Le Galaxy Note Edge est un smartphone qui ne passe pas inaperçu. Présenté en même temps que le Galaxy Note 4, il a pour lui une spécificité qui suscite la curiosité. En effet, le côté droit de son écran a la particularité d’avoir un écran courbe. Après avoir été précurseur sur le segment des phablettes, Samsung peut-il lancer une nouvelle tendance ? Comment la technologie est-elle exploitée ? Est-ce vraiment une innovation ou un simple gadget ? Autant de questions auxquelles nous allons répondre dans notre test du Galaxy Note Edge, le mobile extraterrestre de Samsung !

La fiche technique du Note Edge est extrêmement proche de celle du Note 4. On retrouve donc l’essentiel des composants qui composent la meilleure phablette du marché. Un processeur Snapdragon 805, 3 Go de RAM, un capteur Sony de 16 mégapixels et bien sûr le fameux stylet S-Pen et l’interface TouchWiz qui va avec.

Passons maintenant aux différences. Tout d’abord au niveau de l’écran. Sa diagonale est de 5,6 pouces, soit 0,1 pouce de moins que celui du Note 4, toujours avec une définition de 2560 x 1440 pixels. L’écran courbe sur la tranche droite vient en revanche s’ajouter au premier rajoutant 160 pixels en largeur. Son intégration est bien sûr totalement transparente et vous ne verrez aucune jointure entre les deux.

• Écran : Super AMOLED de 5,6 pouces, définition Quad HD de 2560 x 1440 pixels (524 ppp). Ecran courbe de 2560 x 160 pixels. Protection Gorilla Glass 3.
• Processeur : Quad-core Snapdragon 805 cadencé à 2,7 Ghz (28 nm) Architecture 4 x Krait 450 à 2,7 GHz.
• Puce graphique (GPU) : Adreno 420
• RAM : 3 Go LPDDR3
• Batterie : 3000 mAh
• Stockage : 32 Go (24,6 Go disponibles)
• MicroSD : oui, jusqu’à 128 Go
• Appareil photo : Sony IMX240 16 Mégapixels f/2.2 et stabilisation optique, vidéo UHD / 4K à 30 FPS, Flash LED.
• Caméra frontale : 3,7 Megapixels f/1.9, mode Selfie à 90º et grand angle à 120º
• Connectivité : Wifi 802.11a/b/g/n/ac (2,4 + 5 GHz MIMO 2×2), Bluetooth 4.1 (BLE, ANT+), MHL 3.0, DLNA, GPS/A-GPS/GLONASS, NFC et Infrarouge.
• Connectique : MicroSIM, Micro USB 2.0, 3 micros (Enregistrement vocal directionnel), prise casque 3.5 mm.
• Réseau : 4G+ de catégorie 6
• Dimensions : 151,3 x 82,4 x 8,3 mm
• Poids : 174 grammes
• OS : Android 4.4.4 KitKat + TouchWiz
• Coloris : Blanc, noir
• Autre : Stylet S-Pen

La seule conséquence est un petit élargissement du smartphone qui fait 4 mm de plus que le Note 4, qui est déjà imposant. Dernier changement et pas des moindres, la batterie. Comme nous le disions dans notre test du Samsung Galaxy Note 4, l’autonomie est un de ses points forts, notamment grâce à sa batterie de 3220 mAh. Le Note Edge embarque de son côté 3000 mAh, soit 220 de moins que son grand frère. Nous verrons si cela se répercute visiblement sur l’autonomie.

Un design futuriste très haut de gamme

Dans la boite, les accessoires habituels de chez Samsung pour accompagner ce Galaxy Note Edge. Des écouteurs intra-auriculaires, des embouts pour les différentes tailles d’oreilles, le guide de démarrage, une pince et des embouts de rechange pour le S-Pen, un câble USB – microUSB 2.0 et une chargeuse secteur qui prend en charge le «Fast Charging » qui grâce à la compatibilité du processeur Snapdragon 805 peut recharger le téléphone plus rapidement.

Le design du Galaxy Note Edge ne laisse pas insensible. Une fois en main, il ne fait aucun doute que nous sommes bien en présence d’un produit très haut de gamme, au design peu commun. L’écran courbe fait son effet et nous avons l’impression de tenir un objet futuriste, ou du moins avant-gardiste. Cet écran additionnel fait donc disparaitre la tranche droite du smartphone.

