Test Oppo Reno12 Pro 5G : un retour en force dans le milieu de gamme

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Après un an d’absence, Oppo revient en terre française avec le Reno12 Pro. Le constructeur chinois a-t-il fait de réels progrès depuis ?  C'est ce que nous allons voir travers ce test complet.

La marque Oppo s’était arrêtée à la commercialisation du Reno8 en France. Après quelques atermoiements, le constructeur chinois revient en force, notamment avec le Reno 12 Pro. Mais quatre générations sont déjà passées depuis la “pause” qu'Oppo s'est accordée dans l'Hexagone. Si la réussissait à se démarquer d’autres constructeurs par un design élégant et de belles prestations, qu'en est-il aujourd'hui ? Sur le papier, le Reno 12 Pro tout pour plaire sur le segment milieu de gamme. De belles spécifications et un super look, pour un prix assez doux. Mais n’y a-t-il pas anguille sous roche ?

Fiche technique

Oppo Reno12 Pro
EcranAMOLED
6,7 pouces
2412 x 1080 pixels
120 Hz
ProcesseurMediaTek Dimensity 7300
OSAndroid 14 + ColorOS 14.1
RAM12 Go
Stockage512 Go
microSDOui (jusqu'à 1 To)
Capteur principal- 50 MP grand angle F/1.8, OIS
- 50 MP portrait (F/2)
- 8 MP ultra grand angle (f/2.2)
Capteur selfie50 MP
Batterie5000 mAh
Supporte chargeur filaire 80 Watts
BiométrieScanner d’empreinte sous l'écran
Résistance à l'eauIP65
Sans fil- Wifi 6
- Bluetooth 5.4
- NFC
Réseau- 5G
- 4G/4G+/4G LTE
- double SIM
Connectique- USB Type-C
Dimensions161,4 x 74,8 x 7,55 mm

Prix et disponibilité

Présenté officiellement sur le site du constructeur depuis le 21 juin 2024, l’Oppo Reno12 Pro 5G sera disponible en France fin juin avec 12 Go de mémoire vive et 512 Go pour le stockage. L'appareil s'affiche au prix de 549 euros.

Pour information, en Chine, le smartphone existe aussi en RAM 12 ou 16 Go et en stockage 256 ou 512 Go. Pour réinvestir le marché français, le constructeur asiatique a opté pour une solution intermédiaire. En outre, son tarif varie bien évidemment par rapport à celui qu'on trouve dans l’Empire du Milieu, puisqu’il y a des taxes supplémentaires en Europe et en France (TVA, copie privée…).

En clair, Oppo tape fort. Le tarif est parfaitement calé pour le segment milieu de gamme, face à un Google Pixel 8a, un Nothing Phone 2, un Samsung Galaxy A55 5G, un Xiaomi 13T. Les Poco F6 Pro ou Redmi Note 13 Pro 5G sont également en compétition avec ce téléphone. Mais l’offre est encore plus séduisante si l’on compare le stockage. Sous la barre des 550 euros, la concurrence plafonne généralement à 128 Go de mémoire de stockage. Oppo propose 4 fois plus de stockage, avec donc beaucoup de place pour garder photos, vidéos, musiques, documents ! Certes, le “moteur” paraît plus léger que ses compétiteurs, mais est-ce vraiment important ? Entre une voiture avec un petit coffre qui va très vite et une voiture avec un grand coffre qui va vite, laquelle choisiriez-vous pour partir en vacances en famille ?

Design

Après quelques mois d’attente, avouons qu'il est assez plaisant de retrouver Oppo sur le marché des smartphones. Acteur majeur de la téléphonie mobile, ses smartphones détonnent souvent de la masse par leur look. L’Oppo Reno12 Pro 5G ne fait pas exception à la règle. Il est immédiatement reconnaissable. Le dos est “polycarbonate nacré” avec un effet de vague. Un peu bling bling jugeront certains. On ne passe pas inaperçu sans coque. On adore ou on déteste.

Deux modèles sont proposés pour la France : noir stellaire ou argent stellaire. Notre modèle de test argent stellaire arbore une robe légèrement rosée en fonction de l’inclinaison.

