Le Galaxy Z Flip 6 n’est pas encore sorti qu’il est dépassé. Notre test du Motorola Razr 50 Ultra

Notre avis

Quelques semaines avant le lancement officiel du Galaxy Z Flip 6, Motorola coupe l’herbe sous le pied de Samsung avec le Razr 50 Ultra, nouveau fleuron de la marque sur le segment des smarpthones pliants. Avec un écran en façade encore plus grand et encore plus pratique, le Razr 50 Ultra profite également de changements ergonomiques et techniques cohérents. Le tout à un prix qui ne bouge pas. Est-il le pliant de l’été ?

Motorola est aujourd’hui le meilleur adversaire de Samsung sur le segment des smartphones pliants type « Flip ». Nous en avions presque la certitude en 2022, alors que la concurrence était plus étoffée (Oppo était encore présent avec son Find N2 Flip). Et cela paraissait comme une évidence en 2023 quand Motorola a dévoilé deux Razr : le 40 « classique » et le Razr 40 Ultra. L’un avec le prix le plus agressif. L’autre avec l’écran externe le plus grand.

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En face, le Galaxy Z Flip 5, sorti quelques semaines plus tard, préférait ne pas trop bousculer ces habitudes. Mais la proposition de Samsung parvenait à s’en tirer grâce à une charnière plus stable et une proposition technique équilibrée. Et la marque Samsung est toujours une valeur refuge chez ceux qui n’osent pas encore franchir le pas avec une marque alternative. Cela va-t-il changer en 2024 ? C’est bien possible. Car Motorola revient une fois encore avec deux Razr pliant, dont le Razr 50 Ultra que nous vous proposons de découvrir ici.

Prix et disponibilité

Le Razr 50 Ultra est proposé à 1199 euros. Ce prix ne bouge pas par rapport au Razr 40 Ultra (qui était déjà vendu au même prix que le Razr 2022). Comme son prédécesseur, le Razr 50 Ultra est le smartphone le plus onéreux du catalogue 2024 de Motorola.

Il n’existe qu’une seule version du Razr 50 Ultra avec 12 Go de RAM et 512 Go de stockage, soit 4 Go de RAM de plus et 256 Go de stockage supplémentaire. Il existe en 3 coloris : vert, « pêche » et bleu (le coloris de notre exemplaire de test). Tous sont habillés de cuir végan.

Face à la concurrence, le Razr 50 Ultra est bien positionné. En comparaison du Galaxy Z Flip 5 de 2023, par exemple, le Razr 50 Ultra est plus agressif. Pour le même prix, la proposition de Samsung ne dispose pas d’autant de stockage interne. Il faudra débourser presque 200 euros de plus pour en avoir autant. En outre, le Razr 50 Ultra offre 4 Go de RAM supplémentaire. Ce qui est toujours appréciable pour les applications liées à l’intelligence artificielle.

Selon les rumeurs, le Galaxy Z Flip 6, qui arrivera durant l’été 2024, devrait être proposé à un prix plus élevé que son prédécesseur. Il serait alors moins agressif commercialement que le Razr 50 Ultra, sachant que la version de base sera toujours moins bien lotie au niveau du stockage interne.

Dans la boîte, toujours parfumée, Motorola continue de fournir plusieurs accessoires bien pratiques. Outre le téléphone, vous retrouvez donc un chargeur et un câble USB-C vers USB-C, ainsi qu’une coque en deux parties pour protéger le Razr 50 Ultra dès les premières minutes d’utilisation. Vous avez également dans la boîte une petite bandoulière assortie qui s’accroche directement à la coque.

Design

Le Razr 50 Ultra reprend en grande partie le design de son prédécesseur, tout en apportant quelques modifications dont la plupart sont impossibles à déceler à première vue. Exemple concret : les dimensions du Razr 50 Ultra ont très légèrement changé. Mais cela ne dépasse pas le millimètre, que ce soit en hauteur, en largeur ou en hauteur. Le changement le plus flagrant est l’écran externe qui grignote un peu plus les bordures en façade, passant de 3,6 pouces à 4 pouces.

