Test Oppo Find X5 : il n’a presque rien à envier au modèle Pro et il est 300 € moins cher
- Son design élégant et ses matériaux premium
- Son écran à la colorimétrie bien maitrisée
- Les options pour adapter l'affichage des couleurs aux déficiences visuelles
- Sa bonne puissance et la maitrise de la température
- Sa bonne autonomie en usage standard
- La recharge rapide filaire
- Les très bons résultats en photo et en vidéo
- L'expérience globale très premium, 300 euros moins chère
- ColorOS, toujours très ergonomique
- L'absence de taux de rafraichissement dynamique
- L'absence de protection maximale contre l'eau
- L'impossibilité de désactiver le mode nuit en mode photo automatique
- Les résultats mauvais du téléobjectif en mode nuit dédié
- La présence d'applications commerciales préinstallées dans un smartphone à 1000 euros !
En 2021, le Find X3 Pro était accompagné d’un Find X3 Neo, déclinaison du Reno5 Pro+ chinois, mais pas du Find X3 « standard ». En 2022, Oppo change sa stratégie : pas de version Neo, mais une version « vanilla » épaule l’excellent Find X5 Pro. Que vaut cette version « allégée » ? Quelles sont les concessions consenties ? Est-ce LA bonne affaire chez Oppo de ce printemps ? Réponse dans ce test complet.
Il y a deux mois, nous vous présentions le test complet du Find X5 Pro, successeur du Find X3 Pro. Plus cher que ce dernier, plus ambitieux aussi, il est également plus complet (si cela était encore possible), plus équilibré et plus cohérent. Un excellent smartphone haut de gamme qui vaut largement les propositions de Xiaomi ou de Samsung sur cette gamme de prix, voire même celle d’Apple.
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Au lancement du Find X5 Pro, Oppo en profitait pour annoncer l’arrivée de deux autres modèles. Le très abordable Find X5 Lite, téléphone qui aurait davantage sa place dans la gamme Reno, et le Find X5 « vanilla ». Ces deux dernières années, Oppo France n’avait pas souhaité lancer la version standard de son modèle « Pro » : pas de X2 ou de X3 sur le marché tricolore.
L’arrivée du X5 est donc inattendue, même si elle répond à la volonté de la marque de repositionner la gamme Find exclusivement sur le haut de gamme. La version Neo disparait donc (nous la retrouverons peut-être sous le nom de Reno7 Pro…), remplacé par un modèle bien plus ambitieux, que ce soit technologiquement ou commercialement. Quelle est sa proposition ? Est-elle bien positionnée ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test complet.
Notre test complet de l'Oppo Find X5 en vidéo
Fiche technique
Oppo Find X5 | |
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Dimensions | 160,3 x 72,6 x 8,7 mm |
Poids | 196 grammes |
Ecran | 6,55 pouces LTPS AMOLED (20,1:9) FHD+ (résolution 402 ppi) taux de rafraichissement 120 Hz fréquence d'échantillonnage 240 Hz HDR10+ Corning Gorilla Glass 5 Profondeur de couleurs 10-bits |
Chipset | Qualcomm Snapdragon 888 (5nm) |
OS | Android 12 + ColorOS 12.1 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | non |
Capteur principal | 50 MP, f/1.8, autofocus omnidirectionnel, stabilisation optique 50 MP, f/2.2, autofocus omnidirectionnel, objectif ultra-grand angle 110° 13 MP, f/2.4, zoom optique 2x, numérique 20x, stabilisateur optique Video 4K à 60 images par seconde Compatible HDR 10-bits |
Capteur secondaire | 32 MP, f/2.4 |
Batterie | 4800 mAh (2x 2400 mAh) Charge rapide Super VOOC 80W Charge sans fil AirVOOC 30W Compatible Qi |
5G | Oui |
Connectivité | WiFi 6 Bluetooth 5.2 NFC |
Audio | Double haut-parleur Pas de port jack 3,5 mm Certification Dolby Atmos |
Biométrie | Scanner d’empreinte sous l'écran |
Résistance à l'eau | IP 54 |
Prix et disponibilité
Le Find X5 est vendu au prix de 999,90 euros avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage (seule configuration proposée). Cela représente une augmentation de 200 euros par rapport au Find X3 Neo. Cela suit la tendance du Find X5 Pro dont le prix est 100 euros plus élevé que celui du Find X3 Pro à son lancement. À quasiment 1000 euros, le Find X5 se positionne face au Xiaomi 12 Pro, au Galaxy S22+, au Xperia 5 III ou encore au ROG Phone 5S (testé dans nos colonnes dans sa version Pro). Voilà de sérieux concurrents.
