Test Sony Xperia 1 VI : là, on tient enfin quelque chose de vraiment bien !

Notre avis

Un an après le Xperia 1 V, Sony a dévoilé le Xperia 1 VI. Et comme en 2023, la firme japonaise a fait de nombreuses promesses lors de l’officialisation du smartphone haut de gamme. Armé d’une fiche technique modernisée, le Xperia 1 VI veut confirmer que Sony a encore des arguments, notamment en photo. Est-ce enfin la bonne ? Pour nous, c’est un grand oui ! Et on vous dit pourquoi.

Il y a longtemps, du temps des Xperia Z, Sony représentait le fin du fin en matière de smartphone sous Android. Depuis, la firme japonaise a perdu de sa superbe. La marque reste une référence dans plusieurs domaines : les télévisions, la photographie, le cinéma, le jeu vidéo. Sony continue par exemple à pourvoir une grande partie des capteurs photo des smartphones haut de gamme. Et pourtant, ces téléphones ne sont plus prisés par les photographes.

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Il y a deux raisons à cette situation. D’abord, la concurrence chinoise (Huawei, Honor, Oppo, Xiaomi, etc.) est passée par là. Et seuls Samsung et Apple résistent bien. Mais ce n’est pas la seule raison. Il y a aussi une certaine fierté très « japonaise » qui a empêché la firme d’évoluer avec les attentes des consommateurs, car elle était convaincue que sa formule est la meilleure. « On ne change pas une équipe qui gagne », dit-on souvent.

Mais ne faut-il pas la changer quand elle ne gagne plus ? En 2023, nous avons noté des changements dans les Xperia 1 V et Xperia 5 V. Des changements annonciateurs d’un renouveau plus profond qui semble arriver enfin avec le Xperia 1 VI. À l’occasion de l’officialisation cet été, nous avons en avons relevé dans la fiche technique. Mais cela se concrétise-t-il par une expérience enfin en phase avec les attentes des utilisateurs ? On vous dit pourquoi on pense que oui.

Prix et disponibilité

Le Xperia 1 VI est disponible en France depuis le mois de juin 2024. Vous le retrouvez chez tous les distributeurs habituels, ainsi que sur le site de Sony. Le prix public conseillé du smartphone est 1399 euros. Il n’existe qu’une seule configuration avec 256 Go de stockage. Il s’agit du même tarif que le Xperia 1 V : comme en 2023, pas d’inflation chez Sony en 2024. C’est une bonne nouvelle, parce que ce n’est pas le cas chez tous les concurrents.

Ce Xperia 1 VI compte plusieurs concurrents. D’abord, l’iPhone 15 Pro Max, qui sera remplacé dans quelques jours par l’iPhone 16 Pro Max. Ce dernier est vendu à partir de 1479 euros. Et son prédécesseur devrait profiter d’une petite réduction dans les prochaines semaines chez les revendeurs. Ensuite, le Pixel 9 Pro XL, vendu à partir de 1199 euros. Mais il faut passer à 1299 euros pour profiter du même volume de stockage.

Il y a aussi le Magic6 Pro de Honor, sorti à 1299 euros en début d’année et profitant de belles réductions en cette fin d’année. Sans oublier le Galaxy S24 Ultra de Samsung, proposé à son lancement à partir de 1469 euros, ou encore le Xiaomi 14 Ultra, lancé à 1499 euros. Le prix du Xperia 1 VI n’est donc pas décalé par rapport à ses concurrents.

Le smartphone se décline en trois coloris : noir (notre version de test), blanc et un joli vert kaki. Dans la boîte, vous ne retrouvez que le smartphone et un peu de lecture (démarrage rapide et garantie). Sony ne livre plus aucun accessoire avec ces téléphones. Même le câble USB-C a disparu. C’est bien triste. Pour rappel, il n’y a pas non plus d’outil pour ouvrir le tiroir de la carte SIM, puisqu’il n’y en a pas besoin.

Design

Sony a apporté au Xperia 1 VI de nombreux changements. Mais ils ne se voient pas forcément au premier coup d’œil. En effet, le langage design du smartphone reprend presque à l’identique celui de ses prédécesseurs : un corps allongé et rectangulaire, presque monolithique. Des arêtes marquées et des tranches droites. Un module photo principal positionné verticalement dans le dos et déporté sur le côté. Ce n’est pas la position la plus heureuse : le téléphone devient bancal quand il est posé sur une table. Un défaut que nous excusons bien volontiers.