Motorola a également travaillé sur la charnière, laquelle n’est toujours pas crantée, contrairement à celle de Samsung. Mais elle reste qualitative et facile à déployer, même avec une seule main. En comparaison de la précédente, elle offre davantage de possibilités d’ouverture intermédiaire. L’écran se plie toujours en goutte d’eau. Mais celle-ci est plus large, afin de moins contraindre la dalle flexible, dont la pliure sera moins visible. Grâce à cela, Motorola annonce un nombre étendu d’ouvertures et fermetures supporté par le smartphone. Quand le téléphone est ouvert, les deux parties du Razr 50 Ultra sont bien alignées, comme en 2023.

Dernière amélioration, le Razr 50 Ultra est désormais étanche (certification IPx8). Il supporte désormais un bon bain dans une piscine, alors que son prédécesseur ne supportait que la pluie. Pour le reste, nous retrouvons les acquis de 2023 avec un écran externe très pratique, un écran interne très grand, un châssis en aluminium, du verre minéral Gorilla Victus et du cuir végan pour la coque. Le coloris de notre version, très élégant, est entre le bleu et le noir. C’est la seule version où le cuir végan profite d’une double finition : lisse au centre et texturé sur les côtés.

Nous retrouvons les éléments techniques pratiquement aux mêmes emplacements qu’en 2023. Certains micros ont été légèrement déportés sur leurs tranches. Le but est d’améliorer la captation de la voix de l’utilisateur et la réduction des bruits ambiants, quelle que soit la position du téléphone (ouvert ou fermé). Le bouton de mise en marche continue d’héberger le lecteur d’empreinte digitale. Mais il devient également une surface tactile pour ouvrir plus facilement le volet de notifications.

Quand le smartphone est fermé, vous retrouvez deux capteurs photo et un flash intégré à la dalle. Quand le téléphone est ouvert, vous avez un capteur selfie dans un poinçon centré sur la bordure supérieure. Un cadre assez large protège l’écran contre les dommages et les infiltrations. Vous y retrouvez l’écouteur téléphonique. Et une protection supplémentaire souple est installée par défaut. La prise en main reste similaire à celle du Razr 40 Ultra… et c’est tant mieux !

Écrans

Écran interne

Étudions maintenant les deux écrans. Motorola a amélioré les deux écrans de son smartphone pliant haut de gamme. L’écran interne est celui qui profite d’une évolution moins franche. En effet, Motorola a simplement repris l’écran du Edge 40 Ultra en affinant quelques réglages. Notamment la luminosité qui passe, théoriquement, à 3000 nits en pointe. Mais ce n’est qu’une théorie : notre sonde nous indique que la luminosité manuelle maximale n’évolue pas vraiment. Elle dépasse légèrement les 500 nits, quel que soit le mode d’affichage des couleurs.

En revanche, nous observons une légère amélioration sur l’affichage des couleurs. La température moyenne du mode naturel dépasse très légèrement les 6500° du blanc parfait (tandis que le mode saturé, par défaut, affiche un blanc qui tire vers le bleu). Le Delta E moyen n’évolue pas : 2,8 avec le profil naturel. Et plus de 4 avec le mode saturé. Notez l’apparition d’un troisième mode : “lumineux”, déjà croisé dans le Edge 50 Pro. Il se situe au milieu des deux autres.

Pour le reste, aucun changement. Nous retrouvons une dalle 22/9e de 6,9 pouces. La technologie d’affichage est pOLED. L’écran est compatible LTPO afin de réduire dynamiquement sa consommation d’énergie. Le taux de rafraichissement maximal est de 165 Hz et la fréquence d’échantillonnage est de 360 Hz en mode jeu (240 Hz en mode normal). La définition est Full HD+ pour une résolution de 413 pixels par pouce. Cet écran est compatible HDR10+. C’est une dalle assez classique donc, hormis le taux de rafraichissement à 165 Hz. Une caractéristique qui nous parait inutile : 120 Hz aurait été largement suffisant (c’est d’ailleurs la fréquence maximale de l’écran au quotidien…).

Écran externe

L’écran externe est déjà plus intéressant, puisqu’il profite d’améliorations plus importantes. À commencer par l’arrivée de la technologie LTPO pour faire varier de façon plus fine le taux de rafraichissement. C’est une vraie amélioration qui permet à la dalle d’être moins gourmande en énergie. En outre, le mode Always-On devient enfin pertinent. Et comme si cela ne suffisait pas, Motorola rend cet écran externe compatible 165 Hz. Plus encore qu’avec l’écran interne, cette caractéristique est ici anecdotique. Mais ça fait bien sur une fiche technique…

Autre changement, l’écran externe mesure désormais 4 pouces. C’est 0,4 pouce de plus qu’en 2023. Et cela sans changer fondamentalement les dimensions du smartphone. Une belle performance. Avec cette taille encore plus grande, l’écran semble monopoliser toute la façade du téléphone quand il est fermé. C’est un plaisir pour les yeux. Comme précédemment, vous avez une roue chromatique pour contrebalancer les défauts des deux écrans.

