Test Sony Xperia 1 II : la vraie bonne surprise de l’été
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Le Sony Xperia 1 II est, à n’en pas douter, un excellent smartphone qui n’a pas à rougir de la concurrence de Samsung, Xiaomi, Oppo ou Huawei. Doté d’un écran hors du commun, d’une excellente plate-forme technique et d'une prise en main agréable, il offre une expérience en photo qui tire enfin vraiment parti de l’expertise de Sony avec sa gamme Alpha.
Depuis bientôt 10 ans, Sony n’est plus l’une des cinq premières marques au niveau mondial en téléphonie. Et même en France, la firme japonaise ne fait plus partie du Top 5, alors qu’elle a longtemps résisté à la pression concurrentielle chinoise. Mais les Xiaomi, Oppo et Huawei ont eu raison de l'emblématique firme, pionnier de l’électronique grand public. Il faut dire que les choix de la marque ont parfois été difficilement défendables, que ce soit en matière d’écran, de photo ou de design.
Avec le Xperia 1, Sony renouait pourtant avec une certaine modernité. Et même avec une certaine audace que nous ne lui connaissions pas forcément auparavant en téléphonie mobile. Certes, le coup de l’écran 4K en a fait marrer plus d’un. Mais force est de constater que le reste du Xperia XZ Premium (et de son successeur) n'était pas assez disruptif. Alors que Xperia 1, lui, était différent. Avec son format. Avec son écran CinémaScope. Avec sa proposition photographique, intégrant pour la première fois un zoom optique. Le tout en conservant les vrais atouts de la marque.
Fiche technique
Le Xperia 1 II (prononcez Mark 2) reprend ce qui est bien dans le Xperia 1. Et il en gomme toutes les imperfections. Retour du jack 3,5 mm. Meilleure batterie (et meilleure autonomie). Charge sans fil. Application photo héritée de la gamme Sony Alpha et dotée de tous les réglages possibles. Capture vidéo en 4K. Autofocus sur le capteur grand-angle. Davantage de RAM. Compatibilité WiFi 6. Bref, le Xperia 1 II coche toutes les cases. Du moins théoriquement, comme vous pouvez le constater dans la fiche technique ci-dessous. Nous verrons tout au long de ce test si ce n’est que de la théorie.
Sony Xperia 1 II | |
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Dimensions | 166 x 72 x 7.9mm |
Poids | 181g |
Ecran | 6,5 pouces OLED 21:9 643ppi 3,840 x 1,644 pixels Corning Gorilla Glass 6 |
Chipset | Snapdragon 865 (7nm) |
OS | Android 10 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 256 Go |
microSD | Oui |
Capteur principal | 12 MP grand angle f/2.2 12 MP f/1.7 12 MP telefoto f/2.4 Caméra ToF Optiques Carl Zeiss |
Capteur secondaire | 8 MP |
Batterie | 4000 mAh Charge rapide 21 watts Charge sans fil 11 watts |
5G | Oui |
Connectivité | Jack 3,5 mm NFC WiFi 6 Bluetooth 5.1 USB 3.1 type-C |
Biométrie | Scanner d’empreinte sur la tranche |
Résistance à l'eau | IP 68 |
Design
Le Xperia 1 II ressemble beaucoup au premier Xperia 1 à première vue. Vous retrouvez notamment ce long corps habillé de verre minéral sur les faces et d’aluminium sur les tranches. Il s’agit toujours de Gorilla 6 de Corning. L’avant et l’arrière du téléphone sont plats, contrairement à Oppo, Xiaomi et Samsung qui ont choisi une forme incurvée. Nous verrons par la suite quelle est l’incidence de ce choix pour le visionnage de contenu audiovisuel.
À l’arrière, un bloc photo allongé et vertical est toujours présent. Mais son emplacement a changé. Il est désormais placé dans le coin supérieur gauche. Il est surmonté de deux éléments. Un flash et un capteur de luminosité. Nous reviendrons sur ces éléments (et ceux du bloc) dans la partie dédiée à la photo. Outre les mentions légales, vous remarquerez trois marquages à l’arrière : « Sony », « Xperia » et le logo du NFC indiquant où est placé le capteur.
