Test Motorola Edge 50 Ultra : la bonne formule qu’on attendait ?

Notre avis

Abandonné en 2023, Motorola redonne sa chance à un modèle « Ultra » en 2024. Mieux équipé encore que le Edge 50 Pro, ce smartphone a l’ambition de concurrencer les meilleurs porte-étendards de Samsung, Apple, Xiaomi ou Google. Vendu plusieurs centaines d’euros de moins que ces modèles emblématiques, le Edge 50 Ultra est-il suffisamment soigné pour être le flagship killer ultime ? Réponse dans ce test complet.

À la rédaction, certains journalistes apprécient Motorola. Filiale du géant chinois Lenovo, la marque américaine veut bousculer les idées reçues en proposant des produits complets et souvent très qualitatifs à un prix moindre que les grandes marques établies. À l’instar de OnePlus, nous citons régulièrement Motorola comme l’une des marques offrant le meilleur rapport qualité-prix.

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C’est notamment le cas sur le segment des téléphones pliables de type Flip : le Razr 50 Ultra est l’un des meilleurs deals de l’année, devant le Galaxy Z Flip 6. En revanche, sur la gamme Edge, Motorola a encore quelques difficultés à trouver la bonne formule : proposer une expérience complète, qualitative et peu onéreuse demande de faire quelques concessions. Or, voici le Edge 50 Ultra, très ambitieux successeur du Edge 40 Pro et version améliorée du Edge 50 Pro. Vaut-il les meilleures propositions des marques mieux établies, comme Xiaomi, Google ou Samsung ? C’est bien possible.

Prix et date de disponibilité

Le prix public conseillé du Edge 50 Ultra est de 999 euros. Il s’agit de la meilleure proposition de Motorola à ce jour et elle ne franchit pas la barre symbolique des 1000 euros, ce que OnePlus a été obligé de faire avec le OnePlus 12. Les propositions équivalentes des autres marques, comme Samsung, Apple, Google ou Xiaomi, passent toutes au-dessus des 1000 euros.

Le Edge 50 Ultra n’est pas le smartphone sous Snapdragon 8s Gen 3 le moins cher du marché, battu sur ce terrain par le Realme GT 6, le Honor 200 Pro et surtout le Poco F6 de Xiaomi. Mais il est certainement le plus complet à moins de 1000 euros. Mais le Edge 50 Ultra n’est pas qu’un smartphone puissant. Il a bien d’autres atouts, comme nous le verrons dans ce test. Et sa configuration est riche : 16 Go de RAM et 1 To de stockage. C’est vraiment bien.

Le Motorola Edge 50 Ultra est disponible en France depuis l’été 2024. Suite au lancement des premiers téléphones sous Snapdragon 8 Elite, le Edge 50 Ultra profite même de promotions, le rendant plus séduisant encore. Sur le site officiel de Motorola, ainsi que la plupart des enseignes françaises, vous le retrouvez régulièrement à bien moins cher que cela.

Dans la boite, vous retrouvez quelques accessoires. D’abord une coque transparente pour protéger le mobile dès la sortie de la boite. Ensuite un chargeur adapté à la puissance acceptée par le téléphone. Et un câble USB-C vers USB-C. Il sera de plus en plus rare de trouver ces accessoires dans les boites des téléphones à cause des directives françaises et européennes. Profitons-en pendant que ça dure.

Design

Démarrons ce test par le design. Et autant être honnête : le Edge 50 Ultra est un beau gosse ! Le téléphone profite de trois robes : « pèche », la couleur de 2024 pour le haut de gamme ; gris charbon ; et « bois ». C’est cette dernière qui habille notre unité de test. Et c’est à l’évidence la plus qualitative, car il s’agit vraiment de bois (et non d’un plastique imitant une autre matière). Sous les doigts, le revêtement est légèrement texturé : on sent les nervures. À l’œil, c’est très classe. Ce n’est pas salissant. Et ça ne glisse pas sous les doigts. Vraiment, c’est une réussite. Les deux autres coloris sont en « cuir végan ».

Comme pour d’autres membres de la série Edge, Motorola a repris la bonne idée qu’Oppo a utilisé avec les Find X3 Pro et Find X5 Pro et abandonné à partir du Find X8 Pro : la coque naturellement incurvée pour intégrer harmonieusement le module photo. Ce dernier est légèrement protubérant, certes, mais cela reste plus élégant qu’un énorme module bien voyant en métal ou en verre. Ce design est magnifique. Notez que cette intégration vaut également pour les deux autres versions.