Dernier changement annoncé, la luminosité théorique passe à 2400 nits. Au quotidien, la luminosité manuelle maximale est légèrement inférieure à 500 nits. Soit un peu moins élevé qu’en 2023. Cela reste cependant utilisable en pleine journée, notamment grâce au réglage automatique qui va dépasser cette limite pour améliorer la lisibilité.

La colorimétrie est également meilleure avec l’écran externe qu’avec l’écran interne, avec un Delta E moyen qui passe sous la barre des 2 et une température moyenne presque parfaite en mode naturel. Comme précédemment, vous avez une roue chromatique pour contrebalancer les défauts des deux écrans. Enfin, nous regrettons que les paramètres d’affichage restent communs entre les deux écrans : si vous changez un paramètre sur l’un, vous changez aussi celui de l’autre. Alors que les besoins sont différents.

Interface

Une fois le smartphone allumé, vous arrivez sur l’interface de Motorola appelée Hello UI. La version proposée ici est basée sur Android 14, bien évidemment. Comme toujours, l’interface de Motorola est l’une des plus fidèles aux recommandations de Google vis-à-vis d’Android. Les volets de notifications sont là. Le tiroir d’application est là. L’écran Discover est là. Motorola va même jusqu’à imposer certaines applications Google au lieu de proposer des logiciels système. Nous pensons notamment à Google Photos pour gérer les clichés.

Cela n’empêche pas l’interface d’intégrer certains logiciels supplémentaires, certains développés par Motorola (Smart Connect, Notes Moto, Moto Secure) et d’autres provenant de partenaires commerciaux : Adobe Scan, Opera, TikTok, Spotify, LinkedIn, Facebook. La liste s'allonge encore un peu. Mais elle aurait pu être plus longue. Motorola a eu la bonté de rendre optionnelle l'installation de certaines applications commerciales lors de la première mise en route du smartphone. Ouf.

Sujet 2024 oblige, Hello UI propose plusieurs fonctions liées à l’intelligence artificielle. Elles sont regroupées sous le nom de « Moto AI ». Cela concerne principalement deux domaines. La photo (retouche et optimisation) et la personnalisation de l’interface (fonds d’écran générés par IA). Certaines fonctions sont disponibles dans Google Photos et nécessite un abonnement à Google One (offert pendant 3 mois). Notez aussi que Motorola intègre Gemini dans son interface en mode « cloud ». Et vous pouvez converser avec l’IA en anglais.

Hello UI intègre évidemment quelques fonctions liées à l’ouverture partielle de l’écran interne. Mais la position de l’écran n’est pas la seule composante : l’orientation du téléphone l’est tout autant. L’interface identifie 4 positions : « livre » (posé sur la tranche de gauche), « laptop » (posé sur le dos en cuir végan et écran interne actif), « tente » (posé sur les petites tranches, la charnière vers le haut) et « stand » (posé sur le dos en cuir végan et écran externe allumé).

Chaque position offre un usage différent : horloge, écran partagé, visio ou selfie avec le capteur principal, etc. Motorola a même développé un mode « camescope » qui permet de capturer une vidéo en utilisant une moitié de l’écran interne comme viseur et l’autre moitié pour les contrôles. Un clin d’œil rétro amusant. L’a quasi absence de prise en charge de l’ouverture partielle de l’écran était un reproche en 2023 face à Samsung. Ce n’est clairement plus le cas en 2024.

Côté maintenance du téléphone, il y a une bonne nouvelle. En 2024, Motorola étend le nombre de mises à jour majeures d’Android de 2 à 3 ans. En outre, Motorola assurera la publication de patch de sécurité pendant 4 ans au lieu de 3 auparavant. Nous ne sommes pas encore au niveau de certains concurrents. Nous ne sommes pas non plus au niveau de future réglementation européenne (qui imposera 5 ans de mise à jour d’Android et de patch de sécurité). Mais la marque s’en approche.

