Test du Samsung Galaxy A71 : il a (presque) tout d’un grand
- design
- écran
- autonomie
- qualité photo
- prix
- qualité audio
- lecteur d'empreintes
- pas de certification IP
Bousculé par les constructeurs chinois sur le marché des smartphones milieu de gamme, Samsung a recentré son catalogue sur la gamme Galaxy A, avec un certain succès. En 2020, le coréen doit confirmer. Il compte pour cela sur son nouveau Galaxy A71. Nous l’avons testé.
Devenir leader est une chose, le rester en est une autre. Si Samsung conserve sa place de numéro un depuis plusieurs années, le chemin n’a pas été de tout repos. La poussée des constructeurs chinois sur le segment milieu de gamme a poussé Samsung à maintenir ses efforts pour conserver sa place de numéro 1. Le coréen ne s’attendait sans doute pas à un tel plébiscite ce qui a sans doute provoqué une certaine désorganisation dans son catalogue.
En 2019, Samsung a pris le problème à bras le corps. Exit les Galaxy J, Samsung a recentré tous ses modèles d’entrée et de milieu de gamme sous le nom Galaxy A. Les six modèles lancés en 2019 ont connu un certain succès (notamment chez les distributeurs partenaires) nous a confié Samsung France, sans une certaine fierté.
Mais la marque en est consciente, elle va devoir confirmer. Pour maintenir le cap, le coréen s’appuie sur le Galaxy A51 que nous avons aussi testé, ainsi que sur le Galaxy A71. Nous avons déjà testé le plus petit des deux, très réussi. Le grand format est-il à la hauteur ? Réponse dans notre test complet.
Prix et date de sortie
Le Galaxy A71 est disponible sur le site officiel de Samsung au prix de 479 euros en noir, gris ou bleu. Vous le trouverez également chez les distributeurs partenaires au même tarif, voire à des prix plus attractifs.
Dans ce segment, le A71 doit rivaliser avec des constructeurs chinois toujours plus efficaces. Le Mi 9T Pro de Xiaomi, le X2 Pro de Realme ou le Reno 2 d’Oppo figurent parmi ses concurrents directs. Décote oblige, certains modèles haut de gamme de l’année dernière (Galaxy S10+ par exemple) sont aussi des alternatives intéressantes.
Design
Comme le A51, le A71 nous a séduits dès le premier coup d’oeil. S'il porte une robe en polyuréthane, les effets géométriques et le vernis brillant lui donnent des allures de smartphone premium. Pour ne rien gâcher, Samsung a soigné les finitions notamment les contours chromés, très réussis.
Cette recherche de précision se caractérise aussi par l’excellente intégration du poinçon sur l’écran. Samsung s’inspire du Galaxy Note 10 et le positionne au centre. Cet oeil de cyclope de seulement 3 mm de diamètre se fait rapidement oublier, même pour la lecture de vidéos. D’ailleurs l’intégration de l’écran (bordures latérales de 2 mm, menton de 4 mm) illustre bien la montée en gamme des Galaxy A. Cerise sur le gâteau, le lecteur d’empreintes se loge sous le verre de l’écran.
Attention, n’y voyez pas là un équivalent d’un modèle premium. Le diable est dans les détails. Le A71 reste un smartphone en plastique et cela se ressent dès la première prise en main. Son poids plume (179 g pour son format de 6,7 pouces) en témoigne. L’écran est protégé par du verre Gorilla 3 de Corning, moins résistant que le Gorilla 6 du S20.
Enfin, le lecteur d’empreintes repose sur une technologie optique et non ultrasonique. Moins réactif (voire capricieux), nous l’avons vite remplacé par la reconnaissance faciale (via le capteur frontal), certes moins fiable, mais plus rapide. Peut-on en vouloir à Samsung ? Pas vraiment, le coréen doit rogner ici et là pour contenir les coûts de fabrication et donc le prix final.
Malgré tout, le Galaxy A71 fait parfaitement illusion. Son épaisseur de 7,7 mm en fait un smartphone fin, de quoi compenser son format imposant. Oui, vous devrez vous munir de vos deux mains pour l’utiliser sans le faire chuter. Enfin, c’est vous qui voyez.
Côté connectique, Samsung a révisé ses classiques. On retrouve un connecteur USB-C, un jack 3,5 mm, trois boutons mécaniques (on/off, volume). Le tiroir pour carte SIM vous réserve une surprise : vous pouvez y inscrire deux nano SIM et une carte microSD.
Nous avons gardé le meilleur pour la fin. Le module photo adopte la mode des plaques de cuisson à la manière des derniers iPhone. Néanmoins, Samsung a soigné cette protubérance incontournable dans l’intégration de quatre capteurs. Le module dépasse à peine de la coque et se fond parfaitement à l’ensemble du design.
