Test Midea M9 : un outsider des robots-aspirateurs au prix attractif
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Nous vous proposons de découvrir avec nous le nouveau robot-aspirateur Midea M9, qui arrive sur le marché avec un prix de 300 € environ qui pourrait faire trembler la concurrence. C’est en tout cas l’ambition de son constructeur.
Test réalisé par Emmanuel Armanet
Midea n’est certainement pas une marque qui parle beaucoup aux consommateurs européens. Créée en 1968, elle propose depuis de l’électroménager, essentiellement sur son marché domestique qui est, vous l’aurez sans doute deviné, la Chine. Pour autant, Midea s’est diversifié et a ouvert son premier site de production à l’étranger dès 2007. Elle dispose aujourd’hui de 60 filiales dans le monde entier et nourrit désormais de fortes ambitions au niveau mondial.
En France, la marque arrive par le biais d’un robot-aspirateur, le Midea M9, dont les performances sur le papier en tout n’ont rien à envier à des produits issus du catalogue de grandes marques du secteur. On pense notamment au Roborock S7, au DreamBot L10 Pro ou encore au Deebot Ozmo T8, des modèles directement ciblés par Midea.
Il est à présent temps de découvrir ce premier robot-aspirateur. Il s’agit d’un 2-en-1 qui pourra donc aspirer bien entendu, mais aussi passer la serpillière sur les sols durs. Il est présenté comme plutôt haut de gamme, avec des fonctions comme le relevage automatique de la serpillière pour passer les tapis, une reconnaissance 3D des obstacles, une puissance d’aspiration élevée… Le tout pour 300 € environ. Qui dit mieux ? Pour rappel, les trois concurrents précédemment cités se trouvent quant à eux à respectivement 440, 350 et 400 €.
Prix et disponibilité
Le Midea M9 est d’ores et déjà disponible sur différents sites notamment qui le proposent à des tarifs compris entre 270 et 360 €. À vous de guetter les bonnes offres sur ce produit très volatil du point de vue tarifaire.
Le premier contact passe forcément par le packaging. Il est pour le moins compact par rapport à certains produits concurrents et pourtant tout y est bien rangé. On trouve l’aspirateur proprement dit et sa base, mais aussi 4 brosses latérales et un filtre de remplacement ou encore une petite brosse pour l’entretien du robot. C’est donc complet. La station présente bien et on apprécie la possibilité d’enrouler l’excédent de câble à l’arrière pour éviter de laisser un fil trop long traîner au sol. Pratique.
Le M9 affiche un design circulaire plutôt classique tout comme ses dimensions : 350 x 350 x 97 mm, contre par exemple 353 x 350 x 96,5 mm pour le Roborock S7. On constate immédiatement un plastique un peu basique avec un aspect mat alors que la concurrence adopte généralement du glossy. Cela ne préjuge en rien de la robustesse du robot, mais c’est simplement moins séduisant. Une tourelle surmonte le M9. À l’intérieur se cache le Lidar de navigation qui est secondé par un système LDS (Dual-Line Laser) placé sur les côtés. Midea annonce une précision de détection des objets de 10 mm et une analyse se faisant 8 mètres autour du robot. Bien entendu, les escaliers ne lui font pas peur et il s’arrêtera avant une fuite fatale. Trois boutons prennent place sur le dessus du robot-aspirateur, pour allumer ou éteindre la machine, pour la faire revenir à sa station et enfin pour lancer un nettoyage de zone.
Il en a sous le capot
L’aspiration est confiée à un moteur capable de générer une puissance d’aspiration de 4000 Pa. Un chiffre qui place le Midea M9 parmi les tout meilleurs du marché, puisque le Roborock S7 plafonne à 2500 Pa et le Deebot Ozmo T8 à 1500 Pa. Pour la partie réservoir en revanche, la Midea n’impressionne pas vraiment, puisque le bac à poussière se contente d’un volume de 250 ml. C’est quasiment la moitié que ce que la concurrence propose.
Le réservoir d’eau pour la fonction lavage affiche une contenance de 220 ml, un chiffre plutôt standard quant à lui. Il faut dire que les ingénieurs de la marque ont choisi de regrouper les deux réservoirs dans une seule cassette qui vient se glisser sur l’arrière du robot-aspirateur. Elle surplombe alors la serpillière microfibres. Concernant la fonction de lavage, le M9 n’utilise pas de technologie de vibration, mais agit par simple frottement, un frottement présenté comme intensif sur les sols durs. Il est capable de doser exactement la quantité d’eau nécessaire en jouant sur les trois niveaux de flux possible afin d’obtenir bien entendu un lavage efficace, mais aussi une surface rapidement totalement sèche après son passage.
La serpillière peut se relever de 10 mm pour éviter de salir un tapis et pour ne pas souiller le sol propre lorsque le robot retourne à sa base. Elle se relève aussi lorsque le M9 est sur sa station, afin de faciliter le passage de l’air et ainsi d’accélérer, légèrement sans doute, son séchage.
