Test du Redmi Note 8T : à moins de 200 euros, difficile de trouver mieux
- Le prix des différents modèles
- Le design, malgré quelques lourdeurs
- La bonne autonomie
- La qualité de la photo en pleine lumière
- Les performances du processeur un peu en retrait
- La qualité de la photo en faible luminosité
Si les smartphones bon marché offrent généralement des performances peu convaincantes et un design éculé, quelques modèles sortent néanmoins du lot. Nous avions déjà été convaincus par le Redmi Note 7 en début d'année. Son successeur, le Redmi Note 8T, ne déroge pas à la règle que s'est toujours fixée son constructeur Xiaomi : proposer des smartphones pas chers, mais offrir aux utilisateurs toute une panoplie de prouesses technologiques.
Lors de la conférence qui a vu l'officialisation en Europe du Mi Note 10 et son extravagant capteur 108 Mpx à l’arrière, Xiaomi a aussi présenté un autre smartphone, qui n’est pas passé inaperçu lui non plus. Le Redmi Note 8T ne profite pas d’innovations technologiques hors normes, mais bénéficie néanmoins de sérieux atouts et s’affiche surtout à un prix défiant toute concurrence. Imaginez : un design classique, mais agréable, un grand écran, un quadruple capteur à l’arrière, un processeur qui se situe entre l'entrée et le milieu de gamme… Tout ça pour moins de 200 €. Le Redmi Note 8 rassemble tous les ingrédients pour faire de lui le smartphone idéal dédié aux petits budgets. Nous l’avons testé sous tous les angles et vous livrons nos conclusions.
Fiche technique
Xiaomi Redmi 8T | |
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Dimensions | 161,15 x 75,4 x 8,6 mm |
Poids | 197 g |
Ecran | 6,3" IPS LCD |
Définition | 2340 x 1080 pixels, 19,5:9 |
Photo arrière | 48 MP (ouverture f/1,75) 8 MP ultra-grand-angle (ouverture f/2.2) 2 MP macro (ouverture f/2.4) 2 MP profondeur (f/2.4) |
Photo avant | 3 MP (ouverture f/2.0) |
OS | Android 9.0 (Pie) + MIUI 10.3.5 |
Mémoire interne | 32/64/128 Go |
RAM | 3/4Go |
microSD | jusqu'à 256 GB |
Connectivité | Wi-Fi 802.11 b/g/n, WiFi Direct, hotspot, Bluetooth 4.2, A2DP, LE |
NFC | Oui |
SoC | Snapdragon 665 Octa-core ( jusqu'à 2 GHz) |
Batterie | 4000 mAh |
Recharge rapide | Non |
Recharge Qi sans fil | Non |
Capteur d'empreintes / reconnaissance faciale | Oui / oui |
Couleurs | bleu de minuit, blanc lunaire, gris ciel |
Un design propre et agréable
Au premier coup d’œil, on ne peut qu’être séduit par ce nouvel appareil signé Xiaomi. Au dos, le téléphone profite d’un « design holographique linéaire », comme l’appelle son fabricant. Dans la version que nous avons reçue, l'arrière de l’appareil affiche un superbe dégradé bleu/violet, le même qui agrémentait déjà le Redmi Note 7 que nous avons testé en début d’année.
Toujours à l'arrière dos du smartphone, on trouve ici pas moins de quatre capteurs photo, ainsi que le traditionnel capteur d’empreinte digitale. Aucun logo « Xiaomi » n’est présent, la marque préférant tout miser sur le nom « Redmi ». Une fois posé à plat, le téléphone en devient un peu bancal à cause des quatre modules photo, mais le problème est vite réglé avec la coque de protection incluse dans la boîte. Xiaomi a d’ailleurs eu la bonne idée d’offrir une coque transparente plutôt que la traditionnelle coque noire, ce qui permet de continuer profiter du coloris chatoyant de l’appareil. Notez par ailleurs que le téléphone est assez lourd par rapport à ce que propose la concurrence : il fait 197 grammes sans la coque, et 216 grammes avec. Certains le jugeront peut-être encombrant. Au quotidien, le poids et les dimensions de l'appareil ne nous ont pas gênés outre-mesure, même si nous aurions préféré que Xiaomi travaille davantage sur cet aspect.
A l’avant, on profite d’un design similaire à celui du Redmi Note 7. On y retrouve la même encoche destinée à accueillir le capteur à selfie. Celle-ci est toujours placée en haut, au milieu de l’écran et permet d’offrir un ratio de 88,3% (ratio, rappelons-le, calculé entre la taille totale de l’appareil et celle de l’écran).