Le module photo est légèrement décentré. Mais comme il est globalement plat, il ne déséquilibre pas le téléphone quand il est posé sur le dos. Dans le module, nous retrouvons trois objectifs et trois éléments complémentaires. Nous y reviendrons. Toujours à l’arrière, les tranches latérales sont incurvées et nous retrouvons, au centre, les « batwings » de la marque.

À l’avant, nous retrouvons un bel écran incurvé. Un poinçon est placé au centre de la bordure supérieure, sous l’écouteur téléphonique. Et un lecteur d’empreinte optique (et non ultrasonique) est présent sous la dalle. Le verre minéral qui protège cet écran est du Gorilla Victus. Ce n’est pas la dernière version du verre renforcé de Corning, mais celle qui la précède. Il s’agit certainement de l’une des petites économies consenties par Motorola pour baisser le prix. Ce verre est cependant de très bonne qualité, autant pour sa résistance que pour sa réactivité tactile.

Sur les tranches, nous retrouvons les éléments habituels (contrôle du volume, port USB-C, tiroir de SIM, bouton de mise en marche, micros et haut-parleur) et quelques petites surprises. Première surprise : la présence de deux sorties de haut-parleur pour une stéréo quasi symétrique. La seconde surprise est la présence de plusieurs microphones situés sur trois des quatre tranches. Autant d’éléments sur lesquels nous reviendrons.

Les tranches sont habillées d’aluminium. Elles ont l’air très fines, grâce à l’incurvation des deux faces du téléphone, alors qu’elles ne le sont pas plus qu’auparavant : le Edge 50 Ultra mesure 8,6 mm d’épaisseur comme son prédécesseur. Les autres dimensions sont également proches : le Edge 50 Ultra perd 0,1 mm en hauteur (pour atteindre 161,1 mm) et 1,6 mm en largeur (soit 72,4 mm). Sur la balance, le Edge 50 Ultra perd 2 grammes seulement. Dernier détail physique, le Edge 50 Ultra conserve sa certification IP68 contre l’eau et la poussière.

Écran

Restons en façade et étudions plus attentivement l’écran du Edge 50 Ultra. Cette dalle est quasiment identique à celle que nous avons croisée dans le Edge 50 Pro. Même nature d’écran POLED. Même taille de 6,7 pouces. Même ratio 20/9eme. Même définition 1.5K (1220 x 2712 pixels) pour une résolution qui reste à 446 pixels par pouce. Même taux de rafraichissement maximal à 144 Hz. Nous nous attendons donc à une expérience fortement similaire (sinon identique).

Cette expérience n’est d’ailleurs pas quelconque, bien au contraire. Lors de notre test de l’du Edge 50 Pro, nous avons constaté que la dalle est déjà très qualitative. Et c’est également le cas ici. Voilà qui fait vraiment plaisir. La taille est suffisamment grande pour profiter de tous les contenus, même si les bords incurvés peuvent gêner dans certains cas (pour les jeux par exemple). Le ratio, quant à lui, est plutôt standard.

La résolution est élevée, ce qui améliore la lisibilité. En revanche, il n’est pas possible de la baisser pour augmenter l’autonomie. Les taux de contraste sont infinis, grâce à la nature POLED de la dalle. L’affichage est compatible HDR10+. Nous perdons donc ici la certification Dolby Vision, un peu plus qualitative, par rapport au Edge 40 Pro. Encore une petite concession qui ne change pas fondamentalement la donne.

Le taux de rafraichissement est un peu moins élevé que celui du Edge 40 Pro, passant de 165 Hz à 144 Hz. Mais ce n’est pas un problème, puisque le système se satisfait largement du 120 Hz et que la majorité des usages n’en demandent pas tant. Le 144 Hz sera utile aux gamers… et encore. En revanche, nous constatons que Motorola ne cède toujours pas à la mode du LTPO, qui conjugue fluidité et autonomie. Nous avons ici une dalle LTPS un peu moins efficace, malgré la présence d’un mode dynamique activé par défaut.

