Test OnePlus 12 : plus grand, plus cher, plus complet… mais est-il meilleur ?
- Le seul flagship de 2024 vendu sous la barre des 1000 euros
- Le design facilement reconnaissable
- Les belles finitions et les beaux matériaux
- Le bel écran très lumineux
- L'autonomie en hausse
- La nette amélioration en photo, sur les zooms, les portraits et les macros
- La quasi absence d'applications commerciales dans l'interface
- Le chargeur 100 watts fourni
- La recharge hyper rapide
- Le prix en augmentation qui rend le OnePlus 12 moins accessible
- Les performances en dent de scie du Snapdragon 8 Gen 3
- Le module ultra grand angle vraiment en dessous des autres
- L'autofocus pas toujours assez précis avec les sujets en mouvement
- Le zoom 120x, rien qu'un bel argument marketing
OnePlus revient, comme chaque année, avec un nouveau porte-étendard. Reprenant en grande partie le design de son prédécesseur, le OnePlus 12 profite de plusieurs changements, aussi bien extérieur avec une nouvelle taille d’écran, qu’intérieur, avec une nouvelle plate-forme, de nouveaux capteurs photo et une batterie plus généreuse. Mais avec un prix plus élevé, est-il toujours aussi recommandable ? Réponse dans ce test complet.
Depuis que sa stratégie a été entièrement reprise par Oppo, OnePlus est devenu une marque comme les autres, avec des terminaux haut de gamme « porte-étendard » et des téléphones plus abordables et moins complets. Il est loin le temps où la marque chinoise, opérée par Carl Pei (aujourd’hui à la tête de Nothing), ne proposait qu’un seul produit puissant, complet et abordable. Aujourd’hui, le catalogue est complexe. Et les prix montent toujours un peu plus haut.
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Et comme les concurrents, OnePlus recycle en grande partie son design d’une année sur l’autre. C’était le cas entre le OnePlus 10 Pro et le OnePlus 11. C’est, à priori, encore le cas entre le OnePlus 11 et le OnePlus 12. À première vue, la proximité est encore plus flagrante entre le 11 et le 12. Mais la fiche technique confirme que la marque ne se contente pas de nous resservir une ancienne formule. Quels sont ces changements ? Améliorent-ils l’expérience ? C’est tout le but de ce test complet.
Prix et disponibilité
Le OnePlus 12 est disponible en France depuis février 2024, comme le OnePlus 12R. Hormis un lancement dans des boutiques éphémères, le téléphone n’est proposé que sur le site officiel de la marque. Il n’est donc pas officiellement disponible chez les opérateurs ou chez les enseignes habituelles. Cependant, vous pouvez le trouver sur certaines places de marché (Rakuten, Amazon, Fnac, etc.). En France, vous avez le choix entre deux couleurs : un noir très classique, que vous découvrez ici, et un vert marbré très élégant.
Le OnePlus 12 est officiellement vendu à partir de 969 euros. Il est beaucoup moins accessible que son prédécesseur dont le premier prix s’élevait à 849 euros. Comment expliquer cette différence ? La réponse est simple : il n’y a plus de version avec 8 Go de RAM et 128 Go de stockage. Elles sont toutes mieux loties. Voici leur prix :
- 12 Go de RAM et 256 Go de stockage : 969 euros
- 16 Go de RAM et 512 Go de stockage : 1099 euros
Remarquez toutefois que la version la plus économique du OnePlus 12 dispose de 4 Go de RAM de moins que la meilleure version du OnePlus 11, tout en étant plus chère de 50 euros. La version la plus onéreuse passe au-dessus des 1000 euros. Hormis le OnePlus Open, c’est la première fois que la marque propose un téléphone à ce prix. Espérons qu’elle n’y prenne pas trop goût.
À moins de 1000 euros, le OnePlus 12 se positionne sur la moitié la plus accessible du marché haut de gamme. Samsung, Sony, Google, Apple, Honor ou encore Xiaomi vendent leurs téléphones les plus complets à des prix plus élevés. À configuration égale, le Zenfone 11 Ultra est légèrement plus cher. Et le Edge 40 Pro, dernier modèle haut de gamme de Motorola, est plus accessible. Mais il devrait être bientôt renouvelé. Reste à savoir si son remplaçant sera toujours aussi agressif.
