Test Motorola Razr 40 Ultra : un vrai potentiel quand il reste plié
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Moins d’un an après le Razr 2022, Motorola revient avec deux concurrents pour le Galaxy Z Flip 4 de Samsung. Le Razr 40, le plus abordable des smartphones pliants. Et le Razr 40 Ultra, successeur direct du Razr 2022 dont il reprend le positionnement, notamment son écran externe, qui est ici plus grand et dont les usages sont plus nombreux encore. Qu’est-ce que cela change au quotidien ? Réponse dans ce test complet.
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Nous avons été plutôt impressionnés par le Razr 2022 de Motorola. Sorti en septembre dernier, le smartphone pliant se distingue de la concurrence grâce à un très grand écran externe capable d’afficher toutes les applications installées sur le téléphone. Sa plate-forme technique est complète. Ses écrans sont bons. Le design est affiné. Et son prix était tellement réduit à son lancement qu’il faisait clairement de l’ombre à son concurrent principal, le Samsung Galaxy Z Flip 4.
Lire aussi – Test Honor Magic Vs : un concurrent du Galaxy Z Fold 4 à parfaire
Neuf mois plus tard, Motorola remet le couvert. Et plutôt deux fois qu’une puisque la firme a présenté deux modèles. Le Razr 40, modèle très abordable que nous testerons très prochainement. Et le Razr 40 Ultra qui fait l’objet du présent test. Nous l’avons pris en main lors de son officialisation il y a une semaine et le premier contact a été très positif. Nous avons remarqué quelques changements à l’extérieur du produit. Mais y en a-t-il également à l’intérieur ? L’expérience est-elle très différente ? Est-elle meilleure ? Réponse dans ce test complet.
Prix et disponibilité
Le Razr 40 Ultra est proposé au prix public conseillé de 1199 euros. Soit le même montant que celui demandé par Motorola pour le Rar 2022 à son lancement. Il n’y a donc pas d’inflation tarifaire dans la gamme de pliants de la marque. C’est une bonne nouvelle. Nous verrons dans ce test qu’une augmentation de prix aurait été difficile à assumer, compte tenu de la proximité des fiches techniques du Rar 40 Ultra et du Razr 2022.
Les principaux concurrents du Razr 40 Ultra sont le Galaxy Z Flip 4 (et son successeur programmé fin juillet 2023), le Find N2 Flip d’Oppo, le P50 Pocket de Huawei (qui n’a toujours pas été renouvelé). Parmi ces smartphones, le Razr 40 Ultra se positionne dans la moitié supérieure du marché, le Find N2 Flip et les Galaxy Z Flip 3 et 4 ayant été lancés à un tarif un peu plus agressif. Nous verrons dans ce test si cela se justifie.
Le Razr 40 Ultra est d’ores et déjà disponible, les précommandes ayant été honorées le 13 juin 2023. Le smartphone est vendu aussi bien sur le site officiel de Motorola que chez certaines enseignes spécialisées, comme Darty, Fnac, Boulanger. Il se décline en trois coloris : noir, bleu et un très beau magenta. En revanche, il n’existe qu’une seule configuration avec 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage.
La boîte du smartphone est en matériau recyclé (et recyclable). À l’intérieur, vous retrouvez quelques accessoires : un câble USB-A vers USB-C, un chargeur et une coque en deux parties pour protéger le téléphone dès sa sortie de boîte. Cette coque est en plastique transparent : vous profitez donc du beau design de votre mobile si vous optez pour la version magenta. Attention, la coque empêche le câble de charge de bien se connecter au téléphone. Notez enfin que Motorola a aspergé sa boîte d’un parfum qui nous rappelle beaucoup… les déodorants Axe ! Mouais.
