Test du Samsung Galaxy A80 : tu me vois, tu me vois plus
- Ecran Super Amoled sans bordures, encoche ni poinçon
- Mécanisme du module photo
- Qualité photo
- Qualité des selfies
- Design et finitions
- Recharge rapide performante
- One UI
- Autonomie médiocre
- Performances trop justes
- Photos de nuit perfectibles
- Quid de la fragilité du mécanisme slider ?
- Pas de certification IP
- Capteur d'empreintes capricieux
- Pas de reconnaissance faciale
Dans la grande gamme Galaxy A de 2019 (6 modèles), le Galaxy A80 fait figure d'OVNI. Dépourvu d’encoche ou de poinçon, il se distingue par son module photo rotatif et son écran sans bordures. Proposé à 659 euros, a-t-il suffisamment d’atouts pour rivaliser avec le OnePlus 7 ou le Xiaomi Mi 9 ? Réponse dans notre test complet !
Avec le Galaxy A80 Samsung s’invite dans le “ventre mou” du marché. Trop cher pour être qualifié d’abordable (659 euros), pas assez pour rejoindre le club des modèles premium, il se positionne comme un rival du OnePlus 7, du Xiaomi Mi 9 ou encore de l'Asus Zenfone 6.
Il présente d’ailleurs un point commun avec le smartphone d’Asus : son module photo rotatif. Alors que le taïwanais opte pour un système pivotant sur lui-même jusqu’à 180°, Samsung combine deux systèmes mécaniques : le slider automatique (comme l’Oppo Find X) et le capteur rotatif.
Si le Galaxy A80 tient son originalité de ce module photo, il dispose d’autres atouts. Son écran Super Amoled ou son logiciel One UI figurent sans doute parmi ses principaux points forts. Suffisent-ils pour rivaliser avec ses concurrents ? Le module photo rotatif apporte-t-il un vrai plus ? Réponse dans notre test complet.
Fiche technique
Galaxy A80 | |
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Dimensions | 165.2 x 76.5 x 9.3 mm |
Poids | n.c |
Ecran | 6,7" AMOLED |
Définition | 1080 x 2400 pixels, 20:9 |
Capteur d'empreintes | Oui (sous l'écran) |
SoC | Snapdragon 730 (8 nm) |
Mémoire interne | 128 GB |
microSD | non |
Double SIM | Oui |
RAM | 8 Go |
Capteur photo principal | Triple appareil photo rotatif : 48 mégapixels, f/2,0 8 mégapixels, ultra grand-angle, f/2,2 (12nm) capteur TOF |
Capteur photo secondaire | Triple appareil photo rotatif : 48 mégapixels, f/2,0 8 mégapixels, ultra grand-angle, f/2,2 (12nm) capteur TOF |
Zoom optique | n.c |
OS | Android 9.0 (Pie); One UI |
Connectivité | Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, Bluetooth 5.0 |
NFC | Oui |
Port infrarouge | n.c |
Batterie | 3700 mAh |
Recharge rapide | Oui 25W |
Recharge sans fil | Non |
Recharge sans fil inversée | Non |
Coloris | Angel Gold, Ghost White, Phantom Black |
Prix et date de sortie
Le Galaxy A80 est disponible au prix de 659 euros dans une unique version 8GB/128Go. Proposé en noir, or ou argent il se positionne face à des références comme le OnePlus 7 et le Xiaomi Mi 9. Le placement tarifaire du A80 le positionne également comme un concurrent du Galaxy S10+, disponible aux alentours de 650/700 euros.
Design
Le Galaxy A80 s’invite dans le petit club des smartphones sans encoche ni poinçon. Pour accéder à la caméra frontale, Samsung combine deux concepts existants : le système de slider mécanique emprunté à Oppo (Find X) et un capteur rotatif. Oui, le capteur frontal et le capteur principal du Galaxy A80 se logent dans un seul et même module.
Si l’idée semble bonne, elle présente quelques défauts dans un usage quotidien. D’abord, le slider paraît fragile : nous avons repéré un petit jeu sur notre modèle de test, même rabattu. Bien que Samsung ait pensé à une fermeture automatique en cas de chute, sa réactivité ne rassure pas.
D’ailleurs le coréen a estimé que cette vitesse d’ouverture/fermeture porterait préjudice à la reconnaissance faciale : le Galaxy A80 doit s’en passer (“il faut savoir faire des sacrifices” comme disait le grand philosophe Edouard Balladur après n'avoir repris qu'une seule fois du caviar). Malheureusement, le capteur d’empreintes sous l’écran, trop capricieux (voire très agaçant), ne permet pas de compenser cette absence.
Samsung use de tous ces artifices pour une chose essentielle : proposer une façade recouverte uniquement d’un écran. De face, le Galaxy A80 a fière allure. Dès le premier coup d’oeil, ses coins arrondis et sa superbe dalle flattent la rétine. En main, on prend conscience que son format géant (165,2 x 76,5 x x 9,3mm) le fait boxer dans la catégorie poids lourd (220 g). L’utilisation à une main se révèle compliquée, pour ne pas dire impossible, d’autant que le format 21:9 de l’écran allonge le smartphone et peut provoquer un effet de bascule. Au dos, la coque légèrement bombée permet de limiter les contorsions des doigts.