Performances

Pour faire tourner de l’intelligence artificielle, Motorola a choisi d’intégrer une plate-forme haut de gamme. Mais il ne s’agit pas du Snapdragon 8 Gen 3 que vous retrouvez dans certains flagships concurrents. Il s’agit du Snapdragon 8s Gen 3, déjà utilisé par Motorola dans le Edge 50 Ultra. Nous avons déjà testé ce SoC dans d’autres téléphones : le Poco F6 de Xiaomi et le Honor 200 Pro. C’est un SoC moins impressionnant au niveau de la puissance pure. Mais ce composant est plus équilibré, moins gourmand et surtout moins propice à dégager de la chaleur.

Qu’en est-il avec le Razr 50 Ultra ? D’abord les performances sont à la hauteur des attentes. Contrairement au Honor 200 Pro, dont le SoC était clairement bridé, le Razr 50 Ultra profite de toute la puissance du Snapdragon 8s Gen 3. Puissance sur le CPU et le GPU. Le smartphone pliant de Motorola obtient des scores similaires à ceux du Poco F6 et de certaines plates-formes animées par le Snapdragon 8 Gen 2. À l’usage, ce téléphone assume toutes vos envies, ludiques ou autre. Pour rappel, le Razr 50 Ultra profite de 12 Go de RAM auxquels il faut ajouter les 12 Go de mémoire virtuelle activée par défaut.

En laissant davantage d’espace au SoC pour s’exprimer, Motorola prend aussi le risque de voir la chaleur augmenter. Et donc de voir les sécurités liées à la surchauffe s’activer plus rapidement. Et c’est ce que nous constatons. La totalité des stress tests de 3DMark indique que les performances du Razr 50 Ultra se bloquent après quelques minutes seulement quand il atteint la température globale de 33°C. La stabilité de la plate-forme est ainsi comprise entre 50 % et 55 %. Ainsi, le téléphone reste globalement tiède. AIDA64 nous informe que certains cœurs du CPU peuvent monter autour de 60°C.

Toujours côté performance, mais cette fois-ci réseau, le Razr 50 Ultra est compatible 5G, mais avec les fréquences standard seulement. Pas de fréquences millimétriques. Il prend en charge l’eSIM. Il est compatible WiFi 7 (contre WiFi 6E précédemment), Bluetooth 5.4 (contre 5.3) et NFC.

Batterie

Pour alimenter cette plate-forme, Motorola a pourvu son smartphone d’une batterie de 4000 mAh. Cela correspond à une augmentation de 200 mAh par rapport à 2023, alors que les dimensions du téléphone n’augmentent pas. C’est une belle performance, même si elle est nécessaire. Parce que Samsung devrait proposer la même capacité avec le Galayx Z Flip 6. Et parce que les smartphones pliants de type « Flip » ne jouissent traditionnellement pas d’une autonomie très élevée.

Cette augmentation de la batterie, l’arrivée du LTPO sur les deux écrans et le choix du Snapdragon 8s Gen 3 ont tous un impact positif sur l’autonomie du smartphone. Avec les réglages par défaut, nous avons atteint un très bon score pour un smartphone pliant : pratiquement 16 heures d’utilisation continue. Ce que nous traduisons par deux jours d’utilisation standard (mail et messagerie, réseaux sociaux, web, streaming audio, casual gaming, téléphonie). C’est beaucoup plus que la grosse journée enregistrée avec le Razr 40 Ultra.

Une fois la batterie déchargée, vous avez plusieurs options. D’abord la charge filaire avec le chargeur fourni dans la boîte. Le téléphone accepte une puissance maximale de 45 watts. Motorola promet une recharge à 50 % en 12 minutes. Nous n’avons pas atteint ce chiffre, mais notre expérience était tout de même satisfaisante : 54 % en 20 minutes et 100 % en 49 minutes et 30 secondes. Voici nos mesures :

Deuxième option : la charge sans fil. Le Razr accepte une puissance de 15 watts maximum. Pour une charge complète, comptez plusieurs heures. Pour soigner la batterie, Motorola intègre la charge optimisée, laquelle est nourrie à l’IA pour adapter la charge à votre rythme, ainsi que la charge bloquée (à 80 %) pour éviter les surcharges. Notez aussi que le Razr 50 Ultra peut aussi charger un accessoire connecté (une montre ou des écouteurs par exemple).

