Test Motorola Edge 40 Pro : l’un des meilleurs smartphones à moins de 1000 €
- La très belle coque irisée
- Le design enfin certifié IP68
- L'écran incurvé sur les quatre côtés
- Les performances élevées et matrisées
- La bonne autonomie en usage standard
- La recharge très rapide... et le chargeur fourni avec
- La compatibilité Dolby Atmos ET Dolby Vision
- Toutes les photos de jour, même les macros !
- Le prix toujours positionné sous les 900 euros
- La politique de mise à jour certes améliorée, mais toujours en dessous
- Le calibrage moins bon que le Edge 30 Ultra
- Le taux de rafraichissement de l'écran qui ne descend pas sous les 60 Hz
- La capacité de la batterie un peu juste
- La recharge sans fil en retrait face au Edge 30 Ultra
- Le zoom optique un peu léger et pas stabilisé
- Les autoportraits dénaturés
- Le déclenchement de la photo trop long
Un an après le Edge 30 Pro, Motorola revient avec le Edge 40 Pro, un smartphone qui a deux objectifs. D’abord celui de corriger les défauts de son prédécesseur en s'inspirant du Edge 30 Ultra. Ensuite celui de démontrer qu’il est possible de proposer une expérience complète et qualitative à un prix qui ne dépasse pas les 1000 euros. Les OnePlus 11 et Pixel 7 Pro ont presque réussi. Motorola y arrive-t-elle avec le Edge 40 Pro ? Réponse dans ce test.
Rares sont les marques à proposer de nos jours un smartphone vraiment haut de gamme et complet sous la barre des 1000 euros. Il y a OnePlus avec le OnePlus 11. Il y a Asus avec le ZenFone 9. Il y avait Realme avec le Realme GT2 Pro. Et il y a Motorola. Si le Razr 2022 est commercialisé au-dessus de cette limite, la filiale de Lenovo parvient encore à proposer ses flagships de la gamme Edge sous la barre symbolique des 1000 euros… Ce fut le cas en 2022 avec les Edge 30 Pro et Edge 30 Ultra, vendus à 799 euros et 899 euros respectivement.
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Mais est-ce toujours possible de proposer un smartphone haut de gamme à moins de 1000 euros dans les conditions de marché de 2023 ? Entre la hausse du prix des composants et l’inflation sur l’énergie, quasiment tous les constructeurs en ont profité pour monter leurs prix. Certains de façon raisonnable, d’autres moins. Vivo fait partie des rares à avoir baisser le prix de son X90 Pro, mais la marque a dû faire quelques concessions importantes pour cela.
Avril 2023, Motorola revient donc avec le Edge 40 Pro lequel présente un prix 100 euros plus élevés que son prédécesseur, le Edge 30 Pro. Mais il y a une astuce. Pour compenser cette hausse, la marque a décidé d’intégrer une partie de la fiche technique du Edge 30 Ultra. Meilleur écran. Meilleurs matériaux. Meilleure proposition photo. Le tout actualisé avec les derniers composants et les dernières technologies. Le Edge 40 Pro est-il donc le meilleur rapport qualité-prix de ce début d’année sur le haut de gamme ? Réponse dans ce test.
Notre test vidéo
Fiche technique
Motorola Moto Edge 40 Pro | |
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Dimensions | 161,2 x 74 x 8,6 mm |
Poids | 199 grammes |
Ecran | 6,67 pouces pOLED Ratio 20:9 Definition Full HD+ (1080 x 2400) Résolution 394 ppi Rafraichissement 165 Hz HDR10+, DCI-P3, Dolby Vision |
Chipset | Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 (4 nm) |
OS | Android 13 |
RAM | 12 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | non |
Capteur principal | Principal : capteur 50 MP objectif ouvrant à f/1.8 Autofocus omnidirectionnel Stabilisation optique taille des pixels : 1 micron Ultra grand angle : capteur 50 MP objectif ouvrant à f/2.2 autofocus standard angle de vue 114° Téléobjectif : capteur 12 MP objectif ouvrant à f/1.6 zoom optique 2x autofocus à détection de phase vidéo 8K @ 30 ips, 4K @ 60 ips, mode macro et mode portrait |
Capteur selfie | 60 MP ouverture f/2.2 |
Batterie | 4600 mAh Charge rapide 125W Charge sans fil 15W |
5G | Oui |
Connectivité | WiFi 7 Bluetooth 5.3 NFC Ready For |
Mini port jack 3,5 mm | non |
Biométrie | Scanner d’empreinte sous l'écran |
Résistance à l'eau | Etanchéité (IP68) |
Prix et disponibilité
Le Edge 40 Pro est proposé au prix public conseillé de 899 euros. Cela correspond à une augmentation de 100 euros par rapport au prix du Edge 30 Pro. À ce prix, le Edge 40 Pro aussi cher que le Edge 30 Ultra qui était, à son lancement, le plus onéreux des téléphones de la gamme Edge. Il offre pour ce prix 12 Go de mémoire vive LPDDR5X et 256 Go de stockage UFS 2.0.