L’écran LCD de 6,3″ délivre une très bonne qualité d'image, même s'il sera parfois nécessaire de pousser un peu la luminosité et de réduire les nuances de bleu. Cette taille d'écran classe d’emblée le Note 8T dans les appareils de grande dimension et difficilement utilisables à une main. Comme pour la quasi-totalité des smartphones de cette taille, toutes marques confondues, le constructeur a intégré un mode spécifique qui adapte l’affichage lorsque l’on se retrouve à devoir l’utiliser d’une seule main. Trois tailles d’affichage sont d’ailleurs disponibles : 4,5″, 4,0″ ou 3,5″. Ce mode s’adapte donc à tout type de main, les plus grandes comme les plus petites. Une option bienvenue que l’on ne retrouve pas ou peu chez la concurrence.
Des performances en demi-teinte
Côté processeur, on note une faible évolution par rapport au Redmi Note 7 : on profitait d’un Snapdragon 660 sur le précédent modèle, on bénéficie ici d’un Snapdragon 665. Le Redmi Note 8T dispose par ailleurs de 3 Go de mémoire et de 32 Go d’espace de stockage dans sa version la moins onéreuse. Pour nos tests, nous avons quant à nous disposé de l'édition en 4 Go / 64 Go. Quoi qu'il en soit, et au vu des résultats obtenus sous les différentes applications de benchmark, le processeur n’est certainement pas le véloce du moment :
À l’usage, nous avons également constaté quelques très légers ralentissements dans des applications pourtant communes et ne nécessitant pas des ressources 3D de folie. Rien de vraiment rédhibitoire, rassurez-vous : le smartphone ne nous a jamais laissés en plan et n’a jamais planté suite à des lancements successifs d’applications (on s’amuse comme on peut). En revanche, ne vous attendez pas à une bête de somme. Le Redmi Note 8T est un smartphone qui réagit correctement, mais sans plus.
Quant à l’autonomie, elle est assurée par une batterie de 4000 mAh. Au passage, notez que l’appareil supporte la charge jusqu’à 18 W. Comme à l’accoutumée, nous avons soumis ce téléphone à une utilisation assez intense, à raison d’une heure par type d’usage : une heure de GPS, une heure de streaming vidéo, une heure d’écoute musicale, une heure de téléphonie, etc. Et nous avons aussi consulté le Web de manière très régulière au fil de la journée, ainsi que les réseaux sociaux et les fils d’actualité. En définitive, et on n’en attendait pas moins de la batterie, l’appareil tient un peu moins de deux jours dans de telles conditions. Ce qui constitue un point positif et vient contrebalancer les performances du CPU légèrement en berne de l’appareil.
Un quadruple capteur à l'arrière qui fait correctement son travail
En matière de photographie, Xiaomi a vu les choses en grand. À l’arrière, on profite de 4 capteurs photo, rien de moins : un de 48 MP, un autre de 8 MP, et deux de 2 MP. L’appareil dispose par conséquent d’un capteur ultra-grand-angle, une fonctionnalité très rare sur un appareil d’entrée de gamme.
Vous l’aurez compris, c’est en théorie du côté de la photo que ce Redmi Note 8T se détache du précédent modèle, le Redmi Note 7. En pleine luminosité, les clichés sont de très bonne facture. Il est possible de basculer instantanément du mode 48 MP au mode classique via une option directement intégrée à l'interface principale de l'outil Photo (pas besoin de rentrer dans les paramètres de l'application pour ajuster la définition du cliché). En revanche, nous n'avons pas constaté de réel gain entre les deux modes. Dans 90% des cas, des photos prises en mode classique suffisent amplement.
Les choses se gâtent quand la lumière devient trop fortes à certains endroits, mais reste plus tamisée à d'autres. Le cliché ci-dessous l'illustre parfaitement : la photo est beaucoup plus sombre et terne dans les zones moins éclairées (en réalité, les murs de l'école sont couleur crème et moins sales qu'il n'y paraît). Certaines zones sont même plus floues que le reste du décors.
En faible luminosité (mais avec quelques sources lumineuses quand même), il est nécessaire de se reporter au mode nuit. Là encore, l'appareil parvient à livrer des photos exploitables, mais n'en exigez pas non plus beaucoup de sa part. Les zones vraiment sombres sont partiellement bruitées, tandis que les zones un plus éclairées ont tendance à être floutées par endroit.