Dans la boîte, le smartphone est accompagné de quelques éléments. Un chargeur adapté aux possibilités du smartphone. Un câble USB-C vers USB-C de couleur rouge (il y a des détails qui ne changent heureusement pas). Des stickers. Et une petite carte plastifiée de « membre du club ». En commandant sur le site officiel, vous pouvez également choisir une coque gratuite, dont la fameuse coque « Sandstone » qui reprend la texture granuleuse du OnePlus One.
Design
Le OnePlus 12 reprend en très grande partie le design de son prédécesseur, le OnePlus 11. Design que vous retrouvez aussi avec les déclinaisons R de ces deux modèles. Ainsi, la marque renforce visuellement l’effet de gamme pour faciliter la reconnaissance du produit quand il est dans les mains d’un utilisateur. Un peu comme les Galaxy ou les iPhone, par exemple. Et ça marche plutôt bien pour les utilisateurs avertis. Les autres seront certainement intrigués par cet énorme module photo qui déborde sur la tranche du téléphone. « Mais quelle est cette marque qui propose un design si ostentatoire ? »
Ce module photo est en partie circulaire avec un cerclage en métal et une protection en verre minéral. À l’intérieur du cercle, vous retrouvez quatre ronds : trois hébergent des modules photo, tandis que le quatrième contient des capteurs additionnels. La partie gauche du cerclage se prolonge jusqu’à la tranche. L’ingénierie nécessaire pour créer la pièce de métal est toujours impressionnante, même si OnePlus utilise cette pièce depuis plus d’un an déjà. Remarquez aussi l’intégration du flash LED en haut à gauche de cette pièce métallique. Ce module est peut-être imposant, mais il n’est pas épais. Si vous avez une manette USB-C, il s’adapte bien.
Le reste du dos est recouvert d’une coque en verre minéral brossé, avec un effet mat et irisé très doux au toucher. Visuellement, cela ressemble un peu à la coque Sandstone de OnePlus. Mais cela se rapproche davantage de la coque en verre du Find X3 Pro, par exemple. Ce genre de surface n’est pas même si elle glisse très légèrement (mais moins que du verre poli brillant), cette surface ne garde aucune trace de doigt indésirable. C’est très agréable. Le téléphone est certifié IP65. C’est légèrement mieux que la certification IP64 du OnePlus 11.
En comparaison de son prédécesseur, le OnePlus 12 a grandi. 1 mm de plus en hauteur. Presque 2 mm de plus en largeur. 0,7 mm de plus en largeur. Et 15 grammes sur la balance. Cet agrandissement a des conséquences sur la batterie, la charge, la photo et l’écran. Ce dernier passe de 6,7 pouces à 6,82 pouces. Cet écran est toujours légèrement incurvé sur les bordures latérales. Un lecteur d’empreinte est intégré sous l’écran, comme précédemment. Et un poinçon est visible au centre de la bordure supérieure. Nous verrons d’ici quelques lignes quelles sont les caractéristiques techniques de la dalle.
L’écran est protégé par du verre Gorilla Glass Victus 2. Une protection est installée en usine par-dessus pour éviter les petites rayures du quotidien. Vous pouvez la retirer facilement pour la remplacer. Un large écouteur téléphonique est présent au-dessus du capteur selfie, entre la dalle de verre minéral et le contour en métal. Parlons justement des tranches : elles sont en aluminium. Sur les tranches, vous retrouvez tous les éléments habituels auxquels s’ajoutent deux détails : le capteur infrarouge pour transformer le mobile en télécommande et le commutateur pour le mode silencieux que vous retrouvez chez OnePlus depuis le OnePlus One. Apple a prouvé, avec l’iPhone 15 Pro, que des solutions plus intelligentes sont possibles. À bon entendeur…
Écran
Restons en façade et étudions l’écran du téléphone. Un écran qui a clairement changé depuis un an. Officiellement, il passe de LTPO3 Fluid AMOLED à ProXDR AMOLED. Nous avons déjà signalé le premier changement : le OnePlus 12 profite d’une dalle plus grande de 0,12 pouce. Mais cela concerne aussi d’autres caractéristiques, que ce soit la forme de l’écran, la luminosité ou la colorimétrie.
