Test du Realme 6 : un smartphone pas cher qui en offre beaucoup
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Pour son premier renouvellement de gamme après son arrivée en France en septembre 2019, Realme renoue avec son coeur de cible en présentant le Realme 6, smartphone milieu de gamme faisant la part belle à un rapport qualité-prix agressif. Mais face aux cadors de l’exercice que sont Redmi, Honor ou Oppo, le Realme 6 arrive-t-il à convaincre ? Réponse dans ce test complet.
Comme ses principaux concurrents, Huawei et Xiaomi, le groupe Oppo a développé une marque « alternative » dont le positionnement marketing et commercial est identique à celui de Redmi et Honor. Après un excellent démarrage en Inde, Oppo a saisi l’occasion de déployer la marque à l’international. En septembre 2019, elle a débarqué en Europe avec des smartphones milieu de gamme (Realme 5 Pro), « premium » (Realme X2) et haut de gamme (Realme X2 Pro). Ils ont été suivis par deux autres modèles moins ambitieux, dont le Realme 5.
Six mois plus tard, ce dernier est déjà remplacé par le Realme 6, sujet du test que vous lisez. Il y a quelques jours, nous rapportions dans nos colonnes que Realme confirmait l’arrivée du smartphone en France, accompagné de deux autres modèles moins chers encore. Le Realme 6 se décline en trois versions dont les prix varient de 230 euros à 300 euros environ. Il se positionne donc sur le même créneau que le Redmi Note 8 Pro et l’Oppo A9 (2020) que nous avons testé précédemment.
Fiche technique
Sur ce créneau, la concurrence n’est pas facile à aller chercher, mais la proposition de la jeune marque n’est pas dépourvue d’arguments à mettre en avant. Design légèrement différent. Plate-forme nerveuse. Recharge de la batterie plus rapide. Écran à poinçon Full HD+. Retrouvez ci-dessous tous les détails de la fiche technique. Dans la boîte, vous retrouvez un chargeur 30 watts, un câble USB type-C, une coque en plastique transparente et un kit piéton. Notez que nous avons testé la version 8+128 Go, soit la meilleure.
Realme 6 | |
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Dimensions | 162,1 x 74,8 x 8,9 mm |
Poids | 191 |
Ecran | 6.5 pouces (2400 x 1080 FHD+) LCD IPS Rafraichissement 90 Hz Corning Gorilla 3 |
Chipset | MediaTek Helio G90T (12nm) |
OS | Android 10 + Realme UI |
RAM | 4GB / 8GB |
Stockage | 64GB / 128GB |
microSD | Oui (MicroSDXC, port dédié) |
Capteur principal | 64 MP f/1.8 PDAF 8 MP f/2.3 ultra grand-angle 2 MP f/2.4 macro 2 MP f/2.4 noir et blanc vidéo : 2160p @ 30 ips avec EIS |
Capteur secondaire | 16 MP f/2.0 |
Batterie | 4300 mAh Charge rapide 30 watts |
5G | Non |
Audio | Simple haut-parleur Port jack 3,5 mm |
Biométrie | Scanner d’empreinte sur la tranche de droite |
Résistance à l'eau | Oui (protection contre les éclaboussures) |
Un design en polycarbonate élégant
Commençons ce test en faisant le tour du produit. Le Realme 6 est un smartphone plutôt plaisant à regarder, même s'il a quelques difficultés à se démarquer. Un bel écran en façade, avec un petit poinçon dans le coin supérieur gauche pour le capteur selfie. Nous verrons par la suite les propriétés de cette dalle. Des bordures sont présentes autour de cet écran, mais elles sont relativement fines, hormis sur la partie basse. Dans l’épaisseur entre la dalle et la tranche du téléphone, vous retrouvez l’écouteur téléphonique, assez bien caché.
À l’arrière se trouve une coque en plastique légèrement incurvé sur les côtés. Deux coloris irisés ont été choisis par la marque pour habiller le Realme 6 : blanc et bleu. Vous retrouvez ici la robe blanc, intégrant quelques teintes roses et bleues en fonction de l’angle de vue. Cette coque ne retient pas les traces de doigts, contrairement aux coques en verre minéral. Autre détail important à l’arrière, le bloc photo. Légèrement proéminent, il est placé dans le coin supérieur gauche. Son orientation est horizontale. Le flash LED n’y est pas intégré. Dans son prolongement, en bas du téléphone, se trouve la griffe de la marque.