Seule différence théorique entre les écrans des Edge 50 Pro et Edge 50 Ultra, selon les fiches techniques respectives des deux smartphones : la luminosité maximale. En pointe locale, selon des conditions de lumière bien précise, le Edge 50 Ultra pourrait monter jusqu’à 2500 nits, soit 500 nits de plus que le Edge 50 Pro et 1200 nits de plus que le Edge 40 Pro. La différence est énorme.

Notre sonde nous indique cependant que cette luminosité n’est quasiment jamais atteinte. La luminosité manuelle maximale est de 458 nits en mode naturel et 480 nits en mode éclatant. Soit quelques dizaines de nits en moins par rapport au Edge 50 Pro. Et la barre symbolique des 500 nits n’est pas dépassée. Cela ne veut pas dire que le téléphone manque de luminosité, mais que la lisibilité pourrait être moindre sous certaines conditions.

Côté colorimétrie, le Edge 50 Ultra ne fait mieux, ni moins bien que les Edge 40 Pro et Edge 50 Pro. En mode naturel, le plus respectueux de l’échantillon colorimétrique sRGB, le delta E moyen est très correct (sans être exceptionnel) et atteint 2,2. En revanche, la température moyenne de l’écran est quasi parfaite : 6565°. Le blanc est vraiment blanc.

Interface

Une fois le smartphone allumé, vous arrivez sur Moto UI, basée ici sur Android 14. Malgré quelques mises à jour déployées depuis le lancement du smartphone, Android 15 n’est toujours pas disponible sur ce téléphone haut de gamme, à l’heure où nous écrivons ces lignes. C’est bien dommage. Mais Motorola n’est pas la seule marque à éprouver des difficultés à déployer Android 15 sur son parc installé, même sur les modèles premium. Espérons simplement que cela ne prendra pas trop de temps.

Moto UI est une interface qui a toujours été très agréable à utiliser. Le positionnement des différents écrans répond bien aux exigences ergonomiques de Google, avec deux panneaux d’accueil, un volet combinant les notifications et les réglages rapides, un panneau « discover », un tiroir d’applications, les applications Google et un widget Search installés par défaut sur l’écran principal.

À cela vont s’ajouter les logiciels de Motorola et les applications tierces. Dans la première catégorie, vous retrouvez les grands classiques de Moto UI comme Moto (sorte de hub central pour accéder aux paramètres de personnalisation), Family Space, Moto Secure, Smart Connect (anciennement Ready For), Moto Unplugged, Hello You (appelé Notifications dans l’interface), Notes Moto, Moto Buds (pour contrôler d’éventuels écouteurs de la marque) ainsi que l’espace « Jeux ».

Dans la seconde, vous retrouvez 1Weather, Adobe Scan, Booking, Facebook, LinkedIn, Opera, Shein, TikTok, ainsi qu’une sélection de quatre casual games. Toutes ces applications ne sont pas forcément installées avant le premier démarrage, mais le sont automatiquement lors de la phase d’initialisation. Plus de 10 applications commerciales, c’est beaucoup pour un smartphone haut de gamme. En outre, l’interface en propose bien d’autres. Heureusement, elles sont facultatives.

Comme tous ses concurrents, Motorola intègre de plus en plus d’intelligence artificielle dans ses téléphones. Et le Edge 50 Ultra ne fait pas exception. Mais son intégration est, jusqu’à Android 14, uniquement basée sur l’offre de Google : Gemini, Circle to Search et la retouche intelligente dans Google Photos. Notez d’ailleurs que cette dernière fait toujours partie de l’offre Google One. Elle est donc normalement payante. Motorola offre son accès aux acheteurs du Edge 50 Ultra, mais ce n’est que temporaire. Résultat : il faut s’abonner pour en profiter plus longtemps. C’est dommage.

Le Edge 50 Ultra s’appuie sur la même politique de mise à jour que le Edge 50 Pro et non celle du Edge 50 Neo : 2 ans pour le système d’exploitation et 3 ans pour les patchs de sécurité. C’est un héritage des us et coutumes de début 2024 et non de fin 2024. Cette politique est d’ores et déjà en train de changer. Mais elle ne concerne malheureusement pas le Edge 50 Ultra.

Performances

Passons sous le capot et regardons le moteur de la bête. Un moteur organisé autour du Snapdragon 8s Gen 3 que nous avons déjà croisé chez Honor, Xiaomi et Realme, par exemple. Le SoC, sorti en 2024, est une version « maitrisée » du Snapdragon 8 Gen 3. Comprenez qu’il est peut-être un peu moins puissant, mais il est aussi moins gourmand et moins sujet à une montée en température. Bien sûr, la bride ne peut pas tout : il faut aussi assurer la dissipation thermique.