Les tranches sont également légèrement différentes. Sony abandonne ici les lignes convexes du Xperia 1 pour un design beaucoup plus droit avec un biseau qui fait la liaison entre l’aluminium et le verre. Sony est l’une des dernières marques à opter pour ce genre de tranche. Certains diront que c’est désuet. Nous, cela nous semble juste… différent. Sur ces tranches, vous retrouvez de très discrètes séparations pour isoler les antennes (deux à droite, trois à gauche et deux en bas). Les éléments techniques sont positionnés à des endroits très légèrement différents que sur le Xperia 1. USB type-C et microphone principal en bas. Port jack 3,5 mm et micro secondaire en haut. Contrôle du volume, bouton de mise en marche avec lecteur d’empreinte intégré et touche matérielle dédiée à la photo à droite (excellent pour les photographes avertis). Tiroir pour les SIM et la microSDXC à gauche.
Quatre (très) bonnes idées et une moins bonne sont à noter. Commençons par les bonnes. Le tiroir de la SIM s’enlève sans outil, juste avec l’ongle. Et ce tout en conservant l’étanchéité du téléphone (certification IP68 pour rappel). L’emplacement du lecteur d’empreinte est idéal ici pour débloquer le téléphone tout en gardant une bonne préhension. Cet emplacement historique chez Sony a depuis été copié par certains concurrents. Le haut-parleur de la tranche inférieure du Xperia 1 disparaît ici. Et pour cause : désormais, les deux haut-parleurs sont en façade.
Enfin, le port jack 3,5 mm est de retour, pour ceux qui ont acheté un casque Sony. Et la marque a réussi à obtenir avec ce port jack “vieillissant” une qualité acoustique similaire aux DAC numériques associés aux port USB type-C (dont celui du Xperia 1). La moins bonne idée concerne aussi le port jack 3,5 mm. Sa position sur la tranche supérieure n’est pas bonne. Et ce dans toutes les situations : que vous mettiez le téléphone dans la poche (généralement la tête en bas, le rendant inaccessible ou peu pratique), que vous le teniez à l’horizontale pour regarder un film (il gêne les doigts) ou à la verticale (le câble tombe devant l’écran une fois sur deux). C’était pourtant une riche idée.
Écran
À l’avant, nous retrouvons un écran de grande taille (en hauteur), mais qui reste utilisable à une main (notamment grâce à des gestes qu’il est possible de réaliser sur la partie inférieure, nous y reviendrons). Les bordures autour de l’écran sont fines que celles du Xperia 1. Le Xperia 1 II gagne d’ailleurs en compacité puisqu’il est plus petit, plus mince ET plus fin. Le ratio entre la surface avant et l’écran n’a jamais été aussi important chez Sony : 84 %.
Malgré cette finesse, vous retrouvez dans la bordure supérieure le capteur selfie (pas de trou, ni d’encoche chez Sony, ça non!), la LED de notification, les capteurs environnementaux et l’un des deux haut-parleurs, associé à l’écouteur téléphonique. Dans la bordure inférieure, là aussi se trouve un haut-parleur, beaucoup plus large. Côté multimédia, le choix du double haut-parleur en façade est un régal. D’autant plus que la dalle est plate. Si bien que les contenus sont toujours visibles, contrairement à un Galaxy S20 ou un Mi 10 Pro.
L’écran du Xperia 1 II est assez similaire à celui du Xperia 1. Taille de 6,5 pouces au format 21/9e. Retroéclairage OLED. Définition pseudo-4K : 1644 pixels en largeur et 3840 pixels en hauteur. Résolution de 643 pixels par pouce. Compatibilité HDR. Taux de rafraichissement à 60 Hz. La luminosité maximale (exposition directe sous le soleil) avoisine les 600 cd/m2, ce qui est plutôt dans la bonne moyenne. C’est aussi bien que le Xperia 1. C’est mieux que les P40, mais moins bien que les OnePlus 8 et le Find X2 Pro. La colorimétrie est très bien respectée. Et il est possible de customiser la température si elle vous paraît trop froide ou trop chaude.
