Test TV Sony A8 : L’OLED a désormais son mètre-étalon
La série A8 des téléviseurs Sony est la plus haut de gamme du constructeur. Dalle OLED, Android TV, finesse impressionnante et bords inexistants, voici ce que cherche à proposer la firme japonaise avec sa gamme. Mais cela mérite-t-il de dépenser plus de 2000 euros dans ce type de produit ? Réponse dans ce test.
Sony a maintes et maintes fois prouvé son savoir-faire en matière de téléviseurs. Avec cette nouvelle gamme A8, le constructeur cherche à séduire ceux qui n’ont pas peur de casser leur tirelire dans un produit ultra haut de gamme. La marque propose en effet son meilleur dans cette série déclinée en deux versions.
Le téléviseur A8 est en effet disponible en deux tailles. Le modèle KD55A8BAEP qui fait 55 pouces (1999 euros) et le modèle KD65A8BAEP qui fait 65 pouces de diagonale (2999 euros). Mieux vaut avoir de la place dans son salon ! C’est ce dernier modèle que nous testons aujourd’hui et autant dire que nous avons été séduits. Mais jusqu’à quel point ?
Fiche technique
Dimensions | LxHxP (sans pied) 144,5 x 83,5 x 4,6 cm |
---|---|
Poids | Poids avec pied : 23,6 kg Poids sans pied : 21,8 kg |
Taille d'écran | 65 pouces (165 cm) |
Technologie d'écran | OLED |
Définition | 4K (3840 x 2160 pixels) Upscaling UHD HDR10 |
Interface | Android TV |
Audio | 2 actionneurs 2 caissons de basse |
Connectiques | HDMI : 4 Sortie optique : 1 Prise casque : 1 Port USB : 3 Entrée antenne : 1 Entrée satellite : 1 Port Ethernet : 1 |
Consommation | Consommation (en fonctionnement) : 161 W Consommation (en veille) : 0,5 W Coût annuel moyen : 223 kWh Classe ECO : A |
Connectivité | WiFi 802.11a/b/g/n/ac Bluetooth 5.0 |
Prix | 2999€ |
Un design qui mise sur la finesse
Un téléviseur, ce n’est pas seulement un écran destiné à être regardé, c’est aussi un objet qui trône dans votre salon. Mieux vaut donc que ce miroir noir soit beau. C’est le cas de cet écran A8, très réussi au niveau du design. La première chose qui attire l’œil ici, c’est bien sa finesse. La dalle principale ne fait que 5 millimètres d'épaisseur, soit moins qu’un smartphone.
A lire aussi – Test Xiaomi Mi TV 4S : la 4K HDR abordable, mais au prix de quelques concessions
À l’arrière, l’écran est équipé d’un boitier qui contient la connectique, mais également le processeur X1 Ultimate de Sony ainsi que le système audio Acoustic, composé de deux caissons de basse. Celui-ci est logiquement plus épais, mais ne fait que 4,6 cm d’épaisseur, ce qui encore une fois est fin.
Finesse est encore le mot qui vient à l’esprit lorsqu’on évoque les bords d’écrans. Ceux-ci font 7 mm, et sont donc très peu visibles. Un vrai plaisir pour l’œil, mais qui n’est pas vraiment inédit pour ce genre de produit. Le ratio écran-façade est logiquement très élevé, à plus de 90%.
L’écran repose sur deux pieds, qui ne viennent que s’emboiter dans des trous prévus à cet effet. L’installation est facile et ne dure que quelques minutes. Ces pieds sont situés sur les côtés de l’écran, afin de l’équilibrer au maximum. Un choix compréhensible pour Sony, puisque cela lui permet de les rendre les plus petits possible.
Cependant, ce choix à un impact assez pénible : il faut disposer d’un meuble télé adapté et garder à l’esprit que ces pieds sont espacés d’un mètre. On aurait préféré un pied central, peut-être plus imposant, pour une plus grande flexibilité dans l’installation. Notons que Sony a tout de même prévu le coup si vous souhaitez placer une barre de son ou un autre objet (PS4 ou box TV) sous l'écran, puisque les pieds sont réglables en hauteur (deux positions selon la façon dont vous les avez vissés). Dans leur position la plus basse, l'écran ne culmine qu'à 3 centimètres de la surface sur laquelle il est posé. Un petit détail qui a son importance. Notons qu'ils sont creux pour y faire passer des fils au besoin.
