Test Sony Bravia XR X90L : une dalle Full LED est-elle suffisante pour jouer ?
- Son prix plus doux qu'une dalle OLED de même taille
- Le calibrage parfait en mode cinéma
- La latence bien gérée, surtout en mode jeu
- La complémentarité avec les barres de son Sony et la PlayStation 5
- La complétude de sa connectivité filaire et sans fil
- Le joli design neutre et moderne à la fois
- Le mode gaming et toutes les fonctions liées au jeu
- La compatibilité avec Apple TV+, Homekit et AirPlay pour les propriétaires d'iPhone
- L'absence de Bravia Cam dans un produit à plus de 2000 euros
- La reflectance assez prononcée
- Les angles de vue assez restreints
- La version d'Android pourvue par Google TV
- La profusion d'applications de streaming installées par défaut
- L'absence de rétro-éclairage de la télécommande
Si les segments haut de gamme sont peuplés de dalles OLED, les segments plus abordables proposent généralement des écrans Full LED. Jugée moins qualitative, notamment pour ses taux de contraste moins élevés, cette technologie offre pourtant de nombreux avantages. Sont-ils pertinents pour tous les usages, notamment le gaming ? Nous avons testé la Bravia X90L pour y répondre.
Chaque année, nous prenons plaisir à la rédaction à tester au moins une Bravia de Sony. D’abord parce que la marque japonaise reste l’une des références dans le domaine. Et ses télévisions fonctionnent plutôt bien avec une PlayStation 5 grâce aux optimisations opérées entre les deux divisions. Ensuite, cela nous permet d’observer les évolutions en termes de design, de fonctionnalités et d’interactivité. N’oublions pas non plus Google TV : face à Samsung et LG qui préfèrent s’appuyer sur une interface maison, Sony préfère confier son interface à Google. Pour le meilleur et pour le pire…
Lire aussi – PS5 : on a testé les meilleures manettes pros, voici notre sélection
L’année dernière, nous avons jeté notre dévolu sur la Bravia XR A83K (aussi appelée A80K et A84K en fonction de la télécommande qui accompagne la télévision). C’est le modèle OLED 4K le plus abordable chez Sony. A l’époque, son prix démarrait un peu au-dessus de 2000 euros. Ce qui n’est pas très abordable, vous en conviendrez. Vous pouvez en effet acquérir aujourd’hui une bonne télévision sous la barre des 2000 euros, même chez Sony.
Il faut pour cela faire deux concessions. Soit sur la récence de la télévision. Vous pouvez vous tourner vers un modèle de 2021 ou 2022. Elles sont encore très bien. Et elles profitent de baisses tarifaires vraiment importantes. Soit sur la technologie de rétro-éclairage. Vous pouvez adopter une dalle Full LED et non une dalle OLED. Ce qui vous fera économiser quelques centaines d’euros, tout en conservant le même niveau de prestation. Mais l’expérience est-elle identique pour autant ? C’est ce que nous avons voulu savoir cette année en testant pendant un mois la Bravia XR X90L, modèle milieu de gamme de 2023 du catalogue de Sony.
Prix et disponibilité
La Bravia XR X90L fait partie du line-up 2023 de Sony, présenté au CES de Las Vegas en janvier. Elle est disponible en magasin depuis avril 2023. Vous pouvez la trouver chez Boulanger, Darty, Fnac et toutes les autres enseignes habituelles. La X90L se décline en cinq tailles : 55 pouces, 65 pouces, 75 pouces, 85 pouces et la gargantuesque 98 pouces (nouvelle taille pour la série X90). Notez d’ailleurs que la X90L est, en 2023, le seul modèle Full LED de Sony à dépasser les 90 pouces de diagonale.