Malgré cet embonpoint, le Galaxy A80 reste élégant. Sa coque en verre et métal a beau capter la moindre trace de doigts, elle n'a rien à envier aux modèles premium de la marque. Les finitions, notamment le petit liseré arrondi cuivré autour du module photo, ne laissent pas indifférent. Pour le reste, Samsung reste classique : le bouton d’alimentation sur la bordure de droite, touches de volume à l’opposé. En l’absence de jack 3,5mm la tranche inférieure regroupe l’USB-C, un haut-parleur et le le tiroir pour nano SIM.
Écran
La dalle Super Amoled de 6,7 pouces sans aucune bordure impressionne. Outre son format et sa définition Full HD (2400 x 1080 pixels), sa qualité d’affichage en fait un cador de sa catégorie.
Sa très bonne luminosité lui permet d’afficher tout type de contenu dans des conditions extrêmes, même en plein soleil. Ses excellents contrastes et ses couleurs naturelles finissent de nous convaincre.
Dans les paramètres, Samsung donne la possibilité de choisir entre deux types d’affichage : le mode “naturel” brille par son équilibre tandis que “vif” flattera la rétine des amateurs de couleurs saturées. Un sans-faute donc.
Performances et interface
Avec son processeur Snapdragon 730, le Galaxy A80 ne fait pas le poids face à ses concurrents équipés du Snapdragon 845. Il se rattrape néanmoins avec 8 Go de RAM et 128 Go de stockage (non extensibles). La formule choisie par Samsung se révèle intéressante pour un usage quotidien. L'appareil se montre rapide et fluide pour les usages courants. Ses 8 Go de RAM lui confèrent une certaine aisance dans la gestion du multitâche.
Malheureusement, il se montre inégal avec les applications les plus gourmandes en ressources, notamment les jeux 3D. Si Fortnite tourne avec une qualité graphique moyenne à 30 fps, Asphalt 9 reste parfaitement fluide. Le A80 a encore plus d’affinités avec PUBG Mobile qui s’illustre avec la configuration graphique la plus élevée. Seuls les benchmarks permettent de constater la différence entre le A80 et ses concurrents directs (OnePlus 7, Xiaomi Mi 9, Honor 20).
Reste que Samsung intègre un processeur milieu de gamme dans un smartphone vendu 659 euros. Le Xiaomi Mi 9T, équipé de la même puce, coûte 300 euros de moins.
Inutile de nous attarder sur le logiciel OneUI. Nous avons l’avons déjà encensé dans tous nos tests de smartphones Samsung. Outre son interface intuitive et ergonomique, OneUI propose une multitude de fonctionnalités (mode sombre, égaliseur, affichage, etc.). Après des années de tâtonnement, Samsung a enfin trouvé la formule magique.
Audio
Comme ses frères, le Galaxy A80 peut le meilleur comme le pire. Avec des écouteurs, la qualité audio se révèle excellente. Une fois l’absence de jack 3,5 mm digérée, on apprécie les efforts de Samsung pour compenser cette perte. La compatibilité Bluetooth 5.0 et la prise en charge des codecs SBC, AAC, LDAC et aptX permettent d’améliorer la stabilité et la qualité d’écoute avec des écouteurs sans fil. Le coréen propose une option Dolby Atmos pour un meilleur équilibre du son.
Les inconditionnels de casques filaires pourront connecter leur matériel grâce à un adaptateur jack/USB-C fourni. Dans ce cas, l’utilisateur peut activer un convertisseur UHQ en lieu et place du Dolby Atmos. Pro et anti sans-fil peuvent accéder à un égaliseur complet (9 bandes) dans les paramètres permettant de choisir parmi 6 profils prédéfinis : normal, pop, classique, jazz, rock et personnalisé. Enfin Adapt Sound optimise le son en fonction de l’âge de l’utilisateur.
Si l’écoute avec casque se révèle séduisante, on aimerait en dire autant des haut-parleurs. En l’absence d’une sortie audio au-dessus de l’écran, le Galaxy A80 ne propose qu’un son monophonique émis par le haut-parleur positionné sur la tranche inférieure. Ne cherchez pas de sortie audio pour les conversations, il n’y en a pas. Un système de vibrations de l’écran se charge de transmettre les sons de l’interlocuteur lors de conversations téléphoniques, non sans difficulté. Le pari audacieux de Samsung ne paie pas et crée un fossé avec ses concurrents directs, notamment avec le OnePlus 7 qui propose un son stéréo de qualité.
Autonomie
Avant notre test, on ne donnait pas cher de l’autonomie du Galaxy A80. La batterie de 3700 mAh semblait bien maigre au regard de l’écran de 6,7 pouces. À titre de comparaison, le Galaxy S10+ (à l’endurance plutôt moyenne) embarque une batterie de 4100 mAh pour un écran de 6,4 pouces. Oui, mais le A80 doit garder de la place pour son mécanisme de slider.