À ce prix, la concurrence n’est pas très forte. Il y a le OnePlus 11 5G, déjà testé dans nos colonnes et vendu entre 849 euros et 919 euros. Il y a aussi le Galaxy S23 de Samsung (959 euros), le ZenFone 9 d’Asus (à partir de 799 euros) ou encore l’excellent Pixel 7 Pro (899 et 999 euros). Pour avoir autant de stockage avec le Pixel, il faut débourser 100 euros de plus que le Edge 40 Pro. Nous pourrions intégrer le GT2 Pro de Realme (749 euros). Mais l’expérience est inférieure.
Le Edge 40 Pro est disponible en France depuis le 4 avril 2023. Le Edge 40 Pro se décline en une seule configuration, mais en deux coloris : noir, comme notre unité de test, et bleu, que nous avons eu l’occasion de prendre en main à l’occasion de son officialisation début avril. La version noire est commercialisée chez toutes les enseignes habituelles, tandis que le coloris bleu est une exclusivité de la boutique en ligne de Motorola.
Évoquons également les accessoires fournis dans la boîte. Comme son prédécesseur, le Edge 40 Pro est livré avec un câble USB-C vers USB-C, un chargeur mural adapté à la puissance acceptée par le téléphone et une coque en plastique souple pour protéger le mobile dès la sortie de son emballage. Contrairement au Edge 30 Ultra, le Edge 40 Pro n’est pas équipé d’une protection d’écran installée en usine.
Design
Découvrons maintenant le smartphone. Le design du téléphone reprend à l’avant celui du Edge 30 Ultra, même s’il y a une grande différence entre les deux écrans incurvés, et à l’arrière celui du Moto X40, le premier smartphone de Motorola sous Snapdragon 8 Gen 2. Exclusif à la Chine, ce dernier n’est pas connu en France parce qu’il n’a pas bénéficié d’une carrière internationale. Cependant, c’est bien son module photo et sa coque en verre que Motorola a réutilisés ici. Dans une moindre mesure, le ThinkPhone, développé par Motorola et Lenovo pour le marché b-to-b, repose aussi sur ce design.
Qu’a-t-il de particulier ce design ? Commençons par l’arrière. Vous retrouvez du verre minéral Gorilla Victus à l’avant et à l’arrière pour protéger le téléphone. Ce verre minéral est incurvé sur les tranches latérales pour apporter une prise en main plus naturelle. Le verre n’est pas réfléchissant. Sa finition est mate, pour éviter de retenir les traces de doigt. Mais Motorola a également utilisé un coloris irisé qui brille à la lumière. C’est assez beau, même si cela peut manquer de finesse. Le dos du téléphone est très agréable au toucher. Et il glisse aussi un peu. Mais pas plus que d’autres téléphones avec du verre au dos.
Dans le coin supérieur gauche du dos, vous retrouvez le module photo rectangulaire avec des coins arrondis. Le module est protubérant, mais n’est pas aussi épais sur toute sa surface : le module est incurvé sur ses tranches et il est plat au milieu, comme un ralentisseur automobile. Il est entouré de métal pour le protéger des aléas du quotidien.
Sur les tranches, vous retrouvez les éléments habituels des smartphones, avec le tiroir de la SIM sur la tranche inférieure. Deux éléments intéressants sont à observer ici. D’abord, sur la tranche de droite, sous le bouton de mise en marche, vous retrouvez un microphone en plus des deux visibles sur les tranches inférieure et supérieure. Il s’agit d’un micro utilisé quand le téléphone est tenu horizontalement en jeu ou en captation vidéo, par exemple. Ensuite, sur la tranche supérieure se trouve une seconde grille de haut-parleur. Nous en reparlerons dans la partie audio de ce test.