Il est également 100 euros plus cher que le Find X3 Pro, le prix de ce dernier ayant été officiellement ramené à 899 euros à l’occasion du lancement de la série X5. Vous pouvez également le trouver encore moins cher chez les enseignes spécialisées et chez les opérateurs. Ce qui en fait un très bon rapport qualité-prix. Le Find X3 Pro est donc un concurrent à ne pas négliger. Peut-être même le plus intéressant de tous.
Le Find X5 est 300 euros moins cher que le Find X5 Pro. Mais il y a quelques concessions. Il dispose de 33 % moins de RAM physique, d’un SoC moins récent et d’une batterie moins volumineuse. Son écran est plus petit et moins avancé. Mais, il profite d’une configuration quasi-identique au niveau photo. Tous les capteurs du Find X5 Pro sont présents, ainsi que le coprocesseur MariSilicon X. Seule différence : la stabilisation optique qui n’est que sur 2 axes et non sur 5 axes.
Dans la boîte, vous retrouvez quelques accessoires : un chargeur 80 watts, adapté à la puissance acceptée par le téléphone, un câble USB type-A vers USB type-C et un adaptateur USB type-C pour brancher sur le Find X5 des accessoires USB Type-A. Cela peut servir pour transférer des fichiers (depuis ou vers le téléphone) et pour charger un appareil connecté (une smartwatch par exemple). Enfin, vous retrouvez une petite carte noire avec un QR Code pour accéder à un service de réparation internationale. Oppo ne livre pas de coque, parce que les opérateurs demandent aux marques de ne pas en fournir.
Design et prise en main
Le Find X5 reprend en très grande partie le design du Find X5 Pro. Nous retrouvons l’écran incurvé à l’avant. Nous retrouvons l’habillage minéral : du verre pour les faces et de l’aluminium pour les tranches. Si nous regrettons un peu qu’Oppo ne choisisse pas l’acier inoxydable pour le châssis du X5 Pro, le choix de l’aluminium n’est pas ici un point négatif.
Comme pour le Find X5 Pro, le verre minéral à l’arrière épouse la protubérance du module photo. Un module qui est trapézoïdal et toujours recouvert de verre pour protéger les éléments techniques. Ce module compte toujours six éléments : trois objectifs photo, un flash, un capteur colorimétrique (pour la balance des blancs) et un microphone secondaire. Nous reviendrons sur ces éléments.
Notons cependant deux petites différences avec le X5 Pro. D’abord, la couleur du module est noire, que ce soit avec la version noire ou la version blanche. Ce petit côté dalmatien de la robe blanche n’est pas désagréable, mais le contraste est saisissant. Ensuite, le module n’est pas entièrement intégré à la coque. Il est donc légèrement protubérant : Il y a une légère différence entre le sommet du module et le verre. En outre, le module est cerclé de métal, alors que la séparation entre le module et la coque du Find X5 Pro est invisible.
Ce changement ne rend pas le Find X5 moins beau que la version Pro. Mais cela montre, très discrètement, que le soin apporté à ce smartphone est moins poussé. Et cela explique certainement, au moins en partie, pourquoi le Find X5 est certifié IP54 « seulement » (contre la poussière grossière et les éclaboussures) quand le Find X5 Pro est certifié IP68 (contre toute forme de poussière et l’immersion totale).
Le Find X5 se décline en deux coloris : noir et blanc. Vous pouvez découvrir ci-contre la version blanche, dont la coque en verre minéral est mate et légèrement pailletée. Elle ne retient pas les traces de doigt, contrairement au Find X5 Pro qui est exclusivement brillant. Le coloris noir est plus granuleux, plus élégant et légèrement moins glissant. Il rappelle un peu les coques des premiers OnePlus. Que de souvenirs !