Il est accompagné ici de 16 Go de RAM, au format LPDDR5X. 4 Go de RAM virtuelle sont activés par défaut. Mais cela peut monter jusqu’à 16 Go. La fonction « extension de RAM » s’enrichit ici d’un mode « IA Auto » : comprenez que l’intelligence artificielle peut décider d’augmenter ou de baisser la RAM virtuelle selon les besoins et les usages. Ce n’est pas forcément une bonne idée. Et ce pour deux raisons : les performances de la RAM virtuelle sont moins bonnes que la RAM physique et le système peut sans prévenir s’octroyer du stockage dont vous pourriez avoir besoin. Nous préférons la désactiver.

Les performances offertes par le Edge 50 Ultra sont bonnes. Mais en comparaison d’autres produits tournant sous Snapdragon 8 Gen 3 ou 8s Gen 3, elles sont plutôt en dessous. Nous le constatons avec l’ensemble des benchmarks, que ce soit Antutu, Geekbench ou 3DMark. La raison, selon nous, est liée au physique du smartphone : il est assez fin. Ce qui a deux conséquences. La batterie est plus petite que chez les concurrents (ce que nous verrons d’ici quelques lignes). Et la capacité de dissipation thermique est modérée.

Pour éviter les surchauffes et une surconsommation énergétique, le Snapdragon 8s Gen 3 est un peu plus bridé que dans d’autres plates-formes. Lors de stress test avec 3DMark, les sécurités du téléphone se déclenchent quand certaines parties du téléphone atteignent les 46°C. À l’extérieur, notre caméra thermique nous indique que certaines parties montent à 50°C. Selon AIDA64, le processeur dépasse les 60°C, mais ne franchit pas la limite des 70°C. C’est alors que les performances baissent. Mais elles ne baissent pas tant que cela : la stabilité du Edge 50 Ultra tourne autour des 70 %, quand d’autres mobiles vont atteindre les 60 % en moyenne.

A gauche, lors d'un benchmark. A droite lors d'un cycle de charge rapide

Évoquons aussi la compatibilité du téléphone. Nous y retrouvons la 5G (NSA ou SA) sur les fréquences sous la bande des 6 GHz, avec la prise en charge des cartes eSIM. Nous y retrouvons aussi le WiFi 7, avec prise en charge des trois bandes de fréquences usuelles, le Bluetooth 5.4, le NFC et, pour la première fois dans la gamme Edge, l’Ultra WideBand. Le port USB est compatible USB-C 3.1 Gen2 avec prise en charge du standard DisplayPort 1.4. Voilà une brochette très moderne et très complète.

Batterie

Pour alimenter cette belle plate-forme, il faut évidemment de l’énergie. Dans ce domaine, Motorola n’a jamais été parmi les meilleurs de la classe. La marque se situe plutôt dans la moyenne basse. Quand certains téléphones haut de gamme sous Android profitent de capacités de 5000 mAh ou plus, Motorola préfère des capacités en dessous de cette limite. C’est le cas pour tous les modèles Pro et Ultra de la gamme Edge sortis depuis 2021. La faute à cette jolie taille de guêpe que nous avons appréciée dans la partie design.

Et le Edge 50 Ultra ne fait pas exception, puisque sa batterie offre une capacité de 4500 mAh, soit 100 mAh de moins que le Edge 40 Pro. Quand vous combinez une batterie de capacité réduite avec un SoC relativement gourmand, malgré une bride pour éviter qu’il ne s’emballe, vous obtenez une autonomie modérée. Le test PC Mark nous indique que le Edge 50 Ultra peut tenir 14 heures et 22 minutes. Ce que nous traduisons par un peu plus d’une journée et demie d’utilisation standard (web, streaming audio, réseaux sociaux, messagerie, etc.).

Cela correspond à la promesse indiquée par Motorola sur son site officiel : 40 heures d’autonomie (dont les périodes de veille). Les gamers quant à eux peuvent compter sur une autonomie comprise entre 4 et 6 heures en fonction des graphismes, du taux de rafraichissement et des effets visuels du jeu.