Passons maintenant à l’avant. Le smartphone dispose d’une grande dalle tactile. Elle est incurvée sur les tranches latérales, comme celle du Edge 30 Ultra. Mais elle est également incurvée sur les deux autres tranches, comme sur le Moto X40. La courbure est beaucoup plus discrète que sur les côtés. Mais ce détail apporte un cachet supplémentaire au téléphone. Le poinçon pour le capteur selfie est toujours centré sur la bordure supérieure. Il souligne un écouteur téléphonique extrêmement discret. Les bordures autour de l’écran sont assez fines. Impression renforcée par la courbure de l’écran.
Le Edge 40 Pro est un téléphone très agréable à maintenir et à utiliser. Et contrairement à tous les autres Edge, le 40 Pro est le premier smartphone de Motorola à être certifié IP68 (contre IP52 précédemment). Officiellement, il est donc le premier à supporter un bon bain. Officieusement, c’était déjà le cas avant.
Écran
Restons en façade et parlons de l’écran. Techniquement, la dalle du Edge 40 Pro est similaire à celle du Edge 30 Ultra. Même taille. Même définition. Même résolution. Même matériau. Donc, théoriquement, nous devrions retrouver une expérience relativement similaire entre les deux écrans. Mais ce n’est pas tout à fait le cas. D’abord, parce que le Edge 40 Pro profite de quelques améliorations au niveau du taux de rafraichissement et du contraste des couleurs. Ensuite, parce que le calibrage du Edge 40 Pro est légèrement différent.
Entrons un peu plus dans le détail. Le Edge 40 Pro profite donc d’une dalle de 6,67 pouces, soit 0,03 pouce de moins que l’écran du Edge 30 Pro. La différence se ressent surtout parce que cette nouvelle dalle est incurvée sur les tranches. Si la dalle du Edge 40 Pro avait été plate, il n’y aurait aucune différence. Le ratio reste 20/9e, mais avec la courbure sur les tranches allonge considérablement la dalle. Avec un tel écran, vous profitez de tous les contenus audiovisuels, multimédias et vidéoludiques possibles, mais une partie de l’image est déformée par les tranches.
La définition de l’écran est Full HD+, comme pour les Edge 30 Pro et 30 Ultra. À 394 pixels par pouce, la résolution ne change guère et reste très légèrement inférieure à 400 pixels par pouce. Les pixels ne se voient pas à l’œil nu, mais le grain est assez fin pour lire confortablement et pour éviter l’effet escalier de l’affichage de certains graphismes. Cette définition est idéale : elle assure une bonne visibilité, mais elle ne tire pas sur la batterie.
Pour le Edge 40 Pro, Motorola refait confiance à LG Display. La nature de la dalle est P-OLED. Comprenez que les diodes électroluminescentes sont en plastique. La dalle est capable d’afficher des couleurs riches et vibrantes. Et les taux de contraste sont infinis, bien évidemment. La dalle est compatible sRGB et DCI-P3. Et elle est compatible Dolby Vision. Il s’agit du premier smartphone de Motorola à prendre en charge cette technologie d’affichage. C’est le premier grand changement entre le Edge 30 Ultra et le Edge 40 Pro.
Il y a deux profils colorimétriques dans ce téléphone : naturel et vif. Le profil naturel est le plus respectueux des couleurs. Le Delta E moyen est de 2,6. C’est un score honorable, mais moins bon que celui du Edge 30 Ultra (qui descendait en dessous de 2). Et c’est dommage. La sonde nous indique que certains bleus sont plus prononcés. Malgré cela, la température moyenne est assez basse : 6226°. Les blancs tirent donc vers le jaune. Le profil vif ne réserve pas de surprise : un Delta E moyen qui monte à 4 et une température moyenne des couleurs légèrement supérieure à 7000°.
Parlons également de la luminosité maximale. En mode automatique, elle peut monter à 1000 nits en extérieur sous le soleil (avec des pointes locales à 1200 nits). Et en mode manuel, elle monte jusqu’à 530 nits avec le profil colorimétrique naturel et 560 nits avec le profil vif. Ce sont des chiffres assez proches de ceux du Edge 30 Ultra. Et ils indiquent un bon confort visuel, même en extérieur. Bien sûr, vous pouvez trouver plus lumineux, notamment chez Samsung. Mais nous pensons qu’une luminosité manuelle maximale à 550 nits offre un bon compromis entre lisibilité et autonomie.