Trois remarques. D’abord, la définition n’est pas tout à fait 4K, puisqu’une télévision 16/9e 4K compte 2160 pixels en hauteur et 3840 pixels en largeur. Le XZ2 Premium était vraiment 4K. Cependant, ce n’est pas bien grave, puisque la définition est largement au-dessus de la concurrence, même face à un écran QHD de même taille. Ensuite, le taux de rafraichissement aurait pu être meilleur (un choix certainement lié à l'autonomie et aux performances). Une option dans le menu de réglage permet de réduire le flou de mouvement. Théoriquement, cela pourrait remplacer le rafraichissement 90 Hz. Mais le résultat n’est pas si probant. Enfin, notez que Sony ne préinstalle pas de protection au-dessus de l’écran, contrairement à certains concurrents asiatiques.
Performances
Sous l’écran se cache un Snapdragon 865 de Qualcomm associé à 8 Go de RAM. Il s’agit du premier smartphone de Sony avec autant de RAM. C’est donc une vraie révolution (et ce n’est pas la dernière, comme vous le verrez au travers de ce test). Bien sûr, en comparaison des flagships de certaines marques, cela semble un peu « léger ». Oppo fournit 12 Go de RAM dans son Find X2 Pro. Samsung en fournit 12 Go également dans toutes les versions 5G des Galaxy S20. De même avec Xiaomi avec les Mi 10 5G et Mi 10 Pro 5G et OnePlus avec le OnePlus 8 et le OnePlus 8 Pro. Voilà qui n’est donc pas si rassurant.
Qu’en est-il en vrai ? Les résultats des tests montrent que le Xperia 1 II est très bien optimisé. La différence de RAM entre le smartphone de Sony et ceux des adversaires n’est pas si impactante. Ajoutez à cela l’absence de taux de rafraichissement élevé, le Xperia se révèle au-dessus du P40 Pro et des Galaxy S20. Il est très proche du Find X2 Pro. Et un peu en dessous du OnePlus 8 Pro et du Mi 10 Pro. Souvent, cela se joue à quelques points près dans les benchmarks. Le Xperia 1 II offre donc des résultats très cohérents.
Cette fluidité se ressent évidemment avec les nombreuses applications gourmandes que nous avons installées. Vous retrouvez d’ailleurs ci-dessous Dead Trigger 2, notre jeu étalon, qui n’a montré aucun ralentissement, même avec le plus haut niveau de détails proposé dans le panneau de configuration. Nous avons également installé Citra, l’émulateur Nintendo 3DS, et Dolphin, l’émulateur Wii. Quelques concurrents cités précédemment ont faibli face à ces deux émulateurs. Le Xperia 1 II, lui, est parvenu à rester fluide tout au long de l’expérience.
Profitons de cet intermède vidéoludique pour évoquer la gamme PlayStation. L’application PS4 Remote Play, disponible sur le Play Store et compatible avec la grande majorité des téléphones, n’est pas préinstallée sur le Xperia 1 II (alors que l’application PlayStation Store est bien présente par défaut). Nous avons évidemment testé la liaison entre les deux systèmes et cela fonctionne à merveille (à condition d'avoir un bon WiFi), que ce soit avec une manette DualShock 4 qu’avec les contrôles tactiles à l’écran.
