Test Surface Pro 8 : un bon PC, mais un format dépassé
- Beau design
- Un écran 120 Hz
- Clavier très agréable
- Bonne autonomie
- Clavier vendu séparément
- Format qui n’a plus grand sens en 2021
- Le Surface Connect
- La partie audio peu soignée
Avec la Surface Pro 8, Microsoft cherche à faire évoluer sa recette tout en gardant son éternel format. Nouveau design, écran 120 Hz et sans bords, possibilité d’évolution, cette itération propose des choses intéressantes sur le papier et il est maintenant temps de savoir ce qu’elle a réellement dans le ventre.
La Surface Pro 8 est le nouveau PC phare de Microsoft. Comme chaque modèle depuis les débuts de la gamme en 2012, cette itération apporte de nombreux changements techniques tout en gardant l’éternel format deux-en-un, aussi bien pensé pour une utilisation PC que tablette.
En cette année 2021, Microsoft veut faire plus qu’une simple mise à jour technique. Ainsi, cette Surface Pro 8 va plus loin en proposant un tout nouveau design avec un écran bord à bord. Plus encore, elle est équipée d’une dalle avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz, chose encore rare dans le monde du PC. Un argument fort pour convaincre l’acheteur. Pour le reste, nous avons toujours une machine au format tablette avec clavier et stylet vendus séparément. Certaines choses sont éternelles.
Microsoft livre-t-il une bonne copie avec cette Surface Pro 8 ? Ce format a-t-il même encore du sens aujourd’hui ? Nous allons le voir tout de suite.
Prix et disponibilité
La Surface Pro 8 est disponible sur le site de Microsoft et chez les revendeurs partenaires à un prix de départ de 1179 euros (avec un Intel Core i5, 8 Go de RAM et 128 Go de mémoire). Il y a huit modèles au total, dont le plus cher coûte 2 679 euros (Intel Core i7, 32 Go de RAM et SSD de 1 To).
- Intel Core i5, 8 Go de RAM, 128 Go SSD : 1179 euros
- Intel Core i5, 8 Go de RAM, 256Go SSD : 1279 euros
- Intel Core i5, 16 Go de RAM, 256 Go SSD : 1479 euros
- Intel Core i5, 8 Go de RAM, 512 Go SSD : 1479 euros
- Intel Core i7, 16 Go de RAM, 256 Go SSD (modèle testé ici présent) : 1679 euros
- Intel Core i7, 16 Go de RAM, 512 Go SSD : 1979 euros
- Intel Core i7, 16 Go de RAM, 1 To SSD : 2279 euros
- Intel Core i7, 32 Go de RAM, 1 To SSD : 2679 euros
À signaler que pour ce prix, vous n’achèterez que la tablette, puisque le clavier est vendu séparément. Deux modèles sont proposés : un avec stylet inclus à 279 euros, et un sans stylet à 179 euros. Une stratégie commerciale qui est pratiquée depuis les débuts de la gamme et qui fait “artificiellement” monter le tarif.
Fiche technique
En ce qui concerne la fiche technique, Microsoft veut proposer ce qu’il se fait de meilleur dans le monde des ultra-portables. La Surface Pro 8 dispose d’une dalle IPS LCD de 13 pouces d’une définition de 2880 x 1920 pixels avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz, ce qui est encore rare sur le marché.
Surface Pro 8 | |
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Ecran | 13 pouces tactile 2882 x 1920 pixels format 3:2 120 Hz |
Dimensions | 287 × 208 × 9,3 mm |
Poids | 890 grammes (sans le clavier) |
CPU | Processeur Intel Core i7-1185G7 |
GPU | Intel Iris Xe Graphics |
RAM | 16Go |
Stockage | 256 Go |
Connectique | - 2 x USB-C - 1 x USB-A sur le chargeur - 1 x Port Jack 3.5 mm - Surface Connect |
Connectivité | - Wi-Ffi 6 802.11 (ax) - Bluetooth 5.1 |
À l’intérieur de la tablette (qui héberge logiquement les composants), nous trouvons un processeur Core i5-1135G ou Intel Core i7-1185G, donc un processeur Intel de 11e génération. Il est épaulé par 8, 16 ou 32 Go de RAM. Nous avons également un eGPU Intel Iris Xe pour donner un coup de pouce graphique. L’espace de stockage proposé va de 128 Go à 1 To. Une belle bête sur le papier, donc, mais il faut maintenant déterminer si elle fait ses preuves dans la vie de tous les jours.
