Test Sony Xperia 5 II : l’iPhone 12 Mini n’a qu’à bien se tenir !

Notre avis

Si vous cherchez un smartphone petit et puissant, vous n’avez que peu de choix. Apple a récemment dévoilé l’iPhone 12 Mini. Et sur Android ? Il y a le Xperia 5 II, successeur du Xperia 5 et digne héritier des Xperia Compact. S’appuyant sur la fiche technique du Xperia 1 II, il se veut davantage être un smartphone orienté gaming, selon Sony. Est-ce crédible ? Réponse dans ce test complet.

Sony Xperia 5 II au meilleur prix

En début d’année, nous avons publié le test complet du Xperia 1 II (dite « Mark 2 », comme pour les appareils photo Alpha), le smartphone très haut de gamme de Sony pour le début d’année. Successeur du Xperia 1, ce flagship a montré de très belles qualités, autant au niveau de la photo, que de l’écran et de la puissance. Nous lui avons accordé une très bonne note (mais pas la note maximale non plus) parce que son autonomie n’était pas encore au rendez-vous, malgré une belle amélioration.

Lire aussi – Test Apple iPhone 12 : le digne héritier

Quelques mois plus tard, Sony remet le couvert avec le Xperia 5 II. Successeur du Xperia 5, il en reprend le concept : un Xperia 1 plus petit, tout aussi nerveux, reposant sur une fiche technique très proche. Ce n’est évidemment pas la même, bien sûr, mais elle en retient l’essentiel. Même chipset. Pratiquement le même équipement photo. Autant de RAM et autant de stockage. Un écran moins précis, mais plus fluide. Et, surtout, la même batterie, promesse d’une meilleure autonomie. Grâce à ces attributs, Sony affirme que le Xperia 5 II est parfait pour jouer. Ah bon ?

Voilà une promesse bien ambitieuse. Face à ce constat, nous répondrons donc dans ce test à trois questions. Peut-on vraiment jouer avec ce smarphone ? Et ce smartphone offre-t-il une meilleure prise en main qu’un smartphone gamer (le ROG Phone 3 par exemple) ? Et devez-vous acheter le Xperia 5 II si vous ne jouez pas ? Parce que le jeu vidéo ne fait pas tout !

Fiche Technique

Sony Xperia 5 II
Dimensions158 x 68 x 8 mm
Poids163 g
Ecran6,1 pouces OLED
21:9
449 ppi
1080 x 2520 pixels
Corning Gorilla Glass 6
120 Hz
HDR
ChipsetSnapdragon 865 (7nm)
OSAndroid 10
RAM8 Go
Stockage256 Go
microSDOui
Capteur principal12 MP grand angle f/2.2
12 MP f/1.7
12 MP telefoto f/2.4
Optiques Carl Zeiss
Capteur secondaire8 MP
Batterie4000 mAh
Charge rapide 21 watts
5GOui
ConnectivitéJack 3,5 mm
NFC
WiFi 6
Bluetooth 5.1
USB 3.1 type-C
BiométrieScanner d’empreinte sur la tranche
Résistance à l'eauIP 68

Prix et disponibilité

Le Xperia 5 II est d’ores et déjà disponible. Il est commercialisé depuis le 16 octobre dernier. Son prix est de 899 euros. Il est donc commercialisé 300 euros de moins que le Xperia 1 II. Mais il est commercialisé 100 euros de plus que le Xperia 5. Cette différence de prix est, selon nous, une conséquence de l’intégration du Snapdragon 865. En effet, Qualcomm oblige les constructeurs à acheter un modem 5G avec ce chipset, ce qui n’était pas le cas du Snapdragon 855.

La conséquence de cette augmentation de prix est double. D’abord, le Xperia 5 II est l’un des concurrents directs de l’iPhone 12 Mini (859 euros en version 128 Go, 979 euros en version 256 Go). Ensuite, le Xperia 5 II sera concurrencé par quelques smartphones haut de gamme très agressifs. Nous parlons du OnePlus 8T bien sûr, mais aussi du Mi 10T Pro 5G de Xiaomi et du ZenFone 7 Pro d’Asus. Tous sont vendus entre 699 et 799 euros avec une configuration voisine.