Au-delà de la teinte de la carrosserie, le design singulier de l’Oppo Reno12 Pro 5G s’incarne dans le bloc photo. On dirait l’enfant né de l’union d’un Samsung Galaxy S24 et d’un Honor Magic V2. En effet, il y une disposition verticale des capteurs caméra, dans un cadre rectangulaire rehaussé (2 millimètres), aux bords arrondis comme l’Honor. Et les capteurs dépassent encore nettement (2 millimètres) de ce cadre.

D’un point de vue esthétique, c’est réussi. Une sorte de fin cordon annelé métallisé court le long du  bloc photo et donne un aspect premium au téléphone. D’un point de vue technique, les optiques râpent inévitablement sur toutes les surfaces. C’est bien 4 millimètres d’excroissance qui débordent de la coque. Les designers d’Oppo essayent de duper notre vision. Dans les spécifications, l’Oppo Reno12 Pro 5G n’est épais que de 7,6 millimètres. Encore moins qu’un iPhone 15 Plus.

Ses autres mensurations sont également plus faibles que celles d'un iPhone 15 Plus, mais également d’un Nothing Phone 2 ou Samsung Galaxy A55 5G. Seul le Google Pixel 8a est moins large, mais il possède aussi un écran plus petit. Les marges entre écran et bords sont de seulement 2 millimètres tout autour de la dalle.

Le plus frappant est probablement la prise en main. Il tient bien en main, que l’on possède de grosses paluches ou des petites mimines. Malgré son grand écran, l’Oppo Reno12 Pro 5G est très léger, à peine 180 grammes ! Même le petit Pixel 8a pèse 8 grammes de plus. Ses concurrents sont nettement plus lourds. Certes, on peut chipoter en mettant en avant un cadre polycarbonate métallisé brillant  plutôt qu’en aluminium ou alliage. Mais est-ce vraiment si important ? La plupart des parechocs sont en plastique avec une peinture métallisée. C’est moins premium, mais aussi beaucoup plus léger que du métal.

Sur le flanc supérieur, on distingue trois petits orifices contigus qui dissimulent le haut-parleur pour l’oreille, en téléphone. Oppo n’a pas opté pour une fente entre l’écran et le châssis, comme bon nombre de ses concurrents. À droite du flanc supérieur, on trouve également une micro diode infrarouge pour télécommander vos appareils audio et vidéo, ainsi qu’une tête d’épingle abritant un microphone. Sur le flanc gauche, rien à signaler, mais sur le flanc droit, les éternels boutons de volume et On/Off. Ils sont légèrement incurvés pour plus de confort.

Sur le côté inférieur du Oppo Reno12 Pro 5G, on reconnait l’emplacement de la carte SIM et microSD ou SIM2, puis une tête d’épingle pour le deuxième microphone. Un logement pour carte mémoire, voilà une belle attention pour un téléphone moyenne gamme. A l’image du Samsung Galaxy A55 5G, la concurrence devrait s’en inspirer. Attention de ne pas le percer en voulant extraire votre carte SIM. Il ressemble en effet au trou dans lequel introduire l’épingle d’éjection de carte SIM. Au centre, sans surprise se situe le port USB type C, puis à gauche une grille abritant le haut-parleur principal.

Avec ses flancs plats, ses finitions soignées, son dos irisé, l’Oppo Reno12 Pro 5G a vraiment fière allure. Il détonne aussi bien par son look que pas sa compacité pour flirter avec les modèles plus premium. Reste qu’il n’est certifié que IP65, c’est-à-dire résistant aux projections d’eau et de poussière. Ses camarades Google Pixel 8a ou Samsung Galaxy A55 5G autorisent l’immersion dans l’eau.

L’écran est protégé par un verre Gorilla Victus 2 que l’on trouve généralement sur des appareils premium. Un détail qui ne trompe pas dans les velléités haut de gamme du smartphone. Enfin, signalons que pratiquement 90% de la surface du téléphone est occupée par l’écran.

Écran

Continuons à présent sur l’écran. L’Oppo Reno12 Pro 5G arbore un bel écran de 6,7 pouces, au format 20:9 avec une définition de 1080 x 2412 pixels. L’écran de son prédécesseur est un poil (0,74 pouce) plus grand et surtout avec une meilleure résolution (451 dpi contre 394 ici). Comme les Nothing Phone 2, Samsung Galaxy A55 5G ou Xiaomi 13T, ce téléphone profite d’une dalle AMOLED de meilleure qualité qu’un OLED classique de Google Pixel 8a, par exemple. L’écran produit des contrastes profonds et bénéficie notamment du HDR10+.