Les tranches du Find X5 Pro n’ont rien d’original. Comme chez Apple, Realme ou OnePlus, Oppo choisit de placer le bouton de mise en marche à droite et le contrôle du volume à gauche. Vivo, Honor, Samsung, Xiaomi ou encore Google préfèrent placer ces touches sur la même tranche. Deux écoles, mais une prise en main très proche dans les deux cas. Sur la tranche inférieure, haut-parleur principal, port USB type-C, microphone principal et tiroir de SIM. Un micro pour la réduction de bruit est placé sur la tranche supérieure. Et voilà.
À l’avant, nous retrouvons une façade qui reprend l’ensemble des codes du Find X5 Pro, héritage des séries X2 et X3. Écran avec des bords latéraux incurvés. Protection préinstallée en usine. Poinçon pour le capteur selfie dans le coin supérieur gauche. Bordures très fines autour de l’écran. Écouteur téléphonique coincé dans un interstice entre le verre de protection de l’écran et le contour métallique. Cet écouteur se dédouble d’un haut-parleur secondaire. Nous y reviendrons dans la partie « audio » de ce test.
Écran
Passons aux aspects techniques de l’écran. La dalle mesure 6,55 pouces de diagonale, en comptant les parties incurvées et les coins arrondis. C’est 0,15 pouce de moins que tous les modèles haut de gamme des séries X2, X3 et X5 (nous ne comptons donc pas les modèles milieu de gamme Lite et Neo). Le Find X5 est donc le plus petit smartphone haut de gamme d’Oppo sur ces trois dernières années. Il faut remonter jusqu’au Find X originel pour croiser un écran presque équivalent (il mesurait 6,42 pouces).
Contrairement au Find X3 et au Find X5 Pro, le Find X5 opte pour un écran Full HD+ (et non plus Quad HD+). Un choix beaucoup plus raisonnable pour l’autonomie et la gestion de la température. Et nous verrons que ce ne sera pas du luxe. Sur un écran de 6,55 pouces, la résolution passe à 402 pixels par pouce. Un chiffre encore largement assez élevé pour offrir une excellente lisibilité pour tous les usages quotidiens.
Le taux de rafraichissement de la dalle est de 120 Hz. Ce n’est pas une surprise : ce taux était proposé avec bien d’autres modèles des gammes Find, même en milieu de gamme. Le contraire aurait donc été très étonnant. La fréquence d’échantillonnage est de 240 Hz au niveau matériel. Soit deux fois le taux de rafraichissement, un ratio assez standard ici aussi. Nous aurions pu espérer un ratio qui monte à 3, comme chez certains concurrents.
Le taux de rafraichissement n’est pas dynamique : il ne varie pas en fonction des contenus. Et ça, c’est vraiment dommage. En effet, un taux dynamique permet d’économiser de l’énergie quand le taux n’a pas besoin d’être élevé (consultation de photo, films et séries, etc.) et il offre une excellente fluidité en cas de besoin (jeu ou surf sur le web). Vous pouvez le fixer dans les paramètres du smartphone sur 60 Hz pour gagner en autonomie, mais vous perdez évidemment de la fluidité, notamment sur le web et les réseaux sociaux comme Twitter, Instagram, etc.
Le rafraichissement de la dalle est statique parce que la nature de la dalle est AMOLED LTPS, moins chère que la dalle LTPO du Find X5 Pro ou du Find X3 Pro. Cet écran garde cependant tous les autres attributs de celui des modèles Pro, notamment les taux de contraste infinis (avec une certification HDR10+), la profondeur de la couleur noire et le contrôle de la lumière émise par chaque pixel. Et comme les modèles Pro, le Find X5 offre une luminosité maximale de 800 nits en mode automatique sous le soleil, avec des pointes à 1000 nits très localement. En manuel, nous avons mesuré une luminosité maximale comprise entre 500 et 540 nits selon les modes d’affichage des couleurs. Voilà des chiffres très corrects.
Côté colorimétrie, le Find X5 s’inspire de du Fond X5 Pro, sans pour autant reprendre entièrement les atours de ce dernier. D’un côté, le Find X5 est compatible avec les échantillons sRGB et DCI-P3. Il est même en mesure d’afficher 1 milliard de couleurs différentes. Mais il n’obtient pas la certification BT.2020. Cela veut dire qu’il n’affiche pas autant de teintes. Est-ce un problème ? Non. Nous préférons largement qu’il maitrise les échantillons basiques. Est-ce le cas ?
