Test Sony Bravia XR A90J : la meilleure TV OLED du marché devient encore meilleure
- Design sobre et très élégant
- Une finesse incroyable
- Une reproduction très fidèle des couleurs
- Des taux de contraste que seul l'OLED peut fournir
- Une grande complétude pour les connexions filaires ET sans fil
- Une qualité audio qui fait de l'ombre aux barres de son milieu de gamme
- Une quinzaine de services de VOD en streaming déjà inclus
- Une télé presque parfaite pour jouer, même si elle ne le dit pas !
- Une télévision intelligente qui travaille bien avec les autres appareils connectés
- Une luminosité pas toujours très élevée, notamment en mode cinéma
- Une dalle qui reflète plus la lumière ambiante qu'une dalle LCD
- Une position basse des pieds loin d'être idéale pour l'audio
- La position des haut-parleurs peu adaptée à une fixation murale
- Une mémoire interne un peu juste pour les applications tierces
- Un peu chère... mais tellement bien !
La série A8 de TV Sony nous avait fortement séduits l’été dernier. Quelques mois plus tard, voici que débarque la Bravia A90J, un modèle légèrement au-dessus, puisque cette TV OLED fait partie de la XR Master Series. Avec un prix de départ positionné à 2700 euros, devient-elle la nouvelle référence de l’OLED ? Est-ce que son écran 4K HDR @ 120 ips est-il son seul argument ? Réponse dans notre test.
Sony est l’une des références en matière de télévision. Ce n’est pas la seule, certes. Mais son statut est indiscutable. Nous l’avons constaté l’année dernière avec les tests de plusieurs télévisions dans nos colonnes. Que ce soit les modèles XH95 et XH90, avec écrans Full Array LED. Elles prouvent toutes les deux que le LCD a tout ce qu’il faut pour offrir une bonne expérience à un prix modéré. Ou que ce soit avec l’A8, lequel est devenu notre maître étalon de la télévision OLED 4K.
Lire aussi – Mi TV Q1 : Xiaomi a menti sur la compatibilité 4K 120 Hz et rembourse les mécontents
En janvier dernier, Sony a annoncé l’arrivée de nouveaux téléviseurs LCD et OLED à l’occasion du CES 2021. Il y a un modèle Full Array LED 8K, plusieurs modèles Full Array LED 4K et deux modèles OLED. Ce sont les A90J et A80J. Le premier est le plus cher, mais aussi celui qui embarque le plus technologies. Le support du HDMI 2.1. L’affichage en 4K à 120 images par seconde (oui, les deux en même temps, n’est-ce pas Xiaomi !). Le support du HDR, du Dolby Vision et du Dolby Atmos. Le mode de calibrage Netflix. Etc.
La Bravia A90J fait partie de la XR Master Series. Il s’agit donc d’un modèle haut de gamme. Quand nous vous l’avons présentée la première fois, nous étions cependant très étonnés qu’elle ne soit pas pourvue des certifications développées par Sony à destination des gamers. Elle n’est ni « Ready for PlayStation 5 » ou « Perfect for PlayStation ». Cela veut-il dire qu’elle n’est pas adaptée au jeu vidéo ? Voici l’une des questions auxquelles nous répondrons dans ce test complet.
Prix et disponibilité
La Bravia XR A90J se décline en trois tailles. La plus petite mesure 55 pouces de diagonale. C’est celle-ci que nous avons reçue en test. Le modèle médium mesure 65 pouces. Enfin, le plus grand modèle mesure 83 pouces.
À l'heure où vous lirez ces lignes, la Bravia XR A90J est d’ores et déjà disponible en France. Vous pouvez la retrouver chez la plupart des enseignes spécialisées, comme Boulanger, Fnac, Darty ou encore BeDigital. Certains modèles peuvent être achetés en ligne, tandis que d’autres doivent être commandés en magasin.
Le modèle 83 pouces n’est pas encore disponible en France à l’heure où nous écrivons ces lignes. Mais Sony promet qu’il arrivera « dans le courant de l’année ». Son prix n’est également pas encore connu.