Les matériaux sont identiques. Du verre minéral à l’avant (Gorilla Victus 2) et à l’arrière (Gorilla Victus 1). Et de l’aluminium sur les tranches. Sony a appliqué un traitement texturé et mate à l’arrière et sur les côtés du téléphone, pour une préhension parfaite et aucune trace de doigt. Toujours sur les tranches, nous retrouvons les quelques particularités de Sony, comme le port jack 3,5 mm, le tiroir de la SIM qui s’enlève sans outil, le déclencheur photo, le lecteur d’empreinte digitale sur le côté. Sony ne se travestit pas. Ouf.

Le smartphone conserve bien sûr sa protection contre l’eau et la poussière (IP68). Il est très légèrement plus lourd (5 grammes en plus) pour atteindre les 192 grammes. Il est très légèrement moins haut (3 mm en moins), mais également un peu plus large (3 mm en plus). Il faut y voir le premier signe d’un changement important : le ratio de l’écran n’est plus 21/9e mais 19,5/9e. Sony abandonne donc son écran « cinemascope ». Le téléphone devient moins haut. Les boutons sur la tranche sont plus accessibles. Et le téléphone tient mieux dans une poche.

Outre ce changement de ratio, le smartphone conserve les autres atouts de ses prédécesseurs. L’affichage, de même taille que précédemment (6,5 pouces), est parfaitement rectangulaire et aucun poinçon ou encoche ne vient gêner la lisibilité. Le capteur selfie est positionné dans une bordure un peu plus épaisse que chez les concurrents. Mais c’est le prix à payer pour un affichage vierge de toute altération.

De même pour les haut-parleurs frontaux : ils sont toujours présents, pour notre plus grand bonheur, contrairement à Asus qui a abandonné l’idée dans le ROG Phone 8. Mais cela implique une bordure inférieure un peu plus prononcée que la concurrence. Mais c’est un mal pour un (grand) bien. D’autant que l’existence de cette bordure est contrebalancée par le changement de ratio.

Écran

Restons en façade et étudions cet écran de 6,5 pouces au ratio de 19,5/9e. Ce changement de ratio n’est qu’un des nombreux changements apportés par Sony à l’affichage du Xperia 1 VI. Il y en a plusieurs autres et nous allons entrer dans les détails et vous expliquer pourquoi c’est une bonne idée.

Le premier changement était une demande que nous faisions depuis plusieurs années : la prise en charge de la technologie LTPO. Jusqu’au Xperia 1 V, Sony préférait adopter une dalle OLED avec un taux de rafraichissement « presque » fixe : selon les cas, le taux pouvait se positionner sur 40 Hz, 60 Hz ou 120 Hz. L’autonomie n’étant pas la meilleure, il nous paraissait intéressant que Sony étudie les écrans LTPO. Et c’est chose faite : le Xperia 1 VI est enfin LTPO avec un taux de rafraichissement dynamiquement variable de 1 Hz à 120 Hz. Vous ne pouvez pas forcer le passage à 120 Hz. Mais vous pouvez brider ce taux pour qu’il n’atteigne jamais 120 Hz.

Le deuxième changement concerne la définition de l’écran. Depuis de nombreuses années, Sony est la seule marque à proposer un affichage « 4K » natif dans un téléphone. Bien sûr, la dalle est capable de passer en Full HD+. Ce qu’elle faisait la très grande majorité du temps. Nous nous posions alors la question suivante : quel intérêt d’intégrer un écran 4K si cette définition n’est peu ou prou jamais atteinte ? Pas grand-chose. Sony a donc changé la définition de l’écran, repassant au Full HD+ standard, pour atteindre une résolution de 396 pixels par pouce. C’est très suffisant. Et ça économise de l’énergie.

Le troisième changement concerne la colorimétrie et la luminosité. Nous nous étonnions en 2023 que Sony, concepteur d’écran de référence dans l’étalonnage colorimétrique, n’intègre pas une dalle plus précise dans l’affichage des couleurs. Alors que Samsung ou Apple proposent des écrans extrêmement précis dans ce domaine. Le Xperia 1 VI propose une dalle plus précise en mode créateur que celle de 2023 avec un delta E moyen de 1,9 et une température moyenne des couleurs de 6900° environ. Le mode standard sera plus bleu. C’est normal.