Le Xperia 5 II sera aussi concurrencé par les porte-étendards récents de marques chinoises, comme Oppo (Reno4 Pro) et Vivo (X51). Mais ces modèles, légèrement moins chers, sont aussi moins puissants.

Sony Xperia 5 II au meilleur prix

Design

Le Xperia 5 II reprend en très grande partie le nouveau langage design initié par le Xperia 1 de 2019. Belle dalle OLED en façade avec des coins arrondis. Deux bordures, en haut et en bas de l’écran, pour héberger certains composants techniques, notamment les deux haut-parleurs frontaux. Dos plat à l’arrière avec le module photo. Du verre minéral et du métal pour former la robe. Une fois encore, Sony offre ici un produit très élégant.

Pratiquement tous les éléments techniques sont placés aux mêmes endroits entre le Xperia 1 et le Xperia 5. Bouton de mise en marche (avec lecteur d’empreinte digitale intégré), contrôle du volume et déclencheur photo à droite. Tiroir de la SIM à gauche. Port jack 3,5 mm et micro secondaire en haut. Port USB type-C et microphone principal en bas. Module photo très légèrement protubérant dans le dos, dans le coin supérieur gauche.

Malgré les apparences, le Xperia 5 mark 2 n’est pas exactement un Xperia 1 mark 2 plus petit. Vous remarquerez dans nos photos ci-dessous qu’il y a quelques différences entre les deux téléphones. La première différence est la forme des tranches. Celles du Xperia 5 sont arrondies alors que celles de son grand frère sont plates. Le produit semble donc plus doux et moins anguleux dans la main.

Deuxième différence, Sony a intégré un bouton matériel supplémentaire sur la tranche de droite. Il s’agit d’un bouton dédié à Google Assistant. Il est placé à égale distance du bouton de mise en marche et le déclencheur photo. Ce n’est pas le bouton le plus facile à atteindre avec le pouce. Ce n’est pas un bouton que vous utilisez souvent, car il vient en doublon de l'appui long sur la touche virtuelle circulaire de l'interface Android. Et malheureusement, ce n’est pas un bouton qui peut être configuré pour une autre fonction (comme un réglage rapide ou l’ouverture d’une application, par exemple).

En bas, le Xperia 5 II. En haut, le Xperia 1 II 

Enfin, dernière différence, le module photo, qui reste vertical avec des extrémités arrondies, compte un objectif photo de moins que le module du Xperia 1 mark 2 : il s'agit de la caméra ToF et de son émetteur infrarouge associé. Nous y reviendrons dans la partie consacrée à la photographie.

Que vous soyez habitué à un smartphone Sony ou non, la prise en main du Xperia 5 II est très agréable. Les différents boutons intégrés dans les tranches tombent naturellement sous les doigts. Le format 21/9e permet une utilisation plus facile du smartphone avec une seule main. Attention cependant aux glissades : comme le Xperia 1 mark 2, il glisse entre les doigts si vos mains sont légèrement mouillées.

Autre détail ergonomique intéressant, le tiroir pour la carte SIM et la carte mémoire peut toujours s’extraire sans outil. Ainsi, vous pouvez changer de carte SIM ou augmenter l’espace de stockage dans le téléphone en quelques secondes. Sony a réussi à proposer cette fonction ergonomique sans sacrifier l’étanchéité de la coque. Bravo Sony !

Écran

Parlons maintenant plus précisément de l’écran du Xperia 5 II. Ici, Sony choisit de conserver pratiquement la même dalle que celle du Xperia 5. Vous y retrouvez donc la même taille, la même définition (et donc la même résolution), le même ratio, la même technologie de rétroéclairage, les mêmes moteurs de rendu graphique et le même verre de protection.

Dans les faits, traduisez par une dalle OLED Full HD+ de 6,1 pouces (résolution de 449 pixels par pouces) au format 21/9e compatible Triluminos et X-Reality. Bien sûr, l’écran est compatible HDR. Vous retrouvez également un mode « créateur », comme sur les télévisions Bravia haut de gamme, qui adapte la colorimétrie en fonction du contenu. C’est un mode qui est utilisé notamment avec Netflix : c’est la série ou le film qui modifie le profil colorimétrique de l’affichage et non le contraire (bien sûr, ce mode peut être désactivé).