Le modèle 55 pouces est proposé en France au prix public conseillé de 2699 euros, soit 700 euros plus chers que la Sony A8 55 pouces à son lancement. Le modèle 65 pouces est proposé à 3599 euros, soit 600 euros de plus que la Sony A8 65 pouces à son lancement. Les XR A90J sont également légèrement plus chères que les Bravia AG9, lancées à 2499 euros et 3499 euros en version 55 pouces et 65 pouces respectivement.
Design
Le design de l’A90J est relativement simple. Sony conserve les nombreux atouts des gammes OLED précédentes. Vous retrouvez une dalle rectiligne sobre et élégante. De petites bordures entourent l’écran. Et une extrême finesse caractérise son profil sur la partie supérieure. Naturellement, la Bravia s’épaissit au fur et à mesure que vous descendez vers les pieds afin d’y intégrer différents éléments techniques : les connectiques, le modem, la carte mère, le transformateur électrique, l’équipement audio, etc.
Vous remarquerez une barre grise effet métal brossé qui souligne cet écran. Dans celui-ci, vous retrouvez également quelques éléments techniques. Tout d’abord, un capteur de luminosité. Il sert à adapter le rétroéclairage et la balance des blancs en fonction des conditions lumineuses de la pièce. Ainsi, vous n’êtes pas ébloui, mais l’image est toujours lisible (tout en baissant significativement la consommation d’énergie). Ensuite, vous retrouvez un témoin lumineux qui s’allume quand vous interagissez avec la télécommande. Enfin, vous avez deux microphones pour utiliser Google Assistant sans avoir à utiliser la télécommande. L'un d'eux sert aussi à adapter le son en fonction de la géométrie de la pièce.
L’avant de la télévision est presque entièrement recouvert d’une dalle de verre de protection, tandis que l’arrière est protégé par une grande armature de polycarbonate. Vous pouvez distinguer trois emplacements pour les connectiques (à gauche quand vous êtes face à la télévision) et pour l’alimentation (à droite). Ces emplacements peuvent être masqués grâce à des caches fournis avec la télévision. Mais vous préfèrerez peut-être ne pas utiliser celui qui obstrue l’accès aux ports HDMI et USB notamment : c’est bien pratique qu’il soit accessible facilement.
Pour poser la télévision, vous disposez de deux pieds en T. Ils s’installent en insérant les deux vis dans des emplacements situés aux coins inférieurs du produit. Il n'y a qu'un seul écartement possible : il mesure 115 centimètres. Vous remarquerez que vous avez deux façons de positionner les pieds. Soit à plat le bord inférieur du téléviseur touche alors le meuble sur lequel il est posé. Soit sur la tranche, permettant ainsi de surélever légèrement le téléviseur. Optez pour votre position préférée en fonction de votre configuration audio.
Contrairement aux idées reçues, la position élevée est clairement préférable à la première si vous n’avez pas de barre de son, parce que cela permet de libérer de l’espace pour les deux petits caissons de basse qui sont logés dans la tranche inférieure. Plus logiquement, elle est également préférable si vous avez une barre de son positionnée derrière le téléviseur, afin que l’écran laisse passer le son. Si vous avez installé votre barre de son dans un meuble sous le téléviseur (ou si vous avez un système 5.1 avec des satellites sans fil), la position basse sera alors idéale.
Notez enfin qu’il est possible d’accrocher le téléviseur au mur, mais cela obstruera légèrement les haut-parleurs. Dans ce cas, un système audio déporté (barre de son, etc.) sera fortement conseillé.
Télécommande
Observons maintenant la télécommande. Sur ce point, Sony reste sur ses positions, puisque vous retrouvez quasiment la même ergonomie que les télécommandes des séries A8, XH90/XH95 ou encore AG9. Le pavé numérique en haut. Une croix directionnelle entourée des touches liées à Google TV (ex Android TV). Et contrôle des flux vidéo en bas. Un micro intégré pour les recherches vocales. Etc.
Ici la télécommande profite d’une finition aluminium brossée, comme pour de nombreux modèles de Bravia haut de gamme. Sur les modèles moins onéreux, vous retrouvez plutôt une finition métallique noire. Les boutons sont en caoutchouc. Et, comme précédemment, il n’y a pas de surface tactile pour naviguer dans certaines applications plus facilement.