Le taux de rafraichissement maximal de cette dalle est de 165 Hz. C’est le taux le plus élevé aujourd’hui en téléphonie. Jusqu’à présent, les seuls téléphones capables d’aller aussi haut sont orientés gaming. C’est le cas par exemple des ROG Phone 6 et ROG Phone 6D d’Asus. Le Edge 40 Pro est donc le premier smartphone « tout public » à atteindre ce taux. Notez que vous avez quatre réglages possibles sur le taux de rafraichissement : 60 Hz, pour économiser de l’énergie, 120 Hz, pour bénéficier constamment d’une bonne fluidité, 165 Hz, pour une réactivité plus élevée encore (et plus énergivore) et dynamique. Ce dernier vous permet d’adapter le taux selon le contenu et l’usage. Il varie de 60 Hz à 165 Hz, en passant par 90 Hz, 120 Hz et 144 Hz.
Est-ce utile en vrai ? Pour les joueurs, un peu. Les jeux adoptant un taux à 144 Hz sont encore rares. Et plus encore ceux qui acceptent un taux à 165 Hz. Vois avez l’excellent Dead Cells… et puis voilà. Et pour ceux qui ne jouent pas ? L’utilisation est extrêmement limitée. Oui, l’interface est plus fluide encore. Oui, surfer sur le web à 165 Hz apporte un confort quand vous scrollez. Mais c’était le cas avec les taux 144 Hz et 120 Hz. Le 165 Hz est donc, pour la plupart des utilisateurs, un gadget énergivore.
Interface
Le Motorola Edge 40 Pro fonctionne évidemment sur Android. Et, pour la première fois, la marque embarque Android 13 dès le lancement du téléphone. Ce n’était le cas ni pour le Edge 30 Ultra ni pour le Razr 2022. Le contraire aurait été excessivement décevant. D’autant plus que Motorola se targue d’offrir une interface épurée, mais agrémentée d’applications utiles. C’est encore le cas cette année. Et c’est une bonne nouvelle.
C’est d’autant plus une bonne nouvelle qu’elle contrebalance en partie la politique de mise à jour de Motorola que nous trouvons toujours un peu frileuse pour le segment haut de gamme. Même s'il y a une amélioration. En effet, le Edge 40 Pro bénéficiera de trois mises à jour majeures d’Android et quatre ans de patch de sécurité. C'est un an de plus dans chacun des cas. Mais, face à Xiaomi, Oppo, Samsung ou Google qui ont déjà prolongé les périodes de support technique de leurs téléphones, le Edge 40 Pro n'est pas au niveau. Pour nous, c’est un point faible (mais moins faible qu'avant).
Dans l’ensemble, l’interface proposée par Motorola est simple à prendre en main. Mais elle n’est pas minimaliste pour autant. La marque a procédé à quelques ajouts fort sympathiques, comme les gestes interactifs qui servent de raccourcis (pour allumer la lampe torche ou activer l’appareil photo), les notifications sur les bordures de l’écran, la boutique de fond d’écran, etc. Et n’oublions pas Ready For, l’interface qui permet de transformer le téléphone en PC portable en le connectant à un ordinateur ou un écran externe.
Vous retrouvez aussi plusieurs applications signées Motorola. Moto qui rassemble tous les réglages pour personnaliser l’interface : fond d’écran, thème, gestes, etc. Dolby Atmos, dont nous reparlerons dans la partie audio de ce test. Family Space pour créer un espace dédié aux plus jeunes. Jeux pour gérer les jeux et le comportement du mobile. Ou encore Moto Secure pour protéger votre téléphone et vos données. Sécurisation du code PIN, protection du réseau, dossier sécurisé, gestionnaire d’autorisation, etc. Cette fonction vient en supplément des paramètres de sécurité d’Android.
Il y a très peu d’applications commerciales installées par défaut sur le smartphone. Nous y avons trouvé que Facebook. Cependant, lors du premier démarrage du téléphone, l’interface vous propose de nombreuses applications à installer. L’initiative aurait été excellente, si certaines n’étaient pas cochées par défaut. Nous avons constaté également l’apparition de deux applications tierces : Phone Guard et Brain Test. Il peut s’agir d’une erreur de notre part. Elles peuvent être supprimées a posteriori.