Nous avons demandé à notre sonde d’examiner les quatre modes d’affichage des couleurs proposés ici : vif, naturel, cinématique et éclatant, les deux derniers étant accessibles par le mode « Pro ». Et nous ne pouvons que féliciter Oppo pour l’excellent calibrage de cet écran. Le mode naturel n’a quasiment aucun défaut, avec un Delta E moyen à 2 seulement et une température moyenne des couleurs à 6300° pour des blancs parfaitement blancs.
Le mode cinématique du Find X5 prend plus de liberté sur les couleurs. S’appuyant sur l’échantillon DCI-P3 bien plus contrasté, le Delta E moyen s’envole jusqu’à 3,6. Mais la température moyenne reste excellente, autour des 6300°. Le mode vif, activé par défaut, est peut-être le plus intéressant des quatre. Il offre la meilleure luminosité, son Delta E moyen reste acceptable (3,4) et la température moyenne ne dépasse pas les 7000°.
Face à la dalle du Find X5 Pro, celle du Find X5 est très légèrement moins bien calibrée. Si la température des couleurs est très similaire sur le même mode colorimétrique, le Delta E moyen est généralement supérieur de 0,1 point. Cette différence est imperceptible à l’œil nu. Le résultat est donc très bon. Pour compenser certains écarts, ColorOS vous propose un curseur pour réchauffer ou refroidir la dalle. Cette option est quelque peu sommaire. Sans atteindre l’éventail de MIUI, nous attendons au moins une roue chromatique plus précise qu’un curseur « chaud-froid ».
Notez cependant qu’il existe d’autres options intéressantes. D’abord, il y a le moteur 01 Ultra Vision qui utilise l’intelligence artificielle pour améliorer la netteté et le contraste des vidéos. Ensuite, il y a l’amélioration de la vision des couleurs qui ajuste l’échantillon si vous avez une difficulté à voir certaines couleurs. Cette fonction intègre un outil qui teste votre capacité à voir correctement les couleurs. C’est une excellente idée.
Interface
En allumant le smartphone, vous arrivez sur ColorOS, ici en version 12.1. Cette mouture de l’interface d’Oppo est basée sur Android 12, sans grande surprise. C’est la même que celle qui anime le Find X5 Pro (et les Find X3, grâce à une mise à jour du système). D’ailleurs, si vous achetez le Find X5, vous bénéficierez d’une mise à jour du système dès la sortie de la boîte. Le fichier pèse quelques centaines de gigaoctets : prévoyez donc une connexion Internet ADSL ou fibre pour ne pas grever votre forfait data.
L’interface ColorOS est extrêmement sympathique. À l’image de One UI de Samsung, ColorOS reprend les fondations d’Android et les améliore pour offrir une expérience riche, fluide et personnalisée. Cela n’a pas toujours été le cas. Mais, avec le temps, ColorOS, comme le bon vin, s’est bonifié. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Et certains, selon leurs affinités, y trouveront toujours quelque chose à redire. Mais cela devient de plus en plus difficile.
Si vous avez lu notre test du Find X5 Pro, vous n’apprendrez rien ici de nouveau. Pour les autres, faisons une légère présentation. Vous retrouvez dans ColorOS une ergonomie proche de celle d’Android : deux écrans d’accueil par défaut, un écran pour le flux d’actualité, un tiroir des applications activé par défaut, une zone de notification et de paramétrage rapide, une belle brochette d’applications Google préinstallée, dont le Play Store bien entendu.
Attention toutefois, si la prise en main de ColorOS est calée sur celle d’Android, ce n’est pas le cas des éléments graphiques de l’interface. Qu’il s’agisse des menus, de la disposition des éléments sur l’écran d’accueil ou la forme des notifications, ColorOS se démarque du Pixel Launcher. Les options de personnalisation et les réglages rapides ne sont d’ailleurs pas tout à fait les mêmes.
Vous retrouvez les nouveautés croisées dans le Find X5 Pro : le nouveau mode jeu avec la fonction HDR pour améliorer le contraste dans les applications ludiques, les nouvelles fonctions de personnalisation de l’interface inspirée de Material You, le gestionnaire du moteur haptique, les fonds d’écran animés et/ou interactifs (fort sympathiques, avec une mention spéciale pour celui qui est installé par défaut qui est vraiment superbe), la connexion multi-écran avec un PC, ou encore la disparition de la boutique de thèmes. Le moteur de recherche globale est également de retour.