Il y a deux grandes nouveautés dans cette télécommande par rapport à d’autres modèles accompagnant les téléviseurs Sony. D’abord, les boutons sont rétroéclairés. Nous avions noté dans nos précédents tests de Bravia que cette fonction manquait cruellement. Sony offre donc ici une télécommande qui peut enfin être entièrement utilisée dans une pièce sombre « ambiance cinéma ».
La seconde nouveauté est à retrouver sur les boutons dédiés aux services de streaming. Le nombre de boutons passe de 2 à 4. Et surtout les services assignés correspondent davantage aux usages d’aujourd’hui. Auparavant, vous aviez un bouton Netflix et un bouton Google Play. Aujourd’hui, vous retrouvez le bouton Netflix, bien sûr, et vous retrouvez trois boutons pour Prime Video, YouTube et Disney+. Google Play disparaît donc des touches dédiées. C’est une bonne idée.
En revanche, pour les abonnés à d’autres services de SVOD, comme Apple TV+, OCS, Canal Play ou le tout récent Salto, vous devrez continuer de passer par l’interface Google TV, puisque ces touches ne sont pas configurables. En outre, ces touches lancent les applications installées sur le téléviseur et non celle que vous pourriez avoir sur votre Internet (ici une Freebox Pop), même s’il est possible de contrôler la Freebox avec la télécommande de la télévision.
Cette télécommande est classique, certes, mais elle reste facile à utiliser. Elle mériterait certainement d’être simplifiée, notamment au niveau des boutons. Nous nous demandons par exemple s’il est encore utile de conserver le pavé numérique, ou si les touches « fonction » colorées sont encore utiles.
Connectique
Passons maintenant à la connectique filaire et sans fil. Côté wireless, vous avez le choix entre une connexion WiFi ac dual band et une connexion Bluetooth 4.2 (pour y brancher un clavier, une manette de jeu, etc.). Grâce au WiFi, vous connectez le téléviseur à votre routeur Internet afin d’accéder aux Play Store ou aux différents services de streaming audio et vidéo préinstallés ou intégrés par vos soins.
Mais ce n’est pas tout, puisque cette connectivité apporte également plusieurs moyens d’interaction avec votre smartphone ou votre tablette : Apple AirPlay 2, Apple HomeKit, Alexa, Google Assistant, Google Cast ou encore Google Home. Vous pouvez ainsi recopier votre écran sur la télé, contrôler la télévision à la voix ou avec une application Android par exemple. Rares sont les télévisions à offrir autant.
Les connexions filaires sont nombreuses, comme toujours, et sont réparties en deux ensembles. Le premier est accessible sur la tranche de gauche du téléviseur. Vous y retrouver un port HDMI, deux ports USB, une entrée vidéo analogique, une sortie audio analogique jack 3,5 mm et un port PCMCIA pour y brancher une carte d’accès à un bouquet de télévision.
Dans le deuxième ensemble, vous retrouvez le reste des connectiques. De gauche à droite : la prise coaxiale pour l’antenne, deux prises pour le satellite, une prise Ethernet (pour ne pas saturer le WiFi avec le streaming vidéo), une sortie audio optique, trois autres ports HDMI (pour arriver à 4) et un port USB type-A compatible 3.0 (reconnaissable à la languette bleue).
Parmi les quatre ports HDMI, deux d’entre eux sont compatibles HDMI 2.1. Rappelons que cette norme est nécessaire pour bénéficier de nombreuses fonctionnalités et d’une qualité vidéo améliorée. Le HDMI 2.1 ouvre en effet la voie à la 4K en 120 images par seconde (et à la 8K à 60 images par seconde), au taux de rafraichissement variable (VRR), à une meilleure interactivité avec les autres appareils audiovisuels et vidéoludiques, que ce soit pour le son ou l’image. Deux ports HDMI de l’A90J sont donc compatibles HDMI 2.1. Ce sont certainement les plus importants.
