Test Motorola Razr 2022 : les atouts du Galaxy Z Flip4… sans les défauts !
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Deux ans après le deuxième Razr, Motorola revient avec une nouvelle version de son smartphone pliant. Appelé tout simplement Razr 2022, ce modèle n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur, hormis son design « à clapet » : écran interne, écran externe, châssis, plate-forme technique, photo, tout a été revu à la hausse… sauf le prix. Décidé à bousculer Samsung, Motorola a baissé de 300 euros le montant demandé. Est-ce le pliant de vos rêves ? Réponse dans ce test complet.
Il faut l’avouer : Motorola n’a pas le succès que la marque mérite. Ces deux dernières années, la filiale de Lenovo a largement renforcé sa proposition commerciale. Les produits profitent d’une fiche technique très complète, gommant à chaque itération des défauts des précédentes. Le positionnement tarifaire est agressif. Et l’expérience est très souvent qualitative. Pour preuve, nous vous renvoyons vers notre test du Edge 30 Pro.
Lire aussi – Prise en main Honor Magic Vs : que vaut le futur concurrent du Galaxy Z Fold 4 ?
Bien sûr, tout n’est pas parfait, comme nous avons pu le remarquer sur certains de nos tests récents. Le Motorola Edge 30 est moins bien équilibré par exemple. Et le Moto G200, positionné gaming, souffrait d’une ergonomie pas optimale pour jouer. Mais, dans les deux cas, le rapport qualité-prix était tout de même plus élevé que la moyenne, taquinant ainsi Xiaomi, Realme ou encore OnePlus.
Mais Motorola peut-il appliquer cette même stratégie sur des segments très innovants, comme celui des smartphones pliants ? Il y a deux ans, ce n’était pas le cas : face aux Flip de Samsung, les premiers Razr souffraient de quelques défauts encombrants. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Le Razr 2022, troisième itération du smartphone clamshell avec écran pliant, peut-il conjuguer haute technicité et grande agressivité ? Réponse dans ce test complet.
Notre test vidéo du Motorola Razr 2022
Fiche technique
Motorola Razr 2022 | Galaxy Z Flip 4 | |
---|---|---|
Ecran | Ecran interne : Taille 6,7 pouces AMOLED Définition Full HD+ (2400 x 1080 pixels) Résolution 393 pixels par pouce Ratio 20:9e Rafraichissement 144 Hz adaptatif HDR10+ Ecran externe : Taille : 2,7 pouces AMOLED Definition : 573 x 800 pixels | Ecran interne : Taille 6,7 pouces Dynamic AMOLED 2X Définition Full HD+ (2640 x 1080 pixels) Résolution 426 pixels par pouce Ratio 22:9e Rafraichissement 120 Hz adaptatif HDR10+ Ecran externe : Taille : 1,9 pouces Super AMOLED Definition : 260 x 512 pixels Rafraichissement 60 Hz |
Chipset | Snapdragon 8+ Gen1 (4nm) | Snapdragon 8+ Gen1 (4nm) |
OS | Android 12 | Android 12 One UI 4.1 |
RAM | 8 Go | 8 Go |
Stockage | 256 Go | 128/256/512 Go |
microSD | Non | Non |
Capteurs photo | Principal : définition 50 mégapixels taille des pixels : 1 μm objectif ouvrant à f/1.8 stabilisation optique autofocus à détection de phase Ultra-grand angle : définition 13 mégapixels taille du pixel : 1,12 μm objectif ouvrant à f/2.2 angle de vue : 120° Autofocus à mesure de contraste Vidéo 8K @ 30 images par seconde et 4K @ 60 images par seconde | Principal : définition 12 mégapixels taille des pixels : 1,4 μm objectif ouvrant à f/1.8 stabilisation optique autofocus dual pixel Ultra-grand angle : définition 12 mégapixels taille du pixel : 1,12 μm objectif ouvrant à f/2.2 angle de vue : 123° Vidéo 4K @ 30 images par seconde |
Capteurs selfie | définition 10 mégapixels taille des pixels : 1,22 µm objectif ouvrant à f/2.4 | définition 10 mégapixels taille des pixels : 1,22 µm objectif ouvrant à f/2.4 |
Batterie | 3500 mAh Recharge 30W | 3700 mAh Recharge 25W Recharge sans fil Recharge sans fil inversée |
5G | Oui | Oui |
Connectivité | Wifi 6E, Bluetooth 5.2, NFC, USB 3.1 (type-C) | Wifi 6E, Bluetooth 5.2, NFC, USB 2.0 (type-C) |
Biométrie | Lecteur d'empreintes sous l'écran | Lecteur d'empreintes sur la tranche |
Audio | deux haut-parleurs Dolby Atmos | deux haut-parleurs stéréo AKG |
Résistance à l'eau | IP53 | IPX8 |
Prix et date de disponibilité
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Le Razr 2022 est disponible en France depuis le 25 octobre 2022, jour de son officialisation internationale. Le smartphone n’est vendu, dans un premier temps, que sur le site officiel de Motorola. Début novembre 2022, le téléphone n’était plus disponible. Quelques semaines plus tard, il est revenu en stock dans la boutique du constructeur.
