Test OneXPlayer 2 Pro : une console portable qui assume totalement son héritage PC
- Large format 8,4 pouces
- Clavier détachable qui peut sauver la vie
- Une idée tout-en-un qui n’est pas mauvaise
- Les perfs sont là
- Ecran 60 Hz peu lumineux
- Pas de reBAR, sérieusement ?
- Expérience logicielle exécrable
- Pas de BT pour les manettes
- Clavier mal fichu
OneXPlayer n’en finit pas de fournir de nouveaux “PC consoles” pour concurrencer le Steam Deck : voici le OneXPlayer 2 Pro, un produit tout-en-un étonnant. Pour vous, nous l'avons passé au grill. Est-ce là la console Windows ultime ?
Malgré l’arrivée sur le marché du Steam Deck de Valve, et par extension la concurrence mondiale proposée par la ROG Ally d’Asus ou la Legion Go de Lenovo, les premiers “start-uppeurs”’ de Shenzhen n’ont pas abandonné le marché. Loin de là d’ailleurs, comme le prouve le OneXPlayer 2 Pro. Pour ce dernier, le fabricant est parti sur une toute nouvelle direction : assumer le côté PC de sa console.
Prix et disponibilité
La OneXPlayer 2 Pro n’est pas vendue aussi facilement en France que tous les autres. Ce produit en direct de Shenzhen réclame sur le site officiel 949 dollars pour 32 Go de RAM et 1 To de stockage, et 1 049 dollars pour 2 To.
On peut également la retrouver sur Amazon en version avec 1 To de stockage pour 1099 euros, avec un coupon de 100 euros de réduction en date d’écriture de ce test.
Fiche technique
Les deux plus grandes particularités de la OneXPlayer 2 Pro sont d’une, qu’elle intègre 32 Go de RAM partagés entre le CPU et le GPU, et de deux, que son écran ne va que jusqu’à 60 Hz.
OneXPlayer 2 Pro | |
---|---|
Écran | 8,4 pouces 2560 x 1600 pixels IPS LCD 60 Hz |
Processeur | AMD Ryzen 7 7840U |
GPU | Radeon 780M |
RAM | 32 Go LPDDR5X 7500 |
Stockage | 1 To PCIe 4.0 |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Connectique | 1 USB C 4.0, 1 USB C 3.2, 1 USB A 3.0, microSD, jack |
Poids | 848g |
Design
Arriverait-on à ce moment où nous avons l’impression d’avoir déjà tout vu sur le secteur ? En tout cas, la OneXPlayer 2 Pro ne choquera pas vraiment vos yeux. Ses dimensions et son format sont sensiblement les mêmes que la Lenovo Legion Go, un produit particulièrement apprécié pour la taille de son écran que l’on retrouve également ici. La configuration est plus simpliste ceci étant, avec quelques détails qui sortent du lot.
On notera par exemple le fait que les manettes sont détachables, et peuvent être rattachées ensuite à une pièce centrale leur permettant d’être utilisées comme une manette traditionnelle. Pensez Nintendo Switch, mais avec une grosse limitation : ces “Joy-Con” n’intègrent pas le Bluetooth ou leur propre batterie. Plus encore, cette partie centrale réclame l’utilisation d’un dongle USB-A pour connecter les manettes. Le choix n’est pas si mauvais, les radiofréquences ayant beaucoup moins de latence que le Bluetooth, mais sur l’aspect pratique… La fonctionnalité fait tout à coup plus gadget rajouté à la va-vite que réelle philosophie de design. La manette en elle-même ne sort pas vraiment du lot, avec des joysticks de petites tailles bien conçus, une croix manquant d’un dôme plus prononcé pour être viable sur les jeux de combat, des ABXY au bon rebond, mais des L1/R1 effet plastique et des gâchettes molles à la grande course : on est plus ou moins dans la moyenne du marché ici.