Finalement, si nous n’avions qu’un reproche à faire à ce Galaxy A71, c’est l’absence de certification IP, bien présente chez certains concurrents directs. En 2020, ce manque reste acceptable pour un modèle milieu de gamme. Mais peut-être pas en 2021.
Écran
Maître de l’AMOLED, Samsung ne réserve pas cette technologie à ses modèles premium. Le Galaxy A71 bénéficie d’une dalle de 6,7 pouces Super AMOLED Plus avec une définition Full HD (2400 x 1080 pixels) et compatible HDR. Inutile de tergiverser, Samsung démontre une fois encore tout son savoir-faire.
L’écran brille par ses excellents contrastes et sa très bonne luminosité. Le coréen a toujours tendance à saturer un peu les couleurs, mais autorise la personnalisation de l’affichage dans les paramètres du smartphone. La dalle du Galaxy A71 n’atteint pas le niveau d’excellence d’un Galaxy S20, mais reste une référence dans ce segment de prix.
Samsung propose quelques options permettant de protéger vos yeux. Outre le filtre de lumières bleues, il intègre un mode sombre que nous conseillons d’activer non seulement pour son esthétique, mais aussi pour éviter un rendez-vous chez l’ophtalmologue.
Performances et logiciel
Alors qu’il utilise ses puces maisons dans ses modèles haut de gamme, Samsung s’appuie sur celles de Qualcomm pour sa gamme A. Le A71 hérite du Snapdragon 730 (octo-coeurs gravé en 8 nm et cadencé à 2,2 GHz) accompagné de 6 Go de RAM et 128 Go de stockage (extensible jusqu’à 512 Go via microSD). La puce Adreno 618 s’assure de gérer la partie graphique.
Si les résultats sur les différents benchmarks sont corrects, le Galaxy A71 reste un smartphone performant pour une utilisation polyvalente. Au quotidien, il a répondu à nos multiples sollicitations avec fluidité. Les 6 Go de RAM assurent quant à eux une bonne gestion du multitâche.
Que les joueurs se réjouissent, le Galaxy A71 exécute les licences du moment (Fortnite, PUBG, Call of Duty Mobile) sans broncher. La qualité graphique est bonne sans atteindre les sommets des modèles les plus haut de gamme. Logique.
OneUI 2.0 (basé sur Android 10) se montre toujours aussi efficace. L’expérience est limpide et les options de personnalisation nombreuses. Surtout, Samsung propose les mêmes paramètres que sur ses modèles premium, notamment les réglages de l’affichage et du son. Nous ne nous attarderons pas sur One UI qui a déjà largement fait ses preuves. Selon nous, il est le meilleur logiciel Android à l’heure actuelle avec Oxygen OS de OnePlus.
Autonomie
Alimenté par une batterie de 4500 mAh, le Galaxy A71 figure parmi les smartphones les plus endurants du marché. Comptez deux jours d’autonomie pour une utilisation polyvalente et jusqu’à deux jours et demie pour un usage plus modéré. Les fans de jeux, eux, devront passer par la case recharge après une journée et demie, surtout s’ils utilisent le mode Game Booster.
Le chargeur de 25 W fourni devrait les satisfaire puisqu’il passe de 0 à 50% en 30 minutes seulement, suffisant pour une petite journée d’utilisation. Comptez un peu plus d’1h20 pour une recharge complète, une belle performance pour un milieu de gamme.
Seule ombre au tableau, l’absence de recharge par induction. Comme le Galaxy A51, le A71 devra s’en passer pour une raison simple : Samsung réserve cette fonction (pourtant peu coûteuse) à ses modèles haut de gamme. Doit-on préciser que la recharge inversée figure elle aussi aux abonnés absents ?
Audio
A quelques exceptions près, les smartphones milieu de gamme ne sont pas réputés pour leur qualité audio. Le Galaxy A71 n’échappe pas à la règle même s’il s’en tire avec les honneurs. Equipé d’un unique haut-parleur, il délivre un son tout juste correct. Les basses trop discrètes ne couvrent pas les aigus et médiums un poil nasillards. On acceptera de visionner des vidéos courtes sur les réseaux sociaux ou d’écouter un extrait de musique, mais on oubliera vite les écoutes plus longues.
Pour regarder des films et séries ou pour écouter de la musique de manière prolongée, on recommande donc l’utilisation d’écouteurs. Les inconditionnels du genre accueilleront avec joie le jack 3,5 mm, devenu rarissime sur les smartphones.
En revanche, ils goûteront moins aux écouteurs fournis, estampillés Samsung et non AKG, un luxe que le coréen réserve à ses modèles haut de gamme. Trop moyens pour une écoute active, nous conseillons de les remplacer par un autre accessoire, d’autant que le A71 est compatible avec Dolby Atmos en filaire.