Le prix de la télévision démarre à 1800 euros dans sa plus petite taille et frôle les 10000 euros dans sa plus grande taille. Le prix public maximum conseillé de notre version de test, qui mesure 65 pouces, est de 2200 euros. Nous observons une inflation sur les petites tailles de la X90L en comparaison de la X90K. Cette dernière était proposée à 1599 euros en version 55 pouces, 1999 euros en version 65 pouces et 2699 euros en version 75 pouces. La version 85 pouces était proposé à pratiquement 4000 euros. Ce prix n’a heureusement pas bougé.
Dans la gamme Full LED de 2023, la X90L se situe sur la tranche tarifaire intermédiaire. En dessous, vous retrouvez l’abordable X85L, qui démarre à 1500 euros. C’est le modèle le moins cher dans la série XR (ensuite vous passez à la gamme standard). Et au-dessus, vous avez la X95L avec dalle mini LED. Elle démarre à 2700 euros. Rappelons que tous les téléviseurs de Sony profitent régulièrement de promotion permettant de faire quelques économies.
Il n’y a pas d’équivalent à la X90L dans la gamme OLED 2023. Vous avez cependant deux alternatives. D’abord les A90J et A90K, sortie en 2021 et 2022 et toujours de très bons produits aujourd’hui. L’A90K n’est disponible qu’en petites tailles (sous la barre des 50 pouces), alors que l’A90J, étonnamment, est toujours proposé en grande taille. Un modèle 65 pouces vaut un peu plus de 2000 euros aujourd’hui. Seconde alternative, l’A80L de 2023, un modèle pratiquement aussi bien équipé que les X90. En 65 pouces, elle est vendue près de 3000 euros. Le surcoût de l’OLED est donc sensible.
Design
Commençons ce test avec l’aspect extérieur de la télévision. Nous retrouvons le même langage design qu’avec la A83K testée l’année dernière. La dalle est parfaitement rectangulaire : les coins sont droits et les bords sont plats. L’ergonomie est particulièrement épurée, les quelques éléments techniques visibles en façade sont cachés. C’est un design presque passe-partout qui ne jurera jamais avec votre décoration (du moins pas plus qu’avec toute autre télévision…).
Le cadre de la télévision est en aluminium. En façade, il est particulièrement fin sur les bords latéraux et supérieur de la dalle. Et il est un peu plus épais sur le bord inférieur puisque vous y retrouvez quelques éléments techniques en son centre (le micro qui sert pour les commandes vocales, le capteur de luminosité qui règle automatiquement l’intensité lumineuse du rétro-éclairage et le port infrarouge pour la télécommande).
De côté, le cadre en aluminium qui entoure la télévision mesure quelques centimètres seulement. Puis vient la coque en polycarbonate texturé qui va couvrir tout le dos. Au trois quart de la hauteur du téléviseur, vous pouvez voir, entre le cadre et la coque deux ouvertures sur les tranches : ce sont les haut-parleurs. Nous en reparlerons.
Sur la tranche inférieure de la télévision, vous retrouvez plusieurs éléments importants : deux haut-parleurs centraux et deux emplacements pour insérer les pieds. Ces emplacements intègrent un détrompeur : il n’est pas possible d’y mettre le mauvais pied ou de le placer à l’envers. Il y a deux emplacements pour chaque pied. Et, sur l’emplacement externe, vous pouvez choisir la position haute ou la position basse, la première étant conseillée si vous disposez d’une barre de son.
Les pieds de la télévision sont aussi en aluminium. Ils sont en forme de losange allongé et vertical. Vous posez donc la télévision sur les coins inférieurs de ces losanges. Pas de panique pour votre mobilier : chaque pied intègre deux petites mousses (une à l’avant et une à l’arrière) pour protéger sa surface. Ses pieds sont élégants et apportent une touche de finesse.
L’arrière du téléviseur est habillé d’une coque en polycarbonate texturé. Un matériau que nous avons déjà croisé précédemment avec l’A83K, par exemple. Vous pouvez distinguer sur la droite l’ensemble des connectiques que nous étudierons d’ici quelques lignes. Vous pouvez également voir deux autres ouvertures pour le câble d’alimentation et la carte PCMCIA. Vous distinguez également les quatre vis qui servent à positionner le téléviseur au mur. Nous sommes face à une configuration très classique.