Batterie
Comme pour la RAM, Sony a renforcé la proposition côté batterie. Le Xperia 1 II est le premier smartphone de Sony avec un modèle 4000 mAh. Il n’y a pas plus haut dans le catalogue de smartphones de la marque, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Jusqu’à présent, Sony a toujours opté pour une optimisation logicielle pour réduire la consommation d’énergie. Mais avec des chipsets toujours plus gourmands, des dalles toujours plus abouties et l’arrivée de la 5G (car le Xperia 1 II est aussi le premier smartphone 5G de la marque), il était temps de renforcer la batterie. Et donc l’autonomie. D’autant que son prédécesseur ne brillait pas dans cet exercice.
Son successeur fait mieux. Mais pas beaucoup mieux. Le Xperia 1 II offre une douzaine d’heures de lecture en vidéo en continu et une dizaine d’heures de navigation sur Internet. En usage mixte, sans toucher à différents réglages permettant de réduire la consommation d’énergie, le téléphone est largement capable de tenir la journée. Mais il ne pourra pas tenir une journée et demie, comme un Find X2 Pro par exemple. Parmi les optimisations possibles, il y a bien sûr les différents modes d’économie d’énergie et la désactivation de l’écran Always-On (même si cela parait minime).
Côté recharge, le Xperia 1 II est compatible charge rapide (21 watts) et charge sans fil (11 watts). Il lui faut un peu moins de deux heures pour une charge complète via le port USB type-C. Ce qui est plutôt long. Notez également que le chargeur fourni avec le smartphone est un modèle délivrant une puissance de 18 watts, avec lequel la charge sera un peu plus longue. Une petite faute de goût à notre avis.
Audio
Parlons un peu de l’audio, puisque c’est l’un des points forts du Xperia 1 II. Avec son port jack 3,5 mm amélioré et ses deux haut-parleurs frontaux, la promesse faite par Sony aux audiophiles est élevée. Et le résultat est plutôt convaincant, ici aussi. Notez parallèlement que le Xperia 1 II est livré avec un casque filaire intra-auriculaire de bonne facture, avec télécommande déportée.
Parlons d’abord du port jack. Ce dernier étend, selon Sony, sa plage de fréquences pour offrir plus de profondeur à la musique (parce que, pour les films, la différence est négligeable). Il offrirait même, selon la marque, un son de meilleure qualité que le DAC du port USB type-C. Soit. Pour une oreille avertie, il y a peut-être une différence. Lors de nos tests, nous avons eu une très bonne expérience audio. De là à dire qu’elle est meilleure avec un casque jack qu’avec un casque USB type-C, c’est difficile à dire, car cela dépendra du casque. Nous trouvons en revanche que c’est indéniablement plus pratique (s'il avait été mieux placé, cela aurait été encore mieux).
Évoquons ensuite les haut-parleurs. Que ce soit chez Sony ou Samsung, ces composants ne sont pas toujours orientés vers l’utilisateur. Prenons l’exemple du Xperia 1. Si vous tenez le smartphone horizontalement (le haut du téléphone est tourné vers la gauche), l’écouteur de gauche vous fait face, mais le haut-parleur de droite pointe sur le côté. Ici, les deux diffusent le son en direction de l’utilisateur, comme c’était le cas historiquement avec la série Xperia Z du constructeur. Un retour aux sources plus que bienvenu, car l’expérience offerte est excellente, avec un son clair, détaillé et relativement puissant (mais pas trop non plus).
Interface
Le Xperia 1 II fonctionne avec Android 11, bien entendu, habillé ici d’une légère surcouche qui ressemble beaucoup à celle utilisée par le Xperia 1. Bien sûr, Sony a profité du passage à Android 10 pour appliquer quelques changements, comme le thème sombre (utilisé pour illustrer ces quelques paragraphes) et la gestion fine des permissions. Pour le reste, rien de bien nouveau. Vous remarquerez que Sony active par défaut les boutons de navigation d’Android, pour éviter d’être perdu avec les gestes tactiles (qui ne sont pas encore totalement uniformisés).