Les applications préinstallées sont très souvent utiles. Le gestionnaire de téléphone, avec antivirus intégré, pour nettoyer les fichiers inutiles ou temporaires. Oppo Relax pour un petit moment de déconnexion et d’introspection. Le lecteur musical et le lecteur vidéo, pour tous ceux qui utilisent encore des fichiers locaux pour leurs contenus multimédias. Le gestionnaire de fichiers, bien pratique pour récupérer un fichier reçu et sauvegardé localement. Peu ou prou de doublons avec la suite Google.
En revanche, la sélection d’applications commerciales préinstallées continue de s’étoffer ici. Elle passe de 7 pour le X5 Pro à 9. Sont présents Netflix, Amazon, Facebook, Booking, Linkedin, TikTok, AliExpress, ainsi que deux jeux (PUBG Mobile et Tile Master 3D). Si nous acceptons leur présence (avec difficulté) dans des smartphones abordables, parce que cela fait partie du modèle économique, nous avons plus de mal à les tolérer dans un smartphone haut de gamme. Certains trouveront cela utile, éventuellement. Mais d’autres n’en utiliseront aucun.
Performance
Observons maintenant ce qu’il y a à l’intérieur du Find X5 en commençant par son cœur. Oppo a choisi d’intégrer ici le Snapdragon 888, le même SoC que celui qui anime le Find X3 Pro. Ce SoC animait tous les smartphones haut de gamme de 2021. Et il a donné du fil à retordre aux marques qui voulaient maitriser son tempérament ardent tout en conservant ses excellentes performances. Le Snapdragon 8 Gen 1, installé dans le Find X5 Pro corrige ce défaut : il offre des performances supérieures sur la partie graphique, mais sa température reste maitrisée, même si cela provoque une baisse de stabilité.
Avec le Snapdragon 888, qui reste encore très bon, Oppo choisit d’offrir ici de belles performances pour les usages du quotidien (et peut-être un peu moins pointues pour le jeu vidéo), tout en baissant le coût des composants. Les scores des benchmarks le confirment : le Find X5, qui embarque 8 Go de RAM (et 3 Go de RAM virtuelle préactivés) obtient des notes très correctes, souvent au-dessus de ceux du Find X3 et frôlant ceux du Find X5 Pro.
C’est un smartphone qui absorbera aussi bien les tâches du quotidien que les parties de jeu vidéo acharnées. Comme tous les terminaux sous Snapdragon 888, il est parfaitement en mesure de faire tourner Genshin Impact, par exemple, même avec les graphismes les plus élevés. Bien évidemment, le RPG en monde ouvert ne les active pas par défaut, préférant une position plus conservatrice : les graphismes moyens, comme pour les terminaux sous Snapdragon 8 Gen 1.
Autre bonne nouvelle, la température est ici très bien maitrisée (pour ne pas dire bridée). La température du smartphone ne dépasse jamais les 44°. Et il faut des tests gourmands pour parvenir à cette limite. En jeu, certains cœurs du CPU vont monter à 60°, avec une légère sensation de chauffe sur le contour en aluminium. En revanche, la stabilité de la plate-forme reste assez faible. Avec des tests moyennement gourmands, elle atteint les 70 %. Ce qui est très correct. Mais avec des tests très lourds, elle atteint 63 %. Ce n’est pas une grande différence. Mais elle peut changer le cours d’une partie dans un jeu compétitif.
Batterie
Autre élément de la plate-forme technique : la batterie. Le modèle choisi par Oppo est constitué de deux cellules de 2400 mAh, soit une capacité totale de 4800 mAh. C’est un chiffre assez élevé compte tenu de la finesse du téléphone. Nous aurions pu en attendre moins. Nous avons cependant une petite pointe de déception. En effet, le Find X3 (jamais sorti en France) et le Find X3 Pro profitaient de la même batterie de 4500 mAh. Donc, nous attendions une batterie identique à celle du Find X5 Pro qui profite d’une capacité de 5000 mAh.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. L’amélioration est moins marquée ici : c’est l’une des concessions à consentir vis-à-vis du modèle Pro. Cette légère déception est cependant compensée par certains choix déjà évoqués précédemment, notamment la définition de l’écran, qui passe du QHD+ au Full HD+ (dommage que cela ne soit pas assorti d’un rafraichissement dynamique !).