Les amateurs de sans fil en auront pour leur compte puisque le Galaxy A71 est compatible Bluetooth 5.0 LE. La qualité du son dépendra bien entendu de votre casque et de la compatibilité avec les codecs aptX de Qualcomm. Avec un bon accessoire audio, la qualité monte d’un cran et se révèle plutôt bonne.
Samsung propose en prime une série d’options d’écoute dans les paramètres. On peut personnaliser le son grâce à un égaliseur complet et la fonction Adaptive Sound optimise l’audio en fonction de l’âge de l’utilisateur.
Appareil photo
Depuis l’année dernière, Samsung a opéré un vrai bon en avant matière photographique sur sa gamme A. Comme le Galaxy A51, le A71 a fait l’objet d’une attention toute particulière sur ce point. Ainsi, il embarque un quadruple capteur photo (rien de moins) composé de :
- un grand-angle : 26 mm f/1,8 ; capteur de 64 MP 1/1,7’’ (photosites 1,8 um) ; PDAF
- un ultra grand-angle : 12 mm f/2,2 ; capteur de 12 MP
- un objectif macro : 25 mm f/2,4 ; capteur de 5 MP 1/5’’ (photosites 1,12 um) ;
- un objectif ToF : f/2,2 ; capteur de 5 MP
Ne tournons pas autour du pot, ce savant mélange de capteur permet au Galaxy A71 de se hisser parmi les meilleurs photophones de sa catégorie. Samsung continue de rattraper son retard sur les concurrents et se permet même de rivaliser avec certains modèles vendus plus cher.
Ainsi, le A71 produit d’excellentes photographies dans de bonnes conditions de lumière. Si le coréen se laisse toujours aller à sa Samsung Touch au niveau des couleurs, le piqué et les contrastes sont très bons.
Le A71 se paie même le luxe de sortir des clichés très corrects en basse lumière, performance autrefois réservée aux modèles premium. On n’atteint pas le niveau d’un Galaxy Note 10 par exemple ni même d’un Pixel 3a, mais l’ensemble est satisfaisant. Le mode nuit, lui, peut améliorer la qualité globale dans certains environnements, mais il ne fait pas de miracles non plus.
Samsung suit les tendances et adopte lui aussi le fameux ultra grand-angle. Là encore le coréen s’en sort très bien avec des clichés plus que convenables dans de bonnes conditions de lumière. Comme sur les smartphones haut de gamme, ce mode n’est pas conseillé pour les photos de nuit. On salue surtout ses vertus créatives plutôt que ses qualités photographiques à proprement parler.
Ce combo de plusieurs capteurs permet à Samsung d’améliorer la qualité des portraits. S’il n’atteint pas le niveau d’un modèle premium, le A71 se montre là encore très efficace avec des contours précis (à l’exception de quelques rares loupés) et l’effet de flou plutôt maîtrisé.
Enfin, Samsung inaugure un mode macro permettant de shooter à une distance de 3 à 5 mm d’un sujet. Cette fonction inédite chez le coréen apporte un peu plus de fun dans l’expérience photographique. Les résultats sont plutôt convaincants même s’il faut parfois s’armer de patience. N’espérez pas capturer le bourgeon d’une fleur en extérieur si une légère brise se fait sentir. Vous obtiendrez des clichés flous malgré vos efforts. Crise de nerfs assurée.
A l’avant, Samsung propose un unique capteur de 32 mégapixels (1.2,8’’, photopile 0,8 mm) avec un objectif 26 mm f/2,2. Dans l’ensemble il permet d’immortaliser de bons selfies dans de bonnes conditions de lumière. Le mode autoportrait se révèle lui aussi assez réussi. Dans les deux cas, la baisse de luminosité rime avec baisse de qualité (bruit numérique).
Enfin, le Galaxy A71 peut filmer jusqu’en 4K à 30 im/s et jusqu’à 240 im/s en Full HD. Samsung fait l’impasse sur la stabilisation optique, mais la stabilisation numérique (réservée au Full HD) remplit plutôt bien son office.
Vous l’aurez compris en lisant ces lignes, le Galaxy A71 est un produit réussi. On a beau chercher, difficile de lui trouver un défaut vraiment rebutant. Les plus tatillons regretteront l’absence de certification IP, d’autres estimeront que le lecteur d’empreintes est trop capricieux. Mais est-ce vraiment important ? Samsung livre un smartphone performant, endurant et au design particulièrement séduisant. Il se paie même le luxe de proposer une expérience photographique de qualité sur ce segment de prix (à l’exception du Pixel 3a). Très complet, le Galaxy A71 se vendra sans doute par palettes, comme son frère le Galaxy A51, plus petit, mais tout aussi séduisant.
- design
- écran
- autonomie
- qualité photo
- prix
- qualité audio
- lecteur d'empreintes
- pas de certification IP