Quand on regarde plus en détail l’écran, on s’aperçoit que la luminosité maximale de l’écran est en baisse par rapport à la génération précédente (1600 nits). Néanmoins, avvec un pic de 1200 nits, l’Oppo Reno12 Pro 5G assure une bonne lecture par temps ensoleillé. C’est même mieux qu’un Samsung Galaxy A55 5G (seulement 1000 nits), mais on est loin des 1400 nits d’un Google Pixel 8a, encore plus des 4000 nits annoncés d’un Poco F6 Pro, à peine 30 euros plus cher. Mais en éclairage normal, le téléphone pousse à 600 nits, un peu moins que le Poco F6 Pro.

En matière de rafraîchissement, l’Oppo Reno12 Pro 5G ne change pas. Toujours une fréquence de maximale de 120 Hz. Signalons d’ailleurs que ce téléphone est par défaut réglé en actualisation dynamique, très maladroitement intitulé « sélectionner automatiquement » dans les paramètres. L’utilisateur aura tout loisir de le passer en standard (60 Hz) pour économiser la batterie ou en élevé (120 Hz) pour jouer.

Pour rester sur la partie logicielle de l’écran, les réglages sont curieux. Après initialisation du téléphone, le mode couleur est vif. En d’autres termes, les couleurs sont saturées et très contrastées. Il existe également un mode naturel et deux modes pro (cinématique et éclatant). Quel que soit le mode chromatique choisi, l’utilisateur a toute liberté de modifier également la température de couleur de l’écran. Bizarrement, le mode naturel n’offre pas le meilleur rendu… On perçoit nettement une dominante jaune. Le mode vif est encore le plus respectueux. Même le mode cinématique est un chouia trop chaud.

Oppo a été exhaustif dans la restitution des couleurs, probablement trop. Il existe en effet des paramètres « confort des yeux et sommeil ». Ce dernier propose un mode coucher pour adapter la couleur de l’écran après le coucher du soleil et un mode confort des yeux, déclinable en intelligent (= automatique) ou personnalisé. Ces deux modes reviennent au même : réduire la lumière bleue qui abîme les yeux et perturbe le rythme circadien. Ces options sont intéressantes et utiles, mais en opposition avec la température de couleur réglée auparavant.

Par ailleurs, il existe également le paramètre « teinte adaptative », pour modifier les couleurs en fonction de l’environnement ou encore le mode vidéo HDR lumineux, lequel augmentera la luminosité des vidéos en HDR. La proposition est belle, mais la mise en œuvre est complexe puisque tous ces paramètres seront en discordance s’ils sont tous activés. Les couleurs chaudes sont préférables à la vue humaine, mais sont donc moins fidèles à la réalité. L’activation du confort des yeux désactivera heureusement la teinte adaptative. Cette profusion d’options chromatiques a au moins le mériter de positionner l’Oppo Reno12 Pro comme un téléphone plus premium que moyenne gamme.

Interface et connectivité

Pour propulser son Reno12 Pro, Oppo exploite Android 14 avec l’interface maison ColorOS 14.1. Au-delà du « design aquamorphic », jouant sur les liquides colorés, cette surcouche logicielle offre beaucoup de personnalisation esthétique à son utilisateur, plus que la version open source d’Android. Pour les amateurs de customisation, il y a de quoi faire entre les fonds d’écran, les polices de caractère, les couleurs, l’interface, les sons… On retrouve la barre latérale intelligente, une sorte de dock pour accéder aux fichiers récents, réaliser une capture d’écran photo ou vidéo, traduire l’écran, et lancer ses applications favorites.

A l’image d’iOS 16, Android 14 et ColorOS 14.1 proposent le détourage d’humains, animaux ou objets. Grâce à l’intelligence artificielle, il suffit de rester appuyé sur un élément pour qu’il soit extrait de la scène et transformable en sticker ou simple image.

Détourage automatisé avec l'IA

Au niveau de la connectivité, la crème de la crème sur l’Oppo Reno12 Pro. Non seulement la puce pour les télécommunications téléphoniques mobiles acceptent 4G et 5G, mais la puce Bluetooth supporte la dernière version 5.4. Ce téléphone est équipé également d’une puce NFC pour des communications à très courte distance. Seul le WiFi est un peu en retrait, avec la sixième mouture du 802.11 (ax) alors que WiFi 7 existe déjà. Mais il est vrai que peu de téléphones moyenne gamme supportent cette dernière version, à part le Motorola Edge 40 Neo notamment.