Le prix du Razr 2022 est très agressif. Il se positionne en effet à 1199 euros. Pour un smartphone haut de gamme sans écran pliant, c’est déjà un bon prix. La majorité des flagships des marques concurrentes sont vendus à un prix supérieur (Oppo, Samsung, Vivo, Apple, Huawei). Xiaomi, OnePlus ou encore Honor sont parmi les seuls à proposer leurs flagships à un prix plus modéré.
Face à ses deux principaux concurrents, le Galaxy Z Flip 4 et le P50 Pocket, le Razr 2022 se positionne au milieu. Le premier est en effet vendu à partir de 1109 euros et le second a été lancé à 1299 euros dans sa version la plus standard. Attention, le prix du Galaxy Z Flip 4 correspond à la version 128 Go. Pour avoir autant de stockage que le Razr 2022 (soit 256 Go), il faut débourser 1169 euros. Le Razr 2022 est donc proposé pratiquement au même prix que le Galaxy Z Flip 4, à configuration égale.
Côté accessoire, Motorola ne se ménage pas. Tout d’abord, la boîte est très qualitative. Le smartphone y est bien protégé. Sous le socle, vous retrouvez plusieurs accessoires : un câble USB, un adaptateur secteur et une coque pour protéger le mobile. La coque est en deux parties, bien évidemment. Et elle est en plastique transparent. Elle est très fonctionnelle. Pas de superflu donc dans cette boîte, mais tout ce qui est nécessaire pour une expérience complète.
Design
Entrons dans le cœur du sujet avec le design, lequel s’appuie largement sur les acquis des précédents Razr, mais en gommant les quelques faux pas. Un bon exemple du travail effectué par Motorola sur ce Razr 2022 : le menton. Auparavant, les Razr intégraient un menton assez large situé sur la bordure inférieure de l’écran principal. Quand le téléphone se plie, la bordure supérieure de la dalle flexible vient coller le menton qui sert alors de protection.
C’était très bien pour renforcer le design, mais pas très pratique pour ouvrir le smartphone. Deux ans plus tard, le menton a disparu. Cela a trois conséquences. D’abord, le téléphone est plus facile à ouvrir. Ensuite, il est plus fin quand il est ouvert. Enfin, l’espace monopolisé par le menton devient disponible pour l’écran qui est désormais beaucoup plus grand. C’est une très bonne idée. Nous en reparlerons dans la partie suivante de ce test.
Et pour protéger l’écran, Motorola a non seulement intégré une bordure en plastique, mais également préinstallé une protection qu’il est déconseillé de décoller (comme sur les Flip). Sur cette bordure, vous retrouvez, en haut, un écouteur téléphonique (qui fait également office de haut-parleur) et, juste en dessous, un poinçon dans l’écran pour abriter le capteur selfie.
À l’arrière du téléphone (quand il est ouvert), nous retrouvons une partie basse mate, qui ne retient pas les traces de doigts, et une partie haute brillante. Celle-ci accueille deux éléments techniques importants : l’écran externe, beaucoup plus large que celui du Flip 4, et le module photo très légèrement protubérant. Le flash est désolidarisé du module photo pour réduire la taille de ce dernier au maximum. Le module est ici déporté sur le côté, alors qu’il était central dans le Razr 5G.
Autre changement visuel : la coque est bien moins arrondie. Nous sommes face à un produit plus plat. C’est le signe visuel d’un changement philosophique : le Razr 5G était un smartphone plus porté sur l’esthétique, tandis que le Razr 2022 est un smartphone qui met plus en avant la technologie. La face arrière aussi est donc bien droite. Et, quand le smartphone est ouvert, les deux parties sont bien collées l’une à l’autre, alors que leurs bordures ne se touchaient pas précédemment à cause de la courbure du design.