Un design qui évolue dans le bon sens
Depuis le premier modèle, la Surface Pro a toujours adopté le même format : une tablette avec un pied qui pivote ainsi qu’un clavier détachable vendu séparément. Cette Pro 8 ne fait pas exception à la règle, mais apporte tout de même des nouveautés importantes à la gamme.
La tablette embarque tous les composants en son sein. Nous profitons d'un châssis en aluminium anodisé coloris platine ou anthracite très doux au toucher, mais qui a la fâcheuse tendance à marquer facilement les traces de doigts. Au milieu, nous trouvons un pied rétractable qui court sur toute la longueur et qui permet d’incliner l’écran sur 170 degrés. Cela permet de trouver l’angle idéal pour regarder un film ou dessiner.
On apprécie la solidité de ce pied ainsi que les deux encoches sur les côtés du châssis pour le manipuler facilement.
L’une des nouveautés de cette version est la possibilité de pouvoir changer le SSD. Microsoft prévoit en effet une petite trappe cachée sous le pied. Bien fixée, elle ne s’ouvre que grâce à un poinçon, les mêmes utilisés que sur smartphone. De quoi faire évoluer facilement votre machine, mais attention à acheter le stockage adapté.
Les tranches sont légèrement bombées et accueillent la connectique, soit deux ports USB Type-C ThunderBolt 4, un port Jack 3.5 mm, un port propriétaire pour accrocher le clavier ainsi que le port Surface Connect qui sert à l’alimentation.
Nous regrettons, comme à chaque fois, la présence de ce dernier. Il est peu pratique, se détachant au moindre mouvement. Ce qui est assez pénible au quotidien.
Microsoft n’a pas pour autant abandonné le port USB Type-A, puisqu’on en trouve un sur le chargeur. Pratique pour réalimenter son smartphone en même temps que son PC.
Sur les tranches, nous trouvons aussi les boutons d’allumage et de volume, chacun placé sur un des côtés. S’ils sont réactifs et agréables sous les doigts, on a toutefois souvent tendance à les confondre. On ne compte plus le nombre de fois où nous avons mis la tablette en veille en voulant juste baisser le son. Au bout de quelque temps, on prend le coup de main : l’allumage à droite, le volume à gauche.
On remarque, bien intégrées sur les bords du châssis, les grilles d’aérations. Elles courent sur la moitié de la tablette et se montrent quasiment invisibles. Une très belle intégration qui a beaucoup d'avantages, nous le verrons plus bas.
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Microsoft a apporté un soin tout particulier à la façade de cette Surface Pro 8. À chaque modèle, nous pestions sur les bords d’écrans trop proéminents et Microsoft nous a semble-t-il entendu. Si les bords inférieurs et supérieurs dépassent toujours le centimètre, ceux sur les côtés font 5 millimètres seulement, ce qui apporte un confort visuel certain et fait monter le ratio écran/façade à plus de 85 %. Enfin ! On apprécie également la caméra AR au-dessus de la dalle qui permet de déverrouiller une session en scannant votre visage (pas de capteur d’empreinte sur le PC). Rapide, efficace et pratique.
Si la tablette se montre lourde (895 grammes) et épaisse (9,3 mm), elle reste agréable en main grâce à son poids équilibré. Il ne faut pas perdre de vue que nous n’avons pas là une tablette Android ou iOS, mais un vrai PC, donc avec des composants et une ingénierie forcément plus encombrants, notamment au niveau de l’aération. Cela est aussi compensé par un clavier léger. En combinant les deux parties, le PC dépasse tout juste le kilo, comme un ultra-portable classique. Du très beau travail. On salue la finition globale quasi-parfaite du produit et on note un vrai plaisir à la manipulation. La Surface Pro 8 est l’un des PC est plus réussi du marché en termes de design.
La partie clavier n’est pas vendue avec la Surface, mais elle est indispensable pour en profiter pleinement. Microsoft propose ici son clavier Signature, en Alcantara ou en plastique classique. Cette cover (qui sert donc aussi de protection) est disponible en quatre couleurs, ici rouge. Elle s'attache facilement au corps principal grâce à un système d'aimants.
On apprécie un clavier extrêmement réussi. La frappe y est agréable et c’est un réel plaisir d’écrire avec. La course est parfaite et la résistance sous les doigts présente. Compte tenu du format restreint, il faudra se passer de pavé numérique. On note aussi des touches Fonctions à double emploi (il faut presser Fn pour passer de l'un à l'autre). Rien à dire non plus sur le trackpad, très réactif.