Connectique
Restons à l’arrière de la télévision et observons les différentes connectiques que nous y retrouvons. L’éventail proposé ici est assez proche de ce que vous pouvez voir sur d’autres télévisions. Nous y retrouvons notamment toutes les prises pour la télévisions analogiques (prise coaxiale) et numériques (TNT et câble).
Du haut vers le bas, nous commençons avec deux ports USB-A. L’un des deux (celui à droite sur notre photo) est compatible USB 3. En dessous, vous avez la sortie audio optique, puis en-dessous encore l’entrée vidéo AV analogique. Suivent ensuite les quatre ports HDMI. Les deux premiers sont des ports standards. Les deux suivants sont compatibles HDMI 2.1. Ils supportent donc la définition 4K et la fréquence 120 Hz. Seul le HDMI 3 est compatible eARC/ARC.
Sous les ports HDMI, nous retrouvons un port Ethernet, pour se substituer au WiFi, ainsi que deux entrées coaxiales pour les bouquets par satellite et une entrée coaxiale pour la télévision hertzienne. Elles sont toutes les trois accompagnés de leurs tuners TV. N’oublions pas non plus le port PCMCIA qui permet d’y brancher une carte à puce pour les bouquets comme Canal+, Fransat, etc. Cette brochette de connexion n’a pas changé. Et elle couvre tous les besoins actuels.
Evoquons également les connexions sans fil. La X90L, comme toutes les autres Bravia, est compatible Bluetooth 4.2 et WiFi ac. Le premier sert avant tout à connecter la télécommande à la télévision. Mais vous pouvez également vous en servir pour associer une manette de jeu ou un casque audio. Le second sert évidemment à connecter la télévision à Internet, mais également à activer les fonctions de partage d’écran.
En effet, comme avec les précédentes générations de Bravia, la X90L supporte nativement Google Cast et Apple AirPlay, permettant de diffuser des contenus sur la télévision depuis un smartphone sous Android ou iOS, ou un PC sous macOS. Si la télévision est connectée à votre réseau domestique, elle apparait automatiquement dans les options de « Recopie d’écran » sur macOS / iOS et de « Diffusion d’écran » d’Android. Ca marche d’ailleurs très bien, même si des publicités apparaissent parfois lorsque vous lancez une vidéo. Etrange, ce phénomène n’est pas systématique.
Télécommande
La télécommande livrée avec la X90L est assez classique. Elle n’offre pas tous les agréments des accessoires livrées avec les télévisions OLED. Nous pensons notamment au rétro-éclairage des boutons : celle-ci n’en est pas pourvu. En revanche, elle est compatible infrarouge et Bluetooth. Par défaut, l’appairage Bluetooth n’est pas actif : la télécommande n’est utilisable qu’en infrarouge.
La télécommande est habillé d’une coque en polycarbonate avec des striures qui rappellent l’acier brossé. Elle est plutôt simple, légère et agréable à utiliser. Elle est alimentée par deux piles bâton LR4 que vous pouvez remplacer en faisant glisser le cache à l’arrière.
Les télécommandes Sony ont été fortement améliorées ces dernières années. Elles sont plus simples et plus pratiques, tout en étant bourrées de technologies. Outre la connectivité Bluetooth, vous retrouvez un micro pour les commandes vocales et un petit écouteur qui va faire sonner la télécommande si vous l’avez égarée derrière un coussin du canapé.
La simplification se situe au niveau des boutons, puisque leur nombre a drastiquement baissé. Croix directionnelle. Touches spécifiques à Android TV. Et des boutons habituels pour contrôler le volume, changer de chaîne, afficher le guide des programmes et ouvrir les différents menus pour configurer la télévision et le système d’exploitation. Une seule modification a été apportée : le logo de Google Assistant est fusionné avec celui du micro.