Performances
Passons maintenant sous le capot et parlons de la plate-forme. Le Edge 40 Pro est évidemment équipé du Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm. Tous les smartphones haut de gamme de ce début d’année en sont pourvus. Il aurait été incongru de ne pas le retrouver ici. Il est accompagné ici de 12 Go de RAM au format LPDDRX5, comme chez les plus grands, et de 256 Go de stockage. Bien évidemment, cette plate-forme est idéale pour tous les usages d’aujourd’hui. Pour le jeu vidéo, grâce à une belle puissance sous le capot. Et pour tous les autres usages, grâce à une optimisation qui réduit la consommation d’énergie. Nous en reparlerons.
Le Edge 40 Pro n’est pas notre première occasion de tester le Snapdragon 8 Gen 2. Et grâce à ces précédents tests, nous savons qu’il existe plusieurs stratégies quant à la gestion de la puissance. La première consiste à laisser le SoC s’exprimer jusqu’à une certaine limite de température. Cette limite est parfois élevée, avec une surchauffe désagréable, ou parfois basse, avec une diminution de la stabilité (et un effet throttling prononcé). La seconde consiste à brider le SoC pour des performances légèrement moindres, mais stables et une température maitrisée.
À en croire les benchmarks, Motorola semble avoir choisi une combinaison des deux. En effet, le Edge 40 Pro développe une puissance supérieure à celle des principaux concurrents. Que ce soit sur AnTutu, sur Geekbench et sur 3DMark. PCMark est le seul à donner l’avantage à Samsung (Galaxy S23 Ultra). Cela veut dire que le Edge 40 Pro est l’un des smartphones les plus puissants. Et pour moins cher que ses concurrents. Bien joué.
Parallèlement, la température et la stabilité sont maitrisées. Le stress test de 3DMark nous informe que le Edge 40 Pro ne perd que 20 % de sa puissance entre le début du test et la fin. Parfois, cela peut être moins. Parfois cela peut être plus. Mais la moyenne tourne autour des 80 %. Et c’est très bien. La température quant à elle reste sous la barre des 45°. Majoritairement, la plate-forme ne montera pas au-dessus des 41°. Et occasionnellement, elle ira jusqu’à 43°. Les cœurs, eux, vont plus haut : jusqu’à 67°. Le Edge 40 Pro confirme donc qu’il est possible de conjuguer puissance et maitrise. Bravo.
Batterie
La puissance du SoC est donc maitrisée. Mais sa gourmandise l’est-elle tout autant ? Cette question est particulièrement critique chez Motorola. En effet, les smartphones haut de gamme de la marque n’embarquent pas les batteries les plus généreuses. Avec ses 4800 mAh, le Edge 30 Pro s’approchait de la limite symbolique des 5000 mAh qui nous parait être un minimum sur le segment premium. Avec ses 4600 mAh, le Edge 40 Pro recule par rapport à son prédécesseur et reprend quasiment la même capacité que le Edge 30 Ultra. C’est dommage.
Mais, comme toujours, la capacité de la batterie n’est pas le seul paramètre pour l’autonomie. Il y a aussi le SoC. D’où notre question de début de cette partie de test. Nous savons que le Snapdragon 8 Gen 2 est plutôt intelligent vis-à-vis de l’énergie. Et Motorola a choisi une stratégie d’intégration équilibrée. Grâce à cela, le Edge 40 Pro peut se targuer de dépasser les 2 jours d’autonomie. C’est mieux que le Edge 30 Pro et le Edge 30 Ultra. Le test PCMark nous indique même que l’autonomie peut atteindre les 2 jours et demi. Voilà une excellente nouvelle.
Les joueurs disposeront avec ce téléphone d’une autonomie comprise entre 2 heures 30 pour les jeux très gourmands à 5 heures pour les jeux bien optimisés. Notez que l’autonomie se rapproche davantage des 5 heures avec Genshin Impact avec les graphismes par défaut (c’est à dire moyen dans ce cas) et le taux de rafraichissement de 30 images par seconde. N’oubliez pas que le profil de performances dans le menu « Jeux » influence ce score, ainsi que le taux de rafraichissement.
Une fois la batterie déchargée, il faut passer par la case recharge. Pour cela, le Edge 40 Pro propose plusieurs solutions. La plus pratique est la charge filaire, avec le chargeur fourni dans la boîte. Ce dernier délivre une puissance de 125 watts. Ce qui est aussi élevé qu’avec le Edge 30 Ultra. Grâce à ce chargeur (et le câble fourni également), vous pouvez recharger le téléphone en un peu moins d’une demi-heure (25 minutes selon nos tests). Attention, pour cela, il faut activer la fonction « Boost de charge » dans le menu paramètre. Cette fonction est parfois désactivée par défaut. Et sans cela, la charge est beaucoup plus lente (plus d’une heure).