Audio

La dernière fois que Phonandroid avait testé un Oppo Reno, nous avions une impression mitigée. Il n’y avait qu’un seul haut-parleur et pas de logiciels pour booster le son. C’était il y a presque deux ans et c’était le millésime 8. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et Oppo a étoffé son offre. Ainsi, il y a toujours un haut-parleur principal à côté du port USB-C… mais il y a aussi un haut-parleur secondaire au sommet du Reno 12 Pro. Il assure environ 20% de la puissance acoustique du téléphone, essentiellement pour les communications téléphoniques, avec l’oreille accolée.

Pour un téléphone de moyenne gamme, la qualité audio est satisfaisante pour l’utiliser comme enceinte de fortune. Malgré sa taille, ce téléphone a du coffre. Les plus critiques noteront une légère dominante métallique : des basses un peu étouffées et des aigus acidulés. Rien de rédhibitoire pour un téléphone à moins de 550 euros. Les fréquences médiums (dont les voix) sont, sans surprise, les mieux restituées. Autour de 100%, le son sature. Il faut faire attention, car l’Oppo Reno 12 Pro autorise un volume de 300% si l’on presse le volume au-delà des 100%. Le son est alors épouvantable.

Le constructeur a bien rectifié sa proposition sonore. Il y a deux ans, on récriminait l’absence de logiciel pour gérer le son. Sur le 12e opus du Reno Pro, Oppo a mis les petits plats dans les grands. Pas d’association avec un spécialiste comme Dolby, Oppo Audio a produit son propre système de traitement du son : Oreality Audio. Il est activé par défaut et propose 4 modes différents : intelligent (identifie le contenu audio et optimise sa diffusion immersive), théâtre (son surround avec voix plus claires), jeu (son spatialisé avec mise en exergue des moindres bruitages), musique (son spatialisé mettant en avant les voix et paramétrable).

Un égaliseur sonore de 31 à 16 000 Hz et de 6 dB à +6 dB est disponible uniquement dans le mode musique, et uniquement sur un périphérique externe (filaire ou Bluetooth). On aurait préféré un peu plus de personnalisation dans les autres modes de spatialisation sonore. Comme ça ne semblait pas assez compliqué pour l’utilisateur moyen, Oppo a ajouté la fonction Audio Holo. Cette autre technologie surround permet de spatialiser sonnerie, alarme notification, une ou deux vidéos, un livre audio, une musique, une navigation GPS, un chat vocal pour les jeux dans différents endroits virtuels. Par exemple, vous regardez une vidéo, le son viendra de face, mais si vous recevez un message, il viendra de votre droite arrière, par exemple. Grâce à Audio Holo, tout est automatisé ou personnalisé à souhait. C’est rigolo, mais vraiment gadget.

Positionné milieu de gamme, point de prise jack 3.5 sur cet Oppo Reno12 Pro. Il faudra donc un casque, des écouteurs ou une enceinte Bluetooth pour une écoute solitaire. Ce téléphone bénéficie de la dernière mouture de Bluetooth, la version 5.4. L’utilisateur peut aussi bien écouter avec les codecs classiques AAC, SBC ou AptX que les codecs haute définition AptX HD LDAC, LHDC.

Performances

Sous le capot, Oppo équipe son Reno 12 Pro 5G d’un Mediatek Dimensity 7300. Plus précisément, pour le marché occidental. En effet, les Chinois bénéficient d’une version plus musclée, un Mediatek  Dimensity 9200+ Star Speed ​​​​Edition, le rival direct du Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm. Avec 4 processeurs Cortex A55 palpitant à 2 Ghz et 4 processeurs Cortex A78 tournant à 2,5 GHz, ce SoC est plutôt à comparer avec un Snapdragon 7s Gen 2. Les deux jouissent d’une gravure en 4 nanomètres, mais le Mediatek profite d’une mémoire vive LPDDR5 beaucoup plus rapide oscillant à 6400 MHz contre 3200 MHz pour le Snapdragon. En d’autres termes, Les Chinois ont le nec plus ultra des puces, les Français doivent se contenter du milieu de gamme.