La batterie tient donc bien le choc. Avec les réglages par défaut, le test d’autonomie de PC Mark passe de 100 % à 50 % en 8 heures et 30 minutes. Soit une autonomie théorique de 17 heures en continu, que nous traduisons en deux jours d’autonomie en usage classique (Internet, streaming, réseaux sociaux, photo, messagerie, appel). C’est un résultat très correct. Très légèrement inférieur à celui du Find X5 Pro, mais bien supérieur à celui du Find X3 Pro.
Pour les joueurs, le Find X5 est un smartphone qui offre également une autonomie très correcte. Elle est de 5 heures environ avec Genshin Impact (avec les graphismes par défaut), avec un taux de rafraichissement en 120 Hz et le mode équilibré pour les performances du SoC. Passer à 60 Hz améliore légèrement l’autonomie. Les stress tests de 3D Mark pointent davantage vers une autonomie de 3 heures. La qualité des graphismes a donc une forte influence.
Une fois le smartphone déchargé, il faut lui redonner de l’énergie. Deux solutions pour cela : la charge filaire, dont la puissance acceptée peut monter jusqu’à 80 watts comme le Find X5 Pro, ou la charge sans fil, avec une puissance maximale de 30 watts, comme le Find X3 Pro. Dans le premier cas, vous pouvez utiliser le chargeur fourni dans la boîte, ainsi que le câble USB.
Avec ces deux accessoires, vous rechargez le téléphone de 0 % à 100 % (téléphone éteint au départ) en 44 minutes. Un score décent, mais nous attendions un temps plus court pour une charge en 80 watts : le Find X5 Pro recharge ses 5000 mAh en un peu plus d’une demi-heure. Si vous n’avez pas trois quarts d’heure à consacrer, sachez que vous pouvez charger le Find X5 à moitié en 17 minutes et que vous obtenez 84 % de batterie avec 30 minutes. L’expérience est donc bonne.
Oppo ne propose que très peu d’outils pour soigner la batterie. Vous ne retrouvez dans ColorOS que la charge programmée, qui s’adapte à vos habitudes pour éviter de laisser trop longtemps le smartphone branché quand sa batterie est à 100 %. La nuit, il va bloquer la charge à 80 %. Puis, à une heure de votre réveil habituel, il va compléter la charge. C’est très bien. Mais nous espérons qu’Oppo ira bientôt un peu plus loin, en proposant la charge bridée (en 15 watts au lieu de 80 watts) et la charge limitée (pour empêcher le téléphone de dépasser les 80 % ou 90 %).
Audio
Les prestations sonores du Find X5 n’ont rien à envier au Find X5 Pro. D’une part, vous retrouvez la configuration stéréo asymétrique du modèle haut de gamme. Le haut-parleur principal est situé sur la tranche inférieure et le haut-parleur secondaire est caché dans l’écouteur téléphonique. Le premier est plus puissant, avec des basses un peu plus rondes et des médiums plus riches. Le second est plus petit et moins puissant. Les basses y sont moins fournies. Les voix y sont plus claires.
Le Find X5 est, sans surprise, prend en charge le codec Dolby Atmos. Cela permet d’améliorer le rendu audio quand vous utilisez un casque compatible. Vous avez, comme toujours, les profils en fonction de l’environnement (transport, en extérieur, à la maison) et en fonction du contenu (film, jeu, musique). Les écouteurs TWS milieu et haut de gamme d’Oppo (les Enco X par exemple) sont nativement compatibles. Mais ce ne sont pas les seuls.
Dernier point enfin sur l’audio : le Find X5 intègre un micro secondaire dans son module photo. Nous avons évoqué ce point dans la partie design de ce test. Ce micro est dédié à la prise de son en captation vidéo. Ce capteur est directement orienté vers la scène que vous êtes en train de filmer. Cela veut dire que le son que vous allez capturer est plus clair et plus précis. Aucun risque ici d’obstruer le micro, contrairement aux configurations qui utilisent le micro principal.