Avec ou sans fil, la connectivité de la télévision est simplement exemplaire. Aucune fausse note. Aucun oubli. Les fans de rétrogaming et ceux ayant encore un vieux magnétoscope hurleront peut-être parce que la prise péritel n’est plus là. Si vous êtes dans ce cas, sachez qu’il existe des convertisseurs péritel vers composite RGB pour utiliser ensuite l’entrée vidéo analogique. Vous n’êtes donc pas (totalement) perdu.
Image
Parlons maintenant du plus important dans une télévision : l’image. Et commençons par rappeler les éléments techniques de celle de l’A90J. Notre exemplaire de test mesure 55 pouces, soit 139 centimètres. Elle affiche des images en Ultra HD (4K), soit 3840 x 2160 pixels. Soit une résolution de 80 pixels par pouce. Cela peut paraître léger dit comme cela, mais c’est une très belle résolution pour un écran de cette taille. Si vous optez pour les modèles 65 ou 83 pouces, la résolution passe à 67 pixels par pouce et 53 pouces, respectivement.
Si la résolution 4K se prête très bien aux tailles de dalles en dessous de 75 pouces, au-delà de cette limite, la définition 8K se justifie plus et apporte un vrai plus visuel. Le grain est plus fin. L’image est plus détaillée. Et il est même possible que cela améliore aussi le rendu des contenus HD et Full HD. Nous aurions donc bien aimé que l’A90J 83 pouces soit proposée en 8K, même si cette définition n’est pas compatible 120 Hz, même en HDMI 2.1.
La dalle est évidemment OLED, comme nous l’avons dit précédemment. Vous pouvez voir ci-contre une photo des sous-pixels réalisée avec le microscope du Find X3 Pro. Voyez comme les sous-pixels s’éteignent et s’allument en fonction des besoins : affichage du jaune en haut à gauche et affichage d’un bleu en bas à droite. Il y a quatre sous-pixels : bleu, vert, rouge et blanc.
La technologie OLED offre des taux de contraste infinis et, par extension, permet de rendre un objet plus lumineux parce qu’il n’y a pas d’effets de bord. Et ce malgré une luminosité maximale plus faible qu’une dalle LCD. En parlant de contraste, l’A90J est évidemment compatible HDR. Et même HDR10, HLG (technologie anglo-japonaise), Dolby Vision. Pas d’oubli ici non plus.
Le taux de rafraichissement natif de la dalle est de 100 Hz. Mais la dalle a la capacité de monter jusqu’à 120 Hz. À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’A90J n’est pas compatible VRR (taux de rafraichissement variable), mais elle le sera grâce à une mise à jour promise par Sony. Cette technologie permettra de baisser ou d’augmenter le taux de rafraichissement en fonction de l’équipement, notamment les consoles de jeu. Grâce à cela, les scintillements causés par la différence entre le taux de la console et celui de la télé disparaissent.
Le processeur d’image est le Bravia XR, un nouveau processeur qui intègre une partie d’intelligence artificielle. Théoriquement, cela permet d’analyser l’image en temps réel et d’ajuster l’affichage objet par objet. Nous ne saurions dire si c’est vrai. Mais visuellement, le travail effectué par le processeur est impeccable. Côté colorimétrie, l’A90J est compatible avec une large gamme de couleurs. Notez que le téléviseur est également compatible IMAX Enhanced et Netflix Calibrated.
Outre ces deux modes automatiques, l’A90J propose sept modes d’affichage : standard, cinéma, jeu, photo, graphique, intense et expert. Regardons ce que notre sonde nous offre comme informations à propos de ces sept modes. Comme attendu, le mode le plus respectueux des couleurs est le mode cinéma. Le contraire nous aurait fortement étonnés. Température moyenne quasi parfaite à 6700°. Gamma moyen à 2,2 et Delta E moyen à 2,4. Ce sont de très bons chiffres. La luminosité maximale atteint ici 161 cd/m². C'est le seul petit point faible ici. Les modes expert, jeu et graphique offrent quasiment les mêmes caractéristiques.