Côté matériau, Motorola a choisi du haut de gamme. Le dos est recouvert de verre minéral (Gorilla 5), tandis que le châssis est en aluminium sur les tranches et en acier inoxydable sur la charnière. Une charnière qui est double pour une pliure de l’écran en goutte d’eau. Cette charnière ressemble à celle du Razr 5G et est visuellement assez différente de celle du Z Flip 4 ou du P50 Pocket. Quand il est fermé, les deux parties du Razr sont parallèles : aucun espace n’est visible, contrairement au Z Flip 4.
Les tranches latérales sont plutôt droites, tandis que les tranches inférieures et supérieures sont biseautées, comme les protections en verre. Le châssis est ici protégé contre les éclaboussures, mais n’est pas étanche. Les éléments techniques des tranches sont positionnés à des places assez classiques : bouton de mise en marche et de contrôle du volume sonore à droite ; un haut-parleur, un port USB, le tiroir de la SIM et le micro principal en bas ; et un micro secondaire en haut.
Le positionnement du contrôle du volume est très haut sur la tranche : ils sont assez difficiles à atteindre avec le pouce, c’est dommage. À gauche, nous retrouvons un troisième micro qui sert quand vous passez un appel et que le téléphone est fermé. C’est malin. À l’usage, le Razr se manie donc de la même façon qu’un Flip ou un Pocket. L’ergonomie est très similaire et ce design pliant en fait un excellent compagnon nomade qui se glisse dans une poche de veste, de pantalon ou n’importe quel sac.
Écrans
Passons à l’étude des écrans. Puisque les deux affichages sont très différents l’un de l’autre, nous consacrons donc à chacun une partie du test. Retrouvez, grâce au sommaire du test la partie qui vous intéresse le plus.
Écran interne
Nous commençons évidemment par l’écran principal, celui qui se plie. C’est l’écran principal du téléphone, mais pas forcément celui que vous utiliserez le plus. En effet, l’écran externe est particulièrement pratique pour les usages les plus usuels, plus encore que sur le Flip 4. De fait, l’écran principal n’est alors utile que dans des situations très précises : regarder des contenus très visuels (films, jeux, séries, etc.) et accéder aux applications incompatibles avec le petit écran. Un paradoxe plus évident encore qu’avec le Flip 4.
Pourquoi un paradoxe ? Parce que Motorola, comme Samsung, a mis beaucoup d’énergie à choisir, intégrer et peaufiner cet écran flexible. Et pourtant, c’est lui que vous utilisez le moins au quotidien. Mais, sans la prouesse technologique de l’écran pliable, vous n’auriez pas conscience de ce paradoxe, parce que la prise en main serait identique à celle de tout autre smartphone « bar type ». Voilà un étonnant retour de situation où nous nous rendons finalement compte qu’un petit écran de moins de 3 pouces suffit pour bien des usages.
En comparaison de l’écran du Razr 5G, celui du Razr 2022 est plus grand de 0,5 pouce : il passe de 6,2 pouces, ce qui était déjà raisonnable, à 6,7 pouces. C’est une grande différence qui offre au nouveau Razr une très belle surface d’affichage pour surfer sur Internet, consulter les applications sociales, regarder des vidéos et jouer à des jeux.
La résolution de cet écran change à peine (393 pixels par pouce, contre 373 pixels par pouce) pour une définition qui devient plus standard : Full HD+ (1080 x 2400 pixels) au format 20/9e (contre une définition étrange, adaptée au format 22/9e). En comparaison du Flip 4, cet écran est plus large et moins haut. Il est donc mieux adapté aux contenus et il est plus facile à utiliser à une main.
La dalle est AMOLED, avec des taux de contraste infini. Elle affiche 1 milliard de couleurs. Le Razr profite de deux profils colorimétriques : naturel ou saturé, ce dernier étant activé par défaut. Selon notre sonde, le meilleur des deux profils est le premier bien évidemment. Et le calibrage est plutôt bon : la température moyenne atteint 6426°, avec un blanc presque idéal, et le Delta E moyen atteint 1,8. Avec le profil saturé, le Delta E est largement moins bon : 4,2. La température moyenne frôle les 7000°, avec un blanc teinté de bleu.
Si vous trouvez la dalle un peu trop chaude ou un peu trop froide, vous avez la possibilité de contrebalancer cela avec un simple curseur. La luminosité de l’écran est également bonne. En mode manuel, elle dépasse largement les 500 nits : 549 nits en mode naturel et 564 nits en mode saturé. Quand la luminosité est sur le réglage automatique, elle peut très légèrement dépasser les 1000 nits sous certaines conditions (en extérieur et sous le soleil).