Si vous avez un chargeur Qi, vous pouvez aussi utiliser la charge sans fil. La charge sans fil a été longtemps attendue chez Motorola. Elle est arrivée dans la gamme Edge en 2022. Et elle continue d’être proposée en 2023. C’est parfait… sauf que nous aurions bien aimé bénéficier de la même puissance de charge que le Edge 30 Ultra. Soit 50 watts. Ici, nous devons nous contenter de la même puissance qu’avec le Edge 30 Pro, 15 watts. C’est très bien pour une charge nocturne. Notez que Motorola continue de proposer quelques outils pour protéger la batterie contre la surcharge.
Audio
Parlons maintenant de la partie audio. Le Edge 40 Pro est plutôt bien pourvu dans ce domaine. Et ça fait vraiment plaisir. Il y a plusieurs points à aborder, dont certains ont été évoqués dans les parties précédentes de ce test. Le premier concerne les deux haut-parleurs. Jusqu’à présent, Motorola utilisait des configurations asymétriques classiques avec un haut-parleur principal sur la tranche inférieure et un haut-parleur secondaire caché dans l’écouteur téléphonique. Cette fois, le Edge 40 Pro se voit doté d’une seconde sortie sur la tranche supérieure.
La configuration n’est cependant pas totalement symétrique. En effet, le son ne sort pas uniquement sur la tranche, mais aussi au niveau de l’écouteur téléphonique. De fait, une partie du son est projeté vers l’avant et une autre sur le côté, tandis que le son, sur la tranche opposée, est diffusé uniquement sur le côté. Mais le système est plutôt performant avec une belle puissance, un bon équilibre entre droite et gauche et des distorsions qui sont faibles. Il s’agit, selon nous, de la meilleure expérience audio offerte par Motorola… même si cela reste un peu juste pour écouter de la musique ou regarder un film.
Deuxième atout du Edge 40 Pro : la compatibilité Dolby Atmos. Cela comprend des codecs et un égaliseur complet, intégrant des profils pour les usages les plus courants (jeu, musique, podcast, film). Chaque mode dispose de ces réglages. Il y a même un profil personnalisé qui vous permet de régler finement la puissance de chaque fréquence. Notez que l’effet de l’égaliseur est vraiment impressionnant. Et cela fonctionne aussi bien avec des écouteurs qu’avec les haut-parleurs du téléphone.
Troisième point important : il y a trois microphones sur les tranches de ce téléphone : sur la tranche supérieure, sur la tranche inférieure et sur la tranche de droite. Un quatrième devrait se cacher quelque part selon Motorola. Mais sa localisation est restée mystérieuse durant notre test. Si l’usage des deux premiers micros nous semble évident, le troisième micro sert, selon nous, quand vous tenez le téléphone à l’horizontale : séance de gaming, captation vidéo, appels en visio, etc. Les Legion Duel de Lenovo (créés par Motorola) en avaient également un sur la tranche pour que les joueurs puissent communiquer avec leurs équipiers. C’est une bonne idée qui contrebalance la suppression de micro dans le module photo (présent dans le Edge 30 Pro).
Dernier point à soulever : la suppression des écouteurs de la boîte. Il y en avait avec le Edge 30 Pro. Il n’y en a plus depuis le Edge 30 Ultra. C’est dommage : Motorola rejoint donc bien les concurrents qui ont également cédé à cette tendance. La marque américaine était l’une des dernières à proposer des écouteurs filaires dans la boîte.
Photo
Finissons ce test avec la photographie. Un domaine où Motorola s’améliore avec le temps, même si aucune de ses réalisations ne parvient à placer l’un de ses produits dans les 50 meilleurs photophones selon DxO Mark. Le premier modèle est le Edge 30 Pro. Il est classé 92e, loin, loin, très loin derrière Google et même OnePlus. C’est vraiment dommage. Cela ne veut pas dire évidemment que Motorola ne s’améliore pas ni que le Edge 40 Pro ne fait pas de bonnes photos. Cela veut simplement dire qu’un Edge n’est pas parfait, contrairement à un Pixel 7 Pro par exemple. En outre, une bonne surprise n’est pas impossible.