La barre de recherche de Google n’est pas au-dessus des icônes préinstallées sur l’écran d’accueil, mais en dessous, tout à côté du pouce. D’ailleurs, Sony a soigné la gestuelle de son interface pour la rendre facile à utiliser avec une seule main malgré la taille de l'écran. Vous pouvez par exemple ouvrir la zone de notification depuis le bas de l’écran, comme si vous tiriez un fil invisible. Un vrai « mode à une main » est également activable. Il ne l’est pas par défaut.
Autre point intéressant : Détection Latérale. Tapotez deux fois sur l’une des deux tranches (ça marche mieux si vous tapotez sur le biseau entre l’écran et la tranche du téléphone) pour faire apparaître un menu avec des raccourcis vers des applications et des réglages rapides. Là encore, ce menu est fait pour améliorer la manipulation avec une seule main. Et c’est une riche idée (qui rappelle dans une certaine mesure les panneaux latéraux de Samsung One UI).
En fouillant dans le menu de paramétrage, vous accédez à un menu très complet. Ici les connexions réseau (GSM, WiFi) et locales (Bluetooth) sont séparées. Une seule protection biométrique est proposée : l'empreinte. Pas de reconnaissance faciale de seconde zone ici. Le contrôle sur les permissions pour la géolocalisation est déporté dans un menu dédié afin de leur donner une place plus prépondérante.
Les zones importantes de la surcouche sont proches de l'expérience Android pure : accueil avec les applications Google et système, ainsi que des applications « Pro » pour la photo et la vidéo, signifiant que c’est un axe prioritaire pour Sony. L’accès au mode multifenêtre (illustré ci-dessous) est également sur cet écran. Sur l’écran de droite, vous retrouvez quelques partenaires commerciaux : Netflix, Call of Duty Mobile, Tidal, LinkedIn, Facebook. Curieusement, Sony n’a pas choisi de promouvoir sur ces téléphones Spotify, partenaire de la firme sur PlayStation. Peut-être les deux sociétés n’ont pas trouvé d’accord satisfaisant ?
À gauche, vous retrouvez le fil d’actualité Google. En tirant vers le bas, vous ouvrez la zone de notification et les paramètres rapides (que vous pouvez personnaliser comme bon vous semble). En tirant vers le haut enfin vous ouvrez le tiroir des applications, lequel est loin d’être le plus fourni en téléphonie mobile. Sony joue ici la carte de la simplicité, avec une belle interface, fonctionnelle et fluide.
Outre les applications Google et celles citées précédemment, nous retrouvons une belle brochette d’applications de Sony. Photo Pro et Cinema Pro (voire son interface ci-dessus). News Feed. PlayStation App (bien évidemment), mais pas le PS4 Remote Play. Imaging Edge Mobile qui permet de connecter un appareil Sony Alpha au téléphone. Et Optimiseur de jeu qui est comparable au mode jeu chez Oppo ou Samsung, par exemple : il optimise les performances, désactive les notifications et affiche un raccourci pour prendre des vidéos.
Photo
La partie photographique de ce test aurait pu valoir un article dédié, tant il y a à dire sur ce smartphone. Car, Sony revient de loin dans ce type d’exercice, un comble pour une entreprise qui fabrique aussi des appareils photos (compact, bridge et reflex). En outre, le Xperia 1 II tire, pour la première fois, vraiment partie des travaux de la firme japonaise dans le domaine de la photo professionnelle, notamment sur la partie logicielle, puisque l’application photo basique est accompagnée ici de deux autres applications : Photo Pro et Cinema Pro dont les interfaces et les outils ont été empruntés aux caméras et appareils photo de la firme.
Avec le Xperia 1 II, Sony hausse donc son jeu avec, pour la première fois dans son catalogue, une caméra ToF (temps de vol) pour le calcul des distances à la volée, un autofocus intégré au capteur grand-angle, un autofocus omnidirectionnel pour le capteur principal, la stabilisation optique en prise de vue vidéo et même, soyons fou, des optiques signées Carl Zeiss (le même qui fournit les optiques de Nokia).