C’est également le polycarbonate, ici avec effet acier brossé, qui protège les tranches du téléphone. Pour preuve, vous ne retrouvez pas les séparations typiques des châssis métalliques pour les antennes. Sur ces tranches, vous retrouvez les ports et les boutons. Contrôle du volume et tiroir pour les SIM à gauche. A droite, bouton de mise en marche avec lecteur d’empreinte intégré (une excellente idée reprise de Sony). USB type-C, haut-parleur, microphone principal et port jack 3,5 mm sur la tranche inférieure. Et, détail assez rare, aucun élément visible sur la tranche supérieure. Aucun micro secondaire ne semble être présent non plus pour la réduction de bruit active.
Ecran avec taux de rafraichissement 90 Hz
L’écran est composé d’une dalle IPS LCD protégé par du verre minéral Gorilla 3 de Corning. La définition de l’écran est Full HD+, une bonne nouvelle, car ce n’est pas systématique sur la tranche tarifaire inférieure à 300 euros, alors que les écrans sont tout de même assez grands. Ici la dalle mesure 6,5 pouces. Soit une résolution de 405 pixels par pouce. À titre de comparaison, l’Oppo A9 (2020) offre une résolution de 269 pixels par pouce. L’oeil humain peut percevoir les pixels quand la résolution passe sous la barre des 300 pixels par pouce.
Autre point intéressant de l’écran du Realme 6 : le taux de rafraichissement. Il atteint 90 Hz. Cela veut dire que l’écran réactualise son affichage 90 fois par seconde. L’intérêt de cette technologie est de fluidifier l’affichage, notamment les animations de transition dans l’interface Realme UI. L’option 90 Hz (car ce n’est qu’une option qu’il est possible de désactiver ou de forcer) était un apanage des flagships en 2019. La couche tactile de l’écran bénéficie d’un taux de rafraichissement plus élevé encore, puisqu’il atteint 120 Hz. Cela veut dire que l’écran vérifie 120 fois par seconde si vous le sollicitez et de quelle façon.
Les angles de vision sont assez larges. La luminosité est bonne, offrant une bonne visibilité en intérieur, même avec le réglage automatique. Attention, en extérieur et en plein soleil, ce n’est pas toujours le cas. Il faudra alors monter relativement haut la luminosité pour que cela le devienne. La reproduction des couleurs est assez juste, même si elle manque de contraste. Sachez qu’il est possible d’accentuer ou de réduire la lumière bleue dans les paramètres, selon votre préférence.
Belles performances qui amoindrissent l'autonomie
Avant d’évoquer à proprement parler les performances techniques offertes par le Realme 6, rappelons deux éléments importants. Le premier est la configuration du mobile. Il est équipé d’un Helio G90T avec un écran Full HD+. C’est la même configuration que le Redmi Note 8 Pro, par exemple.
Le second élément à garder en tête est la version du mobile. Les résultats que nous vous présentons ici sont ceux obtenus par le Realme 6 avec 8 Go de RAM et 128 Go de stockage. Comme évoqué précédemment, il en existe deux autres. Elles sont toutes les deux équipées de 4 Go de RAM (la différence entre les deux se situe au niveau du stockage). Et leurs performances sont, à priori, plus faibles (une supposition que nous n’avons pas eu l’occasion de le vérifier). N’en attendez donc pas autant de la part du Realme 6 à 230 ou 270 euros que du Realme 6 à 300 euros.
Passons aux chiffres. Comme attendu, le Realme 6 offre une très belle évolution en terme technique vis-à-vis du Realme 5. Offrant des scores dans les benchmarks proches de ceux du Redmi Note 8 Pro, le Realme 6 ne démérite pas face aux tests les plus exigeants, comme 3DMark (ou GFXBench). Pour un smartphone à moins de 300 euros (dans sa version la meilleure), le Realme 6 ne démérite pas face à des modèles vendus 200 ou 300 euros plus chers, sous Snapdragon 720G, par exemple. Vous pouvez retrouver ci-contre les différents résultats que nous avons obtenus avec 3DMark, Geekbench et AnTuTu (que nous avons obtenu directement sur le site du développeur, puisque l’application a été bannie du Play Store).
À l’usage, le Helio G90T, accompagné des 8 Go de RAM et d’un écran compatible 90 Hz, montre qu’il est possible d’offrir une interface fluide et des usages multimédias riches sur un segment de marché qui est habitué à des expériences décevantes. Nous avons pu jouer à des jeux en 3D avec ce smartphone. Nous avons également pu regarder des films en MKV 1080p (avec un lecteur vidéo natif à la compatibilité plutôt élevée). Nous avons également pu lancer quelques émulateurs, même si certains montrent de nombreux ralentissements. Profitons de cet aparté multimédia pour évoquer la partie audio. Le haut-parleur mono délivre un son assez puissant et clair. Si vous poussez le volume au deux tiers, la coque en plastique semble l'amplifier en agissant comme une membrane. A l'opposé du haut, l'écouteur téléphonique offre un son très correct en conversation audio.