Vous retrouvez aussi quelques raccourcis vers les services de streaming usuels. Cette année, Sony étoffe le nombre de ces touches dédiées, passant de 4 à 6. Nous retrouvons Netflix, Prime Video, Disney+ et YouTube. Ils sont désormais accompagnés par deux autres services : Bravia Core, qui avait laissé sa place en 2022 à la plate-forme de Google, et Crunchyroll, le spécialiste de l’animation japonaise. Toujours pas d’Apple TV+ dans les raccourcis. Dommage. D’autant plus que le service est préinstallé.
Ecran
Passons à la partie la plus importante de ce test : l’écran, la qualité d’image et les réglages proposés. Rappelons les quelques informations importantes dans ce domaine : définition 4K (3840 x 2160 pixels) au format 16/9e ; rétro-éclairage Full Array LED ; taux de rafraichissement natif 100 et 120 Hz. Le processeur d’image est un Cognitive Processor XR de chez Sony, comme pour tous les autres modèles estampillés « XR ». La colorimétrie est gérée par la technologie Triluminos, comme toujours. Et Sony a même intégré un coprocesseur pour la netteté appelée XR-Motion Clarity.
L’écran de la X90L propose 7 modes d’affichage des couleurs. Certains modes sont spécialisés dans un type de contenu (jeu, cinéma, graphiques, photo), tandis que d’autres vont plutôt adopter un profil plus ou moins saturés (Standard, Intense). Vous avez également un profil expert qui vous donne la main sur la colorimétrie de la télévision. Par défaut, la X90L est positionné sur standard. C’est un mode où le blanc tire vers le bleu (mais pas autant que les modes Intense et Photo). Et le Delta E est assez élevé (plus de 4). Il est très proche du mode Graphiques. Voyez ci-dessous les différences de colorimétrie.
Les modes Jeu et Cinéma sont heureusement ceux qui respectent le plus les couleurs. Cinéma est même meilleur avec un Delta E de 1,5 seulement. Le blanc est quasiment parfait : 6455°. La dalle n’étant pas OLED, les contrastes ne sont pas infinis. Ils ne sont d’ailleurs généralement pas très profonds : 8855 pour 1. En mode jeu, le Delta E et la température moyenne sont légèrement plus élevés. La luminosité maximale s’échelonne entre 370 et 400 nits selon les modes. La réflectance est parfois assez élevée. En combinant cela avec le contraste et la luminosité, il est parfois difficile de voir tous les détails dans les scènes sombres d’un film ou d’un jeu. C’est dommage.
La latence de la dalle n’est pas la meilleure du marché, parce que le rétro-éclairage est moins rapide à changer de couleur En comparaison de l’A83K, elle est légèrement moins bonne. Enfin, les angles de vision sont assez larges pour une utilisation familiale, mais ils ne sont pas très larges non plus. Ne prenez donc pas un canapé trop large (ou ne le placez pas trop près de la télévision), sinon la lisibilité baisse sur les côtés.
La Bravia XR X90L est compatible naturellement avec la vaste panoplie de codecs vidéo HDR du marché : Dolby Vision, HDR-10 et HLG. Côté services de streaming, la X90L est compatible avec le mode Netflix Calibrated. La télévision dispose également d’une fonction de calibrage automatique qui s’active avec Bravia Core afin de s’approcher au maximum de la meilleure expérience possible.
Quelques mots à propos de la PS5. La X90L est évidemment certifié « Perfect for PlayStation 5. Et nous avons bien évidemment testé cela avec quelques jeux, notamment Final Fantasy XVI dont nous avons publié le test complet à l’occasion de sa sortie. Disposer d’une télévision Sony avec une PlayStation 5 prend plus de sens qu’avec toute autre téléviseur, même si ces derniers sont compatibles HDMI 2.1, VRR (taux de rafraichissement variable) et ALLM (réduction de la latence automatique). En effet, la PlayStation 5 communique avec la X90L pour générer un profil optimisé pour chaque jeu en terme de HDR.