Le taux de rafraichissement de cet écran peut atteindre 144 Hz. Mais le téléphone ne l’atteint que dans certaines situations. Il faut d’abord se rendre dans le menu Jeux pour activer ce taux et ensuite lancer un jeu compatible. Et autant dire qu’il n’y en a pas beaucoup. Au quotidien, cet écran s’appuie sur un taux maximal à 120 Hz. Par défaut, le Razr 2022 s’appuie sur un mode automatique.
Ce dernier permet de passer de 48 Hz à 120 Hz (en passant par 60 Hz et 90 Hz) en fonction des contenus. Il ne s’agit donc pas ici d’une dalle LTPO qui peut descendre à 1 Hz ou 10 Hz. Mais ce n’est pas un gros problème en soi, comme pour l’absence d’Always-On : cela n’a aucun sens de proposer cette fonction sur l’écran principal. Notez que vous pouvez également bloquer le taux de rafraichissement à 60 Hz pour économiser de l’énergie.
Écran externe
Contrairement aux idées reçues, l’écran externe est, au quotidien, le plus important des deux. Pourquoi ? Parce que c’est lui que vous regarderez le plus. Il mesure 2,7 pouces, comme celui du Razr 5G. Il est donc beaucoup plus grand que celui du Flip 4 (1,9 pouce) et il est beaucoup, beaucoup plus grand que celui du P50 Pocket (1,04 pouce seulement). Avec une telle taille, il devient utilisable dans de très nombreuses situations. Nous les détaillerons dans la partie interface du test.
Comme l’écran principal, l’écran secondaire est AMOLED. Son taux de rafraichissement est de 60 Hz. Il est fixe. Sa définition est « SD » : 573 pixels en hauteur et 800 pixels en largeur. Soit une résolution de 364 pixels par pouce. Même si cela peut paraitre peu aujourd’hui, c’est très largement suffisant pour un si petit écran et pour les usages pour lequel il a été créé.
Visuellement, cet écran offre une bonne expérience, même si les résultats de notre sonde ne sont pas particulièrement bons. En effet, le Delta E relevé sur cette dalle est de 4,2, comme sur l’écran interne en mode saturé. En outre, la température moyenne des couleurs est de 7378°. Les blancs ont donc une teinte bleutée. Et il n’y a malheureusement aucun moyen de contrebalancer cela avec un curseur, comme sur l’écran principal.
Il y a un autre petit souci avec cet écran. Et il est plus ennuyeux. La luminosité maximale atteint 371 nits. Bien sûr, c’est largement suffisant pour utiliser l’écran quand vous êtes en intérieur. Et cela suffit également pour afficher des notifications simples en extérieur. En revanche, tirer le plein potentiel de cet écran en extérieur sous le soleil n’est pas forcément toujours évident. Nous aurions préféré que cette dalle puisse au moins aller jusqu’à 400 nits, à défaut de pouvoir monter aux 500 nits que nous conseillons habituellement. Heureusement, les cas où la lisibilité est difficile sont rares, notamment pour les notifications.
Interface
Le Razr de Motorola bénéficie d’une interface en apparence assez classique. En effet, de son passage chez Google, la marque américaine a conservé une excellente habitude : utiliser une version d’Android (ici 12 et non 13) visuellement très pure. De fait, il est très simple de prendre en main un smartphone de Motorola, parce que vous allez y retrouver facilement vos marques. Bien évidemment, Motorola rajoute quelques fonctionnalités pour enrichir l’expérience. Mais, aucun d’eux ne dénature l’ensemble.
Parmi ces fonctionnalités, vous avez la compatibilité Dolby Atmos dont nous reparlerons dans la partie audio de ce test. Nous retrouvons également l’application « Moto » qui concentre des réglages pour customiser le téléphone (navigation par geste, aspect de l’interface, fonds d’écran, les notifications, etc.). Certains de ces réglages font l’objet d’une application dédiée.
Il y a également le mode Jeux pour améliorer la vie des joueurs, Ready For pour transformer le téléphone en ordinateur, ou encore Astro Odyssey, un petit jeu spécifiquement créé pour l’écran externe. Mention spéciale pour les sous-titres instantanés bien pratiques. Dommage qu’il n’y ait que l’anglais qui soit pris en charge. Mais Motorola promet qu’un jour d’autres langues seront traduites à la volée.