Une fois la batterie déchargée, il faut passer par la case recharge. Dans ce domaine, le Edge 50 Ultra est plutôt bien loti. Il est compatible avec la charge rapide filaire jusqu’à 125 watts. Et il est compatible avec la charge rapide sans fil jusqu’à 50 watts. En outre, le chargeur filaire 125 watts est inclus dans la boîte. Autant en profiter, car cela ne va malheureusement pas durer. Avec ce chargeur (et le câble qui l’accompagne), vous pouvez recharger le téléphone en 23 minutes. C’est un excellent score. Voici nos mesures intermédiaires :

Avec une charge aussi rapide et une capacité un peu moyenne, il est doublement recommandé de soigner la batterie. Pour cela, Moto UI propose plusieurs outils. D’abord, vous pouvez désactiver la charge rapide. Ensuite, il y a la charge adaptative qui va réduire au maximum les périodes où le téléphone est en surcharge (batterie à 100 % et téléphone branché à l’adaptateur). Enfin, vous pouvez bloquer la charge de la batterie à 80 % de façon permanente.

Audio

Passons à la partie audio de ce test. Dans ce domaine, Motorola n’est pas le plus mauvais élève. Au contraire, la firme américaine s’attache à offrir une expérience complète et qualitative. Nous avons précédemment signalé plusieurs éléments de cette configuration : les micros, les deux haut-parleurs, etc. Entrons maintenant dans le détail. En commençant par les micros.

Il y a quatre micros disséminés dans ce téléphone : le principal dans la tranche inférieure, le secondaire pour la réduction de bruit active dans la tranche supérieure, un troisième sur la tranche de droite qui sert durant les communications quand le téléphone est à l’horizontale et un dernier dans le module photo pour la captation vidéo. On peut difficilement faire plus complet. Attention cependant à la captation vidéo, justement, où les différents micros n'agissent pas toujours de concert, mais peuvent se gêner.

Le Edge 50 Ultra est pourvu de deux haut-parleurs placés à l’opposé l’un de l’autre, sur les tranches inférieure et supérieure. À première vue, il s’agit d’une configuration symétrique. Ce n’est pas le cas. D’abord parce que les deux haut-parleurs ne sont pas exactement face à face. Ensuite, parce que celui de la tranche supérieure dispose de deux sorties : sur la tranche et en façade, par l’écouteur. Il n’empêche que le son produit par le Edge 50 Ultra est plutôt équilibré. Il lui manque des basses et, surtout, des aigus. Mais les médiums, notamment les voix, sont détaillés. Et il n’y a aucun grésillement, même quand le son dépasse les 50 %.

Pour les mélomanes, Motorola propose, comme avec tous les autres Razr et Edge, le codec Dolby Atmos, accompagné de son égaliseur complet qui permet aux experts de jouer avec certaines plages de fréquences pour affiner leur expérience et aux néophytes de profiter d’amélioration en choisissant le type de contenus qu’ils écoutent. Si vous avez ou un casque ou des écouteurs un peu qualitatifs, le codec inclut aussi l’audio spatial avec suivi des mouvements de la tête pour plus d’immersion encore. Le Edge 50 Ultra est compatible « Snapdragon Sound », incluant le codec aptX HD.

Photo

Dernière étape de ce test : la photographie. Le Edge 50 Ultra ne reprend pas la configuration du Edge 50 Pro, ni celle du Edge 40 Pro, même si nous constatons quelques similitudes avec cette dernière. Motorola améliore ici de nombreux points et fait des choix stratégiques intéressants sur l’ensemble des modules : capteurs des modules principal et téléobjectif plus grands, zoom optique plus profond, autofocus plus performant sur l’ultra grand-angle, stabilisation sur le périscope, objectifs plus lumineux dans certains cas, autofocus sur le capteur selfie, etc. Voici les détails de cette configuration :

À cela s’ajoute un capteur infrarouge, pour ajouter un autofocus laser aux autofocus intégrés à chaque capteur. Voilà donc une configuration plutôt ambitieuse, inspirée par la concurrence et le bon sens. Et le résultat de ces choix judicieux se voit grâce aux photos produites par le Edge 50 Ultra qui sont dans l’ensemble très qualitatives.

Le module principal réalise d’excellentes photos en journée. Belles couleurs. Bonne lumière. Beaucoup de détail. Une grande finesse dans la mise au point. Un HDR bien prononcé pour flatter les yeux. Nous voyons immédiatement l’effet de l’augmentation de la taille de son capteur, ainsi que de l’ajout de l’autofocus laser. La prise de vue est rapide (voire même anticipée dans certains cas) et les sujets en mouvements sont bien figés.