Il faut signaler que le clavier Signature dispose d’un emplacement spécialement dédié au Stylet Slim Pen 2. Cela permet de le ranger facilement ainsi que de le recharger. Les chances de le perdre en transport sont donc nulles.
Ce clavier Signature jouit d’une finition globale de très haute qualité, tout comme la tablette. Toutefois, on regrette toujours qu’il soit vendu à part, façon artificielle de faire grimper un prix déjà très élevé. Il est bien entendu tout à fait possible d’utiliser la Surface Pro 8 telle quelle, mais l’intérêt est plus que limité. Un gros point noir.
Un écran 120 Hz perfectible
La Surface Pro 8 dispose d’une dalle IPS LCD tactile de 13 pouces d’une définition de 2880 x 1920 pixels. Comme d’habitude avec la gamme, nous avons un ratio de 3 :2, donc presque carré, ce qui est idéal pour le travail de bureau comme le traitement de texte. Microsoft a choisi de ne pas opter pour la technologie OLED pour cette itération 2021, alors qu’elle se démocratise sur les PC portables. Pour contrebalancer, la firme de Redmond offre une dalle avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz.
Si les PC portables gamers ont depuis longtemps dépassé la barre des 60 Hz, ce n’est pas le cas des ultra-portables. Ainsi, la dalle peut afficher 120 images par seconde, ce qui apporte un réel confort à l’utilisation, même en bureautique. Un excellent point, mais il faut signaler que le 120 Hz n’est pas activé par défaut et qu’il faudra fouiller dans les options d’affichage pour en profiter. Ce taux de rafraîchissement consomme aussi plus d’énergie, et a donc un impact sur l’autonomie.
Nous avons analysé l’écran à l’aide de notre sonde. Il faut signaler que les mesures ont été faites avec l’option des couleurs adaptatives désactivée. C'est d'ailleurs la meilleure chose à faire, selon nous. En souhaitant trop s’adapter à ce qu’il se passe à l’écran, l’affichage connait quelques errances, donnant l’impression que les couleurs « clignotent », ce qui n’est pas très agréable.
Dans tous les cas, les résultats sont bons, mais pas parfaits. On note un contraste de 1170 :1, ce qui est correct pour ce type de dalle, mais loin d’être excellent. Les noirs sont donc relativement profonds et les blancs présents. La température moyenne est un peu froide, à 6010K, soit en dessous de la norme vidéo (6500K). Sur un affichage blanc, l’écran tire donc légèrement vers le rouge. Ce n’est pas dramatique, mais il faut le noter.
Cependant, il faut saluer un bon respect des couleurs avec un Delta E moyen de 2 (en dessous de 3 étant excellent). La luminosité maximale est bonne pour un laptop avec 450 nits, ce qui combiné à un gros travail sur les reflets, donne une bonne lisibilité en extérieur. À noter que le Surface propose plusieurs modes de couleurs, mais ils ne changent absolument rien. Un bon écran, mais tout de même en-deçà de celui du Surface Go 3, pourtant moins cher.
En ce qui concerne l’audio, le tableau est moins brillant. On apprécie les haut-parleurs en façade qui dirigent bien le son vers l’utilisateur. Ils disposent d’une puissance impressionnante, qui se fait malheureusement au prix d’une distorsion très présente à haut volume. De même, l’absence cruelle de bas médiums est un problème et donne des timbres de voix nasillardes. Ce n’est pas catastrophique compte tenu du format tablette, mais nous aurions pu en attendre plus.
Des performances modestes, mais suffisantes pour le format
La Surface Pro 8 est déclinée en deux versions : une avec un Intel Core i5-1135G7 et une avec un Intel Core i7-1185G7. C’est ce dernier que nous testons aujourd’hui. Ce sont deux processeurs Intel de 11e génération basse consommation, qui ne misent donc pas sur la puissance. Le CPU est accompagné d'un eGPU Intel Iris Xe et notre modèle de test embarque 16 Go de RAM et 256 Go de stockage.
Nous avons ici un processeur qui est dans la fourchette de ce que nous pouvons en attendre en termes de puissance pure. Tout est normal. À l’utilisation, il sera largement suffisant pour faire de la bureautique avancée, comme du traitement photo ou vidéo. Rien de ce qui n’est pas adapté au format ultra-portable, en somme.