Bien sûr, vous conservez dans les réglages tout ce qu’il faut pour contrebalancer et optimiser l’affichage selon vos gouts, grâce à l’outil le plus complet du marché dans ce domaine, héritage du savoir-faire de Bravia dans le domaine. En outre, la luminosité manuelle maximale passe de 605 nits à 812 nits. C’est excellent. Pour le reste, nous retrouvons tout ce que Sony sait si bien faire : taux de contraste infini, HDR BT.2020, etc.

Interface

Une fois le smartphone allumé, vous arrivez sur l’interface habituelle des Xperia. Deux écrans d’accueil par défaut. Une barre permanente avec cinq applications. Un volet unique pour les notifications et les réglages rapides. Un tiroir pour ranger toutes les applications. L’écran « Discover » avec un fil d’informations personnalisable. Sony ne prend aucun risque ici.

La seule petite modification apportée par Sony s’appelle « Tableau de bord ». C’est un volet qui propose certains réglages rapides indisponibles dans le volet habituel : changement du mode colorimétrique de l’écran, paramètres audio, etc. La majorité des fonctions offertes par ce volet doublonne cependant avec le volet de paramétrage rapide. C’est dommage. Mais il est aussi plus pratique à utiliser… si vous prenez le temps de le maitriser.

Sony met toujours en avant les particularités de la marque dans l’audiovisuel, la photographie, le gaming et la musique. Et cela se concrétise dans l’interface avec la mise en avant d’applications dédiées à ces usages. Outre l’application photo, qui a beaucoup évolué, vous retrouvez Moniteur Externe (pour transformer le Xperia en liveview déporté pour un appareil Alpha), Créateur Vidéo pour faire du montage, Music Pro, pour faire de l’enregistrement audio, ou encore Optimiseur de jeu, pour gérer les performances du smartphone lors d’une partie.

Les Xperia, dont ce modèle, font partie des rares à proposer encore une application musicale pour écouter des morceaux en local. Comme avec un Walkman. Et, gaming oblige, le Xperia 1 VI embarque par défaut le jeu Call of Duty Warzone Mobile, dont Sony est partenaire. Il s’agit de l’une des trois applications commerciales installées systématiquement dans le téléphone, les deux autres étant LinkedIn et Facebook. Ce choix, et l’absence de TikTok ou d’Instagram, montre que les acheteurs de Xperia ne sont pas des adolescents.

À l’heure où toute la concurrence ne parle que d’intelligence artificielle, Sony fait quasiment l’impasse sur le sujet. L’IA est absente de l’interface ou des applications, hormis celle dont nous disposions déjà précédemment pour optimiser les réglages photo ou pousser des notifications. En revanche, l’IA générative n’est pas là. Heureusement, Sony peut compter sur Google : le Xperia 1 VI intègre Google Photos et sa retouche magique.

Côté durée de maintenance, Sony a légèrement amélioré sa position. La firme passe de 2 à 3 ans de mises à jour d’Android et 3 à 4 ans de patch de sécurité. C’est un peu mieux. Mais face à Google, Apple et Samsung, cela reste trop peu. Et à la veille d’une obligation de mise à jour pendant 7 ans pour tout appareil vendu en Europe, Sony devra vraiment s’améliorer rapidement sur ce sujet.

Performances

Le Xperia 1 VI est évidemment propulsé par un Snapdragon 8 Gen 3, dernière puce haut de gamme en date en provenance de Qualcomm. Elle sera remplacée en fin d’année par le Snapdragon 8 Gen 4. Mais que cela ne vous freine pas si vous souhaitez acquérir le Xperia 1 VI. En effet, le Snapdragon 8 Gen 3 est déjà suffisamment puissant pour tous les usages d’aujourd’hui et de demain. Et il fait tourner des modèles d’IA générative. Nous l’avons vu avec de nombreux smartphones.