Outre ce mode créateur absent du Xperia 5, une autre différence sépare les écrans des deux smartphones : celui du Xperia 5 II profite d’un taux de rafraichissement de 120 Hz (notez qu’il n’est pas activé par défaut). C’est la première fois qu’un Xperia propose cette fonctionnalité. Sony explique avoir fait ce choix pour assumer le positionnement vidéoludique du Xperia 5 II. Sony veut offrir plus de fluidité et plus de réactivité.

Sony va même un peu plus loin en intégrant à son mode jeu un mode « 240 Hz » qui simule un rafraichissement 240 Hz dans les jeux compatibles (comme Call of Duty Mobile). Pour notre part, nous n’avons pas vu de nette différence. Peut-être que les experts de CoD Mobile nous contrediraient. Notez enfin que la dalle tactile détecte les sollicitations 240 fois par seconde pour être à égalité avec le mode jeu.

Dans les faits, cela donne quoi ? L’écran du Xperia 5 II révèle de très belles qualités. Des noirs profonds. Une luminosité très bien maitrisée, mais qui va parfois manquer d’un peu de puissance en extérieur, quand le soleil est très présent. La colorimétrie est maitrisée (que vous trouverez peut-être un peu froide par rapport à d’autres dalles AMOLED). Les angles de vision sont bien ouverts. La dalle est très réactive. Voilà un bon affichage qui n’a pas besoin de survendre ses qualités.

Interface

Une fois le smartphone allumé, nous arrivons sur l’interface usuelle de Sony, basée ici sur Android 10. Nous la connaissons maintenant bien, puisqu’elle n’a pas changé depuis bientôt deux ans. Elle est certes minimaliste, mais elle est aussi très élégante et d’une fluidité à toute épreuve.

Vous retrouvez assez logiquement deux écrans d’accueil (les nouvelles applications se positionnant sur le second), un écran pour le fil d’actualité, une zone de notification et de paramétrage rapide et le tiroir d’application (avec un moteur de recherche, mais pas de suggestion dynamique). Jusque là, aucune extravagance.

Seule caractéristique distinctive de cette interface, la présence d’un menu raccourci appelé « Détection latérale » avec les applications les plus couramment utilisées, quelques paramétrages rapides utiles, l’accès au mode multifenêtre et au mode Une Main. C’est une excellente idée que vous retrouvez aussi chez d’autres constructeurs.

Dans le menu de paramétrage, là encore aucune grosse surprise. Vous retrouvez une catégorie complète pour l’écran que nous avons vu dans la partie précédente et une catégorie batterie également très complète que nous verrons dans partie consacrée à l’autonomie du téléphone. Vous retrouvez aussi les options liées au Bien être numérique et à la confidentialité.

Et vous retrouvez enfin une partie consacrée à la connectivité audiovisuelle. C’est le point fort de Sony : offrir à ses téléphones une compatibilité accrue avec les téléviseurs Bravia, les consoles PlayStation, les casques et les barres de son, etc. Dualshock 4, Android Auto, Chromecast, tout est là.

Photo Pro
Cinema Pro

Côté application préinstallée, Sony fait un choix intéressant. Le lot obligatoire est assez restreint. Mais au lancement du mobile, ce dernier vous propose de choisir les applications qui vous concernent dans deux packs : celui de Sony et celui de Google. Dans le premier, vous y retrouvez Amazon (boutique et Prime Video), Sony News Suite, PlayStation App, Booking.com et Accuweather, etc. Dans le second, YouTube Music, Google One, Google Docs, Google Drive, etc.

Le pack obligatoire comprend Netflix, Facebook, Call of Duty Mobile, Linkedin, ainsi qu’un service de streaming musical. En France, c’est Deezer. À l’international, c’est Tidal. Il y a trois autres applications préinstallées qui sont importantes. Elles sont issues de Sony. Et elles concernent deux des points forts du smartphone : le jeu et la photo.