Ne jetons pas la pierre aux décideurs marketing, ce SoC est plus calibré pour un téléphone destiné au marché milieu de gamme. D’ailleurs, le constructeur a été généreux avec les Français. L’Oppo Reno12 Pro 5G n’existe en une seule configuration, mais avec le maximum de mémoire de stockage (512 Go) quand le Reno8 Pro n’en proposait que 256 Go. Oppo ne propose pas le maximum de mémoire vive (16 Go) comme en Chine, mais une capacité 12 Go est très honorable sur un téléphone milieu de gamme. Aucun de ses concurrents ne propose autant de mémoire vive ou de stockage. Certes le récent Poco F6 Pro existe dans la même configuration, mais il faut allonger 80 euros de plus. Les utilisateurs préféreront sans doute avoir plus d’espace, pour enregistrer photos et vidéos, qu’une quantité inutile de RAM.

Au-delà de cette dotation avantageuse, difficile de comparer l’Oppo Reno 12 Pro 5G avec un autre smartphone équipé qu’un Mediatek Dimensity 7300. Pour le moment, c’est le seul smartphone à en être équipé, Chine et Inde compris. Décidément, Mediatek a la forme entre les Samsung Galaxy A ou même les Xiaomi, Redmi et autres Poco. Le constructeur chinois a-t-il opté pour un bon rapport qualité prix ou a-t-il succombé aux économies sur les composants pour baiser le prix facial et attirer le plus de monde ?

La réponse n’est pas évidente. Même les benchmarks sont contradictoires, voir paradoxaux. A l’usage, en tous cas, Android 14 avec ColorOS14 tourne comme une horloge. C’est fluide, rapide. En plus des 12 Go de RAM natives, Oppo exploite par défaut 4 Go de mémoire virtuelle. Cette mémoire swap est extensible à 12 Go, donc 24 Go de mémoire au total ! Pas étonnant qu’Android soit propulsé comme un poisson dans l’eau. Autant de mémoire profite également aux applications très gourmandes en taches ou en textures comme le jeu vidéo. Genshin Impact, comme a son habitude, ne reconnait pas encore cette puce et plafonne ses graphismes à très faible par défaut. Pourtant, après redémarrage, il tourne en graphisme élevé sans surchauffe déraisonnable (33 degrés). Le game booster est efficace en mode joueur pro notamment. Le téléphone ne dépasse pas les 35 degrés.

Sur des benchmarks bureautiques comme Work 3, l’Oppo Reno 12 Pro est nettement moins bon qu’un Samsung Galaxy A55 ou un Xiaomi 13T. Les résultats ne sont pas fameux non plus sur Geekbench ou Antutu. Même un « vieil » Oppo Reno8 Pro a de meilleurs résultats sur Work 3, Sling Shot Unlimited ou Wild Life Unlimited. Le Reno12 Pro est à peine meilleur sur Antutu et Geekbench. On pourrait alors imaginer que ce téléphone excelle en intelligence artificielle ; le constructeur ayant apposé « Oppo AI Phone » sur la boite. Malheureusement, les benchmarks de AITutu ou Geekbench ML ne sont pas élevés même si le CPU indique de très bonnes performances en traitement IA par rapport au Mediatek Dimensity 8200 Ultra du Xiaomi 13T.

Batterie et charge

Avec sa batterie de 5000 mAh, l’Oppo Reno12 Pro assure une longévité de 16 heures 59 minutes lors de travaux bureautiques, testé avec PCMark. C’est beaucoup mieux qu’un Xiaomi 13T (12h31) et même plus que les 16h52 du Samsung Galaxy A55 5G. Si le Meditek Dimensity 7300 n'excelle pas en puissance brute, il est très économe et assure deux jours d'usage ordinaire. En abaissant la fréquence de rafraîchissement de l’écran à 60 Hz, on gagne presque 3h30 minutes, avec 20 heures 23 minutes.

Pour remplir cet accumulateur, Oppo assure une charge super flash 33 W, 50 W, 65 W, 67 W et 80 W sur le Reno12 Pro. Bonne nouvelle, un téléphone milieu de gamme qui supporte une charge ultra rapide. Mauvaise nouvelle, le chargeur n’est pas fourni dans la boite, contrairement à un Xiaomi 13T ou un Poco F6 Pro. Et le Poco bénéficie en plus de l’Hypercharge 120 W. Sous couvert d’écologie, la mode est aux téléphones milieu de gamme sans chargeur. Pourtant, l’Oppo Reno8 Pro contenait un chargeur 80 W dans sa boite… et la version chinoise en contient toujours un. Le constructeur chinois a chassé les économies pour proposer un prix attractif. Seul un câble USB type C supportant la charge ultra rapide est fourni.