Test vidéo complet du Motorola Razr 40 ultra :
Design
Entrons dans le détail et étudions les lignes du Razr 40 Ultra. Ce dernier reprend plusieurs éléments de son prédécesseur. D’abord l’absence de menton : nous retrouvons ici un smartphone pliant assez classique quand il est tenu ouvert et de face. Les deux parties du téléphone sont quasiment symétriques, avec pour seule grande différence le poinçon du capteur selfie. Ce dernier est visible au centre de la bordure supérieure de l’écran. Tout autour de l’affichage, vous pouvez voir un contour en plastique qui protège l’écran contre les infiltrations d’eau et de poussière. Rappelons que le téléphone est certifié IP52, contre les éclaboussures. Mais il n’est pas étanche, bien évidemment.
Hormis le contour de protection, il n’y a pas de bordure à l’écran. L’affichage tire donc parti de toute la surface avant du téléphone. Remarquez aussi la protection d’écran installée en usine : il est (très) fortement déconseillé de l’enlever sous peine d’abimer irrémédiablement l’écran flexible du téléphone. Nous constatons que la pliure de l’écran est légèrement marquée, alors que le produit n’a été utilisé que deux petites semaines. Et, sous les doigts, elle se ressent. Mais, elle sait se faire oublier assez rapidement.
L’écouteur téléphonique est positionné à un endroit qui n’est pas très courant : entre le contour en plastique de l’écran et les bordures métalliques du smartphone. Il n’est donc pas visible en façade. Comme tous les autres smartphones haut de gamme, il sert de haut-parleur secondaire. Il complète le haut-parleur principal positionné sur la tranche inférieure. Sur les autres tranches, vous retrouvez tous les éléments habituels, plus un micro secondaire supplémentaire. Soit trois micros au global. Ce nouveau micro doit certainement servir quand le téléphone est fermé.
Quand vous retournez le téléphone, vous remarquez un autre héritage du Razr 2022 : un énorme « cover screen ». Celui du Razr 40 Ultra est encore plus grand que celui de son prédécesseur, lequel était pourtant le plus large du segment des « Flip ». Il couvre désormais toute la partie supérieure du dos du téléphone, même là où se trouvent les deux objectifs photo. Motorola a donc découpé deux poinçons : un premier en forme de « 8 » pour y intégrer les modules photo et un second, plus petit et rond, pour le flash LED. Cet écran est en verre minéral. Et il retient beaucoup les traces de doigt. Mais quel écran de téléphone ne les retient pas ?
L’autre partie du dos du Razr 40 Ultra ressemble à celle du Razr 2022. Elle est couverte de verre minéral avec un effet brossé et irisé qui ne retient pas les traces de doigt. C’est très agréable à toucher et à regarder. La charnière, qui sépare les deux parties du téléphone, est en acier inoxydable. Sa forme est en goutte d’eau, permettant de fermer totalement le téléphone : il n’y a pas d’espace entre les deux parties du Razr 40 Ultra (contrairement au Z Flip 4). Quand vous fermez le téléphone, vous pouvez même entendre un petit « clap ». C’est un clin d’œil au Razr originel.
En outre, la jointure sur chaque tranche latérale, qui sert à protéger le mécanisme de la charnière, est désormais quasiment invisible. Cette pièce de métal est placée derrière le châssis métallique de la tranche. Si bien que la tranche semble être faite d’une seule pièce quand le téléphone est ouvert. C’est très classe. Autre remarque importante, la charnière n’est pas crantée : elle ne peut donc pas conserver certains angles d’ouverture (moins de 30° et plus de 150° environ). Cependant, elle est capable de maintenir une ouverture sur les angles les plus utiles (entre 70° et 120°).
Et le téléphone est plus lourd sur sa partie inférieure : vous pouvez le poser sur celle-ci sans crainte qu’il penche. Dernier élément à propos de la charnière : elle est ferme, mais elle n’empêche pas le téléphone de s’ouvrir à une seule main. Cela demande un peu d’entrainement, mais ça fonctionne. Quand il est ouvert, le Razr 40 Ultra est plus grand que son prédécesseur. Mais il est plus étroit, plus fin et plus léger. Et sa construction est clairement plus soignée que celle du Razr 2022.