Nos craintes se sont malheureusement vérifiées lors de notre test en situation réelle. Le Galaxy A80 tient à peine une journée en utilisation standard. Les amateurs de vidéos et jeux 3D devront passer par la case recharge aux alentours de 17h00 pour une journée commencée à 8h00.
Samsung se rattrape avec le système de recharge rapide et le chargeur de 25W fourni (comme les Note 10 et Note 10+). Le coréen aurait même pu se vanter davantage de ses performances. Le Galaxy A80 gagne en moyenne 50% d’autonomie en à peine 30 minutes et atteint les 100% en 1h45 environ. Sans atteindre les scores du OnePlus 7, il reste donc très efficace. Enfin, notons l’absence de recharge sans fil pourtant intégrée au Xiaomi Mi 9, un concurrent direct.
Appareil photo
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Galaxy A80 n’embarque pas l’Isocell GM1, son capteur photo maison. Samsung préfère l’équiper du même capteur principal que ses concurrents (Honor 20, Asus Zenfone 6, Xiaomi Mi 9, OnePlus 7), le Sony IMX586 de 48 MP (objectif 26 mm f/2,0). Il est accompagné de deux autres modules :
- un ultra-grand angle de 8 MP
- objectif 13 mm f/2,2 ; champ de vision 123°
- un capteur HQVGA (mode portrait) ; objectif f/1,2
Les talents de contorsion du module photo lui permettent d'effectuer un 180°. L’utilisateur peut alors profiter des qualités du triple capteur photo pour réaliser ses plus beaux égo-portraits. Les clichés sont détaillés, les couleurs équilibrées et le grain de peau fidèle à la réalité. Les autoportraits (comme les portraits) sont réussis grâce à un bokeh assez naturel et des contours précis. À ce petit jeu seul le Zenfone 6 peut rivaliser grâce à son appareil photo… rotatif.
Comme ses rivaux, le Galaxy A80 démontre tout son potentiel dans les meilleures conditions (en extérieur de jour). L’excellent piqué se marie à de très bons contrastes et des couleurs flatteuses pour un résultat final séduisant. Samsung parvient en prime à maîtriser les conditions moins favorables comme les contrejours. En revanche, il se montre plus inégal en intérieur. Certains clichés paraissent tout à fait convenables, d’autres semblent avoir subi un traitement numérique agressif (bruit, arrière-plan flou, perte de détails).
On ne peut pas en dire autant de l’ultra grand-angle qui réduit l’exposition et la luminosité. Moins détaillé, le cliché final pèche également par ses couleurs plus ternes. On retrouve les mêmes défauts sur les clichés en intérieur, avec en bonus une teinte jaunie sur les blancs et des ombres plus marquées. Enfin, l’effet fish-eye séduira les amateurs du genre.
De nuit, le Galaxy A80 s’en tire avec les honneurs, sans briller. Comme tous ses concurrents, les clichés sont moins détaillés, les couleurs plus ternes et les contrastes moins marqués. Samsung cède à la tendance du mode nuit, mais aurait pu s’en passer. Lorsqu’il y en a, les sources de lumière sont surexposées et gâchent l’ensemble du cliché. Dans le noir complet, difficile de distinguer quoi que ce soit sur le cliché final. Cela ne coûtait rien d’essayer.
Notons enfin que le Galaxy A80 peut filmer en 4K à 30 fps et en Full HD avec un mode portrait. De quoi ravir, entre autres, les amateurs de vlog. Cette originalité (accompagnée des multiples options de prise de vue) permet de stimuler la créativité et d’aller bien au-delà de la simple story ou de la traditionnelle vidéo-du-mariage-où-tout-le-monde-est-bourré. Notons que les vidéos sont stabilisées jusqu’en Full HD.
Sur le papier, le Galaxy A80 promettait de belles choses. À l’usage, c'est un excellent smartphone. Hélas, il ne tient pas la comparaison avec ses concurrents. Si le système de slider + capteur rotatif fait toujours son effet, il ne suffit pas à positionner le Galaxy A80 comme un concurrent sérieux des OnePlus 7, Asus Zenfone 6 et Xiaomi Mi 9. Pourtant, il ne manque pas de qualités. Son écran est superbe, la qualité audio acceptable, son appareil photo se révèle très bon et One UI s’utilise toujours avec délice. Hélas, ses performances trop justes et son autonomie médiocre ne justifient pas un prix si élevé. À ce tarif, on trouve des modèles plus complets comme le OnePlus 7, le Xiaomi Mi 9, l’Asus Zenfone 6 ou encore le Honor 20 Pro.
- Ecran Super Amoled sans bordures, encoche ni poinçon
- Mécanisme du module photo
- Qualité photo
- Qualité des selfies
- Design et finitions
- Recharge rapide performante
- One UI
- Autonomie médiocre
- Performances trop justes
- Photos de nuit perfectibles
- Quid de la fragilité du mécanisme slider ?
- Pas de certification IP
- Capteur d'empreintes capricieux
- Pas de reconnaissance faciale