiques, mais elles fonctionnent. En revanche, quelques couacs sont à signaler : nous avons par exemple installé Deezer via l’AppGallery et avons tenté de lancer la lecture d’un morceau via l’application musicale. Malgré nos multiples demandes, Célia explique qu’une erreur s’est produite et que l’application n’est pas disponible pour le moment ou qu’elle n’a pas été installée sur l’appareil. Côté recherche sur le Web, si Célia est capable de trouver la bonne info, elle se contente de l’afficher, et non de l’énoncer comme le ferait Google Assistant. Bref, Célia est certes fonctionnelle, mais elle est encore bien loin d’égaler le concurrent de Mountain View.
Photos
Et c’est là que l’on attendait réellement Huawei au tournant. Que ce soit en Chine en juillet 2021, ou dans le reste du monde janvier 2022, le fabricant n’a pas hésité à axer sa communication sur les performances photo de son smartphone. À juste raison, vraiment ?
Si nous avons toujours été littéralement convaincus par la qualité des prises de vue des précédents P30 Pro et P40 Pro, force est de reconnaître que nous avions toujours un petit quelque chose à leur reprocher. Des couleurs parfois trop sombres sur le P30 Pro, et parfois trop claires ou trop pimpantes sur le P40 Pro. Ce qui n'empêchait pas les deux appareils de se hisser dans le classement des 4 ou 5 meilleurs photophones.
Concernant le P50 Pro, nous avons eu beau chercher, nous ne lui avons trouvé aucun défaut en matière de prise de vue. Il gomme tous les défauts des précédents modèles, en offrant au passage quelques atouts supplémentaires au smartphone.
La configuration photo du P50 Pro se décompose de la sorte :
- un ultra-grand-angle de 13 MP (13mm – f/2.2)
- un capteur principal true-chroma de 50 MP (couleur – 23mm – f/1.8)
- un second capteur true-chroma de 40 MP (mono – 26mm – f/1.6)
- un capteur téléphoto de 64 MP (90mm – zoom optique 3,5x – f/3.5)
Les clichés en pleine luminosité ou prise en contre-jour représentent le parfait exemple des possibilités de l'appareil. L'image produite est exempte du moindre artefact lumineux et les couleurs sont parfaitement restituées. C'était l'un des petits soucis du P30 Pro, qui avait tendance à forcer un peu le trait sur les couleurs, notamment celles bleutées. Ici, le smartphone s'en tire parfaitement et délivre des couleurs ni trop prononcées (c'est l'un des principaux reproches que l'on peut faire à l'égard des smartphones Samsung) ni trop ternes (comme sur bon nombre d'appareils Xiaomi).
L'ultra-grand-angle s'en tire également très bien. C'est à peine si l'on note une image légèrement “étirée” sur les angles, comme le montre la photo ci-dessus (ne vous fiez pas aux zones étirées en bas à gauche, le terrain).
En faible luminosité aussi l'appareil fait des merveilles. Si l'on était déjà habitué à des clichés parfaitement exploitables en basse lumière sur les P30 Pro et P40 Pro, Huawei récidive et propose un smartphone capable de prouesses inégalées en la matière. L'appareil s'en sort si bien dans la pénombre en mode classique, que l'utilisation du mode nuit n'est pas toujours pertinente.
Le zoom optique 3.5x offre également le moyen de prendre d'excellents clichés, même lorsqu'un sujet est en mouvement. On pourra aisément monter à du 10x sans sacrifier à la qualité. Un focus en 20x reste également exploitable. Au-delà, mieux s'armer d'un petit trépied afin de stabiliser la prise de vue. Et même en posant le smartphone sur un support, une photo zoomée en 100x devient difficilement perceptible.
Bref, le gain apporté par le P50 Pro et sa technologie “True Chroma” face aux précédents modèles n'est pas négligeable. Il s'agit sans conteste du meilleur photophone que nous ayons eu entre les mains ces derniers mois, jouant des coudes avec le Mi 11 Ultra de Xiaomi.
Conclusion
Comme à l’accoutumée, nous avons vécu en totale immersion avec ce smartphone durant une dizaine de jours. Pas d’autre smartphone Android à portée de main. Alors, peut-on réellement se passer des services Google et se contenter de l’AppGallery et des applications listées par Petal Search ?
« Ça dépend » serait une réponse trop facile, et pourtant elle s'impose. Si l'on est habitué à faire appel à des applications comme Google Maps, Gmail, Agenda Google Drive et bien évidemment le Play Store, la transition est rude. Voire impossible, dans certains cas. Habitués à l'environnement Google sur mobile depuis une douzaine d'années, nous y sommes parvenus au prix de plusieurs sacrifices. Ce n'est vraiment pas évident, il faut bien l'avouer.
En revanche, si vous êtes plutôt novice en la matière ou si l'hégémonie Google vous insupporte, utiliser un smartphone Huawei comme le P50 Pro ne devrait guère vous posez de souci. L'AppGallery et Petal Search remplissent correctement leur office et vous devriez y trouver votre compte en nombre d'applications disponibles. Sans compter que vous y gagnerez en termes de photos face à la concurrence.
Enfin, un dernier point sur le tarif de l’appareil. Ces dernières années, le prix des flagships Huawei n’a eu de cesse d’augmenter. On se rappelle que le P20 Pro s’affichait à 899 € à sa sortie, et que le P30 Pro était quant à lui vendu 999 € (dans sa version 8 Go / 128 Go). En 2020, le P40 Pro est sorti au tarif de 1099 €. C’est donc très logiquement que Huawei commercialise aujourd’hui son P50 Pro au prix de 1199 €. Soit une augmentation de 100 € pour chaque nouveau flagship.
Alors certes, à chaque itération, on y gagne en espace de stockage, en puissance du SoC, en possibilités de prises de vue… Mais depuis 2019, l’utilisateur est aussi privé des services Google, ce que Huawei ne semble pas prendre en considération quand la marque élabore ses prix pour le marché européen. Et c'est bien dommage, car un tarif réduit de 200 ou 300 euros aurait le bienvenu pour (re)conquérir le cœur des utilisateurs.
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Huawei démarre 2022 en beauté : le P50 Pro est probablement le meilleur photophone que nous ayons testés ces trois dernières années. Les clichés qu'il délivre sont d'une qualité étonnante, que ce soit en très faible luminosité ou en pleine lumière, via le zoom ou à l'aide de l'objectif ultra-grand-angle. Ses performances et son autonomie ne sont pas en reste, tout comme son design arrière assez hors norme. En revanche, son prix a de quoi agacer, Huawei ne faisant pas d'effort pour séduire de nouveaux utilisateurs ou pour reconquérir les anciens, déçus par le fait que les appareils de la marque ne proposent plus les services Google. Dommage également que la marque n'ait pas trouvé le moyen de contourner les sanctions américaines concernant la 5G. Pour le reste, il n'y a vraiment à redire : le P50 Pro est un grand téléphone.
- La photo, la photo et encore la photo
- Le design
- Les performances du Snapdragon 888
- L'autonomie très correcte
- Enfin la stéréo sur un modèle de la gamme P
- L'absence de services Google (forcément !)
- Pas de 5G
- Le prix à revoir