Écrans
Restons à l’extérieur du smartphone pour évoquer les deux écrans du Razr 40 Ultra. Deux écrans qui, sur le papier, promettent quelques surprises. Et, dans les faits, c’est le cas. Mais pas toujours dans le bon sens du terme. La première déconvenue concerne d’ailleurs les deux écrans : il n’y a pas de paramétrage distinct entre les deux dalles. Profil colorimétrique (naturel ou saturé). Taux de rafraichissement. Luminosité. Tous les réglages sont communs aux deux écrans, alors que les besoins ne sont pas forcément les mêmes.
Écran externe
Commençons par le cover screen. Pourquoi ? Parce que c’est le plus distinctif par rapport à la concurrence (Samsung, Oppo, Huawei), que ce soit au niveau de l’ergonomie ou au niveau des fonctionnalités. Nous l’avons signalé précédemment : cet écran est plus grand que celui du Razr 2022. Il mesure 3,6 pouces. C’est un peu plus que l’écran du premier iPhone d’Apple (sorti en 2007). Et cela représente une augmentation de 0,9 pouce en comparaison du Razr 2022. La diagonale est quasiment deux fois plus grande que celle du cover screen du Galaxy Z Flip 4 (qui mesure 1,9 pouce) !
Et si vous pensez que ce n’est là que son seul argument, détrompez-vous. Motorola a mis autant de soin dans l’écran externe du Razr 40 Ultra qu’une autre marque le ferait sur l’écran de leur flagship. Cette petite dalle profite en effet d’une fiche technique premium : écran AMOLED, taux de rafraichissement 144 Hz, compatible DCI-P3 et HDR10+, luminosité de 1100 nits maximum. Nombreux sont les téléphones à bénéficier d’une fiche technique moins ambitieuse.
Et, à l’usage, cela se ressent : vous avez vraiment l’impression d’utiliser un écran de très bonne qualité. Un petit écran, certes. Mais très bon. La fluidité est excellente. Les couleurs sont bonnes. La lisibilité en extérieur est très correcte, même si le verre minéral pâtit d’une réflectance assez prononcée. Notre sonde nous le confirme d’ailleurs. La luminosité manuelle maximale à 519 nits avec le profil « couleurs naturelles » et 534 nits avec le profil couleurs saturées. Ce sont des valeurs dans la moyenne supérieure du marché.
Le Delta E est excellent avec le premier profil : 1,5 seulement. Avec le profil saturé, le Delta E moyen monte à 4. Et les verts sont trop saturés. La température moyenne des couleurs atteint 6281° avec le profil naturel, le blanc tirant légèrement vers le jaune, et 7138° avec le profil saturé, le blanc tirant franchement le bleu. Nous sommes donc face à une dalle de très bonne qualité. Une dalle qui, comme avec le Razr 2022, est assez grande pour de nombreux usages. Nous y reviendrons dans la partie interface.
Écran interne
L’écran interne a lui aussi changé. Mais Motorola a mis moins de cœur à l’ouvrage. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune amélioration, bien au contraire. Mais, ces dernières sont moins significatives une fois le téléphone en main. Il y a d’abord une augmentation de la taille de 0,2 pouce pour atteindre 6,9 pouces. Le ratio change légèrement au passage, passant de 20/9 au 22/9. L’écran est donc plus haut, mais il est aussi plus fin.
Cela a une conséquence sur le grain de l’écran. Mais pas celle que vous auriez pu attendre : même si la définition des deux dalles est Full HD+, c’est le plus grand qui offre la meilleure résolution grâce à un ratio plus favorable : 413 pixels par pouce sur le Razr 40 Ultra et 392 pixels par pouce pour le Razr 2022. Au quotidien, vous ne verrez pas la différence, car l’augmentation de la résolution n’est que de 5 %. Les plus pointilleux pourraient voir un crénelage plus fin sur les caractères et les images.
Autre de ce nouvel écran : le taux de rafraichissement. Il passe de 144 Hz à 165 Hz. C’est le taux le plus élevé du marché aujourd’hui. Jusqu’à présent, il n’était utilisé que par Asus, dans les ROG Phone. Ce taux arrive donc chez Motorola avec le Razr 40 Ultra. Nous nous demandons bien pourquoi. En effet, l’usage est principalement vidéoludique (et encore). Et les gamers ne sont pas la cible de ce téléphone. En outre, les taux élevés consomment plus d’énergie. Et la gestion de la batterie est un sujet critique dans les téléphones de type « Flip ». Pour nous, ce taux est davantage un argument marketing qu’un atout d’usage.