Et grâce à cela, on comprend mieux pourquoi côté connectique, la OneXPlayer 2 Pro intègre un port USB A 3.0 en plus de ses ports USB C. Quelque part, sa présence est sympathique, mais si l’idée est d’y avoir constamment harnaché le dongle dédié aux manettes… Bref. On sera tout de même heureux de profiter d’un véritable port USB A 4.0, qui est donc compatible Thunderbolt 3 à 40 Gbps, en plus d’un port USB C 3.2 situé en bas de la console qui permet également la charge. Que vous préfériez avoir votre câble de charge sur le haut ou le bas, vous serez servi.
Autre point très différenciant du reste de la masse : la OneXplayer 2 Pro profite de son propre petit clavier à la mode Surface, qui se lie à l’appareil par le biais de connecteurs pogo sur le dessous. Le clavier en lui-même est terriblement plastique, particulièrement son minuscule pavé tactile qui n’a aucune glisse, mais peut vraiment sauver la mise au quotidien et permettre de rentrer très facilement ses identifiants pour jouer.
Dans l’absolu, c’est un add-on qui s’apprécie aussi rapidement qu’il se détache, mais qui permet à la OneXPlayer 2 Pro une certaine versatilité. Hélas, on aurait aimé que la formule soit mieux réfléchie ; le clavier ne tient jamais à plat, faisant que la frappe est molle, imprécise, et “rebondit” plus que de raison. Il y a cependant ce petit quelque chose qu’on aimerait voir réussi lorsque l’on voit l’appareil au complet avec ses accessoires, le OneXPlayer 2 Pro étant également compatible avec les stylets.
Mais voilà : un monstre est un monstre. À 848 grammes sans même parler de ses accessoires, et avec un profil de brique monstrueuse, le “PC console” tout d’orange vêtu n’est pas le produit le plus finement conçu que l’on n’ait vu. Il apparaît bien plus comme une addition de tonnes d’éléments vue sur une ligne de production de Shenzhen qu’un véritable produit pensé pour satisfaire les gamers exigeants.
Écran
La OneXPlayer 2 Pro profite d’une dalle IPS LCD de 8,4 pouces supportant une définition maximale de 2560 x 1600 pixels, soit un ratio 16:10. Elle n’est compatible qu’avec un taux de rafraîchissement de 60 Hz, un fait qui dénote dans le milieu actuellement. Notez qu’il s’agit ici d’une dalle taillée pour le portrait qui a été remise au format paysage, ce qui peut poser certains soucis dans des usages de niche.
Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, nous pouvons observer qu’elle couvre 132,3% de l’espace sdRGB pour 93,7% de l’espace DCI-P3. Une bonne surprise, compte tenu du fait que le constructeur ne met en avant que le sRGB. Mais voilà : sa luminosité maximale mesurée à 338 cd/m², la rend difficilement lisible pour le jeu en extérieur, et la calibration n’est pas son point le plus fort non plus.
Le taux de contraste est très bon pour de l’IPS LCD à 1249:1, mais la température de couleur moyenne mesurée est bien trop chaude à 7116K. Surtout, le Delta E00 moyen est relevé à 3, avec un écart maximum de 6,17 sur les tons orangés. N’en faisons pas un drame : il s’agit malgré tout d’une calibration honnête, mais en voyant comme la compétition est rude sur ce nouveau format, le OneXPlayer 2 Pro a immédiatement un temps de retard. Le plus impardonnable reste cette faible luminosité, un comble pour une console portable.
Performances
Ah, l’AMD Ryzen 7 7840U. Pour ceux qui ne seraient potentiellement pas au courant, cet APU avec une partie CPU Zen 4 à 8 cœurs pouvant turbo jusqu’à 5,1 GHz et une partie GPU RDNA3 Radeon 780M à 12 CUs est tout simplement… la forme complète du Z1 Extreme. Sur ce marché, il y a donc deux véritables SoC concurrents : celui RDNA2 custom du Steam Deck, et le 7840U qui parfois a le nom “Z1 Extreme”.