Photo
Passons à la dernière partie de ce test consacré à la photographie. Et commençons par répondre à une question fondamentale : y a-t-il une différence entre l’équipement du Find X5 et celui du Find X5 Pro ? La réponse est oui. Mais elle n’est pas très pénalisante. Regardons d’abord l’équipement du Find X5 :
- Principal : capteur IMX766 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.8, autofocus omnidirectionnel, stabilisateur optique 2 axes, capteur colorimétrique
- Panorama : capteur IMX766 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.2, autofocus omnidirectionnel, angle de vue 110°
- Zoom optique : capteur 13 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4, autofocus à détection de phase, rapport de zoom 2x
- Selfie : capteur 32 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4
La seule différence, donc, entre le Find X5 et Find X5 Pro est le stabilisateur optique du module principal. Le Find X5 Pro bénéficie de deux stabilisateurs : le premier sur deux axes sur le capteur et le second sur trois axes sur l’objectif. Le Find X5 ne reprend que le stabilisateur du capteur, comme c’était le cas sur le Find X3 Pro. C’est un stabilisateur qui n’est pas à la hauteur de celui du Vivo X60 Pro ou de l’iPhone 13 Pro, par exemple. Mais il est suffisamment efficace pour effacer certains tremblements, comme nous allons le voir. Pour le reste, le Find X5 s’appuie donc sur une configuration haut de gamme. Et MariSilicon X est évidemment présent pour améliorer les photos.
Quels sont les résultats offerts par cet ensemble ? Ils sont vraiment très bons ! Le capteur principal et le capteur ultra grand-angle, deux IMX766 de Sony, offrent ici d’excellents résultats. Avec de très belles couleurs, une très bonne gestion de la lumière et un très bon piqué. Les contrastes sont prononcés, mais pas autant que le Find X3 Pro : les clichés restent très naturels. Nous avons l’impression qu’une mise à jour a été poussée par Oppo pour améliorer le traitement des photos, car elles sont moins surexposées que sur le Find X5 Pro.
La journée, il est très difficile de prendre le Find X5 en défaut. Nous ressentons moins ici les problèmes de gestion de la lumière rencontrés avec le Find X5 Pro. Les contre-jours sont bons et l’autofocus est rapide. Les portraits sont élégants, avec un beau détourage, un bon équilibre, du piqué et un bokeh soigné (qu’il est possible d’accentuer ou de réduire à sa guise).
Et nous louons évidemment la cohérence des résultats entre les deux IMX766, même si l’objectif ultra grand-angle est moins lumineux. Les distorsions de ce dernier sont relativement bien gérées, même si nous voyons que certaines lignes droites ne le sont plus tout à fait sur la photo. Et les macros, dont il est en charge, sont enfin d’une qualité acceptable. Grâce à son autofocus, les photos de proximité sont nettes. Et les couleurs sont cohérentes.
Cette belle homogénéité entre le module principal et le module ultra grand-angle offre une expérience clairement haut de gamme, comme sur l’iPhone 13 Pro. Et il est parfois frustrant de constater que le capteur avec zoom optique ne profite pas ici de cette homogénéité. Car nous voyons évidemment une différence qualitative entre les photos des deux 50 mégapixels et celle du 13 mégapixels. Différence sur la couleur, sur l’équilibre (avec un peu plus de zones surexposées) et même sur le contraste.
À l’usage, les photos du capteur 13 mégapixels sont franchement bonnes, avec une très bonne netteté (notamment grâce au stabilisateur). Mais elles n’ont pas la petite touche supplémentaire de l’IMX766. Le rapport du zoom optique est 2x. Et le rapport maximum du zoom numérique est 20x. Jusqu’à 5x, les photos restent très bonnes. Jusqu’à 10x, cela reste très correct. Après, le grain devient plus grossier et le bruit n’est plus maitrisé.
Parlons du mode nuit. Nous avons souvent loué les atouts de la version d’Oppo. Ici, nous lui retrouvons la quasi-totalité de ses qualités, comme la gestion des sources de lumière artificielle (néon, lampadaire, etc.) et la capacité de révéler des détails dans les ombres. Grâce aux autofocus et aux stabilisateurs, les photos sont généralement nettes avec les trois capteurs, même avec les macros. Et ça, c’est un exploit. Les portraits restent également bons, avec une belle lumière, un détourage qui reste précis et un bon bokeh.