Le SoC de Qualcomm est accompagné ici de 12 Go de mémoire vive, comme en 2022 et 2023. Certaines marques de smartphones montent plus haut encore. Mais les usages nécessitant plus de 12 Go de RAM sont très peu courants. Avec cette quantité de RAM, Android reste fluide, même si de nombreuses applications se trouvent en arrière-plan. Contrairement à bien d’autres marques, Sony ne propose pas d’extension de mémoire vive type « RAM Boost ». Et c’est tant mieux.

La configuration du Xperia 1 VI développe une puissance assez similaire à ce que vous retrouvez habituellement chez les autres constructeurs, hormis Asus. En effet, les derniers ZenFone et ROG Phone poussent les limites du Snapdragon 8 Gen 3 plus loin. Ici, la stratégie de Sony est plus raisonnable. Les chiffres obtenus avec les benchmarks sont généralement un peu au-dessus. Mais la différence n’est pas aussi significative qu’avec les téléphones d’Asus.

Côté stabilité, le Xperia 1 VI ne fait pas mieux que la concurrence, ni moins bien. Entre 50 % et 60 % sur la majorité des stress tests, avec quelques exceptions. 3DMark nous indique que la température peut monter jusqu’à 45°C au global. Mais AIDA64 offre davantage de détail. Le CPU monte assez rapidement jusqu’à 50°C, avec des pointes jusqu’à 60°C sur des travaux très exigeants. Grâce au nouveau système qui dissipe la chaleur interne, le smartphone reste agréable à utiliser, même quand il monte en température.

Finissons avec l’équipement du Xperia 1 VI. Le téléphone est compatible 5G, sans les ondes millimétriques. Il est au lancement compatible WiFi 6E, mais il sera compatible WiFi 7 grâce à une mise à jour du firmware. Il est l’un des seuls à prendre en charge le Bluetooth 5.4. Son port USB-C est compatible USB 3.2. Et il dispose d’un capteur NFC, comme toujours. C’est complet. C’est à jour. Nous n’en attendions pas moins.

Batterie

Pour alimenter ce puissant Snapdragon 8 Gen 4 et ce nouvel écran, Sony a choisi de réintégrer la même batterie que les Xperia 1 précédents. Elle offre donc une capacité de 5000 mAh. Xiaomi, Samsung ou encore Google proposent des capacités peu ou prou égales. Mais ce n’est pas la meilleure capacité proposée dans le haut de gamme. Honor, OnePlus ou encore Asus proposent des capacités plus élevées.

Pour autant, le Xperia 1 VI s’en sort extrêmement bien. Le téléphone obtient un score supérieur à 20 heures d’utilisation en continu sur PCMark. Comprenez que le téléphone est largement capable d’offrir une autonomie de 2 jours et demi en usage standard (web, messagerie, réseaux sociaux, streaming audio et vidéo, etc.). Il pourrait même atteindre les 3 jours si vous ne jouez pas trop. Pour les joueurs, justement, le téléphone tient 5 à 7 heures en continu avec une seule charge. L’autonomie exacte dépend du jeu et des réglages graphiques (s’il en propose).

Une fois la batterie totalement déchargée, il est temps de passer par la case recharge. Le Xperia 1 VI est compatible charge rapide 30 watts en filaire et 15 watts sans fil. Cependant, pour profiter de cela, il vous faudra trouver un chargeur compatible parmi ceux dont vous êtes déjà propriétaire puisque Sony ne fournit plus, depuis plusieurs années, d’accessoires avec son téléphone. Heureusement, le Xperia 1 VI est compatible Power Delivery 3.0 et Programmable Power Supply, ce qui facilitera l’activation de la charge rapide.

Nous avons rechargé le téléphone avec un chargeur filaire Oppo et avec un chargeur filaire Huawei. Nous avons rechargé le Xperia 1 VI en 80 minutes. Soit une durée équivalente à celle du Xperia 1 V. Voici nos mesures intermédiaires :

Pour soigner la batterie, Sony propose plusieurs fonctions, notamment la charge limitée (avec possibilité de choisir entre 80 % et 90 %) et la charge programmée (qui évite les surcharges quand le téléphone est branché la nuit). Par défaut, le Xperia 1 VI analyse vos habitudes pour adapter ses cycles de charge.