De telles prouesses techniques impliquent évidemment une consommation énergétique plus poussée, notamment si vous avez activé le rafraichissement à 90 Hz. C’est peut-être le point faible du Realme 6, face à un Oppo A9 (2020) qui, justement, joue davantage la carte de l’autonomie, par exemple. L’autonomie est dans la moyenne, parvenant à offrir un peu plus d’une journée d’autonomie en usage mixte (avec quelques heures en multimédia), quand les principaux concurrents proposent jusqu’à deux jours d’autonomie. Et ce malgré la présence d’une batterie de 4300 mAh. Pour contrebalancer ce petit défaut, Realme a offert à son smartphone la charge rapide 30 watts. Et c’est une excellente idée.
Realme UI : l'autre identité de ColorOS
Le Realme 6, comme tous les mobiles de la marque, fonctionne avec Realme UI. La version installée ici est numérotée 1.0. Elle est basée sur Android 10. Notez que nous avons effectué une mise à jour du firmware en début de test, laquelle apportait quelques correctifs, ainsi que le patch de sécurité de mars 2020. Realme UI est une ROM customisée similaire à ColorOS d’Oppo, où de nombreuses applications sont préinstallées (parfois même en double des Google Mobile Services). Elle est visuellement dépouillée et bien construite.
Realme UI marque parfois la différence avec ColorOS : la forme du widget date et heure, l’emplacement du widget Google Search, forme arrondie des icônes, etc. Toutefois, vous aurez la même ergonomie avec Realme UI qu'avec ColorOS. Écran principal avec les GMS (dont YouTube Music en remplacement de Play Music) et un dossier hétéroclite appelé « Outils ». Écran de gauche avec un « assistant intelligent ». Volet sur le côté avec des raccourcis. Tiroir d’applications défini par défaut. Mode « écran fractionné » pour afficher plusieurs applications simultanément. Et même un compte « Realme » (ou HeyTap) différent du compte Google pour accéder à quelques services supplémentaires.
Comme ColorOS, Realme UI intègre quelques applications supplémentaires préinstallées. Un logiciel pour cloner un autre smartphone sous Android (en récupérant préférences, messages, thèmes et applications). Le fameux « Gestionnaire de téléphone » avec logiciel antivirus, d’optimisation et de nettoyage (une boîte à outils fréquemment présente dans les interfaces chinoises et qui souvent fait polémique). Le navigateur Opéra, en plus de Chrome et de Yandex Browser (soit trois browsers préinstallés !). Facebook. Et Yandex Store, un portail complet, avec de nombreux contenus intéressants… que nous avons testé en russe. Mais l’application est traduite dans la version européenne de l'interface. Et soyez content : la version européenne de Realme UI n’est pas aussi surchargée que la version indienne !
L’interface offre de nombreux paramètres pour adapter l’ergonomie à vos envies. Dans le menu paramètres, vous retrouvez notamment les réglages sur le taux de rafraichissement de l’écran, ainsi que la colorimétrie. Un effet visuel appelé OSIE permet aussi d’accentuer le contraste des couleurs de façon logicielle. Dans « outils pratiques », vous retrouvez les réglages de la barre latérale de raccourci et des gestes à plusieurs doigts. Enfin, dernier élément notable, le Realme Lab pour essayer des fonctionnalités en beta sans avoir à installer une version beta du système.
Les joueurs peuvent également retrouver l’Espace Jeux qui équipe également ColorOS. Il s’agit d’une application qui optimise certains paramètres du système quand vous lancez une application identifiée (manuellement ou automatiquement) comme un jeu. Cela n’accélère pas la plate-forme. Cela élimine les notifications. Cela bloque la luminosité de l’écran (pas de variation intempestive). Et cela offre un raccourci vers les profils de consommation d’énergie. Comme chez Oppo, le mode « compétition » sert à réguler la chaleur du chipset pour éviter les baisses de framerate.
Photo : Des clichés un peu terne sans amélioration
Côté photo, le Realme 6 se veut offrir une expérience qualitative, à la hauteur de la concurrence la plus directe. Avec quatre capteurs photo à l’arrière dont l’élément principal est un ISOCELL Bright GW1 64 mégapixels signé Samsung avec autofocus à détection de phase et objectif ouvrant à f/1.8, le Realme 6 offre plusieurs choix pour la prise de vue. Les capteurs secondaires servent aux panoramas et aux photos de proximité, ainsi qu’au calcul des profondeurs. L’application qui gère ses appareils photo est complète, avec un mode expert pour prendre le contrôle de la balance des blancs, de l’ouverture et du temps d’exposition.