Les contre-jours sont plutôt bien gérés. Attention cependant aux reflets qui peuvent gêner, voire gâcher une photo. Et, en soirée, l’amélioration des résultats est plus flagrante encore. Les photos sont bien plus lumineuses, nettes et détaillées qu’auparavant. L’ouverture de l’objectif et la taille du capteur sont suffisantes pour que le mode nuit soit pratiquement toujours désactivé. La luminosité de nuit est très élevée… parfois à l’excès, perdant en naturel.

Le capteur ultra grand-angle offre également de bonnes photos en journée, avec une colorimétrie vibrante et une bonne netteté. L’angle de vision est très large et les distorsions de la lentille sont généralement bien gérées. Grâce à un autofocus plus performant, ce module réalise d’excellentes photos macro, offrant de nombreux détails. En soirée, le manque de luminosité se ressent davantage. Le piqué va baisser, bien sûr. Et quelques couleurs vont manquer de naturel. Mais le module s’en sort plutôt bien. Là encore, le mode nuit n’est pas systématiquement utile.

Le module avec téléobjectif est le moins qualitatif. Avec une ouverture plus petite que les autres, il fait de belles photos en journée quand la lumière est abondante, mais perd en qualité quand les conditions sont plus complexes. En outre, sa colorimétrie est très différente et le réglage des ISO n’est pas constant. Vous le remarquerez surtout en soirée : sur la même scène, à quelques secondes d’intervalle, vous pouvez avoir une photo très sombre ou une photo très lumineuse. Et ce n’est pas le mode nuit qui peut rattraper cela. Le zoom numérique monte jusqu’à 100x et 10x en mode nuit. Nous vous conseillons de ne pas dépasser les 10x pour conserver un bon niveau de détail.

Pour les portraits, vous avez le choix entre le capteur principal et le téléobjectif. Les deux réalisent de bons portraits en journée, avec des couleurs plutôt naturelles, des textures préservées et un bon flou d’arrière-plan. Mais, en soirée, seul le capteur principal reste pertinent. Le capteur selfie réalise aussi de bons portraits. J’ajout d’un autofocus à détection de phase est une excellente idée pour améliorer le piqué des selfies qui n’étaient pas toujours nets avec le Edge 40 Pro. Ici, nous avons un résultat qualitatif, de jour ou de nuit.

En vidéo, le Edge 50 Ultra peut monter en 4K à 60 images par seconde, même en activant le HDR et la stabilisation. Les résultats sont bons en journée et très corrects en soirée avec le module principal. Le téléobjectif reste pertinent avec son zoom optique 3x, mais perd trop en netteté et en détail avec le zoom numérique (limité heureusement à 6x). L’ultra grand-angle n’est généralement pas accessible si vous déclenchez une vidéo à partir du module principal. C’est dommage.

Alors, on achète ?

Le Motorola Edge 50 Ultra est une belle réussite. Même si la marque a dû faire quelques concessions pour conserver son agressivité commerciale, la grande majorité d'entre elles n’a quasiment aucun impact sur l’utilisation quotidienne. Ainsi, le rapport qualité-prix est à la hauteur de la réputation de la marque. Encore aujourd’hui, à l’aube du lancement de la nouvelle génération de smartphones sous Snapdragon 8 Elite et Dimensity 9400, le Edge 50 Ultra reste une très bonne affaire.

Nous lui reprochons peu de faux pas cette année. L’absence de technologie LTPO. La politique de mise à jour d’Android. La pression publicitaire de plus en plus forte dans l’interface. La chauffe un peu trop prononcée. L’autonomie modeste. Seulement, à moins de 1000 euros, vous n’aurez aucun autre smartphone aussi élégant, fluide, puissant et plutôt doué en photo.

Edge 50 Ultra (5G) 1 To, Pêche, Débloqué
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Notre Verdict

Même s'il n'est pas parfait, le Edge 50 Pro de Motorola est un excellent smartphone. Ces quelques faux pas sont largement contrebalancés par un rapport qualité-prix très agressif et des promotions très régulières. Même vis-à-vis des téléphones de fin 2024, le Edge 50 Pro est un bon investissement. Seule la politique de mise à jour nous chagrine vraiment.

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