Autant dire que l’on connaît déjà la chanson, puisque toutes les consoles concurrentes du Steam Deck intègrent au choix le Z1 Extreme ou le 7840U qui sont, insistons, essentiellement les mêmes APU. Mais contrairement aux autres consoles, le OneXPlayer 2 Pro ne fait pas vraiment le choix de donner 3 modes de fonctionnement aux TGP différents. Certes, les 4W, 10w, 15w, 20w et 30w sont plus ou moins mis en avant dans son interface, mais sur une glissière qu’il ne tient qu’à vous de mettre à l’endroit voulu.
OneXPlayer 2 Pro | Cinebench R23 Multi | Cinebench R23 Single | TimeSpy |
---|---|---|---|
10W | 6121 | 1476 | 1477 |
15W | 9170 | 1699 | 2451 |
20W | 11102 | 1759 | 2886 |
30W | 13405 | 1783 | 3160 |
Nos benchmarks synthétiques nous permettent de nous assurer sans l’ombre d’un doute que nous sommes bien là sur… exactement la même puce que toutes les autres. Ce qui en soit est rassurant : ces tests sont maintenus sur 10 minutes, et la OneXPlayer 2 Pro ne perd pas de puissance sur la durée.
Plus encore, une bonne surprise est à signaler. La mémoire de stockage en PCIe 4.0 est d’excellente facture, avec un taux de lecture séquentielle à 6912 MB/s pour une écriture séquentielle à 6234 MB/s, et des scores en lecture/écriture aléatoire excellents pour cette technologie de stockage.
Et une très mauvaise surprise est aussi à signaler : la OneXPlayer 2 Pro n’a pas activé le Resizable BAR, et son BIOS incroyablement pauvre en option ne le permet pas non plus. Pour rappel, cette nouvelle technologie permet à la partie graphique d’accéder à l’intégralité de la RAM en un appel plutôt qu’en petits blocs comme c’était le cas auparavant. Elle est particulièrement importante pour les jeux modernes, qui chargent et déchargent constamment en mémoire des assets toujours plus lourds. C’est incroyable de non seulement ne pas le voir activé par défaut, mais aussi de ne pas en offrir la possibilité aux utilisateurs.
Reste que pour la définition et la qualité dans lesquelles nous faisons tourner les jeux sur ces PC consoles, cette technologie ne fait pas (encore) une grande différence. Sur tous ces titres testés, nous n’avons pas réellement de remarque à faire puisqu’il s’agit là des exacts mêmes performances que le ROG Ally ou encore le Lenovo Legion Go. C’est le grand souci actuel du marché, qui n’a hélas pas vraiment été réglé par l’arrivée de la MSI Claw : ces machines ne peuvent pas se distinguer les unes des autres sur le plan technique puisqu’elles sont toutes propulsées par la même architecture AMD.
Quant à l’autonomie de la OneXPlayer 2 Pro, c’est hélas la même leçon. Sa batterie de 65,5 Wh rechargée par le biais d’un bloc d’alimentation PowerDelivery de 100W fourni ne fait pas grande différence. En lançant The Witcher 3, réglages 720p et qualité faible, avec la luminosité réglée à 50%, nous retrouvons :
- À 10W : 4 heures d’usage
- À 15W : 3 heures et 7 minutes
- À 20W : 2 heures et 30 minutes
- À 30W : 1 heures et 32 minutes
Des scores qui paraissent un peu plus élevés que les autres plateformes, notamment la ROG Ally Z1 Extreme, avant que l’on se rappelle que la luminosité de l’écran à 50% de la console d’Asus équivaut sensiblement au maximum de la OneXPlayer 2 Pro. L’écran étant un des points les plus consommateurs de batterie de n’importe quel appareil, il n’y a finalement pas de réelle différence.