La luminosité est certainement le point différenciant le plus important entre l’écran du OnePlus 11 et celui du OnePlus 12. Officiellement, la luminosité maximale passe de 800 nits HBM à 1600 nits. Et en pointe, cela monte à 4500 nits au lieu de 1300 nits. La différence est énorme. Notre sonde nous indique que la luminosité manuelle maximale dépasse les 900 nits, ce qui est très élevé. Le mode de couleur par défaut offre une luminosité maximale de 800 nits. Et c’est déjà très bien.
Côté colorimétrie justement, le OnePlus 12 propose comme toujours trois profils (naturel, vif et pro, le premier étant activé par défaut), mais aucun ne tire vraiment son épingle du jeu. D’un côté, le mode naturel offre un Delta E plutôt bon (1,7 seulement), mais une température moyenne des couleurs à 7300° (le blanc est donc bleu).
De l’autre côté, le mode « pro » offre une meilleure température moyenne à 6700° (le blanc est donc presque blanc), mais le Delta E monte à 2. Le mode « pro » est une bonne alternative si vous ne voulez pas entrer dans les réglages. Sinon, choisir le mode naturel et contrebalancer la température avec la roue chromatique de l’interface est également une bonne option.
Le ratio de l’écran est très légèrement différent. Il passe de 20,1/9e à 19,8/9e. Ce qui veut dire que ce nouvel écran est légèrement moins haut, pour une largeur identique. La différence est imperceptible, avouons-le. D’autant que les bordures incurvées faussent la perception de largeur et de hauteur de l’écran.
Quelques détails en revanche ne changent pas. Tout d’abord les taux de contraste restent infinis, technologie AMOLED oblige. Nous retrouvons aussi la plage dynamique très large de l’écran et certaines certifications liées aux contenus HDR : le HDR10+, bien sûr, ainsi que le Dolby Vision. Ce qui est pratique, puisque le smartphone peut aussi filmer en Dolby Vision. Nous y reviendrons.
Ensuite, la définition maximale, toujours calée sur le Quad HD+ (ici 1440 x 3168 pixels). La résolution baisse très légèrement compte tenu de l’augmentation de la taille d’affichage, passant de 525 pixels par pouce à 510 pixels par pouce. A l’œil nu, cela ne se perçoit pas. Par défaut, le OnePlus 12 affiche du Full HD+. Mais vous pouvez forcer le passage en Quad HD+ ou laisser choisir dynamiquement la définition.
Enfin, le taux de rafraichissement maximal reste à 120 Hz (avec trois modes : 60 Hz, 120 Hz et dynamique, ce dernier étant activé par défaut). Et la dalle AMOLED reste LTPO, permettant au système d’adapter le taux de 1 Hz à 120 Hz en fonction du contenu affiché. C’est très bien pour économiser de la batterie. C’est très bien aussi pour la fonction Always-On qui grève assez peu l’autonomie du OnePlus 12.
Interface
Une fois le smartphone allumé, vous bénéficiez d’OxygenOS, ici en version 14. Un chiffre qui correspond évidemment à la mouture d’Android. Vous aurez certainement quelques mises à jour à faire dès la première mise en route (nous en avons fait plusieurs durant notre phase de test). Puis viendra la phase de paramétrage classique.
OxygenOS est une interface assez simple à prendre en main, notamment si vous avez déjà eu un smartphone Android, qui plus est un modèle d’Oppo ou de Realme. Nombreuses sont les fonctionnalités et les applications communes entre leurs interfaces. Bien sûr, OnePlus conserve quelques particularités visuelles, comme le widget horloge par défaut sur l’écran d’accueil : certains chiffres sont en rouge quand les autres sont en blanc.
Par défaut, OxygenOS active le tiroir d’applications. Vous avez également un volet de notification commun avec les réglages rapides. Côté application, OnePlus réduit considérablement la liste des partenaires commerciaux : il n’y a que Netflix. C’est très raisonnable. Outre les applications de Google, nous retrouvons aussi quelques applications de ColorOS : Zen Space, Oppo Relax, Mode Enfant, Barre latérale ou le mode Jeux. Nous retrouvons aussi certaines options comme la barre latérale ou les raccourcis rapides avec le lecteur d’empreinte. La mutualisation a du bon !
Bien sûr, vous avez aussi la brochette d’applications de OnePlus. Une galerie photo (là encore un héritage historique de la marque). OnePlus Store pour compléter son équipement. Un navigateur Internet en plus de Chrome. Ou encore un accès direct aux communautés de OnePlus. Ce n’est pas hyper utile. Un bloc-notes. Un gestionnaire de fichiers. Un logiciel de transfert de données. Ou encore une télécommande infrarouge virtuelle.