Les deux premières sont Photo Pro et Cinema Pro. Ils servent à débrayer l’appareil photo du Xperia 5 II et à manipuler tous les réglages. Ils sont très complets et s’appuient sur l’interface des caméscopes et des appareils Alpha. Les habitués retrouveront donc vite leurs marques. Notez que Cinema Pro inclut un mode exclusif en 4K HDR 120 images par seconde inaccessible pour l’application photo native.

La dernière application est Optimiseur de jeu (voir les trois images ci-dessus). Il s’agit d’une surcouche qui permet d’optimiser les performances du smartphone pour jouer. C’est évidemment l’un des arguments mis en avant par Sony pour justifier le positionnement gaming du Xperia 5 II. Ce mode vous propose de prioriser les performances du téléphone pour le jeu, de désactiver certaines fonctions de l’OS (navigation, notification, rétroéclairage adaptatif) et de partager du contenu (capture d’écran et séquence de jeu). Le bonheur du gamer.

Performances

Passons justement aux performances du Xperia 5 II. Car, qui dit smartphone gaming, dit plate-forme gaming. Ici, nous retrouvons le Snapdragon 865 (et non pas le Snapdragon 865+) avec 8 Go de mémoire vive. C’est la même plate-forme que celle du Xperia 1 II. Nous nous attendions donc à quelques similitudes lors des tests de benchmarks. Et c’est le cas. Nous nous attendions aussi à voir le Xperia 5 II loin derrière le ROG Phone 3, smartphone gamer le plus puissant testé dans nos colonnes. Et c'est le cas également.

Sur AnTuTu, le score est de 540 000 points. Sur Geekbench, le score est de 905 / 3345 points. Sur PCMark, le score frôle les 10 000 points. Et sur Slingshot Extreme, le mobile atteint 7100 points. Nous avons également testé le Xperia 5 II avec Wild Life : il obtient 3720 points. Sur Wild Life Stress Test, il obtient des scores très réguliers, avec très peu de throttling (pertes de performance sur la durée).

Notez également que, contrairement à d’autres smartphones testés avec la plate-forme Snapdragon 865, le Xperia 5 II parvient à garder une certaine maitrise de la température interne. Comme vous pouvez le voir sur les captures réalisées à l’issue de Wild Life Stress Test, la température du chipset excède très légèrement les 40 degrés, alors que le test dure 20 minutes.

Pour limiter la chaleur, Sony nous explique avoir intégré une couche de graphène pour dissiper la chaleur. Il n’y a évidemment pas de dissipation active, mais uniquement passive. C’est le contour en métal qui sert principalement à sortir cette chaleur du smartphone.

En jeu, le smartphone se comporte très bien. Promesse donc tenue. Nous avons essayé trois applications ludiques. D’abord Dead Trigger 2, bien entendu. Celui-ci a montré une très belle fluidité et réactivité, même avec les réglages graphiques au maximum. Ensuite Dead Cells, où, là encore, la réactivité a été au rendez-vous. Enfin Dolphin, l’émulateur Gamecube et Wii. Et, comme le Xperia 1 II avant lui, le petit bolide de Sony est resté maître du jeu. Une belle performance.

Nous ne pouvons pas clore ce chapitre jeu sans parler de la connectivité avec la gamme PlayStation. Nous avons testé évidemment le jeu en streaming avec la PS4 et une Dualshock 4. L’expérience est toujours aussi amusante et rafraichissante. Attention toutefois à la saturation de votre WiFi.

Autonomie

Quel est l’impact de cette plate-forme sur l’autonomie ? Elle est considérable, bien sûr. Mais cela aurait pu être bien pire. Rappelons tout d’abord que la batterie intégrée au Xperia 5 II est un modèle 4000 mAh. C’est une capacité bien meilleure que celle proposée par le Xperia 5. Et c’est la même que celle du Xperia 1 II. C’est déjà un excellent signal.