Audio

L’audio fait partie intégrante de la promesse de Sony, au même titre que la vidéo et la photo. De fait, vous retrouvez tout ce qu’il faut pour assurer une expérience sonore qualitative. Cela démarre avec les haut-parleurs frontaux qu’Asus a abandonnés en 2024 pour réduire les bordures autour de l’écran. La firme japonaise persiste heureusement à proposer cet équipement, parce que cette configuration stéréo « quasi » symétrique est clairement meilleure pour profiter des contenus sans écouteurs ni casques.

« Quasi » parce que les deux haut-parleurs ne sont pas identiques. Celui qui est caché dans l’écouteur téléphonique est plus petit que l’autre. Conséquence : les aigus sont moins prononcés d’un côté que de l’autre, alors que les médiums sont bien présents, et le son est un peu plus étouffé sur le plus petit des haut-parleurs. La puissance conjuguée de ce duo n’est pas très élevée, même à 50 % du volume. À 100 %, le son grésille peu. Nous nous attendions à des basses plus présentes. Mais ce n’est pas le cas.

Deuxième élément intéressant ici, le port jack 3,5 mm. C’est un port compatible hi-res (24 bit / 192 kHz) si vous avez des écoutez des contenus lossless. Et il supprime la latence que vous pourriez expérimenter avec des écouteurs TWS. Dans ce dernier cas, le Xperia 1 VI est compatible Snapdragon Sound (incluant les versions HD, Lossless et Adaptive du codec aptX) et peut délivrer une qualité lossless sans fil.

Sony oblige, le Xperia 1 VI n’est pas compatible qu’aptX. Il profite aussi des codecs maison de la firme japonaise. Le DSEE Ultimate pour la musique et le 360 Reality Audio pour l’audio spatial. Et, grosse nouveauté cette année, le smartphone est compatible avec Dolby Atmos. C’est une très bonne nouvelle. Il ne reste plus qu’à proposer le Dolby Vision en vidéo et on sera bon !

Dernier détail audio important : comme son prédécesseur, le Xperia 1 VI dispose d’un microphone logé dans le module photo. Il est dédié à la captation vidéo pour réaliser des zooms audio et mieux isoler la voix des personnes que vous filmez. Les cinéastes amateurs sauront en tirer parti.

Photo

Finissons ce test avec la photographie. Ces dernières années, nous n’avons pas été entièrement convaincus par le positionnement de Sony. L’arrivée en 2023 du nouveau capteur 48 mégapixels était une bonne idée. Mais elle était contrebalancée par l’abandon du capteur ToF qui accélérait considérablement la mise au point. En outre, le capteur était plus grand, mais l’ouverture de son objectif était moindre. Un pas en avant. Un pas en arrière. Le tout servi par un mode basic peu pratique et moins performant que le mode pro.

Cette année, Sony reprend une grande partie de la configuration de son Xperia 1 V. Même capteur selfie. Même capteur principal. Même module ultra grand-angle. Jusque là, nous avions peur d’avoir les mêmes soucis qu’en 2023. Mais ce n’est pas le cas. Deux éléments ont évolué. Le module téléobjectif, avec un nouveau zoom continu qui démarre toujours à 3,5x et monte désormais à 7,1x. Soit une plage équivalente de 85 mm à 170 mm. En augmentant la distance focale, l’ouverture baisse obligatoirement. Voici la configuration présente ici :

Le second élément est logiciel. Sony propose enfin une application simple et complète. Vous choisissez les modes habituels. Vous avez toutes les options proposées par les concurrents, même un mode macro que Sony ne proposait pas toujours. Les modes vidéos sont intégrés, dont le bokeh vidéo. Et les spécialistes de la photo profitent toujours des modes experts (P, S et M) pour débrayer l’appareil. C’est une vraie révolution ! Il n’y a toujours pas de mode nuit, lequel se lance automatiquement en mode automatique.

Capteur principal
Capteur principal
Capteur principal
Capteur principal (gauche) et ultra grand-angle (droite)

Quels sont les résultats de cette nouvelle proposition ? Ils sont… enfin bons ! Le capteur principal et son objectif ouvrant à f/1.9 font des merveilles de jour et de nuit. Un très bon piqué. Une belle maitrise de la focale. De belles couleurs. En journée, quand la lumière est abondante, ces qualités touchent tous les modules. Les portraits du capteur principal sont excellents en journée et restent bons en soirée. Les autofocus sont tous assez rapides, même si nous regrettons toujours le capteur ToF du Xperia 1 IV. Et les contre-jours sont plutôt bien gérés.