En revanche, la dalle passe d’un AMOLED simple à un AMOLED LTPO. Le taux de rafraichissement s’adapte donc très bien aux différents contenus affichés. Même une image fiche : le taux tombe alors à 1 Hz. C’est une très belle amélioration apportée au Razr qui combine fluidité au quotidien et autonomie. Cette amélioration est largement plus qualitative que l’augmentation maximale du taux.
Enfin, comme le cover screen, la luminosité de l’écran pliant a été améliorée, passant de 1000 nits à 1400 nits en mode automatique, sous le soleil. En mode manuel, notre sonde nous indique que la luminosité atteint 563 nits avec le profil saturé et 513 nits avec le profil naturel. Les couleurs sont quant à elles moins bien respectées qu’avec l’écran externe. Le Delta E passe à 2,6 avec le profil naturel et à un stratosphérique 5,2 avec le profil saturé. La température moyenne des couleurs atteint respectivement 6707° et 7153°. Le blanc n’est jamais blanc ici : il tire toujours vers le bleu. Et c’est un peu dommage.
À l’usage, l’écran interne est intéressant à utiliser pour regarder un film ou une série, jouer à des jeux et surfer sur Internet sans s’abimer les yeux. C’est un écran très confortable, très pratique. Mais vous pourriez passer toute une journée à ne pas l’utiliser. C’est le paradoxe de cet écran, plus cher, plus fluide, plus grand… mais pas plus utile.
Interface
Un paradoxe amplifié par les possibilités logicielles offertes par l’interface et les options d’accessibilité. En effet, Motorola a amélioré les panneaux proposés sur l’écran externe, étoffé les contenus spécifiques à cet affichage et optimisé la place disponible. De fait, plus encore qu’avec le Razr 2022, l’écran externe du Razr 40 Ultra dispose de tous les éléments logiciels pour se suffire à lui-même tout au long de la journée. Et nous allons évidemment détailler nos arguments.
D’abord, Motorola utilise intelligemment l’espace à côté des modules photo pour afficher des notifications, notamment le niveau de batterie et l’heure. Cet espace est dynamique et dépend de l’usage. Prenons un exemple : si vous affichez une application sur l’écran principal et vous fermez le téléphone, une notification va vous demander si vous voulez transiter l’affichage vers l’écran externe. C’est malin de laisser le choix, quand d’autres imposent de bloquer le téléphone ou d’afficher l’application.
Ensuite, Motorola a repensé les écrans de l’interface de l’écran externe : applications, contacts, agenda, météo, jeux. Vous pouvez enlever des écrans ou en ajouter. Chaque écran dispose d’icônes d’applications, de raccourcis ou de widgets. Dans l’écran « jeux », vous retrouvez une sélection ludique spécialement développée pour tirer parti du format de l’écran externe. Pas de Snake ici comme sur les téléphones Nokia. Mais quelques jeux « casual » pour passer le temps.
Dans l’écran « applications », quelques éléments figurent par défaut, notamment Appareil Photo. Mais il ne tient qu’à vous d’en ajouter. Si vous le faites, vous devez autoriser l’affichage sur l’écran externe de chaque application supplémentaire. Une fois cela fait, vous pouvez, dans la rubrique dédiée à l’écran externe du menu paramètre, choisir le comportement d’affichage : plein écran ou affichage rectangulaire (sans la partie où se trouvent les objectifs photo), transition directe ou sur demande d’un écran à l’autre, etc.
Comme avec le Razr 2022, toutes les applications fonctionnent avec le cover screen. Mais certaines seront plus pratiques à utiliser que d’autres. Genshin Impact, par exemple, tourne bien, mais l’écran est très petit pour cela. Bien sûr, vous avez accès à tous les paramétrages rapides du téléphone depuis le cover screen. Et vous pouvez personnaliser son écran de verrouillage. Notez d’ailleurs que les thèmes sont différents entre les deux écrans.