Selon nos tests, cette batterie tient 400 minutes en jeu, soit 6 heures et demie en continu. Ce qui est une bonne performance. Notez que ce test a été réalisé avec le taux de rafraichissement à 60 Hz. En 120 Hz, il faut s’attendre à une autonomie qui baisse de 10 à 15 % environ. Cependant, malgré cette baisse, le Xperia 5 II fait mieux que son prédécesseur, que le Xperia 1 II et que certains « petits concurrents », comme le Galaxy S20 ou l’iPhone SE 2020.

Dans les autres usages, le Xperia 5 II réalise également de belles performances en autonomie, même si elles ne sont pas les meilleures. Selon nos calculs, le mobile propose une journée et demie d’utilisation mixte (messagerie, web, streaming audio et vidéo et du temps de veille). Un mode Stamina assez efficace permet de gagner quelques heures supplémentaires en cas de besoin.

Différents choix stratégiques au niveau de l’écran montrent que Sony a tout fait pour offrir à ce produit une bonne autonomie. D’abord, le taux de rafraichissement 120 Hz n’est pas activé par défaut. Ensuite, la définition de l’écran est Full HD+ « seulement », alors que certains concurrents directs (Galaxy S20 par exemple) proposent du Quad HD+. Enfin, la petite faiblesse au niveau de la luminosité est, selon nous, faite exprès : ainsi, la dalle consomme moins.

Nous retrouvons également cette stratégie dans la plate-forme du smartphone : en choisissant le Snapdragon 865 et non le Snapdragon 865+, Sony fait ici un choix de raison. Le mobile est trop petit pour dissiper la chaleur. Et, finalement, le SD865 est suffisant pour assurer une très bonne fluidité à l’ensemble.

Côté recharge, le Xperia 5 II ne propose pas la recharge sans fil, qui aurait impacté la capacité de la batterie selon Sony. Le téléphone est en revanche compatible charge rapide 21 watts, avec la promesse de charger la moitié de la batterie en 30 minutes et toute la batterie en 1 heure et demie. Nous n’avons pas pu tester cela, car Sony livre un chargeur 18 watts avec son smartphone. Celui-ci recharge la moitié de la batterie en 40 minutes environ et toute la batterie en un peu moins de deux heures. C’est très lent par rapport à certains concurrents chinois.

Sony défend ce choix en expliquant préférer prolonger la durée de vie de la batterie avec une charge plus respectueuse. La firme japonaise a d’ailleurs intégré des réglages spécifiques à la charge de la batterie, comme la charge adaptative, la charge programmée et la charge bloquée. Il existe également un mode qui permet de jouer avec le chargeur branché, pour alimenter le téléphone sans charger la batterie. Une bonne idée.

Audio

La partie audio du Xperia 5 II est importante, comme l’a été pour le Xperia 1 II. Plusieurs informations sont à relever pour cette partie. Parlons d’abord du retour du jack 3,5 mm. Après l’avoir enlevé l’année dernière, le port revient en force cette année. Il est réapparu avec le Xperia 1 II. Il est donc logique de le revoir aussi chez son petit frère. Malheureusement, comme pour le Xperia 1 II, nous ne sommes pas très fans de l’emplacement choisi pour ce retour.

Le Xperia 5 II est livré avec une paire d’écouteurs intra-auriculaires qui tirent justement parti de cette connectique. Ils sont de très bonne facture et, cerise sur le bateau, le connecteur est coudé. Il est moins fragile et donc moins sensible aux aléas de la vie qui endommagent le câble. Le son de ces écouteurs est bon. Le micro placé dans la télécommande offre capture bien votre voix. Des paires d’embouts supplémentaires sont livrées pour s’adapter à la morphologie de chacun.

Si vous utilisez un casque, vous aurez peut-être l’occasion de profiter de technologies dédiées intégrées dans le Xperia 5 II : Hi-Res Audio et 360 Reality Audio. Le premier améliore la plage dynamique et le second émule un son à 360°. Tous les casques ne supportent pas le second. Un casque compatible (avec réduction de bruit active) était offert pendant la période de précommande.