Pour le reste, nous sommes en présence d’une conception identique à celle de son jumeau, à savoir un cadre en métal avec des bordures biseautées qui viennent épouser l’écran, et un dos en faux cuir toujours aussi agréable au toucher. Sur la face avant, les capteurs de proximité et de luminosité ainsi que la caméra frontale au-dessus de l’écran, et en dessous les touches tactiles qui entoure le bouton central, qui lui accueille toujours ce lecteur d’empreinte à l’efficacité toute relative.

Les bordures d’écran sont plutôt correctes, même si à ce petit jeu, son concurrent le Huawei Ascend Mate 7 s’en sort bien mieux. Au dos, le capteur photo avec juste en dessous le flash LED et le capteur de fréquence cardiaque que vous utilisez rarement (ou jamais). On distingue toujours l’unique haut-parleur ainsi que l’emplacement pour ranger le stylet S-Pen.

La coque est toujours amovible, une fois retirée, vous pourrez changer la batterie, mais aussi ajouter une carte microSD pour étendre la mémoire jusqu’à 128 Go et bien sûr y placer votre carte microSIM.

Comme vous pouvez le voir, la tranche droite est entièrement occupée par cet écran courbe. Rassurez-vous, vous pouvez toujours tenir le smartphone fermement sans appuyer accidentellement sur les icônes. La tranche gauche abrite les boutons de contrôle du volume qui sont placés assez haut, ce qui ne facilite pas leur accès à une main.

Sur la tranche du dessous, la prise micro USB 2.0, l’emplacement pour le S-Pen et les deux micros qui permettent une excellente qualité d’appel. On remarque le châssis en forme de vague qui ondule d’un bout à l’autre. La coque s’adapte alors en épaisseur pour venir aplanir l’ensemble.

Sur le dessus se trouve la prise casque 3,5 mm, un troisième micro pour la réduction des bruits extérieurs, le capteur infrarouge, ains que le bouton de mise sous tension du téléphone. Ce dernier n’ayant pas pu être logé sur la tranche droite du Galaxy Note Edge, on le retrouve donc en haut, ce qui encore une fois ne facilite pas son accès, l’utilisation de votre autre main étant ici la bienvenue.

Vous l’aurez compris, nous sommes ici en présence d’un produit aux finitions vraiment haut de gamme, mais qui perd en maniabilité par sa plus grande largeur et le placement différent de ses boutons sous la contrainte de ce nouvel écran. On perd donc un peu en confort d’utilisation par rapport au Note 4.

Un deuxième écran pour le Galaxy Note Edge

L’écran du Note Edge fait 0,1 de moins que celui du Note 4. La technologie Super AMOLED est toujours de la partie. L’affichage est donc d’une grande qualité, la colorimétrie est bonne, les noirs toujours aussi profonds et les angles de vision excellents. Si vous voulez en savoir un peu plus sur sa qualité, je vous renvoie vers notre test complet du Note 4.

Venons en maintenant à l’écran courbe du Galaxy Note Edge. Ce dernier est indépendant du premier. En plus des 1440 pixels de large viennent s’ajouter les 160 pixels de cet écran additionnel. Visuellement, on ne voit évidemment aucune séparation entre les deux, l’intégration est parfaite. Ce rectangle est en fait un prolongement tactile permettant d’afficher certaines applications ainsi que des informations utiles. Nous allons revenir sur son intégration logicielle dans la suite.

Physiquement, il vient rajouter 4 mm d’épaisseur au Note Edge et sa forme reflète beaucoup la lumière. Comme vous pouvez le voir sur une de ses photos, ce dernier peut également servir d’écran de veille affichant l’heure, la date et la météo. L’AMOLED permettant d’éteindre les pixels noirs, la consommation énergétique est ici très faible.

Une fois en main, nous n’avons pas rencontré de problème d’appui involontaire sur cet écran, ce qui est déjà un bon point. En revanche, si vous êtes gaucher vous pouvez tout de suite passer votre chemin. Samsung a pensé à un mode spécial gaucher pour son Galaxy Note Edge, mais ce dernier est presque inutilisable comme nous le verrons dans la partie interface de ce test.

D'excellentes performances

Avec une fiche presque identique au Note 4, le Galaxy Note Edge obtient des résultats similaires dans les benchmarks qui se traduisent par d’excellentes performances. Équipé d’un processeur quad-core Snapdragon 805  de chez Qualcomm cadencé à 2,7 GHz, d’un GPU Adreno 420 et de 3 Go de RAM, autant dire que le Note Edge en a sous le pied.