Capteur principal
Capteur principal
Capteur principal
Capteur principal
Capteur téléobjectif (zoom 3,5x)
Capteur selfie

Outre les portraits, l’un des exercices où le Xperia se révèle excellent est la macro. Elle est prise en charge par le téléobjectif (et non l’ultra grand-angle). Et, en journée, les résultats sont bluffants.  Dommage que l’autofocus soit désactivé dans ce mode, car, les clichés gagneraient en netteté. Le mode vidéo est également très bon et propose beaucoup plus d'options que l'ancienne application.

Capteur ultra grand-angle
Capteur ultra grand-angle
Capteur ultra grand-angle

Comme Apple, Sony ne propose pas de mode nuit. La firme japonaise préfère, en mode basic, laisser la main à l’algorithme qui va ajuster automatiquement le temps d’exposition pour obtenir une photo plus lumineuse et détaillée. Et le résultat est globalement bon, même s’il dépend beaucoup de l’ouverture de chaque objectif. Notez que vous pouvez également désactiver cet ajustement grâce à un bouton qui apparait dans l’interface (avec une petite lune).

Capteur principal (zoom lossless 2x)
Capteur téléobjectif (zoom 3,5x, 7,1x, 10x et 21,1x)
Capteur principal, zoom lossless 2x (gauche) et capteur téléobjectif, zoom optique 3,5x (droite)

Nous notons quelques petits soucis encore à régler. D’abord, les photos de nuit manquent généralement de piqué, avec un grain assez présent. Puis, il y a une différence colorimétrique entre les différents capteurs, le principal étant plus chaud que les autres. C’est un atout, sauf pour les portraits où les teintes ne sont pas toujours respectées.

Capteur principal, zoom lossless 2x (gauche) et capteur téléobjectif, zoom optique 3,5x (droite)
Capteur principal, zoom lossless 2x
Capteur téléobjectif, mode macro

Enfin, nous notons une luminosité mal maitrisée par le téléobjectif dès que l’ouverture passe à f/3.5, avec une incidence sur la colorimétrie qui n’est plus respectée, de jour ou de nuit. Le téléobjectif souffre également de sa faible définition : le zoom optique est très bon, mais le zoom numérique est décevant. De nuit, il est même préférable de rester en zoom lossless 2x pour profiter de la luminosité de l'objectif f/1.9, plutôt que d'utiliser le zoom optique 3,5x.

Conclusion

Le Xperia 1 VI est vraiment convaincant. Sony a enfin gommé certains des défauts des prédécesseurs, notamment sur la partie logicielle en photo. Et la firme a apporté également quelques nouveautés bienvenues, comme le LTPO ou le Dolby Atmos. Et cela sans pour autant renier les forces de ses précédents téléphones : le port jack, l’écran sans encoche ni poinçon, le déclencheur photo, le double haut-parleur en façade, etc.

Tout n’est pas encore parfait dans ce produit. Que ce soit sur la colorimétrie de l’écran, pas entièrement maitrisée ; sur l’interface, moins riche en fonctions exclusives ; sur la recharge, qui reste très limitée pour un smartphone premium ; sur les mises à jour, encore trop peu nombreuses ; ou encore sur la photo où les différences se creusent entre les modules. Mais un cap a enfin été franchi vers une modernisation de l’offre de Sony. Et sans augmenter le prix. Chapeau.

Sony Xperia 1 VI
Notre Verdict

Pas encore parfait, le Xperia 1 VI se détache de ses prédécesseurs par des choix de raison. La définition revue à la baisse. L'augmentation de la définition. L'arrivée du LTPO. Le remplacement de l'application photo. Le partenariat avec Google autour de la retouche générative d'image. Voilà qui a du sens. Et Sony conserve ses atouts : un zoom optique continu, un design à la prise en main parfaite, le lecteur d'empreinte sur la tranche, le port jack 3,5 mm, le double haut-parleur, l'écran sans encoche ni poinçon pour les vidéos, etc. Le travail n'est clairement pas fini. Mais l'expérience est enfin moderne. Nous ne pouvons qu'encourager cela.

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