Coté connectique, le tout est bien évidemment placé sur le boîtier arrière. Deux emplacements de ports sont proposés, un au centre pour les ports amenés à rester branchés, et un sur le côté gauche de l’écran. À l’arrière, nous trouvons donc trois ports HDMI (non 2.1), un port Ethernet, un port USB 3.0 Type-A, deux entrées satellites, une entrée TNT/câble, un port optique et Ethernet.
Sur le côté, facile d’accès pour brancher un terminal d’appoint, nous avons un port HDMI ainsi que deux ports USB 3.0 Type-A en plus des ports micro et casque. Une connectique complète, bien camouflée et facile d’accès.
Enfin, Sony livre bien entendu une télécommande pour contrôler son produit et on ne peut pas dire qu’elle fasse dans la sobriété. Elle dispose en effet d’une multitude de boutons en caoutchouc, comme nous pouvons en voir depuis des années. Nous sommes loin des télécommandes de Samsung, qui ont justement complètement repensé la manière dont nous utilisons cet objet en y mettant le moins de touches possible. On notera la présence d’un gros bouton Netflix (qui permet d’accéder directement au service, vous vous en doutez) et Google Play.
Le bouton TV trône au centre, juste en dessous du pavé directionnel. Le bouton Home est lui relégué sur la droite, ce qui a pour conséquence que l’utilisateur appuie sur TV par réflexe, du moins dans un premier temps. À l’heure des box connectées et du multimédia, c’est un tout petit peu dommage. Côté batterie, elle fonctionne avec deux piles AAA. Rien de bien extraordinaire de ce côté-là.
Une qualité d’écran au sommet
Ce qui intéresse sur un écran de ce type, c’est bien la qualité de la dalle. Ici, Sony nous sert une dalle OLED 4K de haute volée ! D’une taille de 65 pouces (avec une variante à 55 pouces), elle propose une définition de 3840 x 2160 pixels ainsi qu’une compatibilité HDR10. Nous avons analysé l’image à l’aide d’une sonde et le constat est sans appel : Sony a fait du très bon travail. En mode standard, le téléviseur affiche une température juste parfaite à 6570 K, ce qui est pratiquement la norme vidéo placée à 6500K. En pratique, cela signifie que la dalle ne tire pas vers le rouge ni vers le bleu lorsque du blanc est affiché à l’écran.
Le respect des couleurs affichées sur la dalle est présent avec un Delta E moyen à 4, ce qui est bon mais pas excellent, surtout au niveau des verts (mais rien de dramatique). La luminosité s’élève quant à elle à un peu moins de 700 cd/m², ce qui est bien pour ce type d’écran et permettra de regarder sereinement un film dans un salon en plein jour. OLED oblige, le contraste est infini. Les noirs y sont profonds et les blancs éclatants.
Le téléviseur propose plusieurs types d’images pour s’adapter au mieux à l’utilisation. Par exemple, le mode photo augmente la température (qui dépasse les 7000K) mais le respect des couleurs s’en voit renforcé avec un Delta E moyen inférieur à 2, donc excellent. Le mode jeu, qui s’active automatiquement lorsqu’une PS4 est lancée, a tendance à saturer les couleurs pour une meilleure lisibilité et à atténuer le flou de mouvement. Bien entendu, l’utilisateur peut choisir de changer de profil selon ses envies.
Il est possible, pour ceux qui veulent une qualité d’image adaptée à leur besoin, de changer toutes ces données dans les paramètres, qui se montrent très complets et très clairs. Si vous n’êtes pas familier avec les notions de l’image, les profils établis sont déjà très bien.
Il existe même un mode Netflix (qui ne s'active pas automatiquement, il faut donc passer par les menus), qui ajuste l'image selon le contenu que vous êtes en train de regarder. À l'usage, ce mode est très bien utilisé et l'image des programmes de la plate-forme est toujours parfaite.
