Test MSI Claw : la console portable de MSI sort-elle les griffes ?
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MSI dégaine sa console portable, la Claw. Une machine qui rappelle furieusement la ROG Ally, la Lenovo Legion Go ou le Steam Deck. Sa particularité est d’embarquer un processeur Intel Core Ultra, une première pour ce format. Bonne pioche pour le constructeur taïwanais ?
La mode est aux ordinateurs transformés en consoles portables. C’est au tour de MSI de dégainer sa vision du format avec la Claw. Une machine qui passe aujourd’hui sur le grill.
Il s’agit d’une console portable tournant sous Windows et qui permet de jouer à tous ses jeux PC en mode nomade. Un format que nous avons déjà vu chez Asus ou Lenovo. Pour se démarquer, la marque de Taipei a fait le choix d’un processeur Intel Core Ultra (Meteor Lake), et non d’un AMD Ryzen Z1. Coup de poker payant ?
Que vaut cette Claw par rapport aux autres machines du marché ? Est-ce tout simplement une bonne console ? Notre test complet !
Une fiche technique solide
La MSI Claw ne surprend pas par sa fiche technique. En réalité, en regardant vite, on pourrait presque croire à une Asus ROG Ally avec son écran LCD de 7 pouces et ses dimensions très proches. C’est du côté de son processeur que la Claw cherche à se démarquer, puisqu’elle embarque un CPU Intel Core Ultra 7 155H avec un GPU Intel Arc. Pour améliorer ses performances en jeu, la marque mise sur l’Intel XeSS, technologie de SuperSampling à l’image du DLSS de Nvidia. Enfin, notons la présence d'une batterie de 53 Whr qui nous promet jusqu’à deux heures de jeu dans des « conditions extrêmes ».
MSI Claw | |
---|---|
Écran | Tactile IPS LCD, 7 pouces 1920 × 1080 px, 120 Hz |
Processeur | Intel Core Ultra 7 155H |
GPU | Intel Arc |
Mémoire extensible | Oui |
Mémoire interne | 1 To eMMC / SSD |
Quantité de mémoire vive | 16 Go |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Batterie | 53 Wh |
Dimensions | 294 x 117 x 21,2 mm |
Poids | 675 grammes |
Signalons que la console, du moins dans notre version de test avec un SSD de 1 To, est vendue à 899 euros. Un prix cohérent compte tenu de ce que propose la concurrence.
Un design classique, mais efficace
En termes de design, MSI reste très sage avec sa Claw, reprenant ce qui a fonctionné par le passé. On retrouve ce format « Switch », avec un grand écran de 7 pouces inclu directement dans la manette. Un form factor qu’utilisent déjà la ROG Ally, le Steam Deck ou encore la Lenovo Legion Go. MSI a opté pour un châssis en plastique noir extrêmement discret, sans signe distinctif majeur. Seule fantaisie ? Le logo de la marque imprimé à l’arrière.
La Claw reprend le format instauré par la manette Xbox, avec ces sticks asymétriques si agréables en main. Sur la partie supérieure, on trouve quatre gâchettes auxquelles viennent s’ajouter deux touches supplémentaires et personnalisables à l’arrière. En jeu, tous les boutons sont agréables, même si on aurait aimé un poil plus de résistance au niveau des gâchettes, mais c’est pour chipoter. Tant les boutons de façades que les sticks sont exempts de reproches.
En revanche, nous sommes moins fans de la forme des poignées. Très anguleuses et proéminentes, elles pourraient gêner les joueurs avec de petites mains. On sent de vilaines fourmis dans les doigts au bout de quelques heures de jeu, comme c’est le cas sur la Switch. Dommage. Il faut ajouter à cela un poids de 625 grammes, ce qui commence à être un peu lourd pour une console portable. MSI ne fournit pas de coque de protection dans sa boîte, le transport quotidien dans un sac est donc compliqué à moins d’investir dans une sacoche. Un peu regrettable, surtout pour une machine qui se veut premium.
On note, comme sur la ROG Ally, la présence de quatre boutons autour de l’écran. A l’image de la machine d’Asus, ils permettent de naviguer dans les menus, de faire apparaître un volet coulissant ou encore de mettre sur pause. Même reproche que dans notre précédent test ici : il est parfois compliqué de trouver le bon bouton dans le feu de l’action. Il n’est pas rare que nous ouvrions le volet de navigation alors qu’on cherche juste la pause. Agaçant, mais on oublie très vite ce détail après un (long) temps d’adaptation.
MSI oblige, nous avons évidemment des Leds embarquées sur la machine. Il est possible de personnaliser le cercle lumineux autour des sticks analogiques avec des effets prédéfinis ou des couleurs fixes. Par exemple, nous avons fait le choix d’un beau violet statique. Plus encore les boutons ABXY jouissent également d’effets de lumière. Très sympathique !