D’autant que le Edge 40 Pro profite des erreurs passées de Motorola. Erreur avec le Edge 30 Pro et avec le Edge 30 Ultra. Le premier abandonnait le zoom optique du Edge 20 Pro par un capteur dédié au calcul des profondeurs. Et le deuxième optait pour un capteur 200 mégapixels pas si facile à maitriser. Le Edge 40 Pro mélange les deux configurations, avec zoom optique, mais remplace le capteur 200 mégapixels par un bon vieil Exmor IMX 766 de Sony qui a fait le bonheur des propriétaires du Edge 30 Pro (et de bien d’autres téléphones, chez Oppo et Realme notamment).
Voici donc la configuration photo du Edge 40 Pro :
- Principal : capteur 50 mégapixels, taille du capteur à 1/1,55 pouce, taille du pixel de 1 micron, objectif ouvrant à f/1.8, stabilisateur optique, autofocus omnidirectionnel
- Panorama : capteur 50 mégapixels, taille du capteur à 1/2,76 pouce, taille du pixel de 0,64 micron, objectif ouvrant à f/2.2, autofocus standard, angle de vue 114°
- Téléobjectif : capteur 12 mégapixels, taille du capteur à 1/2,93 pouce, taille du pixel de 1,22 micron, objectif ouvrant à f/1.6, autofocus à détection de phase, zoom optique 2x et numérique 16x
- Selfie : capteur 60 mégapixels, taille du capteur à 1/2,8 pouce, taille du pixel de 0,61 micron, objectif ouvrant à f/2.2
Deux bonnes nouvelles et deux petits regrets dans cette configuration. D’abord, l’ouverture du téléobjectif est vraiment grande. Les photos sont donc bien lumineuses. Ensuite, nous apprécions vivement l’autofocus sur l’ultra grand-angle, élément essentiel pour produire de bonnes macros. C’est une très bonne initiative qui n’avait pas été prise sur le Edge 30 Ultra (mais sur le Edge 30 Pro). Nous regrettons en revanche l’absence d’un stabilisateur sur le téléobjectif. Cela aiderait à réduire le bruit sur les photos avec le zoom numérique. Enfin, il est dommage que le module selfie n’évolue pas. Le capteur est toujours un peu petit. Et il n’y a toujours pas d’autofocus (et encore moins de stabilisateur).
Regardons ce que cette belle brochette est capable de produire. En journée, les photos sont plutôt bonnes avec de bonnes textures, du piqué, du contraste et des couleurs vives. Attention à l’intelligence artificielle qui va trop saturer certaines couleurs : le bleu du ciel notamment est plus vif que dans la réalité. Nous constatons ce bon résultat aussi bien avec le capteur principal, qu’avec les deux autres modules dorsaux. Attention à la balance des blancs qui manque parfois de précision, avec des risques de déséquilibre.
Les contre-jour sont bien gérés par l’ensemble des capteurs : l’impact du soleil n’est pas trop prononcé et le cliché garde de nombreux détails sur les autres éléments du décor. Un léger point négatif à soulever cependant : le déclenchement de la photo est plutôt lent. Il nous semble que la faute en revient à l’autofocus qui fait bien son travail, mais ne se presse pas pour y arriver. Autre point faible : la réflectance est assez prononcée, les lentilles sont assez sensibles aux sources lumineuses, que ce soit le soleil ou les lampadaires. Et cela laisse quelques traces.
Justement, les photos en soirée sont bonnes, mais sans éclat. Que ce soit avec ou sans le mode nuit dédié. Le mode automatique est pourvu d’un « mode nuit » automatique qui allonge artificiellement le temps de pause. Avec le Edge 40 Pro, les couleurs sont parfois un peu trop saturées, allant jusqu'à perdre en détail et en équilibre. Le mode nuit rajoute de la texture, de l’équilibre et du piqué. Les couleurs sont aussi plus profondes et le contraste plus marqué. Avec les capteurs secondaires, c’est de temps en temps tout le contraire : en ajoutant de la lumière à la scène, la photo perd considérablement en netteté. Encore un coup de la balance des blancs…
Grâce à l’autofocus sur l’ultra grand-angle, vous pouvez prendre de belles photos de proximité, avec des couleurs réussies, de la lumière et du piqué. La nuit, vous manquerez certainement de lumière et de contraste. Les couleurs seront un peu plus fades. Mais c’est un défaut inhérent au capteur ultra grand-angle qui est le plus sombre des trois.