 

La charge complète nécessite 70 minutes avec un chargeur classique 25 W. On gagnera 20 minutes avec un chargeur 67 W. C’est long en 2024. Seul le Google Pixel 8a (18 w) ou le Samsung Galaxy A55 (25 W) font moins bien. Remplir la batterie à 20% en 10 minutes avec un chargeur 25 W est déjà bien. Le Xiaomi 13T fait quasiment la même charge courte avec un chargeur 67 W. Aussi, à part face à un Poco F6 Pro, l’Oppo Reno12 Pro se débrouille finalement bien.

Chargeur 25 WChargeur 67 W
0 mn0 %0 %
10 mn20 %28 %
20 mn34 %48 %
30 mn50 %72 %
40 mn65 %95 %
50 mn80 %100 %
60 mn95 %
70 mn100 %

Photo et vidéo

Voici les détails complets :

  • Capteur photo principal 50 MP avec stabilisateur optique, f/1.8
  • Capteur photo téléobjectif 50 MP, zoom optique 2x, f/2.0
  • Capteur ultra grand-angle 8 MP, f/2.2
  • Capteur selfie 50 MP avec autofocus, f/2.0
Capteur ultra grand angle (0,6x)
Capteur principal 1x

La configuration photo est intéressante, à première vue. Autant, le capteur 50 millions de pixels est devenu un standard sur les smartphones de moyenne gamme, autant le capteur selfie 50 mégapixels est une rareté. De jour, le rendu du capteur principal de qualité : luminosité, couleurs, détails, contrastes sont satisfaisants. En revanche, le capteur ultra grand angle assombrit l’image avec un rendu fisheye. En d’autres termes, les bords sont déformés et flous, l’image a peu de détails. L’ouverture F/2.2 est pourtant la même qu’un Poco F6 Pro, Samsung Galaxy A55 5G ou Xiaomi 13T. Est-ce un problème de traitement logiciel ou simplement d’intelligence artificielle ?

Capteur téléobjectif 2x à 10x
Capteur téléobjectif 12x à 20x

En tous cas, avec le capteur téléobjectif (2x à 20x), le traitement est très correct. Il y a certes du lissage mais même en 20x, c’est très acceptable. Pour un téléphone moyen de gamme, le rendu est vraiment propre. La stabilisation optique aide beaucoup mais au-delà de l’OIS, l’image garde beaucoup de dégradés, de détails et de contrastes. C’est rare de ne pas avoir d’effet mosaïque ou impressionniste sur cette gamme de prix, en longue focale, d’autant plus avec un zoom numérique.

Capteur ultra grand angle (0,6x)
Capteur principal 1x

De nuit, les faiblesses constatées de jour sont encore plus flagrantes. En ultra grand angle, l’image a une dominante jaune avec peu de netteté et encore moins de détails. Avec le capteur principal (1x), le rendu est agréable mais on devine le lissage. De 2x à 16x, le lissage est présent mais on trouve encore beaucoup de détails avec un contraste marqué. De 16x à 20x, l’image se dégrade mais ça reste très acceptable. Pour un zoom numérique, on distingue encore du détail. Un des meilleurs rendus dans cette gamme de prix.

Capteur téléobjectif 2x à 10x
Capteur téléobjectif 12x à 20x


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Note finale du test : Oppo Reno12 Pro 5G

Pour un retour sur le marché français, Oppo fait un retour fracassant avec le Reno12 Pro. Il est beau, ultra compact, léger malgré son grand écran. Il est rapide même si les benchmarks le montrent plus lent que son prédécesseur. Il est suffisamment puissant pour faire tournée Genshin Impact en graphisme élevé mais possède une super autonomie. Même en photo, de jour comme de nuit, il se débrouille mieux que la plupart des téléphones milieu de gamme. On trouve mieux mais pas à ce prix. Sauf en puissance brute, Oppo s’est amélioré partout, tout en baissant son tarif. Le Reno12 Pro explose la référence Samsung Galaxy A55 et se hisse, pour le moment, sur le podium des meilleurs rapports qualité-prix des téléphones moyenne gamme.


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