L’arrière de la machine n’a rien de spécialement notable, si ce n’est cette immense aération qui sert à aspirer l’air frais. La chaleur est ensuite expulsée via une grille située sur la tranche supérieure. Nous reviendrons sur la gestion de la chaleur plus bas. Cette tranche accueille les boutons de volume, le port de charge (USB Type C), un port Jack ainsi qu’un port microSD pour étendre le stockage. On note la présence du bouton d’alimentation qui fait aussi office de capteur d’empreintes (via Windows Hello) afin de protéger votre machine. Classique, mais efficace.
Bref, la MSI Claw ne réinvente pas la roue en termes de design, mais veut miser sur une formule qui marche. Si on peut regretter des poignées un peu volumineuses et un poids élevé, on apprécie une prise en main très cohérente, des sticks et des boutons agréables ainsi qu’une bonne finition. Une machine perfectible, mais du beau travail. Jouer est un vrai plaisir sur la Claw.
Un écran LCD bien calibré
La MSI Claw est équipée d’une dalle IPS LCD de 7 pouces d’une définition de 1920 x 1080 pixels et avec un taux de rafraîchissement maximal de 120 Hz. Encore une fois, nous avons quelque chose d’extrêmement classique. On pourrait regretter l’absence de dalle OLED, un choix qu’a par exemple fait Valve sur sa nouvelle Steam Deck, mais le LCD a tout de même des qualités, comme un coût moindre.
Nous avons analysé la dalle à l’aide de notre sonde et les résultats obtenus sont cohérents. Le contraste s’élève à 1300 :1, ce qui est correct pour ce type d’écran. Nous avons ainsi des noirs relativement profonds et des blancs éclatants, ainsi qu’une bonne lisibilité des nuances de gris. La luminosité maximale, pour sa part, s’élève à 500 nits, ce qui est bon. De fait, il sera possible de jouer sur sa terrasse à Baldur’s Gate 3 quand viendra l’été, l’écran restant relativement lisible en pleine lumière. Un bon point.
MSI ne propose pas de profil d’écran sur sa machine. Impossible donc de changer la colorimétrie, que ce soit dans le logiciel embarqué ou Windows. Fort heureusement, le calibrage proposé est très correct, avec un Delta E moyen à 2 (en dessous de 3 étant bon). On notera juste des bleus un peu désaturés, mais rien de dramatique. La température s’élève à 6800K, soit un peu au-dessus des 6500K de la norme vidéo. Sur un affichage blanc, la dalle tire très légèrement vers le bleu, mais c’est presque imperceptible. Bref, un bon calibrage.
Côté audio, MSI livre une bonne copie. Les hauts-parleurs, situés en façade, offrent un son équilibré et puissant, malgré une distorsion un peu gênante à très haut volume. Largement de quoi apprécier ses jeux, du beau travail.
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Un choix de GPU un peu curieux
Alors que la Lenovo Legion Go et la ROG Ally on fait le choix d’un processeur AMD Ryzen Z1 Extreme pour leur partie performance, MSI tente un coup de poker en incluant un processeur Intel Core Ultra 7 155H de nouvelle génération, CPU épaulé par un GPU Intel Arc. Un changement majeur qui a un impact important sur l’expérience utilisateur.
Nous avons évidemment effectué différents benchmarks sur la machine afin de voir ce qu’elle a dans le ventre. Avec les graphismes moyens et le ray-tracing désactivé, voici les résultats obtenus :
Comme on peut le voir, ça passe sur certains titres, comme Forza Horizon 5 ou encore Cyberpunk 2077, tous au-dessus des 30 images par seconde en 1080p. En 720p, les choses sont plus aisées, même si certains jeux de notre panel, comme Baldur’s Gate 3 ou Dead Space Remake, restent peu fluides. A noter que nous avons voulu lancer Alan Wake 2, mais le jeu de Remedy a tout simplement refusé de se lancer avec les graphismes réglés en moyen. Si on compare tous ces résultats à ceux obtenus avec la ROG Ally, nous sommes en-dessous, parfois largement.
Nous avons fait ces mêmes benchmarks avec les graphismes réglés au minimum. Dans ces conditions, les choses s’améliorent, même s’il est difficile d’avoir une expérience correcte sur Baldur 3 ou Dead Space. Alan Wake 2 ? Nous l’avons lancé pour la forme, mais inutile d’espérer vivre les aventures de l’écrivain sur la Claw. Cependant, il tourne ! Ces tests ont été réalisés en mode performance avec les améliorations logicielles d'Intel. En mode portable, nous sommes en dessous à hauteur de 25%
Et la gestion de la chauffe et du bruit dans tout ça ? Nous avons un processeur qui atteint les 60 degrés et un GPU les 73 degrés, ce qui est tout à fait normal. Comme nous le disions plus haut, l’air frais est aspiré par l’arrière et éjecté via la grille sur la tranche supérieure. En jeu, nous notons un bruit à 47 décibels, ce qui est -à titre de comparaison- un peu plus qu’une Switch. A l’usage, cette nuisance s’avère peu gênante, mais bien audible. Cela est contrebalancé par une excellente gestion de la chauffe. Si on constate un pic de 55 degrés sur la grille, le reste du châssis reste frais et rien ne vient déranger le joueur pendant sa partie. Du beau boulot.