La présence d’un eGPU Intel Iris Xe apporte un coup de pouce très modeste en ce qui concerne la 3D, ça s’arrête ici. Il sera très juste pour profiter de jeux même peu gourmands, comme Fortnite qui atteint péniblement les 25 images par seconde en moyenne, ou Diablo 2 Resurrected qui est dans le même cas. La tablette n’est tout simplement pas faite pour ça.
Pour du gaming, il faudra passer par des solutions cloud, comme le xCloud du Game Pass de Microsoft.
La Surface Pro 8 dispose de grilles d’aération réparties sur les tranches du châssis. Lorsque le PC est mis à l’épreuve, le processeur monte à 79 degrés et le GPU à 74 degrés. La température au niveau du châssis monte à plus de 45 degrés, ce qui est beaucoup et peut paraître impressionnant quand on la manipule. Cette chaleur (bien répartie) est compensée par un souffle de 42 décibels en plein travail. L’air est expulsé vers le haut, et ne gêne nullement l’utilisateur. Il faut noter qu’il s’agit là d’un cas de figure qui sera rare à l’utilisation. La quasi-totalité du temps, le châssis reste à température ambiante tandis que le souffle est complètement inaudible. Bref, Microsoft a fait du bon travail d’ingénierie sur sa machine.
Une excellente autonomie, même en 120 Hz
L’autonomie est l’une des données les plus importantes sur un ultra-portable et le Surface Pro 8 ne déçoit pas. Lors de nos tests, nous avons constaté que Microsoft se débrouillait bien. En lecture de vidéos, le PC s’est éteint au bout de 7 heures avec l’affichage en 120 Hz. En passant l’écran à 60 Hz, nous dépassons les 8 heures. Cela signifie que pour une journée de travail, vous n’aurez pas besoin de prendre votre chargeur avec vous.
Le chargeur, justement, sait se faire discret. À peine plus gros que celui d’un smartphone, il ne pèse que 280 grammes et peut facilement trouver sa place dans un sac. On regrette juste le choix du Surface Connect, pénible à l’utilisation, nous l’avons dit plus haut.
Un format qui a encore du sens ?
Après une semaine d’utilisation, un constat s’impose : malgré ce que clame haut et fort Microsoft, la Surface Pro 8 n’est pas une tablette. Son écran est tactile et le stylet fonctionne bien (des applications dédiées sont préinstallées), mais cela ne fait pas du Surface Pro 8 autre chose qu’un ordinateur.
La firme de Redmond peut essayer de nous persuader du contraire, il ne faut pas nier l’évidence. Son produit est un PC et s’utilise comme un PC. Au quotidien, il est en effet très difficile de s’en servir sans clavier. Windows 11 (installé par défaut) tente bien d’améliorer le tactile, mais cela reste un OS PC.
Tout cela pose problème quand on voit la politique tarifaire de Microsoft. La Surface Pro 8 est vendue 1 180 euros dans sa configuration la plus modeste. Il faut ajouter à cela un clavier Signature à 180 euros, voire 280 euros avec le stylet, ce qui nous amène à un PC à 1360 euros pour sa configuration la moins chère.
C’est clairement trop pour ce qui est proposé, surtout que le Surface Laptop 4 du même Microsoft dispose d’un prix de départ de 949 euros, clavier compris. La concurrence propose aussi les mêmes configurations à des prix plus attractifs. Certes la Surface Pro 8 peut séduire les créateurs et propose une utilisation tactile avancée, mais cela ne suffit pas pour justifier un produit en kit au tarif si élevé. En 2021, le format n’a malheureusement plus grand sens et il est grand temps que Microsoft revoie sa copie, en laissant la place à d’autres produits comme le Surface Pro X, ou tout simplement en incluant le clavier dans le prix de base.
Le Surface Pro 8 est objectivement un bon ordinateur. Ecran 120 Hz appréciable, design réussi, excellente autonomie, il remplit parfaitement sa mission. Le problème n’est cependant pas sur le fond, mais sur la forme. Le format Surface Pro avec son clavier vendu séparément n’a plus grand sens en 2021, surtout à un prix si élevé et avec une telle concurrence en face. Reste un produit qui ne décevra pas le consommateur, mais beaucoup trop cher pour ce qu’il a à proposer.
- Beau design
- Un écran 120 Hz
- Clavier très agréable
- Bonne autonomie
- Clavier vendu séparément
- Format qui n’a plus grand sens en 2021
- Le Surface Connect
- La partie audio peu soignée