Il y a cependant deux reproches à faire sur le mode nuit. D’abord, il s’active en mode automatique sans possibilité de l’en empêcher. Si bien que le mode dédié perd fortement de son intérêt (il permet de gommer quelques petits défauts de gestion de lumière comme sur la photo comparative sur le capteur principal, mais rien de plus). Ensuite, il est contre-productif avec les photos réalisées par le capteur 13 mégapixels avec le mode nuit dédié (et non avec le mode automatique). Un bruit impressionnant contamine les photos qui deviennent inutilisables (retrouvez des exemples ci-dessous). Espérons qu'une mise à jour réglera le problème.
Finissons avec le capteur selfie. Ce dernier est un héritage du Find X3 Pro et du Find X5 Pro. Il réalise de très beaux selfies, que ce soit le jour ou la nuit. Les détails sont nombreux. Les textures sont préservées et les couleurs sont très naturelles. Les outils d’embellissement du visage sont désactivés par défaut. Le capteur selfie est compatible mode portrait, bien sûr, mais aussi mode nuit, pour des autoportraits nocturnes très équilibrés. Le détourage est vraiment excellent, que ce soit en journée ou en soirée. Et le bokeh est tout aussi élégant qu’avec le capteur principal, faisant ressortir le sujet. C’est très bien.
Conclusion
Le Find X5 est un smartphone très convaincant. Il a pratiquement tout pour lui. Un joli design. Un écran très bien calibré avec une bonne luminosité. Une plate-forme puissante. Une autonomie très correcte. Et une interface toujours aussi fluide et complète. Le Find X5 offre une expérience premium de bout en bout. Il n’y a aucun doute là-dessus. Pour un prix qui est moindre que celui des modèles très haut de gamme, que ce soit chez Oppo, Samsung, Apple ou Xiaomi.
Bien sûr, il faut faire quelques concessions face au X5 Pro pour justifier la baisse de prix : l’écran LTPS et non LTPO, le stabilisateur 2 axes et non 5 axes, le Snapdragon 888 et non le Snapdragon 8 Gen 1, les 8 Go de RAM et non les 12 Go, les 200 mAh de moins sur la batterie, la charge sans fil un peu moins rapide et l’étanchéité moins élevée. Des concessions qui sont, pour la plupart, faciles à accepter.
Face à la concurrence, le Find X5 s’en tire plutôt bien. Il n’a pas à rougir face au Xperia 5 III, petite console portable par excellente dotée d'une très bonne configuration photo. Il est plus polyvalent qu’un ROG Phone 5S. Et il est bien plus intéressant que le Galaxy S22+ qui est pourtant un peu plus cher.
Il y a cependant un concurrent contre lequel le Find X5 doit jouer des coudes : le Find X3 Pro, dont le prix a été grandement revu à la baisse en un an. Positionné à sous la barre des 900 euros, il offre une expérience identique à celle du Find X5… voire meilleure sur quelques points (notamment l'écran ou l'étanchéité). L’autonomie du Find X5 est meilleure, mais c’est là son seul véritable argument.
Même s'il doit faire quelques concessions pour équilibrer l'équation économique, le Find X5 est plus raisonnable que son grand frère. Mais son expérience n'en est pas moins qualitative. Que ce soit sur la photo, l'autonomie, la puissance ou encore l'audio, l'expérience est quasiment identique. Oui, le soin apporté au Find X5 est légèrement moindre, notamment sur le design, la recharge et l'écran. Mais le résultat reste non seulement convaincant, mais elle est aussi bigrement moins chère. Nous l'aurions aimé un peu plus agressif pour qu’il ne se fasse pas bousculer par le Find X3 Pro devenu une excellente affaire.
- Son design élégant et ses matériaux premium
- Son écran à la colorimétrie bien maitrisée
- Les options pour adapter l'affichage des couleurs aux déficiences visuelles
- Sa bonne puissance et la maitrise de la température
- Sa bonne autonomie en usage standard
- La recharge rapide filaire
- Les très bons résultats en photo et en vidéo
- L'expérience globale très premium, 300 euros moins chère
- ColorOS, toujours très ergonomique
- L'absence de taux de rafraichissement dynamique
- L'absence de protection maximale contre l'eau
- L'impossibilité de désactiver le mode nuit en mode photo automatique
- Les résultats mauvais du téléobjectif en mode nuit dédié
- La présence d'applications commerciales préinstallées dans un smartphone à 1000 euros !