Le nombre d’applications préinstallées dans les smartphones Motorola est assez réduit. Outre celles évoquées plus haut, il n’y a que des applications de Google, lesquelles sont peut-être un peu plus nombreuses qu'avec les autres marques. Vous remarquerez également que Motorola ne propose pas de gestionnaire de fichiers dans son téléphone ni de gestionnaire de photos, sauf ceux de Google (Files et Photos, respectivement).
Voilà ce que propose Motorola sur ces smartphones. Et le Razr 2022 ne fait pas exception… ou presque. En effet, ce smartphone étant particulier, il en va de même pour son interface. D’abord, sur l’écran flexible. Le fond d’écran est animé en fonction de l’angle d’ouverture. Ensuite, certaines applications prennent en charge les ouvertures partielles. C’est le cas de YouTube et de l’appareil photo. Les applis compatibles sont encore peu nombreuses en comparaison du travail effectué par Samsung. Mais cela ne peut que s’améliorer.
Ensuite l’écran externe. Il dispose de sa propre interface basée sur des panneaux personnalisables. Depuis le menu paramètre du smartphone, vous pouvez naturellement ajouter, supprimer et changer quelques paramètres visuels. Parmi les panneaux possibles, vous avez l’appareil photo et les notifications, naturellement, mais aussi l’agenda, les contacts préférés et quelques applications. Depuis ces panneaux, vous pouvez par défaut appeler (et pas seulement répondre), envoyer un message (avec un clavier numérique assez grand), consulter la météo, ouvrir la calculatrice, activer Ready For, créer une note vocale, etc. Sans oublier Astro Odyssey.
Mais cet écran va encore plus loin. Beaucoup plus loin. Vous pouvez lancer n’importe quelle application avec. Depuis le panneau des applications (avec Astro, YouTube, etc.), vous glissez vers le bas et vous obtenez un bouton « ajouter des applications ». Vous avez ainsi accès à la liste complète de celles qui sont installées, même les jeux. Choisissez celle que vous voulez (nous Genshin Impact par exemple), lancez-là et autorisez-lui l’accès à l’écran externe.
Bien évidemment, l’appli ne sera pas forcément très exploitable au format paysage et avec un affichage aussi petit. Mais cela marche fort bien. Aucune vraie restriction. C’est très impressionnant. En revanche, contrairement aux Fold de Samsung, il n’est pas possible d’ouvrir une application avec un écran et de continuer à l’utiliser avec l’autre, même si celle-ci est autorisée à s’ouvrir sur l’écran externe. C’est notre seul petit regret.
Performances
Évoquons maintenant les performances du Razr 2022. Nous l’avons vu précédemment, avec le Razr 5G, Motorola a opté pour un positionnement plus esthétique que technique. Le processeur est un Snapdragon 765G, alors que le téléphone était vendu au prix d’un téléphone haut de gamme. Un décalage difficilement compréhensible par les consommateurs même si le Snapdragon 765G est parfait pour les usages quotidiens et que la grande partie des acheteurs d’un Razr 5G n’ont pas besoin de puissance supplémentaire.
Pour le Razr 2022, l’offre de Motorola est enfin en phase avec la concurrence et avec le prix de vente du produit. Le constructeur intègre ici un Snapdragon 8+ Gen 1, le dernier SoC de Qualcomm quand le Razr a été annoncé, avec 8 Go de RAM. Nous avons d’ores et déjà constaté la puissance de ce composant avec différents terminaux : le ZenFone 9, le OnePlus 10T, le Galaxy Z Fold 4, le ROG Phone 6 ou encore Xiaomi 12T Pro. Le Snapdragon 8+ Gen 1 se distingue du Snapdragon 8 Gen 1 par une meilleure gestion de la puissance.
Cette structure optimisée ne l’empêche pas de chauffer, car le corps du Razr 2022 est divisé en deux parties séparées par la charnière centrale : une pour la batterie et une pour la carte mère. Cela a une conséquence simple : les matériaux pour la dissipation sont moins importants. Motorola a donc pris quelques précautions. Et cela se ressent dans les résultats que nous avons pu observer avec les benchmarks.
Sur un usage ponctuel où les performances sont sollicitées sur un court laps de temps, le Razr 2022 est un flagship comme un autre : AnTuTu le positionne un peu en dessous du million de points, PCMark et Geekbench lui accordent des notes très correctes. De même pour 3DMark avec des scores en dessous d’autres modèles équipés du même SoC, notamment les ROG Phone. Mais, c’est un peu normal. En revanche, quand le test tire en longueur, le Razr 2022 perd considérablement en puissance. Sur les stress de 3DMark, qui durent 20 minutes, les performances chutent drastiquement après les premières minutes. Cette chute est comprise entre 40 % et 60 %.