À l’avant, on dispose d’un capteur à selfie de 13 MP. En pleine luminosité, celui-ci livre des clichés satisfaisants. L'effet Bokeh est très correctement restitué et l'appareil fait correctement son job, en floutant l'arrière-plan, mais pas les petites mèches qui dépassent inévitablement lorsque vous prenez un selfie.
Xiaomi a-t-il pensé à tout ?
En guise de système d’exploitation, on trouve Android dans sa version 9.0, ainsi que la surcouche MIUI 10.3.5. La surcouche, qui a été pas mal décriée au fil des ans, se bonifie avec l'âge et il semble aujourd'hui difficile de lui reprocher quoi que ce soit face à la concurrence. Un petit côté vieillot, peut-être ? Et certes, il y aura toujours une poignée d'utilisateurs qui seront toujours réticents aux “ajouts” apportés par le constructeur par rapport à une version stock d'Android. Mais comme évoqué plus haut pour le mode à deux mains, Xiaomi a fourni de nombreux efforts pour permettre à l'utilisateur de personnaliser intégralement son environnement. Bref, même les plus réfractaires à MIUI au sein de la rédaction commencent à l'apprécier à sa juste valeur.
Côté matériel, si le smartphone profite d’un port USB-C, il dispose également d’une sortie audio en Jack 3,5 mm. Au passage, les deux sont désormais situés côte à côte, alors que le port Jack était localisé sur le bord haut de l’appareil sur le Note 7. Autre petit bonus : on bénéficie désormais d’une connexion NFC, ce qui n’était pas le cas sur le Note 7. Bref, sans apporter une révolution totale à son smartphone, Xiaomi a opéré un bon petit coup de lifting à son appareil. Certaines modifications sont visibles au premier coup d'oeil, d'autres passent plus inaperçues, mais restent néanmoins pertinentes.
Un prix au top
L’appareil se décline dans diverses versions, la première commençant avec seulement 3 Go de RAM et 32 Go d’espace de stockage. Cette édition s’affiche à seulement 159 €. Si vous avez quelques dizaines d’euros supplémentaires à investir, nous vous conseillons cependant l’édition en 4Go/64 Go, commercialisée 199 €. Vous vous sentirez plus à l’aise au niveau du stockage et profiterez surtout de meilleures performances au quotidien, même si, comme nous l’avons dit, l’appareil n’est pas non plus un monstre de vélocité.
Alors, le Redmi Note 8T est-il l’affaire du siècle ? Actuellement, il faut bien admettre qu’il n’y a pas photo. Même si l’appareil souffre de performances moyennes au niveau CPU et que ses photos en faible luminosité sont loin d'être exemplaires, son prix, son design et son autonomie justifient largement son achat. Du côté de la concurrence, ou même au sein du catalogue Xiaomi, difficile de trouver mieux. La seule vraie menace pourrait aujourd'hui venir du côté du Realme 5 Pro annoncé il y a quelques semaines, qui profite d'un design lui aussi très réussi, de 4 capteurs photo à l'arrière et surtout d'un processeur plus puissant que celui du Redmi Note 8T. Nous ne manquerons pas de faire un match entre les deux, dès que l'appareil sera plus largement disponible (la faiblesse de Realme se situant justement dans sa maigre distribution en Europe).
Quoi qu'il en soit, avec le Redmi Note 8T, Xiaomi revient à ses fondamentaux : proposer un smartphone très bon marché, mais qui ne sacrifie pas pour autant à un certain degré de qualité. Un appareil qui devrait à coup sûr séduire celles et ceux qui disposent d'un petit budget, mais qui souhaitent malgré tout un appareil agréable à utiliser au quotidien et qui ne s'en sort pas trop mal en prise de vue.
Sans devenir la référence en la matière, le Redmi Note 8T profite de sérieux atouts dans la catégorie des appareils à moins de 200 euros : un design sympathique, une bonne gestion de l'autonomie, une qualité photo intéressante en pleine luminosité. Quelques points viennent cependant ternir ce tableau idyllique, notamment en ce qui concerne les performances de l'appareil et ses clichés dans la pénombre. Mais à ce prix, il faudrait vraiment se montrer hyper exigeant pour en demander plus.
- Le prix des différents modèles
- Le design, malgré quelques lourdeurs
- La bonne autonomie
- La qualité de la photo en pleine lumière
- Les performances du processeur un peu en retrait
- La qualité de la photo en faible luminosité