En outre, la X90L est compatible avec un menu spécifique aux jeux vidéo : « Game Menu ». Ce dernier permet d’accéder à tous les réglages d’image de la télévision : rafraichissement, réduction des flous, taille, d’écran, etc. Et ce menu détecte automatiquement la présence de la PlayStation 5. Evidemment, celle-ci doit être branchée sur le HDMI 3, le seul compatible eARC. Notez aussi que vous pouvez réduire la taille d’affichage du jeu pour placer une vidéo YouTube à côté. Voilà qui nous rappelle certains écrans de Samsung…
Audio
L’expérience audio offerte par la Bravia XR X90L dépendra beaucoup de votre équipement. En effet, si vous disposez d’une barre de son ou d’un système 5.1 / 7.1, vous n’aurez non seulement pas la même qualité sonore, mais également pas les mêmes réglages proposés. Par exemple, si vous avez une barre de son Sony (ce qui était le cas dans notre configuration), vous avez une expérience plus riche avec la X90L qu’avec une autre barre de son.
En effet, cette télévision est compatible « Acoustic Center Sync » qui synchronise le son du téléviseur avec celui d’une barre de son. Ainsi, la télévision devient la voix centrale du système et la barre de son apporte de la richesse autour. Et c’est vraiment une super expérience. Si votre barre de son n’est pas compatible, la télévision va couper le son de ses haut-parleurs et ne s’appuyer que sur l’équipement externe. Et la différence est nette : entre deux barres de son délivrant la même puissance, vous gagnez en rondeur et en précision avec une barre Sony.
Si vous n’avez pas de barre de son, vous disposez tout de même d’un système 2.2 intégré au téléviseur appelé « X-Balanced Speaker ». Il y a en effet quatre haut-parleurs que nous avons localisé dans la partie « design » de ce test. Deux sont situés sur les tranches latérales. Ils vont s’occuper des voix, d’une partie des médiums et des aigus. Et deux sont situés sur la tranche inférieure. Ils vont s’occuper principalement des basses et d’une partie des médiums.
La puissance des haut-parleurs est bonne : 5+5 watts sur les tranches latérales, 10+10 watts sur la tranche inférieure, soit 30 watts au total. Et l’expérience proposée ici est plutôt correcte, même si elle ne peut remplacer une bonne barre de son. Le son ne grésille pas, même en poussant le volume au-delà des 50%. Les médiums sont bien représentés et les grâces sont assez présents. Les aigus manquent de détails. Sony affirme que c’est suffisant pour écouter de la musique. Ca dépendra beaucoup de votre niveau d’exigence.
La X90L est compatible avec la technologie Acoustic Multi-Audio+. Grâce à celle-ci, la balance entre les haut-parleurs simule le suivi audio de l’action à l’écran. Si un personnage parle et qu’il est situé à gauche, le système modifie la balance vers la gauche. En revanche, contrairement à certains modèles avec écran OLED, la X90L ne profite pas d’Acoustic Surface Audio+. Cette technologie, testé dans nos colonnes avec l’A83K en 2022, fait vibrer l’écran du téléviseur pour le transformer en voix centrale. Elle est plus fine et plus immersive qu’Acoustic Multi-Audio+.
La télévision dispose de 6 modes audio : jeu, musique, cinéma, information, etc. Côté codec, la Bravia XR X90L est compatible DTS Digital Surround et Dolby Audio et Dolby Atmos. Vous disposez donc de l’ensemble des fonctions nécessaires pour profiter pleinement de tous vos contenus.
Performances et Consommation
Une télévision sous Google TV fonctionne évidemment sur un coeur Android. Qui dit Android dit application du Play Store. Vous pouvez naturellement enrichir votre expérience avec des logiciels pratiques (comme VLC ou FX File Explorer) et même… des jeux ! Bien sûr, grâce à la connexion Bluetooth, vous pouvez appairer une manette et vous lancer dans une partie endiablée. Mais la plate-forme de la Bravia le supporte-t-elle ? Nous avons posé la question à 3DMark. Et la réponse est oui, mais raisonnablement.