Audio

En audio, le Razr 50 Ultra s’appuie sur les acquis des smartphones Motorola de ces deux dernières années. Vous retrouvez notamment une configuration stéréo asymétrique avec un haut-parleur principal situé sur la tranche inférieure et un haut-parleur secondaire caché dans l’écouteur téléphonique. L’ensemble offre un résultat satisfaisant, avec des détails sur les voix et les hauts médiums et quelques détails (moins présents) sur les aigus.

Les basses manquent clairement ici. Et le volume sonore est plutôt contenu : vous montez facilement à 50 %. À 100 %, le son reste audible, sans parasite ni souffle. L’équilibre entre les deux haut-parleurs est cependant précaire. En effet, le module principal est plutôt puissant, mais le son qu’il produit est assez métallique, tandis que le module secondaire est plus discret au niveau du volume, mais le son qu’il produit est plus rond et chaleureux.

Côté microphone, le Razr 50 Ultra en a trois : un sur la tranche inférieure, un sur la tranche supérieure et un sur la tranche de droite, à côté du contrôle du volume. Le but est de permettre au smartphone de capter votre voix en conversation, quelle que soit la position du téléphone : ouvert ou fermé. Et globalement, ça marche plutôt bien. En captation vidéo, vous n’avez pas de micro dédié, contrairement à d’autres smartphones vendus au même prix. Mais la combinaison des trois micros comble en partie ce manque.

Dernier point audio sur le Razr 50 Ultra, le téléphone est pourvu du codec Dolby Atmos, comme toujours chez Motorola. Ce codec améliore le rendu audio aussi bien des haut-parleurs que des écouteurs que vous utilisez. Et il est accompagné d’un égaliseur complet (en plus de profils prédéfinis). Le Razr 50 Ultra est également compatible Snapdragon Sound. Et donc aptX HD, aptX Lossless et aptX Adoptive.

Photos

Terminons ce test avec la photo. Vous avez trois capteurs dans ce téléphone, comme en 2023. Mais il y a quelques changements intéressants. D’abord, Motorola supprime les deux capteurs 12 et 13 mégapixels présents dans le 40 Ultra pour deux capteurs 50 mégapixels. Le premier est le capteur principal, avec une optique légèrement moins lumineuse que celle du Razr 40 Ultra, mais elle est toujours stabilisée.

Le second est associé non pas à un objectif ultra grand-angle, mais à un téléobjectif (zoom optique 2x). C’est LA grande nouveauté en photo du Razr 50 Ultra. Et c’est une sacrée bonne idée, parce qu’on zoome plus souvent en avant qu’en arrière. À l’avant, vous retrouvez le même capteur selfie 32 mégapixels que l’année dernière. Si nous avons d’abord regretté que Motorola n’adopte pas ici le module selfie du Razr 50 Pro, nous avons vite oublié ce sentiment : avec ce téléphone, les selfies sont faits avec le capteur principal !

Passons aux résultats de nos tests. Le Razr 50 Ultra fait des photos très agréables à regarder. En journée, les photos sont détaillées, contrastées et pétillantes. Les couleurs sont dynamiques et lumineuses. Le HDR est parfois très légèrement trop prononcé : s’il illumine les photos du capteur principal, il intensifie aussi certaines teintes.

Capteur principal

Test d'autofocus sur objet mouvant

La prise de vue n’est pas très rapide. L’autofocus est non seulement un peu lent, mais il n’est pas très précis sur les objets en mouvement. La plage dynamique est très large. Les contre-jours sont bien gérés. Il n’y a ni sous-exposition ni surexposition. Et les détails sont nombreux dans les zones d’ombre. En soirée, nous retrouvons ces qualités avec des photos détaillées et colorées. Le mode vision nocturne est ici quasiment inutile, puisqu’il n’apporte pas de luminosité. Pire, il n’est pas compatible HDR.

Capteur principal. Contre-jour
Test HDR avec le capteur principal (gauche) et téléobjectif (droite)
Capteur principal. Sans mode nuit
Sans mode nuit (gauche) et avec mode nuit (droite)

Le module téléobjectif offre également des résultats détaillés et colorés. Mais la luminosité est bien moins élevée. Et la plage dynamique est moins large. Résultat : certaines couleurs semblent plus ternes, alors qu’elles sont plus naturelles. C’est d’autant plus flagrant en soirée. Et le mode vision nocturne n’améliore rien. Le rapport de zoom optique est de 2x, mais vous pouvez monter à 30x en numérique.