Hormis l’interface du cover screen, le Razr 40 Ultra fonctionne avec une interface Android 13 assez classique, enrichie des éléments habituels de Motorola. Il n’y a que très peu de changements entre la version « standard » et la version « smartphone pliant » d’Android. Rares sont les applications à supporter automatiquement le format « partiellement plié » de ce form factor. Vous avez deux exemples ci-contre : Appareil Photo et YouTube. Samsung a imaginé d’autres usages. Et Motorola n’en est pas encore à ce point. Dernière remarque : lors de la première mise en service du téléphone, l’interface impose l’installation d’une longue liste d’applications. Pourquoi l’imposer ? Pourquoi le montrer ? Voilà qui est étrange.
Performances
Passons sous l’écran et étudions les performances du smartphone. Le Razr 40 Ultra est équipé d’une plate-forme puissante, mais pas tout à fait à jour. Il s’agit du Snapdragon 8+ Gen 1. Le même que vous retrouvez dans le Razr 2022 et dans le Galaxy Z Flip 4. Il ne faut donc pas attendre une amélioration des performances entre les deux générations de Razr. Et donc entre ce nouveau modèle et les concurrents les plus directs, même le Find N2 Flip qui intègre un Dimensity 9000+.
Et cela se confirme dans les benchmarks. Le Razr 40 Ultra atteint des scores tantôt plus élevés, tantôt plus bas que ceux du Razr 2022. Et il n’y a pas de logique immédiate. Nous remarquons par exemple que le score Geekbench du Razr 40 Ultra est plus élevé en single core, mais moins élevé en multi-core. De même, le score 3DMark est moins élevé sur Slingshot Extreme, mais plus élevé sur Wild Life Unlimited. Il est également plus élevé sur AnTuTu et PC Mark. Il y a donc eu quelques optimisations.
Ces optimisations, vous les retrouvez notamment dans la gestion des performances et de la chaleur. Le Snapdragon 8+ Gen 1 est ici bridé, comme avec le Razr 2022 afin d’éviter la surchauffe et la consommation abusive d’énergie (qui aurait un impact négatif sur l’autonomie). AIDA64 montre une température des cœurs inférieure à 50° après un test intensif de 20 minutes sur 3DMark, alors que le Razr 2022 montait largement au-dessus. De fait, la stabilité de la plate-forme frôlait les 60° auparavant. Elle est maintenant plus faible : 57 % en moyenne (entre 45 % et 70 % environ).
C’est une bonne idée d’avoir freiné le Snapdragon 8+ Gen 1 : cela limite le risque de chauffe et la consommation d’énergie. Nous verrons comment cela se traduit au niveau de l’autonomie. En contrepartie, le Razr 40 Ultra se pose moins comme une plate-forme vidéoludique, alors que son cœur peut s’y prêter dans d’autres circonstances. Nous nous interrogeons donc sur le bien fondé d’intégrer un Snapdragon 8+ Gen 1 ici, parce que ce n’est pas un choix raisonnable. Selon nous, Motorola a fait ici un choix marketing pour appâter le client, mais pas un choix d’usage.
La marque avait deux autres choix plus pertinents. Soit opter pour un Snapdragon 8 Gen 2, qui offre des performances similaires, mais chauffe moins grâce à une redistribution plus intelligente de la charge de travail. Et grâce à cela, vous auriez la puissance pour le gaming et l’optimisation pour l’autonomie. Soit opter pour un SoC plus léger, comme le Snapdragon 7 Gen 1 que vous retrouvez dans le Razr 40. C’est un SoC moins puissant, mais moins gourmand. Il offre une très bonne fluidité pour tous les usages standards. Il est donc idéal pour une clientèle qui ne joue pas, mais qui prend des photos et surfe sur les réseaux sociaux. Les tests du Razr 40 et du remplaçant du Galaxy Z Flip 4 nous diront si nous avions tort ou raison.