Notez enfin que OnePlus s’est amélioré sur la durée de mise à jour du système d’exploitation. Avec le OnePlus 12, la marque promet 4 ans d’upgrade d’Android et 5 ans de patch de sécurité. Cela veut dire que vous devriez bénéficier d’Android 18. Cette durée est dans la moyenne du marché, certaines marques proposant désormais une période de maintenance plus longue. C’est le cas de Samsung ou Google, par exemple. Le but est de pouvoir concurrencer le nombre d’années de mise à jour proposées par Apple avec iOS.
Performances
Sous le capot, nous retrouvons bien évidemment le Snapdragon 8 Gen 3. Le puissant processeur est accompagné de 12 ou 16 Go de mémoire vive au format LPDDR5X. Cette configuration est assez proche d’autres smartphones haut de gamme testés précédemment dans nos colonnes. Le Magic6 Pro de Honor. Le Xiaomi 14. Le Galaxy S24 Ultra de Samsung. Le Zenfone 11 Ultra d’Asus. Etc. Notez que notre version de test propose 16 Go de RAM. Les scores de la version 12 Go peuvent donc être légèrement inférieurs.
Les scores du OnePlus 12 sont très intéressants. Ils démontrent que plusieurs stratégies sont possibles quant à la gestion des performances d’un processeur haut de gamme. En effet, si les scores GPU (3DMark notamment) sont à la hauteur de la réputation du Snapdragon 8 Gen 3, les scores CPU (Geekbench, Antutu) sont clairement en dessous de la concurrence. Nous sommes, dans ces cas-là, plus proches d’un Snadragon 8 Gen 2, soit le processeur haut de gamme de génération précédente. Évidemment, ce n’est pas très encourageant.
Cela traduit évidemment une stratégie protectionniste, pour éviter la surchauffe et la consommation d’énergie. Et cela se confirme avec les stress tests. Les scores de stabilité sont moyens : entre 55 % et 65 % environ. Nous avons croisé des plates-formes plus performantes dans cet exercice, même avec ce processeur et cette quantité de RAM.
En revanche, grâce à cela, le smartphone ne chauffe jamais au point d’être brulant. La limite du système semble être fixée à 44°C pour l’ensemble du système. AIDA64 a mesuré un peu plus de 70°C pour certains composants. Et notre caméra thermique a relevé 54°C au maximum sur la coque. C’est beaucoup, certes. Mais ce sont des conditions extrêmes. En usage standard, même avec des jeux, le smartphone chauffe très peu.
Côté connectivité, le OnePlus 12 profite d’une mise à jour fort sympathique. Du Bluetooth 5.4 au lieu du Bluetooth 5.3. Nous y reviendrons dans la partie audio. La compatibilité avec une troisième bande de fréquence en WiFi (si votre box est compatible). L’arrivée du port infrarouge absent du OnePlus 11. Et la mise à jour du port USB-C, désormais compatible 3.2 et non plus 2.0. C’est pratique pour les transferts de données.
Batterie
Comme nous l’avons signalé dans la partie design de ce test, la batterie est l’une des bénéficiaires de l’accroissement de la taille du téléphone. Elle passe de 5000 mAh dans le OnePlus 11 à 5400 mAh dans le OnePlus 12. Soit 8 % d’augmentation. Ce n’est pas rien. D’autant que le Snapdragon 8 Gen 3 est gourmand.
Grâce à cette nouvelle batterie, le OnePlus 12 propose une autonomie en hausse. Nous passons de deux journées à pratiquement deux jours et demi en usage standard (communication, réseaux sociaux, messagerie, streaming audio et vidéo, casual gaming, bureautique et surf sur Internet). Bien sûr, tout dépend des paramètres que vous choisissez : définition d’écran, luminosité, colorimétrie, Always-On, etc.
Pour les joueurs, le OnePlus 12 propose également une très bonne autonomie. Avec Honkai Star Rail, vous pouvez jouer 5 heures sans souci, même avec les graphismes au maximum à 60 images par seconde. Attention en revanche aux applications moins bien optimisées. Des benchmarks de 20 minutes, par exemple, consomment 15 % de batterie. Pour une autonomie théorique d’un peu plus de 2 heures.