Les modes standard, intense et photo sont moins bien calibrés. Ils accentuent les contrastes et certaines couleurs deviennent trop vives. Le mode standard est celui qui offre le moins de luminosité maximale, avec à peine plus de 100 cd/m². Et le mode intense est celui qui en offre le plus à plus de 340 cd/m². C’est lui aussi qui franchit tous les records en termes de Delta E, 7,3, ou de température moyenne, 12300°. Quelques couleurs restent bonnes, comme le jaune, l’orange ou le vert standard. Toutes les autres sont saturées. Dommage qu'il ne soit pas possible de profiter de la justesse du mode cinéma et de la luminosité du mode intense.
Finissons cette partie visuelle avec notre impression d’utilisateur. Elles ne peuvent être que très bonnes. La qualité des dalles OLED est toujours aussi élevée. Que ce soit en regardant un film ou une série, ou en s’adonnant à un jeu (nous reparlons du jeu vidéo dans une partie spécifique), l’A90J délivre une expérience de très bonne qualité. C’est ce que nous attendions. Et nous ne sommes pas déçus.
Audio
La Bravia A90J est équipée d’un système audio 2.2. Cela veut dire que vous avez deux haut-parleurs et deux caissons de basse. Les deux haut-parleurs « Accoustic Surface Audio » sont situés à l’arrière de l’A90J, plutôt sur les côtés de la télévision, à une dizaine de centimètres en dessous de la bordure supérieure. Ces deux haut-parleurs font vibrer la dalle, donnant l'impression que le son sort de l'image. Les deux caissons de basse sont situés sur la tranche inférieure de la télévision. Vous pouvez les découvrir ici en photo.
La puissance annoncée par Sony pour son système audio est de 60 watts au global. Vous avez 20 watts par haut-parleur et 10 watts pour chaque caisson de basse. À l’usage, la puissance offerte par le téléviseur seul est plutôt bonne, mais elle dépendra de plusieurs éléments. D’abord, le volume de la pièce et le recul par rapport au téléviseur. L’emplacement du téléviseur (sur un meuble ou au mur). Et la position des pieds.
Quand la télévision est éloignée d’une vingtaine de centimètres du mur et que les pieds sont sur la position haute, le son offert par l’A90J est de très bonne qualité. Beaucoup de détails. Beaucoup de profondeur. Et des basses riches, ce qui est assez étonnant pour une télévision aussi plate. Et ce système de vibration de l'écran pour véhiculer une partie du son est surprenant. Nous continuons bien évidemment de préférer les systèmes externes, notamment ceux où le caisson de basses est dédié. Mais l’A90J ne démérite pas, bien au contraire.
L’A90J utilise le micro de la télécommande pour aider à positionner le téléspectateur (en partant du principe qu’il garde la télécommande avec lui) et ainsi régler la balance audio. Deux bémols derrière cette riche idée. D’abord, l’effet sera moins saisissant pour tous les autres spectateurs, surtout si l’écartement entre eux et la télécommande est important. Ensuite, cela ne semble fonctionner que si vous utilisez l’équipement intégré au téléviseur et se désactive avec une barre de son. Mais l’idée est excellente.
Si vous adoptez un système audio externe, justement, sachez que le son de l’A90J peut participer à enrichir votre configuration. En effet, grâce à la technologie Accoustic Surface Audio, la télévision peut devenir une « enceinte passive ». Vous avez alors vraiment l’impression que le son vient de la télévision (ce qui est le cas) tout en ayant les avantages du surround. Ca aussi, c’est une excellente idée.
L’A90J est compatible Dolby Atmos, DTS Digital, Dolby Digital+ et Dolby AC-4. Soit la quasi-totalité des technologies audio qui ont une importance aujourd’hui dans l’audiovisuel. Cependant, l’intérêt de ces technologies dépend considérablement des contenus et de votre équipement. Néanmoins, si vous achetez une barre de son compatible avec l’une de ces normes, vous êtes sûr d’en tirer le meilleur parti.
L’A90J propose cinq modes audio pour adapter l’égaliseur en fonction des contenus. Il y a le mode Standard, un peu plat, les modes Musique et Dolby Audio qui arrondissent les basses pour profiter des contenus musicaux, les modes Cinéma et Dialogue qui renforcent les fréquences des voix (pratique pour les films) et le mode Sport qui amoindrit les basses et renforce les médiums. Attention, il n’y a pas de synchronisation du mode audio avec le mode vidéo.