Zoom optique 2x

Le zoom lossless 4x offre de très bons résultats et suffit dans de nombreuses situations. En journée, vous pouvez facilement monter à 10x sans subir un lissage trop important. Et en soirée, nous vous conseillons de ne pas dépasser les 4x en soirée. Notez que le mode vision nocturne bride le zoom numérique à 8x.

Zoom numérique lossless 4x
Zoom numérique 4x, 10x, 20x et 30x
Zoom optique 2x, sans mode nuit (gauche) et avec mode nuit (droite)

En mode portrait, le Razr 50 Ultra excelle. Les visages sont détaillés. Les textures sont préservées. Les teintes sont naturelles. Le détourage est précis et le bokeh est élégant. Comme avec les photos classiques, les portraits sont mieux maitrisés avec le capteur principal qu’avec le téléobjectif, ce dernier se laissant trop influencer par la luminosité ambiante (ou le manque de luminosité). En soirée, ce sera plutôt le contraire : les couleurs sont plus chaudes avec le téléobjectif et plus froides avec le capteur principal. Étrange… Comme en 2023, si vous décidez de prendre des selfies avec le capteur principal, les photos sont, par défaut, carrées. Un réglage permet de repasser en 4/3.

Capteur principal, mode portrait
Capteur téléobjectif, mode portrait
Selfie avec capteur principal, smartphone fermé
Capteur principal, mode portrait

Le capteur selfie n’a pas été amélioré en un an. Mais le coprocesseur d’image a changé. Résultat : les selfies sont globalement de bonne qualité, notamment en journée quand la lumière est généreuse. En soirée, vous aurez des résultats plus ternes, mais toujours très détaillés, avec un détourage précis.

Capteur selfie. Plan serré (gauche) et plan large (droite)
Mode vidéo

Finissons avec la vidéo. Le Razr 50 Ultra offre deux définitions (1080p et 4K) et deux fréquences d’image (30 ou 60 images par seconde). Vous pouvez utiliser toutes les combinaisons avec les deux capteurs, le téléobjectif offrant un zoom numérique montant jusqu’à 10x. Et les résultats sont globalement similaires à ceux proposés en photo. Il y a un mode HDR10+ en vidéo (Full HD+ ou 4K) pour donner plus de contraste encore à vos séquences, mais il n’est pas compatible avec le taux à 60 images par seconde. Il y a également un mode « super stabilisé » qui va limiter le zoom numérique à 6x pour compenser les mouvements parasites. Enfin, vous y trouvez un mode vision de nuit qui aura autant d’intérêt que son homologue en vidéo.

Alors, on achète ?

Le Razr 50 Ultra est vraiment une bonne itération. Motorola a fait des choix judicieux ici. Que ce soit l’écran externe encore plus qualitatif, sur l’interface plus intelligente, sur la photo avec deux capteurs mieux adaptés aux besoins et même sur les performances, avec une plate-forme équilibrée, dynamique et économe. Oui, le Razr 50 Ultra n’est pas le plus puissant des smartphones du marché. Mais a-t-il besoin de l’être ? Non. Parce que ce smartphone ne s’adresse pas aux gamers.

Alors, à qui s’adresse-t-il ? Il vise ceux qui veulent un smartphone ultra compact et élégant qui peut, à l’occasion, offrir un grand écran très confortable. Il vise ceux qui veulent faire de belles photos à partager sur les réseaux sociaux. Face au Galaxy Z Flip 5, notre choix est vite fait. Et il donnera très certainement du fil à retordre au Galaxy Z Flip 6. D’autant plus si Samsung décide d’augmenter le prix de son téléphone pliant.

Notre Verdict

Le Razr 50 Ultra est une excellente itération du smartphone pliant de Motorola. Un écran externe plus grand et plus qualitatif. Un processeur moins gourmand, mais dynamique. Beaucoup de stockage interne. Une interface plus ingénieuse. Une belle autonomie. Une recharge très rapide. Un joli design. La protection totale contre l'eau. Et de belles prestations en photo. Difficile de lui trouver des défauts... mais pas impossible non plus.

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