Sur AnTutu, le score de 46939 points rejoint celui de son grand frère qui avait fait 46983. Même chose sur PC Mark avec 4075 points. Sur la dernière version de Basemark OS II, le Note Edge s’en sort en revanche bien mieux avec un score  de 1244 contre 740 pour le Galaxy Note 4 sur lequel nous n’avons malheureusement pas pu refaire ce test.

Côté graphique, les deux phablettes se tiennent également en respect. De très bons scores sur 3Dmark avec 19761 points, ou encore sous Epic Citadel avec une moyenne  de 48,1 images par seconde pour la définition native de l’écran comprenant la définition de la partie courbée.

Des benchmarks théoriques qui encore une fois ont du mal à se vérifier une fois en jeu. Nous avons joué à Asphalt 8 Airborne et nous étions assez loin des 50 images par secondes une fois mesurés. Comme c’est toujours le cas chez Samsung, les performances sont bridées pour limiter la chauffe et ne pas avoir un impact trop important sur l’autonomie. On tombe ainsi à 30 images secondes en moyenne, ce qui est suffisant pour jouer, mais frustrant quand on tient une telle bête de course entre les mains.

Une interface spéciale pas très convainquante

Le Galaxy Note Edge tourne sous Android 4.4.4 KitKat avec l’interface Samsung TouchWiz adapté aux fonctionnalités riches du S-Pen. Nous ne reviendrons pas sur l’ensemble de l’interface et les excellentes idées que le constructeur coréen a pu avoir pour exploiter son S-Pen. Là encore, je vous renvoie vers mon test très complet du Galaxy Note 4. Pour ceux qui se posent la question, il y a toutes les chances qu’Android Lollipop arrive prochainement sur le Edge !

Dès qu’on allume le téléphone, on remarque sur l’écran de verrouillage cette bande de 160 pixels occupée par l’écran courbe. On y voit inscrit un très sobre « My Galaxy Note Edge » que l’on va pouvoir personnaliser. Une fois sur l’écran principal, cet espace est occupé par des applications que l’on retrouve habituellement sur les bureaux.

Un mini tutoriel vous est alors proposé pour apprendre à utiliser cet écran tactile. Un mouvement vers le bas ouvre le panneau des outils rapides comprenant une règle, un chronomètre, la lampe torche et l’enregistreur vocal.

Un mouvement vers la droite ou la gauche fera défiler les différents types de panneau. Car là réside l’intérêt de cet écran additionnel, afficher différents types d’informations. Si l’on s’en tient à l’affichage des applications, vous pouvez facilement en ajouter ou en supprimer en vous rendant dans les paramètres accessibles en faisant un geste du bas vers le haut de l’écran supplémentaire.

Une fois dans les options on retrouve la rubrique « mon espace » qui correspond à ce qui s’affiche sur la bande lorsque l’écran du Galaxy Note Edge est verrouillé. À vous d’écrire le message que vous voulez et d’en changer l’apparence. Mais que peut-on afficher d’autre comme informations utiles sur ce second écran ? Et bien justement pas grand-chose.

Rendez-vous dans « Gérer les panneaux » pour voir les maigres possibilités offertes. On retrouve ainsi un panneau pour afficher les notifications d’appels manqués ou de messages et mails non lus, sans avoir la possibilité d’afficher un aperçu du message ou connaitre le correspondant d’un seul coup d’oeil. Cela n’apporte donc pas grand-chose. Un panneau affichant votre activité physique grâce à l’application S Health est également disponible, mais n’apporte pas plus d’informations qu’un widget.

On peut également citer les mots dièse Twiiter qui défilent ou encore quelques jeux qui sont jouables directement sur cet écran. Il est possible de télécharger quelques autres, mais vous aurez en tout et pour tout le choix entre 20 panneaux, ce qui est vraiment très peu. Cela montre à quel point le SDK a été peu exploité par les développeurs et que les applications dédiées manquent cruellement.

Vous êtes gaucher ? Le Galaxy Note Edge n’est pas fait pour vous. L’écran est incurvé sur la droite (en attendant les écrans, courbe des deux côtés). Samsung propose une option « afficher à gauche » qui fait pivoter l’écran latéral à 180°, uniquement lorsque celui-ci est renversé. Lorsque cela est fait, on se retrouve avec le bouton central et les touches tactiles au-dessus de l’écran. Autant dire que cette configuration est inutilisable.