Ce genre de comportement est souvent le signe d’une sécurité en cas de surchauffe. Or, ici, ce n’est pas ce que nous avons constaté. La température interne du téléphone n’atteint pratiquement jamais les 40°. Et, même localement, la température des cœurs dépasse 50°, mais n’atteint pas les 60° ou les 70° comme nous avons pu le voir avec d’autres téléphones équipés d’un Sapdragon 888, 888+, 8 Gen 1 ou 8 + Gen 1. Il y a donc clairement une stratégie prudente de la part de Motorola : les limites sont intentionnellement basses pour éviter à tout prix un excédent de chaleur que le Razr 2022 ne serait pas capable de gérer avec un refroidissement passif limité.
Cela veut dire que le Razr 2022 est théoriquement une bonne plate-forme pour jouer : grand écran et SoC puissant. Mais, en pratique, cela dépendra du jeu. Un titre casual comme Angry Birds ? Évidemment. Un jeu d’aventure en monde ouvert, comme Genshin Impact ? Pourquoi pas, mais attention à ne pas monter trop haut la qualité des graphismes (qui est fixée sur moyen par défaut). Un titre compétitif comme Fortnite ? Oubliez. Les baisses de performances pourraient bien vous coûter la victoire.
Batterie
Éviter tout risque de surchauffe n’est pas le seul objectif de la limitation du Snapdragon 8+ Gen 1 dans le Razr 2022. Un autre but est de réduire la perte d’énergie. Donc la consommation d’énergie. Et par extension l’autonomie du smartphone. Car ce sujet est extrêmement sensible dans un téléphone à clapet. Pourquoi ? Pour les mêmes raisons citées précédemment pour la dissipation de la chaleur : l’espace disponible est coupé en deux parties et la charnière monopolise beaucoup de place.
Dans le Razr 2022, Motorola a choisi d’intégrer une batterie de 3500 mAh. Pour un smartphone pliant à clapet, ce n’est pas un « si mauvais chiffre ». Bien sûr, en comparaison des smartphones haut de gamme classiques, qui embarquent des batteries offrant une capacité de 5000 mAh en moyenne, les 3500 mAh du Razr 2022 semblent décevants. Mais face à ses principaux adversaires, la proposition de Motorola n’est pas incohérente. Elle est juste en un peu en dessous : 200 mAh de moins que le Filp 4 et 500 mAh de moins que le P50 Pocket.
Sachant que la capacité de la batterie du Razr 2022 est moins importante, le bridage du Snapdragon 8+ Gen 1 est donc très logique. Cela offre une autonomie comparable à celle du Flip 4 dans les usages quotidiens (web, messagerie, streaming audio et vidéo, etc.) : entre un jour et un jour et demi. La performance est donc bonne, même si elle n'est pas comparable à celle des smartphones classiques. Pour les joueurs, l’autonomie sera comprise entre 2 heures et 4 heures en fonction de la qualité des graphismes du jeu. Ici encore, la performance est honnête.
Une fois la batterie totalement vidée, nous passons bien évidemment par la case recharge. Dans ce domaine, le Razr 2022 a un atout et un défaut. Commençons par le défaut. Il n’est pas compatible charge sans fil, alors que le Flip4 prend en charge cette technologie. Pour certains, l’absence de charge sans fil pourrait être un point bloquant. Et cela le serait si le téléphone n’était pas compatible charge rapide. Or, c’est le cas. Cela contrebalance donc cette absence.
La puissance maximale acceptée ici est 30 watts. C’est moins que le P50 Pocket, mais plus que le Flip4. Grâce à elle, vous rechargez le Razr 2022 de 0 à 100 % en 32 minutes. Il atteint 24 % en 10 minutes et 50 % en 21 minutes. L’expérience offerte ici est donc plutôt bonne. Et bien sûr, le chargeur inclus dans la boîte fournit cette capacité. Pour protéger la batterie, Motorola offre deux outils : la charge optimisée, qui reprend le principe de la charge programmée, et la protection contre les surcharges, qui va bloquer la charge à 80 % si le téléphone reste branché trop longtemps.
Audio
Côté audio, Motorola ne déçoit pas avec le Razr 2022. Pour plusieurs raisons. D’abord, le smartphone compte deux haut-parleurs. Un sur la tranche du bas quand le téléphone est ouvert et un autre caché dans l’écouteur téléphonique. Même si la configuration stéréo est techniquement asymétrique, elle est ici très bien équilibrée et qualitative.