Une fois la batterie déchargée, il faut passer par la case recharge. Et, dans ce domaine, le OnePlus 12 est aussi bien loti que son prédécesseur. Voire, il fait mieux, car le nombre d’options est plus important. Première option : la charge filaire. Dans ce domaine, OnePlius reprend la puissance maximale de son dernier porte-étendard : 100 watts. Et comble du bonheur, vous retrouvez un chargeur compatible et un câble USB dans la boîte. L’expérience est très satisfaisante, puisque vous rechargez le OnePlus 12, de 0 % à 100 % en moins d’une demi-heure. Attention cependant, le chargeur chauffe un peu. Voici nos mesures avec cet accessoire :
- 5 mn : 25 %
- 10 mn : 45 %
- 15 mn : 67 %
- 20 mn : 85 %
- 27 mn : 100 %
À la charge rapide 100 watts, déjà proposée en 2023 avec son prédécesseur, le OnePlus 12 ajoute une seconde option de charge : la charge sans fil. Et pas n’importe laquelle puisque la puissance maximale acceptée par le smartphone atteint les 50 watts. Selon le constructeur, si vous avez un chargeur compatible, vous passez de 0 à 100 % en moins d’une heure. Ici aussi, OnePlus propose une bonne expérience de charge. En outre, le OnePlus 12 est capable de partager son énergie avec un autre équipement compatible charge sans fil. La puissance de la charge inversée atteint 10 watts.
Pour soigner la batterie et éviter une usure prématurée, OnePlus propose dans OxygenOS plusieurs outils pour limiter le stress sur les cellules d’énergie. D’abord la charge programmée qui va s’adapter à vos habitudes pour réduire au maximum la période de surcharge. Ensuite la charge limitée qui bloque la charge à 80 %. Vous avez aussi un indicateur de santé de la batterie qui vous informe de l’usure. C’est pratique.
Audio
Côté audio, le OnePlus 12 fait dans le classique, puisque l’expérience proposée ici est pratiquement identique à celle du OnePlus 11. Il y a les mêmes forces… et les mêmes faiblesses. Toujours pas de microphone à l’arrière pour la captation vidéo. Toujours pas de microphone dédié. Pas de port jack pour brancher un casque. Et une configuration stéréo quasi symétrique pour les haut-parleurs.
En effet, si le premier haut-parleur est situé sur la tranche inférieure, le second profite de deux sorties : une à hauteur de l’écouteur téléphonique et une autre, assez petite, sur la tranche supérieure. Et le résultat proposé est d’assez bonne qualité, même si les aigus manquent de présence et les basses sont parfois un peu confuses. La puissance est assez élevée : inutile de monter le volume au-dessus de 50 % pour bien entendre. En revanche, attention aux vibrations très présentes si le son est un peu trop fort.
Heureusement, le OnePlus est enrichi de plusieurs fonctions logiciels qui améliorent cette expérience. Des fonctions qui sont souvent réservées aux casques et écouteurs, mais pas systématiquement. Le Dolby Atmos est un bon exemple : certains profils sont activés uniquement avec un accessoire externe, tandis que d’autres sont compatibles avec les haut-parleurs. L’audio spatial en est une autre : les haut-parleurs sont capables d’émuler un son à 360°. Mais pour une vraie spatialisation, des écouteurs sont plus pertinents.
Le OnePlus 12 propose aussi une option un peu étrange appelée « audio Holo ». Il est également compatible Bluetooth 5.4 au lieu du Bluetooth 5.3 de son prédécesseur. Et il prend en charge les codecs LDHC et aptX HD de Qualcomm. Bien sûr, tout cela est réservé à des écouteurs. Et pas n’importe lesquels puisqu’eux aussi doivent être compatibles. C’est également le cas pour l’audio spatial ou le Dolby Atmos.