Interface
L’A90J est l’une des premières télévisions du marché à adopter Google TV, l’interface qui remplace Android TV. Dans l’ensemble, Google TV n’est qu’une mise à jour d’Android TV, autant être honnête. La nouvelle mouture reprend les fondamentaux de la précédente, tout simplement. Rares sont les changements ergonomiques et structurels.
Parmi les changements les plus importants est le nouveau menu de réglage plus en phase avec les changements à venir dans Android 12. Vous y accédez en cliquant sur l’image de votre profil. Dans ce menu, vous retrouvez de grands boutons rectangulaires similaires à ce que nous avons pu découvrir dans la première beta publique d’Android 12.
Le premier bouton sert à accéder à vos informations. Le deuxième aux paramètres de Google TV (avec les onglets habituels comme Réseaux, Confidentialités, Applications. Etc.). Le troisième (avec l’heure) à l’économiseur d’écran (enfin activable manuellement). Le quatrième aux sources (qui incluent les connexions physiques, les appareils réseau et les applications en cours d’utilisation). Et le cinquième aux paramètres d’image. Il y a d’autres moyens d’accéder à ces fonctions, notamment à partir de la télécommande.
Le menu de paramétrage de l’image, le plus important ici, est plus simple à aborder. Non seulement il contient des explications sur chaque réglage important, mais il intègre aussi des visuels pour mieux appréhender chaque changement. Les réglages basiques offrent un pack de réglages selon les usages, tandis que les réglages des onglets luminosité, couleurs, netteté, mouvement ou signal vidéo entrent vraiment dans le détail.
L’accueil se compose toujours d’un écran tout en verticalité, avec des rubriques qui se suivent les une en dessous des autres. Le bandeau déroulant affiche des recommandations issues de vos préférences. Ces recommandations sont poussées par Google, mais ne concernent pas forcément les services de la firme. Si vous êtes abonné Prime Video et non Netflix, Google TV ne suggère que des contenus dont vous pouvez potentiellement profiter (comme ici les matchs de Roland Garros sur Prime Video).
Vous n’aurez certainement pas besoin d’installer une application vidéo sur la télévision : elle est déjà extrêmement bien fournie. Peut-être même trop. Nous avons compté pas moins de quinze services de VOD en streaming préinstallés sur l’A90J. Il y a les incontournables, comme Netflix, YouTube, Prime Video, Apple TV+ et Disney+. Il y a aussi des services plus français, comme MyCanal, Molotov, RMC, Rakuten TV, Salto (service lancé récemment par M6, France Télévisions et TF1), France.tv, Pluto.tv. Vous retrouvez CrunchyRoll, spécialiste de l’animation japonaise, ou YouTube Kids qui s’adresse aux plus jeunes.
Et il y a Bravia Core. Ce dernier est un service de VOD en streaming « haut de gamme » développé par Sony. Vous y retrouvez notamment des films en location dans tous les genres. L’idée de Bravia Core est d’offrir une expérience unifiée de bout en bout. Les réglages des films (couleurs, contraste, lumière) sont adaptés à la télévision. Et inversement. Le but est, comme toujours, de bénéficier de l’image la plus fidèle. C’est un service qui s’apparente en partie au mode Netflix Calibrated qui modifie les paramètres de la télé pour adopter « la vision du réalisateur ». Le résultat est sympa pour les amoureux de la technicité de l'image, mais cela ne remplace pas Netflix ou Prime Video en termes de contenu.
L’espace de stockage interne de la télévision est de 16 Go. Cependant, la plus grande partie est monopolisée par Google TV et par toutes les applications déjà préinstallées. L’espace disponible pour vos applications est relativement chiche : 2 Go seulement. Ne téléchargez donc pas trop de jeux, et laissez vos fichiers multimédias sur une clé USB ou un support de stockage externe.
En outre, cet espace de stockage ne peut être utilisé pour enregistrer des programmes depuis le tuner TNT HD ou un bouquet linéaire. Vous devrez brancher un support de stockage sur l’un des ports USB pour cela (de préférence sur le port USB 3). Attention donc de prendre un support adapté : il vous sera impossible d’enregistrer un film en 4K sur un support trop lent.