Batterie
Si la plate-forme technique n’a pas évolué entre le Razr 2022 et le Razr 40 Ultra, Motorola a opéré quelques changements sur la batterie. Et des changements qui vont dans le bon sens. En effet, le smartphone est équipé de deux batteries dont la capacité totale atteint 3800 mAh. Soit 300 mAh de plus que le Razr 2022. C’est donc une très bonne nouvelle. Grâce à cette nouvelle capacité, le Razr 40 Ultra passe devant Samsung (3700 mAh avec le Gamaxy Z Flip 4). Il reste cependant derrière le Find N2 Flip (4300 mAh) et le P50 Pocket (4000 mAh).
Cette amélioration a un impact direct sur l’autonomie du smartphone bien évidemment. En usage standard, elle est meilleure que celle du Razr 2022. Ce dernier proposait tenait entre 1 jour et 1 jour et demi. Son successeur dépasse la journée et demie. Elle frôle presque les deux jours si vous utilisez uniquement l’écran externe (ce qui est tout à fait possible). Le Find N2 Flip propose la même autonomie, mais ce dernier privilégie beaucoup plus l’utilisation de l’écran interne. Pour les joueurs, vous disposez ici d’une autonomie comprise entre 3 et 6 heures selon le jeu et la qualité des graphismes. Avec Genshin Impact et Honkai Star Rail (et leurs graphismes par défaut), nous sommes proches des 5 heures.
Une fois la batterie déchargée, il faut passer par la case recharge. Dans ce domaine, le Razr 40 Ultra offre davantage d’options que son prédécesseur, puisqu’il est non seulement compatible charge rapide 30 watts, mais également charge sans fil 5 watts. Si vous avez déjà un chargeur sans fil et que vous êtes un adepte de la charge nocturne, c’est parfait. Dans le cas contraire, vous avez dans la boîte tout ce qu’il vous faut pour profiter d’une expérience de charge plutôt satisfaisante. Avec le chargeur fourni, vous passez de 0 % à 100 % en 45 minutes environ.
Dans l'interface du Razr 40 Ultra, vous retrouvez quelques outils pour protéger la batterie et augmenter sa durée de vie. Nous pensons notamment à la protection contre les surcharges (temps durant lequel la batterie est à 100 % et le téléphone reste branché sur une source d'alimentation) et la charge nocturne optimisée (qui va caler la fin du cycle de charge sur vos habitudes).
Audio
Passons à la partie audio de ce test. Le Razr 40 Ultra n’est pas spécialement étonnant dans ce domaine, mais il propose une expérience très correcte. Nous ne retrouvons pas ici deux haut-parleurs symétriques ni de port jack compatible faible impédance. Nous ne retrouvons pas non plus de micro pour la captation vidéo. Mais, cela ne nous surprend pas vraiment. Il y a trois éléments intéressants à étudier ici.
D’abord les haut-parleurs. Ils ne sont pas symétriques, certes, mais ils sont quand même deux. L’un est situé sur la tranche inférieure (quand le téléphone est ouvert) et l’autre est caché dans l’écouteur téléphonique. Compte tenu de la position de ce dernier, pas vraiment sur la façade avant, mais pas sur la tranche non plus, le rendu entre les deux haut-parleurs est plutôt équilibré. Les distorsions sont faibles, même en poussant le volume au-dessus de 50 %. Les médiums et les voix sont très présentes. Les aigus et les basses un peu moins. Sans surprise.
Deuxième élément intéressant, le codec Dolby Atmos. Motorola a pris l’habitude d’intégrer ce codec dans tous ses smartphones premium. Et c’est tant mieux ! Ce profil améliore le rendu audio avec les haut-parleurs, mais aussi avec un casque. Il y a, comme toujours, des profils prêts à l’emploi (avec un mode dynamique qui passe de l’un à l’autre en fonction des contenus) et un profil personnalisable pour adapter le son à vos habitudes. Notez que chaque profil peut être modifié avec un égaliseur complet.