Photo
Terminons ce test avec la photo. Le OnePlus 12 profite d’une belle mise à jour par rapport au OnePlus 11. Tous les modules ont été améliorés. Que ce soit à l’avant ou à l’arrière de l’appareil. C’est une très bonne nouvelle. L’ensemble gagne en précision, en luminosité et en largeur fonctionnelle. Voilà une bonne nouvelle. Passons en revue les détails techniques de cette configuration :
- Principal : capteur Sony LYT-808 50 mégapixels, objectif 23 mm ouvrant à f/1.6, pixel de 1,12 micron, stabilisateur optique, autofocus multidirectionnel
- Panorama : capteur 48 mégapixels, objectif 14 mm ouvrant à f/2.2, angle de vue 114°, pixel de 0,8 micron autofocus à détection de phase
- Téléobjectif : capteur 64 mégapixels, objectif périscopique 70 mm ouvrant à f/2.6, zoom optique 3x, pixel de 0,7 micron, stabilisateur optique, autofocus à détection de phase
- Selfie : capteur 32 mégapixels, objectif 21 mm ouvrant à f/2.4, pixel de 0,8 micron
Le plus grand changement concerne le module téléobjectif : l’optique classique équivalente à 48 mm est remplacée par une optique périscopique équivalente à 70 mm, soit un zoom optique 3x. La définition est doublée pour plus de précision dans les rapports de zoom numérique. Les pixels sont en revanche plus petits et l’ouverture est plus réduite. Parmi les autres changements, notons l’arrivée d’un autofocus à détection de phase pour le module panoramique, l’arrivée d’un capteur plus grand et d’une optique plus lumineuse pour le capteur principal et d’un capteur plus précis et plus grand pour le capteur selfie.
Dans cette configuration photo, l’élément le plus étonnant n’est cependant pas le nouveau téléobjectif, même si ce dernier propose un zoom numérique qui peut monter jusqu’au rapport… 120x. Un rapport énorme qui est difficilement exploitable (même en journée), malgré la présence d’un très bon stabilisateur optique. Il est conseillé de rester sous la barre des 30x en journée et des 10x en soirée pour éviter de perdre trop de détails et de netteté.
Globalement, les clichés réalisés par ce module téléobjectif sont plutôt bons en journée et très corrects en soirée. C’est assez lumineux. Il y a de beaux détails. Et l’interface propose des accès rapides à des distances focales intéressantes. Notamment le rapport hybride 6x qui s’avère être une bonne alternative au mode macro. Ce dernier s’active d’ailleurs automatiquement en mode photo (cela se concrétise par une icône de fleur que vous pouvez toucher pour désactiver le mode).
Non l’élément le plus intéressant, c’est évidemment le capteur principal signé Sony. Il est très lumineux. Il offre de nombreux détails. Il est souvent net. Et les couleurs sont assez chaleureuses, mais pas trop accentuées. Un peu comme avec le Find X5 Pro d’Oppo, premier modèle du groupe à bénéficier du partenariat avec Hasselblad. Son autofocus mériterait d’être un peu plus vif et précis. En effet, si la lumière n’est pas abondante, il montre un peu de fainéantise et va rater sa mise au point, notamment sur des sujets en mouvement. Pour compenser cela, il faut passer en mode sport (via un petit bouton virtuel de l’interface). Un autofocus laser aurait pu, comme sur le OnePlus 10 Pro, corriger ce défaut.
Autre petit défaut, la gestion des contre-jours : elle n’est pas super. Le capteur n’isole pas suffisamment les fortes sources de lumière et toute la scène devient sombre. D’autres smartphones haut de gamme gèrent bien mieux les contre-jours. En revanche, la nuit, le capteur principal n’a pas besoin d’un mode nuit : il est assez lumineux pour capturer les détails des scènes sans allonger le temps de pause (ce qui n’est pas le cas des autres capteurs). Activer le mode nuit (par le mode automatique ou le mode nuit dédié) peut cependant être pertinent pour renforcer le contrôle des sources de lumière (néon, lampadaire, phare de voiture).
Les portraits sont également très bons, que ce soit avec le capteur principal (avec ou sans zoom sans perte 2x), le téléobjectif (zoom optique 3x) ou le capteur selfie. Nous remarquons que la colorimétrie du capteur principal est légèrement différente de celle des autres capteurs : elle est plus chaude et plus ronde. Le téléobjectif et le capteur selfie offrent des résultats un peu plus froids. Sur tous les capteurs, le détourage est bon, le bokeh bien présent et les textures préservées.
Le capteur ultra grand-angle est clairement le maillon faible du OnePlus 12. Même s’il est équipé d’un autofocus (ce qui est très pertinent pour le mode macro), les résultats sont simplement bons en journée (avec une bonne gestion des distorsions) et trop justes en soirée. Le mode nuit parvient à contrebalancer ce manque de luminosité. Mais le temps de pause allongé représente un risque pour la netteté de la photo.