Performances et consommation
Évoquons maintenant la partie performance pour les usages différents du décodage vidéo. Nous parlons notamment de faire tourner quelques jeux, puisqu’il est possible d’aller sur le Play Store et d’installer quelques applications. La A90J fonctionne un MT5895 de MediaTek, un chipset quad-core composé de quatre coeurs Cortex-A73 cadencés à 1,8 GHz et d’un GPU ARM Mali-T860 MP2. Ils sont accompagnés de 3 Go de mémoire vive.
Il s’agit de la même plate-forme que la Bravia XH90. Nous avons soumis la plate-forme à quelques benchmarks : 3D Mark et GFX Bench, notamment. Nous avons relevé avec l’A90J des scores légèrement supérieurs. Elle s’en sort donc étonnamment mieux, avec davantage d’images par seconde sur les mêmes tests. La différence n’est cependant pas flagrante. Il est possible que la différence vienne du système d’exploitation qui n’est pas le même.
Comme avec la XH90, ce téléviseur ne peut remplacer votre PlayStation, Xbox ou Switch. Mais vous pouvez installer quelques émulateurs de consoles 8/16 bits (type SNES9X par exemple) et l’expérience sera bonne. Nous avons testé pour notre part Dead Trigger 2, un jeu qui nous a longtemps servi d’étalon. Et il tourne plutôt bien. D’autant que vous pouvez appairer une manette de console.
Après avoir éprouvé les performances, passons à la consommation de la télévision. Sony annonce que l’A90J (55, 65 et 83 pouces) consomme 113 kWh, 138 kWh et 194 kWh (pour 1000 heures) en mode standard, ce qui est plus élevé qu’un téléviseur LCD de chez Sony pour une taille équivalente. Bien évidemment, cette mesure est évidemment à prendre avec précaution. D’abord, la luminosité automatique permet de réduire cette consommation quand il fait sombre (mais aussi de l’augmenter en pleine journée). Ensuite certains modes augmentent considérablement la luminosité, comme nous l’avons vu avec nos mesures dans la partie « écran » de ce test.
Côté veille, l’A90J consomme 0,5 watt. C’est ici bien en dessous de la consommation en veille des téléviseurs LCD. Attention au mode mains libres (qui utilise les micros sous la dalle pour activer Google Assistant) : la télévision consomme 20 fois plus d’énergie en veille quand il est activé que quand il est désactivé. Et pour cause : il surveille en permanence si vous n’allez pas l’appeler avec la phrase magique « OK Google ».
Jeux vidéo
Nous ne pouvions pas faire le test de cette télévision sans aborder la question du jeu vidéo. En préambule, nous notions que l’A90J n'est pas certifiée « Perfect fot PlayStation » ou « Ready for PlayStation 5 ». D’où cette question importante : faut-il acheter cette télévision si vous êtes joueur ? La réponse est oui, et ce même si la réflexion de la dalle est plus importante que celle d’une dalle LCD. Il y a plusieurs raisons pour justifier notre réponse. Et nous allons bien évidemment les détailler ici.
Première raison : l’image, bien évidemment. La colorimétrie du mode jeu est l’une des meilleures parmi tous les modes proposés par cette télévision. Et tant mieux, puisque la télévision détecte qu’une console branchée sur l’un des ports HDMI 2.1 est allumée. Elle passe automatiquement en mode jeu. C’est l’un des gros avantages du HDMI 2.1 pour les joueurs.
Deuxième raison, l’intégration de deux ports HDMI 2.1. Vous n’aurez plus besoin de choisir entre votre barre de son et votre console de jeu. La norme HDMI 2.1 offre de vrais avantages pour ces deux types d’appareils (et bien d’autres) : meilleur contrôle des périphériques, adoption de profils colorimétriques selon l’usage, intégration dans les configurations audio complexes, etc. Avec deux ports, vous profitez d’une bonne image ET d’un bon son quand vous jouez.