Deux brosses latérales
Puisque nous sommes penchés sur les dessous du M9, nous pouvons voir une brosse à la forme travaillée, avec notamment des tunnels en V qui permettent de rassembler les saletés vers le centre. On trouve aussi deux brosses latérales qui sont en fibres et non en silicone. Midea en fournit une paire supplémentaire dont la mise en place est extrêmement facile puisque les brosses sont repérées par un code couleur pour distinguer celle allant à gauche de celle prévue pour la droite.
De plus, aucun outil n’est nécessaire. Le rôle de ces brosses latérales est tout simplement de ramener sous le rouleau principal les débris. La batterie de 5200 mAh serait capable d’offrir au M9 jusqu’à 3 heures de fonctionnement, un temps qui dépend forcément d’énormément de critères. Bien sûr, si le robot-aspirateur n’a plus de batterie avant de finir sa tâche, il viendra automatiquement à sa station pour se recharger puis repartir pour achever son nettoyage.
L’application
Élément incontournable d’un robot-aspirateur, son application compagnon se nomme MSmartHome. Elle peut gérer tous les produits connectés de la marque et nécessite comme toujours ou presque la création d’un compte. Il faut ensuite tout simplement cliquer sur la commande Ajouter un appareil pour lancer la procédure d’installation du robot-aspirateur. L'application se montre plutôt simple et finalement assez proche dans l’esprit de celle accompagnant les produits Roborock. En quelques minutes, le M9 est prêt à se lancer dans le grand bain.
Derrière le bouton sur lequel figurent trois petits points se cache l’essentiel des options de paramétrage :
- L’utilisateur peut enregistrer la carte : cela facilite le travail du robot-aspirateur lors de ses prochaines pérégrinations dans la même zone.
- Un mode commande manuelle est aussi accessible. Ce n’est pas franchement utile ni pratique d’ailleurs, et ce d’autant plus que le M9 est dénué de caméra.
- Un sous-menu offre le moyen de programmer des nettoyages en choisissant l’heure de début, les jours où cette programmation sera active ou encore la puissance de l’aspiration et du lavage. Si le robot évolue dans différentes pièces, vous pourrez indiquer pour laquelle cette programmation est voulue.
- On trouve ensuite les informations relatives à l’appareil en lui-même : journal de nettoyage, état des consommables basé sans surprise sur le nombre d’heures d’utilisation ou encore son statut avec la possibilité de le mettre à jour.
- De retour sur l’écran principal, l’utilisateur peut distinguer les pièces perçues par le robot, deux dans notre cas, nommées A et B pour par exemple lancer le nettoyage que dans une des deux. Malheureusement, nous n’avons pas pu appliquer de réglages différents dans les deux espaces : par exemple, aspirer plus puissamment sans la pièce A que dans la pièce B. Dommage.
- Un petit bouton à droite ouvre l’écran de gestion des zones interdites personnalisées. Il s'agit d'un outil plutôt complet, puisque l’on peut définir une zone restreinte que le robot-aspirateur évitera, ajouter un mur virtuel ou encore modifier l’espace autour de la station de charge dans lequel, pour des raisons de sécurité, le M9 ne viendra pas laver.
En route pour la joie ?
La station d’accueil est en place et le robot chargé. Nous mettons l’eau dans le petit réservoir, opération plutôt facile. Le filtre est bien en place d’origine et il est à présent temps de lancer le premier nettoyage qui permettra aussi au M9 d’établir la cartographie des lieux dans lesquels il va œuvrer. Nous le plaçons au même endroit que celui utilisé lors de notre test du Roborock S8 que vous pouvez retrouver ici soit une entrée avec un couloir, le tout pour une surface d’environ 22 m2. Le sol est du carrelage avec deux tapis courts et quelques meubles. La surface aspirée est de 12 m2. Nous ajustons tout d’abord la puissance de l’aspiration et du lavage. Pour commencer, nous partons sur les réglages standards. Nous veillons à ce que la serpillière se lève automatiquement face à un tapis et activons le mode tapis : une fois sur un tapis, le robot poussera la puissance d’aspiration au maximum.
Il est à présent temps de lancer notre premier nettoyage. Mais avant cela, on note que les capteurs ont travaillé lorsque l’aspirateur était encore sur sa station de charge, puisque l’on voit déjà le début de la carte dans l’application.
Une aspiration très efficace…
Avec les options décrites plus haut, nous apprécions rapidement le niveau sonore du Midea M9. Il demeure relativement discret. La marque ne communique pourtant pas sur la question, et surtout le bruit ne montre pas dans les aigus, évitant ainsi de chatouiller nos vieux tympans. Le guidage est plutôt efficace.
Classiquement le robot-aspirateur commence par faire un tour en périphérie de la première zone avant de passer sur toute la surface par des mouvements de boucle. Les tapis sont détectés et on entend aisément que la puissance d’aspiration augmente lorsque le robot est dessus. L’action sur la zone de test prend entre 14 et 17 minutes, soit sensiblement la même chose que le Roborock S8 qui mettait lui entre 14 et 18 minutes pour une surface de nettoyage identique de 12 m2 sur les deux robots-aspirateurs.