Troisième et dernier élément distinctif : les micros. Certes, il n’y a pas de micro pour la captation vidéo. Mais il y a tout de même trois micros répartis sur les tranches du Razr 40 Ultra. Le premier est sur la tranche inférieure (quand il est ouvert) : c’est le micro principal, très classique. Le second est à l’opposé, sur la tranche supérieure. Il sert à la réduction de bruit active. Le troisième micro est situé sur la tranche de droite, au-dessus du contrôle du volume. Il neutralise les bruits ambiants quand vous passez des appels en mains libres avec le téléphone plié. Et c’est une bonne idée.
Photo
Finissons ce test avec la photo, un domaine où le Razr 40 Ultra aurait pu faire mieux, mais offre tout de même une expérience satisfaisante. Nous retrouvons dans ce produit trois capteurs photo : deux dans le module photo principal et un autre dans le poinçon de l’écran pliable. Le capteur selfie est repris du Razr 2022. Le module ultra grand-angle n’est pas le même, mais il en est proche. Et le module principal est composé d’un petit capteur 12 mégapixels, mais d’un objectif très lumineux. Le rapport de zoom reste (heureusement) limité au rapport 8x. En voici les détails techniques :
- Principal : 12 mégapixels, ouverture f/1.5, taille du capteur : 1/2,55 pouces, taille du pixel : 1,4 µm, autofocus à détection de phase, stabilisateur optique
- Panorama : 13 mégapixels, ouverture f/2.2, taille du capteur : 1/3 pouces, taille du pixel : 1,12 µm, autofocus à mesure de contraste, angle de vue : 108°
- Selfie : 32 mégapixels, ouverture f/2.4, taille du pixel : 0,7 µm
Côté logiciel, Motorola a légèrement affiné la recette, avec une interface tient compte, plus encore qu’avant, du form factor si particulier. Vous pouvez bien sûr continuer de prendre des selfies avec les deux capteurs principaux. Vous pouvez toujours utiliser l’écran externe, même quand le téléphone est ouvert. Vous pouvez poser le téléphone sur une table et prendre une photo avec un geste. Etc. Samsung a pavé la voie. Et Motorola l’utilise bien. En outre, Motorola offre à son pliant haut de gamme tous les atouts fonctionnels du Edge 40 Pro : la vidéo stabilité à 360°, le filtre chromatique (en photo et en vidéo), etc.
Mais les résultats sont-ils bons ? La réponse est oui, dans la grande majorité des cas. Notamment avec le capteur principal qui est extrêmement lumineux. De fait, les couleurs sont belles, les contrastes sont élevés et le piqué est prononcé. Les contre-jours sont bien gérés, avec un bon rééquilibrage des parties plus sombres.
Le capteur principal est le meilleur, avec une qualité globale satisfaisante. Une qualité grandement améliorée, de jour ou de nuit, par le stabilisateur optique. Ce dernier annule très efficacement les mouvements parasites lors de la prise de vue. Le capteur ultra grand-angle, naturellement moins lumineux, offre de bons résultats en journée, avec une assez bonne gestion des distorsions. Et le capteur selfie produit les clichés les plus détaillés entre les trois proposés ici.
Les trois capteurs sont en mesure de prendre des portraits, mais les résultats sont différents d’un capteur à l’autre. Le capteur principal sera plus naturel. Le capteur selfie sera le plus net (attention aux contre-jours qu’ils ne gèrent pas bien). Et le capteur ultra grand-angle sera le plus adapté pour les groupes. Attention, par défaut, l’embellissement du visage est activé par défaut. Il a tendance à lisser exagérément le grain de peau. Autre réglage par défaut : le format carré des selfies pris avec le capteur principal quand le téléphone est fermé. Une option permet de repasser au format 4/3.
En soirée, les clichés restent très corrects, même sans l’usage du mode nuit (appelé ici Vision de nuit). Sans ce mode, vous obtenez des photos plus naturelles (notamment sur la couleur du ciel qui tend à devenir trop clair avec le mode nuit). L’objectif ouvre suffisamment grand pour capturer la scène assez fidèlement, à partir du moment où la scène n’est pas trop contrastée. Cependant, le capteur ne gère pas toujours bien les sources de lumière artificielle. Le meilleur réglage est proposé ici par défaut : le mode photo standard avec l’activation automatique du mode nuit. En outre, avec le mode nuit (forcé ou automatique), vous gagnez en détail. Souvent, le mode nuit automatique offrira le meilleur compromis.