Troisième raison, l’A90J est compatible 4K à 120 images par seconde, comme nous l’avons signalé précédemment. Cela va de pair avec la technologie HDMI 2.1. Mais, comme nous l’a prouvé Xiaomi, toutes les télévisions compatibles HDMI 2.1 ne sont pas capables de combiner définition 4K et 120 images par seconde en même temps. Ici, c’est le cas bien évidemment.
Quatrième raison, grâce à la technologie OLED, vous bénéficiez également d’une rémanence imperceptible, largement inférieure à ce que peuvent proposer des télévisions avec une dalle LCD. Et le retard à l’affichage (le temps entre le moment où vous sollicitez l’A90J et le moment où cela s’affiche à l’écran) est également très faible, quelques millisecondes à peine.
La cinquième raison n’est pas encore active, mais le sera avec une mise à jour : le taux de rafraichissement variable (VRR). Cette technologie est particulièrement intéressante avec les nouvelles consoles de jeu, lesquelles peuvent faire varier leur fréquence d’affichage en fonction des jeux. Grâce au VRR, l’A90J pourra éliminer les effets de scintillement désagréables qui apparaissent quand le rafraichissement de la console n’est pas synchronisé avec celui de la télévision. En attendant, ce sera à la console de faire ce travail.
Conclusion
Nous savions d’ores et déjà que Sony est une référence sur le segment haut de gamme avec des télévisions OLED de très grande qualité. Notre test en 2020 de l’A8 le prouvait déjà. Nous n’étions donc pas étonnés, au démarrage de ce test, à être enchantés de retrouver cette qualité, aussi bien dans le design, la qualité de l’image et la profusion des connectiques. Mais, au fur et à mesure que notre test avançait dans le temps, l’A90J a réussi à nous surprendre.
D’abord parce que les défauts sont très peu nombreux dans ce produit si complet. Un peu de réflexion sur la dalle. Une luminosité un peu faible dans certains modes d’affichage. Et une colorimétrie confuse dans les modes les plus lumineux. Et, pour être vraiment tatillon, un nombre de services de streaming préinstallé qui tend à complexifier plus que de raison l’expérience utilisateur. Avec pour conséquence de réduire considérablement l’espace de stockage interne disponible pour les applications, moyen le plus simple de personnaliser l’usage au goût de chacun.
Mais l’A90J bénéficie de tellement de qualités et d’atouts que ses quelques défauts sont rapidement gommés. Qualités visuelles. Qualités design. Qualités audio. Qualités multimédias. Qualités techniques. Évidemment, la Bravia XR A90J est un modèle qui n’est pas à la portée de tous les budgets. Mais, si vous êtes prêt à faire cet investissement, vous ne serez pas déçu, que vous soyez joueur ou amateur de film et de série.
La Bravia XR A90J est une télévision quasi parfaite. Que ce soit au niveau du respect de l'image, des modes d'affichage, des fonctionnalités vidéo, de l'audio ou encore des connectiques. Elle va même parfois un peu trop loin, avec plus d'une douzaine de services de vidéo en streaming. Si la télécommande atteste d'une approche design encore trop classique, elle intègre cependant les changements nécessaires pour ne pas être décevante. Nous aurions bien aimé une définition 8K sur la version 83 pouces, même si cette définition n'est pas compatible avec une fréquence de 120 Hz.
- Design sobre et très élégant
- Une finesse incroyable
- Une reproduction très fidèle des couleurs
- Des taux de contraste que seul l'OLED peut fournir
- Une grande complétude pour les connexions filaires ET sans fil
- Une qualité audio qui fait de l'ombre aux barres de son milieu de gamme
- Une quinzaine de services de VOD en streaming déjà inclus
- Une télé presque parfaite pour jouer, même si elle ne le dit pas !
- Une télévision intelligente qui travaille bien avec les autres appareils connectés
- Une luminosité pas toujours très élevée, notamment en mode cinéma
- Une dalle qui reflète plus la lumière ambiante qu'une dalle LCD
- Une position basse des pieds loin d'être idéale pour l'audio
- La position des haut-parleurs peu adaptée à une fixation murale
- Une mémoire interne un peu juste pour les applications tierces
- Un peu chère... mais tellement bien !