L’intégration de cet écran aux applications est très limitée. Une des rares à l’exploiter est l’application photo/vidéo où les options de lectures s’y affichent, laissant l’écran principal libre pour afficher les clichés et les vidéos. On remarque également que l’interface des deux écrans se chevauche. C’est par exemple le cas ici lorsqu’on est en train de jouer. Accéder à des raccourcis c’est bien, voir l'intégralité de l'application que l’on utilise, c’est mieux.

Vous l’aurez compris, l’écran courbe du Galaxy Note Edge relève plus de l’essai technologique que d’une vraie révolution, du moins en  l’état. Samsung va surement améliorer la formule et les développeurs ont encore beaucoup de travail pour trouver un vrai intérêt à cet écran et nous convaincre de son utilité. Notons que cette technologie a un prix, le Galaxy Note Edge étant proposé 100€ plus cher que le Galaxy Note 4.

Qualité audio, téléphone et GPS

Nous ne reviendrons pas trop longuement sur ce point. La qualité des appels est excellente, notamment grâce aux trois microphones dont un dédié à la réduction des bruits ambiants. De quoi passer et recevoir des appels d’une grande clarté. Côté réseau, la 4G+ de catégorie 6 est de la partie avec des débits allant jusqu’à 300 Mbit/s. L’accroche GPS est excellente, avec un premier fix en 6 secondes seulement.

Le haut-parleur situé à l’arrière du téléphone n’est clairement pas le meilleur qui nous ait été donné d'entendre sur un mobile haut de gamme. Il ne faut pas le pousser dans ses retranchements sous peine de voir le son saturé. Son placement à l’arrière ne facilite pas non plus l’écoute quand vous le tenez ou qu’il est sur le bureau. La prise casque 3,5 mm fait en revanche parfaitement le travail, à vous d’y brancher vos écouteurs ou votre casque préféré pour profiter de la meilleure expérience sonore possible.

Appareil photo

L’appareil photo étant le même que celui de son frère presque jumeau, le Galaxy Note Edge prend des photos d’une excellente qualité. Le capteur Sony de 16 mégapixels et l’optimisation logicielle de Samsung font de la phablette un des meilleurs photophones du marché, à n’en pas douter.

Commençons par l’application photo, cette dernière est la même que sur les derniers smartphones de la maque, à la différence que l’utilisation de l’écran courbe est ici imposée. Cet espace regroupe toutes les touches et options de l’application photo.

Cela peut se montrer parfois pratique, parfois plus compliqué à manipuler selon le sens dans lequel on tient le téléphone et quelle touche on veut atteindre. À vouloir imposer son écran supplémentaire, Samsung nous fait parfois perdre en ergonomie, du moins de mon point de vue. Certains apprécieront peut-être le positionnement de cette nouvelle interface photo.

Les clichés sont détaillés, le rendu des couleurs fidèle, la mise au point ainsi que la capture sont extrêmement rapides. Plus les conditions lumineuses sont favorables, plus vos clichés seront de qualité, même si le Note Edge ne démérite pas dans les zones d’ombres et les photos de nuit, même s’il présente dans ce cas quelques faiblesses.

Mention spéciale pour le mode HDR qui est vraiment redoutable. Il fait ressortir la moindre zone d’ombre (à ne pas activer donc si vous voulez volontairement les garder). En contre-jour ou dans des pièces à la luminosité difficile, c’est véritablement le jour et la nuit. Voici quelques clichés pour illustrer tout ça. Si vous en voulez plus, notre test du Note 4 en est également rempli.

Une autonomie en dessous du Galaxy Note 4

La batterie de 3000 mAh du Note Edge fait 220 mAh de moins que celle du Note 4. Avec une configuration équivalente, on perd logiquement en autonomie. Celle de son grand frère est excellente, celle du Galaxy Note Edge est donc bonne. On regrette évidemment de perdre un peu de ce côté, mais cela reste tout à fait correct.

Nous avons mesuré une autonomie moyenne d’un jour et demi en usage mixte, avec de la lecture vidéo YouTube en WiFi, mais aussi en 4G, une petite session de jeu de 15 min, une heure d’appel et de la navigation web et lecture de mails. Cela est une moyenne, vous pourrez donc compter sur une journée complète pour un usage intensif et deux jours si vous ne sollicitez pas trop.

Cette autonomie est calculée sans avoir recours au mode d’économie d’énergie qui en restreignant les connexions réseau et la vitesse du processeur peut vous faire gagner quelques précieuses heures. Le mode d’économie d’énergie extrême est toujours là, faisant passer le mobile en noir et blanc avec un accès aux fonctionnalités basique pour préserver au mieux l’autonomie en cas d’extrême urgence.