Sachez d’abord que la télévision est dotée d’un sympathique processeur quad-core signé MediaTek, le MT6585, cadencé ici jusqu’à 1,8 GHz. Il est accompagné de 3 Go de RAM et 32 Go de stockage (dont une bonne partie est monopolisée par Google TV et toutes ses applications). Et les benchmarks confirment que la plate-forme est modeste. Impossible d’installer Genshin Impact ou Diablo Immortal sur la X90L, bien entendu. Mais un petit émulateur Super Nintendo pour jouer à Mario Kart ou Zelda A Link to the Past, c’est envisageable. Attention cependant à la latence de la manette : le Bluetooth est ici en version 4.2.
Côté consommation, la Brave XR X90L se situe à la moyenne du marché. La consommation annoncée par Sony est de 101 kWh pour 1000 heures d’utilisation sans HDR et 147 kWh avec le HDR. Dans la fiche technique, nous pouvons lire que la télévision consomme 285 watts sans HDR (la consommation devrait alors dépasser les 400 watts avec le HDR en faisant une simple règle de 3) et 0,5 watts en veille. En vérité, ce sont des chiffres très larges : la télévision consomme moins. Et cela va beaucoup dépendre de l’usage que vous en faites. Plus vous jouez, plus vous allez tendre vers ces chiffres. Plus vous regardez des films sans HDR, plus vous allez tendre vers les 150-200 watts.
Interface et interactivité
Finissons ce test avec l’interface. La Bravia XR X90L fonctionne évidemment avec Google TV, comme toutes les Bravia de ces dernières générations. Vous retrouvez l’interface classique du système d’exploitation mettant en avant les recommandations et les contenus. Vous avez accès aux applications installées, ainsi qu’à moteur de recherche global souvent bien pratique. Cependant, un élément nous chagrine : le système de recommandation tient compte des applications installées, mais pas des abonnements actifs. Google TV va donc régulièrement vous proposer des films qui ne sont pas inclus dans les services que vous utilisez vraiment.
En outre, le moteur de recherche de Google TV (accessible aussi à la voix avec le micro de la télévision) ne cherche pas les applications, mais uniquement les films, les séries et les contenus sur Youtube. Pour trouver une application (ou un jeu) à installer, il faut vous rendre d’abord dans la rubrique Applications (en haut de l’écran d’accueil) et ensuite utiliser le moteur de recherche. De là, vous accédez directement à la page où vous pouvez installer une application. C’est un peu laborieux.
Il aurait été évidemment plus simple d’offrir un accès rapide au Play Store. Mais, dans cette version de Google TV, celui-ci est difficilement accessible. En effet, quand vous sélectionnez « toutes mes applications », vous arrivez sur une liste des applis installées où la boutique applicative n’est pas présente. Il vous faut passer par le menu d’Android TV (le vieux menu), puis l’onglet « applications » pour retrouver le Play Store dans la liste des logiciels installés. Vous remarquerez que ce menu est l’un des derniers vestiges d’Android TV. Il mériterait vraiment d’être mis à jour par Google. Notez que cette version de l’interface est basée sur Android 10.
Lors de la première mise en marche, la X90L va vous proposer une configuration manuelle ou avec l’aide du téléphone. Nous vous conseillons clairement de passer par la seconde. Elle permet de configurer votre compte et le WiFi automatiquement. Vous pourrez aussi importer vos préférences si vous aviez déjà une télévision Google TV.