Les capteurs du Xperia 1 II sont tous des Exmor de 12 mégapixels. Si théoriquement, il n’y a pas de différences entre les capteurs du Xperia 1 et ceux du Xperia 1 II, Sony affirme qu’il s’agit de modules de générations plus récentes. L’analyse du capteur principal est un bon exemple. Par rapport à celui du Xperia 1, celui du Xperia 1 II est plus grand. Ce qui veut dire que chaque pixel photosensible est lui aussi plus grand et il capte plus de lumière pour une même durée d’exposition. Et cela se ressent.
Entrons maintenant dans le vif du sujet. Notez tout d’abord que tous les clichés ici présents ont été réalisés avec l’application par défaut. Les puristes et photographes avertis trouveront leur bonheur avec Photo Pro qui ajoute quelques modes pratiques et, surtout, un contrôle total sur les éléments photographiques, comme si vous aviez en main un reflex (puisque l’interface est inspirée de celle des Sony Alpha). Vous avez d’ailleurs accès aux modes P, M et S qui équipent les Alpha. Photo Pro permet de passer plus simplement entre les trois optiques (panorama, principal et téléobjectif). Et vous avez même un petit gyroscope qui s’affiche pour être sûr que vous êtes droits.
L’application par défaut, elle, n’est pas si complète et complexe. Elle fait tout toute seule. Vous pouvez choisir le zoom (avant ou arrière). Vous pouvez désactiver le flash. Vous pouvez changer le ratio des photos (de 4/3 à 16//9 ou 1/1). Et vous pouvez activer le flou d’arrière-plan (uniquement avec le capteur principal). Pour le reste, c’est la machine qui décide (en espérant qu’elle prenne de bonnes décisions). Notez que l’application vous prévient aussi si vous avez un doigt devant l’objectif. C’est un détail. Mais ça compte.
Le capteur photo principal offre d’excellents résultats, de jour comme de nuit. C’est un vrai plaisir de retrouver Sony à un bon niveau en photo. Quand la lumière est bonne, le Xperia 1 II prend les bonnes décisions quant au mode scène, à la balance des blancs et aux ISO. Les couleurs sont belles et naturelles. La lumière est vive et contrôlée. Dans de rares cas, les décisions prises par l’application sont contestables, notamment en termes de luminosité. Certains trouveront les photos du Xperia 1 II moins contrastées que certains concurrents. Mais nous sommes peut-être devenus trop habitués au HDR à outrance.
L’un des points sur lesquels Sony a insisté lors de sa présentation est la rapidité de la mise au point du Xperia 1 II, presque équivalente à celle d’un Alpha. Et c’est vrai : rares sont les photos qui sont floues, même quand le sujet est en mouvement, comme ici la voiture. Grâce à la caméra temps de vol, le Xperia 1 II parvient à saisir l’instant. Ajoutez à cela le bouton physique pour la prise de vue (avec la fonction de mise au point en appuyant à moitié), et vous obtenez un APN sportif. Enfin, si vous activez le flou d’arrière-plan, les portraits sont précis et les visages bien contrastés. Là encore, rien à redire.
Le capteur grand-angle offre lui aussi de bons résultats, avec de belles couleurs et une belle maitrise de la lumière. Et, pour une fois, les photos sont lumineuses et contrastées. Souvent, l’objectif grand-angle ouvre moins grand, pour un résultat moins lumineux. Ce n’est pas le cas ici. Attention, comme toujours, aux aberrations dues à l’optique. Un correcteur automatique redresse l’image. Encore faut-il ne pas le désactiver.
Le téléobjectif enfin, est un peu en retrait. Les couleurs sont bien reproduites, le contraste est bon et la gestion de la luminosité également. Mais, il est aussi moins lumineux, sans surprise, et il n’offre pas le même piqué que les deux autres. Même en restant sur le zoom optique (sans forcer sur le zoom numérique), vous perdez rapidement en finesse de grain. Un zoom numérique est également proposé. Il est légèrement caché (il faut appuyer longuement sur l’icône du zoom). Il s’en sort globalement mieux que d’autres, mais ce n’est pas fou non plus. Un capteur avec une définition peut-être plus élevée aurait pu apporter au Xperia 1 II un zoom hybride équivalent à celui du Galaxy S20, par exemple.