Le son produit ici clair et précis, même quand le volume augmente. Les médiums sont généreux. Les aigus, notamment les voix, nous semblent bien isolés. Et les haut-parleurs parviennent même à émuler des basses. Si la configuration offerte par un Xperia ou un ROG Phone semble meilleure que celle du Razr 2022, cette dernière ne démérite pas et offre une expérience suffisante pour les usages autres que la musique.
Deuxième raison : le Razr 2022 est compatible Dolby Atmos et prend entièrement en charge cette technologie. Cela veut dire que Motorola propose un égaliseur complet, facile à utiliser. Il y a des profils prédéfinis, ciblant les types de contenus les plus usuels : musique, film, jeu, etc. Mais vous pouvez modifier ces réglages pour qu’ils se rapprochent davantage de vos préférences.
Il y a également un profil personnalisé où vous pouvez choisir les fréquences proéminentes. Dernier détail, le codec Dolby Atmos optimise non seulement le son en fonction des contenus, mais aussi en fonction du matériel (écouteurs, casques ou haut-parleurs). Si vous avez un appareil compatible, l’expérience est donc meilleure, grâce à Dolby Atmos.
Troisième raison, plus en phase avec la fonction téléphone du Razr 2022 : le micro intégré sur la tranche latérale gauche de l’appareil (quand il est ouvert). Motorola ne communique pas précisément sur le rôle de ce composant. Selon nous, son but est de réduire le bruit ambiant quand vous êtes en conversation et que le Razer 2022 est plié. En effet, quand le téléphone est plié, le micro principal et le micro secondaire sont très proches l’un de l’autre. Pour réduire efficacement le bruit, il faut un micro éloigné de celui qui va capturer la voix. C’est donc, selon nous, son rôle. Notez d’ailleurs que l’expérience en appel est plutôt bonne pour celui qui est appelé et celui qui appelle.
En revanche, petit point faible, Motorola n’a pas intégré de microphone dans le module photo pour améliorer la prise de son lors d’une captation vidéo. Nous aurions bien aimé un petit micro secondaire. Mais, comme vous le verrez dans la partie suivante de ce test, la complétude en photo et en vidéo n’est pas une priorité ici.
Photo
Passons enfin à la dernière partie de ce test avec la photographie. Comme nous l’avons signalé un peu plus tôt, le Razr 2022 n’est pas un expert de la photo comme pourraient l’être les Galaxy S22 Ultra, iPhone 14 Pro Max, X80 Pro, Find X5 Pro et autre Xiaomi 12 Pro. Bien sûr, cela n’a jamais été le but de Motorola. Mais nous le remarquons trop. Et c’est un peu dommage. Voici les détails techniques des trois capteurs présents ici :
- Principal : capteur 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.8, taille du pixel à 1 micron, autofocus à détection de phase, stabilisation optique, zoom numérique jusqu’à 8x
- Panorama : capteur 13 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, angle de vue 120°, autofocus à mesure de contraste
- Selfie : capteur 32 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4, taille du pixel à 0,7 micron
Nous avons donc trois capteurs. Comme sur l’iPhone 14, nous direz-vous. Et vous auriez raison. Mais ce dernier est vendu plusieurs centaines d’euros de moins. Heureusement, derrière cette fiche technique photo très classique, voire austère, le Razr 2022 s’en sort plutôt bien. Les photos de jour sont très belles, avec des couleurs franches, des contrastes maitrisés, un bon équilibre de la lumière et une bonne précision dans les détails. De même pour les vidéos : elles sont bien équilibrées, avec de bonnes couleurs. La définition par défaut est 12,5 mégapixels, mais vous pouvez monter à 50 mégapixels.
Les contre-jours sont bien gérés. L’autofocus est plutôt rapide et précis. Le mode automatique intègre un mode nuit automatique qu’il est possible de désactiver. Mais nous vous ne déconseillons. D’abord parce qu’il est efficace pour apporter du détail, de la texture et de la lumière à une scène. Ensuite parce que le capteur principal n’est pas spécialement lumineux. Si bien que les photos en soirée sont granuleuses. De même pour les vidéos.
Les zooms numériques ne sont pas spécialement bons : le contraste est faible, la luminosité trop forte et le grain est très présent dès le rapport 5x. Nous vous conseillons de vous contenter du rapport 2x en journée. En soirée, c’est pire. L’usage du zoom numérique est presque déconseillé : sans mode nuit, les photos sont trop sombres ; et avec mode nuit, elles sont trop surexposées. L’expérience est donc mitigée ici.