Autre point sur l’audio : le double haut-parleur. Héritage des smartphones haut de gamme de Sony depuis bientôt 8 ans (avec le Xperia Z originel), le Xperia 5 II intègre deux haut-parleurs en façade. C’est une excellente idée pour profiter à deux des contenus audiovisuels. Le son de ces haut-parleurs est bon dans l’ensemble, même s’il manque un peu de puissance. Si vous activez le réglage Dolby Atmos, les haut-parleurs deviennent plus dynamiques. N’hésitez pas à le faire.

Enfin, en conversation, le Xperia 5 II offre une expérience sans heurt. Vous entendez bien votre correspondant et celui-ci vous entend également, que vous utilisiez le kit mains libres, l’écouteur téléphonique ou le mode haut-parleur.

Photo

Finissons ce long test avec la partie photo. Même si le Xperia 5 II n’est pas positionné « Photophone » comme peut l’être son grand frère, il ne démérite pas. Au contraire, il tient la comparaison dans de nombreux domaines. Rappelons sa configuration avant de commencer : le Xperia 5 II dispose de trois capteurs 12 mégapixels à l’arrière et d’un capteur 8 mégapixels à l’avant. Ces trois capteurs sont repris presque intégralement du Xperia 1 II. Deux des capteurs sont beaucoup plus grands que ceux du Xperia 5 de 2019, promesse de luminosité.

Quels sont ces capteurs ? Le premier est accompagné d’un objectif stabilisé 24 mm ouvrant à f/1.7 et autofocus Dual Pixel. Le deuxième est caché derrière un objectif 16 mm (grand-angle et macro) ouvrant à f/2.2 avec autofocus Dual Pixel ici aussi. Et le troisième est rangé derrière un objectif 70 mm (téléobjectif) ouvrant à f/2.4 avec autofocus à détection de phase, stabilisateur optique et zoom optique 3x. Si vous comparez avec le Xperia 1 II, il manque la caméra temps de vol, comme nous l'avons vu précédemment.

Quels sont les résultats offerts par ces trois capteurs ? Globalement, et c’est une bonne nouvelle, les photos réalisées par le Xperia 5 II sont proches de celles du Xperia 1 II. Commençons par le principal, avec objectif 24 mm. Les détails sont nombreux. Le lissage n’est pas trop fort. Et la luminosité est bien maitrisée.

Capteur principal. Mode automatique

Comme toujours, Sony privilégie un traitement d’image plus naturel et moins accentué au niveau de la colorimétrie. Cela veut dire que vous aurez moins de couleurs vibrantes (voire fluorescentes) par rapport à des marques comme Samsung. Et les détails sont moins nombreux dans les zones d’ombres. Vous obtenez donc des clichés qui ressemblent vraiment à la réalité. Si le HDR vous manque, notez qu’il existe dans l’application Photo Pro un mode HDR. Voyez la différence ci-dessous.

Capteur principal. Mode automatique
Capteur principal. Application Photo Pro. HDR activé

En mode portrait, le Xperia 5 II offre également de très beaux clichés, où le sujet est bien isolé et où le flou d’arrière-plan est maitrisé. Vous avez la possibilité d’accentuer ou d’adoucir cet effet avec à un curseur. Grâce au suivi permanent des yeux et au stabilisateur optique, les portraits sont réussis pratiquement à chaque coup. Et malgré la perte de la caméra temps de vol, les clichés ne seront pas flous. Nous avons même essayé quelques clichés avec sujet en mouvement et ça reste net. En revanche, si la lumière baisse, l'absence de la caméra ToF se fera plus ressentir.

Capteur principal. Mode Automatique, option portrait activée

De nuit, le capteur principal offre des photos ici aussi très proches de celles du Xperia 1 II quand le sujet est immobile (l’absence de la caméra ToF se fait sentir). Le module 12 mégapixels capture beaucoup de lumière pour offrir un résultat équilibré. Il n’y a pas de mode nuit dédié dans le Xperia 5 II, mais une reconnaissance de scène nocturne qui active automatiquement le mode nuit. Notez que, même de nuit, le Xperia 5 II suit les yeux du sujet (s’il en a!) pour réduire le temps de l’autofocus.