Le HDR est utilisé ici automatiquement. Et il est trompeur. En effet, si cette fonction parvient à augmenter drastiquement la plage dynamique, révélant beaucoup de détails dans les ombres, elle est uniquement perceptible si vous regardez la photo sur un écran compatible avec cette norme HDR. Si vous exportez la photo sur une messagerie ou un réseau social, l’effet est moins visible. Et la photo redevient plus plate. Un comme avec l’iPhone 15 Pro Max et le Smart HDR 5.
En vidéo, le OnePlus 12 fournit d’aussi bons résultats, notamment en journée. En soirée, le grain sera plus important, notamment si vous zoomez. Les options sont nombreuses pour les prises de vue : du 720p au 8K ; de 24 à 60 images par seconde ; du Dolby Vision (en 4K max) ; un mode Hyper Steady (en Full HD seulement) ; un mode « Master » qui répond au mode « Cinématique » d’Apple ; etc. Vous pouvez filmer avec les trois optiques et le zoom numérique monte jusqu’à 6x. Attention, par défaut, vous filmez en 4K à 60 images par seconde. Cela veut dire que vous consommez 500 Mo chaque minute que vous filmez. On vous conseille vivement de passer en Full HD+ ou à 30 images par seconde si vous optez pour la version 256 Go du OnePlus 12.
Conclusion
Sur un marché où certains des acteurs les plus importants ont augmenté leur prix, le OnePlus 12 reste une bonne affaire. Accessible sous la barre des 1000 euros, ce smartphone offre une expérience complète et plus qualitative que celle de son prédécesseur à configuration équivalente. Pour le même prix, certains concurrents auront moins d’arguments pour vous convaincre, que ce soit sur la photo, la charge ou l’autonomie. Mais ce n’est pas vraiment une surprise. Car c’est le positionnement de OnePlus depuis les débuts de la marque.
Cependant, même s’il reste une bonne affaire, le OnePlus subit une forte hausse. Pire, le OnePlus 12 a perdu considérablement en accessibilité : il faut dépenser beaucoup plus pour acheter la version la plus économique. Cette stratégie est doublement étonnante de la part de OnePlus. D’abord, la marque vend à nouveau en direct ces téléphones en France. Il n’y a donc plus d’intermédiaire. Ensuite, certains concurrents ont baissé leurs prix. Nous pensons notamment à Apple et Samsung qui ont pignon sur rue.
Bien sûr, il y a encore une grande différence tarifaire entre l’iPhone 15 Pro Max et le OnePlus 12. Mais l’attractivité de ce dernier est moins puissante. Et Apple apporte encore quelques atouts dans sa manche qui justifient cet écart de prix. Il faudra donc plus que cela pour nous convaincre vraiment que OnePlus peut prétendre vendre des téléphones à 1000 euros et plus.
Le OnePlus 12 est un produit très recommandable. Il offre globalement la même expérience qu'un smartphone haut de gamme plus connu (Xiaomi 14 Ultra, Galaxy S24 Ultra, Magic6 Pro), mais le prix de vente est bien en dessous. Certes, il n'égale pas ces cadors dans tous les domaines. Mais il s'en rapproche très régulièrement et les dépasse de temps en temps. Si seulement la marque pouvait corriger les défauts tout en conservant un prix d'achat agressif, quel bonheur ce serait ! Car c'est le point le plus frustrant : même s'il est moins onéreux que les concurrents, il est aussi beaucoup moins accessible financièrement que sont prédécesseur.
- Le seul flagship de 2024 vendu sous la barre des 1000 euros
- Le design facilement reconnaissable
- Les belles finitions et les beaux matériaux
- Le bel écran très lumineux
- L'autonomie en hausse
- La nette amélioration en photo, sur les zooms, les portraits et les macros
- La quasi absence d'applications commerciales dans l'interface
- Le chargeur 100 watts fourni
- La recharge hyper rapide
- Le prix en augmentation qui rend le OnePlus 12 moins accessible
- Les performances en dent de scie du Snapdragon 8 Gen 3
- Le module ultra grand angle vraiment en dessous des autres
- L'autofocus pas toujours assez précis avec les sujets en mouvement
- Le zoom 120x, rien qu'un bel argument marketing