Et ce n’est pas du luxe. Car, le détail n’est pas le point fort du Razr 40 Ultra. Cela se ressent un peu en journée, dans les zones surexposées ou sous-exposées. Et cela se ressent de façon exponentielle quand vous zoomez. Même le zoom 2x manque de netteté, même si cela reste très contenu. En revanche, dès que vous atteignez le rapport 5x, les clichés sont difficilement exploitables. En soirée, c’est pire encore, bien évidemment. Et le mode nuit ne contrebalance pas toujours. Voilà pourquoi il est heureux que le zoom numérique ne monte pas au-delà du rapport 8x. Même chose en vidéo : ne zoomez pas trop pour éviter de perdre en détail. Ici, le zoom est bloqué à 6x.
Enfin, l’autofocus est un peu lent : si les objets en mouvement sont nets et figés, le délai de déclenchement de la photo est un peu long. Heureusement, le Razr 40 Ultra n’a pas été développé pour les événements sportifs. Non, son truc, c’est le portrait, bien évidemment. Des portraits que vous pouvez réaliser avec les trois capteurs du téléphone avec des résultats généralement bons, mais ils dépendent considérablement des conditions de lumière. Et, surtout, attention aux contre-jours. La nuit, pour gagner en naturel, il est préférable de passer par le capteur principal plus lumineux, plutôt que le capteur selfie, même si ce dernier est plus détaillé.
Conclusion
Le Razr 40 Ultra est un bon smartphone. Qu’il soit comparé ou non à ses concurrents. Dans l’absolu, il offre une bonne prise en main et une expérience globale très satisfaisante. Et face à la concurrence, il arrive à se démarquer grâce à un design léché, un écran externe toujours plus pratique et une autonomie en nette augmentation. Bref, c’est un bon smartphone. Meilleur que son prédécesseur. Et sa proposition n’est pas incohérente face à Oppo, Huawei et Samsung, même si nous avons constaté quelques points faibles.
Cependant, ce n’est pas le principal problème du Razr 40 Ultra. C’est son prix en 2023. Quand le Razr 2022, doté d’une fiche technique assez proche, mais moins actuelle, est sorti, il était proposé à 1199 euros. Quand le Razr 40 Ultra sort, il est lui aussi proposé à 1199 euros. En face, le Galaxy Z Flip 4 était vendu moins cher. Son remplaçant, qui arrivera dans quelques semaines seulement, devrait être vendu à un prix voisin du Razr 40 Ultra. Mais il aura une plate-forme actualisée, un grand écran externe et tous les atouts « Samsung ». Le positionnement tarifaire ne nous parait donc pas optimal. Avec une promo, il sera clairement plus intéressant.
Le Razr 40 Ultra ne manque pas d'intérêt. Il est clairement meilleur que son prédécesseur grâce à deux nouveaux écrans, un design affiné et une autonomie renforcée. Les usages restent les mêmes et la prise en main privilégie toujours l'écran externe dont l'utilisation est de plus en plus variée. Cependant, sur certains points importants, dont le tarif, la plate-forme et la photo, le Razr 40 Ultra stagne. À quelques semaines du lancement du nouveau Galaxy Z Flip, avec de nombreuses innovations attendues, notamment sur l'écran externe, ce léger manque d'agressivité coûte cher.
- Le design affiné et plus fluide
- Les améliorations techniques apportées aux deux écrans
- L'interface améliorée de l'écran externe
- La bonne gestion de la chaleur
- La capacité de la batterie et l'autonomie en augmentation
- Le belle luminosité des photos du capteur principal
- La prise en charge Dolby Atmos
- Le prix, plus vraiment agressif face à Samsung
- L'obligation d'installer toute une liste d'applis
- La stabilité de la plate-forme, notamment en jeu
- La netteté générale des photos
- Le délai de la prise de vue
- Les deux ans seulement de mise à jour d'Android