Le téléobjectif gère plutôt bien les zooms. À 2x, vous conservez la qualité optique. Et vous pouvez même jouer avec l’autofocus pour créer des compositions intéressantes (même s’il faut toujours bien contrôler cette balance des blancs capricieuse). Avec le zoom numérique, cela reste bon jusqu’au rapport 10x en journée, 5x en soirée sans le mode nuit et 2x avec le mode nuit. En effet, le temps de pause rallongé va systématiquement augmenter le bruit sur la photo, pour un gain en luminosité qui n’est pas flagrant.
Côté portrait, vous avez l’embarras du choix, puisque les trois capteurs dorsaux sont compatibles avec ce mode. Les résultats ne sont pas les mêmes d’un capteur à l’autre, évidemment. Notamment, le capteur ultra grand-angle, qui peut vous rendre quelques services quand vous êtes en groupe, dénature les couleurs par rapport aux deux autres. Les meilleurs résultats sont ceux offerts par le capteur principal (excellent détourage, nombreux détails, bokeh élégant, bel équilibre), même si le téléobjectif, équivalent à 50 mm, offre la longueur focale idéale pour des portraits.
Pour les selfies, le Edge 40 Pro offre de nombreuses options d’angle de vue et d’embellissement. Mais ce n’est pas globalement pas réussi. Par défaut, le visage est extrêmement lissé, que ce soit en mode automatique ou en mode portrait. Vous perdez énormément de détails, surtout de nuit, mais aussi de jour. En outre, les couleurs manquent de naturel au niveau de la peau. C’est vraiment dommage, car le reste de la scène est plutôt bien géré.
Parlons également de la vidéo. Les résultats sont également très corrects au niveau de la lumière, de la colorimétrie et des détails. Mais il ne faut pas zoomer beaucoup pour conserver un bon piqué. En Full HD, vous pouvez monter à 6x. Mais nous vous conseiller de ne pas dépasser le rapport de zoom optique (2x). Notez aussi la présence d’un mode portrait vidéo, qui devient de plus en plus courant, d'un mode filtre colorimétrique en vidéo et d’un mode macro en vidéo pour vous rapprocher d’un sujet. C’est plutôt fun. Vous avez la possibilité de filmer en 8K à 30 images par seconde et vous pouvez filmer à 60 images par seconde jusqu’en 4K. Une stabilisation modérée est activée par défaut. Mais vous pouvez aussi activer un mode blocage de l’horizon qui permet de conserver une vidéo droite même en cas de rotation.
Conclusion
Le Edge 40 Pro est un très bon smartphone. Il est plutôt beau, avec ce joli dos irisé. Il est assez innovant, notamment sur l’écran incurvé sur les quatre côtés. Et il rattrape quelques maladresses de ces deux prédécesseurs, les Edge 30 Pro et Ultra : la certification IP68 que tous les concurrents arborent, la configuration photo enfin équilibrée et utile à 100 %, la puissance et la maitrise sans les excès, etc. Et surtout, il conserve le positionnement tarifaire agressif de la gamme Edge, positionné sous la barre des 1000 euros.
Le Edge 40 Pro est encore une belle réalisation de Motorola. Et encore une fois, il ne lui manque pas grand-chose pour être un excellent smartphone face à une rude concurrence entre 800 et 1000 euros. Face à un Pixel 7 Pro, il dispose de plusieurs atouts indéniables, comme la recharge, le stockage, l'autonomie ou encore la puissance. Mais il trébuche encore une fois, avec quelques faux pas, notamment sur la photo, malgré une indéniable amélioration face au Edge 30 Pro.
- La très belle coque irisée
- Le design enfin certifié IP68
- L'écran incurvé sur les quatre côtés
- Les performances élevées et matrisées
- La bonne autonomie en usage standard
- La recharge très rapide... et le chargeur fourni avec
- La compatibilité Dolby Atmos ET Dolby Vision
- Toutes les photos de jour, même les macros !
- Le prix toujours positionné sous les 900 euros
- La politique de mise à jour certes améliorée, mais toujours en dessous
- Le calibrage moins bon que le Edge 30 Ultra
- Le taux de rafraichissement de l'écran qui ne descend pas sous les 60 Hz
- La capacité de la batterie un peu juste
- La recharge sans fil en retrait face au Edge 30 Ultra
- Le zoom optique un peu léger et pas stabilisé
- Les autoportraits dénaturés
- Le déclenchement de la photo trop long