Le capteur ultra grand-angle offre aussi des photos bien gérées en journée. Le redressement des distorsions est bon. Les couleurs sont naturelles. Et la lumière est bien gérée. Ce capteur est en charge des macros et le résultat est très satisfaisant en journée, grâce à l’autofocus. Celui-ci n’est pas spécialement rapide : attention donc aux flous si votre sujet à tendance à bouger. La nuit, le capteur ultra grand-angle s’en sortira mieux avec les photos où le sujet est relativement proche : les panoramas ne sont pas son fort. Le mode nuit n’est pas forcément conseillé ici.
Parlons enfin des portraits. C’est LE point fort en photo du Razr 2022. Il est capable d’en faire avec chacun des trois capteurs présents, dont le capteur selfie, lequel est plutôt à l’aise dans cet exercice, même s’il a tendance à lisser un peu trop les textures de la peau. Mais ce n’est clairement pas un souci, puisque vous pouvez aisément utiliser le capteur principal et l’écran externe pour réaliser des portraits beaucoup plus intenses.
Et avec le mode portrait, c’est encore mieux. D’autant que le lissage des visages est moins accentué dans cette configuration. Mention spéciale pour le format carré des selfies avec le capteur principal : c’est le top. Attention aux détourages qui sont parfois imprécis, que ce soit au niveau des oreilles, des mèches ou des accessoires. Vous pouvez aussi utiliser le capteur ultra grand-angle pour vos selfies de groupe, avec des résultats très corrects en journée et un peu moins la nuit.
Conclusion
Le Razr 2022 est une bonne surprise. Non, le smartphone n’est pas parfait. Nous l’avons vu tout au long de ce test. Les boutons de contrôle du volume trop haut. L’écran qui aurait pu être plus respectueux des couleurs. L’écran externe qui manque de luminosité. L’interface qui ne prend pas suffisamment en compte les caractéristiques de l’écran pliant. L’autonomie un peu juste. Les performances qui baissent drastiquement en jeu. La qualité des photos dans certaines situations.
Mais le Razr 2022 est cohérent dans son expérience. La construction est bonne et la charnière est solide. L’écran interne est très lumineux. L’interface Android est pure tout en offrant quelques ajouts plaisants. La configuration stéréo est très correcte et la compatibilité avec Dolby Atmos est plaisante. La recharge est assez rapide. La puissance est au rendez-vous, sans la chaleur. Les portraits réalisés par son capteur principal sont excellents. Et son écran externe est canon. Il est d’autant plus fun qu’il est compatible avec toutes les applications du système.
Bref, au quotidien, le Razr 2022 est charmant. Et son prix est assez agressif face à la concurrence, notamment le Z Flip 4 qui est plus cher à configuration égale et qui ne propose pas tous les accessoires livrés par Motorola. C’est donc un grand « oui » d’encouragement pour ce Razr 2022 qui sera, nous l’espérons, suivi par d’autres itérations qui corrigeront les petites fausses notes de ce modèle.
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Le Motorola Razr 2022 tient quasiment toutes ses promesses : un smartphone pliant qualitatif qui tient la comparaison avec le leader du segment, le Galaxy Z Flip 4. Avec un prix agressif, une expérience complète et qualitative, sans oublier les accessoires dans la boîte pour en profiter, le Razr 2022 est une alternative plus que crédible à Samsung. Même s'il n'est pas dénué de défauts, ces derniers sont rapidement oubliés grâce à ses qualités, notamment l'écran externe aux multiples usages. Il reste désormais à perfectionner la recette.
- Un rapport qualité-prix élevé
- Un design moins bijou et plus affuté
- Une architecture solide et des matériaux qualitatifs
- Un très bon écran interne
- Un écran externe qui ne demande qu'à s'exprimer
- Une belle puissance sous le capot
- Une recharge complète en une demie-heure
- De belles photos en journée et des portraits très qualitatifs
- La compatibilité Dolby Audio complète
- La belle expérience audio stéréo
- Le positionnement trop élevé du contrôle du volume
- La luminosité de l'écran externe un peu faible
- L'absence de micro secondaire pour la captation vidéo
- La chute rapide des performances quand le téléphone est sollicité
- Une autonomie moyenne (même si elle est bonne face au Z Flip 4)
- L'impossibilité de passer d'un écran à l'autre avec une application
- L'absence d'Android 13...
- ... et la promesse de deux mises à jour majeures seulement