Quels sont les résultats ? Si les capteurs secondaires sont rapidement dispensables, les photos réalisées par le capteur ISOCELL sont plutôt bonnes quand les conditions lumineuses ne sont pas médiocres. Les principaux modes fonctionnent bien. Le mode classique réalise de belles photos. L’intelligence artificielle adapte certains réglages en fonction de ce qui est perçu par le capteur. Une fleur par exemple, ou un visage. Notez d’ailleurs que le mode portrait fait un travail propre, en isolant bien le visage du sujet et en créant un flou d’arrière-plan assez propre.
Les clichés ne sont pas souvent éclatants de vie. Vous trouverez même que les couleurs sont parfois ternes. Dans ce cas, activez le mode « Chroma Boost » qui ravive les couleurs. Il vient en complément du mode HDR. Il s’agit d’un traitement logiciel qui, contrairement au HDR, n’est pas dépendant du capteur. Il est donc disponible pour les paysages et les macros (contrairement au HDR qui n’est pas proposé qu’avec le capteur principal.
Pas de zoom optique ici, mais un zoom numérique qui monte jusqu’à 5x (et qui reste exploitable à ce rapport). Vous pouvez trouver ci-dessus une série de photo avec la même prise de vue en panorama, zoom 1x, zoom 2x et zoom 5x. Quand le soir s’installe, nous passons en mode nuit. Le capteur Bright est préconfiguré en 16 mégapixels et en mode quad-pixels (combinant 4 pixels adjacents). Cela améliore nettement la luminosité quand la lumière ambiante baisse. Le mode nuit ajoute également du contraste. Attention à la balance des blancs qui a tendance à jaunir les couleurs, notamment en lumière artificielle. Côté selfie, pas de surprise avec un capteur simple de 16 mégapixels. Les photos sont détaillées et il est même possible de profiter d’un petit flou d’arrière-plan pour s’illustrer sur les réseaux sociaux.
Conclusion
Globalement, le Realme 6 est un smartphone complet qui, pour son prix, en offre beaucoup. La configuration, basée sur le chipset Helio G90T, est intéressante. Associé à un écran Full HD+ 90 Hz, le Realme 6 est certes gourmand en énergie, mais propose une expérience fluide dans pratiquement toutes les situations. Certes, certains jeux connaitront quelques ralentissements, notamment si vous choisissez l’une des configurations avec 4 Go de RAM.
L’expérience photo est relativement bonne également, grâce à quelques optimisations logicielles bienvenues. Et, bonne nouvelle, la charge est suffisamment rapide pour contrebalancer la gourmandise du chipset et de l'écran. La configuration avec 8 Go de RAM, celle que nous recommandons (car 4 Go de RAM risque d’être un peu léger pour profiter pleinement du Helio G90T) nous parait un peu chère face à la concurrence, notamment le Redmi Note 8 Pro (6 Go de RAM pour 50 euros de moins) et le Oppo 9 (2020), lequel a baissé de prix et est donc devenu plus intéressant encore que précédemment. Mais le Realme 6 reste une bonne alternative.
Le Realme 6 est un smartphone complet à un prix modique. Parmi ces principaux arguments, une batterie avec charge très rapide, un écran fluide un chipset Helio G90T aux belles performances et un capteur photo principal de 64 mégapixels produisant de belles photos quand les conditions de lumières sont bonnes. Face à ces deux concurrents naturels, le A9 (2020) d'Oppo et le Redmi Note 8 Pro de Xiaomi, il n'a pas à rougir. Il aurait cependant peut-être valu d'offrir 6 Go de RAM à la configuration medium, car 4 Go de RAM nous paraissent insuffisants pour profiter de toute l'expérience offerte.
- Un prix vraiment bas en version 4+64 Go...
- Helio G90T, un chipset aux performances techniques premium
- Capteur ISOCELL 64 mégapixels plutôt qualitatif
- Un grand écran Full HD+ très fluide
- La charge rapide... vraiment rapide !
- Une coque fournie avec chaque mobile
- ... mais un prix un peu élevé en version 8+128 Go
- 4 Go de RAM, c'est trop peu pour profiter de l'expérience
- L'autonomie grevée par l'écran Full HD+ 90 Hz et le Helio G90T
- Des capteurs secondaires à l'utilité limitée
- Trois navigateurs web préinstallés, est-ce bien raisonnable ?