À l’utilisation, le téléviseur est un réel plaisir pour les yeux, que ce soit en visionnage de film ou de vidéo, ou alors en jeu. Le HDR10 fait d’ailleurs des merveilles dans la partie gaming, apportant une autre dimension au titre auquel vous jouez.
Une réussite. L’un des seuls regrets viendrait de la réflectance de la dalle. Même avec sa haute luminosité, il restera toujours des reflets (visibles que dans les scènes sombres) lorsque vous l’utiliserez en plein jour. Un peu gênant, mais loin d’être dramatique par rapport aux autres modèles similaires du marché.
La partie son est bien gérée, avec des basses présentes et un son clair. On regrettera toutefois un effet désagréable de vibration au niveau des aigus, notamment sur les voix, mais rien de bien méchant. Cela est dû au fait que les haut-parleurs sont directement intégrés sous l'écran pour diriger le son vers le spectateur.
Enfin, signalons que la consommation électrique de ce modèle de 65 pouces est de 161 watts en fonctionnement. Sony prévoit ainsi une consommation de 223 kWh par an, ce qui est relativement important, mais pas non plus exagéré pour ce type de produit.
Android TV pour une expérience complète
Sony a choisi Android TV pour sa navigation et nous pouvons dire que c’était une bonne décision. Nous avons ainsi le droit à l’interface classique de l’OS avec une surcouche conçue par le constructeur pour s’adapter à son écran. Nous retrouvons donc tout ce qui fait le charme de cet OS, comme une interface épurée ou encore une large variété d’applications, qu’il est possible de télécharger directement depuis le Play Store. Plus encore, il permet une très grande flexibilité au niveau de l’utilisation, en permettant par exemple de lire des vidéos ou des photos sur une clé USB à l’aide d’un logiciel tiers. Partenariat avec Netflix oblige, l’application est installée par défaut, tout comme Disney Plus ou Prime Video.
Android TV permet une navigation à la voix grâce à Google Assistant, qui peut ici s’activer grâce au micro inclus dans la télécommande. Notons que le téléviseur peut aussi fonctionner avec Amazon Alexa si vous êtes équipé. Enfin, il faut signaler que l’A8 dispose logiquement d’un Chromecast intégré, ce qui est toujours intéressant, et est compatible AirPlay.
Sony a bien entendu ajouté sa surcouche à l’OS pour personnaliser l’expérience. Par exemple, les paramètres sont accessibles simplement via un bouton de la télécommande. Il est ainsi possible de régler les paramètres de l’image en deux clics, ce qui vous permettra de changer très rapidement du mode standard au mode photo si vous souhaitez montrer des clichés de vacances sur grand écran. La luminosité se change de la même manière (en plus d'un ajustement automatique), idéal si vous êtes dans le noir, et il est même possible de programmer un arrêt de l’écran automatique pour ceux qui ont l’habitude de s’endormir devant. Enfin, la source peut être changée d’un simple appui d’une touche de télécommande, ce qui permet de switcher rapidement entre votre box TV et votre PS4, par exemple.
Le tout se montre fluide et surtout pratique à l’usage. Une philosophie à l’opposée à celle de Samsung, par exemple, qui choisit de passer par son OS maison. Ce dernier implique de naviguer beaucoup plus dans les menus, un aspect renforcé par une télécommande dotée de peu de touches.
La Sony A8 est une grande réussite qui dispose d’énormément de qualités. On peut par exemple citer son design attrayant misant sur la finesse, ou encore sa connectique complète, mais sa vraie force est en réalité dans sa dalle elle-même. Sony propose un écran OLED de haute volée qui, en plus d’avoir un contraste infini et un HDR impressionnant, s’adapte aux besoins de l’utilisateur. La présence d’Android TV, avec une surcouche bien pensée, est un vrai plus. Il y a bien entendu quelques petits défauts, mais dans l’ensemble, Sony a fait de l’excellent travail et tient son rang. Vous ne regretterez pas d’avoir cassé votre tirelire.
- Dalle de très grande qualité
- Android TV, toujours appréciable
- Finesse impressionnante.
- Partie audio exemplaire.
- Pas adapté à tous les meubles TV.
- Dalle sujette aux reflets.
- Télécommande d’un autre âge.