Sony préinstalle ici un nombre très important d’applications et il n’est pas possible de les éviter lors de l’initialisation de la télévision. 14 concernent les contenus vidéo : l’interface TV (pour les chaînes de la TNT par exemple), Netflix, Prime, Video, YouTube, Bravia Core, Apple TV+, Disney+, MyCanal, Molotov, France.tv, Arte, Youtube Kids, Rakuten TV et Crunchyroll. Et outre les logiciels système, retrouvez aussi Youtube Music, un navigateur web et quelques raccourcis commerciaux de Sony. Nous aurions préféré un peu plus de choix dans les applications à installer ou non lors de la configuration initiale.
Parlons également de la Bravia Cam, laquelle est optionnelle (et laquelle n’était pas livrée avec notre unité de test). Cet accessoire est utilisé de plusieurs façons avec la X90L (et avec toutes les autres Bravia) : appels en visio bien sur, mais également contrôle gestuel, alerte de proximité pour les enfants qui s’approchent trop de l’écran, ou encore mise en veille automatique quand aucun utilisateur est détecté.
La Bravia Cam sert également à la balance des haut-parleurs : si elle détecte que vous êtes à gauche du canapé, elle indique l’information à la X90L qui va automatiquement régler le volume entre les haut-parleurs pour que l’expérience soit optimale. La Bravia n’est livré en série qu’avec la télévision la plus onéreuse du catalogue de Sony (A95L). Et c’est bien dommage.
Conclusion
La X90L est une très bonne télévision, sans grande surprise. La qualité et la complétude sont au rendez-vous, comme toujours avec Sony. Que ce soit au niveau du calibrage de la dalle, du son offert par les haut-parleurs intégrés (même si cela ne remplace pas une barre de son), du nombre d’options pour améliorer l’expérience ou encore de l’excellente interactivité avec les équipements signés Sony. Nous pensons à l’audio bien sûr. Mais nous pensons aussi au jeu, avec la Playstation 5.
Comme avec Apple, avec l’iPhone, le HomePod et l’Apple TV, le tout Sony prend tout son sens ici. Les équipements se reconnaissent. Ils se parlent. Ils enrichissent l’expérience en se complétant les uns avec les autres. Evidemment, tout cela s’enraye quand un maillon de la chaine n’est pas Sony. Heureusement, la vaste compatibilité de la X90L permet d’offrir une image de qualité. Reste à votre charge d’apporter le son pour l’accompagner.
Nous regrettons bien sûr quelques mesquineries commerciales, comme l’absence de la Bravia Cam dans l’emballage, la télécommande non rétro-éclairée ou la profusion d’applications de streaming installées par défaut. Nous regrettons aussi les petits défauts, comme les angles de vue et la réflectance. Mais globalement, l’expérience est très bonne. Et elle suffit bien pour le jeu vidéo ! Voilà une bonne nouvelle.
La Bravia XR X90L offre une solution complète et qualitative pour tous les usages attendus avec ce type de produit. La dalle est parfaitement calibrée. Le son offert est correcte. Et la latence est dans la bonne moyenne. Outre les films et les séries, dont elle est gavée d'applications dédiées, la X90L est excellente pour jouer, notamment avec la PlayStation 5 avec qui la télévision communique pour apporter des optimisations supplémentaires. En outre, même si elle n'en a pas toutes les qualités, la X90L est plus abordable qu'une Bravia OLED de taille similaire.
- Son prix plus doux qu'une dalle OLED de même taille
- Le calibrage parfait en mode cinéma
- La latence bien gérée, surtout en mode jeu
- La complémentarité avec les barres de son Sony et la PlayStation 5
- La complétude de sa connectivité filaire et sans fil
- Le joli design neutre et moderne à la fois
- Le mode gaming et toutes les fonctions liées au jeu
- La compatibilité avec Apple TV+, Homekit et AirPlay pour les propriétaires d'iPhone
- L'absence de Bravia Cam dans un produit à plus de 2000 euros
- La reflectance assez prononcée
- Les angles de vue assez restreints
- La version d'Android pourvue par Google TV
- La profusion d'applications de streaming installées par défaut
- L'absence de rétro-éclairage de la télécommande