L’aspiration est très efficace et on obtient un résultat impeccable. La terre est avalée sans difficulté, y compris au niveau des joints légèrement creux. Les meubles et les gros objets sont correctement évités : le Midea M9 s’approche très près, plus que le Roborock S8.
Mais qu’en est-il d’un petit câble USB oublié au sol ? Là, il retarde longtemps l’échéance en le poussant devant lui sans que le câble vienne passer sous lui. Finalement, cela finira par arriver et le robot nous appellera à l’aide. Le câble s’est légèrement enroulé autour de la brosse latérale et nous l’avons ôté en quelques secondes alors que l’opération s’était avérée plus complexe avec le Roborock S8, car le câble avait atteint les deux brosses centrales avant d’en faire plusieurs fois le tour.
L’aspiration est donc au final une excellente surprise et montre une efficacité redoutable, le tout avec une certaine discrétion. Attention cependant, le bac à poussière est vraiment petit et un vidage pourrait être nécessaire à chaque utilisation si vous possédez un animal domestique par exemple.
…et un lavage qui l’est moins
Nous ne serons pas aussi positifs sur le lavage. Lors de notre première tentative, nous avons eu l’impression que le lavage ne s’était tout simplement pas activé : le sol est resté totalement sec, tout comme la serpillière microfibres. Nous réitérons l’opération : même constat. Nous lançons le processus une troisième fois en ayant pris soin au préalable de mesurer exactement le volume d’eau présent dans le réservoir idoine. La perte d’eau est infime de l’ordre de 10 ml.
Bon… nous décidons ensuite d’opter pour l’intensité de lavage maximale qui correspond en réalité au débit d’eau injectée dans le processus. Là, nous voyons enfin notre carrelage mouillé et la serpillière véritablement œuvrer. Le résultat est cependant moyen et surtout inégal. Difficile à vous montrer en photo (même si nous avons tenté cependant de le faire ci-dessous), mais des zones demeurent sèches, y compris sur un même carreau. Étrange, mais l’entièreté de la zone ne bénéficie donc pas du lavage qui nous semble d’ailleurs moins efficace que le système de vibration de Roborock. En effet, ici seule une action de frottement est exercée avec de surcroît l’impossibilité de rajouter un détergent pour améliorer les choses. C’est en tout cas totalement déconseillé par le constructeur. La microfibre utilisée présente par ailleurs une surface assez rase, qui serait peut-être à incriminer pour l’efficacité réduite du lavage, mais elle demeure plutôt longue à sécher. Après 48 heures sans utilisation, la serpillière était toujours bien humide avec le risque de mauvaises odeurs qui va avec : un conseil donc, n’hésitez pas à l’enlever après chaque utilisation pour la rincer et la faire sécher.
Le Midea M9 sera donc là simplement pour donner un petit coup de propre régulier : ne comptez pas sur lui pour venir à bout de tâches sèches. La marque étant nouvelle en France, nous avons voulu vérifier pour finir s’il était facile de trouver des serpillières de rechange, car même en la lavant régulièrement il faudra bien à un moment donné en mettre une neuve en place. L’appareil étant tout nouveau, nous n’avons pas pu trouver de consommables explicitement destinés à lui. C’est aussi valable pour les brosses latérales et les filtres. Nous avons contacté le fabricant, qui nous assuré qu'ils seraient disponibles à la mi-avril 2023 sur la boutique Aliexpress officielle de la marque.
Une autonomie plutôt bonne
Après 4 heures de charge, la batterie est à 100 %. Un temps de charge dans la moyenne. Pour estimer l’autonomie, l’interface n’affiche pas un pourcentage précis de la batterie, mais juste une indication par des barrettes. Dans nos conditions de test, le M9 a pu fonctionner quasiment 120 minutes avant de déclarer forfait. Un temps de fonctionnement largement suffisamment puissant pour la majorité des utilisateurs. Attention pour finir à un petit détail que nous n’avions pas encore rencontré : l’application présente un bouton Recharger pour lancer le rechargement du robot-aspirateur. Est-ce un moyen de contourner manuellement l’absence de programmation permettant de profiter des heures creuses pour recharger l’appareil ?
Le Midea M9 est un robot-aspirateur qui vous en donne pour votre argent avec une grande puissance d’aspiration capable de venir à bout de la plupart des saletés. Il peut compter sur cela sur sa forte puissance d’aspiration et sa navigation précise. Son application est complète et il n’a finalement pas grand-chose à envier à des concurrents plus onéreux. Finalement, sa fonction lavage est sa limite la plus marquante comme nous l’avons vu.
- Une aspiration efficace
- Une application plaisante à utiliser et plutôt complète
- Silence de fonctionnement appréciable
- Tarif compétitif
- Bonne gestion des obstacles
- Fonction lavage en retrait
- Bac à poussière de faible volume
- Des plastiques à la finition basique