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Logiciel
La véritable différence se situe donc dans l’expérience logicielle, qui est… inexistante sur le OneXPlayer 2 Pro. Ou du moins, pas assez existante pour être vraiment notable. L’interface utilisée par le constructeur n’est pas vraiment proprement développée ni signée pour Windows, faisant qu’après une réinstallation classique du système, elle n’apparaissait même pas. Il nous a fallu désactiver quelques sécurités sous Windows et suivre quelques tutos sur YouTube pour finalement la retrouver, et son absence n’était finalement pas si notable.
Le gestionnaire de bibliothèque est par exemple très basique, et ne fonctionne pas particulièrement bien pour tenter d’émuler l’aisance de l’usage d’une console (ou de SteamOS, par ailleurs) sous Windows. Le volet de raccourci, appelé par le bouton Turbo situé en haut de la machine, fonctionne clopin-clopant et n’est pas des plus clairs pour les utilisateurs novices. Quant aux fonctionnalités supplémentaires ou attendues comme le performance overlay, elles réclament d’installer 14 dépendances soi-même. Certes, ces sources sont connues et de confiance, mais prémâcher le travail un minimum aurait été sympathique.
L’un dans l’autre, si par un quelconque hasard vous étiez uniquement intéressé par cette machine, nous vous recommandons très largement de réinstaller un Windows vierge, installer Handheld Companion pour retrouver un volet de raccourci vraiment propre et fonctionnel, et utiliser Playnite comme gestionnaire de bibliothèque multi source. OneXPlayer est très mauvais à fournir la source de ses drivers, ses firmwares, ou n’importe quoi de véritablement utile pour le suivi de l’appareil ; autant reprendre l’intégralité du contrôle.
On achète ?
Ce OneXPlayer 2 Pro a un côté nostalgique, quand on y pense. Nostalgique du moment où ce marché des PC consoles en était à sa création, avant même que nous n'ayons la moindre idée de l’existence du Steam Deck. Les produits s’enchaînaient sur les différentes plateformes de crowdfunding, et les intéressés se jetaient sur ces derniers sans même véritablement réfléchir à l’expérience finale qu’ils auraient, uniquement intéressés par le hardware.
Mais voilà : cette ère est terminée. Aujourd’hui, en comptant l’importance du suivi logiciel, la réussite de certaines interfaces sous Windows pour simuler proprement un environnement console, ou simplement le fait de profiter d’une garantie vraiment utilisable… L’existence du OneXPlayer 2 Pro ne se justifie plus vraiment. Si l’on apprécie sa tentative de fournir un mode tablette convaincant, avec un clavier aimanté détachable qui a de l’idée derrière la tête, on ne peut s’empêcher d’espérer qu’un autre constructeur plus établi prendra le relai. Le OneXPlayer 2 Pro n’est pas un mauvais produit, loin de là, mais c’est définitivement un mauvais compétiteur.
Le OneXPlayer 2 Pro n’est pas un mauvais produit. Sa formule est aujourd’hui éprouvée, et le 7840U qu’il intègre offre bien l’intégralité de ses performances. Mais voilà : entre une expérience logicielle exécrable, un écran limité au 60 Hz et peu lumineux, et des accessoires qui auraient pu faire la différence mais sont mal fichus… Difficile de recommander un produit dont la qualité est loin d’être garantie, sur un marché où la compétition est aussi forte. Privilégiez le Lenovo Legion Go si vous cherchez la même taille d’écran, ou la ROG Ally Z1 Extreme si vous voulez une expérience logicielle réussie.
- Large format 8,4 pouces
- Clavier détachable qui peut sauver la vie
- Une idée tout-en-un qui n’est pas mauvaise
- Les perfs sont là
- Ecran 60 Hz peu lumineux
- Pas de reBAR, sérieusement ?
- Expérience logicielle exécrable
- Pas de BT pour les manettes
- Clavier mal fichu