L’autonomie était la grande promesse de MSI avec la Claw ; le constructeur annonce doubler la durée de jeu dans les conditions extrêmes grâce à sa batterie de 53 Whr. Sur un jeu peu gourmand, type Hollow Knight ou encore Vampire Survivor, nous pouvons tenir presque trois heures, facile. En revanche, les choses se gâtent un peu sur les titres plus énérgivores. Sur Cyberpunk 2077 (en réglant le TDP en auto et en se calant en 1080p), on atteint 120 minutes. C'est peu, mais à titre de comparaison, c'est mieux que la ROG Ally qui peinait à atteindre 80 minutes.
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Une partie logicielle encore perfectible
La MSI est un ordinateur déguisé en console portable. De fait, il tourne sur Windows 11. MSI a tout de même inclu une partie logicielle dédiée : MSI Center M. Il s’agit d’une interface qui prend le pas sur le bureau de Windows, qui permet d’afficher les jeux installés, mais aussi accéder aux réglages.
Cette interface permet de paramétrer sa bibliothèque, de gérer la partie audio ou encore de jouer avec les LEDs. Il est évidemment possible de choisir un profil selon le jeu, comme performance, équilibré ou encore super batterie (qui rogne sur les performances à hauteur de 50%). Fait intéressant, MSI propose un profil « IA » pour ceux qui ne veulent pas s’embêter. Ce profil se montre fort intéressant et s’adapte bien aux usages. C’est celui-ci que nous conseillons. Lors de notre semaine de test, il a toujours adapté la puissance en fonction de notre utilisation (gros jeu, jeu sur batterie, en filaire…) sans que nous ayons besoin de repasser derrière lui.
Malheureusement, le logiciel de la Claw souffre du même syndrome que ses concurrents : c’est une usine à gaz. MSI a beau camoufler Windows sous une interface très bien faite, l’OS reste présent, lourd et indispensable à la navigation. Par exemple, installer un jeu Steam ou Epic nécessite d’aller télécharger le lanceur sur Edge. Chaque lancement affiche le bureau, même brièvement, ce donne la désagréable impression que tout cela n’est pas encore tout à fait terminé. Qui plus est, il faut naviguer au doigt dans Windows 11, ce qui n’est pas évident. Bref, les consoles portables Windows ont encore besoin de maturité, d’une vraie interface pleinement intégrée. Sur ce point, la balle est plutôt dans le camp de Microsoft.
Alors, on achète ?
Reste enfin à se poser la question qui tue : alors, on achète ? MSI propose une machine au design plaisant, et à la prise en main agréable. Pendant notre semaine de test, nous l’avons utilisé pour jouer, et l’expérience s’est montrée convaincante… jusqu’à un certain point.
Comme les autres produits de ce type, l’autonomie limitée ne fait pas de la Claw une machine nomade, mais plutôt un terminal domestique à utiliser branché. Pour notre part, nous nous en sommes servis exclusivement à la maison, dans notre lit ou notre canapé. Il est difficilement concevable de l’emporter pour un voyage en train ou en avion, la batterie fondant comme neige au soleil.
En termes de puissance, nous pouvons profiter de gros jeux (pas tous), en faisant des concessions importantes sur les graphismes. Cependant, le choix d’un GPU Intel Arc en lieu et place du Ryzen Z1 joue contre la Claw. Face à face avec la ROG Ally, elle est à la traîne sur tous les jeux testés. En revanche, son autonomie est un poil meilleure, ce qui pourrait constituer son seul argument face à la machine d’Asus. Pour notre part, nous conseillerons tout de même d’attendre un ou deux ans avant d’investir dans un tel terminal, afin que le format soit enfin mûr… ou alors de se tourner vers un Steam Deck, à la partie logicielle plus maîtrisée.
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MSI signe une machine de jeu correcte avec la Claw, qui arrive à se montrer convaincante au niveau de son design et de son écran bien calibré. En revanche, on ne peut qu’être déçu par sa partie performance, à la traîne par rapport à sa principale concurrente, à savoir la ROG Ally. Elle peut toutefois compter sur une autonomie un poil meilleure, mais qui reste limitée. Le format PC Windows/console n’est pas encore tout à fait mûr.
- Design classique, mais efficace
- La présence de LEDs personnalisables
- Dalle LCD bien calibrée
- Bonne gestion de la chauffe
- Autonomie meilleure que chez la concurrence, mais qui reste limitée
- Prise en main peu agréable après plusieurs heures
- Interface qui manque de finition
- Performances en-deçà de la concurrence
- Un léger souffle audible en jeu
- Pas très user-friendly