Capteur principal. Mode automatique, mode scène nuit activé

Le second capteur, avec téléobjectif, offre des photos très similaires à celles du capteur principal, avec bien sûr une luminosité un peu moins présente (notamment de nuit). Comme avec le premier capteur, les couleurs sont naturelles, sans cette touche HDR artificielle. Les détails sont bien présents avec le rapport de zoom 3x. Si vous montez à 6x (3x optique plus 3x numérique avec le pinch to zoom), vous perdrez naturellement en qualité. La faible définition du capteur (12 mégapixels) y est clairement pour quelque chose.

Capteur avec téléobjectif. Mode automatique
Gauche à droite, haut en bas : grand-angle, capteur principal, téléobjectif zoom optique (3x), téléobjectif zoom numérique (6x)

Le troisième capteur, avec objectif grand-angle, offre également des clichés intéressants, très légèrement moins lumineux que ceux du capteur principal. Là encore, vous avez de l’équilibre, du détail et un résultat naturel. Les couleurs font vrai. Notez d’ailleurs que la colorimétrie de ce capteur est similaire à celle du capteur principal. De nuit, le capteur grand-angle perd un peu, ce qui est logique. Notez que la distorsion de la lentille est souvent très bien gérée.

Capteur grand-angle. Mode automatique

Les autoportraits sont d’une bonne qualité, mais sont loin d’égaler certains cadors de l’exercice. L’équilibre de la lumière est moins parfait ici. Les clichés sont parfois un peu flous quand la lumière se fait plus faible. Sony doit encore travailler cette partie. Espérons que ce sera pour 2021.

Dernier détail : Sony continue d’intégrer un déclencheur matériel pour prendre les photos. C’est très bien dans de nombreuses situations. Cela permet notamment de fixer la mise au point (en appuyant à moitié) avant de réaliser la photo (pour excentrer le sujet par exemple), offrant plus de possibilités créatives. Le soir, cela provoque quelques tremblements dont nous nous serions passés. Heureusement, le déclencheur virtuel existe aussi !

Conclusion

Le Xperia 5 II est un excellent petit smartphone. Il est nerveux. Il est fluide. Il offre une belle autonomie. Il est beau. Son écran présente d’excellentes caractéristiques (même s’il manque de luminosité). Il ne démérite pas en photo, d’autant qu’il propose une expérience dédiée aux experts de la discipline. Le Xperia 5 II est donc une belle réalisation proposée. C'est un smartphone qui peut assumer vos loisirs ludiques, même si ce n'est pas un vrai smartphone gamer comme nous l'entendons.

Trois cents euros moins chers que le Xperia 1 II, le Xperia 5 II est une meilleure affaire que son grand frère. Plus raisonnable technologiquement, avec des choix stratégiques qui ont du sens (écran Full HD 120 Hz et non 4K 60 Hz, par exemple), il peut se targuer d’être l’un des meilleurs de sa catégorie : les petits modèles haut de gamme où vous retrouvez aussi le Galaxy S20, l’iPhone 12 Mini ou encore le P40.

Bien sûr, le Xperia 5 II ne présente pas la plate-forme la plus puissante pour le gaming. Il y a le ROG Phone 3 pour cela. Il n’est pas non plus le plus endurant, ou le meilleur en photo. Il n’offre pas non plus le meilleur rapport qualité-prix comme le OnePlus 8T ou le ZenFone 7 Pro. Mais le Xperia 5 II offre une expérience cohérente et sans défaut, servie par une ergonomie qualitative et aisément reconnaissable. Sans oublier l’intégration dans l’écosystème Sony, ce qui n’est pas un argument anodin. Pour toutes ces raisons, nous vous le conseillons.

Sony Xperia 5 II au meilleur prix
Notre Verdict

Le Xperia 5 II n'est pas juste une version miniaturisée du Xperia 1 II. C'est d'abord un smartphone conçu plus intelligemment. Un écran à la fluidité largement supérieure, mais pas ostentatoire. Une belle puissance sous le capot, et une maitrise de la chaleur. Une batterie qui tient la route et une autonomie améliorée. Un bon équipement photo avec une application dédiée pour en tirer le maximum. Un design toujours aussi sobre et élégant. Et quelques arguments orientés gaming en font un excellent choix face à d'autres flagships de petite taille.

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