Parlons quelques instants des résultats en mode nuit. L’un des atouts à opter pour des capteurs 12 mégapixels est d’augmenter la lumière acquise par les pixels. Et cela profite au Xperia 1 II qui offre de très bons résultats, avec de nombreux détails, une bonne lumière et des textures qui restent propres, que ce soit avec le capteur principal, le capteur grand-angle et même, dans certains cas, avec le téléobjectif. Attention évidemment, le mode nuit demande à tenir la pause environ deux secondes par clichés. Si le sujet bouge, c’est fichu ! En explorant les options de Photo Pro, vous aurez plus de choix en termes de prise de vue : ouverture, temps de pause, ISO, etc.
Côté selfie, le Xperia 1 II profite du même capteur 8 mégapixels que son prédécesseur. Pas de changement donc ici dans la qualité des autoportraits. Les clichés sont plutôt de bonne qualité, avec peut-être, un peu moins de maitrise au niveau de la lumière. L’absence d’autofocus pourrait être pénalisante de temps en temps. Mais cela reste des selfies, non ?
Conclusion
J'ai testé plusieurs flagships ces derniers mois. Je trouve le Galaxy S20 5G excellent par sa compacité. Je trouve le Find X2 Pro très élégant et particulièrement fort en recharge rapide. J’ai également aimé le Mi 10 Pro que j’ai testé pour co-réaliser le dossier sur les nouveautés de MIUI 12, même si je lui trouve moins de caractère que ses concurrents. Et je fais confiance à mon collègue Bruno quant à la qualité offerte par le P40 Pro et le P40 Pro+, notamment en photo où ils semblent exceller.
Mais le Xperia 1 II (ou Mark 2) est clairement mon chouchou parmi les smartphones haut de gamme. Non, il n’est pas le meilleur en photo, même si nous n’avons rien à lui reprocher dans le domaine, bien au contraire. Non, il n’a pas non plus la meilleure autonomie, même si la proposition de Sony n’est pas mauvaise non plus. Non, il n’est pas le plus puissant non plus, mais il rivalise largement avec ses principaux concurrents.
Nous avons même quelques petits défauts à lui reprocher. Cette faute de goût en ergonomie, avec la position curieuse du port jack 3,5 mm, ou celle du chargeur filaire fourni dans la boîte qui ne tire pas parti de la puissance maximale de la charge rapide. Mais quelle expérience offre-t-il ! En vidéo. En jeu. En audio. C’est LE smartphone multimédia par excellence. Son interface est élégante et son design est raffiné. Ce fut un réel plaisir de passer quelques jours avec lui. Et nous vous le recommandons chaudement.
Après l'audacieux Xperia 1, Sony offre avec le Xperia 1 II de belles améliorations qui corrigent de nombreux points faibles de son prédécesseur, que ce soit sur l'autonomie, la photo ou l'audio. Conservant le parti pris que la marque a choisi en 2019 au niveau du design, le Xperia 1 II se révèle extrêmement désirable, une fois dépassée la surprise de son étonnant format. S'il n'est pas le meilleur en tout, il reste un excellent smartphone, doté de très belles qualités techniques.
- Un design atypique, épuré et tellement "Sony"
- Un très bel affichage, parfait pour les séries, les films et les jeux
- Des performances techniques sans failles
- Enfin de belles photos lumineuses et contrastées avec un smartphone Sony !
- Photo Pro, une excellente application pour les photographes avertis
- Le retour du port jack !
- Autonomie largement améliorée, mais toujours un peu en dessous des autres
- Placement du port jack 3,5 mm à améliorer
- Chargeur livré avec le produit incompatible avec la charge rapide maximale
- Téléobjectif un peu sombre